20190531

NOTAGE de 2019-05 à 2019-07


2019 05 01



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Marie :
– Elle est pire que toi.
– Ah non, parce qu'elle est plus vieille que moi, ça s'empire avec l'âge. Moi, à son âge, je serai pire que moi.

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[minimalisme]
Monsieur Fraize
ALERTE AU GÉNIE !
Pour qui ? Ceux qui aiment l’humour d'avant-garde.
Voir quoi ? Une critique de la société de consommation bien décalée
[  ]
Marc Fraize a un style bien à lui, un mode de jeu déroutant, aux paroles et aux gestes faussement idiots. Il maîtrise les silences, il compose avec la gêne et le plaisir du malaise.  « J’ai pas de texte » commence-t-il par dire, avant de rester là à attendre que quelque chose se passe. Cet homme-là n’a peur de rien, pas même de laisser la scène vide et de s’en aller. Un spectacle sur le fil qui montre sa parfaite mesure des rythmes et des mots. Travail d’orfèvre qui oblige à être attentif aux micro-effets et pour tout vous dire, on a rarement été aussi intensément spectateur.
(Gildas Madelénat, pour TimeOut, https://www.timeout.fr/paris/theatre/monsieur-fraize-4)

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Sortir le dimanche déprime : on y croise les dilettantes du dimanche.



2019 05 02

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[TP][framentage]
Marion Gaudin – Elle était prolifique, l'oeuvre de Leonard de Vinci, j'ai lu qu'il avait un peu de mal à achevé tout ce qu'il entreprenait.
François Saint Bris – Oui, Leonard, c'est le goût de l'inachevé, il saute d'un sujet à l'autre, c'est sa fantaisie…
(Yahoo [vidéo] - 500 ans après Leonard de Vinci, France et Italie célèbrent le génie, 0'50)


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[cosmo-logique][noirage]
– Ce film écolo dénonce le comportement des hommes, qui mène à leur perte...
Thierry Lhermite – Bien sûr, c'est inéluctable. Je pense que l'homme n'aura été qu'une parenthèse dans l'histoire de la vie sur Terre. Cela se finira dans quelques siècles et honnêtement cela sera un non-événement à l'échelle de l'univers. J'ai beau trier mes déchets, je sais que c'est vain. Si on voulait vraiment ralentir le processus, il faudrait que chaque Occidental baisse son niveau de vie de 80 %. Tout cela me rend bien triste pour mes petits-enfants...
(https://www.telestar.fr/people/interview-thierry-lhermitte-je-pense-que-l-homme-n-aura-ete-qu-une-parenthese-da-423946?utm_campaign=partenariat&utm_source=yahoo-articles&utm_medium=flux)


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OK, il y a 3 jours :
Décidément, Orwell a toujours de beaux jours devant lui en tant que visionnaire, et les philosophes de très mauvais jours, c'est juste incroyable.
Orwell a toujours de beaux jours devant lui en tant que visionnaire, et les philosophes/la philosophie de très mauvais.


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Nicolas Raffin :
Salut Karl, je suis pas sûr d'avoir vu la saison 2, je la veux bien sur We Transfer. Merci
Autre chose, je réécoute mes Dominique A en ce moment, je les ai[me] tous de La fossette à L'horizon et le seul que je n'apprécie pas est "Tout sera comme avant", trop plat je trouve… Bref, que penses-tu de ceux qui suivent, valent-ils le coup? J'ai peur que tu me répondes, oui tous sans distinction ;)
Karl :
Non, au contraire, aucun, aucun sauf distinction pour le double La Matière/La Musique, mais à part ça aucun ne vaut la première moitié de l'oeuvre, de la Fossette à (à peine) L'Horizon, moins celui que tu dis (où c'est déjà plus comme avant) et qu'en effet j'ai même pas pris la peine d'avoir et d'assimiler, tellement j'ai senti... le plat, oui, comme tu disais, Dominique A commençait à devenir le Dominique B d'aujourd'hui, que j'ai rencontré depuis pour presque le lui dire en face, presque, lui parlant plutôt de son sommet, et après le somment on c'est ce qu'il y a, mais long et à pic à ce point c'était pas imaginable à l'époque de Remué. D'où mon bon mot de parler désormais d'un Dominique B, bon mot vieux de 10 ans qu'on est en train de reprendre ici à Paris et de se passer, en se passant de ma paternité...

(Re)Voir pièce jointe :
« ... le Dominique B d'aujourd'hui, que j'ai rencontré depuis pour presque le lui dire en face, presque... »
Et pour les WeTransfer, tu as 7 jours pour télécharger les deux dossiers, vite ; )



2019 05 03

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Le camp des gagnants et le quand des perdants.
Dans le quand des perdants.
Le quand des perdants.
Le camp des perdants s'écrit quand ?



2019 05 04


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[nokidding]
Anémone laisse également derrière elle une fille, Lily, âgée de 36 ans. Des grossesses qu’elle n’avait pas désirées. « Moi, je ne voulais pas d'enfants. Il y avait une pression sociale très forte. On vous fait passer le message que si vous n'avez pas d'enfants, vous n'êtes pas une femme » déclairait-elle à Franceinfo.
(https://www.voici.fr/news-people/actu-people/mort-danemone-le-message-bouleversant-de-son-fils-jacob-a-bernard-montiel-659324)

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[HN]
Météo Paris, par vidéo du ciel en direct
(http://www.meteo-paris.com/ile-de-france/webcams.html)


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Qui dit attachement dit arrachement.
L'attachement mène à l'arrachement.

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J'éprouve un réel plaisir à écouter les gens qui font un métier précis m'expliquer les détails de leur métier.
(Thomas Clerc, autoportrait (à la Édouard Levé) [OTTO], 4'15)

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[àmouréinventer]
Véronique Sanson – Si on m'avait laissé vivre avec ces deux hommes…
Léa Salamé – Oui, alors ça, vous dites souvent ça, "si on m'avait laissé vivre en bigamie, ça aurait été très bien", mais ça existe pas, ça, enfin !
– Oui, mais ça devrait exister. Ça vous aurait pas tentée un jour, vous ?
– (Rire délibérément embarrassé) Jocker !
(L’interview de Véronique Sanson - Stupéfiant ! , 5'20)


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[otteur]
Otto habite les paroles de ses autres. Habite en hôte la parole de ses hôtes. Réhabiliter les flux de paroles pour les réhabiter.

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[autophilosophe]
– C'est amusant, vous sortez un livre, et très vite, page 16, vous sentez le besoin de dire : "je suis inculte, j'ai un rapport ambivalent aux livres, au pièces, au patrimoine littéraire, car je n'ai pas envie de savoir ce que des gens ont écrit avant moi. J'ai un problème avec la lecture, je n'y prends pas plaisir". Ça, c'est surprenant pour un auteur.
– Non non, mais je crois que j'ai été auteur parce que je n'avais pas lu de texte. Si j'avais lu des grands textes, je me serais pas permis d'écrire mes petits sketchs ou mes petites pièces. D'ailleurs, plus je lis des textes – là, [on] me fait lire Marivaux, des choses comme ça –, je me dis "Oh la la la la, c'était vachement bien, ce qui était écrit avant moi".
– Mais vous avez lu La Bruyère, par exemple ?
– Mais pas du tout !
– Mais alors vous dites que vous pensez que vous êtes proche des Caractères de La Bruyère.
– Mais parce qu'on, me l'a dit ! Et ça fait chic !
(Pierre Palmade, Pierre Palmade - On n'est pas couché 4 mai 2019 #ONPC, 16')


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[//]
Etats-Unis: Une femme dans le coma depuis 14 ans accouche, une enquête ouverte
(https://www.20minutes.fr/monde/2409891-20190107-etats-unis-femme-coma-depuis-14-ans-accouche-enquete-ouverte?fbclid=IwAR2EB4o3Tws5amvME8HsjkbuB7Y72cGHdPvu2awRNkwjjvzNcULl-16FuPA)
+
Otto Karl : Cf. Blanche Gardin, je crois, et Kill Bill, sûr.




2019 05 06

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La raison est ce qui nous rassure.

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La raison nous fait l'entendre.


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Laisser l'humanité à son sort.

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[politique]
… puisqu'on sait que 82% de la fortune mondiale se retrouve dans les mains de 1% de l'humanité, et ne retombe pas sur l'humanité.
(LGL - Fred Vargas, « L'humanité en péril » : le cri d'alarme écologiste de Fred Vargas, 4'30)

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[politique]
Bon, c'est simple. Le monde est en réalité dirigé non pas par les gouvernants, mais par les grands lobbies, les grandes multinationales multi-multi-milliardaires, qui dirigent les gouvernants, voire qui les font élire – comme ça a été le cas Bolsonaro au Brésil.
(LGL - Fred Vargas, « L'humanité en péril » : le cri d'alarme écologiste de Fred Vargas, 10')


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[politique]
Et en même temps, qu'est-ce qui guide le monde, c'est l'intérêt. L'intérêt, l'argent, faire toujours plus d'argent. C'est-à-dire cette mécanique, de la consommation et de la [production]. Il y a pas de pensée, puisqu'il y a juste une pensée à court terme qui est : comment créer de nouveaux marchés, une consommation… Et cette cupidité nous emmène dans le gouffre. C'est aussi simple que ça.
Fred Vargas – Et ça, c'est le multinationales, qui sont dans un système de névrose obsessionnelle, névrose dans laquelle aucun autre paramètre ne peut [ ] entrer dans leur système [  ]…
(LGL - Marc Dugain, « L'humanité en péril » : le cri d'alarme écologiste de Fred Vargas, 11')

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[noirage][intelligence][pionnier]
On vit au temps qu'on peut.

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[Àmouréinventer][childfree]
[  ] Au cours d'une interview accordée à nos confrères de Télé-Loisirs, Marianne James s'est livrée sur son jardin secret et sa vie privée. Actuellement célibataire et sans enfants, on pourrait croire qu'elle suit l'adage "Heureuse au travail, malheureuse en amour"... Mais détrompez-vous ! C'est le chemin qu'elle a choisi d'adopter volontairement.  Elle s'explique: "Quelques messieurs sont venus vivre chez moi ou j'ai vécu dans leur appartement mais c'est pas l'essentiel de ma vie. (...) Le problème c'est la générosité, ça peut être insupportable. Ces hommes que je salue, qui étaient merveilleux ont eu le mérite de vivre à mes côtés, c'est déjà pas mal. Mais je suis une amoureuse de l'amour donc je dirais que l'homme n'est qu'un support à l'amour que j'ai. J'ai besoin d'un amour absolu. Et je suis trop absolue pour trouver un garçon qui de toute façon, à un moment, je vais lui faire payer qu'il ne soit qu'un homme. (...) Maintenant je l'ai compris avec l'âge".  Pour ce qui est des enfants, Marianne James ajoute: "A 17, 18 ans, j'ai su que je ne voulais pas avoir d'enfant. A l'époque, moins aujourd'hui, ce qui m'importait le plus, c'était ma liberté".  Voilà qui est dit !
(Jessica Gajderowicz, Télé7jours, Marianne James révèle pourquoi elle n'a jamais voulu être maman, 04/05/2019 , https://www.programme-television.org/news-tv/Marianne-James-revele-pourquoi-elle-n-a-jamais-voulu-etre-maman-4636641#xtor=AL-54)


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[intelligence]
Je commence le livre avec cette phrase de Paul Valéry – une des rares citations que je connaisse –, qui est : « les hommes se distinguent par ce qu'ils montrent et se ressemblent par ce qu'ils cachent ». Et voilà, moi j'ai très vite envie de savoir ce que cachent les autres, parce que ça me rassure, parce que dès qu'on se dit nos secrets, on se rend compte qu'on se ressemble un peu tous.
(Pierre Palmade, Pierre Palmade - On n'est pas couché 4 mai 2019 #ONPC, 35')



2010 05 07

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[TP]
En 2016, Jim Jarmusch a réalisé le film Paterson dans lequel le personnage éponyme influencé par [William Carlos] Williams écrit des poèmes sur son quotidien.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Carlos_Williams)

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8
2'30


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[TP]
Car n'est pas vraie la conséquence : Je me promène donc je suis.
(Descartes, cité – en exergue du chapitre – par Chantal Thomas, Pour Roland Barthes, chap. 3, "Ne pas écrire")

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[TP]
Un temps suspendu
J'aimais être étudiante. Je ne saisissais pas pourquoi cet état devrait un jour prendre fin. Pour passer à des réalités solides comme avoir un métier, fonder une famille, se lester de satisfactions stables doublées de leur poids de soucis ? Pour se lever tôt, avoir des trajets fixes, rentrer tous les soirs dormir dans le même lit, de préférence à la même heure et en variant de partenaires à peine tous les dix ou quinze ans (et non sans crises et déchirements, divorces et procès, répartitions des torts, des maisons et des enfants, amers bilans sur les profits et les pertes) ? Tant de tracas pour prétendre à l'âge adulte ne me tentaient pas ; ou bien je n'en étais pas capable, mais peu importe : l'essentiel étant de ne pas s'embarquer dans un scénario qui n'est pas notre genre et comporte, de plus, le danger de nous coincer. De ce point de vue – quant au désir de retarder l'époque de la confrontation avec l'univers de la production, le concret de la fabrication d'objets (qu'il s'agisse de livres ou de trottinettes), et le sérieux d'un statut social –, le séminaire de Roland Barthes offrait une solution idéale. S'y inscrire, choisir un sujet de thèse, n'impliquait pas, au moins en matière d'investissement temporel, une lourde obligation. C'était seulement s'engager à se rendre tous les jeudis à seize heures au 6 de la rue de Tournon dans une pièce aux dimensions d'une chambre de bonne
[  ]
Ces rendez-vous hebdomadaires étaient un repère fixe, et donc précieux, au milieu du désordre d'une suite d'activités ou d'inactivités largement improvisées, mais toujours unifiées par la constante de la lecture et de son pouvoir d'imagination. Le fait, si commun alors, de n'avoir pas de téléphone, d'être injoignable (la nécessité de se rendre à un bureau de poste pour téléphoner offrait son envers de luxe (n'avoir pas à répondre, n'être jamais sonné), permettait de s'adonner en tranquillité – dans une clandestinité naturelle – à la dilapidation insouciante des jours et des nuits.
[  ]
Un raté ou un génie ? Le défi consiste à se montrer capable, sans le support d'aucune preuve, d'alimenter l'interrogation pour soi-même comme pour autrui – à supposer qu'elle continue d'intéresser quelqu'un.
(Chantal Thomas, Pour Roland Barthes, chap. 3, "Ne pas écrire")


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[fragmentisme][fragmentage]
Et, s’il minimise la puissance de certains films (notamment Night on Earth dont je ne partage pas son sentiment que “les deux épisodes américains ne sont pas bons”, mais peu importe, c’est toujours comme ça avec les films à sketches : comme pour les suites de chansons sur une face de 33 tours, il y en a toujours un ou une à sauter, et ce n’est que rarement le ou la même pour tous)
(Christian Rosset, 2 janvier 2017, No ideas but in things : Paterson (Jim Jarmusch Variations), https://diacritik.com/2017/01/02/no-ideas-but-in-things-paterson-jim-jarmusch-variations-par-christian-rosset/)


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[fragmentisme][fragmentage][otteur][TP][vrac][karl][bavardage]
Pour Barthes, la digression était, dans la parole, l'équivalent du fragment dans l'écriture. La digression, comme le fragment, permet des apartés, elle brise le déroulement monologique du discours, ouvre des parenthèses, des échappées sur I'inconscient, l'iIlogisme, ou le vide. La digression fait plaisir, telles ces rues qui dans les villes du désert débouchent sur le ciel. Par elle, je m'autorise à rompre le fil de ma pensée, ou à l'oublier, – à déraper sur n'importe quel prétexte : un lapsus, un sourire. La digression, telle qu'elle se pratiquait dans le séminaire, n'était pas improvisation. Roland Barthes ne se fiait pas à la spontanéité. [  ]
Roland Barthes n'incluait la digression que parce qu'elle était précédée d'un travail préparatoire minutieux : fiches de lecture, plans, ordonnancements précis, mais sans rigidité ni système de fermeture.
[  ]
Une souplesse qui s'apparente, selon Bemard Comment, à une façon, ou à un art, « de se rendre disponible aux incidents ». Celle-ci répond à deux injonctions : « D'une part, elle ne doit jamais se constituer en méthode, cela risquerait de réifier l'expérience. D'autre part, elle doit conjurer l'écueil contraire, qui consisterait à s'en remettre aveuglément à ses propres élans selon une spontanéité que Roland Barthes assimile au stéréotype. Cette double contrainte (ni méthode ni spontanéité) définit I'espace étroit d'un éclat, d'un éclair, elle est la rencontre soudaine d'une préméditation sans but et d'un icident imprévisible, irrépétable. »
(Chantal Thomas, Pour Roland Barthes, "un art de l'incident", in chap 2.)


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[fragmentisme][fragmentage]
Le fragment permet aussi une mobilité, un choix entre plusieurs dispositions. Là où la parole discursive doit suivre un enchaînement linéaire (la Leçon inaugurale , discours d'entrée au Collège de France, se présente selon une continuité)…
(Chantal Thomas, Pour Roland Barthes,  chap. ?)


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[minimalisme]
Cette fois-ci, à quelques exceptions près, Paterson fait l’unanimité, y compris du côté de ceux qu’on aurait volontiers imaginés une fois de plus irrités par ce qui fait le prix de ce merveilleux film (extrême lenteur, art de la variation à partir de trois fois rien, poésie se déployant dans les résonances de l’objectivisme, absence d’action et nulle “psychologie des personnages” au sens traditionnel, construction aussi implacablement minimaliste que celle de The Limits of Control).
(Christian Rosset, 2 janvier 2017, No ideas but in things : Paterson (Jim Jarmusch Variations), https://diacritik.com/2017/01/02/no-ideas-but-in-things-paterson-jim-jarmusch-variations-par-christian-rosset/)


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Dans Poétique remarques, Jacques Roubaud écrit aussi que “La poésie est le salut individuel à l’âge des effondrements (remarque 38).” Paterson, poète prolétaire – bus driver, compose ses poèmes intérieurement, tout en véhiculant ses passagers (dont il écoute simultanément les échanges) à travers la ville, avant de les retranscrire dans son carnet, une fois son service achevé. Avec Roubaud, ce serait plutôt la marche, à pas comptés, mais cela revient au même. Remarque 3240 : “Je peux dire qu’un poème n’a pas de sens. C’est un principe d’économie de lecture. Mais je peux dire aussi qu’il a trop de sens. C’est le potlatch de la lecture.”.
(Christian Rosset, 2 janvier 2017, No ideas but in things : Paterson (Jim Jarmusch Variations), https://diacritik.com/2017/01/02/no-ideas-but-in-things-paterson-jim-jarmusch-variations-par-christian-rosset/)

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[méta][vrac]
Poétique. Remarques. Poésie, mémoire, nombre, temps, rythme, contrainte, forme, etc., Jacques Roubaud
Ce volume rassemble un demi-siècle de réflexions dans une forme particulière de prose que j'appelle remarques.
+
Commentateur amazon :
Ce livre peut paraître déroutant pour les amateurs d'essais construits comme une dissertation, avec un début, une fin et des développements où l'on procède étape par étape, pour éclairer le lecteur. Mais c'est la marque de fabrique de Jacques ROUBAUD, et j'apprécie tout particulièrement ses fulgurances qui donnent à réfléchir. L'inconvénient de ce genre de livres, bien sûr, c'est qu'il ne se lit pas comme un roman... et qu'il faut un certain temps pour en "faire le tour". Mais n'est-ce pas le propre de la poésie ?


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Jarmusch aurait pu, comme quasiment tous les artistes de sa génération empreints de culture rock, ayant passé ses soirées à découvrir la new wave ou le punk naissant au CBGB, ou croisé William Burroughs, tel un “naturel” du lieu, en allant faire ses courses, limiter son idée de la poésie à celle de la Beat Generation, notamment l’incontournable Allen Ginsberg, sans aller chercher plus loin. Mais il a fait des études à la New York University et a eu la chance que deux de ses professeurs aient été Kenneth Koch, poète de l’école de New York (“école” qui comprend aussi, dans cette même génération, Frank O’Hara et John Ashbery, nés entre 1925 et 1927), et David Shapiro, nettement plus jeune (1947), auteur d’un livre en collaboration avec Ron Padgett (1942), An Anthology of New York Poets, qui deviendra, selon ses propres termes, sa “bible”. Comme on le voit des liens se sont tissés, d’une solidité à toute épreuve, entre générations et praticiens de diverses disciplines (car il ne faut pas oublier, ou mettre de côté, les peintres, les musiciens, les cinéastes, etc.) qui avaient en commun une certaine idée de la poésie que Jarmusch résume parfaitement : “ces poètes sont des découvreurs, des enquêteurs. Il y a un côté expérimental : ils utilisent le langage de manière abstraite, parfois minimaliste ou « sensualiste »” – entretien avec Timé Zoppé, in Trois couleurs. Abstraction Minimalisme Sensualité. En écho à : Musique Poésie Humour. Le portrait de celui qui, en écho à l’opus magnum de William Carlos Williams, a titré son dernier film à ce jour Paterson, commence à prendre forme.
(Christian Rosset, 2 janvier 2017, No ideas but in things : Paterson (Jim Jarmusch Variations), https://diacritik.com/2017/01/02/no-ideas-but-in-things-paterson-jim-jarmusch-variations-par-christian-rosset/)
//
Olivier Barbarant, conférence, Que peut (selon moi) le poème (par otto ?)


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[àmouréinventer]
L'étudiante en nuances s'émerveillait de découvrir combien immense, et secret, est le royaume de l'amitié, combien il contient de microromans développés ou non, avec ou sans érotisme (d'après la distinction de Sade classant ses écrits) – ces derniers n'étant pas les moins ardents.
(Chantal Thomas, Pour Roland Barthes, #14 )

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[pour Marine][fragmentage]
Roland Barthes parlait à partir de fiches écrites, mais ces fiches elles-mêmes faisaient partie de l'élaboration d'un livre.
(Chantal Thomas, Pour Roland Barthes, #14 )

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[minimalisme]
« Mathieu Boogaerts est un artiste que l’on suit depuis très longtemps avec le théâtre de l’Aire Libre. C’est un chanteur avant-gardiste dans son minimalisme, aussi puissant dans sa musique que dans ce qu’il raconte entre les chansons », souligne Maël le Goff.
(https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-mathieu-boogaert-et-thylacine-l-ouverture-du-chapiteau-le-mem-6338255)



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[brachy-logique][HN][multimédia][!°]
– Bon, t'es d'accord avec moi, au jour d'aujourd'hui les jeunes, ça lit plus de bouquins.
– Ça c'est une intro, là ?
– Ouais.
– Pas d'intro, vas-y, direct : l'idée.
– D'accord. [Silence]
– Vas-y, l'intro.
– Ouais, ça m'arrange, parce que j'avais [fait tout ça]…
– Ouais, j'avais vu que t'étais bloqué. Allez, go.
– Alors, t'es d'accord avec moi, aujourd'hui les jeunes…
– … savent plus lire. Tu l'as déjà dit.
– … savent plus lire, c'est vrai, mais ça savent plus écrire non plus !
(Platane, S1Ep5, 13'40)



2019 05 09

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[nokidding][childfree]
Prune – Tu sais, Claire m'a expliqué comment se sont passés ses accouchements. Elle m'a dit que la péridurale, c'est génial, parce que ça fait pas mal et que tu as quand même toutes les sensations. Elle m'a dit aussi que le jour où [sa fille] Jeanne est née, ça avait été le plus beau moment de sa vie, que quand le bébé sort et qu'on te le pose sur le ventre, c'est une émotion incroyable.
Harry – Je ne veux pas d'enfant.
Prune – Je sais.
(Harry, un ami qui vous veut du bien [film], 1:07'00'')

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[TP][noirage][enfantillage][moyenhomme]
Je constate simplement que j'ai grandi, vécu, et que je vieillis seule.
C'est la solitude qui m'a trempé le caractère, que j'ai mauvais [  ]
Seule, aujourd'hui dans le soleil et la neige… Je continuerai sans mari, sans enfants, sans petits-enfants, sans toutes ses charmantes illusions, sans tous ses mirages qui nous font croire que le monde est habité par d'autres nous-mêmes, à travailler et à vivre seule.
(Coco Chanel, par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.19)
+
//
Infra :
[karl]
Philippe Forest : Si elle arrive tôt, comme ce fut le cas dans ma vie, la solitude laisse en soi une empreinte que rien ne vient jamais effacer. Elle creuse un trou plutôt qui dévaste et déprime la surface du monde.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)



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[minimalisme][goût]
Roland Barthes résiste à la tyrannie de la mode afin que l’emporte cette manière unique, pour chacun, d’habiter un vêtement, de le faire sien, de le mouler au bien-être de son corps, au gré de son désir. Disposition à la fois mentale et physique qui exige du temps, se fonde sur une mémoire.
[  ]
L'attachement de Roland Barthes au démodé n'est pas une déclaration de guerre contre la mode ; il répond plutôt à l'envie d'en assouplir le rythme, de l'inscrire dans une continuité : cela, dont il fait l'éloge dans l'article « Le match Chanel-Courrèges » :
« La chose même qui nie la mode, la durée, Chanel en fait une qualité précieuse. Le "chic", ce temps sublimé, c'est la valeur clef du style de Chanel. Les modèles de Courrèges n'ont pas cette hantise : très frais, colorés ou même coloriés, en eux domine le blanc, ce neuf absolu […] ». Roland Barthes ne nous invite pas à nous détourner de la mode. Il propose qu'au lieu d'y adhérer dans un frénétique mouvement de fuite en avant, on l'intègre, ainsi que les autres arts, à l'élaboration de notre personnalité, à sa dynamique et à son mystère, à « toute cette histoire de soi-même que l'on appelle d'un mot peut-être un peu trop simple : le goût. »
(Chantal Thomas, Pour Roland Barthes, p100-102)




#
[Pantalons]
https://www.veditex.com/Catalogue/vetements-travail/pantalons/coton/Pantalon-de-travail-100-coton-250-g-m2-DUBLIN-p1326.html#description




2019 05 10

#<
[HN]
Formule réussie // Gif réussi (parmi le déchet de Gif)
Sens de la formule // sens du Gif
+
#<
[HN]
Émoticônes, like, etc.
Tutoriel (cuisine…)



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[intelligence]
– Alors, ce serait quoi l'intelligence des plantes ou l'intelligence tout court, selon vous ?
Stefano Mancuso – C'est la capacité à résoudre des problèmes.
(L'Invité culture - 20/04/2019 - Stefano Mancuso : "Les plantes sont les vrais moteurs de la vie sur terre")


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Opération Lune [= on n'a pas marché sur la lune]
https://9docu.net/regarder-et-telecharger-le-documentaire-operation-lune-gratuitement/


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[Karl]
L’épinard contient une quantité élevée de vitamine K. Cette vitamine, nécessaire entre autres à la coagulation du sang, peut être fabriquée par l’organisme en plus de se trouver dans certains aliments.
(https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=epinard_nu)


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[M][esth:éthique][[esth/éthique]
[  ] la manière dont nous parlons et écrivons est révélatrice d’un rapport à soi-même et à autrui : elle implique une morale.
(Chantal Thomas, Pour Roland Barthes, p16)


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Son amour de la langue rend plus sensible au laisser-aller langagier, au n’importe quoi de mots jetés au hasard comme des débris ou des appels au secours, aux automatismes, aux phrases inachevées, avalées, ou répétées jusqu’à la nausée. À cette attitude si commune qui consiste à s’en tenir au besoin de communiquer, sans l’ombre d’une signature personnelle ni d’un intérêt manifesté pour le destinataire. Par fatigue ou arrogance, on s’est retiré de la séduction, de la tendresse, de l’envie de jouer. On envoie ses messages machinalement. D’ailleurs, sur nombre d’appareils, les téléphones par exemple, c’est une voix incarnée ou une voix artificielle qui délivre injonction et réponse. « Je ne suis pas là pour le moment », dit la machine ; parfois hélas, il s’agit d’un régime d’absence (à soi-même, aux autres) durablement installé.
Il n’y a pas une crise de la langue – car les mots s’arrangent toujours pour survivre ; mais il y a une crise de l’amour de la langue », déclare en 1979 Roland Barthes dans un entretien. Prévoyant, et redoutant, un au-delà de la destruction de la phrase, il précise : « Ce qui fait peur […] c’est l’avènement, dans toute la société, d’une phrase-standard, sans saveur, sans diversité, sans spécialité : phrase-monstre de la société de communication. »
(Chantal Thomas, Pour Roland Barthes, p16)
+
Olivier Barbarant, conférence, Ce que peut (selon moi) le poème (cf. Otto - rinçage linguistique, titre provisoire)



2019 05 11

#<
On n'est pas à la tête de la vie, elle n'en fait qu'à la sienne.
On n'est pas à la tête de sa vie, elle n'en fait qu'à la sienne.
On n'est pas à la tête de la vie ni de la nôtre, elle n'en fait qu'à la sienne.


2019 05 12

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Chez moi c'est net, ailleurs c'est niet.

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Roland Barthes, personnellement non enclin au retour sur le passé, n’associe pas l’amour de la langue à un passéisme nostalgique ni à une fermeture à ses métamorphoses (son engagement pour la littérature d’avant-garde témoigne de cette envie de surprises). Il défend l’innovation, les néologismes, les emprunts aux langues étrangères.
((Chantal Thomas, Pour Roland Barthes, p19)
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Olivier Barbarant, conférence, Ce que peut (selon moi) le poème (cf. Otto - rinçage linguistique, titre provisoire)


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[goût][maximalisme]
Céline Dion manque de réserve sur ses réserves. Elle donne, chante aussi fort/impressionnant/gros qu'elle peut.

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[politique]
Brouillée avec la troupe du Splendid, Anémone ne trouvait en effet plus vraiment de plaisir dans le monde du showbusiness, lassée par le côté business, justement : « Le fric s'est emparé de tout, partout ! Quand j'ai commencé dans les années 1980, ça allait encore, là, c'est insupportable… Il n'y a plus moyen d'exercer. Il y a toute la sauce autour, maintenant… Bon débarras ! »
(https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/anemone-les-causes-de-sa-mort-devoilees_429094)




2019 06 13

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[minimalisme]
Cuisine (et appartement, mais cuisine !)
Dans le film :
La vie d'une autre, de Sylvie Testud, 2012

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[HN]
Avant, les pages se tournaient, aujourd'hui les livres se tournent.
On passe ou passera des pages qui se tournent aux livres qui se tournent.
Des pages qui se tournent aux livres qui se tournent.
Les pages se tournaient, les livres se tournent.
Naguère les pages des livres se tournaient, aujourd'hui/désormais les livres se tournent.
Aujourd'hui les livres se tournent, au lieu des pages.


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[BNFA]
suggestions :
Éric Chevillard, l'explosion de la tortue
Judith Schlanger, densité littéraire
Nathalie Quintane


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Les gardiens de la galaxie :
https://www.zone-telechargement1.world/

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[pop][otto][méta]
La pop'philosophie est la pratique philosophique de transformation de n'importe quoi en quelque chose – en tant que le passage de l'un à l'autre implique une intensification de ce qui, par ailleurs, ne change en aucun point. [  ] Ce dont il s'agit en pratiquant la pop'philosophie, c'est de faire en sorte que n'importe quoi ne soit plus n'importe quoi, tout en le demeurant néanmoins [  ].
(Laurent de Sutter, Qu'est-ce que la pop'philosophie, p31-32)

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[ARG]
Ce qui l'anime [la pop'philosophie] est la possibilité que l'évidence de tout ce qui est puisse être remplacée par une sorte de perplexité générale, affectant tout de sorte que n'importe quoi parvienne à devenir le chiffre d'une énigme.
(Laurent de Sutter, Qu'est-ce que la pop'philosophie, p33)

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[postexuel]
Les filles sont des attrape-couillons.
Les filles sont conçues en attrape-couillons.
Les femelles sont conçues en attrape-couillons.
Femelles = attrape-couillons.
Femelles : attrape-couillons.

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[postsexuel]
(Les gardiens de la galaxie [film], version VOstfr, 1:08'30)
+
C'est ça qu'elle t'a mis dans le crâne[, cette femelle] ? Du sentiment ? C'est un ver qui te ronge la cervelle ! [/ C'est comme des asticots qui te grignotent le cerveau !]
(Les gardiens de la galaxie [film], version VOstfr, 1:13'15)
+
Je suis pas une fille en fleur prête à succomber à ta sorcellerie pelvienne !
(Les gardiens de la galaxie [film], version VOstfr (≠ VO), 53'20)





2019 05 14


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[otteur]
Paul Morand, L'allure de Chanel
(Son ultime livre. Où est la part de l'auteur ? « Propos recueillis par Paul Morand », mais sans autre moyen d'enregistrement que des notes. Donc sûrement large part de recomposition, de réécriture, évidemment.)
+
Et c'est une merveille de style, de la part d'un écrivain de 88 ans, qui au travers des propos que lui a tenu Gabriele Chanel au long des années, évoque l'époque qui fut la leur, les fêtes et les rancoeurs, les amitiés et le temps qui passe. Entre Chanel et Morand, des points communs : la patte nerveuse, la justesse du trait, le goût du net, on déteste le souligné, l'insistant.
(Un livre un jour, Olivier Barrot, Paul Morand : L'allure de Chanel, 0'20)


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– En général, la définition d'un pays qui va bien, c'est un pays qui fait du business, et qui gagne de l'argent.
[  ]
– Mais, vous le disiez : un pays qui va bien est un pays matériellement riche. Il suffit de changer la définition du bien. Aujourd'hui, un comportement qui est positivement connoté du point de vue social, un homme ou une femme qui a réussi sa vie, c'est généralement quelqu'un qui est très prédateur, à la fois du point de vue de la nature et du point de vue de ses semblables. Il suffit que nous changions notre regard. Il suffit que nous décidions qu'aujourd'hui, ces prédateurs, ils sont ringards, que nous ne les aimons plus. Il cesseront d'agir. Parce que, vous savez, on a tous envie d'être aimé. [  ] Et donc, le regard de l'autre, c'est ce qui nous constitue. Aujourd'hui, maximalement impacter son environnement, c'est globlement positivement connoté. Il suffit que nous décidions que c'est péjoratif, qu'en réalité ces gens-là ne nous intéressent pas, que nous ne les aimons pas. Si le regard change, les attitudes changent. Donc il y a à la fois un ressort légal, politique, juridique, mais il y a aussi un ressort symbolique, qui est absolument essentiel, qui ne coûte rien, et il ne tient qu'à nous de le mettre en place.
(Aurélien Barrau, Climat : Vers la fin du Monde ? - Clique Dimanche - CANAL+, 3'30+4'30)

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"otto"
(Climat : Vers la fin du Monde ? - Clique Dimanche - CANAL+, 5')

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"écologique"
(Climat : Vers la fin du Monde ? - Clique Dimanche - CANAL+, 8'30, 10')


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[programme][noirage]
Mais je pense que, le problème, en fait, il est assez simple. Il faut pas faire semblant qu'il est compliqué, on noie le poisson.
(Aurélien Barrau, Climat : Vers la fin du Monde ? - Clique Dimanche - CANAL+, 7'15)

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[HN][politique]
Mais je pense que, le problème, en fait, il est assez simple. Il faut pas faire semblant qu'il est compliqué, on noie le poisson.
Qu'est-ce qu'on veut tous ? Et on est tous d'accord ici. On veut endiguer la pauvreté, on veut cesser de détruire la vie sur terre, et pourtant on est de plus en plus nombreux. Eh bah, un enfant de trois ans trouve la solution. C'est le partage. Il y en a pas d'autre. On consomme moins et on partage. Et ça ne veut pas dire une baisse du niveau de vie, ça ne veut pas dire quelque chose de triste. Moi je crois que c'est proprement jubilatoire, de [réenchanter?] notre rapport au monde.
(Aurélien Barrau, Climat : Vers la fin du Monde ? - Clique Dimanche - CANAL+, 7'15)

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[HN][éco-logique]
– En quelque sorte, notre péché primordial dans cette affaire, c'est d'avoir considéré la Nature [  ] comme une ressource. Nous avons pensé la Nature comme une ressource. Alors que, évidemment, il faut la penser comme un être en tant que tel. Et il faut briser cette frontière qui est scientifiquement fausse et éthiquement dévastatrice que nous avons érigée entre nous et le reste des vivants. Nous sommes une espèce, parmi huit millions d'autres, en équilibre symbiotique avec celle-ci.
Mouloud – Et on est l'espèce la plus meurtrière qui ait jamais foulé la terre.
– Nous représentons 0,1 % des êtres vivants et nous sommes à l'origine de 85% des morts depuis le début de la civilisation. C'est un génocide…
Mouloud – Comme les riches avec les pauvres…
– Mais exactement ! Et c'est la même logique. Et c'est pour ça qu'il n'y a pas d'écologie non sociale. Parce que la logique de partage, elle est avec les autres vivants et elle est avec les autres humains. Actuellement, une dizaine d'êtres humains possède autant de richesses que la moitié de l'humanité. C'est obscène. Mais ça, c'est pas donné par dieu, hein ? C'est pas une loi transcendante. C'est parce que nous avons décidé de structurer notre société ainsi. Moi je pense qu'il faut changer, tout simplement.
(Aurélien Barrau, Climat : Vers la fin du Monde ? - Clique Dimanche - CANAL+, 16'30)


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[TP]
Le temps est en effet relatif…
Voyages vers le futur…
On peut voyager dans le futur, on peut pas retourner dans le passé…
(Aurélien Barrau, Climat : Vers la fin du Monde ? - Clique Dimanche - CANAL+, 18'30)


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Ainsi, nous pouvons dire que pendant l’enfance la vie se présente comme un décor de théâtre vu de loin, pendant la vieillesse, comme le même, vu de près.
(Schopenhauer, aphorismes…, cité par Clément Rosset, philosophe de l'absurde, chap 2)


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– Pourquoi est-il [Edouard Baer] revenu vers la radio ?
– Il y a un truc de résistance… Il y a truc… Ça évoque ça aussi, ça évoque Radio Londres, ça évoque des petites choses, des petits îlots de… la voix humaine, je sais pas, il y a un truc qui… C'est même miraculeux que ça reste, alors qu'il y a tellement de propositions d'images, de trucs, de… Ça prouve qu'il y a un besoin de… de mystère…
(Edouard Baer, Edouard Baer réveille la France - Le Tube du 11/11 – CANAL+, 6'45)


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[brut]
– C'est important pour vous, la notion de poésie ?
– Ça ne se décrète pas, la poésie. La poésie, c'est le hasard, c'est le mystère, c'est-à-dire ce sont des choses qui vous tombent dessus, mais si je décrète Attention ça va être de la poésie… C'est comme les gens qui disent Attention on va se marrer, moi ça me met mal à l'aise aussi.
(Edouard Baer, Edouard Baer réveille la France - Le Tube du 11/11 – CANAL+, 11'20)

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[formule][karl][brut]
Je fuis l'esprit de sérieux. Les choses sont assez graves, il fait pas qu'elles soient trop sérieuses. Quelle phrase ! Vous avez vu ? J'ai un sens de la formule inouï, je vais noter cette phrase et m'en re-servir. Vous avez une oreillette, ça vous empêche d'être avec moi. Qu'est-ce qu'elle vous dit, votre oreillette ?
(Édouard Baer, Le 20h30, Édouard Baer "Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce", 1')

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[noirage]
– Vous avez besoin d'échapper un peu réel ? C'est pour ça, aussi, que vous avez choisi ce métier ?
– Je crois que c'est invivable, le réel, non ? C'est-à-dire qu'on est là, qu'on vieillit, qu'on va mourir… Toute la vie, c'est d'échapper à ce qu'on appelle le réel, et puis c'est à nous de le construire, je crois aussi.
[  ]
– Vous avez souvent ce côté : on a peur de faire des grandes phrases. Comme si vous usurpiez quelque chose. Vous savez que vous faites de la poésie, vous savez que vous dites des choses importantes, parfois, dans vos phrases. [  ] Quand on vous écoutait sur Radio Nova, quand on vous écoute sur France Inter, quand on vous voit, vous exprimez des choses derrière cette dérision et ce côté un peu foutraque, aussi
(Édouard Baer, Le 20h30, Édouard Baer "Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce", 6')


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[otteur]
Oui, parce que c'est [Jean Rochefort] un maître de légèreté. C'est des gens, justement, qui ne se prenaient jamais au sérieux, ce qui ne les empêchait pas de prendre au sérieux le cinéma, la littérature, le théâtre… Je crois que c'est ça qui est bien. Prenons ce qu'on fait très au sérieux, et puis nous, finalement, on se dissout là-dedans, quoi… Jean Rochefort, dans la vie, c'était un type d'une légèreté… dans le bon sens, quoi, il pesait pas, il était pas… c'était pas… il n'assénait pas des vérités, quoi.
(Édouard Baer, Le 20h30, Édouard Baer "Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce", 8'30)


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[esth:éthique][lexico-logique][rature-et-lit]
– Est-ce que réellement, quand vous étiez plus jeune, vous aviez envisagé un destin politique, une carrière politique, sincèrement ?
– Oui, parce que j'adore l'idée que les mots puissent changer les choses, et pas seulement pour le pire. Parce que je trouve qu'on présente toujours les mots comme des mots menteurs, comme étant le symbole de la manipulation, et je crois qu'au contraire, les mots très souvent peuvent vous porter et peuvent vous aider à vivre. Et j'adorais dans la politique, ça, j'adorais les mots qui font des époques.
– Vous avez abandonné l'idée ou c'est encore… ?
– J'abandonne, non, vous savez dans nos métiers, on essaie d'une certaine façon, comme ça…
– D'envoyer des messages.
– Oh, vous savez des messages… enfin, des énergies, quoi ! Des énergies.
(Édouard Baer, Le 20h30, Édouard Baer "Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce", 9'35)


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[HN]
Jeremy Blake, né le 4 octobre 1971 à Fort Sill dans l'Oklahoma, et mort le 17 juillet 2007 à New York, était un peintre américain. Il est particulièrement connu pour ses travaux numériques, photographies et séquences d'images, qu'il appelait « time based paintings ». [  ]
Bien que Jeremy Blake soit connu pour ses travaux numériques, il ne voyait pas ce support comme une fin en soi, mais comme le meilleur outil pour intégrer plusieurs techniques différentes.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeremy_Blake)



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Fernandel est atteint d'un cancer généralisé, mais les médecins et sa famille lui cachent la gravité de son état, on lui fait croire qu'il est atteint d'une pleurésie qu'il aurait attrapée lors du tournage de Don Camillo et ses Contestataires. Le 26 février 1971, épuisé par la maladie, il meurt dans son somptueux appartement tout en marbre au 44 de l'avenue Foch à Paris. Il est inhumé au cimetière de Passy (1re division).
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernandel)

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[postsexuel]
– Mais si vous voulez venir avec moi, pour travailler et gagner votre vie…
– Oui.
– Et, bien entendu, il va falloir que je couche avec vous.
– Ah, naturellement, ça, c'est pas le côté intéressant de la question, mais enfin, il faut y penser tout de même.
– Mouais. Bon.
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 20'30)


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[TP][pionnier][otto][otto karl]
Mais oui, j'en ai [de l'argent]. Un petit peu. Mais pas pour acheter des robes. Et pourtant, c'est pas faute de travailler. J'aiguise, j'aiguise… Toute la journée. depuis des années. [  ] Et pourtant, je suis pas riche, hein.
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 21'15)
+
Qu'est-ce qu'il va se passer ? Si encore j'avais quelque chose à aiguiser…
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 54')

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[Giono]
Les femmes (par les machos) : 21', dépensières, 35', hystérique, 1:19'30 avare, 1:38' retrouvailles bilan, 1:46'30+1:53'
Les femmes (par les autres) : … 1:35', 2:00'30 non non, le blé c'est ma graine à moi maintenant, occupe-toi de la tienne [enceinte d'un enfant] [programme]
41'  dernier dans le village, pour le faire survivre
1:06'+1:09'30 solidarité, prêt de semences et cheval + 1:33' morale
1:08'15+1:29' progrès : blé dénaturé, taxe, non, "ça épargne des sous et c'est meilleur"


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[Giono][euh, mais c'est un rajout de Pagnol, cette scène, non ?][politique]
– Un honnête homme est libre dans la mesure où l'autorité le lui permet. Et l'autorité, c'est moi.
– L'autorité, c'est vous ?
– Oui, l'autorité, c'est moi.
– Et l'intelligence, qui est-ce ?
– C'est pas vous.
– Non, c'est pas moi. Je suis l'innocence.
[  ]
– C'est très joli d'être innocent, mais il ne faut pas en abuser.
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 56'30)


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[minimalisme][Giono][épure]
Oh, ça fait pas sale, si tu veux, mais ça fait désordre.
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 1:00')


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[Giono]
Tu sais, les femmes, elles vous aiment bien comme vous êtes. Mais quand vous prenez une petite peine pour leur plaire, ça leur fait un grand plaisir.
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 1:12')


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[Giono][sénescence][âge][alzheimer]
Tu sais, il m'inquiète, le [vieux] père. J'ai peur qu'il tombe bientôt en enfance.
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 1:13'30)

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[otteur][bricolage]
Et puis, tout bien pensé, c'est du bricolage.
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 1:16'50)

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[mort][noirage][programme][âge]
Bah, tu savais bien qu'un jour, il te faudrait débarrasser le plancher pour un autre ! Bah. C'est la vie !
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 1:18'40)


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[bon acteur Fernandel]
Le progrès… moi, c'est l'instituteur de Banon qui me l'a dit… il m'a dit comme ça : le progrès, c'est…
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 1:30'10'')


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[politique]
– 3000 Francs ? J'ai jamais vu ça. C'est pas gros, tu sais. Et c'est jamais que du papier. On doit moins suer à faire de l'argent qu'à faire du pain.
– Oh oui, mais tu sais, avec ça on peut tout acheter.
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 1:35')


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[masturbaction postsexuelle]
Seulement, maintenant, je suis seul. Et si je tire la bricole pendant des heures, après, mon bras, il tremble et je peux plus rien aiguiser. [gestes // masturbation]

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[politique][giono][anarchisme][STO][DTO]
Et avec ça, toujours à obéir à quelqu'un ou à quelque chose : le percepteur, les gendarmes, la loi, le règlement, la morale, le chef de gare… [  ] Écoute, je sais pas si c'est que j'ai mauvais caractère, mais d'obéir toujours, ça m'occupe trop. Alors, si la terre d'ici pouvait nourrir moi et mes petits…
(Regain [film], Pagnol d'après Giono, 1:56'30)


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[HN][multimédia][TP]!
Moi, quand j'ai commencé à écrire et à dessiner et à prendre des photos, quand j'étais adolescent, je crois que c'était dans une volonté de sauvegarder les/des choses, et de faire une sorte de rempart au temps qui passe, tout simplement. Donc pour moi, finalement, la question se pose dans des termes très triviaux et presque quantifiables. La question, pour moi, c'est : quel est le médium qui va me permettre de garder ou de sauver le plus de substance, et de transmettre le plus de substance. Et parfois il m'arrive de penser que c'est une phrase, parfois que c'est un dessin – et je fait un schéma –, parfois que c'est une photo.
Et, en fait, ce qui est amusant, c'est que la première fois que j'ai voulu mettre une photo dans un livre, c'était justement pendant que j'écrivais ce deuxième roman, et j'avais pris une photo moi-même avec mon téléphone, c'était un téléphone un peu nul d'ailleurs, enfin la photo était un peu nulle, et je savais que cette image jouerait un rôle dans le roman, mais à ce moment-là j'avais pas encore fait le saut mentalement de me dire : je vais insérer des images dans mon livre. Seulement, au moment où il a été question de cette image dans mon récit, je me suis dit qu'il était impossible pour moi de la décrire, et que si je la décrivais, j'allais lui faire manquer tout son intérêt, qui était son instantanéité et le fait qu'elle ne s'écoule pas dans le temps. C'est-à-dire que cette photo était pour moi frappante… C'est une photo où on voyait une fille qui était accroupie sur le rebord d'une fenêtre… et effectivement si je dis ça chacun imagine son truc. mais moi, là, j'avais pas envie que chacun imagine son truc. J'avais envie qu'on voit cette image, et pas une autre, en fait.
(Clément Bénech - Une essentielle fragilité, 4')

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[HN][multimédia]
Aujourd'hui, le fait que tout soit accessible, par google images par exemple, pour moi, cela doit remettre en question la pratique de l'écriture. [  ] Pour moi, l'omniprésence de l'image doit amener à nous préoccuper de ce que le texte est le seul capable de faire.
(Clément Bénech - Une essentielle fragilité, 9'30)




2019 05 15

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[politique]
Il [James C. Scott] développe une approche des résistances de faible intensité, les petits actes peu visibles, fraudes, contournements mobilisés contre l’État. Cela a abouti à un livre publié en français au Seuil en 2013, Zomia ou l’art de ne pas être gouverné. Bref, comme le dit l’archéologue et préhistorien Jean-Paul Demoule qui signe la préface d’Homo domesticus [: une histoire profonde des premiers états] Scott se démarque des approches fonctionnalistes et structuralistes sur la constitution de l’État pour remettre en cause sa légitimité et son évidence.
C’est d’ailleurs en remontant loin dans notre histoire qu’il propose de remettre en cause l’idée, à laquelle il dit avoir lui-même adhéré pendant longtemps, selon laquelle la constitution des États découle naturellement de la sédentarisation et constitue un progrès. Selon lui, les résultats de la recherche archéologique montrent en réalité qu’il a fallu contraindre, contrôler, soumettre les populations. Et pour ça l’outil qui a été utilisé c’est le grain (blé, orge, riz, maïs…).
(https://www.franceculture.fr/emissions/avis-critique/avis-critique-du-samedi-05-janvier-2019)
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Son titre original en anglais : Against the Grain.
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[pharmaco-logique]
Comme l’explique James C. Scott, dans une grande partie du monde, l’Etat même quand il était robuste, n’était que saisonnier, par exemple en Asie du Sud-Est. (…) Il montre qu’il n’y a jamais de bascule, que les Etats sont réversibles, qu’on ne peut pas établir de grandes dichotomies entre barbares et civilisés, entre Etat et non Etat... Tout ce que l’on décrit comme des effondrements, l'auteur explique qu’il s’agit peut-être du retour à des petites structures, non seulement plus stables mais aussi plus paisibles, et surtout moins violentes. (Joseph Confavreux)
(https://www.franceculture.fr/emissions/avis-critique/avis-critique-du-samedi-05-janvier-2019)


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[otto]
Il assume un côté synthèse voire braconnage…
(Avis critique - 05/01/2019 - Une histoire de domination - 2/James C. Scott - Homo domesticus : une histoire profonde des premiers états 1/Antonio Casilli - En attendant les robots : enquête sur le travail du clic, 27')

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(AF)

(Avis critique - 05/01/2019 - Une histoire de domination - 2/James C. Scott - Homo domesticus : une histoire profonde des premiers états 1/Antonio Casilli - En attendant les robots : enquête sur le travail du clic, 30' + 36' + 43'20)


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[formule]
Le chant ne naît pas de l'expérience personnelle du Poète, il est inspiré par la Muse qui voit "ce qui est, ce qui sera, ce qui fut". C'est elle qui détient la connaissance et la vérité. Pour construire la parole poétique, l'aède doit écouter la Muse et transmettre sa parole en un chant mélodieux. Dans cette civilisation fondée sur la tradition orale, la Muse joue un rôle essentiel : elle confère une vaste mémoire et rend possible l'épopée.
(http://expositions.bnf.fr/homere/it/12/01.htm)


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L'inspiratrice
"Chante, déesse, la colère d'Achille.", "Ô Muse, conte-moi l'aventure de l'Inventif." L'Iliade et l'Odyssée commencent par une invocation à la Muse. Le chant ne naît pas de l'expérience personnelle du Poète, il est inspiré par la Muse qui voit "ce qui est, ce qui sera, ce qui fut". C'est elle qui détient la connaissance et la vérité. Pour construire la parole poétique, l'aède doit écouter la Muse et transmettre sa parole en un chant mélodieux. Dans cette civilisation fondée sur la tradition orale, la Muse joue un rôle essentiel : elle confère une vaste mémoire et rend possible l'épopée.
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Les neuf Muses
Homère parle de la Muse en général, mais elles sont neuf, filles de Zeus et de Mnémosyne, la déesse de la Mémoire. Quatre d'entre elles déterminent l'épopée et le chant. Calliope, mère du poète Orphée, épouse d'Apollon, préside à la poésie épique. Muse de l'histoire, Clio chante la gloire des guerriers et la renommée d'un peuple. Érato inspire la poésie lyrique et Euterpe, celle de la musique. Il y a encore Terpsichore, Muse de la danse, Thalie, celle de la comédie, Melpomène pour la tragédie et Polymnie la pantomime. Enfin Uranie, Muse de l'astronomie. Aucune n'est liée aux Arts plastiques qui relèvent directement d'Apollon.
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 La lyre, instrument de l'aède Selon la légende, la lyre ou phorminx est inventée par Hermès à partir d'une carapace de tortue à laquelle sont fixées deux cornes d'antilope et des cordes de boyau. Hermès l'offre à Apollon dont elle devient l'instrument privilégié et l'un des attributs. La lyre, "dont la place est marquée au plus beau des festins", possède entre cinq à huit cordes qui, pincées ou grattées par l'aède, rendent un son clair et aigu en accompagnement de son chant. La cithare est une lyre plus élaborée, avec davantage de cordes et un archet appelé plectre.
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L'aède, l'intermédiaire entre la Muse et les hommes
"De tous les hommes de la terre, les aèdes méritent les honneurs et le respect, car c'est la Muse, aimant la race des chanteurs, qui les inspire." (Od. VIII, 479-481) À la différence du rhapsode, simple interprète, l'aède – du grec aoidos, "chanteur" – est celui qui compose, à partir d'épisodes connus, les chants qu'il exécute lui-même en s'accompagnant à la lyre. Des chants épiques existaient bien avant Homère. Pendant des siècles, les aèdes allaient de cités en cités, dans les fêtes et les palais, chanter la gloire des dieux et des héros, constituant au fil du temps un immense répertoire d'épisodes mythologiques.
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L'aède chez Homère
La mise en scène dans l'Odyssée des aèdes Démodocos chez les Phéaciens et Phémios à Ithaque constitue un témoignage unique sur les conditions de composition des poèmes épiques : inspiré par la Muse, Démodocos chante la geste des héros et celle des dieux, des épisodes dramatiques ou comiques qu'il puise dans un répertoire déjà connu. À la fois poète et musicien, il improvise à la demande et récite ses vers au son de la cithare, debout devant son auditoire. Dans l'Iliade, l'aède Thamyris est puni par les Muses parce qu'il ne reconnaît pas le pouvoir de leur inspiration.

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Qui est Homère ?
Nous ne savons rien de celui que les Anciens appelaient "le Poète" : Homère n'a rien laissé sur lui, rien dit de lui-même contrairement à Hésiode. A-t-il seulement existé s'est-on demandé au XVIIIe siècle ? N'est-ce pas un ensemble de poètes qui, de génération en génération, composèrent les épopées homériques ? Ou bien deux auteurs, celui de l'Iliade et celui de l'Odyssée, tant les poèmes sont différents ? A moins qu'il n'y ait une œuvre de jeunesse et une autre de maturité ? Ces questions, encore débattues aujourd'hui, ne trouveront jamais de réponse. Reste que les Anciens ne doutaient ni d'Homère ni de la guerre de Troie.
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Les Vies d'Homère
La légende du poète aveugle, pauvre et errant, nous est connue par de courtes biographies héritées des Anciens qui ressemblent aux récits mythiques des héros : naissance extraordinaire, épreuves et infirmités, mort énigmatique. Les Vies d'Homère rapportent les opinions contradictoires qu'a pu susciter Homère dans l'Antiquité. Pas moins de sept cités revendiquent le Poète, dont Athènes, Argos, Smyrne et Chios où Homère aurait fondé une école pour transmettre ces chants.
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La métaphore de l'aveugle
La cécité du Poète est le trait caractéristique de sa figure légendaire. On a suggéré que le nom même d'Homère pouvait y faire référence en proposant l'étymologie hó mé hóron, "qui ne voit pas". Dans un très ancien Hymne à Apollon autrefois attribué à Homère, l'auteur dit de lui-même : c'est un aède aveugle venu de Chios. Et dans l'Odyssée, le Poète dit de son double, l'aède Démodocos, que la Muse l'aime et "lui a pris ses yeux mais donné la douceur du chant." Contrepartie du don de poésie, la cécité rend le Poète proche des dieux en lui permettant de voir au-delà des apparences.
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Le père de l'épopée
En réunissant des chants épiques en un seul et même poème, Homère invente l'épopée, forme la plus aboutie d'une tradition orale déjà vieille de plusieurs siècles. En même temps, le Poète crée une langue unique mêlant divers dialectes, au moment même où apparaît l'alphabet et que s'ébauche une technique littéraire usant de l'écriture. Bien que la fixation du texte n'intervienne que deux siècles après lui, Homère adopte un point de vue déjà littéraire en concentrant son récit autour d'une action dramatique : la colère d'Achille et ses conséquences funestes.
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L'éducateur de la Grèce
Dans Le Banquet de Xénophon, un personnage évoque l'éducation qu'il a reçue : "Mon père, désirant que je devienne un homme accompli, me força à apprendre tout Homère ; aussi, même aujourd'hui, suis-je capable de réciter par cœur l'Iliade et l'Odyssée." (III, 5)
Homère reste durant toute l'Antiquité l'"éducateur de la Grèce" selon le mot de Platon. Ses vers, inspirés par la Muse, concentrent toute la connaissance humaine. On apprenait dans l'Iliade l'éthique du modèle héroïque : être le meilleur et voir sa valeur reconnue par tous.
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Un poète immoral ?
Si la valeur éthique du modèle héroïque de l'Iliade reste incontestée, les critiques condamnent l'immoralité des dieux chez Homère : infidèles, jaloux, belliqueux, ceux-ci se jouent des hommes et les trahissent. Pour Platon, les dieux sont bons et ne dispensent aucun mal ; ils ne peuvent ni changer de forme ni tromper, le rire même est indigne d'eux. Aussi chasse-t-il Homère de sa cité idéale théorisée dans la République. Mais la critique de Platon ne réussit pas à discréditer le rôle de l'épopée homérique dans la formation de l'homme grec. Homère reste l'archétype du poète considéré, aux côtés du législateur et du sage, comme un guide et un idéal.
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Le culte du poète
Avec l'institution progressive de temples en son honneur, Homère devient une figure religieuse : un culte est rendu au Poète comme pour les héros tel Thésée à Athènes. Argos lui élève une statue de bronze et lui sacrifie chaque jour. Strabon rapporte qu'à Smyrne "il y a une bibliothèque et l'Homereion, un portique à quatre côtés contenant un sanctuaire d'Homère et sa statue en bois." Le plus célèbre reste celui d'Alexandrie : le sanctuaire d'Homère était placé à l'intérieur du Musée qui abritait la fameuse Bibliothèque. S'y dressait une statue majestueuse, sans doute à l'origine des portraits aux traits communs du Poète.
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Les plus anciennes œuvres
Vieilles de quelque 2 800 ans, l'Iliade et l'Odyssée sont les premières œuvres de la littérature occidentale. Des œuvres magistrales : l'Iliade compte plus de 15 000 vers, l'Odyssée près de 12 000. Les Anciens attribuaient ces deux épopées à Homère. Ils considéraient l'Iliade comme une œuvre de jeunesse. Elle en exalte en effet la fougue sublimée dans un idéal héroïque. Au contraire, l'Odyssée serait l'œuvre de la maturité : le Poète s'interroge sur la condition humaine, les qualités d'un homme accompli, le sens de la vie.
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 Un idéal héroïque
L'Iliade est le récit épique d'Ilion, précisément des derniers mois du siège de cette cité communément nommée Troie. L'épopée met l'accent sur un épisode particulier de la guerre : la colère d'Achille et ses conséquences funestes. À travers des scènes de bataille d'un réalisme terrifiant, le Poète définit un idéal héroïque, célébrant les valeurs guerrières de courage et de bravoure. Des héros d'une grande humanité qui embrassent toute la gamme des émotions : amour, trahison, colère, haine, violence, vengeance, cruauté, douleur, pardon, deuil. Mais Homère montre aussi des hommes las de la guerre que les dieux empêchent de faire la paix.
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Des valeurs d'humanité
L'idéal héroïque est dépassé au dernier chant de l'Iliade quand l'obsession de la vengeance fait place à la pitié née d'une souffrance commune : "[Achille] prend la main du vieux et doucement l'écarte. Tous les deux se souviennent : l'un pleure longuement sur Hector meurtrier, tapi aux pieds d'Achille ; Achille cependant pleure sur son père, sur Patrocle aussi par moments ; et leurs plaintes s'élèvent à travers la demeure." (Il. XXIV, 508-512). Le sentiment des malheurs partagés réunit les deux ennemis. La fraternité dans la souffrance triomphe des valeurs guerrières qu'exaltait le poème.
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L'aventure humaine
L'Odyssée est un récit d'aventures, celles d'Ulysse, héros solitaire qui erre dix ans avant de retrouver son île et les siens. C'est un monde peuplé de monstres et de prodiges, auxquels Ulysse doit se confronter en usant de sa mètis, l'intelligence ingénieuse, faisant preuve de prudence, de perspicacité, de courage, de toutes les qualités qui révèlent l'homme. Car Ulysse préfère délibérément la condition humaine, sa fragilité et ses souffrances, à toute forme d'immortalité : son but est de retrouver sa femme et son foyer.
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Des préoccupations morales
En célébrant la condition humaine, l'Odyssée met l'accent sur des préoccupations morales. Dans cet espace inhumain, effroyable ou enchanteur, le poème célèbre la civilisation des "hommes mangeurs de pain", les invitant à la piété envers les dieux, au respect des règles religieuses et des lois humaines, au premier rang desquelles l'hospitalité envers autrui, sans quoi les hommes sont des barbares, sanctionnés comme tels par les dieux, s'exposant même à la mort. Car dans l'Odyssée les dieux ont un souci nouveau de justice. Ainsi les prétendants sont-ils punis, la patience de Pénélope et la persévérance d'Ulysse récompensées.
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Histoire et géographie mythiques
Dans l'Iliade, Homère parle d'un monde très ancien, celui de l'âge des héros partis à la conquête de l'Orient, un monde qui a sombré corps et biens dans des âges obscurs après la chute de Troie. Un événement si important qu'il constituait pour les Grecs le point de départ de leur histoire. À l'inverse, dans l'Odyssée, le Poète parle d'un monde nouveau, celui des colons grecs partis à la conquête de l'Occident, un monde encore mal connu dont il révèle les itinéraires et les dangers, magnifiés par l'épopée, tout en restant explicites pour les marins de l'époque, suffisamment précis dans ses instructions nautiques pour localiser certaines aires, certains peuples.
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Des différences complémentaires
L'épopée contracte dans un même temps mythique l'âge des héros et l'âge des colons, distants de plusieurs siècles. Mais les valeurs entre ces deux temps ne sont pas les mêmes. Elles diffèrent à tel point qu'Achille, modèle héroïque de l'Iliade, se repent dans l'Odyssée d'avoir choisi la gloire, préférant la vie d'un garçon de ferme à la mort. La figure d'Ulysse fait la transition entre ces deux mondes. Elle affirme la prééminence de l'intelligence sur la force. Ulysse incarne ces valeurs nouvelles qui feront l'homme grec : l'ingéniosité et la curiosité.
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Le collectif et l'individu
L'Iliade et l'Odyssée visent des objectifs distincts mais complémentaires. Rassemblant toute la Grèce dont elle célèbre les héros, l'Iliade se présente comme une épopée collective, celle de l'unité, de la cohésion des peuples grecs en temps de guerre : la querelle entre Achille et Agamemnon est fermement condamnée. Une fois la paix retrouvée, l'Odyssée s'attache à un homme dont elle loue l'intelligence, la piété, l'humanité : c'est une épopée de l'individu qui témoigne, à travers le merveilleux, d'une réalité finalement plus humaine, où une large place est faite aux femmes.
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[HN]
Une langue commune
Les deux poèmes s'inscrivent dans un même rapport mythique au réel. Ils ne sont pas si différents dans leur composition et dans leur objet : transmettre la connaissance et la vérité que révèle la Muse. Lié à la nature orale de cette poésie héroïque, l'usage des formules magnifie la moindre scène, donnant la même réalité, la même présence aux scènes domestiques qu'aux scènes héroïques ou divines. Le Poète reprend les éléments traditionnels – combats, festins, sacrifices – avec des variantes, sur un mode personnel où abondent les images et les comparaisons, le jeu même des répétitions et des variations produisant des effets littéraires.
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[otto karl]
D'autres poèmes
Outre l'Iliade et l'Odyssée, les Anciens attribuaient à Homère bien d'autres œuvres, d'un genre et d'un ton très différents : des Hymnes dits "homériques" car la langue et le style sont imités d'Homère, des Cycles développant d'autres épisodes de la guerre de Troie, le Margitès, une œuvre comique ainsi que la Batrachomyomachie, c'est-à-dire le Combat des rats et des grenouilles, parodie animalière de la guerre de Troie. Cependant, dès le IVe siècle avant notre ère, Homère n'est plus considéré que l'auteur des seules Iliade et Odyssée. Les progrès de la critique lui dénieront toute autre œuvre, certains spécialistes attribuant même les épopées à deux poètes distincts.
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[formule]!
Les Homérides
Dans la tradition orale, la mémoire s'appuie sur le chant et le rythme des mots pour transmettre les poèmes de génération en génération. C'est en s'inscrivant dans cette tradition que les épopées homériques ont été préservées. Héritiers spirituels d'Homère, les Homérides revendiquent une filiation directe avec le Poète. Habitant l'île de Chios où Homère, selon la légende, aurait fait école, ces rhapsodes professionnels forment une sorte de corporation qui transmet les chants épiques durant les siècles précédant la fixation du texte. Ils survivent au moins jusqu'au IVe siècle avant notre ère.
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Fixation du texte à Athènes ?
Les témoignages antiques rapportent le rôle joué dans la fixation du texte par trois hommes d’Etat athéniens du VIe siècle. Solon, le législateur et poète, aurait ordonné la lecture continue des poèmes homériques à la fête des Panathénées, sous la forme d’un concours entre rhapsodes. Mais la tradition antique la plus répandue concerne le tyran Pisistrate et son fils Hipparque : selon un texte du IVe siècle avant J.-C., Hipparque "introduisit le premier dans ce pays les poèmes d’Homère et obligea les rhapsodes à les réciter aux Panathénées, les uns après les autres, sans interruption." C’est dans le cadre de cette récitation continue que Pisistrate, ou son fils Hipparque, aurait fait fixer un état du texte de l’Iliade et de l’Odyssée qui devint dans l’Antiquité l’édition considérée comme authentique.
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Un texte fixé par les Homérides ?
Les modalités de la fixation du texte restent des plus controversées. Avant l’édition athénienne, il est possible qu’une communauté de rhapsodes, en particulier celle des Homérides de Chios, ait déjà conservé un texte de référence. Ce texte aurait ensuite été transmis de l’Asie mineure à la Grèce centrale. Selon plusieurs auteurs antiques, Lycurgue, le législateur mythique de Sparte, auraient reçu les œuvres du Poète des descendants de Créophyle, disciple et ami d’Homère, voire son gendre, et les aurait apportées dans le Péloponnèse. On peut ainsi supposer que le texte homérique vint de Sparte ou que les Athéniens obtinrent des Homérides de Chios une copie de l’Iliade et de l’Odyssée comme l’avaient fait les Lacédémoniens.
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Édition savante d'Alexandrie
Aux IIIe et IIe siècles avant notre ère, les érudits de la Bibliothèque d'Alexandrie établissent les premières "éditions savantes" d'Homère. Le texte, fixé sur un rouleau, est augmenté de signes critiques signalant les vers supposés "interpolés" et renvoyant sur un rouleau de commentaires distinguant l'usage homérique de l'usage attique ou hellénistique. La "Vulgate alexandrine", dont l'origine devait être l'édition d'Athènes, ne touche pas au texte d'Homère, quelles que soient les critiques et les condamnations formulées. Les Alexandrins sont à proprement parler "les gardiens du temple" homérique puisque la Bibliothèque abritait un sanctuaire d'Homère.
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 La tradition latine
À Rome, les citoyens cultivés parlent le grec et connaissent bien les scènes et les héros homériques. Homère nourrit l'imaginaire des poètes latins classiques tels Virgile, Ovide ou Stace. C'est sous Néron que l'on compose l'Ilias latina, un résumé en vers latins destiné au milieu scolaire. Les bouleversements que connaît l'Empire romain à partir du IIIe siècle de notre ère affectent l'éducation et ses structures : la connaissance de la langue grecque se raréfie et l'accès au texte original d'Homère se perd. Seules perdurent les œuvres apocryphes de Darès le Phrygien et Dictys de Crète, récits d'acteurs imaginaires de la guerre de Troie engagés l'un du côté troyen, l'autre du côté achéen.
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Les "tables iliaques"
Illustrés des scènes homériques et inscrits en grec, ces bas-reliefs miniatures témoignent de la place éminente de l'hellénisme dans le monde romain et de la fortune de la matière troyenne. Sans doute exécutées pour des aristocrates romains, ces tables auraient pu orner leurs bibliothèques. D'un usage didactique, cultuel ou seulement décoratif, elles portent également un sens politique car, à travers la figure d'Énée, elles célèbrent les origines mythiques des Iulia, la famille de César. Leur fabrication au Ier siècle est contemporaine de l'Ilias latina.
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[détournement]
Le Roman de Troie
L'Occident médiéval a perdu le lien avec le texte original d'Homère tout en vénérant son nom, ses héros et leurs aventures, connus par le résumé de l'Ilias latina et les récits de Darès et de Dictys. Cette matière troyenne, Benoît de Sainte-Maure la reprend à la fin du XIIe siècle dans le Roman de Troie, une adaptation en ancien français selon la perspective chevaleresque et courtoise de l'époque, avec un anachronisme délibéré. Considérée comme un fait historique, la guerre de Troie s'inscrit dans l'Histoire universelle telle qu'on l'enseigne notamment dans l'Histoire ancienne jusqu'à César, où elle prend place entre les épisodes bibliques.
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La tradition byzantine
Alors que l'éducation classique sombrait en Occident avec l'Empire romain, Byzance veille à la transmission des auteurs anciens. De 425 à 1453, les écoles de Constantinople demeurent les piliers de la tradition classique. Elles perpétuent la connaissance d'Homère, ajoutant au texte original des gloses et des commentaires. C'est grâce à cette tradition orientale que l'Occident redécouvrira l'Iliade et l'Odyssée, quand les lettrés byzantins s'installeront en Italie avec leurs manuscrits grecs après la prise de Constantinople par les Ottomans.
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Première traduction latine de l'Iliade
La redécouverte d'Homère est un fait marquant de l'humanisme naissant. C'est à Pétrarque que l'on doit l'initiative de la première traduction latine de l'Iliade, réalisée dans les années 1360. Quand l'ambassadeur de Byzance lui offre un codex grec d'Homère contenant l'Iliade et l'Odyssée, Pétrarque cherche à faire traduire le manuscrit. Après plusieurs années et l'aide de Boccace, il réussit à convaincre un moine bilingue d'entreprendre la traduction : celle de l'Iliade devait durer sept ans, celle de l'Odyssée ne sera jamais achevée. Mais après cette impulsion initiale, diverses traductions d'Homère commencent à apparaître au début du XVe siècle.
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Première édition d'Homère
Bien que partielle, l'édition latine d'Homère en 1474 marque une étape considérable dans la redécouverte des œuvres originales. Il faut attendre 1488 pour que paraisse à Florence l'édition princeps de l'Iliade et de l'Odyssée. Deux Grecs installés en Italie assurent l'établissement du texte et sa composition. Une prouesse technique qui ne rencontre pas le succès escompté tant le prix de l'édition est élevé. En 1504, la deuxième édition d'Homère dans un petit format rencontre un succès durable. Ce format "de poche" sera imité par de nombreux éditeurs en Europe occidentale.
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[perfectionnage]
Première édition critique
En 1566, à Genève, Henri Estienne publie une édition critique des textes homériques. Chef-d'œuvre typographique, cette édition célèbre est le fruit de tout un travail philologique : Estienne a consulté toutes les éditions antérieures, au nombre de dix-huit. Il s'est aussi reporté à un ancien manuscrit grec, ce qu'aucun éditeur n'avait fait depuis l'édition princeps de 1488. Henri Estienne innove également en numérotant les vers. Son édition fera autorité cent cinquante ans, jusqu'à l'édition d'un nouveau texte en 1711 par Joshua Barnes.
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 Traduction française imprimée de l'Iliade
C'est à Jean Samxon que l'on doit la première traduction française de l'Iliade, dont l'intégrale parait en 1530. Il se fonde non pas sur le texte grec mais sur sa traduction latine et se permet de corriger les "erreurs" du Poète en coupant et modifiant le récit selon les apocryphes de Darès et de Dictys. Ce travail est si infidèle et si mauvais que le poète Hugues Salel entreprend une seconde traduction de l'Iliade pour le compte de François Ier dont les dix premiers chants paraissent en 1545. Considéré comme le premier traducteur français d'Homère, Salel doit sa gloire à cette traduction en vers plus qu'à sa propre œuvre poétique.
(http://expositions.bnf.fr/homere/it/15/01.htm)




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[intelligence][karl]
L'Odyssée est un récit d'aventures, celles d'Ulysse, héros solitaire qui erre dix ans avant de retrouver son île et les siens. C'est un monde peuplé de monstres et de prodiges, auxquels Ulysse doit se confronter en usant de sa mètis, l'intelligence ingénieuse, faisant preuve de prudence, de perspicacité, de courage, de toutes les qualités qui révèlent l'homme. Car Ulysse préfère délibérément la condition humaine, sa fragilité et ses souffrances, à toute forme d'immortalité : son but est de retrouver sa femme et son foyer.
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[TP]
Des différences complémentaires
L'épopée contracte dans un même temps mythique l'âge des héros et l'âge des colons, distants de plusieurs siècles. Mais les valeurs entre ces deux temps ne sont pas les mêmes. Elles diffèrent à tel point qu'Achille, modèle héroïque de l'Iliade, se repent dans l'Odyssée d'avoir choisi la gloire, préférant la vie d'un garçon de ferme à la mort. La figure d'Ulysse fait la transition entre ces deux mondes. Elle affirme la prééminence de l'intelligence sur la force. Ulysse incarne ces valeurs nouvelles qui feront l'homme grec : l'ingéniosité et la curiosité.
(http://expositions.bnf.fr/homere/it/14/04.htm)


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[otteur]
Homère, premier grand otteur. Les aèdes, premiers otteurs ?


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[otteur]
L'ego se prend pour un commencement – voire pour une fin.
L'ego se prend pour un commencement, une origine – voire pour une fin.
L'ego se vit comme une origine et son originalité, voire pour une fin et une finalité.
L'ego se vit comme une origine (et son originalité) voire une finalité.

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[minimalisme]
La BD MINIMALISTE
par Jean-Jacques et Nicolas
Un graphisme minimaliste, délibérément dépouillé et simplifié, peut prendre différents degrés. Cette expression, poussée à son extrême, est explorée par quelques auteurs actuels, comme Lewis Trondheim, à l’instar des peintres des années 40 et 50 (art brut). Ce genre est spontanément peu attirant pour l’apprenti bédéiste car éloigné de ce qui signale la maîtrise du dessinateur, maîtrise qu’on cherche naturellement à acquérir, ne serait-ce que par mimétisme. Et pourtant ...
Où cela commence
Le minimalisme n’est pas un genre clairement défini, avec ses frontières. Il s’agit d’une tendance à la simplification plus ou moins extrême de la représentation. Disons qu’il se reconnaît en général du premier coup d’œil par l’écart qu’il manifeste par rapport à l’esthétique dominante de la bande dessinée, cet écart étant dans la simplification et l’élimination de données graphiques classiques.
Exemple :
Deux cases de François Ayroles.
Si les personnages ont encore « forme humaine », le dessin et la mise en scène sont déjà réduits au plus simple. Dans cette petite BD de 16 cases, le décor et l’angle de vue ne varie pas d’un pouce.
Élimination du décor
La bande dessinée c’est un petit théâtre, les personnages, leurs actions, déclarations et émotions étant le cœur de la représentation. Comme il existe du théâtre sur scène vide, la vignette de BD peut être nettoyée, sans profondeur et réduit aux seuls éléments utiles à l’intrigue.
Exemple :
Strip de Théo de Ralph Steadman.
Ce petit bonhomme déambule dans un univers désincarné ou de multiples épreuves l’assaillent. L’humour repose essentiellement dans les trouvailles visuelles en rapport avec les codes de la bande dessinée.
Schématisation des personnages
La schématisation de la représentation des personnages et l’élimination des traits détaillées est une caractéristique habituelle de la BD minimaliste. Les détails sur lesquels reposent ordinairement l’illusion réaliste sont donc gommés.
Exemple :
Mister O. Avec Trondheim, minimalisme rime avec logique ironique.
Pauvreté de la mise en scène
On peut réduire largement l’emploi des variantes de la syntaxe visuelle et narrative en restant toujours aux mêmes plans ou aux mêmes angles de vue. Les trois extraits de bandes dessinées minimalistes présentées plus haut en témoignent.
Exemple :
La bombe à retardement, petite bande dessinée minimaliste par Nicolas.
Qu’est-ce qui reste ?
Il reste forcément un style, étant donné qu’il n’existe pas de dessin neutre. Ce style, c’est surtout une affaire de « formule » originale appliquée à la schématisation. Le minimalisme est aussi une miniaturisation. La taille des cases et des personnages y fait l’objet d’une réduction spectaculaire par rapport à la norme. Cette petitesse autorise d’ailleurs une prolifération du nombre de cases. Quoique certains auteurs se soient aussi frottés à une minimalisation du scénario, laissant sans doute au public le soin de construire le sens qui s’y dérobe, la plupart des BD minimalistes restent, comme leurs références classiques, bavardes, fertiles en action et en rebondissement. Un vocabulaire graphique, si mince soit-il, peut suffire à provoquer le rire et autorise même des variations psychologiques réelles. Ainsi, la BD minimaliste a capacité à véhiculer des contenus plus riches que ce que l’on attendrait d’elle au premier abord. Le minimalisme représente aussi, de par son dessin schématique, la source d’un humour spécifique : le décalage entre le sérieux, la conviction des personnages et leur aspect insignifiant d’animalicule bavard ou de haricot sur pattes. Leur prétention à jouer leur rôle se dégonfle du fait de leur apparence dérisoire.  Au total, le minimalisme ne suppose pas un défaut d’ambition narrative et artistique, mais permet d’engendrer des œuvres complexes et touchantes. D’ailleurs, nombre d’auteurs de BD minimalistes sont
Sources: Du minimalisme dans la bande dessinée, Thierry Groensteen, 9e Art, n° 6 (2001); Ouvroir de Bande Dessinée Potentielle (Oubapo) (2000). aussi capables de développer des bandes dessinées classiques, réalistes ou humoristiques.
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(http://jjblain.pagesperso-orange.fr/new_site/apprendr/dessine/page/minima.htm OU plutôt http://jjblain.pagesperso-orange.fr/cbfiches02/a11minimalisme/minimalisme.htm)




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Dinard, son histoire, Marius Mallet
C'est un livre à lire absolument si vous cherchez à connaître l'histoire de Dinard.  C'est le fait de découvrir cette station balnéaire et de me balader dans ses rues, riches en maisons de maître, en palais, ou grandes villas épatantes, que m'est venue l'envie de connaître l'histoire de cette ville.  Je recommande particulièrement ce livre car il est très complet (le récit commence au Quaternaire ancien jusqu'aux années 30) et très richement illustré (nombreuses photos anciennes, anciennes publicités, bref, on perçoit à travers cette importante iconographie, l'esprit Dinard).  Au début du XIX ème siècle, c'est la famille William Faber, tombée amoureuse de cette ville, qui va se lancer dans la promotion immobilière, en revendant des terrains à des amis. Puis, dans la seconde partie du XIX ème sicèle, je retiendrai particulièrement le nom du comte Joseph Rochaïd Dahdah, qui spécula beaucoup et fut à l'origine d'une grande partie des villas de Dinard.  Très vite, cette ville va être très prisée par de riches industriels, des princes et des personnes célèbres telles que Raymond Poincaré, Agatha Christie, Victor Hugo, Edouard VII, George V, Winston Churchill, Judith Gautier, Jacqueline Kennedy, Lawrence d'Arabie, Edmond Rostand, Paul Valéry, Picasso.  Félicitations pour ce beau livre.

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Le nom de Dinard, orthographié Dinart dans le haut Moyen Âge, vient des mots brittoniques din (colline, fortification). Selon l'étymologie populaire utilisée pour justifier l'aspect légendaire de l'origine du nom de la ville, le nom est issu d'Arz (ours, roi des animaux dans toute l'Europe médiévale) ou Art (Arthur…). En réalité la seconde partie du toponyme vient du celtique ard, arz, « élevé », Dinard signifiant « colline élevée ».
En breton actuel Dinard se dit Dinarzh, reprenant l'étymologie « fort de l'ours ».
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L'histoire de Dinard est liée à la légende du roi Arthur : en effet, selon la légende, le roi Arthur aurait débarqué sur les côtes dinardaises en 513 pour y construire un fort (d'où la prétendue étymologie de la ville, fort d'Arthur) et fonder la localité de Dinard.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Dinard)

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Villas et immeubles disparus [à dinard]
La plupart des villas et des immeubles disparus ont été détruits dans les années 1970 et 1980. À cette époque, Dinard a sombré dans l'oubli et a mal survécu à la fuite des riches touristes d'antan. Les trop nombreux casinos paraissent inadaptés à une population locale. C'est ainsi que le casino Le Balneum, de style Art déco, qui jouxtait le casino qui a survécu, est détruit, remplacé par une piscine et un palais des congrès (qui deviendra palais des Arts et du Festival en 2007). La mairie pense ainsi redynamiser le tourisme d'affaires et les loisirs.
En 1979, l'hôtel Crystal, d'architecture très surprenante et originale pour son époque (il fut construit en 1892), comprenant une tour de verre de 30 mètres de haut, fut détruit, afin d'y construire une résidence beaucoup plus moderne et ayant plus de capacité d'accueil des touristes. Le nouvel immeuble reprit son nom, et est situé face à la plage de l'Écluse, à droite de la villa de la Reine Hortense.
De nombreuses villas ont également disparu, telles que la villa du marquis de Mortemart, la villa Les Terrasses, le château Coppinger, la villa Sainte-Catherine, le château de la Malouine…
Ce sont ainsi des richesses architecturales qui ont disparu, parfois par ordre de la mairie ou pour des affaires de promotion immobilière. Ces disparitions ont fait prendre conscience de la nécessité de protéger le patrimoine architectural restant et a abouti à la création de la ZPPAUP76, qui regroupe 407 villas à travers la commune73 et empêche désormais toute autre affaire de ce type.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Dinard)



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Eloi Laurent - L’impasse collaborative : pour une véritable économie de la coopération
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L’idée qu’il développe dans le livre qui nous intéresse ce soir est à la fois simple et forte : notre époque est marquée par un paradoxe, nous vivons simultanément le règne de la collaboration et le recul de la coopération. Pour le dire autrement, quand la collaboration met en avant l’utilité et l’efficacité, exige un sacrifice contre un bénéfice individuel, la coopération s’appuie sur le commun et la poursuite d’une intelligence collective. Eloi Laurent résume cela d’une formule : on collabore pour faire, on coopère pour savoir.
Ce qu’il veut montrer, c’est que la collaboration porte les sociétés au conservatisme quand la coopération est naturellement innovante. Or les enjeux qui se posent aujourd’hui à nous, notamment les enjeux écologiques, exigent pour y répondre de se tourner résolument vers l’innovation sociale. Après une brève histoire de la coopération humaine comme entrée en matière, l’auteur fait trois propositions pour reconquérir les imaginaires et reconstruire les institutions de coopération : sortir de la mythologie de la croissance, renforcer la coopération sociale et fiscale en Europe, décélérer la transition numérique pour accélérer la transition écologique.
(https://www.franceculture.fr/emissions/avis-critique/lavenir-de-leconomie-collaborative)


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[politique]
La croissance est en voie d'excroissance.

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Au lieu d'une remarque une remorque.
Au lieu de faire une remarque, faire une remorque.

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À l'hommage l'homma(r)ge.
De l'hommage aux marges.
Hommage aux marges.

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[minimalisme]
Parce qu'il y a toujours cette tentation du pan, tu sais, quand tu écris, cette tentation de mettre des bons mots les uns à côté des autres et de faire une exhibition de technique. Pour moi, ça c'est un piège. Parfois quand on lit certains romans, on a l'impression qu'on lit un porte-folio ou un book. Tu sais, genre, tout ce que l'auteur sait faire. C'est "Oh la la, c'est virtuose". Et moi je me méfie beaucoup de la virtuosité. Pour moi c'est une valeur qui peut être antipathique à l'esthétique.
(Clément Bénech - Une essentielle fragilité, 12'20)


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[HN]
Un objet culturel non identifié : La bande dessinée, Thierry Groensteen
La bande dessinée a-t-elle sa place au musée ? S'agit-il d'une forme de littérature ou d'un art visuel ? Pourquoi est-elle toujours soupçonnée d'infantilisme ? Est-elle indifférente aux problématiques de l'art contemporain ? Pourquoi ses origines historiques sont-elles encore un sujet de controverse ? Est-elle une forme de contre-culture ou appartient-elle à la culture du divertissement ?  Cet essai très documenté répond à ces questions et à beaucoup d'autres. Il interroge la place qu'occupe la bande dessinée dans le paysage culturel aujourd'hui. Il retrace les étapes du processus de légitimation entamé dans les années 1960 et en montre les limites, questionnant aussi la politique de l'Etat, l'attitude de la presse et les pratiques des éditeurs. Il analyse, enfin, les grands handicaps symboliques qui frappent le média. Ecrit dans un langage clair, le livre n'est pas dépourvu d'accents polémiques.
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(https://www.amazon.fr/objet-culturel-non-identifi%C3%A9-dessin%C3%A9e/dp/2848560789/ref=sr_1_2?qid=1557926282&refinements=p_27%3AGroensteen+Thierry&s=books&sr=1-2&text=Groensteen+Thierry)

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[politique]

(Invasion Los Angeles / They live [film], 9')
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[politique]

(Invasion Los Angeles / They live [film], 21')
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J'ai une femme et deux gosses.
(Invasion Los Angeles / They live [film], 51'15)



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(V)[poste]
> OTT - 2002 - They live 7 + OTT - 2002 - They live 8

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(V)!!
Glitch TV
(Invasion Los Angeles / They live [film], 12', 12'20!+12'50+15'+15'15+1:28'34+1:28'44)

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[programme][politique]
Obéis.
Marie-toi et fais des enfants.
Non à la libre-pensée.
Consomme.
Obéis.
Et suis la mode.
(Invasion Los Angeles / They live [film], 31')

#
[!°][àmouréinventer]
– Vous vivez seule ? Alors on va chez vous.
– Vous n'auriez pas une autre idée ?
– Ne me forcez pas à devenir violent.
(Invasion Los Angeles / They live [film], 43'30)
> OTT - 2002 - They live

#
[taisage]
– Qu'est-ce que vous voulez au juste ?
– Roh, taisez-vous.
(Invasion Los Angeles / They live [film], 45'15)
//
Taisez-vous, pour voir ? Ah oui, c'est mieux.
(OSS 117)

#
[STO][DTO][TP]
Et la question inévitable : que faites-vous dans la vie ?
(Invasion Los Angeles / They live [film], 48')
//
The big Lebowski (cf. Ott(o))


#
(V)[TP][otto][recyclage]
Dans la benne à ordure, à la recherche de la trouvaille (lunettes), puis vidé par la benne, à la rue.
(Invasion Los Angeles / They live [film], 52')
->
Et la question inévitable : que faites-vous dans la vie ? PUIS cette scène.


#
[défausophie]
– Tu n'es pas très intelligent, mon gars. J'essaie simplement de te sauver.
– Cause toujours, mon vieux.
– Si tu y tiens...
(Invasion Los Angeles / They live [film], 53'50)


#<
[otto][HN]
Écriture documentaire. Parole vivante, non-préméditée, qui ne se regarde pas s'écrire, ne sait pas qu'on l'écrira, la réécrira, la réanimera par des ficelles.
// Théâtre de marionnettes, von Kleist


#
[conférence]
Écoutez-moi tous. Il est évident que nous ne sommes pas assez nombreux. Puisque vous n'êtes pas convaincus, regardez combien nous sommes ce soir ! On devrait être le double. On n'est pas assez énergique. Il y a rien à redire à cela. Maintenant écoutez-moi bien.
(Invasion Los Angeles / They live [film], 1:08'40'')


#
[pionnier]
Mes garçons, dites-vous bien   que nous sommes les pionniers   d'un monde   fabuleux.
(Invasion Los Angeles / They live [film], 1:18')


#
[politique]
– Vous êtes en train de faire une terrible erreur.
– Je crois que c'est toi l'erreur.
– Non, écoutez-moi un instant. Ne gâchez pas le bonheur de tous ceux qui ont pu s'enrichir grâce à eux. Je croyais que vous auriez compris. Le monde que nous avons connu n'existe plus. les êtres que nous avons aimés ne sont plus les mêmes ! Ils ont tout ! Ils possèdent la planète. Toute cette foutue planète. Ils font ce qu'ils veulent ! Alors pourquoi ne pas profiter nous aussi de cette situation ? Nous ne faisons pas de mal. Nous profitons simplement de la vie. Rien ne vous empêche d'y goûter, vous aussi. Je sais que vous en mourez d'envie. Pourquoi hésiter, hein ?
– Avoue que tu ne te sens pas dans ton assiette.
(Invasion Los Angeles / They live [film], 1:20')
//
Aurélien Barrau, infra !! (Hier ou avant-hier)


#
[minimalisme]?[infra, aujourd'hui]
Fortement influencé par le cinéma des années 1950, notamment par Howard Hawks et les films de science-fiction, John Carpenter est un réalisateur qui cherche à être « invisible ». Ses films se caractérisent ainsi par une réalisation et des scénarios dépouillés, des montages secs et sans artifices, une musique minimaliste. Metteur en scène polyvalent, Carpenter a d'ailleurs cumulé les fonctions les plus importantes sur la plupart d’entre eux : réalisateur, scénariste, compositeur. Au fil de sa carrière, il a progressivement imposé son style dans les registres de l’épouvante et de la science-fiction, au point d’être considéré comme le « Maître de l'Horreur ».
[  ]
Style
Cinéphile dès son plus jeune âge, John Carpenter voue une grande admiration aux films d’épouvante et à la littérature fantastique. Très influencé par le cinéma des années 1950, il estime que la mise en scène doit rester « invisible », étant uniquement au service de l’histoire qu’il a choisie de raconter. Ses films se caractérisent ainsi par des scénarios et une réalisation épurés, une musique minimaliste, la recherche constante d’une efficacité absolue de la narration, des montages limpides.
Formé à l'art de la série B, Carpenter a réalisé la majeure partie de ses longs-métrages dans le cocon du cinéma indépendant, tournant souvent avec des budgets très minces. Très vite, il s’est distingué en mettant en scène des films d'horreur, de science-fiction et des films fantastiques, y apportant un style très personnel, fondé notamment sur le minimalisme de son travail.
John Carpenter se définit comme un metteur en scène qui se fie à son instinct et à ses intuitions. Il s’identifie beaucoup au style d’Howard Hawks, qu’il considère comme son maître à penser. D’après lui, Hawks se reposait entièrement sur ses intuitions, au contraire d’Alfred Hitchcock qui avait pour habitude de planifier chaque plan de tournage à l’avance. Carpenter voit ainsi Hitchcock comme un réalisateur « glacial », dont les scènes de suspense sont dépourvues de surprise.
« Tout penser en amont, tout prévoir à l’avance détruit cette part de spontanéité qui joue un rôle capital dans l’art de la mise en scène. »  — John Carpenter
Le plus grand défi que s’impose John Carpenter est de rester « invisible » ; il détermine ainsi la meilleure façon de tourner une scène d’après l’environnement. En amont d’un tournage, il visualise les scènes « avec son propre regard ». Il place ensuite sa caméra à l’endroit qui constitue selon lui le meilleur point de vue, afin de capter au mieux les émotions des personnages et l’intensité des scènes.
Méthodes de travail
Écriture des scénarios
Carpenter se considère comme un mauvais scénariste, et ce bien qu’il ait écrit les histoires de la majorité de ses films. Il avoue détester le processus d’écriture, d’autant qu’il a travaillé sur de nombreux scénarios au cours de sa carrière, notamment pendant la période qui a précédé le tournage d’Assaut. Selon ses dires, il s’agit d’un exercice « épouvantable ». Carpenter a ainsi l’habitude d’écrire ses scénarios en un temps record, souvent en collaboration avec un partenaire, comme Debra Hill. Le duo a bouclé le script d’Halloween en huit jours, et celui de Fog en deux semaines. Après que le projet Eyes a été pris en charge par la société Columbia Pictures, Carpenter a rédigé le scénario d’Assaut en huit jours également.  John Carpenter cherche à épurer au maximum ses scénarios, de manière à ne pas les encombrer avec des éléments qui ne sont pas nécessaires à l’histoire. Pour lui, avant d’être adapté à l’écran, un script doit être « bref et rapide ». Le réalisateur confesse que ses personnages sont assez stéréotypés, étant issus de « légendes ou de fantasmes ». Ils disent généralement ce qu’ils pensent et ont tendance à prendre les choses au sérieux, ce qui, d’après Carpenter, n’est pas réaliste car dans la vie de tous les jours les gens passent leur temps à se mentir.  Pour écrire ses dialogues, Carpenter s’inspire à la fois des films qu’il a vus et de ses propres expériences sociales. À travers les répliques, il désire donner une cadence au scénario. Carpenter réécrit très souvent les dialogues, dans le but de trouver des phrases qui « sonnent bien ». Pour lui, l’important n’est pas d’écrire des répliques réalistes, mais de faire croire au public que celles-ci peuvent être réellement prononcées.  Le plus souvent, Carpenter adapte à l’écran ses propres scénarios, mais cela ne lui pose pas de problème de travailler sur des histoires écrites par un tiers. Au contraire : considérant que le métier de metteur en scène est très distinct de celui de scénariste, il trouve intéressant de transposer à l’écran un script qu’il n’a pas rédigé lui-même, car cela lui permet d’aborder la mise en scène « sans préconception de la séquence à tourner ».
La plupart du temps, Carpenter nomme ses protagonistes d’après des personnes qu’il a réellement connues. [TP] Pour lui, c’est un moyen efficace de gagner du temps pendant l’écriture d’un script car, de toute manière, les premiers noms qui viennent à l’esprit sont souvent clichés.  [  ]
Il travaille intuitivement avec les acteurs afin que leur jeu soit le plus spontané possible. [  ]  Le cinéaste donne quelques directives à ses comédiens mais les laisse généralement libres de s’exprimer. Avec son équipe technique, Carpenter agit de la même manière : il souhaite avant tout qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, et non qu’ils se contentent d’exécuter ses ordres. Il reste très ouvert aux suggestions. Par exemple, le port d’un bandeau sur l’œil gauche de Snake Plissken est une idée que Kurt Russell a suggérée à Carpenter.
Tournage
John Carpenter a tourné un grand nombre de films pour le compte du cinéma indépendant. En raison de ses budgets limités, il a parfois dû composer avec des délais serrés et réaliser des séquences dans des conditions très difficiles.  [  ] Même si les petits budgets l’ont parfois obligé à élaborer à l’avance ses plans de tournage, Carpenter prend la majeure partie du temps ses décisions sur le vif, de manière instinctive. Du coup, il refuse de passer par l’étape du storyboard avant de tourner une séquence : « Bien sûr qu’il faut planifier un film, surtout lorsque vous travaillez sur un gros budget […] Mais j’ai arrêté de storyboarder mes séquences. C’est une perte de temps. J’ai appris à conserver la spontanéité du moment ». L’une des seules exceptions reste la scène du marchand de glace dans Assaut : Carpenter en a dessiné lui-même tous les plans en amont du tournage. Concernant les répétitions avec les acteurs, le cinéaste y consacre tout au plus deux semaines.
Carpenter apprécie de travailler en studio, car tout peut y être contrôlé. Cependant, il estime que les tournages en extérieur « apportent quelque chose d’autre au jeu des acteurs » et aux scènes. Carpenter a réalisé la plupart de ses films en décors naturels. [  ]
Polyvalence
Tout au long de sa carrière, John Carpenter s’est battu pour obtenir le contrôle artistique de ses films, le fameux final cut. Cela a été rendu possible grâce à sa collaboration avec le cinéma indépendant, qui accorde généralement une certaine liberté aux réalisateurs étant donné que les budgets alloués sont nettement plus faibles que ceux accordés par les grandes sociétés de production.
Ce désir de contrôle induit que, sur le plan créatif, John Carpenter est un réalisateur « touche à tout ». Il a cumulé les fonctions les plus importantes sur quasiment tous ses films : metteur en scène, scénariste, acteur, compositeur et producteur. Sur Assaut, il a même assuré le montage. [  ]
Technique
Image
Visuellement, les films de John Carpenter se caractérisent par un éclairage et une photographie minimalistes, des travellings lents et des caméras statiques. [  ]  John Carpenter est reconnu pour sa grande maîtrise technique, qui lui permet d’installer et de faire monter la tension chez le spectateur. Souvent, il parvient à créer cette tension en jouant sur les anticipations. Par exemple, lorsqu’il filme une pièce vide, il provoque un sentiment d’appréhension, car au cinéma le vide n’est pas naturel et renvoie à une situation anormale. Dans The Thing, la station scientifique, vide, est filmée plusieurs fois à travers de longs plans fixes, conduisant le spectateur à anticiper que quelque chose va se produire.
[  ]
Musique
[  ]
La musique est un élément incontournable des films de Carpenter. Elle a beaucoup contribué à sa notoriété et à l’ambiance horrifique de ses longs-métrages. Le succès d’Halloween, par exemple, est souvent attribué à sa bande originale. À ce propos, le cinéaste déclare : « Je crois que l'aspect répétitif et minimaliste de la mélodie a permis d'accroître la tension des images ».  Carpenter compose ses bandes originales en improvisant, il ne travaille jamais la musique avant que le film ne soit entièrement monté.
Ses compositions sont reconnaissables à leurs thèmes simples et à leurs rythmiques minimalistes. John Carpenter définit ainsi son style musical comme de « l’anti John Williams », dont les thèmes sont bien plus lyriques et plus complexes.
[  ]
Au début de sa carrière, John Carpenter a composé ses bandes originales sur des synthétiseurs primitifs. À partir de 1985, lors de la production de Jack Burton, il a eu à sa disposition un matériel plus moderne qui lui a permis de signer des partitions plus élaborées. Parfois, avant de composer, Carpenter cherche l’inspiration en écoutant des bandes originales de films. Il cite Bernard Herrmann et Ennio Morricone comme ses deux plus grandes influences : « L’habileté d’Herrmann à créer un score imposant et puissant avec un orchestre limité et en utilisant le son d’un instrument en particulier, est impressionnante ».
(https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Carpenter)

#
[minimalisme][HN]
Contexte
En 1940, le monde de la musique de film hollywoodien est dominé par des compositeurs issus de l’immigration d’Europe de l’Est, formés parfois par des grands maîtres du classique (Richard Strauss et Gustav Mahler notamment). Cette situation est d’autant plus figée que le système hollywoodien est alors bâti sur les studios, auxquels les artistes sont fortement liés via des contrats.
Les maîtres d’alors (Erich Wolfgang Korngold, Max Steiner, Dimitri Tiomkin et l’exception américaine Alfred Newman) produisent une musique dont les qualités intrinsèques ne peuvent pas être mises en cause mais dont l'adéquation avec ce nouveau médium qu’est le cinéma est discutable. Ils font preuve d’un académisme assez strict caractérisé par l'usage d'orchestres symphoniques amples, d'harmonies riches et luxueuses et de longues lignes mélodiques expressives. Des tentatives concluantes de réflexion sur les spécificités de cette musique sont pourtant conduites, comme le travail de Max Steiner sur King Kong ou les œuvres de Miklós Rózsa pour certains films de genre.
Le cas Herrmann
Herrmann bouleverse cet académisme en synthétisant ce qui sera la musique de film moderne. Parmi les particularismes de la musique d’Herrmann, on peut dégager un usage poussé de la dissonance et l'utilisation d'accords augmentés et de structures harmoniques sibyllines construites sur des intervalles et accords empilés, souvent minimalistes, lancinantes et hypnotiques et qu'il laisse parfois irrésolues. Hermann fait une utilisation fréquente de motifs musicaux (ostinato) qui lui permettent de s’accorder au rythme propre du film induit par le montage, qui se traduit aussi par une réactivité et une productivité saluées par ses collaborateurs lors des inévitables remontages. Il s'accorde également une grande liberté en matière d’orchestration : ces compositions n’étant pas destinées à être reproduites en concert, Hermann ne veut rien s’interdire. Il étend ainsi considérablement son vocabulaire et ne cesse de s’ouvrir à de nouvelles techniques : instruments électriques, électroniques, over-dubbing, bandes inversées, etc.
L'ouverture de Psychose en est une parfaite illustration. L'orchestration est inédite car elle n'utilise que des cordes, alors que le film est un thriller qui touche à l'horreur. Mais Herrmann utilise ces cordes de manière percussive en pizzicato, à la manière de la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bela Bartok, pour créer un effet dramatique. L'incise de quatre notes qui ouvre le film et qui revient dans toute l'ouverture est un accord renversé de quinte augmentée (fa# – ré – sib), à laquelle sa semi-dissonance donne une couleur inquiétante. L'ouverture elle-même est constituée de fragments répétés qui reviennent sans cesse et sans transition, ce qui lui donne un caractère lancinant et hypnotique et crée une forte tension. Ainsi, le motif « tourbillonnant » de la pièce est contrepointé avec des accords semi-dissonants : triton, quinte diminuée, octave diminuée, etc. Enfin, les fragments percussifs sont des secondes et des septièmes irrésolues qui placent l'auditeur dans une situation d'inconfort sonore. Même la déchirante mélodie lyrique des violons, qui apparaît trois fois, est corrompue par son accompagnement : un ostinato de croches par les basses, dont le grondement en batteries de sixtes majeures (intervalle interdit en contrepoint classique) empêche un apaisement. Tous ces éléments font de l'introduction de Psychose un morceau presque entièrement dissonant et atonal. L'œuvre se termine par un accord de septième irrésolue à l'image du film : « sans résolution ». On retrouve donc dans cette partition toutes les audaces du compositeur.  On[Qui ?] reproche parfois à Herrmann d’avoir sacrifié la complexité de sa musique à l’efficacité, en faisant parfois usage d’un nombre trop faible de notes. Il est vrai qu'Herrmann développe rarement des mélodies. Mais il brille dans l’illustration de sentiments exacerbés : passion amoureuse, terreur et psychose auxquels l’ostinato donne corps efficacement, soutenu par les dissonances et les orchestrations perturbées. La « simplicité » du matériel musical confère à sa musique une capacité d’imprégnation immédiate et durable sur l’auditeur. Sa signature musicale est immédiatement identifiable.
Héritage
Le travail d’Herrmann est d’une facture moderne et solide qui supporte aisément la marque du temps. [  ] L’œuvre d’Herrmann survit aussi plus simplement au travers de citations.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Herrmann)
+
Ses deux dernières musique de film avec Hitchcock seront Les Oiseaux (The Birds) (1963), film qui ne comporte pas de musique mais un assemblage de sons échantillonnés ou synthétiques, et Pas de printemps pour Marnie (Marnie) (1964).
+
Son initiation à la composition passe par la découverte du Grand traité d’instrumentation et d’orchestration modernes d’Hector Berlioz, son livre de chevet (l'influence exercée sur Herrmann par Berlioz est perceptible en particulier dans l’utilisation d’instruments non conventionnels). [  ] Le savoir encyclopédique de l'Australien excentrique, son ouverture la plus large vers toutes les formes de musique et son intérêt pour les compositeurs tombés dans l'oubli marqueront durablement l'élève qui aspire à s'affranchir des conventions.
[  ]
En 1939, Welles convainc son ami de le suivre à Hollywood. Citizen Kane (1941), fruit de leur première collaboration, a un retentissement majeur. À l’image du film, la musique, de par sa construction et la richesse des apports divers, marque un tournant dans l’histoire de la musique de film.
Herrmann signe la même année la musique très ambitieuse de Tous les biens de la Terre (The Devil and Daniel Webster) de William Dieterle pour laquelle il s’autorise de nombreuses expérimentations (peinture sur bande, overdubbing). Nommé aux Oscars cette année-là pour ces deux premiers coups d’essai, il remporte la statuette pour le second.
[  ]
Peinture sur bande, intégration et détournement d'échantillons sonores ou superposition de multiples prises de son pour produire un solo de violon surnaturel et endiablé. De ce travail, Herrmann, qui a toujours refusé qu'on le réduise à un compositeur pour musique de film, tirera une pièce concert (The Devil and Daniel Webster suite).
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Herrmann)

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±[karl]
L’intransigeance, le caractère irascible d’Herrmann qui n’hésite pas à sacrifier une amitié pour un bon mot assassin lui vaudront d’ailleurs de perdre progressivement un nombre important d’amis et de soutiens. Ce manque d’appui pénalisera clairement l’épanouissement de sa carrière de chef d’orchestre à laquelle il tient plus que tout mais pour laquelle il ne soulèvera jamais une adhésion suffisante. De même, ses quelques œuvres de concert (il achève sa Symphonie en 1941) ne connaîtront qu’un succès saisonnier.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Herrmann)

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[minimalisme]
Alex Ebert - A Most Violent Year BOF - Garden Shadows - Piano***
+
Le 12 janvier 2014, il est récompensé du Golden Globe de la meilleure musique de film pour son travail sur la bande originale de All Is Lost de J. C. Chandor.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Alex_Ebert)


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(V)
All ist Lost, J.C. Chandor
Seul sur son radeau/canot de sauvetage.


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PJ Harvey Keitel

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[méta][formule][âge]
Dans la pensée aussi il y a un temps pour labourer et un temps pour récolter.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, p.86)

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J'aime (la phonétique voire la plastique) ce mot anglais : Underneath.




2019 05 16

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[formule]
– C'était des poèmes qu'il était facile de mesurer, ce sont des poèmes proverbiaux.
– Ce sont des poèmes-arguments, alors…
– Ce sont des poèmes-arguments. En les traduisant, cela donne quelque chose de très poétique et de très léger. Cela fait songer à des poèmes symbolistes. [  ] Mais en réalité, pour eux, c'était des poèmes très logiques et très abstraits.
– Alors des poèmes finalement très forts.
– Très forts. Des poèmes dont le seul mérite était la puissance pratique.
(Paulhan, 5e entretien, 6')


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[otto][otteur]
F.B. – Pourquoi il faut passer par l'autre ?
A.C. – Autoportrait à travers les autres. Je crois que c'est une question de pudeur. [  ]
Laëtitia Colombani – [  ] Je trouve que c'est un sentiment délicat, c'est une forme d'élégance, la pudeur.
F.B. – Ouais. Mais peut-être que l'époque n'est plus à l'élégance. [  ]
– Je me souviens de Sagan qui en parlait, de ça, de son goût du secret et de de la pudeur, et déjà à son époque elle se trouvait bien seule. Et aujourd'hui, où on, est dans une pleine transparence, dans une exigence de transparence, dans une exposition, une surexposition de soi, parfois j'ai tendance à avoir un peu froid et à me sentir un peu seul avec ma pudeur, mais bon… Les autres sont là pour me faire naître à l'autoportrait et en l'occurrence dans ce livre-là.
[  ]
F.B. – Alors vous vous qualifiez vous-même de, je cite, « prédateur joyeux », « voleur » – vous avez employé le mot à l'instant [  ]
[  ]
– [  ] C'est tous les jours, c'est une passion…  Quand on est sur un livre en tout cas, et j'ai eu du mal à m'arrêter, d'écrire ce livre. Voilà.
[  ]
Je voulais vraiment partir d'un prélèvement sur le réel… [  ] C'est vraiment un terrain laboratoire, quoi. Il y a du ludique dans se coller à une forme, un dispositif, [  ] qu'on ne connaît pas. Voilà.
(LGL - Arnaud Cathrine, Arnaud Cathrine nous observe dans « J’entends des regards que vous croyez muets », 4'20+12'15+14'+14'50)


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[politique]
Otto Karl : Euh, c'est qui ces guignols de la haute ? Pas sûr qu'ils mèneraient combat pour les pauvres gens aux vies de chien, et qu'ils croisent à peine, sinon dans la rue. Le nouveau credo des bobos, ça, vous remarquerez : les pauvres gens (qui dorment) dans la rue, il faut faire quelque chose, zut de zut. Mais parce que c'est un peu les seuls qu'il croisent... dans leur vie nantie, les seuls qui accessoirement encombrent OUVERTEMENT leurs trottoirs et, finalement, leur conscience qu'ils voudraient garder bonne, alors on dit, on réclame qu'il faudrait faire quelque chose pour ces pauvres qui s'étalent, et ainsi continuer impunément à ignorer la majorité de la misère, celle des gens qui s'affiche(nt) pas, ou moins, ou pas dans leurs pattes et encore moins leur circuit, ni même dans leur pays, sans parler de ceux-là, oui. Bref. (Petite sortie de gauche-pas-caviar, de gauche-pâté ? ; )




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Samedi 18 mai I 14h30
Etre Achille ou Ulysse ?
Dans cette petite conférence très vivante et pleine de fantaisie, Pierre Judet de La Combe présente deux personnalités bien différentes.
Deux héros, deux destins, deux manières d’être, de vivre. Le premier est en colère, affronte ses ennemis, bouscule les dieux, les hommes et gagne. Sans méfiance aucune, il laisse un souvenir lumineux, mais il meurt. L’autre ruse, fuit, invente mille tours, se méfie de tout le monde, s’échappe toujours et parvient à revenir chez lui, mais à quel prix ? Faut-il choisir ? Avec Pierre Judet de la Combe, helléniste et directeur d’études au CNRS et à l’EHESS.
En partenariat avec Époque, le salon du livre de Caen
Abbaye d’Ardenne
Gratuit et suivi d’un goûter
(https://www.imec-archives.com/agenda/pc-achille-ulysse/)
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Infra : l'Iliade et l'Odyssée


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[minimalisme]
Un an et demi plus tard, [  ] je découvrais They live, et là, étincelle, révélation : j'adore. [  ] les climats musicaux de Carpenter, sa marque de fabrique, son ADN. Désormais, j'étais prêt à remonter le temps, et à redécouvrir Carpenter et ses thèmes minimalistes et imparables. [  ]
Et même, cet autre moment que j'adore, avec cette musique aussi immatérielle que le brouillard qui avance inexorablement. Avec Carpenter, le presque rien pouvait contenir un monde. La preuve, le thème de New York [19]97, qui m'avait mis en condition dès le générique d'une sobriété totale. [  ] Et puis aussi , plus tard, cette apparition des enfants ayriens dans le village des damnés, sur un thème toujours aussi minimaliste.
(Blow up - John Carpenter par Thierry Jousse - Blow Up - ARTE, 0'30)


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[TP][-',-][refuge]
Chaque enfant possède un lieu de retraite où il aime à se réfugier, à jouer, à rêver. Le mien était un cimetière auvergnat.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.20)


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[mort]
« Les morts ne sont pas morts tant qu'on pense à eux », me disais-je.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.20)
//
infra : pour roland barthes, par Chantal Thomas


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[formule]
Paul devint un chat prudent, auquel rien n'échappe.
(Les enfants terribles cité par Thierry Jousse, in Jean-Pierre Melville par Thierry Jousse - Blow Up - ARTE, 4')

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[V][bande]*
À bout de souffle, Godard : l'interview de Melville
[* image d'un magnéto qui tourne ; qui servira à recouvrir un montage son, comme un bandage]

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[autophilosophe]
Moi, j'ai été autodidacte ; j'ai appris mal, au petit bonheur. Et pourtant, quand la vie m'a mise en contact avec ce qu'il y a de plus exquis ou de plus génial dans mon époque, un Stravinky, un Picasso, je ne me suis sentie ni stupide, ni gênée, pourquoi ?
Parce que j'avais deviné seule ce qui ne s'apprend pas. J'y reviendrai souvent. Je veux, pour le moment, finir avec cet aphorisme important [  ] : C'est avec ce qui ne s'apprend pas qu'on réussit.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.41)
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[formule][autophilosophe]
Et, il y a une chose, c'est que moi je suis bluffé parfois moi-même par les messages que je peux transmettre. [  ] Je me dis, mais comment… d'où ça sort… comment c'est possible ? Donc, il y a un truc qui fait que je peux pas m'y habituer, je peux pas en faire plus que ce qu'il y a là, c'est-à-dire le partager au plus grand nombre.
(Bruno,  CLIQUE TALK : Bruno, le médium qui parle aux morts mais qui guérit surtout les vivants, 10'45)
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L'abrupt du caractère de Chanel, le précis de son tour de main ou de ses phrases, le sommaire de ses aphorismes, tombés d'un coeur de silex, débité par le torrent d'une bouche d'Euménide [  ]
(Paul Morand, L'allure de Chanel, Préface, p.13)

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[intelligence]
Notre existence est déterminée par notre façon de la voir. C'est-à-dire qu'on a tous nos propres oeillères.
(Bruno,  CLIQUE TALK : Bruno, le médium qui parle aux morts mais qui guérit surtout les vivants, 12'30)

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[anaxio-logique]
On a tous ces oeillères-là. Mais ces oeillères-là, elles ont besoin de tomber. Et quand on passe de l'autre côté, justement [  ], à ce moment-là toute cette forme de jugement a disparu. Voilà. Et il y a pas non plus de jugement dernier, un truc horrible… Le jugement a disparu.
(Bruno,  CLIQUE TALK : Bruno, le médium qui parle aux morts mais qui guérit surtout les vivants, 24'45)
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Mais il y a aucune honte à rien. Vous faites votre chemin. Vous faites votre chemin. Le pire, c'est la culpabilité. Il y a pas de culpabilité à avoir. Il y a que de l'amour là-haut. Il y a d'opinion, il y a pas de jugement, il y a pas de religion, il y a pas tout ça. Donc vous faites ce que vous faites aujourd'hui. Ça aura un sens un jour.
(Bruno, Bruno Un nouveau messge, L'interview Médium : Enora Malagré en larmes en parlant à sa grand-mère disparue (Vidéo intégrale), 6'30)



#<
Passionnément ? À la folie ? Pas du tout.

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[DTO][TP][style][goût]
– Les hommes élégants, ceux qui ne font rien ; ils sont beaucoup plus beaux que ceux qui travaillent.
– Ils ne font rien ?
– C'est à voir… Ils font mille choses.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.34)

#
[taisage]
[  ] ; la fuite dans le discours : combien de bavards, dont on, plaisante l'assurance, ne sont au fond que des silencieux qui ont peur du silence.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.52)

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[épure][minimalisme]
On confondait la misère et le dépouillement. (Il vaut mieux d'ailleurs choisir d'être dépouillé par soi-même que par autrui.)
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.67)

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[otteur][otto][éco-logique][otto karl]
[  ] Je sculpte mon modèle plus que je ne le dessine.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.69)


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[s'injustifier][méta][otteur]
Je n'ai pas à expliquer mes oeuvres ; elles se sont expliquées d'elles-mêmes.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.72)
 
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[épure][minimalisme][goût]
L'excentricité se mourait ; j'espère d'ailleurs avoir aidé à la tuer. [  ] Il faut se méfier de l'originalité : en couture, on tombe aussitôt dans le déguisement et en décoration, on verse dans le décor. [  ] tout paradoxal que cela paraisse, il faut dire que l'extravagance tue la personnalité. Tous les superlatifs rabaissent.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.75)

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[lecture][salutart]
Les livres sont été mes meilleurs amis. [  ] chaque livre est un trésor.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.76)

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[karl][TP][DTO]
[  ] ; comme les enfants, je n'avais aucune notion de perspective sociale ; [  ]
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.78)

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[minimalisme][réêl]
[le minimalisme des défunts lorsqu'ils communiquent un message via les médiums. Seulement un indice pour dire que c'est eux, et qu'ils sont bien où ils sont. Cf. aussi Bruno Un nouveau message]
Il [Capel] laissa en moi un vide que les années n'ont pas comblé. J'avais l'impression que, de par l'au-delà, il continuait à me protéger… Un jour, à Paris, je reçus la visite d'un Hindou inconnu.
–  J'ai pour vous un message, Mademoiselle. Un message de qui vous savez… Cette personne vit dans la joie, dans un monde où rien ne peut l'atteindre. Recevez ce message dont je suis porteur, et dont vous comprendrez certainement le sens.
Et l'Hindou me communique le message mystérieux ; c'était un secret que personne au monde, sauf Capel et moi, n'eût pu connaître.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.80)


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Je ne supporte de lire que la littérature qui a pris acte de la puissante concurrence du cinéma sur le terrain du récit.
-> Pour améliorer la formulation, lire Une essentielle fragilité, de Bénech.




2019 05 17

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[karl][àmouréinventer]
Je déteste qu'on me mette la main dessus, comme les chats.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.82)

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[politique]
Otto Karl : Euh, c'est qui ces guignols de la haute ? Pas sûr qu'ils mèneraient combat pour les pauvres gens aux vies de chien, et qu'ils croisent à peine, sinon dans la rue. Le nouveau credo des bobos, ça, vous remarquerez : les pauvres gens (qui dorment) dans la rue, il faut faire quelque chose, zut de zut. Mais parce que c'est un peu les seuls qu'ils croisent... dans leur vie nantie, les seuls qui accessoirement encombrent OUVERTEMENT leurs trottoirs et, finalement, leur conscience qu'ils voudraient garder bonne, alors on dit, on réclame qu'il faudrait faire quelque chose pour ces pauvres qui s'étalent, et ainsi continuer impunément à ignorer la majorité de la misère, celle des gens qui s'affiche(nt) pas, ou moins, ou pas dans leurs pattes et encore moins leur circuit, ni même dans leur pays, sans parler de ceux-là, oui. Bref. (Petite sortie de gauche-pas-caviar, de gauche-pâté ? ; )


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La misère de ces pauvres gens qui dorment dans la rue ne doit pas faire oublier celle des pauvres gens qui dorment chez eux.
La misère de ces pauvres gens qui dorment dans la rue ne doit pas faire oublier celle des pauvres gens qui dorment pratiquement chez eux.
L'arbre de la misère de ces pauvres gens qui dorment dans la rue ne doit pas cacher la forêt des pauvres gens qui dorment pratiquement chez eux.
L'arbre de la misère de ces pauvres gens qui dorment à peine dans la rue à tendance à cacher la forêt des pauvres gens qui dorment à peine chez eux.
La misère minoritaire dans la rue est l'arbre qui, aux yeux des privilégiés, cache la forêt de la misère majoritaire.
La misère de ces pauvres gens minoritaires qui dorment dans la rue ne doit pas faire oublier celle des pauvres gens majoritaires qui dorment chez eux.




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[HN]
[  ] l’écrit au cinéma n’a pas seulement un rôle utilitaire ou anecdotique. Il crie muettement son importance et dialogue symboliquement avec les voix du film, avec le récit, avec l’espace cinématographique. Il nous rappelle aussi que « graphe » dans « cinématographe » veut dire « écrit », et que le cinéma se situe par rapport au livre en situation d’héritage voire de rivalité. Déroulant au fil de nombreux exemples un parcours poétique en forme de frise, l’auteur envisage la question depuis les origines du « septième art » jusqu’à ses formes les plus récentes, où l’écrit en deux dimensions doit redéfinir sa place dans les trois dimensions du relief. Un écrit jamais totalement assimilable par le cinéma, et qu’on appellera pour cette raison « l’excrit ».
(L'écrit au cinéma, Michel Chion, 4e de couv, http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=41099)


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[physio-logique][politique]
En 1981, Jean-Luc Godard est nommé pour recevoir l'ordre national du Mérite, qu'il refuse. Il déclare : « Je n'aime pas recevoir d'ordre, et je n'ai aucun mérite ».
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Luc_Godard)
+
Infra/rappel :
Arnaud Viviant  – [  ] Le mérite n'existe pas. Et c'est ça, le mensonge structurel sur lequel nous vivons. Le jour où nous comprendrons que le mérite n'existe pas, alors nous serons sauvés.
André Comte-Sponville – [  ] On ne croit ni l'un ni l'autre au libre-arbitre, et [  ] donc l'un et l'autre… la notion de mérite nous laisse tout à fait perplexe.
(Arnaud Viviant - Chez Moix - 27 mars 2019 [Bégaudeau/Porcher/Comte-Sponville], 45')



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[salutart][lecture]
– Comment guérit-on, Line Papin, d'une douleur d'enfant ? Comment avez-vous guéri de cette douleur ?
– Moi c'est… un peu attendu ici, mais… beaucoup avec les livres. Puisque j'ai beaucoup lu.
– C'est un peu attendu, mais c'est bon de le rappeler tout de même. On parlait de l'utilité tout à l'heure, des livres. Vous confirmez ?
– Ah oui oui, c'est vraiment la lecture… Bah, l'écriture aussi.
(LGL - Line Papin, Line Papin dans « Les os des filles », 13'20)
+
Infra, hier : Coco Chanel, livres = amis
+
Infra demain : Bruno Un nouveau message

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La consolation et le lit pour consolidation.
La consolation par le lit pour consolidation.


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[M]
Le meilleur du cinéma Coréen :
Réputé trash et violent (Park Chan Wook, Bong Joon Ho), le cinéma coréen sait aussi se faire poétique (Kim Ki Duk), tendre ou drôle (Hong Sang Soo) quand il le faut. Au cours de ces dernières années, il s'est surtout imposé comme une véritable terre de cinéma, bouillante d'originalité.
(https://www.vodkaster.com/listes-de-films/le-meilleur-du-cinema-coreen/721393)


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[minimalisme][M][esth:éthique]
Le charme des films de Hong Sang-soo repose sur un mystère. Comment fait-il donc pour nous passionner pendant deux heures pour des petits riens ?
[  ]
L'émotion, avec le Coréen, s'insinue tout doucement chez le spectateur, par ces petits détails de la vie quotidienne, par des cadrages précis et larges qui laissent le monde pénétrer le champ.
(https://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/turning-gate/)



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Gus Van Sant
https://www.divxtop.com/telecharger-Gerry-(2004)-Dvdrip---bdrip.html
https://www.divxtop.com/telecharger-A-la-rencontre-de-Forrester-Dvdrip---bdrip.html
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https://www.divxtop.com/telecharger-Will-Hunting-(Good-Will-Hunting)-Dvdrip---bdrip.html
https://www.zone-telechargement1.world/films/films-bluray-hd/films-bluray-1080p/126289-harvey-milk-2008-bluray-1080p.html


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[àmouréinventer]
L’amour ne suffit pas et notre bonne volonté se heurte rapidement à d’importantes différences entre les sexes. Pour comprendre les différences homme-femme, il faut observer nos plus proches cousins, les primates. À l‘origine il n’y avait ni couple ni famille, ni domination d’un sexe sur l’autre, ni violence.
(La Tête au carré – mercredi 8 mai 2019 – Anthropologie des relations amoureuses, présentation site France Culture)
+
Si on regarde le monde le plus proche d'où nous venons, c'est-à-dire qu'il y a 5 millions d'années nous étions primates, comme chimpanzé et bonobo qui est un chimpanzé nain, il n'y a  pas de violence intersexe pour une raison, c'est qu'il n'y a pas de couple, il n'y a pas de famille, parce qu'il n'y a pas de reconnaissance de paternité. Donc, les femelles sont avec des petits, les mâles sont des électrons libres qui se promènent. Et puis ils se rencontrent dans des périodes de coït, lors des chaleurs, lors des périodes de rut, à ce moment-là d'ailleurs avec quelque chose qui est très différent de l'humanité : c'est toujours les femelles qui disent leur désir, jamais le mâle qui se pointe avec sa petite érection. [  ] Et dans ce monde-là, il n'y a pas de viol, il n'y a pas d'inceste [  ], il n'y a pas de violence entre les sexes, il y a de la violence intrasexe. [  ] C'est lié uniquement au fait que, comme il y a pas de reconnaissance de paternité, qu'il n'y a pas de couple, eh bien il ne peut pas y avoir de violence entre les sexes.
(Philippe Brenot, La Tête au carré – mercredi 8 mai 2019 – Anthropologie des relations amoureuses, 21'40)
+
Le phénomène, pour moi, marquant, est certainement celui de la reconnaissance de la paternité. Ça n'existe pas dans le monde mammifère d'où nous venons. C'est-à-dire qu'il est impossible à une femelle de chimpanzé, de bonobo, qui va s'accoupler pendant une période de ruth, pendant 3, 4, 5 jours elle va s'accoupler avec 10, 15 partenaires, quelquefois plus, pendant cette période de chaleurs, comment voulez-vous qu'elle fasse un lien entre une copulation et une naissance, 8 mois et demi plus tard chez le chimpanzé ?
(Philippe Brenot, La Tête au carré – mercredi 8 mai 2019 – Anthropologie des relations amoureuses, 33')


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– Elle [la domination masculine] fait aussi partie intégrante évidemment de cette histoire humaine…
PH.B. – C'est certainement même la définition de l'humanité.
– Voilà, c'est ce que vous dites en tous les cas.
(Philippe Brenot, La Tête au carré – mercredi 8 mai 2019 – Anthropologie des relations amoureuses, 25'50)

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[àmouréinventer]
Ph.B. – L'ocytocine [  ] est l'hormone du lien. [  ] Et ça va créer le lien. Eh bien qu'est-ce qu'on fait quand on se rencontre ? Dans les premiers [temps], on se touche en permanence. Et je conseille à tous ceux qui se touchent en permanence de continuer à le faire. L'ocytocine, c'est l'hormone du lien. Après [quelque temps de relation], elle va baisser, on va un peu moins faire l'amour, et en définitive les couples qui durent sont ceux qui arrivent à accepter la perte de la passion pour passer à l'amour durable. Le gros problème, aujourd'hui, c'est que la plupart des couples ne désirent pas vivre un couple amoureux, ils désirent vivre un couple passionnel. Dès que ça devient un tout petit peu tiède, ça ne va plus, on se sépare.
– Ça, c'est le problème aussi de notre génération, finalement, c'est l'idéalisation de la relation amoureuse. C'est-à-dire qu'effectivement, on voudrait que la passion dure toujours, et on se dit que c'est impossible mais il y a toujours cette idée-là, finalement, et une certaine déception lorsqu'on observe finalement ces changements, là.
Ph.B. – Mais on a envie, de cette passion. Et puis, on est aussi dans une période très particulière, avec les rencontres multiples possibles on peut vivre des passions successives. Alors qu'auparavant on en vivait une. Et à partir de là, on peut être charmé par ces passions [successives] plus que par le couple durable.
(Philippe Brenot, La Tête au carré – mercredi 8 mai 2019 – Anthropologie des relations amoureuses, 37'30)

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[brachy-logique][synthèse][formule][méta]
– Ça fait un peu la somme de tous vos travaux, hein, de votre réflexion depuis le temps [  ], [  ] on a l'impression, là, [  ] qu'on a une sorte de condensé [  ].
PH.B. – C'est vrai, [  ], ça synthétise beaucoup de mes idées, j'ai pas eu beaucoup de mal à la rassembler, mais j'avais jamais écrit ça.
(Philippe Brenot, La Tête au carré – mercredi 8 mai 2019 – Anthropologie des relations amoureuses, 44')


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[TP][àmouréinventer]
Mathieu Vidard – Il y a Hélène qui nous envoie un petit message, en nous disant « J'ai une définition du couple assez personnelle : les hommes et les femmes sont faits pour s'aimer mais pas pour vivre ensemble. C'est ce que nous pratiquons avec mon compagnon, ça se passe très bien, nous sommes un couple de week-ends et de vacances, [  ] et quand on se retrouve, c'est la fête. » Est-ce que c'est ça, les "living together apart", les amoureux qui vivent pas ensemble, comme disent les Anglais ?
– [  ] C'est-à-dire que c'est la solution pour elle, [  ] mais il n'y a plus de modèle de couple. [  ] Et je crois chacun va trouver une solution. C'est-à-dire que nous avons à) inventer le couple qui nous correspond [  ].
(Philippe Brenot, La Tête au carré – mercredi 8 mai 2019 – Anthropologie des relations amoureuses, 44')
+
[À Marie]
Cela dit, il parle encore et toujours de couple, la gars. Et plus rarement de sortir de ce modèle.
Exception ici :
« Et puis, on est aussi dans une période très particulière, avec les rencontres multiples possibles on peut vivre des passions successives. Alors qu'auparavant on en vivait une. Et à partir de là, on peut être charmé par ces passions [successives] plus que par le couple durable. »
Quant au « coût énergétique » [dont tu parles], c'est faire bien peu de cas des rencontres. Suffit de partir à leur rencontre, mais en s'amusant, pour soi-même, et non pour trouver à tout prix... Et puis un jour, si tout va bien, ça arrive, et même, ça se multiplie. Du moins, ça peut, si on laisse ouvert – à la démultiplication. Cf. paragraphe ci-dessus. Mais certes, par une nouvelle rencontre, on est pas toujours sûr d'y gagner au final, mais... si on ferme rien ? Du moins en théorie. Car les gens, dans leur large majorité, sont encore loin (de ça), je crois... dans leur sensibilité animale...


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Partir à la rencontre des rencontres.


#<
À cet homme acquis à la cause féministe et même au diktat de la frange la plus hargneuse, et qui pour cette raison se refuse même à parler à la place des femmes : ah bon ? et un gynécologue homme, ça devrait pas être, il n'aurait rien le droit de dire, il est mal placé pour connaître le sexe des femmes, même tout gynéco-logue qu'il est ? Et si on parlait pas à la place des animaux, ou aujourd'hui de la Terre, pour les défendre ?

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[minimalisme][àmouréinventer]
Dans un couple, l'excitation masculine elle est [  ] immédiate. C'est que si un homme pénètre directement avec son excitation, à l'extrême, je vais dire, ça s'appelle le viol. Mais les hommes ne savent pas que les femmes attendent tous les jours qu'on repasse [tous les jours] par la case départ [  ]. C'est-à-dire les [  ] premières étapes : séduction, tendresse, érotisme… doivent jouer tous les jours. Et je dirais même… lorsqu'on parle de préliminaires… les préliminaires à l'amour, ça dure une semaine. [  ] C'est une semaine de climat [amoureux] ininterrompu, de promiscuité… Ça peut durer un mois ! [Rires] [  ] Et c'est vrai que la plupart des femmes vont vous dire : mais s'il y a un climat amoureux, que ça fait un mois que c'est formidable, tout un tas de choses deviennent possibles. Pas obligatoirement, mais deviennent possibles.
(Philippe Brenot, La Tête au carré – mercredi 8 mai 2019 – Anthropologie des relations amoureuses, 51')
+
[à marie]
Et un élément de compréhension du pourquoi !... Moi qui adore si profondément/constitutivement la légèreté et la fulgurance du minimalisme... Voilà notamment pourquoi, les filles (de cette sorte), ce serait donc pas mon truc, haha...




2019 05 18


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[minimalisme][simplexité][no effort]
Il [Jean-Marie Durand, dans son essai 1977, année électrique] s’attarde sur son amour du foot, ce qui nous vaut de belles pages [  ] sur tel penalty légendaire [lors de la finale du Championnat d'Europe 1976 face à l'Allemagne] du Tchèque Antonin Panenka, d’une «douceur quasi insolente» qu’il associe à la prose de son compatriote, le philosophe Jan Patocka, porte-parole de la Charte 77, mort des suites d’un interrogatoire.
(https://next.liberation.fr/livres/2017/01/18/1977-le-debut-de-la-fin_1542399)
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[minimalisme]
Et là, Panenka va inventer la frappe du pénalty sans frapper le pénalty. [  ] C'est une invention ! Et quand on invente, on est un artiste.
(Jean-Miche Larqué, sur le compte Dailymotion Brownsugar18, titre "La Panenka Originale", 0'15)


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[âge]
« La mémoire spontanée des années 70 s’est inventé un cadre aussi erroné que symptomatique de la fatigue de notre époque qui projette en elle l’image d’une société apaisée et heureuse, c’est-à-dire tout ce qu’elle n’est plus. Tout ce qu’elle dit ne plus être. Tout ce qu’elle ne fut pas (ce serait tellement simple) mais croit avoir été. »
(Jean-Marie Durand, 1977, année électrique, cité par https://next.liberation.fr/livres/2017/01/18/1977-le-debut-de-la-fin_1542399)


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[idéologie][France Inter][axio-logique][bêtise]
Moralisme illogique et emprésse au tac au tac de la journaliste… Sonia Devillers, dans l'émission France Inter : l'instant M.
Exemple :
(Au tour de Denis Robert de diriger le Media [youtube])


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[HN]
Sonia Devillers – Tous les jours, cette semaine, [  ], L'instant M et le Centre National de la Cinématographie vous présentent de jeunes créateurs du Web, né sur Youytube et autres réseaux sociaux, ils sont en ce moment en résidence à Cannes, pour créer des ponts avec le 7e art. Ce matin, c'est le plus jeune de la bande, et c'est même l'idole des gamins :
– « Bonjour, je m'appelle Riadh, j'ai 20 ans, et je fais des vidéos sur internet. Plus précisément sur le réseau Instagram. Mon nom d'artiste entre guillemets, c'est Just Riadh, c'est une influence américaine un petit peu, pour être un peu international, le "justé au début, c'est pour ça.
[  ]
Je me prends pas la tête, moi. On n'est pas là pour manger de la culture, des trucs comme ça. On est là pour rigoler, regarder des trucs qui font sourire… Des trucs qui mettent de la bonne humeur, quoi, du peps dans la vie ! Et moi, c'est ce que j'essaie de proposer. [  ] Je suis à un million 800 mille abonnés, ouais. C'est comme si je me mets debout, comme ça, et je vois un million 800 mille personnes devant moi, comme ça… Qui me connaissent, qui ont déjà vu ma tête. C'est ouf, quoi ! C'est incroyable. »
Sonia Devillers [reprenant l'antenne] – Ouais, c'est ouf, c'est incroyable.
(Au tour de Denis Robert de diriger le Media [youtube], 1'30)


#
[réêl]
– Mon grand-père maternel aimait beaucoup lire, écrire… Enfin, il était très appliqué. [  ] Il pouvait passer ses journées entières à lire.
– À la limite, il a été presque plus éduqué par ce qu'il a lu que par sa propre éducation, votre grand-père. Qu'il a appris par lui-même. Et ce qu'il dit là, c'est que : ce qu'il a appris sur cette Terre, sur ce plan-là de la conscience, il l'a transp… il l'a gardé avec lui. Et votre père, il dit : tu vois, c'est lui qu'il faut suivre [  ] dans ta vie.
(Bruno Un nouveau message, #71 Signature chez le notaire !, 4'20)
+
infra : hier

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[intelligence]
Les gens superficiels la disent « très intelligente ».
(Coco Chanel, par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.95)


#
[philosophie][noirage]
[ ]
C'est le saint-bernard qui vous ramène au rivage la tête sous l'eau.
(Coco Chanel, par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.98)

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[TP][politique]
Hélas, la liberté est un don qui terrifie les gens ; je ne parle pas seulement de la leur, mais de la vôtre.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.105)

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[âge]
… la femme vieillit mal…
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.106)

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[goût][défausophie][esth:éthique]
La beauté dure, la joliesse passe. Or [  ] toutes veulent être jolies, jolies. [  ] Quant au vrai secret, qui est de faire passer la beauté physique au moral [  ]…
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.107)

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[grâce][esth:éthique]
Ce qui perd les femmes [  ] les plus jolies, c'est d'avoir appris, non seulement qu'elles le sont, mais d'avoir appris à l'être.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.108)
// Kleist, marionnettes

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[plainte][dépression][noirage][neutralisage]
Pleurer sur soi, c'est bercer avec complaisance l'enfant qui continue à vivre à l'intérieur de chacun de nous, et qui n'intéresse personne.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.107)

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Avoir quelque chose à (dire/rajouter/payer/… (AF)) avant de mourir ? Plutôt mourir.


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[HN]
Logiciel libre, c'est le coeur de la culture numérique. C'est le coeur de la culture, de l'histoire d'internet. C'est la culture de la coopération, du partage, de l'échange.

80% des serveurs qui font tourner internet aujourd'hui sont en logiciels libres. [  ] Et il est dans l'esprit de la culture numérique. Et c'est pour ça qu'il faut s'en servir. Un point d'appui critique contre l'emprise propriétaire qu'exercent d'autres acteurs, qui cherchent non seulement à contrôler nos données mais aussi à ce qu'on ne puisse pas accéder au logiciel pour le transformer, pour le bidouiller. La culture du numérique, c'est une culture de la bidouille, il faut pouvoir fabriquer, il faut pouvoir coder, il faut pouvoir imaginer de nouvelles choses. Quand les logiciels sont propriétaires et fermés, il ne donnent pas cette liberté à l'utilisateur, alors que le logiciel libre le fait.
(Dominique Cardon, La tête au carré - mercredi 15 mai 2019 - Vers un usage raisonné du numérique (avec Karine Mauvilly et Dominique Cardon, 40'30)


#
[formule][style][otteur]
Joli. Tu pourrais quasiment l'avoir écrit.
(Paterson [film], 1:01'20)

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[noirage][àmouréinventer]
À quoi bon être en vie ? Sans amour, ça rime à rien d'être là.
(Paterson [film], 1:23'30)


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(V)
[Chien bouledogue qui écoute assis à la table. x3]
(Paterson [film], 1:26'50'')


#
[âge]
On arrive tous à cet âge où on vit pour soi, on vit un peu moins pour les autres. Voilà. On décide. [  ] À 30 ans, c'est pas la même chose qu'à 40, quoi.
(Benoît Magimel, C à vous, Le retour de la bande à Canet ! - C à vous, la suite - 29/04/2019, 12'25)
-> À 30 ans, c'est pas la même chose qu'à 40, quoi. [  ] On arrive tous à cet âge où on vit pour soi, on vit un peu moins pour les autres. Voilà. On décide.


#
[karl][TP][pour sandra]
Anne-Élisabeth Lemoine – Voilà, j'ai cherché le terme, c'est : attachiant.
G. Canet – Attachiant ? Très bien !
(Anne-Élisabeth Lemoine, C à vous, Le retour de la bande à Canet ! - C à vous, la suite - 29/04/2019, 19'10)


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[minimaliste]
Ludovico Einaudi : Compositeur italien, petit-fils d'un président, italien également. Sa musique a toujours été très difficile à ranger dans un style, mais le minimalisme semble lui convenir amplement. "En général, je n'aime pas les définitions, mais minimaliste est un terme qui signifie élégance et ouverture, donc je préfère être appelé minimaliste plutôt qu'autre chose" (L.Einaudi).
(http://www.topito.com/top-compositeurs-musique-minimaliste)

#
[minimaliste]
Bien que Ludovico Einaudi préfère ne pas être classé dans un style particulier de compositeur, on le qualifie le plus souvent de minimaliste. « En général, je n’aime pas les définitions, mais minimaliste est un terme qui signifie élégance et ouverture, donc je préfère être appelé minimaliste plutôt qu'autre chose » (Einaudi). Néanmoins, certaines œuvres de Ludovico Einaudi sont référencées comme telles par certains spécialistes du genre sans doute en raison de l'absence de développement des thèmes musicaux, lesquels se trouvent repris sans autres enrichissements qu'une légère transformation harmonique. On ne peut rattacher la musique de Ludovico Einaudi à l'esthétique des musiciens répétitifs américains comme Steve Reich ou Philip Glass, ni au minimalisme de l'École de New-York. L'influence de Luciano Berio est peu perceptible sinon dans la reprise de thèmes traditionnels. Celle de Cage semble dépourvue de l'ironie et du hasard qui la constitue. On est également loin du dépouillement à la manière d'Erik Satie qui a fait le succès de Gonzales. La musique de Ludovico Einaudi est résolument simple et tonale et peut être classée également dans l'easy listening.
(https://www.senscritique.com/liste/Le_Minimalisme_dans_tous_ses_etats/250151)



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[minimalisme]
Le Minimalisme dans tous ses états

(https://www.senscritique.com/liste/Le_Minimalisme_dans_tous_ses_etats/250151#page-1/)
(-> voir fichier : "Minimalisme liste albums")



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[otteur][détournement][HN]
6 Deutsche Grammophon Recomposed
10 oct. 2018 Par Jean-Jacques Birgé

Le célèbre label Deutsche Grammophon a commandé à plusieurs compositeurs de musique électronique des remix d'œuvres classiques. Les réappropriations de Matthias Arfmann, Carl Craig & Moritz von Oswald, Max Richter, Matthew Herbert, Jimi Tenor, Peter Gregson sont toutes passionnantes, nous interrogeant sur la manière dont ces œuvres étaient perçues à une époque où elles étaient contemporaines.
[  ]
Le célèbre label de musique classique avait commandé à plusieurs compositeurs de musique électronique des remix d'œuvres du répertoire dirigées par Herbert von Karajan, leur fournissant par exemple des enregistrements de Shéhérazade de Rimsky-Korsakov, des Planètes de Holst (Mars), de la Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák, de la Moldau de Smetana, de la 8e symphonie de Schubert (1er mouvement), des Tableaux d'une exposition de Mussorgsky (Gnomus arrangé par Remo Giazotto), l'Adagio prétendument d'Albinoni, des Hébrides de Mendelssohn-Bartholdy et du Lac des Cygnes de Tschaikowsky !  Mais Matthias Arfmann ajoute l'Ouverture du Hollandais Volant de Wagner et les Scènes d'enfants de Schumann (2005), Carl Craig & Moritz von Oswald le Boléro et la Rhapsodie espagnole de Ravel (2008), Max Richter s'attaque aux Quatre saisons de Vivaldi (2008), Matthew Herbert à la Xe symphonie de Mahler (2010). Quant à Jimi Tenor, il enchaîne Music For Mallet Instruments, Voices And Organ et Six Pianos de Steve Reich, Wing on Wing d'Esa-Pekka Salonen, Répons (Section 1) et Messagesquisse de Boulez, les Variations de Satie, Déserts et Ionisation de Varèse et le Concerto choral sans paroles à la mémoire d'Alexander Yurov de Georgi Sviridov (2006) ! À l'instar des DJ échantillonnant les musiques dont les majors auxquelles ils appartiennent ont les droits (ce qui laisse les indépendants bien démunis ou les transforme en pirates), le label allemand exploite ainsi son fond de commerce avec intelligence.

Varèse: Déserts - Arranged by Jimi Tenor (Remix) © Jimi Tenor - Topic
Je n'ai pas entendu les récentes Suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach par Peter Gregson (2018), mais j'ai trouvé passionnantes les cinq autres adaptations sorties depuis quelques années.

Mon préféré est de très loin le travail du Finlandais Jimi Tenor, s'appropriant totalement ses aînés ou ses contemporains sans aucune retenue, dynamitant les originaux en leur superposant quantité d'instruments et de filtres. Reich est transformé en big band de jazz sur rythmique reggae, Salonen en exotica féérique, Boulez en electro funky, Varèse en bande-son d'un thriller, etc. J'adore, d'autant que cette renaissance du passé est cousine de mon prochain disque qui devrait faire suite à celui de mon Centenaire !
[+
Jimi Tenor: 
Deutsche Grammophon ReComposed
Deutsche Grammophon, 2006
1. Steve Reich: Music for Mallet Instruments, Voices and Organ 
2. Esa-Pekka Salonen: Wing on Wing 
3. Pierre Boulez: Répons, Section 1
4. Erik Satie: Vexations, Version 1 
5. Edgard Varèse: Déserts 
6. Nikolai Rimsky-Korsakov: Symphony No. 2 Op. 9 "Antar", 1. Largo 
7. Erik Satie: Vexations, Version 2 
8. Steve Reich: Six Pianos 
9. Pierre Boulez: Messagesquisse, Tres rapide 
10. Edgard Varèse: Ionisation 
11. Erik Satie: Vexations, Version 3 
12. Georgi Sviridov: Choral Concerto without words in memory of Alexander Yurlov, no. 3 Chorale
Arrangements: Jimi Tenor
ReComposed track by track
(https://www.jimitenor.com/recomposed.html) ]


Recomposed By Carl Craig & Moritz Von Oswald Intro & Movement 1 & 2.AVI © djsho1026 L'Américain de Detroit Carl Craig & le Berlinois Moritz von Oswald mettent en boucle Ravel et Moussorgsky pour composer une longue pièce répétitive hypnotique.
Mussorgsky - Pictures at an Exhibition © Robert Blaj

Le Hambourgeois Matthias Arfmann est le plus banal, technoïsant rythmiquement les classiques sans prendre de véritable distance, ce qui revient paradoxalement à une iconoclastie ringarde que les autres remixeurs ont su éviter.

Vivaldi Recomposed by Max Richter © Eric Bostrom
Si Max Richter est le plus classique avec sa magnifique réinterprétation pour orchestre de 2012, il ajoute de nouveaux remix dans une version dite de luxe où il collabore en 2014 avec Daniel Hope et André de Ridder pour de reposants soundscapes répétitifs et bucoliques, avec en plus des remix forcément plus kitsch de Robot Koch, Fear of Tigers, NYPC...

G. MAHLER, M. HERBERT - MAHLER SYMPHONY X [für Elektronik, 2010] © Musik Unserer Zeit
L'Anglais Matthew Herbert réussit une sorte d'évocation radiophonique conceptuelle éclairant la partition inachevée de Mahler d'un jour totalement nouveau, ajoutant un violon alto enregistré sur la tombe du compositeur, diffusant la symphonie dans un cercueil plombé, ajoutant des petits oiseaux pris près de Toblach dans les Alpes italiennes où Mahler passait ses vacances d'été...  Toutes ces iconoclasties méritent d'être écoutées, car la distance entre le passé et le présent rend encore plus flagrante la relecture qu'avec les albums Remixed d'après Steve Reich ou Métamorphose, messe pour le temps présent d'après Pierre Henry et Michel Colombier dont les effets sont télécommandés. Ces recompositions racontent des siècles d'histoire de la musique en dressant d'innombrables ponts qu'il faut emprunter pour faire le voyage d'hier à aujourd'hui. À l'inverse elles nous interrogent sur la manière dont ces œuvres étaient perçues à une époque où elles étaient contemporaines.
(https://blogs.mediapart.fr/jean-jacques-birge/blog/091018/6-deutsche-grammophon-recomposed)




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Nils Frahm, All Melody
https://www36.zippyshare.com/v/FyL5UADY/file.html
+
[téléchargement]
Merci à :
http://nocnahudba14.blogspot.com/search/label/Ambient    !!!!!!

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[téléchargement]
Voir aussi :
https://music314.com/category/ambient/

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Nils Frahm, encores
1
http://nocnahudba14.blogspot.com/2018/06/nils-frahm-encores-1-ep-2018.html#comment-form
2
https://music314.com/81310/nils-frahm-encores-2-2019/


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[minimalisme]
Huit ans après The Dark, The Third Eye Foundation, AKA Matt Elliott, refait aujourd'hui surface, poursuivant sa conquête de la dub folklorique introspective et minimaliste dont lui seul a le secret, demandant sans relâche le « listen and repeat » tant l'œuvre, au premier abord conventionnelle, s'avère sacrément complexe et foisonnante. [  ]
(https://www.soundofviolence.net/articles/album/4366/the_third_eye_foundation_wake_the_dead.html)








2019 05 19

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[masturbaction][postsexuel]
Personne s'est jamais dit [  ] ouh là, franchement, le truc qui me ferait bien kiffer, c'est qu'un autre humain se mette sur moi, s'il pouvait faire en sorte de me respirer très fort dessus et de devenir un peu rougeot [  ], ce serait vraiment le pied ! [  ] Mais alors qu'est-ce qui fait qu'on baise, bordel ! [  ]
(France Inter [yt] – Le sexe à la suisse - La drôle d’humeur de Marina Rollman, 0'38 + 2'15)


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[HN][minimalisme]
Et là, il y a beaucoup trop. Non, mais il y a tout ! [  ]  Enfin, il y a tout, c'est trop ! Donc j'erre, hébétée, [  ], accablé par tout ce choix. Parce que le choix, on croit que c'est bien, mais pas du tout, le choix c'est l'angoisse.
(France Culture - Les gens sont flous - La drôle d’humeur de Marina Rollman, 0'35)


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[amphibo-logique][TP][ab]
Bah, tu vois, et c'est là que je me sens floue, complètement floue. [  ] À la place il y a quoi ? Le flou. Voilà, c'est tout, il y a que du flou.
(France Culture - Les gens sont flous - La drôle d’humeur de Marina Rollman, 1'40 + 2'10)

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[minimalisme]
Pub choc contre l'anorexie.
+
[À marine]
Et d'ailleurs ;), pour (si tu me permets, disons) le "délire" du « toute cette chair dans le miroir », tu connaissais cette pub dite choc car surtout ultra efficace dans son minimalisme, qui m'a beaucoup marqué, la preuve :
https://www.koreus.com/video/pub-abkontakt-anorexie.html
Et à propos d'image, tu as vu le dernier Godard ? Disponible jusqu'au 22 juin sur Arte. Et son titre ? Un peu dans le mille (non ?) : Le livre d'image. Moi, pas encore, mais ça ne saurait tarder. D'autant qu'il marche de plus en plus sur mes platebandes, je crois, et pour cause ! « Les grands... » ; )


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[karl]
– Vous êtes très amateur de poésie, alors ?
– Je vis par la poésie.
– Vous écrivez de la poésie.
– Oui.
(Paterson [film], 1:47'15'')

#
[pour Frédéric Forte][traduction]
Mes poèmes sont juste en japonais. Aucune traduction. Traduire la poésie revient à prendre une douche avec un imperméable. Vous voyez ce que je veux dire ?
(Paterson [film], 1:47'45)


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[HN][minimalisme][épure]
Il arrive qu'une page vide contienne la plupart des possibles.
(Paterson [film], 1:50')
cf. "page noire", Faerber
+
infra aujourd'hui : trop "le choix c'est l'angoisse"
+
infra : charlotte perriand


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[formule][minimalisme][méta] !

The Line

There’s an old song
my grandfather used to sing
that has the question,
“or would you rather be a fish?”
In the same song
is the same question
but with a mule and a pig,
but the one I hear sometimes
in my head is the fish one.
Just that one line.
Would you rather be a fish?
As if the rest of the song
didn’t have to be there.”

/

Le vers

Dans une vieille chanson
que fredonnait mon grand-père
il y a cette question,
"ou alors aimerais-tu mieux être un poisson ?"
Dans la même chanson
il y a la même question
Avec une mule et un cochon,
mais celle que j'entends parfois
dans ma tête est celle du poisson.
Juste ce vers-là.
Aimerais-tu mieux être un poisson ?
Comme si on n'avait pas besoin
du reste de la chanson.
(Paterson [film], 1:51')

#
[TP][âge]
Paterson [film] : à cause de son chien qui le déchiquète, perte de son précieux carnet de poèmes qu'il n'a pas eu le temps de photocopier comme le lui suppliait sa femme.
+
Présence des oeuvres perdues, Judith Schlanger
+
// ; )
Erased Tapes Records (label, de Nils Frahms)
Erased Tapes Records est un label de musique indépendant basé à Londres au Royaume-Uni. Il a été créé par l'allemand Robert Raths au début de l'année 2007. Sa production se focalise sur la musique avant-gardiste et le classique contemporain avec des artistes comme Nils Frahm ou Ólafur Arnalds.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Erased_Tapes_Records)


#
[TP][maudit][âge]
Nous devrions prendre en compte le fait que nous n'aurons jamais tout ce que nous avons fait, tout ce que nous, l'humanité, a fait, et que parmi la très grande quantité de productions artistiques et autres qui nous environnent – parce qu'il se produit, il s'écrit, il se pense, il se peint tous les jours infiniment de choses, même au présent, je ne parle pas du passé, simplement au présent –, l'immense majorité va disparaître ; en ayant été à peine aperçue, et peut-être même pas aperçu.
(Judith Schlanger, du jour au lendemain, 27/10/2010, pour "présence des oeuvres perdues", 4'30)


#
[otteur]
Manipulation de l'identité… de l'auteur..
(Judith Schlanger, du jour au lendemain, 27/10/2010, pour "présence des oeuvres perdues", 18'30)


#<
Les effets mère ne sont pas éphémères.


#
[maudit]
Parmi toutes les voies de la perte, vous voyez, il y a les destructions, les guerres, les catastrophes, etc., etc., il y a aussi l'indifférence, ou le manque d'attention, l'inattention, l'incuriosité, qui engloutit énormément de produits ou d'oeuvres dont on ne saura jamais si elles ne méritaient pas mieux. Il y avait autrefois cette confiance naïve : le temps dégagera, le temps jugera, ce qui est vraiment bon survivra et surnagera. Euh, je suis un peu sceptique là-dessus, je crois que nous ne pouvons pas (le) savoir, et qu'il n'y a pas de justice dans la visibilité des oeuvres.
(Judith Schlanger, du jour au lendemain, 27/10/2010, pour "présence des oeuvres perdues", 22')
//
[HN][maudit]
… sont les youtubeurs connus, et on ne voit jamais ceux qui lancent leur chaîne, font du travail incroyable et se démotivent puis arrêtent puisque, putain, bosser des dizaines ou des centaines d'heures sur des vidéos qui seront vues justes par nos parents, ça met les glandes. [  ] Essayez de vous rappeler que les youtubeurs qui cartonnent ne sont qu'une infime minorité des créateurs, et prendre exemple sur eux, c'est oublier que Youtube est un gigantesque cimetière de projets déçus qu'on ne verra jamais. Mais [  ] les créateurs qui réussissent finissent rapidement par se convaincre que leur propre succès est lié à leur talent particulier : leurs propos, la sympathie qu'ils dégagent… bref, un "truc en plus" qui explique leur succès. Tout ça va dans un récit classique de la réussite. Genre, quelqu'un qui a un petit talent à lui, qui travaille fort et qui finit par avoir un bon retour critique et commercial. [  ] Mais aucune de ces histoires n'inclue le facteur qui est pourtant le plus important : la chance. [  ] [Ils] souffrent de ce qu'on appelle un biais de narration : ils créent des relations de causes – les efforts et le talent – à effet – le succès – dans un récit personnel, et finissent par y croire eux-mêmes. La méritocratie est pourtant un mythe [  ]
(DirtyBiology - Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY, 8'15)
+
… le nouveau nietzsche, le nouveau rousseau…
(Alexandre Lacroix)


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[craquage][STO][HN]
La vérité, c'est que Youtube est aussi un environnement extrêmement toxique pour les créateurs. Sans parler du harcèlement et de la violence de l'audience, qui est parfois très importance, l'injonction de produire encore et toujours du contenu est une pression qui mène de nombreux créateurs au craquage.
(DirtyBiology - Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY, 13'50)


#
[HN]
En quelques années, le statut de vidéaste sur Internet est devenu, plus qu’une passion, un véritable métier. Un « boulot de rêve » qui possède pourtant sa part d’ombre, entre surmenage et dépression.
[  ]
Précarité et travail invisible
Pour Usul, youtubeur militant qui vient de terminer la série « Ouvrez les guillemets » pour Mediapart, les pressions que subissent les vidéastes sont complexes. Suivant lui-même un traitement contre la dépression, il voit dans la plate-forme un système qui entretient la précarité. « Quand tu fais un boulot normal, avec un chef, tu t’attends à ce que le chef te mette la pression. Là, on se met la pression nous-mêmes, comme pour compenser le fait que ça ressemble à du plaisir, afin de répondre aux attentes. »  Selon Nicolas Simoncini, chercheur en sciences sociales de l’université de technologie de Belfort-Montbéliard, ces pressions sont en réalité doubles. « Il y a des logiques structurelles à l’œuvre, qui ne sont pas forcément propres à YouTube, mais au monde de l’auto-entreprenariat en général, et à celui des start-up. » Comme les travailleurs « ubérisés », les vidéastes ayant assez d’abonnés pour vivre de YouTube, mais trop peu pour en vivre bien, s’imposent des rythmes infernaux.  Et à cette première logique s’ajoute ce qui, d’après le chercheur, « constitue en réalité la majeure partie du travail des vidéastes : l’entretien de la communauté ». Un travail invisible, ou pas vraiment perceptible comme tel. Les abonnés, fans et autres utilisateurs de Twitter ne sont pourtant pas tendres avec leurs idoles. Ils leur reprochent autant leur immobilisme que leurs changements de tons, et sont aussi durs avec les vidéos qui tardent à être publiées qu’avec celles qu’ils jugent pas assez travaillées. La haine des « rageux » ou des haters n’est jamais bien loin.
[  ]
« Il y a ce côté extrêmement personnalisé du métier, qui produit un rapport particulier avec la communauté », analyse Usul. Les commentateurs les plus bruyants de la plate-forme sont aussi les plus cruels. A la fin de juin, le créateur nantais Mathieu Sommet, suivi par 1,7 million d’abonnés, confiait aux Inrocks : « J’en connais des dizaines dans le milieu qui ont fait des burn-out. (…) Si demain, tu dis sur tous tes réseaux que tu fais une dépression, tu vas te faire bouffer ! »
[  ]
Pour les youtubeurs comme pour les streameurs de Twitch, la professionnalisation du secteur est source d’angoisses de toute sorte. Alors qu’il y a quelques années encore ils produisaient leurs vidéos sans y penser, par simple passion, elles sont désormais devenues leurs principales sources de revenu. Pour Usul, « le succès arrive pour certains trop vite, trop fort. On n’a pas envie de perdre tout ça ». Epuisé par la pression du public, des algorithmes, et par celle qu’il se met lui-même, celui qui a commencé la vidéo en 2008 a trouvé dans sa collaboration avec Mediapart une porte de sortie. « Un employeur, ça te donne un cadre, ça t’enlève ce rapport direct et parfois violent avec le public. Avec Mediapart, je touche la même somme, quel que soit le nombre de vues, et j’ai un retour critique différent, plus éditorial. »
Les plus gros youtubeurs fondent ou intègrent de grandes entreprises et bénéficient du soutien d’un agent et d’une équipe, mais la majorité des vidéastes travaillent en auto-entreprenariat et ne bénéficient d’aucune protection. Aux Etats-Unis et en Allemagne, des projets de groupements ou de syndicats de youtubeurs ont vu le jour depuis deux ans, encore à l’état embryonnaire. Aucun projet similaire n’existe encore en France.
(Bertrand Mallen, YouTube, Twitch : quand le métier de rêve vire au cauchemar, Publié le 13 juillet 2018, https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/07/13/youtube-twitch-quand-le-metier-de-reve-vire-au-cauchemar_5330859_4408996.html)
+
[À marine, aujourd'hui même]
[  ]
Oui, la republication pirate de mes articles (et avec toujours plus de succès que mes publications d'origine, comme quoi, le réseau fait beaucoup, et pour ça j'ai aucun goût – d'en faire l'effort), ça m'est arrivé au moins pour (ma ou mes synthèses sur) l'inhibition de l'action, ils sont plusieurs à me l'avoir republiée, et peut-être mon premier vieil avec sur sur le postsexuel ou je sais plus, et je sais plus quoi encore. Mais si je cherchais, apparemment j'en trouverai d'autres ! La preuve. Et c'est curieux... [  ]
[et hier, à marine]
Tiens, ça me fait penser a(u visuel de) cette postréalisation d'otto introduisant au concept d'hérétopie, et en la cherchant sur youtube, là, je découvre que celle-ci aussi on me l'a copiée (2 ans plus tard), pour la publier telle quelle sur un autre compte, sans aucune référence à mon gros travail. (La mienne ne se trouve que sur Dailymotion, apparemment, et s'intitule De l'hétérotopie (introduction) et date de 2011, mais passons, ne clique même pas, va, c'est juste pour dire. Sinon, bah, au moins la chanson « On the other side » devrait te parler, à toi, dans ta situation ; )


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[karl][taisage][À Marine, avant-hier]
[  ] Et, soit dit encore cette fois, c'est horrible comme j'ai parlé encore tout à l'heure : dans tous les sens, n'importe comment et de n'importe quoi, pff. Un jour, et je me le dis souvent, je me fonderai totalement dans otto, ce serait chouette, et fini le karl et son flow flot... Comme toi, un rêve d'invisibilité, de retrait radical. Mais un jour, sûr, on y arrivera : cf. Bruno Un nouveau message ; )
[  ]
[À Marine, hier]
Bien sûr que ce sont des discussions informelles et qui peuvent donc se débrider, dévier autant qu'on veut, et là-dessus, pour débrider et dévier, je fais partie des champions, je crois, mais n'empêche, quand même, je parle trop, trop vite et dans tous les sens, et j'ai l'impression de ramener presque toujours tout à... il faut toujours que j'en passe par... Enfin bref. Mais si toi, et en toute honnêteté (?), ça te gave pas, ou pas à ce point... J'essaierai alors de m'améliorer discrètement, par devers moi, ha... Je sais que mes plus proches amis, ça les gave pas, et au contraire parfois, mais... je comprends pas, ou peu...
D'où mon attirance pour le minimalisme, entre autres raisons, sans doute... [  ]



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[HN][TP][méta]
– La numérisation, [  ] c'est un progrès ambigu. En tout cas, il est évident que la numérisation est une sélection, [  ] un système d'inclusion et d'exclusion qui aura des effets, on ne sait pas lesquels, on ne sait pas dans quelle direction, mais ce qui aura été retenu par la numérisation – de la BN[F], par exemple – aura probablement un autre destin – meilleur ou moins bon, je ne sais pas encore – que ce qui n'aura pas été retenu. De même que quand on a changé de support, de matériau, quand on est passé du papyrus au parchemin et du parchemin au papier, ou quand on est passé des écritures carrées au écritures minuscules, ce qui n'a pas été transcrit est entré sur une voie de garage et ou bien s'est mieux conservé ou bien a complètement disparu, selon les cas.
– À propos de la numérisation, vous parlez de « tourniquet technique », je crois.
– Oui, l'idée d'un tourniquet, je crois, convient bien, là, pour désigner ce qui passe par un moule ou n'y passe pas. Avec aussi cette idée tout de même assez affolante, que plus il y en a… ça ne veut pas dire que mieux ça vaut, n'est-ce pas, il ne faut pas croire que plus il y en a, plus on en garde et mieux ça vaut, l'attention est limitée et la quantité ne suffit pas à garantir la survie.
(Judith Schlanger, du jour au lendemain, 27/10/2010, pour "présence des oeuvres perdues", 23')


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[otteur][otto]
Et j'en viens à me demander si, pour dégager sa table et dire des choses nouvelles, il n'est pas nécessaire parfois d'être injuste, cruel, de renoncer à un certain nombre de choses, et de se détourner de ce qui serait pourtant intéressant, mais plus pour nous maintenant.
(Judith Schlanger, du jour au lendemain, 27/10/2010, pour "présence des oeuvres perdues", 24'±?)


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[!°]
Les trois Q, mon pote. Les trois Q ! Qualité, Quantité, Confiance. Pourquoi confiance ? Je m'auto… [  ]
(francetv slash / studio - doXa - Ep 01 - EN QUÊTE DE SATISFACTIONS, 10'20)

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[politique][HN]
La vraie bataille, elle est entre ceux qui veulent libérer le réel, et ceux qui veulent le contrôler.
(francetv slash / studio - doXa - Ep 02 - la marge d'aigreur, 15'30)

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[!°][formule]
– Souviens-toi, mec, de ce qu'il disait, Gandhi.
– Qu'est-ce qu'il disait, Gandhi ?
– Merde, je sais plus, mais il disait… c'est Gandhi, mec, il dit de trucs de ouf.
(francetv slash / studio - doXa - Ep 04 - panel stupéfiant, 7'20)


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[intelligence][surdouage]
Il faut que tu structures. Parce que là, ça part un peu dans tous les sens.
(francetv slash / studio - doXa - Ep 05 - focus croupe, 2'43)


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[HN][multimédia]
[  ]
Le web a toujours été pour moi [Alexandre Pierrin] un territoire d’expérimentation privilégié, j’ai notamment créé plusieurs dispositifs transmédia au sein de la société Le Vent Tourne jusqu’en 2015 ou avec d’autres sociétés par la suite (Les contes modernes, SOAP, Tralalère, etc).  Autodidacte et touche à tout, j’aime écrire pour tous les supports en tirant parti des grammaires propres à chaque média : radio (sélection 2016 et 2018 pour le prix SACD de la meilleur fiction radio d’humour), web (écriture et réalisation de doXa pour Studio 4), télé (Culture Décode pour le Canal +) et peut-être un jour cinéma, théâtre, spectacle de marionnettes ou fiction interactive sur minitel (si si, ça existe). [  ]
(http://www.alexandrepierrin.com/qui-suis-je/)

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[TP][DTO][STO]
– Bah, vas-y, toi, si ça t'intéresse tant, t'as qu'à y aller !
– Je peux pas, moi, je suis pour l'abolition du salariat, donc…
– Ah merde !
– Bah oui, hein ?
– Ah, excuse-moi. Bah, du coup je vais continuer à me lever à 6h du matin et à payer le loyer, et toi pendant ce temps-là tas qu'à continuer à… pas faire le ménage.
(francetv slash / studio - doXa - Ep 05 - focus croupe, 8'45)


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[minimalisme]
AREL3 — E-penser
Catégorie : la vidéo écrite par ceux qui ont lu Sartre, et veulent le faire savoir
Sept personnages en huis clos, une mise en scène minimaliste et des dialogues ciselés… Aucun doute, Bruce Benamran sort des sentiers battus de la série pour le web. Servie par une réalisation soignée et une interprétation convaincante, l’intrigue nous happe rapidement tout en nous laissant le soin de tirer nos propres conclusions. L’imagination continue de galoper bien après que les sept épisodes aient été dévorés. [  ]
(https://www.telerama.fr/medias/top-youtube-2018-voici-les-huit-videos-quil-ne-fallait-pas-rater-%28selon-nous%29,n6018193.php)


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[!°]
– Tu connais l'étymologie du mot « placebo » ?
– Non.
– Rah, putain de merde, je pensais que tu connaissais…
– Non mais je sais ce que ça veut dire.
– Non mais si, j'arrive [il fouille dans sa poche]
– On s'en fout !
(francetv slash / studio - doXa - Ep 06 - dépôt de bilan, 14'45)



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[HN][otteur]
« Duchamp is my lawyer » : La culture de l’artefact à l’ère du numérique
Kenneth Goldsmith proposera une conférence à propos de l’instabilité et l’incertitude de la culture de l’artefact au sein de l’écosystème d’internet, et ses conséquences sur la production et la distribution. Cette conférence abordera les enjeux des droits d’auteurs à un moment crucial où l’Union européenne vient d’adopter une directive sur les droits d’auteur. Qu’est ce que cela signifie pour l’avenir des auteurs et de la production artistique en général ? En utilisant le précédent historique de l’avant garde, cette conférence présentera les systèmes de résistances passés et présents tout en essayant de proposer des pistes de réflexion. Kenneth Goldsmith, poète américain, premier lauréat de poésie du MoMA, fondateur et éditeur d’UbuWeb, professeur de Uncreative Writing à l’université de Pennsylvanie et animateur à la radio new-yorkaise WFMU pendant 15 ans. Il est une figure majeure de la création contemporaine. Kenneth Goldsmith est un paradoxe : auteur reçu à la Maison-Blanche en disant qu’il avait volé les mots des autres.
(https://www.evensi.fr/duchamp-lawyer-maison-sciences-homme-paris-nord/308748706)


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[physio-logique][noirage][otto karl]
Fut un temps où The Third Eye Foundation se faisait le miroir du monde duquel il tirait sa substance. Mais au fur et à mesure que le reflet se ternissait, que la saleté s’accumulait pour ne plus renvoyer que des images déformées, il en est progressivement devenu l’ombre. Cette volonté de poser un regard, des images et des mots sur l’humain et son environnement s’est depuis incarnée dans le visage à découvert de son fondateur, Matt Elliott.
Ainsi, The Third Eye Foundation est une entité discrète, à l’opposé de ce que peut représenter Matt Elliott. The Third Eye Foundation n’est pas un projet d’ouverture. The Third Eye Foundation construit des murs surmontés de fils barbelés. The Third Eye Foundation vous capture, vous enferme dans son univers, et vous y retient. Il n’est plus question de trouver un équilibre entre ténèbres et lumière. Il y a huit ans déjà, The Dark, affirmait cet état de fait. Aujourd’hui, Wake The Dead vient planter les derniers clous dans les planches qui structurent les barricades. Si l’on veut réveiller les morts, il faut se mettre en condition. Accepter que le noir est la seule couleur valable, et que faire appel à son imagination pour se créer une échappatoire est chose vaine.
La mort est une prison pour les vivants. Y entrer et s’y abandonner demeure une option pour réveiller un temps ceux qui par leur absence peuplent les souvenirs. Wake The Dead est une clé qui tente d’ouvrir les portes de la mémoire.
Réveiller les morts n’est donc pas une affaire de sens, mais de sensations. Exit le libre-arbitre, la libre-pensée, dans l’univers de The Third Eye Foundation, l’humain n’est plus qu’un simple produit de son environnement. On pourrait croire que tout cela est d’une violence extrême, déshumanisant, mais ce n’est pas le cas. Il s’agit juste de se débarrasser de ses certitudes, de faire le vide, et de se mettre au même niveau de celui que l’on considère comme « l’autre ».
Et c’est probablement là la grande qualité d’un album comme Wake The Dead. Par ses compositions abstraites, hors-format, il participe implicitement à la déconstruction d’un imaginaire, de toutes formes logiques auxquelles nous nous accrochons parfois sans trop savoir pourquoi. Il propose quelque chose d’essentiel dans son approche imprévisible : la possibilité de lâcher prise sans que jamais cela ne soit jugé comme un aveu de faiblesse. Le réconfort se trouve parfois dans l’errance et l’incertitude.
D’une certaine manière, Wake The Dead est un album sans début ni fin, c’est un périple qui ne se termine vraiment jamais, comme une boucle infinie mais instable qui se laisse parasiter par les mille détails qui se dévoilent à l’oreille au fil des écoutes. Sans que l’on y prête attention, les variations mélodiques s’imprègnent en nous, font évoluer notre perception de l’oeuvre progressivement, comme une histoire qui semble se répéter mais qui en réalité n’est jamais vraiment la même.     De fait l’album ne pouvait être qu’instrumental. Les mots n’ont pas leur place ici, si ce n’est pour brouiller encore un peu plus les pistes. Et le dubstep lancinant et écorché vif qui compose le disque n’a pas pour objectif de transmettre un message à l’esprit, seulement de faire danser les âmes, de les unir, et de nous rappeler que malgré les choix et les convictions individuelles, nous sommes tous les composantes d’un même tout, et que vivant ou mort, nous sommes définitivement liés.
(http://www.icidailleurs.com/index.php?route=product/category&path=47)





2019 05 20

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[HN]
DoXa créée par La Générale de Production et France télévisions Les Nouvelles Ecritures
(https://studio-4.nouvelles-ecritures.francetv.fr/doxa-S1E1-2563.html)

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[méta]
Que faire ? Un roman ? Au moins, avec un roman, on est libre. Et puis ça rassemble tout. Si on est en morceaux. [  ] Écrire tout ce qui passe par la tête sans chercher. Grande satisfaction de voir le paquet de pages noircies grimper vers le plafond ou se dérouler sous la table comme un papyrus ou le fil d'une agence de presse. Sujet, verbe, complément. Du calme, de l'endurance, de la propreté. On prendra soin de ranger.
(Olivier Cadiot, Providence)

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[méta]
C'est vrai que ça m'amuse pas, au fond, bon, alors… Ça m'amuse pas d'être du côté de l'écriture. Bon. J'ai envie d'être du côté de la lecture. Parce que moi je suis pas tellement un écrivain, je suis plutôt un lecteur, un relecteur, un… (Les écrivains sont des relecteurs.) Alors j'ai pas envie de donner nécessairement aux gens à lire une performance, une sorte de prouesse stylistique, j'ai plutôt envie de leur donner les moyens de voir les choses par dessus mon épaule, ou je sais pas…
(L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 12')


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[TP][multimédia][bricolage][otteur][otto][otto karl]
On était beau et inconscient. C'était l'époque béni du bricolage.
(Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY #47, 0'45)

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[otto]
Wake The Dead [de The Third Eye Foundation] ne s'écoute pas, il s'épluche comme un oignon, écoute après écoute, en tant qu'entité propre.
(Johan, 6/4/18, soundofviolence, https://www.soundofviolence.net/articles/album/4366/the_third_eye_foundation_wake_the_dead.html)


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En 1987, elle apprend qu'elle souffre d'un cancer des ovaires. À la suite d'un diagnostic de rémission, elle se consacre à l'écriture de son autobiographie : It's Always Something.  Elle effectue un retour en 1988 : les critiques louent sa prestation dans son propre rôle dans un épisode du Garry Shandling Show. Il est également prévu qu'elle soit la maîtresse de cérémonie d'une émission de Saturday Night Live, mais une grève des scénaristes annule prématurément la saison.  Elle n'a jamais la chance de se reprendre. En 1989, les médecins lui découvrent des métastases. Elle est admise au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles pour y subir une radiothérapie. Après avoir reçu un sédatif, elle sombre dans le coma et meurt trois jours plus tard, le 20 mai 1989, sans avoir repris connaissance.
Le décès de Gilda Radner rappelle au public l'existence et les dangers du cancer des ovaires. Dans un plaidoyer devant un sous-comité de la Chambre des représentants, Gene Wilder maintient que ce décès aurait pu être évité si des médecins traitants avaient fait preuve de plus de vigilance : entre autres éléments, quatre membres de la famille de Radner avait déjà été atteints par cette forme de cancer.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilda_Radner)

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[repas]
13h30 pommes
14h05 chips
fin 15h poêlée légumes grillées + courgettes + riz semi-complet bio
Fissure depuis quelques jours. Gravité : 3,5/5


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[défausophie]
Ils sont réactifs à la moindre frustration, quoi, il sont intolérants, ils sont dans le désir immédiat.
(Un infirmier, Hôpital Cadillac : les fous les plus dangereux de France !, 15'45

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[otteur][détournement]
En 2007, le groupe virtuel Gorillaz sur l'album D-Sides lui dédie une chanson appelée Bill Murray. En 2012, le collectif Eclectic Method lui [Bill Murray] dédie un mashup appelé lui aussi Bill Murray.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Bill_Murray)
Voir : Eclectic Method Bill Murray sur Vimeo


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[otto karl]
Du temps où il jouait de la musique électronique sous le nom de The Third Eye Foundation (aujourd’hui coffré), le mystérieux Matt Elliott semblait s’intéresser à la rouille, à la saleté, aux sons aléatoires, aux fantômes dans la machine. Depuis quelques années, il est passé aux instruments acoustiques, mais les fantômes sont toujours là. Dans le sillage du chaviré Drinking Songs, inspiré par les folklores européens et le chant liturgique, Matt Elliott affine encore le propos.
Il se serait découvert des origines slaves, et il les chante sur Failing Songs, disque merveilleusement arrangé. Ce sont encore des chansons à boire, pour lendemain de cuite, pour purger la vodka dans un pays dont on n'arrive pas à prononcer le nom. Dans un nuage de cordes, de guitares classiques, de piano et de chœurs, les chansons de l'exigeant Matt Elliott voyagent sur le continent européen, de l'Espagne à la Russie, d'une familière étrangeté. Logiquement, Failing Songs fait écho au Gulag Orkestar de Beirut. C'est le disque lyrique et embué que Zach Condon pourrait écouter pour se remettre la tête à l'endroit.
(Stéphane Deschamps, "Failing Songs", Les Inrockuptibles, 30/11/06, https://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/failing-songs/)

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[minimalisme]
Count Your Blessings
[  ] Camilla Munck et Moogie Johnson [  ] C'est glorieusement insoumis à ces règles boutiquières, fier dans sa marge, que le couple susurre son blues blafard et vibrant, qui évoque autant un Portishead unplugged qu'un Mazzy Star des cavernes.
D'une beauté aussi pâle qu'aveuglante, ces chansons sans âge se jouent dans le plus grand dénuement, avec un accompagnement réduit à quelques haïkus de guitare ou de piano : leurs murmures sont pourtant nettement plus impressionnants que beaucoup de cris gâchés, leurs refrains autrement plus luxuriants que tant de mélodies fatiguées, leurs silences sacrément plus bruyants que tant de guitares à l'électricité dilapidée. On a le droit à quelques larmes à l'écoute des poignants Be Kind ou Slavesong, mais il fait si froid ici qu'elles se transforment en glace.
(JD Beauvallet, Les inrockuptiles, 16/11/06)


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[minimalisme]
Le seul album solo de Mark Hollis : un disque d'une beauté surnaturelle.
En solo comme avec Talk Talk, Mark Hollis ne fréquente que l'excellence : ici, huit chansons libérées de tout carcan, jonglant avec les silences et leur science. Sublime.  On attendait un nouvel album de Talk Talk, 98 nous offre finalement un album solo de son leader Mark Hollis. La rumeur annonçait une longue pièce classique instrumentale et ce sont en réalité huit titres, tous chantés, qui voient le jour. L'album devait s'intituler Mountains of the moon - ce qui en aurait facilité la description -, il n'arbore en définitive que le nom de son auteur. Jusqu'au bout des sept ans de silence traversés par Talk Talk ­depuis le colossal Laughing stock de 91­, Mark Hollis aura donc minutieusement brouillé les rares signaux qu'il adressait depuis sa monacale retraite. Ainsi découvre-t-on tardivement qu'à l'image des radicaux de gauche ou du code morse, Talk Talk s'est dissous sans bruit ni vague, que Tim Friese-Greene  - pourtant présenté comme le véritable architecte du groupe ­- ne fait plus partie du décor, tout comme le batteur historique Lee Harris.
Notes indicibles, silences pleins et sons déliés…
(Christophe Conte, Les Inrockuptibles, 30/11/97)


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[minimalisme][taisage]
Elégie au silence
Avis sur Mark Hollis
Critique publiée par Rêve Lunaire le 28 février 2019
"Le silence dépasse tout ; j'aimerais mieux entendre une note que d'en entendre deux, et j'aimerais mieux entendre le silence que d'entendre une note". (Mark Hollis)
J'ai essayé d'écrire au sujet de cet album et de l'oeuvre de Mark Hollis, mais plus j'écris plus je me rends compte à quel point je trahis son enseignement essentiel qu'il a essayé de transmettre au fil des albums avec Talk Talk et cet album solo qui couronne toute sa carrière : plus tu dis, moins tu entends. Le son a sa propre parole, et Hollis le savait plus que quiconque d'autre, lui qui voulait que le moindre son dans ses enregistrements n'y soit pas pour rien, qu'il puisse s'exprimer en dehors du courant du temps.
Dans Mark Hollis, tout est nécessaire et tout est contingent en même temps ; comme dans Spirit of Eden ou Laughing Stock, les interminables heures d'impro ont été triées et décantées pour en retirer un album qui, de fait, n'a jamais existé en tant que tel. Ce n'est pas un groupe de pop qui essaie ses morceaux avant un concert, ni un groupe de jazz qui improvise sur un thème connu ; c'est un peintre qui compose son tableau unique avec la matière sonore vivante. Mark Hollis n'a jamais été *re*produit, il n'a été que produit.
Cet album doit être écouté comme il a été enregistré, dans le noir, en savourant les moindres nuances des instruments qui y figurent. Les notes de piano, les clarinets et autres bois qui se chevauchent, les cymbales frémissantes, mais plus qu'autre chose, le vide sur lequel l'album entier est suspendu. Car l'album est la dernière oeuvre de musique avant qu'il n'y ait plus de musique du tout.
Mark Hollis nous a quittés il y a quelques jours, mais le silence qu'il portait avec lui parlera pour toujours.
(https://www.senscritique.com/album/Mark_Hollis/critique/24957425)


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[minimalisme][épure]
Mark David Hollis, né le 4 janvier1955 à Londres et mort le 25 février 2019, est un chanteur et musicien britannique.
Il est connu pour avoir d'abord officié en tant que chanteur et compositeur au sein du groupe Talk Talk de février 1982 (sortie du single Mirror Man) à octobre 1991 (sortie du single New Grass) avant d'entreprendre une carrière solo avec la sortie, en janvier 1998, d'un album : Mark Hollis (Polydor). Avec son groupe, il s'inscrit dans la vague new wave ou pop à ses débuts, avant de s'en éloigner petit à petit au profit d'une musique plus épurée parfois qualifiée de post-rock ou d'expérimentale.
[  ]
La musique du groupe se fait plus expérimentale avec chaque album. Peu soutenu par EMI (la maison de disques les lâche après la sortie du peu vendeur Spirit of Eden en 1988), le groupe (réduit au duo de Hollis et Harris, toujours accompagnés de Friese-Greene) finit par se séparer après son cinquième album, Laughing Stock, en 1991.

Bénéficiant, cette fois, du soutien de Polydor, Mark Hollis produit un album solo en 1998, avec l'ingénieur du son de Talk Talk Phill Brown. Inscrit dans la continuité des deux derniers albums de Talk Talk, Mark Hollis est très bien accueilli par la presse spécialisée. Qualifié d'« intimiste », son album tend vers une épuration, une musique minimaliste (parfois comparée au Für Alina d'Arvo Pärt, à Górecki, ou à certaines productions de Tindersticks), aux intonations jazz.
Certains artistes se réclamant du mouvement post-rock s'inspirent aujourd'hui des derniers albums de Talk Talk et de celui de Mark Hollis. C'est le cas par exemple de Guy Garvey, leader du groupe Elbow.
Après cet unique album solo, Mark Hollis décide de se retirer de la vie publique.
[  ]
Mark Hollis meurt le 25 février 2019 des suites d'une courte maladie.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Mark_Hollis)

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[brachy-logique]
Mark Hollis meurt le 25 février 2019 des suites d'une courte maladie.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Mark_Hollis)

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[minimalisme][épure]
Mark Hollis

Mark Hollis


L'album le plus intimiste de tous les temps.

Comment peut-on imaginer un tel disque ? C'est un mystère... comme une équation insoluble. Comment Mark Hollis, plus connu comme le chanteur de Talk Talk (reconnu par le grand public pour ses tubes pop des années 80) est-il parvenu à cette épure ? C'est un mystère, et comme tous les mystères, il fascine.
Mark Hollis a réussi avec cet album à dévoiler une certaine forme d'intimité (mais sans être impudique), une certaine proximité (l'auditeur entre littéralement dans le disque comme on entre dans une pièce), et un travail sur les silences inédits dans le milieu rock. Le tour de force de cet album est d'introduire des préoccupations de composition proches de la musique classique (on a souvent cité Debussy et Ravel à son sujet, mais je pense que l'influence de Satie, de John Cage et de Morton Feldman s'entendent également tant les silences sont présents). C'était un peu la direction prise par l'ultime album de Talk Talk, le génial Laughing Stock, et on pourrait considérer l'album solo de Mark Hollis comme le meilleur album de Talk Talk... allant encore plus loin dans l'abandon, sans concession.

En 1998, alors que le monde entier discute de savoir si le trip-hop doit être a la mode glitch ou à la mode blip-blip... ce monsieur compose un disque seul au piano, avec des filigranes de clarinettes, de hautbois. Cela n'a rien à voir avec une approche ornementale, style classique post-moderne : l'instrumentation provoque des résonances lointaines, des respirations, comme un souffle court, comme un chuchotement. Le silence est lourd de sens. C'est surtout un rythme inhabituel dans les disques pop.

Même écouté a fort volume ce disque a l'air calme et silencieux... Beaucoup de mes amis trouvent ce disque déprimant, mais il me fait l'effet inverse. C'est un mystère, je vous dis... Je suis subjugué par la beauté étrange de ses compositions, fasciné par cette musique à la fois radicale dans sa forme et tellement accessible dans son propos. Comment dire ? Un disque discret, dont la secrète beauté se révèle dans le temps et ne vous lâche plus. Allez, osons la comparaison : ce disque est tout simplement le Rock Bottom des années 90. Un objet étrange, une pierre angulaire qui fera date. Un chef-d'oeuvre, vous l'aurez compris.

"Such a shame" that nobody knows this record...
(David f., http://www.xsilence.net/disque-1302.htm)

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[simplexité]
Je suis subjugué par la beauté étrange de ses compositions [à Mark Hollis], fasciné par cette musique à la fois radicale dans sa forme et tellement accessible dans son propos.
(David f., http://www.xsilence.net/disque-1302.htm)

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[épure][minimalisme]
[  ]
Le succès est mondial. Ces ballades synthétiques sont portées par le timbre un brin maladif de Mark Hollis.
Il y a comme une ambiguïté entre les mélodies accrocheuses du groupe et la voix affectée de son chanteur. Elle reflète parfaitement les affres dans lesquels une soudaine célébrité plonge Mark Hollis.
[  ]
Dès The Colour of Spring, en 1986, Talk Talk décide de saborder sa popularité. L’album contient bien quelques chansons qui évoquent les tubes passés, comme l’excellent Living in Another World, mais le groupe emprunte désormais des sentiers éloignés d’une pop calibrée pour les radios. Les ambiances se font plus répétitives, avec des clins d’œil au jazz et à la musique contemporaine.
Talk Talk se lance dans ce qui sera sa dernière tournée. Désormais marié et père de famille, Mark Hollis s’installe à la campagne. La stratégie de l’effacement débute. Elle se concrétise, en 1988, avec Spirit of Eden. Talk Talk a lâché les amarres. L’improvisation est reine sur ses six morceaux, tout en nuance, portés par des cuivres et une chorale. Le label EMI tombe de l’armoire. Aucun tube à l’horizon.
Le groupe est remercié et sort son album suivant, le dernier, chez Polydor. Laughing Stock (1991) est une merveille. Talk Talk parvient à y traduire un sentiment d’apesanteur. Les morceaux - peut-on encore parler de chansons ? - imposent une atmosphère planante, portée par des violoncelles et un orgue, traversée d’orages électriques. La voix de Mark Hollis s’y fait de plus en plus discrète, plaintive, comme étranglée.
Paradoxalement, ce sont ces deux derniers albums qui permettront à la musique de Talk Talk d’atteindre la postérité. Dans cette pop expérimentale, totalement libre, on peut entendre déjà des réminiscences de ce que feront plus tard des groupes anglais comme Radiohead, Elbow ou encore le musicien folk Bon Iver et le chanteur electro James Blake.
Des Français également, notamment Bashung et Murat, ont été captivés par la musique hors normes de Talk Talk. Elle peut aussi être considérée comme l'une des origines de tout un courant musical, apparu dans les années 1990, baptisé post-rock.
Son groupe séparé, Mark Hollis se consacre à l’écriture de son premier album solo. Il sortira en 1998. C’est son chef-d’œuvre. Tout simplement intitulé Mark Hollis, ce disque est une merveille de délicatesse, de précision.
L’Anglais y prend un parti pris acoustique à l’opposé total de la musique synthétique des débuts. Chaque note y semble soupesée, réfléchie. Les instruments à vent - clarinettes, basson, flûte… - y sont très présents mais l’on y entend aussi de la guitare sèche.
La voix de Mark Hollis s’y fait déchirante comme jamais. Surtout, il semble y dompter ce qui est l’obsession de beaucoup de musiciens : le silence. Cela semble paradoxal mais c’est dans ses pauses, dans ses moments suspendus, que ce disque touche à la grâce.
Depuis, plus rien ou si peu. Quelques signes de-ci de-là. Mark Hollis joue du piano sur un titre de l’album d’Unkle, Psyence Fiction (1998) et participe en 2001 au premier disque de la chanteuse Anja Garbarek, Smiling and Wawing (2001).
Alors que le bassiste de Talk Talk, Paul Webb, a sorti, il y a quelques jours, Drift Code, un très bel album solo, certains espéraient toujours un signe de Mark Hollis. Finalement, il a préféré rester dans le registre qu’il avait le mieux apprivoisé : le silence.
(Philippe Mathé, Ouest France, 26/02/2019, https://www.ouest-france.fr/culture/musiques/talk-talk-mark-hollis-des-tubes-tonitruants-la-quete-du-silence-6237871)


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[minimalisme][brachy-logique]
Mark Hollis (Talk Talk) ou comment disparaître de la surface du globe en musique ?
Bien avant que l’on parle de la dématérialisation de la musique, Mark Hollis inventait la dématérialisation du musicien à la fin des années 1980. D’abord rare, il a fini par s’évaporer. S’être un temps installé au sommet des charts lui a offert une autonomie absolue. De Scott Walker dans les sixties à certains moments de Kanye West de nos jours, ce refus des sangles donne des cauchemars aux comptables mais des rêves de grandeur à ces pop-stars.

Pour mémoire, grâce à une poignée de tubes dignes mais manufacturés de Talk Talk (Such a Shame), Mark Hollis s’était donc acheté une liberté totale : celle de ne plus abîmer sa vie en tournée, celle d’allonger jusqu’à l’insensé le temps en studio. Lui qui aimait tant l’épure de musiques aussi différentes que le blues primitif de Robert Johnson ou la musique atonale de Penderecki, qu’il allait pouvoir expérimenter. Il fera jouer ses musiciens des mois durant, ne conservant parfois que quelques secondes de ces improvisations. La musique si belle, patiente et limpide du dernier album de Talk Talk (Laughing Stock, 1991) possède la violence d’un cri primal comme la douceur d’une sieste toscane. Cette impression d’écouter un dialogue fertile entre instruments, une symphonie paisible, est trompeuse : Hollis y dirige mille accidents volés au chaos, dans une tension et une humble démesure permanentes.


Ça sera le dernier album de Talk Talk, Mark Hollis se détachant des structures musicales et des obligations industrielles sur son sublime album solo de 1998. Depuis les quelques secondes d’une musique qui n’existe pas sur Terre exfiltrées sur le net, on reste sans nouvelles. Mais sa musique inspire celle de ses dévots, de Nils Frahm à James Blake. “Il ne reste aujourd’hui qu’une seule chose importante sur mes disques, c’est le silence”, nous disait-il en 1991, avant de rejoindre ce silence.
(JD Beauvallet, Les Inrockuptibles, 17/08/2018, https://www.lesinrocks.com/2018/08/17/musique/musique/mark-hollis-talk-talk-ou-comment-disparaitre-de-la-surface-du-globe-en-musique/)

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Talk Talk

Laughing Stock


Ceux qui connaissent Talk Talk par l'entremise de "It's My Life" ou "Such A Shame" vous diront que c'est de la bouse. Infâme. Ils n'ont pas tort.
Ceux qui les connaissent par "Spirit Of Eden" et "Laughing Stock" vous diront que c'est peut-être l'un des plus grands groupes qui fût en activité au début des années 90. Sublime. Ils ont tout à fait raison.
Comme tous les grands albums, celui-ci ne comporte que 6 titres, fait à peine plus de 40 minutes et se trouve être une véritable pierre angulaire du rock des années 90. Sans "Laughing Stock", pas de Labradford, ni de Bark Psychosis et encore moins de Sigur Ros ou de Mogwaï.
Il s'agit d'un album de six titres, ou plutôt six pièces. Toutes en état d'apesenteur, tantôt mélancoliques, tantôt flippantes voir rageuses.
Etat des lieux donc:
"Myrrhman", 15 secondes de silence, apparition inopinée d'un bruit de batterie et démarrage de la chanson, l'impression d'entrer dans le disque par accident. Fin du morceau comme le début, 15 silencieuses secondes.
"Ascencion Day", l'ascencion la rage aux dents, toutes guitares dehors, bordel construit par couches successives jusqu'au cut final. N'aurait pas dépareillé sur Spiderland.
"After The Flood", ou l'état de grâce permanent pendant 10 minutes, piano d'une délicatesse infinie, batterie sortie tout droit de Can, bande passée à l'envers, bruits étranges, guitare bloquée sur une seule note lors du solo. Au concours de la chanson la plus délicatement barrée, on pourrait la trouver en bonne position.
"Tapehead", ou le négatif de "Ascension Day". La descente sans rappel ni torche au fin fond de la faille de San Andrea. Le flip absolu durant 7 minutes, la claustrophobie mise en musique.
"New Grass", ou le concept de la bulle de savon. La légèreté, l'apesanteur doublée d'une mélancolie tenace soulignée par un côté jazz.
"Runeii" signe la fin de l'album et par là même la fin du groupe. Il s'agit aussi du morceau le plus dépouillé de cet album, une voix une guitare et le silence, envahissant, omniprésent. Mark Hollis termine en murmurant et la guitare fait de même. La grâce absolue et la plus belle fin pour un album devenu une référence incontournable dans l'histoire du rock.
Il faut signaler que leur précédent album est lui aussi du même niveau que "Laughing Stock". Indispensable donc.
(Kroko, http://www.xsilence.net/disque-727.htm)
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Abraham :
Ne pas connaître Talk Talk et aimer le rock, ça fait mal. Très mal.
Surtout quand on répare cet oubli, et qu'en plus on commence avec "Laughing Stock".

Je pensais m'y connaître un peu, avoir quelques références à citer lorsqu'il s'agit de rock.
Et puis, j'ai posé "Laughing Stock" sur le chariot, j'ai appuyé sur Play, et je me suis pris une claque monumentale. Musicalement, mais pas uniquement. C'est presque tous mes repères qui venaient de tomber.
Talk Talk ? Oui, Talk Talk. Ce groupe qu'on approche avec dédain au départ, parce tel l'iceberg, on en devine que la face émergente. Celle qui a été exposée. Et pourtant, la face immergée, celle qui gît dans les profondeurs, dans la nuit, est immense, gigantesque.

"Laughing Stock", c'est encore plus que "Grace" de Buckley. Plus aussi que "Who's Next", plus que "Lift Your Skinny Fists..." de GY!BE, plus que tout ce qui m'a été donné d'écouter. Seul J-S Bach a réussi à me procurer plus d'émotions que ce disque.
Pourtant, il m'est tout simplement impossible de décortiquer cet album. Il ne s'agit pas de virtuosité, ni de pureté vocale, ni d'énergie... Je ne saurais même pas dire ce qui se passe en moi lorsque j'écoute "Laughing Stock".

Des instants de grâce. Bonheur, malheur, bien ou mal, aucune idée. J'ai autant envie de pleurer que d'aimer, le spleen discute avec l'envie de vivre.
Il ne reste plus rien à part la musique.
(http://www.xsilence.net/disque-727.htm)


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[minimalisme][épure]
[  ] Talk Talk aura une trajectoire à contre-courant du système et s'orientera vers une pop plus expérimentale dès 1986 avec l'album The Colour of Spring, puis définitivement en 1988 avec Spirit of Eden et en 1991 avec Laughing Stock, considéré par beaucoup comme culte.
Après la séparation du groupe en 1992, Mark Hollis disparaît de la circulation jusqu'en 1998, date à laquelle il sort son premier et unique album solo, sobrement intitulé Mark Hollis. Dans la lignée de Laughing Stock, le disque de Mark Hollis est une épure marquée par l'improvisation instrumentale et le dénuement.
(François Moreau , Mark Hollis, chanteur du groupe Talk Talk, est mort, 25/02/19, https://www.lesinrocks.com/2019/02/25/musique/musique/mark-hollis-chanteur-du-groupe-talk-talk-est-mort/)


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[taisage][diét:éthique][minimalisme][TP]!!
[  ] Puis un jour, Mark Hollis disjoncta et quitta en lévitation le carcan pop-song, gagnant par là même notre estime. Depuis, ses albums ne font plus danser les jeunes et s'étirent gracieusement en psychédélisme léthargique, le pouls ralenti jusqu'à l'extinction des feux.

Mark Hollis - Musique ambiante, nuage chaleureux et envoûtant, dernière étape avant le silence. Ou comment le rock progressif entre dans ces pages par la grande porte. Aujourd'hui, il ne reste qu'une seule chose importante sur mes disques, c'est le silence. C'est même la chose qui compte le plus dans ma vie. On ne lui accorde plus assez de place. Sans arrêt, la télévision parle toute seule dans son coin, la radio est allumée sans raison. On ne devrait pas se laisser envahir de la sorte, il faut absolument sélectionner et choisir ce que l'on entend. C'est également vrai sur les disques. Je préfère encore entendre le silence qu'une note inutile, une note plutôt que deux. Ce qui compte, c'est la façon dont elle est jouée. La technologie, la technique, tout ça ne sert qu'à remplir. Donc, à rien. La raison d'être de mes albums est la spontanéité. Voilà pourquoi il me faut des années pour les enregistrer. La seule chose qui compte pour moi, c'est l'attitude des gens qui viennent jouer avec nous. Je veux qu'ils jouent pour eux-mêmes, je n'ai aucune envie de les diriger, de les orienter. Mon travail consiste donc à sélectionner des musiciens dont j'aime l'attitude, je les invite et leur donne une liberté absolue. Je les laisse tout seuls dans le studio et ils improvisent pendant des heures. Le lendemain, nous réécoutons ces heures de bandes et nous n'en conservons que quelques secondes. Ça prend donc du temps : parfois, certains musiciens doivent jouer seuls pendant dix heures avant que j'entende cinq secondes de musique dont j'ai besoin.

– Pour un musicien, tu dois être impossible à vivre.

Je pense que c'est exactement le contraire, il est très facile de travailler avec moi. Chacun a une liberté complète, contribue au résultat final. Moi, je ne suis qu'un sélectionneur, je prends dans mon équipe les gens pour ce qu'ils sont et je leur demande juste de me donner ce qu'ils veulent. Je n'exige rien, je n'attends rien de précis, je les laisse faire.
Quand nous enregistrons, j'aime utiliser d'immenses studios. Ainsi, chaque instrument peut être déplacé pour que sa position lors du mixage soit juste. Ça me permet de ne jamais utiliser l'électronique : si je veux que l'instrument soit en retrait, je fais reculer le musicien par rapport aux autres. Car la plus grande partie de nos morceaux est enregistrée live. Nous arrivons en studio avec un cadre minimum, que nous jouons live. Ensuite, nous complétons avec des improvisations.

… [acheter]

(https://www.lesinrocks.com/1991/09/26/musique/musique/foudre-benie/)



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[taisage][DTO]
Afin de remplir le contrat qui lie toujours Talk Talk à Polydor, Mark Hollis sort en 1998 un album solo simplement intitulé Mark Hollis. Ce disque, qui poursuit l'approche de Spirit of Eden et Laughing Stock, est bien accueilli par la critique, mais son auteur disparaît de la scène musicale peu après sa sortie. Il maintient cette réserve jusqu'à sa mort à l'âge de 64 ans, le 25 février 2019.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Talk_Talk)

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[HN][minimalisme][brachy-logique][otteur][otto][pionnier][TP]!
L'enregistrement du quatrième album de Talk Talk, Spirit of Eden, qui est sorti en 1988, est de l'étoffe des légendes. [  ] On dit aussi que Mark Hollis aurait effacé les trois quarts de ce qu'il enregistrait [  ]. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que Mark Hollis a procédé à un travail de découpage, collage, modelage et sculpture sonore à l'infini, d'une rare subtilité. Alors évidemment aujourd'hui, grâce aux extraordinaires outils informatiques dont on dispose, cette façon de triturer de la matière sonore est devenue banale et même à la portée du premier venu. Seulement il y a 30 ans, c'était bien plus compliqué à réaliser et décider de faire ça, eh bien, c'était s'aventurer dans une zone totalement vierge.
(Michka Assayas, France Inter, Very Good Trip - 28/02/2019 - Éloge de Mark Hollis et Talk Talk, 22'15)


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[minimalisme][pionnier][brachy-logique][éco-logique]
C'est un disque [Laughing Stock] qui, d'une certaine façon, semble très en avance sur son temps, et qui anticipe une bonne dizaine d'années certains aspect de Radiohead. Mark Hollis y donne sa propre interprétation du blues, et il ouvre de cette façon une brèche dans sa musique vers plus de simplicité, plus de rudesse aussi. Bien sûr, c'est un blues très anglais, nourri de jazz et de folk, [  ] il y a désormais chez Hollis, chez Talk Talk, cet art de sculpter des creux dans la musique, de faire saillir, pour ainsi dire, le silence. D'ailleurs, c'est pas un hasard, l'album commence par huit secondes de silence absolu. Et à ce propos, c'est peut-être le moment de citer ce qu'à dit un jour Mark Hollis dans une interview : « Avant de jouer deux notes, apprenez d'abord à en jouer vraiment une seule, et encore, ne jouez celle-ci que si vous avez une authentique raison de la jouer. »
(Michka Assayas, France Inter, Very Good Trip - 28/02/2019 - Éloge de Mark Hollis et Talk Talk, 34'40)
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Un album sans titre. C'était en 1998. Et ensuite, pendant 20 ans, eh bien, plus rien. le silence. À peine interrompu par de très exceptionnelles interventions auprès d'autres musiciens. En effet, à l'âge de 43 ans, en 98, Mark Hollis a tout simplement quitté le métier de musicien. [  ] Pour Mark Hollis, quitter la musique a été quelque chose de naturel, comme il l'a déclaré : il avait fait ce qu'il avait à faire, il a dit ce qu'il avait à dire. On pourrait dire, d'ailleurs, au risque de forcer l'interprétation un chouia, que sa musique tendait au silence, à l'effacement, et qu'elle a été le fruit chez lui d'une longue lutte pour se dépouiller de toutes les couches qui l'étouffaient et qui lui ont permis enfin de se délivrer, et puis d'aider l'auditeur à se délivrer avec lui. Sa voix, d'ailleurs, [  ] semblait disparaître, dans ses derniers enregistrements. Il y a quelque chose d'assez remarquable, je vous invite à l'écouter, c'est dans le titre qui clôt donc ce premier et unique album solo paru en 98, c'est un titre qui s'appelle « A new Jerusalem », eh bien à la fin on entend plus de deux minutes de… pas de silence, mais il y a juste le vent et la pluie et c'est tout. Voilà, c'est comme un apaisement ultime. On pourrait d'ailleurs citer quelques paroles, c'est ce passage de la chanson "The colour of spring" [  ], une chanson qui ne figure pas dans l'album du même nom signé Talk Talk paru en 1986 mais dans celui de Mark Hollis paru en 98, douze an plus tard [  ] : « La jeunesse tire sa révérence / avant l'été où les saisons l'entraînent / en attendant la couleur du printemps ».
(Michka Assayas, France Inter, Very Good Trip - 28/02/2019 - Éloge de Mark Hollis et Talk Talk, 46')


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[karl]
Lors de cet entretien qui a frôlé l’heure, Mark Hollis n’a bien sûr pas du tout ressemblé à sa musique – taiseuse, ascétique, bouleversante, avec le silence en guise d’arrangement. L’homme qui s’assit en face de nous était, lui, bavard. Mais un bavardage qui allait toujours à l’essentiel. Il avait évoqué pêle-mêle Jimmy Miller, Les Enfants du Paradis, le jazz, Talk Talk, l’improvisation, la Première Guerre Mondiale… L’interview a été une première fois publiée en janvier 1998, au moment de la sortie de cet album solo, puis une nouvelle fois en 2008 – pour célébrer son dixième anniversaire.
Au moment où l’homme publie ce disque, il s’est écoulé sept ans depuis son dernier enregistrement, avec son son groupe de (presque) toujours Talk Talk [  ]. Sept années qu’il a sans doute passées tapi dans l’ombre, à l’abri de toutes les révolutions technologiques, pour mieux tenter de résoudre ses équations musicales. C’est ainsi qu’on a imaginé à l’époque Mark Hollis, peaufinant le moindre changement d’accord, dirigeant à la baguette les seize musiciens chargés de l’accompagner dans l’accomplissement de ce premier album solo. Entre notes d’une rare beauté et silences d’une justesse bouleversante, ce reclus iconoclaste avait pris le parti de se dévoiler dans une nudité absolue, poursuivant le grand œuvre initié avec son groupe Talk Talk. Un groupe au parcours sidérant [  ]
Fort de ces succès populaires, le groupe pense pouvoir agir en toute impunité. Alors, sur Spirit Of Eden (1988), il tourne définitivement le dos à d’éventuelles velléités commerciales. Après avoir jeté le terme pop aux oubliettes, sa tête pensante, épaulée dans “l’écriture” par un Friese-Greene omniprésent, préfigure le “post-rock, The Verve et Radiohead”, comme l’écrit, en avril 2009, Alan McGee dans The Guardian. Cette musique improvisée, enregistrée dans l’obscurité, puis agencée en studio par ces véritables sculpteurs sonores, déplait à ce point au label que ce dernier va jusqu’à traîner la formation et son leader devant les tribunaux pour avoir conçu un disque anticommercial. [!!]
[  ]
Il claque d’ailleurs la porte de sa maison de disques, qu’il… attaque à son tour en justice, toujours en quête d’une liberté artistique absolue. Ce que lui promettent Polydor et la légendaire enseigne de jazz Verve, sur laquelle voit le jour Laughing Stock (1991), fort de six compositions au charme crépusculaire et aux tensions obsédantes, où se croisent les ombres de Miles Davis, La Monte Young ou Tim Buckley, entre inflexions free et accents folk. On ne le sait pas encore, mais ce cinquième chapitre plongé dans un clair-obscur rayonnant sera le chant du cygne de Talk Talk.
[  ]
Influence absolue de bon nombre d’ambassadeurs du post-rock (à commencer par Labradford et Bark Psychosis) et autres représentants d’une faction du trip hop (le premier album d’Archive, entre autres), l’ombre de Talk Talk plane sur la fin du XXe siècle. Hollis, lui, s’en moque, préférant donc peaufiner la suite logique de son épopée sonore. C’est donc pour lever le voile sur cette œuvre monochrome et faire la lumière sur ces années de silence que l’on était partis à Londres dans les frimas de l’hiver 1997-98. Certes, au terme d’une interview réalisée dans un bureau de Polydor aussi dépouillé que les compositions de ce disque funambule, Mark Hollis s’était montré incapable d’évoquer son avenir musical.
[  ]
– Vous aviez disparu de la circulation depuis 1991, et la sortie de l’album de Talk Talk, Laughing Stock…
– « Après un disque, il s’ensuit toujours pour moi une période pendant laquelle j’éprouve le besoin de faire le vide… Personnellement, au terme de l’enregistrement de Laughing Stock, j’étais arrivé à un stade où il fallait que je prenne du recul. De toute façon, je refuse de me sentir obligé de composer dans un cadre précis. Je ne supporte pas l’idée que des compositions doivent obligatoirement former un disque.
[  ]

– Et cette période a-t-elle influencé votre approche musicale pour ce disque ?
– « Oui, énormément. Pour Spirit Of Eden et Laughing Stock, nous avions imaginé des arrangements impliquant un nombre incalculable d’instruments. Cette fois-ci, au contraire, je voulais diminuer leur nombre. Je souhaitais revenir à une certaine simplicité tout en arrivant à suggérer les mêmes impressions, les mêmes émotions. Pour arriver à matérialiser ce qu’on a en tête, il faut savoir parfois prendre son temps… Effectivement, six années, ça peut paraître énorme. Mais pas pour moi. (Sourire) Tu commences à composer parce que tu aimes la musique, un point c’est tout. Et cet amour doit rester la seule raison valable, il ne doit pas y en avoir d’autres. Mais il finit par arriver un moment où tu en as marre de trouver encore et toujours la même solution à un problème mélodique que tu as déjà résolu dans le passé… Tu te lasses à force de retomber toujours sur un même son, une même note, une même approche. C’est ce qui m’est arrivé. Et il a donc fallu que je trouve d’autres issues. » (Sourire)
– L’un des aspects primordiaux semble être votre utilisation du silence, à l’intérieur même de la composition.
– « Tout à fait ! Mais il existait deux autres notions essentielles… La première était que l’album soit entièrement réalisé à l’aide d’instruments acoustiques. Ça peut paraître prétentieux, mais j’aime l’idée d’une musique pouvant exister hors d’un cadre temporel précis. Je souhaiterais que l’époque à laquelle j’enregistre ne soit pas “perceptible”. Et je crois que seule l’acoustique peut offrir une telle possibilité. En plus, elle te permet d’utiliser à merveille la résonance des notes, surtout lorsque tu joues à un niveau sonore assez faible. Je suis toujours impressionné par cette nature si fragile de la musique… Quant à la seconde notion, elle est liée avec les problèmes que j’évoquais tout à l’heure et cette obsession de ne pas les résoudre de la même manière. D’ailleurs, pour cela aussi, l’acoustique s’imposait… Car il était ainsi bien plus difficile de trouver des solutions. »(Sourire)

– Dès lors, est-ce que votre travail sur le son ne prend pas le pas sur la chanson ?
– « C’est une question piège… (Il réfléchit) Aujourd’hui, il est évident que ma façon de composer tient plus compte du son que de la chanson. Ceci dit, je suis convaincu que les compositions doivent tout de même épouser une certaine forme, accepter un cadre. Maintenant, pour moi, le terme même de chanson implique une structure bien trop définie. Je préfère laisser “voyager” mes morceaux et voir par instant s’ouvrir des portes qui permettent de continuer le voyage. Mais il ne faut pas tomber dans le travers inverse et se dire que dans ce cas, tu es libre de faire tout et n’importe quoi… »
– Après avoir enregistré pendant dix ans au sein d’un groupe, est-il facile de réaliser un disque sous son seul nom ?
« En fait, si je sors cet album sous mon nom, ce n’est ni par volonté, ni par caprice… Mais en toute honnêteté, je ne pense pas que ce disque puisse être envisagé comme une œuvre de Talk Talk. Cela aurait été mentir que de l’avoir crédité au groupe. D’autant que l’une des pièces maîtresses en était Tim Friese-Greene. Et le simple fait qu’il ne soit pas impliqué dans ce projet m’interdisait l’utilisation de ce nom… »
– À quel moment, avez-vous su que vous n’alliez pas retravailler avec Tim Friese-Greene : dès que vos compositions ont pris forme ?
« Oui, c’était alors une évidence. Mais déjà avant… À la fin de Laughing Stock, j’avais deviné que l’approche que nous avions adoptée était arrivée à son terme. Nous ne pouvions pas aller plus loin ensemble. Je ne voulais pas que notre soif d’expérimentation se transforme en routine. »
– Le premier morceau porte le même titre qu’un album de Talk Talk, The Colour Of Spring…
« La raison principale en est assez simple : je trouvais que ce titre illustrait parfaitement les paroles que j’avais écrites. Mais j’aime bien croiser les références. Je me suis déjà amusé à le faire… Le dernier single extrait de The Colour Of Spring s’intitulait I Don’t Believe In You et celui qui a suivi, le seul que l’on ait sorti de Spirit Of Eden portait comme titre I Believe In You. » (Sourire)
– Sur votre disque, on trouve ce long morceau, A Life (1895-1915), dont le titre reste assez énigmatique.
« Il évoque une personne qui meurt à l’âge de dix-neuf ans, une année après le début de la première guerre mondiale. Et dans ce cours laps de temps, elle a connu un changement de siècle, toute l’hystérie qui a régné avant la déclaration de cette guerre, la propagande puis la triste réalité… Je ne suis pas du tout un passionné d’Histoire mais j’étais très intéressé par cette période aussi ai-je lu beaucoup d’ouvrages la concernant. »
– Vous vous intéressez à la scène musicale actuelle ?
« Sincèrement, ce n’est pas qu’elle ne m’intéresse pas, mais je n’ai pas le temps ! J’écoute énormément de musique mais surtout du jazz de la fin des années 50 ou du début des années 60, ainsi que de la musique classique des années 20 : ce sont les deux époques que je préfère… Et il me reste encore plein de choses à découvrir. Alors, je consacre tout mon temps libre à combler mes lacunes. Mais je ne cherche pas du tout à éviter la production moderne. »
– D’ailleurs, la production est très proche du jazz…
(Il sourit) « Quand tu te tournes vers le passé, tu t’aperçois qu’il existait une approche de la production complètement différente… Aujourd’hui, en particulier en Angleterre, on a l’impression que le terme “production” est devenu un gros mot. Dans les années 60, sur les disques de jazz en particulier, mais aussi dans le rock, le résultat était souvent l’œuvre d’un boulot en commun. Prends quelqu’un comme Jimmy Miller par exemple : il bossait toujours avec Glyn Johns et les deux étaient complémentaires. L’un était là pour prêter attention aux arrangements alors que l’autre était complètement obnubilé par le son. C’est pourquoi Phil Brown a joué un rôle essentiel dans la conception de mon disque… Ce travail mutuel est pour moi fondamental. Au jazz, j’ai aussi voulu emprunter cette sensation de live, même si tout le monde ne jouait pas en même temps, mais par petits groupes… En fait, nous n’utilisions que deux micros pour enregistrer. »
– Vous avez fait appel à beaucoup de musiciens ?
« Seize personnes jouent sur le disque, des gens avec qui j’avais déjà travaillé, comme Robbie McIntosh, et des personnes qui m’ont été recommandées, comme Iain Dixon… Il fallait que je sois sûr que tout le monde puisse comprendre où je voulais en venir. »
– Vous leur avez-vous laissé une certaine liberté ?
« Liberté ? (Il prend son temps) Oui, en quelque sorte, dans le sens où je laisse à chaque musicien la possibilité d’opter pour plusieurs interprétations possibles. On enregistre souvent plusieurs versions… Plus rapide, plus lente, plus mélancolique. J’ai toujours considéré comme primordial le fait d’utiliser la personnalité d’un musicien, afin qu’il apporte sa propre vision au morceau. Mais il n’y a aucune forme d’improvisation sur le disque. Enfin si, deux : la trompette et l’harmonica sur Watershed… Pour le reste, on s’en est tenu à ce qui était écrit. »
– Votre musique a une dimension très visuelle. Vous seriez attiré par l’exercice de la bande originale de film ?
« J’adorerais ça. J’aime énormément le cinéma, en particulier l’école européenne… Mes deux films favoris sont Les Enfants Du Paradis et Le Voleur De Bicyclette. Dès lors, le problème se poserait pour moi de trouver un long-métrage aussi fort. Sans oublier qu’il faudrait que quelqu’un ait envie de faire appel à mes services… (Sourire) Il y a très longtemps, on m’avait demandé de composer un thème pour un documentaire. J’avais demandé toute latitude et j’avais prévenu que le résultat serait très différent de ce que je pouvais faire alors avec Talk Talk. Comme de bien entendu, on m’avait laissé carte blanche, mais une fois que les gens ont écouté le résultat, ils m’ont demandé si on ne pouvait pas rajouter un peu de batterie, faire quelque chose de plus enjoué… J’ai donc tout foutu à la poubelle ! »
– Il vous arrive d’écouter vos anciens disques…
« Non, jamais ! Dès que le mixage est terminé, je ne réécoute plus rien. Pendant l’enregistrement, tout est encore fluctuant, tu peux faire évoluer tel ou tel détail… Mais au mix, les morceaux prennent leur forme immuable : tu es arrivé à la fin de ton travail et dès lors, il faut savoir passer à autre chose pour essayer d’avancer. »
– Vous pensez qu’il vous faudra encore un septennat avant de finaliser un nouveau disque ?
« C’est impossible à dire ! Il faut savoir que j’avais l’intime conviction de tenir mes derniers enregistrements en Spirit Of Eden, puis en Laughing Stock, alors… (Sourire) Tout ce que je sais, c’est que je vais continuer à composer. Je veux utiliser le piano avec une approche très minimaliste. J’ai envie de jouer sur la résonance des notes, essayer de retrouver une certaine innocence. Mais aujourd’hui, personne ne peut savoir quelle sera la finalité de ces travaux. Même pas moi… »
(http://section-26.fr/mark-hollis-the-sound-of-silence/)


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«Je suis très choqué et attristé d’entendre que Mark Hollis est décédé», a indiqué l’ancien bassiste du groupe, Paul Webb, sur Facebook. «Musicalement c’était un génie, et c’était un honneur et un privilège d’avoir joué avec lui dans le groupe», a-t-il ajouté.
(https://www.lenouvelliste.ch/articles/monde/musique-mark-hollis-chanteur-du-groupe-britannique-talk-talk-est-mort-a-l-age-de-64-ans-822919)



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[minimalisme]
François Roustang, Il suffit d'un geste

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"#Metoo" : réalité ?

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[HN]
Pas d'hyperlien, le livre est coupé du monde. Et c'est aussi son charme.

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[postsexuel][programme]
Frank Deroche [dans Effets secondaires, ed. Le Dilettante, 2002] pratique avec humour l'inversion pour mieux rire de son aversion. Loin des descriptions habituelles des corps qui prennent leur pied, Effets secondaires fait l'éloge du cor au pied. Bergson a écrit que le rire, c'est du mécanique plaqué sur du vivant. Une définition assez proche de celle de la sexualité en somme.
(Olivier Maison, Marianne, 26 août 2002, cité par https://www.ledilettante.com/livre-978-2-84263-060-7.htm)

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Hâter la croyance ?     (+athée)
Se hâter de croire en dieu.
Il faut se hâter de croire en dieu.
Croire en dieu est un peu hâté.
Il est un peu hâté de croire en dieu.
La croyance au dieu des religions est un peu hâtée.




2019 05 21

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Le système génital des oiseaux est différent de celui des mammifères. N'ayant pas de parties génitales externes, aussi bien les femelles que les mâles, il n'est souvent possible de déterminer le sexe des oiseaux que par les caractères sexuels secondaires que sont les couleurs des plumes, la présence de plumes ornementales, le chant, la présence de barbillon, crête, la taille. En général le mâle est plus gros que la femelle, mais pour certaines espèces le dimorphisme sexuel est inversé. Chez certaines mouettes par exemple, la distinction est impossible car aucun trait morphologique ne permet de le faire. [  ]
Le pénis, lorsqu'il existe, est situé ventralement dans la partie la plus postérieure du cloaque (proctodaeum), et n'en sort que lorsqu'il est en érection. Il est absent chez la plupart des espèces ou vestigial (par exemple chez les cigognes ou les hérons), mais il existe par exemple chez les Anseriformes et les Struthionidae. [  ]
Pour s'accoupler, le mâle monte la femelle par l’arrière puis se balance sur le dos de sa partenaire. Les deux oiseaux placent leur queue sur le côté, retournent les plumes situées autour du cloaque puis mettent en contact leurs cloaques, le mâle transférant dans l'orifice génital femelle une goutte de son sperme : les ornithologues appellent ce processus fugitif (ne durant généralement que de une à deux secondesNote 1) le « baiser cloacal », le mâle venant presser les lèvres de la sortie de son cloaque sur celui de la femelle. À l'instar de leurs ancêtres reptiliens, les oiseaux mâles ont, à l'origine, possédé un pénis. Une hypothèse pour expliquer la perte de cet organe est que la sélection sexuelle a favorisé non pas la copulation de force sur une femelle non consentante, permise par un pénis, mais un comportement de coopération, nécessaire à la réussite du baiser cloacal.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Appareil_reproducteur_aviaire)

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[à marine]
Autrement dit, si tu veux, est-ce que, hors de la vie de l'esprit et en bonne darwinienne tu te serais pas insidieusement tournée vers le « baiser cloacal », disons, haha, pour cette bien bonne raison suggérée ci-dessous ( et d'avenir progressiste pour nous tous ? ) :
Une hypothèse pour expliquer la perte de cet organe [le pénis, chez les oiseaux] est que la sélection sexuelle a favorisé non pas la copulation de force sur une femelle non consentante, permise par un pénis, mais un comportement de coopération, nécessaire à la réussite du baiser cloacal. (...) le « baiser cloacal », le mâle venant presser les lèvres de la sortie de son cloaque sur celui de la femelle.
(Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Appareil_reproducteur_aviaire)
; )


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Ballot. Ça tombe à l'eau.
Ça tombe à l'eau. C'est ballot.
Bah l'eau, ça tombe à l'eau. Ballot.


 
2019 05 21

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Clitoris (anatomie) // iceberg

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[TP]
C'est vrai, ce mouvement de caméra mélancolique, il y a mouvement… Il y a un mic-mac avec le temps, voilà, qui est… je sais pas.
(Olivier Cadiot, L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 13')

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[otteur]
Tout est transparent, tout se superpose, tout fait réseau, tu es horriblement contemporain de toi. Tu n'as plus de sujet. Comprends ça littéralement et dans tous les sens. Si j'étais optimiste, je te dirais que c'est le début de la sagesse.
((Olivier Cadiot, Providence, lu, cité, L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 13'45))


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[féminisme][politique]
Margaret W. Rossiter, historienne des sciences, étudie l'effet Matthieu, théorie développée par le sociologue américain Robert King Merton. Dans les années 1960, celui-ci avait remarqué que certains personnages sont reconnus au détriment de leurs collaborateurs, qui sont souvent à l’origine de cette renommée.
En 1993, Margaret W. Rossiter observe que ce phénomène est décuplé lorsqu'il s'agit de femmes scientifiques. Elle nomme cette théorie l'effet Matilda en référence à la militante féministe américaine du XIXe siècle Matilda Joslyn Gage. Celle-ci avait remarqué que des hommes s'attribuaient les pensées intellectuelles des femmes. Les contributions des femmes sont souvent réduites à des remerciements et bas de pages.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Matilda)


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[postféminisme]
Isabelle Mère (il y a 3 jours)
Et sinon : 'on la connait votre technique, vous parlez des féministes pour ne pas parler des inégalités hommes/femmes. Vous décalez le sujet. Titiou Lecoq
Otto Karl (il y a 3 jours)
Et si la nouvelle technique féministe consistait à ne plus se revendiquer d'emblée de ce nouvel "-isme" avant de s'étonner que ça ferme un peu le dialogue au lieu de l'ouvrir, et de reprocher ce tropisme à son interlocuteur ? (De même peut-être qu'on imagine mal la possibilité d'un dialogue constructif d'un gus qui, surgissant en terrain disons "ennemi", se revendiquerait d'emblée communiste, ou islamiste, ou etc., avec toutes les connotations historiques que ces -ismes trainent, comme en traîne aussi déjà le féminisme, de par certaines de ses mauvaises représentant(e)s, etc. Toujours pareil ; )

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[àmouréinventer]
Isabelle Mère : Il faut reinventer l'amour. Et le couple. Et la famille.;)
Otto Karl : Euh, réinventer l'amour engloberait tout ça. Je renvoie au déjà vieil otto karl...
Otto Karl : La clé de la réinvention de l'amour étant probablement le postsexuel. Otto Karl a tout bon. Mais bon... Ignoré de son temps, de par les moyens d'expression d'avant-garde qu'il emploie ou même développe.
Isabelle Mère : Le postsexuel est effectivement une très bonne ressource a cet effet. Mais pas la seule.
Otto Karl : La clé, déjà ! Si tu mesurais (comme je le fais) tout ce que ça engage, entraîne avec soi...


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Pourquoi le jazz?
Parce que Peterson pulvérise le clavier avec la plus allègre décontraction et avec un entrain jubilatoire et contagieux.
[  ]
Pourquoi le jazz?
Parce que le swing fait battre la chamade au cœur de l’univers.
Mais encore, pourquoi le jazz ?
Parce qu’en plein cœur du mot, comme si on faisait le tour de toutes les questions et comme si on cherchait à traverser les dictionnaires, on va de « A » à « Z ».
(Romain Villet, My heart belongs to Oscar, chap. Pourquoi le jazz)

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[HN]
Mais pour toi, le jazz ?
C’est une musique qui se joue sans se lire. Les partitions en braille requièrent au moins l’une des deux mains dont se sert le pianiste.
(Romain Villet, My heart belongs to Oscar, chap. Pourquoi le jazz)

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Un livre, finalement, propose un réglage. Un livre dit à un lecteur : voilà, bah moi je vois ça comme ça. Alors, est-ce qu'éventuellement ça te va aussi ? C'est une proposition de réglage. Et qui, plusieurs années après, bien plus longtemps, donnera peut-être idéalement une image historique d'un réglage, d'un moment, de quelqu'un qui à un moment X, a trouvé une manière d'organiser la fiction et la réalité, voilà, c'est une proposition et qui en dira long, pas sur lui mais sur le moment pile où on est.
(Olivier Cadiot, L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 18'50)
+
infra : léger tremblement du paysage : tout est question de réglage

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[HN][âge]
Ça nous moderniserait, on devrait acheter —
Acheter, acheter, je n'en peux plus, coupe l'autre. Je n'en peux plus de cette course au contemporain, arrêtez, ça m'épuise. Tout vieillit trop vite à force. Regardez-moi cette caisse en bois de Rauschenberg, on dirait que ça a mille ans, je n'en peux plus de toutes ces vieilleries. Et puis, si on construit un musée, c'est pas pour avoir des oeuvres d'art chez soi.
C'est très petit-bourgeois, non ?
(Olivier Cadiot, Providence, merci à L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 20'45)

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[minimalisme][goût]
[  ] Et puis si on construit un musée, c'est pas pour avoir des oeuvres d'art chez soi.
    C'est très petit-bourgeois, non ?
    Les gens qui accrochent leurs achats au mur.
    C'est dégoûtant.
    Décrochez-moi ça.
(Olivier Cadiot, Providence, merci à L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 21')

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[HN][otteur]
Mais c'est intéressant de voir à quel point justement cet assemblage de lieux communs de l'époque, ça finit toujours par faire… par faire, voilà, de la fiction, du roman, de l'écriture !
(Kathleen Evin, Olivier Cadiot, L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 22')


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(AF)

(Olivier Cadiot, L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 23'15)

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(AF)[méta]!!


(Olivier Cadiot, L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 26')


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[méta][TP]
Pour ne rien perdre, il faut tout écrire.
(Olivier Cadiot, Providence, cité par L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 29'50)

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[TP][LT][âge]
Si tu veux revivre une époque, oublie que tu sais ce qui s'est passé après elle.

(Olivier Cadiot, Providence, cité par L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 30'30)

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… Torture test…
(Olivier Cadiot, Providence, cité par L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 32'30)

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(AF)
[taisage]
…Ces personnages qui parlent trop…
(Olivier Cadiot, Providence, cité par L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 32'40)


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[otteur]
Non seulement, oui, je mets en musique, mais je manipule leur voix.
(Rodolphe Burger, Providence, cité par L'humeur vagabonde - 21 janvier 2015 - Olivier Cadiot, 42'20)



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[programme]
Si vous pensez que votre mère fait tout pour que vous lui produisiez des petits-enfants, vous n’appartenez pas à la seule espèce à en “profiter”, il en est de même pour les mâles bonobos.  Selon une étude publiée cette semaine (lien plus bas), des chercheurs ont observés des mères de bonobos adopter une variété de comportements qui semblent donner à leurs fils un avantage lorsqu’il s’agit d’avoir des enfants. Aussi autoritaire qu’il puisse paraître, ce comportement s’avère efficace pour les chercheurs, car il multiplie par 3 les chances de paternité de leurs fils.
[   ]
En plus de traîner leurs fils jusqu’aux femelles en ovulation, les mères bonobos ont aidé leurs fils à devenir pères en empêchant physiquement leurs rivaux de s’accoupler et en protégeant les tentatives romantiques de leurs fils de la concurrence masculine.
[  ]
À l’avenir, les chercheurs veulent explorer les avantages de ces comportements pour les mères bonobos.
Selon Surbeck [Martin Surbeck, primatologue à l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire à Leipzig] :
« Nous pensons que c’est une façon pour les femelles d’aider à transmettre leurs gènes sans avoir elles-mêmes plus de descendants. C’est semblable à ce que nous voyons chez les femmes humaines, où bien au-delà de l’âge où elles peuvent avoir des enfants, elles peuvent avoir un impact sur leurs petits-enfants. »
L’étude publiée dans Current Biology : Males with a mother living in their group have higher paternity success in bonobos but not chimpanzees et présentée sur le site de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire : Bonobo mothers help their sons to have more offspring.
(https://www.gurumed.org/2019/05/21/les-mres-bonobo-feront-tout-pour-que-leurs-fils-leur-produisent-une-descendance/?fbclid=IwAR0h8ZvM8U_4jrmakOzamTEFBjYM_RdJBb8-WJy_tzCdeqBa1S6_-fXXUwc)



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(AF)
[HN][otteur]
… Godard… n'est plus nécessaire de filmer, c'est le montage
(Avis critique - 04/05/2019  - Censure au cinéma par A. Esquerre et Cinéma numérique par J-L Comolli, 32')


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(AF)
[HN]
… portable…
(Avis critique - 04/05/2019  - Censure au cinéma par A. Esquerre et Cinéma numérique par J-L Comolli, 36')


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(AF)
[otto]

(Jean-Luc Godard sur France Culture écoutez l'entretien intég, 12'45 + 15'30 + )


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["otto"]
"otto" + "plutôt" + "auto(ur)" + "otto"x2
(Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 14' + 14'15 + 51'30 + 58'10)


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[karl][multimédia]
Et les mots qui me manquent, maintenant beaucoup avec l'âge, en fait ils sont pas loin, ils sont toujours là quand il faut. Mais des fois, six après [  ], et c'est normal qu'ils manquent, puisque je fais du cinéma.
(Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 16'30)


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[otteur][HN]
[  ] Il [Jean-Luc Godard] pense le monde à travers les images, les sons qu'il récolte et les archives. En s'appuyant sur des citations et des artistes qui lui sont chers, il ne cesse de renouveler sa pensée. Son travail, selon lui, est plus proche de l'archéologie que de l'archive :       « L’archéologue, c’est plus noble. L’archiviste, il classe, alors que l’archéologue, il sculpte l’histoire. Chez les sculpteurs non plus, il n’y a pas de scénario. »
Dans une dynamique qui lui est propre, jouant avec les associations d'idées, il fait des allers-retours entre passé et présent pour toujours mieux réfléchir et décrypter l’actualité, sensible à l’état de la France et à l’avenir de l’Europe. Car Jean-Luc Godard n’est pas que cinéaste : il se fait tour à tour essayiste, historien de l’art, linguiste et citoyen, et entretient un rapport complexe avec la figure de l'auteur :
« À l’époque, l’auteur était le scénariste, c’est-à-dire le fabriquant de texte. A Bout de souffle, je n’en suis pas l’auteur pour la loi. C’est Truffaut parce que j’avais repris un ancien scénario. A un moment, je lui ai demandé de me le redonner, et il ne pouvait pas : c’est inaliénable en France. Pour Le Livre d’image, il y a beaucoup d’auteurs qui sont réunis par un ami. »
Cohérent, il a fait faux bond au tapis rouge de Cannes l’an passé, cinquante ans après 1968, où Godard, Truffaut et les autres avaient fait annuler le festival. «Les films appartiennent à ceux qui les font, on n'a pas le droit de les projeter contre la volonté de leurs auteurs. », clamait en ce temps le réalisateur de La Chinoise, empêchant les projections. Mais, depuis, les rôles se sont inversés. Il y a dix ans, à Cannes, Jean-Luc Godard s’était prononcé contre la propriété intellectuelle et contre les privilèges des ayant-droits.
(https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/jean-luc-godard-je-suis-un-archeologue-du-cinema)


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… autre association son et images…
(Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 20')


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Elias Cannetti [  ] : Nous ne sommes jamais suffisamment tristes pour que le monde soir meilleur.
(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 24')


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[otto karl]

(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 27')


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(AF)!
[otteur]

… Le cinéma a toujours été fait pour penser. Pour moi.


(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 27'50+31'45)


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[fragmentage]
Les trois quarts des cinéastes aujourd'hui ils font 12 films ensemble. Mais comme ils les ramènent à un seul, le résultat est nul.
(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 37'10)

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[taisage][s'injustifier][otto]!
Mais les journalistes, vous voulez toujours… j'ai fait un film, même, là-dessus… vous voulez toujours avoir le dernier mot. On dit quelque chose, pof, vous dites « ah bon, ça veut dire que", moi je dis « non, pas du tout ! Pas du tout ! »
– Vous voulez plus que je parle ?
– Ça serait l'idéal, mais que l'émission existe quand même.
– Comment on va faire, pour la faire exister ?
– Bah, il faut mêler radio et cinéma ! Et ça, c'est… Enfin, disons le vrai cinéma, la vraie radio, et c'est…
(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 37'10)
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Deleuze : pas d'objection (cf. Début de Pourparlers ou Dialogues ?)

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[otto][HN][multimédia]
– Je sais pas si c'est l'image qui commente le texte… Ce que je pense souvent ou ce que je fais souvent mais que les gens croient pas, ne sentent pas, parce que eux ne pensent qu'il n'y a que le texte qui peut commenter l'image.
[  ]
– Alors comment l'image vient éclairer le texte ? Puisque c'est pas le texte qui vient éclairer l'image.
– On sait pas ! Ça peut être l'un ou l'autre, ou les deux, ou un peu les deux ! Si vous me posez cette question, c'est parce que vous partez du texte, [  ] vous n'êtes plus dans l'association.
(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 56'30+57'40)

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[âge]
D'abord on souffle ses bougies, puis on souffre ses bougies.
D'abord on souffle ses bougies, puis on les souffre, puis on les sucre.
Ses bougies, on le souffle puis on les souffre.
Ses bougies, on les souffle, puis les souffre, puis on ne les souffre plus.
Ses bougies, on les souffle, puis on ne souffre plus, puis on les souffre.

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[formule][ab][amphibo-logique]
[  ] une sorte de rapprochement sur un mode à la fois précis, mais – comme j'apprécie d'ailleurs aussi – un peu flou [  ]
(Jérôme Mauche, Fondation d'entreprise Ricard - Philippe Artières, Christophe Hanna, «Ceci n’est pas un dispositif», 1'45)
+
[ARG]
ARG, entretiens complices : kafka, écriture précies, univers flou et mouvant


#<
précisément flou

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[physio-logique]
[Ils] souffrent de ce qu'on appelle un biais de narration : ils créent des relations de causes – les efforts et le talent – à effet – le succès – dans un récit personnel, et finissent par y croire eux-mêmes. La méritocratie est pourtant un mythe [  ]
(DirtyBiology - Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY, 10'10'')
+
(DirtyBiology - Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY, 9')







 2019 05 22


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[postsexuel][masturbaction]
Une étude de l'Ifop pour la plateforme de santé Charles.co, publiée ce mercredi, révèle que les Français n'ont jamais été aussi nombreux à souffrir de problèmes d'érection. [  ] un chiffre en hausse continue ces 15 dernières années. En 2005, ils n'étaient "que" 44% à en avoir déjà rencontré, contre 61% aujourd'hui. Et pour bon nombre de ces hommes, il ne s'agit pas d'un souvenir lointain ou d'une vague expérience de jeunesse, dans la mesure où ils sont plus d'un sur trois (38%) à admettre avoir connu une forme de troubles du désir ou de l'érection au cours des 12 derniers mois.
Parmi les variables lourdes qui influent sur ce type de troubles, on trouve l'âge, le stress ainsi que le lieu de résidence. Les hommes habitants en agglomération parisienne (46%) y étant nettement plus sujets que les ruraux (36%).
Pour la toute première fois, cette étude montre aussi que la dépendance aux écrans peut avoir un impact sur la libido masculine. Chez les moins de 35 ans, le nombre d'individus victimes de troubles du désir est nettement supérieure à la moyenne chez les hommes visionnant quotidiennement "des vidéos pornographiques, les réseaux sociaux, les applis d'information ou les films et séries tels qu'en offrent des services comme Netflix".
"Étant happés par le contenu hautement addictif figurant sur leurs écrans, les jeunes auraient moins d'intérêt physique pour leur partenaire au point de relayer le sexe au second plan", explique François Kraus, directeur du pôle "Genre, sexualités et santé sexuelle" à l'Ifop.
Un sujet encore tabou
Or, même en 2019, ces troubles génèrent des complexes chez les hommes, qui ont "une vision très phallocentrée du plaisir sexuel". D'après l'étude, les hommes concernés ne sont pas toujours disposés à parler de ces troubles, que ce soit à leur partenaire ou à un professionnel de santé.   Près de deux tiers d'entre eux (63%) ont déjà eu des complexes sur leur capacité à avoir une érection, et 62% sur le fait de garder leur sexe en érection pendant tout un rapport. Par conséquent, le nombre d'hommes n'ayant jamais consulté de médecin à ce sujet s'élève à 72%, et seul un quart des hommes concernés en ont déjà parlé à quelqu'un.
Un homme sur trois (33%) reconnaît avoir déjà donné à son conjoint une fausse excuse pour masquer un problème sexuel, la fatigue physique étant de loin l'argument le plus avancé. Par ailleurs, les chiffres montrent que les hommes ayant des troubles de l'érection sont deux fois plus nombreux à être complexés par la taille de leur sexe.
"Une conception pénétrative du plaisir sexuel"
Cette étude révèle que "la gent masculine a encore "une conception très pénétrative du plaisir sexuel masculin". 56% des hommes, et 64% des hommes de moins de 30 ans, estiment qu'un rapport sexuel doit impliquer une pénétration pour être pleinement satisfaisant".
[  ]
Étude IFOP pour Charles.co réalisée en ligne du 19 au 24 avril 2019 auprès d'un échantillon de 1957 personnes, de la population masculine française âgée de 18 ans et plus, résident en France métropolitaine.
(Jeanne Bulant, BFMTV, https://www.bfmtv.com/sante/les-francais-plus-nombreux-que-jamais-a-souffrir-de-troubles-de-l-erection-1696295.html#xtor=AL-68)


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[29 mars][âge][rappel]?
Chaque 29 mars sera désormais vécu sous l’autel du « Piano Day », célébration originale imaginée par le compositeur allemand Nils Frahm. Et pour la première, quoi de mieux qu’un nouvel album gratuit ?
Ce n’est même pas une date-anniversaire, ni celle d’un symbole particulier. Pourtant, désormais, chaque 29 mars se colorera de touches blanches et noires, à l’occasion de l’original « Piano Day » imaginé par Nils Frahm.  Cette fête annuelle du piano, soutenue par Erased Tapes, s’accompagne pour cette première d’une surprise de taille, signée du principal intéressé : un nouvel album, cadeau, gratuit, comme ça.
(http://gwendalperrin.net/blog/2015/03/29/free-download-nils-frahm-solo/)


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[TP][fragmentage]
… un petit ensemble, qui fait partie d'un plus grand ensemble…
(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 59')


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[otto]

(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 1:00)


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[otto][TP]
Ou peut-être [  ], je me disais Tiens on pourrait faire un film, mais c'est une idée, on pourrait faire un film [  ] avec tous les trucages numériques, je peux recolorier à ma façon un film que j'ai fait. [  ] En refaire une sorte de BD, bande-dessinée coloriée, ouais.
(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 1:02')

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[taisage][s'injustifier][multimédia]
Je sais pas. Je veux pas chercher à répondre. Certes, probablement je me pose la question, mais non pas sous une forme très littéraire et très grammaticale, [  ] donc je nie pas que je comprends ce que vous dites, parce que votre langue je la parle aussi, notre langue je la parle aussi, je comprends, mais j'en ai aussi un peu une autr… Je vois que j'en ai une autre. Comme Chardin qui disait « La peinture est comme une île dont on s'approche et qu'on n'atteindra jamais ». Donc tout ça, c'est du rêve ! Moi je rêve beaucoup.
(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 1:02'30)
 

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[pionnier]
Karl – T'inquiète, le type qui arrête pas de t'envoyer des mails, je crois voir qui sait, je m'en charge !
(Quant à l'autre réac qui défend une langue vieillissante plutôt que vivante, quand bien même il sait plus l'orthographier, qui s'en charge ? Haha...)
Romain – Réaction est l’anagramme de création, c’est pour moi un argument suffisant. Alors qu’avant-gardiste est l’anagramme de rien.
Karl – Précisément. L'anagramme de rien qui n'existe encore ! Quelle ouverture, quelle fraîcheur. C'est inouï, littéralement. Alors que création/réaction, ronflonflon. Non, la preuve par l'ananagramme, c'est la création même ! Et non le même (ou le mème) de la création.  


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[timemachine][tuto]
Comment forcer la sauvegarde TimeMachine ?
[  ] Connectez votre disque dur externe dédié à Time Machine. Une fois celui-ci monté sur votre bureau, cliquez [clique droit] [  ] sur l’icône de Time Machine.  Choisissez Sauvegarder maintenant. Patientez le temps nécessaire. Vous pouvez voir l’état d’avancement de la mise à jour de la sauvegarde en cliquant à nouveau sur l’icône de Time Machine, dans la barre de menus.
(http://www.debutersurmac.fr/articles/comment-forcer-la-sauvegarde-time-machine-22-136-0.html)

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[HN]
Prise en compte de nouveaux paramètres, de nouvelles dimensions de l'écriture : sons, images, mouvements, couleurs, polices, rythmes, plastiques, etc., en un mot, graphique ou mieux : cinématographiques/vidéographiques. Et à l'intérieur : inflexion de voix, d'attitude, etc.


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[taisage]
Le cinéaste est entouré d'une aura de mystère car ses apparitions en public et ses interviews sont extrêmement rares.
[  ]
Le réalisateur suscite le mystère pour les vingt années d'écart entre Les Moissons du ciel et La Ligne rouge. Jamais dans l'histoire du cinéma, un cinéaste n'aura autant attendu entre deux productions. Néanmoins, on sait qu'il écrivit plusieurs scripts et qu'il travaillait sur le projet Q, film explorant l'origine du monde qui deviendra The Tree of Life.
[  ]
La vie privée de Malick est très mystérieuse : peu d'éléments ont filtré dans les médias et de nombreuses zones d'ombre persistent, notamment sur la période de vingt ans qui sépare Les Moissons du ciel de La Ligne rouge. [  ]
Malick souhaite rester dans l'ombre de la presse et du public : ses contrats stipulent qu'il ne sera pris aucune photographie de lui et qu'il n'a aucune obligation d'assurer la promotion de ses films. Les clichés publics du cinéaste sont très rares et datent du tournage de La Balade sauvage et de La Ligne rouge. Le cinéaste a le culte du secret comme le cinéaste Stanley Kubrick ou l'écrivain J.D. Salinger. Néanmoins, plusieurs photos du cinéaste ont été prises par des paparazzis en 2011, lors du tournage de Knight of Cups.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Terrence_Malick)


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[otteur]
Maintenant, plus du tout, je me dis : je ferai plus de film comme ça, mais je continuerai à en faire !
(Jean-Luc Godard, Art et création - 05/04/2019 - Jean-Luc Godard, entretien intégral avec Olivia Gesberg, 1:04'40)


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[M][goût][esth:éthique][amélie poulain]
– Vous dites à vos élèves qu'il ne faut pas avoir peur de ne pas aimer un immense compositeur.
On a le droit de dire qu'on aime pas Mozart, vraiment ?
– Je crois que c'est important de se définir avec ce qu'on aime pas, également ce qu'on aime. Souvent des musiciens ils aiment tout. Et dans ce cas-là, j'ai pas confiance en eux. On ne peut pas tout aimer.
(Chilly Gonzales - C à vous, Chilly Gonzales livre une masterclass en direct ! - C à Vous - 04/09/2018, 2'50)

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Effectivement, parfois il y a des choses qu'on ne veut pas dire, mais notre entourage finit tout de même par le savoir parce que notre langage la plupart du temps est non verbal et ceux qui ont de l'intuition parviennent à le deviner. [  ] J'ai deux antennes, qui me permettent de tout capter. [  ] je parle de non langage non verbal, le fait de penser à certaines choses et certaines choses se voient, vraiment. [  ] Et [  ] vous avez la capacité au fond de vous-mêmes de transmettre des messages sans avoir besoin du langage.
(Viktor Vincent - Actuality - Viktor Vincent le mentaliste : « Je pense donc je sais » #AcTualiTy, 0'30 + 3')
+
Mais c'est exactement ce que je veux dire, mes amis, nous ne pouvons pas ne pas communiquer. 90% de ce que nous disons ne passe pas par les mots mais passe par le corps.
(Signé Taloche - Viktor Vincent (mentaliste), 3')


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[physio-logique]
En d'autres mots, pensez-vous être maître de vos actes et de vos actions, et de vos idées ? Pensez-vous être maître de vos actes et de vos idées ? Réellement ? Sincèrement ? Non ? [  ] Et pour vous montrer à quel point nous sommes tous perméables à ces forces, combien nous sommes tous influençables, j'aimerais [[vous]] inviter [  ] à une expérience, une expérience sur le libre-arbitre.
(Signé Taloche - Viktor Vincent (mentaliste), 5'40)


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[à catherine G.]
Haha, Tom Waits ! Je connais très bien, et c'est du grand.
Certaines de ses chansons sont parmi mes préférées (de toute ma vie), car certaines bouleversantes, comme All the world is green. Ma période préférée : au tournant des années 2000, à partir de ce que je considère comme son chef d'oeuvre : Mule, sorti en 1999 et encensé.
+
Mais je t'y renvoie pas directement car, en gros, disons j'ai le goût pour une certaine sobriété, un relatif minimalisme (« less is more » !), et toi, bah... l'âme russe chevillée au corps ? ; ) Donc je crois que mes préférées te laisseraient un peu tiède.
Et pourtant, All the world is green... une merveille... à fondre sur place...
+
Oui, tu m'étonnes, Mule Variations est plus rock, sale, déjanté, expérimental. Moi ça reste mon préféré sur l'ensemble, en tant qu'album. En revanche, plein d'autres titres que je grappille dans sa discographie. Mais, selon moi (et pas que moi, je crois), Mule Variations est le plus abouti en tant qu'album. Chocolate Jesus, un sommet (et minimaliste ! ; ).


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[minimalisme]
"Chocolate Jesus", Tom Waits, in "Mule Variations" (1999)
+
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[  ] Il [Tom Waits] nous dit qu'au Japon il est 'big' et Les Claypool ne peut qu'acquiescer à grand coup de basse cauchemardesque, il nous raconte l'histoire de "Georgia Lee": pauv' bonne femme apparemment vu l'atrocité du morceau, nous joue du blues comme Nick Cave joue du gospel ; "Get Behind The Mule" est prenante tant par son atmosphère que par le jeu vicieusement déstructuré de Marc Ribot à la guitare, ambiance que l'on retrouve dans un morceau comme "Chocolate Jesus". "What's He Building" et son spoken word est magique, et nous rappelle que Tom Waits et William Burroughs ont collaboré sur "Black Rider"... [  ]
(Lolive, http://www.xsilence.net/disque-2202.htm)


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[téléchargement]
https://fr.wikipedia.org/wiki/Road_movie

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[à catherine G.]
Haha...
Et moi non plus je suis pas très jazz. Du tout, même. À la base. À part certains morceaux, voire certains artistes parfois (mais moins pour des raisons personnelles ; ), mais c'est très rare. Très rare que j'aime autant que tant d'autres musiques.
Là, bon, le lien tu l'as, puisque tu l'écoutes :
https://www.francemusique.fr/emissions/jazz-club/jeremy-hababou-au-sunside-64849
Dans ce live, il reprend Moussorgski, tout ça, si je me souviens bien. Puis termine par... Ci-joint..




2019 05 23

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[téléchargement]
Cassius Lambert
https://anyjazz.com/cassius-lambert-symmetri-2018/


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[postmoderne]=[PM]
[  ] Cassius Lambert [  ] un nouvel extraterrestre bien là pour faire péter les frontières, secouer les chapelles et gommer les règles stylistiques.
Comme souvent chez les musiciens de moins de 30 ans, ce Scandinave chevelu a grandi sans œillère et son album le confirme un peu plus au fil des minutes. Le jazz bien sûr, mais aussi le funk, le rock progressif, la world, l’électro, le hip-hop et la musique minimaliste viennent larder ses compositions interprétées avec une dizaine de musiciens. On sent parfois les influences de Nik Bärtsch et Tigran Hamasyan mais le bassiste pose déjà ses balises bien à lui. Des repères pluriels tantôt climatiques, parfois nettement plus percussifs. Cassius Lambert a surtout une vision collective de sa musique et le partage est au cœur de son discours. Une vraie révélation.
(Marc Zisman, 23/09/2018, https://www.qobuz.com/fr-fr/info/Actualite/Video-du-jour/Mais-qui-est-ce-Cassius-Lambert181097)


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[postmoderne][PM]
Les frontières floues du trip hop furent d’abord tracées par Massive Attack puis Portishead et enfin Archive. Une médaille de bronze qui n’a jamais empêché les Londoniens de Clapham d’égaler leurs prédécesseurs mais surtout de s’en démarquer. Avec un son moins oppressant, Archive milite dès son premier album pour une musique plus climatique et plus ouverte à d’autres genres. Épaulés par la voix sensuelle et suave de l’Iranienne Roya Arab et le flow rappé de Rosko John, Darius Keeler et Danny Griffiths tissent la toile d’une soul onirique sous Lexomil, adossée contre des beats hip-hop, cotonneux comme il faut. Avec Karl Hyde d’Underworld à la guitare sur quatre titres et Kevin Shields de My Bloody Valentine dans le rôle du parrain de l’ombre caché derrière sa table de mixage, l’instrumentarium apporte une puissante humanité à l’atmosphère de ce spleen musical (la guitare de Headscape). Et lorsque le rapping monte au créneau (So Few Words, Darkroom) et que la torpeur s’éclipse, Archive ne perd pas son âme, bien au contraire.
(Marc Zisman - Qobuz, https://www.qobuz.com/fr-fr/album/londinium-archive/0073145242852#moreInfo)


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[!°]
Si ça se trouve, vous n’êtes que des béotiens. « Béotien », c’est le mot savant qu’on emploie pour parler des ignares devant eux sans qu’ils se reconnaissent.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[défausophie][philosavis]
entre ceux qui se drapent dans leur fatuité pour répéter qu’ils n’ont de leçons à recevoir de personne et ceux qui répètent à l’envi qu’ils ont horreur des donneurs de leçons on finit par se demander si la passion de l’ignorance n’est pas la chose du monde la mieux partagée.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[HN][pédagogie]
Je veux tendre ma main [  ] non pas pour faire la manche mais parce que j’ai sincèrement à cœur d’embarquer jusqu’aux plus réticents d’entre vous.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)
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[multimédia][HN]
Pardon mais c’est vraiment beau ce que je vous dis là. Enfin, vous connaissez le proverbe, un bout de son vaut mieux qu’un long discours. Je vais vous montrer.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[blague]
Tiens, tant qu’on y est, vous savez ce que c’est qu’un gentleman ? C’est quelqu’un qui sait jouer de l’accordéon et qui s’en abstient.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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Point de relevé, cette fois. Unique, éphémère, la version s’invente à mesure qu’elle se perd.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[taisage]
Vous vous dites que, de tous les gens qui n’ont pas grand-chose à dire, les plus agréables sont encore ceux qui se taisent ou, à la limite, ceux qui jouent de la musique ?
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[àmouréinventer]
La vie de trio, c’est comme la vie de couple sauf qu’on y a deux fois plus d’ennemis. Au début, c’est le paradis, des promesses, des projets d’avenir, des nuits blanches... Et puis vient un moment où on se dit que les autres, c’est l’enfer. Sauf qu’improviser de la musique à trois c’est l’une des plus grandes voluptés qui soient, donc, sans mes petites mains, je prendrais moins mon pied.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)
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[minimalisme]
J’en rajoute ? Il en manque ? Peut-être.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[symplicité]
Avec un franc-parler qui l’honore, il a l’honnêteté de nous dire que le jazz ne s’apprend pas ou, du moins, pas dans les livres silencieux, pas dans des amphis studieux et des cours bavards. Le swing ne s’explique pas, il s’imite et s’incorpore. C’est affaire d’imprégnation, d’incubation.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)


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[à Romain][symplicité]
Au fait, voilà surtout pourquoi je t'ai renvoyé vers Billeter. Tu le résumes à ta façon (ou la façon du prof) à propos du swing, Billeter, lui, le développe à celle de Tchouang-Tseu et à propos de quoi que ce soit ; mais prenons toi, ta version, ce sera plus bref (eh oui, tu vois ? quand tu veux) :
« Le swing ne s’explique pas, il s’imite et s’incorpore ».
Voilà, ça croise quelque peu ce qu'ottokarl conceptualise depuis 10 ans sous le nom ou néologisme (paradoxalement compliqué, car avec un « y ») de « symplicité », d'où sa passion alors immédiate pour ce livre de Billeter soudain renfort complice. Et ton livre qu'il lit en ce moment même, décidément très bon aussi, brillant cabotin, va, mais brillant comme tout !
+
Ou encore, plus loin dans le texte, et encore plus près de l'idée :
« Admettez que c’est troublant, un homme qui ne fait jamais de fausses notes. Cette évidence du geste est autrement plus solide, autrement moins précaire que tous les cogitos. Les mains d’O. P. sont pleines de convictions qui confondent l’esprit et la matière, qui les unifient, d’évidences qui marchent, qui volent, qui swinguent. Quand je prends conscience de tout ça, c’est comme une nouvelle donne dans ma vie [  ] »



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[formule][amphibo-logique]
[  ] c’est une formule originale et bizarre, celle du type qui contrairement à moi n’a pas su choisir.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)
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[HN][otteur]
Ça crée des liens. Rien ne se perd, tout se transmet.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[évidence]
À tort ou à raison, c’est [You Look Good to Me] un morceau que chacun croit connaître ou, mieux, reconnaître. C’est un premier mystère. Il porte en lui cette sim- plicité radicale qui le fait passer pour une évidence familière. Il tombe dans l’oreille comme s’il ren- trait à la maison, à l’aise, avec l’air de regagner la place où on le sent chez lui.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[otteur][HN][otto][otto karl]
Oscar a peu composé. Il y a bien, entre autres, Hymn to Freedom ou Canadian Suite mais aucun de ses thèmes n’a charmé le monde au point de devenir un standard. Moins compositeur qu’improvisateur, il est plutôt de ces squatteurs soigneux, de ces joyeux coucous qui sont tout à leur aise dans le nid des autres. C’est le cas quand il improvise sur You Look Good to Me composé par Clement Wells, un presque inconnu dont l’œuvre complète semble se réduire à ces seize mesures. C’est un second mystère qui porte à croire que You Look Good to Me est moins sa création ou son invention que sa découverte, un peu comme si l’unique coup de génie de toute sa vie avait consisté à exhumer et signer de son nom un trésor universel qui, depuis toujours et pour toujours, ne demandait qu’à s’offrir.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)


#
[symplcité]
Admettez que c’est troublant, un homme qui ne fait jamais de fausses notes. Cette évidence du geste est autrement plus solide, autrement moins précaire que tous les cogitos. Les mains d’O. P. sont pleines de convictions qui confondent l’esprit et la matière, qui les unifient, d’évidences qui marchent, qui volent, qui swinguent. Quand je prends conscience de tout ça, c’est comme une nouvelle donne dans ma vie
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[otto][brachy-logique]
Allez, ça suffit, on en reste là, vous, vous écoutez, moi, j’écourte. Allons-y pour le portrait chiffré.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[philosophie[défausophie][élégance]
Je ne me lasse pas de répéter à mes petits camarades de grande école que ce qui manque à nos vies, c’est le swing. Le quoi ? Le swing : cet art de sauter de syncope en syncope, cette très élégante manière de rebondir souplement sur le contretemps. Le swing, c’est prendre en souriant et au sérieux le présent qui se présente, c’est l’épouser par amour. Je glose à perdre haleine sur la dimension existentielle de ces définitions. Rebondir souplement sur le contretemps, quand on y pense, c’est bien la clé d’une forme de stoïcisme souriant, c’est être à la fois philosophe et danseur, c’est enchanter chaque choc qu’on encaisse, c’est métamorphoser des cahotements et des accidents de parcours en autant de tremplins pour s’élever et planer... Peu leur importe ! Quand je leur révèle que « swing » est l’anagramme de « wings » et que c’est peut-être un peu pour ça que ça me donne des ailes, ça les laisse tellement de marbre que j’en viens à me demander s’ils n’ont pas un cœur de pierre. Ça expliquerait qu’ils m’aient l’air si lourds.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[HN][multimédia][pop'philosophie]
Certes les boxeurs connaissaient le swing bien avant les jazzmen mais justement, son jazz, c’est la boxe qui sort du ring pour aller chanter, c’est la politique continuée par d’autres moyens, qui ne cogne plus mais qui charme.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)


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[taisage][musique]’s'injustifier]
La musique a le double avantage d’être invisible et muette, c’est parce qu’elle existe loin des images et des mots qu’elle nous repose si bien des clinquants m’as-tu-vu et des grandes gueules creuses, pourquoi donc vouloir à tout prix lui donner une couleur et lui prêter des discours ?
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)
+
infra hier/avant-hier godard : vous les journalistes…


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[pédagogie][karl]
C’est le point commun entre la musique et la pédagogie : dans les deux cas, on n’arrive à rien sans répétitions.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[autophilosophe][évidence]
Ils rêvent de soutenir des thèses. Si elles ont besoin d’être soutenues, c’est bien qu’elles ne tiennent pas debout.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

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[karl][TP][éco-logique]
[  ] nous sommes tous faits pour improviser. Mais certains s’en montrent beaucoup plus capables que d’autres.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)

#
[karl][TP]
Pourquoi changerait-il, lui qui croit en ce qu’il joue avec une inusable sincérité, lui qui garde cette capacité de retrouver l’enfance à volonté que Baudelaire tenait pour la marque même du génie ?
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)


#
[pionnier]
[  ] j’ai fini par comprendre le dédain de Monk : certes, Oscar n’est pas des pionniers qui cherchent, il est un brin putassier, il est une bête de cirque qui joue toujours pareil, toujours spectaculaire. Sûr de ce qui marche et qu’il réussit mieux que personne, il aseptise l’aventure, ne prend d’autre risque que celui de son inégalée virtuosité, végète dans l’excellence efficace qui lui vaut des triomphes, des bravos, des salles combles.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar)


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[évidence][brachy-logique][minimalisme]
On tutoie l’essentiel sur sa ligne privée.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar, chap. "entre deux sets")

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[formule]
Ah ! Toujours vos grands mots et vos petites énigmes...
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar, chap. "entre deux sets")


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[M][HN][mdlp]
— [  ] Quand on improvise à plusieurs, ce qu’on garde en commun, c’est d’une part le tempo et d’autre part cette structure harmonique sur laquelle chacun des musiciens vient inventer sa propre mélodie. Le principe, c’est un scénario en temps réel dans lequel les différentes mélodies coïncident, s’enchevêtrent et s’influencent. Tant qu’on reste tous en consonance avec cette structure harmonique qu’on fait tourner ensemble et en boucle à la même vitesse, la superposition de nos trois improvisations, pour aléatoire qu’elle soit, est elle-même consonante. Vous suivez ? – De très loin. Devant un piano vous pourriez me montrer, joindre le geste à la parole.
– Le geste éblouit, la parole éclaire.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar, chap. "entre deux sets")

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[pionnier][maudit][reconnaifiance]
– Le geste éblouit, la parole éclaire.
– J’ai pourtant l’impression que la vôtre me reste un peu obscure.
– Ne craignez rien, l’aube viendra, le bout du tunnel, vous profiterez de mes lumières.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar, chap. "entre deux sets")


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[karl][s'injusfier]
– Vous vous égarez, je crois.
– Non. Je joue out, hors des clous, hors champ, loin du thème justement, un peu comme on épice une mesure de do maj 7 en jouant dessus une phrase en ré bémol.
– Tout ça c’est du chinois !
– Ma traduction vous embrouillerait, j’aime mieux renoncer à jouer les Mandarins.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar, chap. "entre deux sets")


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[HN][multimédia][TP]
J’aurais aimé vous montrer comment improviser, c’est créer de l’éternellement neuf dans l’instant avec toujours les mêmes histoires. Faut bien, que voulez-vous, depuis sept mille ans qu’il y a des hommes et qui pensent.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar, chap. "entre deux sets")

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[brachy-logique][otteur][otto]
[  ] que voulez-vous, depuis sept mille ans qu’il y a des hommes et qui pensent.
– Pourquoi sept mille?
– Parce que sept et mille sont des nombres de poètes et aussi parce que c’est La Bruyère qui l’a dit.
– Qui ça?
– La Bruyère.
– Une copine? Une belle plante?
– Une belle plume. Un ami de papier qui dit qu’il y a belle lurette que tout est dit, que, sur le terrain des mœurs et des caractères, les morts ont ravi le meilleur. Je résume... Enfin pas vraiment : l’original est plus concis. En fait, j’allonge, j’étoffe, j’actualise [  ]. Je cite rarement à la virgule près. J’y vais à la louche,  [  ]
– C’est un manque de rigueur.
– Du moment qu’on reconnaît le thème d’origine, l’essentiel est sauf.
– Et vous vous accaparez toujours les thèmes des autres ? Vous êtes toujours interprète, jamais compositeur ?
– Il n’est pas certain que le premier soit toujours moins créatif que le second. Et puis, quoi, ça vous gêne ?
– Un peu. L’intéressant, c’est d’innover. À quoi bon rabâcher ?
– Vous parlez comme tous les esclaves de l’avant- garde, tous ces fanatiques de la marche avant qui se sentent obligés d’aller plus loin et qui oublient de se demander si ça les mène quelque part.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar, chap. "entre deux sets")

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[noirage][réêl]
– Mais Everybody Digs [  ]. En vérité, tout le monde creuse, son sillon, sa tombe, son tunnel vers l’ailleurs, les uns pour s’enterrer, les autres pour s’approfondir, certains pour se percer à jour.
– Everybody Digs, ça veut aussi dire : tout le monde plaisante.
– Je l’ignorais et je suis ravi de l’apprendre parce qu’on n’est, nous tous, rien qu’une bande de blagueurs embarqués dans une mauvaise farce.
(Romain Villet, My Heart belongs to Oscar, chap. "entre deux sets")


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[noirage]
En 2015, après avoir subi une coloscopie, qui a révélé des tumeurs précancéreuses, il est devenu par la suite un défenseur du dépistage du cancer du côlon.
+
En juin 2018, il est annoncé au casting du neuvième long métrage de Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood qui est sa dernière apparition sur grand écran. 
+
Le 27 février 2019, Luke Perry est hospitalisé suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) à son domicile de Sherman Oaks. Malgré l'intervention des secours puis son hospitalisation à Los Angeles7,8,9,10,11, il en meurt le 4 mars 201912,13. Il a été incinéré et ses cendres ont été dispersées dans sa ferme du Tennessee à Dickson le 11 mars 2019, où il résidait depuis 1995.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Luke_Perry)
+
DiCaprio avoue au magazine Esquire s'être exclamé en le voyant de loin : "Oh mon Dieu, c'est Luke Perry là-bas !"
Il en va de même pour Pitt, qui élabore sur ce qu'il a représenté pour toute une génération : "Je me souviens que je traînais du côté des studios de la série, et pour nous qui étions ados il était une icône du cool à l'époque. J'ai ressenti une vraie excitation à l'idée de jouer avec lui. Vous savez, il était extrêmement humble, génial et très impliqué. Il n'aurait pas pu être plus sympathique, c'était super de passer du temps à ses côtés. On a eu l'occasion de se poser et de discuter longuement. C'était un beau moment."
(http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18681581.html)



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[//]
physiquement : Bertrand (ami de Lorenz) // François Asselineau
https://youtu.be/KyUHF3d8cz8?t=338


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[rappel]?
Il y a une tranquillité d'esprit (quel autre nom ?) qui est évidemment le seul bien, dont tout le reste dépend. [  ]
(Henri Thomas, La joie de cette vie, p.58)

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[TP]!
[  ] tout, sauf la vie ainsi créée – et le poids du vécu-disparu. [  ]
(Henri Thomas, La joie de cette vie, p.55)

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Devant soi-même, c'est-à-dire devant Dieu, on n'est rien. D'où le besoin désespéré des autres, de leur conversation, de leur louange – celles d'un dieu puissamment illusoire – pas plus illusoire que l'autre, mais finalement c'est celui-ci qui gagne. Drôle de mécanique.
(Henri Thomas, La joie de cette vie, p.55)

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À ce qu'on dit (toujours, et c'en sont même les modèles), les pinsons sont homosexuels. Il sont "gay".

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[considération][émission]
idée titre : considéral


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[considération]
Beauté de la poussière Jean-Luc Hennig
[  ] Jean-Luc Hennig propose un éloge de la poussière, ces atomes de temps matérialisé dont est né l'homme (« poussières d'étoiles ») et vers quoi il retournera. À la manière de Gaston Bachelard, il nous fait voyager dans l'imaginaire de la poussière tel qu'il se dessine dans les textes littéraires et l'histoire de l'art. Voici un livre salutaire qui vise à réhabiliter la poussière à notre époque d'hygiénisme, de purification et de transparence à tous crins.
(http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=53647)

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[HN][otteur]
France culture, Les Chemins de la connaissance/philosophie, 26/09/2007
Plagiat, pastiche, contrefaçon (3/5): esthétique du vol
Pour Jean-Luc Hennig, le Littré et les grammaires grecques sont formelles: nulle trace de condamnation morale dans le mot grec, "plagios", qui a donné son corps au mot français de plagiat. Le courbe n'est pas le fourbe. Ainsi, alors que la contrefaçon n'est un "phénomène de librairie", le plagiat, lui, est bien plus: un principe esthétique, sinon le sang même de l'art d'écrire. Si la littérature ne naît pas de la vie, mais du langage, alors l'écrivain doit bien nécessairement et de tout temps s'abreuver aux mots des autres. Dès lors, la justice a-t-elle à se mêler de malmener les arcanes mêmes de l'écriture? "Je ne crois pas que la justice puisse trancher en matière de littérature", soutient notre invité. Mais les juges n'ont pas besoin, pour condamner en la matière, d'être poètes: le plagiat est un vol, un vol de mots, non pas seulement une refonte personnelle de matériaux anciens, mais la furtive reproduction à l'identique de pans entiers de textes convoités. Et si le plagiat n'est pas une notion juridique à proprement parler, le vol, lui, tombe bel et bien sous le coup de la loi. Mais l'apologie du plagiat ne tente pas d'étouffer la kleptomanie de son objet: le vol est assumé, érigé comme tel en un principe esthétique, innocent et fécond. A bon entendeurs, salut! Ce livre n'est-il donc pas lui aussi à piller? Prenez garde, sa part d'ombre est défaite, les tribunaux veillent, mieux vaut dérober les mots vierges des livres encore méconnus, conseil de pillard... Mais enfin! L'amoureux du plagiat plagié vous reprocherait-il vos rapines? Marion Richez
(https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/plagiat-pastiche-contrefacon-35-esthetique-du-vol)



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[multimédia][HN][otteur][âge][TP]
Comme vous savez, on considère que l'écriture c'est le commencement de l'histoire [  ]. C'est une manière de dire tout simplement parce que les historiens travaillent sur des sources écrites et que lorsqu'il n'y a pas de sources écrites ils ne s'appellent plus des historiens mais des archéologues.
(Roland Schaer, La tête au carré - lundi 10 décembre 2012 - Les origines de l'écriture (avec Roland Schaer, Pascal Vernus, 9'10)


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[HN][TP]
Roland Schaer – Si on s'intéresse à ce que l'écriture nous permet de faire sur le plan cognitif, je dirais qu'elle nous permet de stocker de l'information et d'échanger de l'information. C'est-à-dire qu'on confie à des supports matériels le soin, un, de se souvenir pour nous – on externalise en quelque sorte la mémoire – et le soin de transmettre pour nous, c'est-à-dire qu'au lieu des limites de la paroles qui porte à court terme et qui, comme on dit, "verba volant, scripta manent", qui ne durent pas, là aussi on confie à une support matériel le soin de transmettre pour nous.
Mathieu Vidal – Oui, vous dites, c'est une conquête de l'espace, l'écriture, au fond.
Roland Schaer – Ah, c'est une conquête de l'espace. Mais si vous voulez, ce qui est frappant dans la révolution néolithique, et je fais ici référence au livre que vient de faire paraître Alain Testart qui s'appelle "Avant l'histoire", qui met l'accent sur le fait que l'invention de l'agriculture et de l'élevage, c'est l'invention, pour le dire d'un mot, de la richesse, c'est-à-dire d'une capacité d'échanger, d'échanger contre d'autres produits, échanger contre des services, c'est-à-dire la richesse peut devenir instrument de domination, [  ] et donc il y a une espèce d'analogie entre ce que fait la révolution néolithique, stocker échanger, et ce que fait l'écriture avec de l'information, stocker échanger.
– Et ça fabrique du collectif.
Roland Schaer – Et ça fabrique du collectif.
(La tête au carré - lundi 10 décembre 2012 - Les origines de l'écriture (avec Roland Schaer, Pascal Vernus, 13')

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(AF)
[HN]!!

(La tête au carré - lundi 10 décembre 2012 - Les origines de l'écriture (avec Roland Schaer, Pascal Vernus, 15')

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[HN][ok]
Avec un ordinateur, on perd la tête, mais du coup on peut en faire autre chose.
(La tête au carré - lundi 10 décembre 2012 - Les origines de l'écriture (avec Roland Schaer, Pascal Vernus, 26')
+
Infra : moi-même ok, et godard hier (j'ai plus les mots mais c'est pas grave puisque je fais des films)


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(AF)
[HN][pharmaco-logique]

(La tête au carré - lundi 10 décembre 2012 - Les origines de l'écriture (avec Roland Schaer, Pascal Vernus, 27'30)


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(AF)
[HN]!!
… le patrimoine enregistré, son centre de gravité s'est déplacé du côté de l'audiovisuel, par rapport au patrimoine écrit. Je pense que ce qui change, c'est que la bibliothèque, les humanités,
c'est-à-dire le patrimoine écrit ne peut plus jouer le même rôle que celui qu'il a joué jusqu'au 19e siècle.
(La tête au carré - lundi 10 décembre 2012 - Les origines de l'écriture (avec Roland Schaer, Pascal Vernus, 28')


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[otto][karl]
[  ] tu passes tes journées à assembler les pièces d'un tissu prodigieux et qu'il forme sur ton corps un second corps [  ] …
[  ]
à chacun de tes gestes, [  ] tes bras qui séquencent l'air à la recherche d'un angle où s'appuyer, [  ] tout cela sera fort avec toi, et ta légende naître à l'endroit où tu danses.
(Marie de Quatrebarbes, Vogue, ed. POL)


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(AF)

(La Marche de l'histoire - 28 novembre 2018 - Les origines de l'art brut (avec Martine Lusardy), 4'30)

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[TP][DTO][STO][zen]
Pour moi le luxe et la richesse c'est le temps, de pouvoir profiter du temps, la seule chose qu'on ne peut pas acheter. C'est pour ça, les gens qui sont assis quelque part en train de pêcher, eux ils sont beaucoup plus riches, parce qu'ils ont le temps de vivre, le temps, ils ont le temps. Nous, on [l]'a pas, on est toujours en train de courir derrière. Après, quand on est vieux, on ne peut pas acheter et on meurt. Voilà. [  ] Mais dès fois, c'est pour ça, je fuis, et je vais m'asseoir quelque part, et je peux sentir le temps. Je vais dans les forêts, je vais… [  ].
(Clique x Golshifteh Farahani, (déc. 2016) 2'30)


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[otto][TP]["temps perdu"]
Mes journées s'écoulaient dans la paroles des autres, à l'écoute de gens très divers. La prise de conscience que trop de temps perdu peut devenir un gouffre a mis finalement un terme à cette flânerie. C'est sur ce fond actif de « ne rien faire » que j'ai décidé de m'inscrire aux séminaires de Roland Barthes. Ils allaient donner une vraie matière à ce temps pour rien, une possibilité de réalisation.
(Chantal Thomas, Chemins de sable, p.68-69)






2019 05 24

#<
[pionnier][éco-logique][otto][otteur]
Voilà. Il suffit d'attendre qu'on le dise (et le recomposer un chouia, pour optimiser). Et comme pour tout le reste d'otto karl, on y viendra – aux idées et à la pratique. Suffit (mal)heureusement d'attendre...
> otto - notre ordre du mérite, mauvais rite


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[taisage][karl][mort][TP]!
Voilà. Mais enfin, des souvenirs on en a des tas, quoi. [silence] Il y en a des tas, des tas qui m'échappent, mais… Je vous dis, en dehors du comédien, c'est l'homme qui est parti, ha, l'homme !… [  ] Je pense d'ailleurs que une telle circonstance, il y a pas grand chose à dire, les mots sont inutiles. Pour moi, en dehors du comédien qu'il était, c'est l'homme, qui est parti. L'homme, c'était un gars d'une très grande droiture, et d'une très grande loyauté. Voilà. Et sous des dehors comme ça un peu… sous la galéjade, c'était un gars sur lequel on pouvait compter. C'était un homme droit comme une barre. Et c'est rare maintenant, très rare.
(gabin à propos de fernandel, 1'10)


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[Moonlight Benjamin, "Siltane"]
Haïti a depuis longtemps une voix : Moonlight Benjamin. En réactivant son projet solo, la chanteuse offre aux esprits vaudou une bande son très 70’s.
C’est le premier mot qui vient à l’esprit pour qualifier le rock de Moonlight Benjamin : chamanique. Une sorte de rencontre magique entre le vaudou et le blues psychédélique des années 70. Un blues aux guitares saturées de Mathis Pascaud qui se doivent d’être à la hauteur de la voix puissante et furieuse de la chanteuse Haïtienne. [  ]
(https://www.bretagne-actuelle.com/moonlight-benjamin-siltane/disques/)
+
[ ] Mais c’est, sans conteste, dans ce nouveau registre rock/blues qu’on la préfère. Accompagnée du guitariste/arrangeur Matthis Pascaud, la chanteuse, telle une Janis Joplin des Caraïbes, se lance dans un improbable crossroads où se croisent, pêle-mêle, des guitares garage-rock, une cavalcade effrénée de percussions sauvages et un chant incantatoire en créole. Le résultat convoque de nombreux souvenirs entendus naguère chez les Black Keys, Dr John ou les groupes de blues africains. De fait, l’écoute de ce disque provoque de drôles de sensations chez l’auditeur, pris au piège de cette spirale infernale et hypnotique de laquelle se dégage quelques mots en français jetés ça et là dans le chaudron des guitares heavy-blues.
(http://www.longueurdondes.com/2018/06/10/64322/)
+
[  ] Mais son troisième album, Siltane, paru en 2018, a mis tout le monde d’accord bien au-delà de nos frontières. Elle y plonge toute la tradition vaudou haïtienne dans une marmite bouillonnante de blues rock américain des années 70. Pourtant inattendue, la rencontre tourne à l’évidence. Le puissant coffre de Moonlight Benjamin flotte sur les riffs de guitare dignes des Black Keys comme un esprit chamanique. Port altier et regard fier, elle chante le caractère mystique de cette île aux mille souffrances, qui fut aussi la première république noire libre. Invoquant ses compatriotes poètes comme Frankétienne et Georges Castera, la véritable prêtresse vaudou – elle a été initiée en 2009 – offre à Haïti une entrée fracassante dans le juke-box mondial.
(https://www.rio-loco.org/programmation/dans-la-ville/-/agenda/event/5316305/2017-06-14/moonlight-benjamin?p_p_auth=6nxEs58P&controlPanelCategory=portlet_2_WAR_agendaportlet)

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[otto]
Otto Karl :
Et ce montage [pour changer de mode (de monde)], je pensais que ça nous prendrait 20 min, non : une semaine... à nous faire (passionnément) chier des heures des heures sur sa composition, recomposition... sans qu'il n'y paraisse rien au final, je sais... Toujours ou presque toujours pareil, avec Otto...

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[âge][maladie][physio-logique]
J'ai rechuté. Donc, c'était… c'est chaque année à peu près à la période de l'hiver.
(Yannick Schraen - 11 Mois d'Enfer - La Maladie de Lyme, comment j'ai failli mourir, 11'30)







2019 05 25

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[HN][multimédia]
Et puis, j'ai publié un petit livre chez Seghers, mon premier petit livre [  ], en 1955. Alors, ça a été très important parce que, d'abord, je me suis rendu compte de ce qu'était la circulation de la poésie, c'est-à-dire nulle, complètement, n'est-ce pas ? [  ] il y avait trois copains qui lisaient ces livres et puis basta, n'est-ce pas, c'était ça. Il y avait quelque chose dans l'air qui ne collait pas, personne n'allait acheter finalement un livre de poésie pour le lire, et, en plus, à l'époque la poésie (des années 50) était assez sinistre. [  ] Et donc, je me suis dit : si on y croit encore, il faut changer ça, personne ne lit de la poésie, il faut donc que ce soit le poème qui bouge et qui aille vers un lecteur/auditeur. Un auditeur qui potentiellement peut devenir (un) lecteur. Il faut donc le mettre debout – c'est une expression que j'ai beaucoup utilisée, n'est-ce pas ? Alors le mettre debout, ça ne signifiait pas qu'il fallait absolument lire debout, bien entendu, on pouvait très bien lire assis ou en marchant ou à genoux, comme je l'ai fait, ou derrière une table ou sans table, mais « debout », ça signifiait qu'on voulait situer le poème dans l'espace face à un public – à retrouver, puisqu'il n'existait pas, à contacter, à susciter ! Et puis, c'était aussi, dans l'expression « mettre debout le poème », c'était un peu tenter de lui enlever l'aspect, comment dirais-je, inavouable que le mot « poésie » recèle. Par exemple, quelqu'un à qui vous êtes présenté vous demande (à l'époque, hein ?) « Qu'est-vous faites ? », vous ne pouviez absolument pas dire que vous faisiez de la poésie, sinon vous voyiez immédiatement le visage de la personne se transformer et se dire « Quel pauvre type j'ai en face de moi », c'est un peu ça, n'est-ce pas ? Donc, la rendre debout, c'était lui rendre une certaine fierté, une certaine assurance, une certaine reprise de contact avec l'extérieur, avec le monde environnant, avec le public… Voilà.
(Bernard Heidsieck - Pour Marine - Bernard Heidsieck (extrait de France Culture, la poésie n'est pas une solution), 0'55'')



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[téléchargement]
Gonzales, Solo piano III
https://music314.com/68765/chilly-gonzales-solo-piano-iii-2018/


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La relève est assurée..." Michel Contat - Telerama  "Pianiste prodige..." France Inter  "Un nom à retenir..." Alex Dutilh, Open Jazz - France Musique  "Des compositions originales pleines de fougue..." Disque du jour - TSF Jazz "Il ne semble lui manquer aucune des qualités qui font les grands musiciens..." Philippe Vincent - Jazz Magazine "A découvrir..."  Frédéric Charbaut, Club Jazzafip - FIP radio  "Son album Run Away est plus que prometteur..." Anne Chepeau - Tendance Jazz - France Info    « A l’image du titre, ainsi que des doigts du jeune pianiste Franco Israélien, les idées courent à travers l’album, brassant au passage les différentes influences du jazz européen depuis quinze ans. On y retrouvera sans mal la propreté d’E.S.T. trio, le lyrisme d’un Shai Maestro, ou encore le mélange traditionnel perfectionné d’un Tigran Hamasyan. » Digitalophone
(https://www.samedisoir.org/jeremy-hababou_en.html)





2019 05 26

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[TP][pionnier]
(AF)
Début de Personnal Shopper [film], où on parle de Hilma af Klint qui se sait trop en avance sur son temps, avec ses toiles abstraites, avant les pionniers connus, et demande qu'on ne les divulgue que 20 ans après sa mort.


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[TP][pionnier]
Hilma af Klint (née le 26 octobre 1862 au château de Karlberg à Stockholm et morte le 21 octobre 1944) est une artiste suédoise, théosophe et pionnière dans l'art abstrait.
[  ]
Sa peinture conformiste (portraits, paysages, illustrations botaniques) lui servira de prétexte, et de modeste source de revenus, tout au long de sa vie.
Sa véritable œuvre, à ses propres yeux et celle pour laquelle elle est aujourd’hui reconnue, est d’un tout autre genre : dans son atelier à Stockholm, c'est la peinture abstraite que Hilma af Klint invente.
En 1906, après vingt ans de vie d’artiste et à l’âge de 44 ans, Hilma af Klint peint sa première série de peintures abstraites. Ce tournant vers l’abstraction et la symbolique lui vient de son intérêt pour le spiritisme, très en vogue en Europe à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
[ ]
Son œuvre majeure - le Temple - ayant été incomprise et rejetée par Rudolf Steiner, Hilma af Klint n’ose jamais montrer sa peinture abstraite à ses contemporains, estimant que le monde et l'époque dans laquelle elle vit ne sont pas mûrs pour les recevoir. Plus de mille deux cents tableaux sont ainsi soigneusement roulés et l'ensemble stocké dans son atelier.
Hilma af Klint meurt en 1944, à l'âge de 81 ans, à la suite d'un accident de la route.
[  ]
Dans son testament, Hilma af Klint lègue l'ensemble de sa peinture abstraite à son neveu, Erik af Klint, vice-amiral de la marine royale suédoise. Hilma af Klint précise que l'œuvre doit rester scellée au minimum vingt ans après sa mort. Lorsque les caisses seront ouvertes à la fin des années 1960, rares sont donc les personnes ayant connaissance de ce qui allait leur être dévoilé. Il faudra attendre encore vingt années supplémentaires avant que la première exposition n'ait lieu : l’œuvre abstraite de Hilma af Klint sera montrée au grand public pour la première fois lors de l’exposition The Spiritual in Art, Abstract Painting 1890-1985, tenue à Los Angeles en 1986. Cette exposition marquera le début de sa renommée internationale.  La collection de peintures abstraites de Hilma af Klint compte plus de mille deux cents peintures. Elle est gérée par la Fondation Hilma af Klint à Stockholm.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Hilma_af_Klint)


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[À Vincent Almendros][minimalisme]
L'allure de Chanel
Le style de Morand, et en tout cas l'esth/éthique épurée/minimaliste de Chanel, sa personnalité (jusqu'au physique) à la Irène, et autres, éventuellement.
kARL


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[défausophie]
Tous des détails qui dans leur ensemble n'en sont/font pas.

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(AF)
[ARG]
J’ai découvert l’œuvre d’Alain Robbe-Grillet à l’été 1965, à l’âge de dix-huit ans,[  ] où je fis l’acquisition, dans l’édition de chez Grove Press, du premier roman d’Alain, Les Gommes, publié en 1953, qui évoque subtilement Œdipe roi de Sophocle, un parangon de roman policier porté par un style d’une netteté cinématographique que je n’avais encore jamais rencontrée auparavant. Un mur s’effondra et je me retrouvai regardant un nouveau paysage ou – pour être plus juste, peut-être – accédant à une façon nouvelle de regarder un vieux paysage auquel je n’avais jamais toutefois pris la peine d’accorder toute mon attention.
[  ]
« Pour un nouveau roman.  [  ] pour un jeune homme qui espérait devenir écrivain et cherchait à s’émanciper du passé et à s’engager dans le présent, dans l’avenir, par ses propres moyens, ce recueil d’essais fut comme l’annonce chuchotée d’une révolution, la première énonciation claire et précise, depuis les grands bouleversements modernistes du début du XXe siècle, de ce qui pourrait être qualifié d’une prise en compte de la nouveauté. Que l’on soit d’accord ou pas avec les arguments de Robbe-Grillet, ses essais agissent comme un stimulant, une source d’inspiration. »
[  ]
Imaginez ma joie, mon ravissement interdit lorsque je serrai la main de Robbe-Grillet pour la première fois et qu’il me dit qu’il avait lu mes livres et les admirait. Imaginez ma surprise quand je découvris que l’inflexible bolchevik littéraire de ma jeunesse était en réalité un homme chaleureux et pétulant, un homme au sens de l’humour irrésistible qui me fit rire sans arrêt pendant les trois jours que nous passâmes à Hambourg avec les autres écrivains. Tant de choses l’amusaient, tant d’aspects du monde lui semblaient profondément comiques qu’ils n’appelaient pour toute réaction qu’un retentissant éclat de rire. Un homme sans arrogance ou prétention, qui portait sa renommée avec discrétion, et prenait un plaisir tout particulier à raconter des histoires qui minimisaient son importance – comme, par exemple, lorsqu’il fut présenté à un vaste public par le président de l’université de Boston sous le nom de M. Bob Grillet.
[  ]
mais racontés sans amertume ou réprobation – simplement les faits : voilà ce qui m’est arrivé et voilà comment.
[  ]
et la stimulante conversation que nous avons eue ce jour-là sur la froideur et le détachement inflexibles requis pour écrire un bon livre
[  ]
il s’était mué en agronome prodiguant des conseils sur la manière de s’occuper des orchidées – la nôtre recevait trop de lumière, ou pas assez, trop d’eau, ou pas assez – et ses commentaires étaient pétris de la même ferveur et de la même exactitude que celles qui se retrouvent sans ses romans et ses essais.
(Paul Auster, La pipe d'Oppen, chap. Alain "Robbe-Grillet")






2019 05 27

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[philosavis][défausophie][ARG]
    [  ] Qui va mal, au juste ? Les gens qui doutent, qui vacillent, qui ne combattent pour aucune cause faute d'en avoir épousé ? Ou ceux qui sont prêts à tuer au nom de leur foi ? Ceux qui se persuadent qu'un livre contient la vérité, ou ceux qui considèrent qu'il n'y a nulle part de vérité absolue à glaner ? [   ] il me paraît essentiel et nécessaire d'expliquer la richesse de la proposition sceptique – aujourd'hui.
    J'ajoute une remarque latérale : contrairement à ce que laissent peut-être supposer les lignes qui précèdent, je ne plaide pas spécialement pour l'athéisme. [  ] Le match décisif de notre époque ne se joue pas entre les croyants et les athées, mais entre les dogmatiques et les sceptiques.
    Certains athées sont des dogmatiques, comme c'est le cas des marxistes orthodoxes ou des scientistes. Ils sont redoutables. Inversement, certains croyants sont sceptiques, à l'instar d'un Blaise Pascal ou d'un Søren Kierkegaard, dont la foi est sans cesse retravaillée par le doute. Ils sont fréquentables.
    Un être humain armé de quelques mots d'ordre auxquels il adhère sans distance est à la fois fou et dangereux. [  ]
(Alexandre Lacroix, Comment vivre lorsqu'on ne croit en rien ?, préface à la deuxième édition (2018))

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[bio-logique]
Il est temps de renforcer les cervicales et de les assouplir. Quelques exercices pour vous y aider ! Musculation des cervicales : exercice n°1  Croisez vos mains derrière la tête, coudes écartés sur les côtés et menton rentré.  Vos mains poussent votre tête vers l'avant, tandis que votre tête résiste en poussant vers l'arrière.  Procédez par pressions brèves, sans faire le mouvement dynamique.  Répétez les pressions 15 à 20 fois.
Musculation des cervicales : exercice n°2  Placez la paume d'une de vos mains sur votre front en guise d'appui.  Poussez la tête vers le bas comme pour réaliser une flexion.  Là encore, procédez par pressions brèves, sans faire véritablement de mouvement.  Répétez les pressions 15 à 20 fois.  Vous pouvez aussi croiser les mains devant votre front, les paumes tournées vers l'extérieur. Musculation des cervicales : exercice n°3  Placez cette fois-ci une paume de main sur chaque tempe, les coudes écartés sur les côtés.  Alternativement, une main puis l'autre, exerce une brève pression à laquelle votre tête doit résister pour se maintenir en position droite.
(https://www.e-sante.fr/mal-cervicales-5-exercices-pour-renforcer/actualite/807)




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[taisage]
Philippe Harel – [  ] Et il me disait, Bon mais si je fais rien je suis pas intéressant.
Journaliste – Il y a chez Benoît Poelvoorde une forme d'inquiétude, une incapacité à se reposer, et surtout à se taire.
Bérénice Bourgueil (amie) – [  ] Le silence angoisse Benoît, hein ! Le fait qu'il y ait rien, qu'on ne parle pas, que lui ne parle pas, ça l'angoisse, c'est une vraie phobie.
[  ]
– Le silence vous fait un peu peur, on le voit vous aimez parler, en tout cas vous parler beaucoup. Si [  ] je vous propose un petit défi : un silence de 15 secondes, ça va ?
(Benoit Poolvorde aurait-il peur du vide ? - Bonsoir! du 11/05 - CANAL+, 4'50, 10'30)

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[maladie][bio-logique]
Le risque de problèmes cardiovasculaires n’est pas l’unique inquiétude, car le manque de sommeil peut entraîner tout un tas de maladies.  Cela inclut le cancer du sein et d’autres formes de la maladie, ainsi que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et la démence.
(https://fr.style.yahoo.com/dormir-moins-de-7-heures-par-nuit-pourrait-stimuler-les-avc-et-crises-cardiaques-150156588.html)


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[apprentissage][âge][intelligence]
La tenue morale, l'art d'une présence charmante, le goût, l'intuition les sens interne des êtres de la vie, rien de tout cela ne s'apprend. Nous sommes, tout jeunes, entièrement constitués ; l'éducation n'y change rien. [  ] C'est et ce sera éternellement le mot de Clemenceau sur Poincaré : « Il sait tout et ne comprend rien », doublé du mot de Briand : « Il ne sait rien et il comprend tout ».
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.109)


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[!°] [Lorenz]
Lorenz :
Ah, j'ai un client qui me dégoûte et qui m'adore.

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[autorevendication]
Je crois avoir élevé la couture à une certaine grandeur. Le but de ce que je raconte est de la dire et non de potiner.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.113)

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[àmouréinventer]
[  ] si les petits cadeaux entretiennent l'amitié, les gros cadeaux la compromettent.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.117)


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[otteur][otto karl]
Diaghilev fut un acrobate extraordinaire, un re-créateur de talent et un récréateur de génie.

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[reconnaifiance]
[  ] ; il est difficile de dire que quelqu'un qu'on fréquente est un génie ; [  ]
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.143)

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[physio-logique]
La gueule de travers, l'oeil pointu, la sensibilité à vif, le coeur toujours tendu, se servant de ses cordes vocales comme de la corde d'un arc, lui-même percé d'autant de flèches qu'il en décochait, Forain [  ]
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.141)


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[épure][minimalisme]
[  ] le luxe, pour moi, c'était la maison de l'oncle d'Issoire et ce l'est resté : beaux meubles auvergnats « polis par les ans », bois sombres et lourds de la campagne, cerisier violet, poirier noir sous leur patine, pareils à des crédences espagnoles ou à des dressions flamands, horloges de Boulle dans un pied d'écaille, armoires dont les planches plient sous le linge. J'avais cru avoir une enfance modeste, je m'aperçois qu'elle était somptueuse. En Auvergne, tout était vrai, tout était grand.
C'est dire que lorsque j'arrivai à Paris, je fus peu éblouie. Les personnes m'émerveillaient, non leur décor.
[  ]
Misia habitait [  ] une petite maison ancienne [  ]. Quand je vis tout cet entassement d'objets, je la crus antiquaire. Capel, qui m'accompagnait, le crut comme moi. Il demanda sans vergogne : « Est-ce à vendre ? » Ces poissons en aquarium, ces bateaux dans les bouteilles, ces nègres en verre filé, ces vitrines pleines d'éventails pailletés d'acier avec la vue de la place Royale, j'ai tout cela en horreur. Ça sentait la saleté en dessous ; aucune surface sur quoi le chiffon pût passer, l'encaustique s'étaler ; [  ]. Même doctrine du bric-à-brac chez Catherine d'Erlanger ; cela grimpe le long des murs, s'entasse sous les tables, prolifère dans les escaliers, les placards ne ferment plus… [  ] Quand j'habitai, plus tard, en Angleterre, j'y retrouvais le luxe de l'oncle d'Issoire, les chênes cirés à la cire blanche, les grands meubles, le vrai, la haute époque avec sérénité. Un intérieur, c'est la projection naturelle d'une âme et Balzac a eu raison d'y attacher autant d'importance qu'à l'habit.
Je meublais donc le faubourg Saint-Honoré. Partout un moelleux tapis, couleur colorado claro, à reflets soyeux, comme les bons cigares, tissé à mon goût, des rideaux de velours marron à galons dorés, qui ressemblaient aux couronnes ceinturées de soie jaune de Winston. Je ne discutais jamais les prix [  ].
 (Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.146-149)






2010 05 28


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[programme][physio-logique][âge][défausophie]
Il y a 10 millions d'années, la ménopause et la fin de la vie coïncidaient. Depuis, on a gagné quelques dizaines d’années. La ménopause reste telle quelle. Par rapport aux chimpanzés, on vit deux fois plus. Ils meurent deux ou trois ans après la ménopause. On a gagné un temps supplémentaire. Pourquoi ? Pour travailler à notre évolution culturelle. Et on a réussi, nous sommes 7 milliards quand on doit agir pour prévenir l’extinction des chimpanzés. Sauf que désormais, l’évolution culturelle a tellement explosé que ça crée des problèmes pour la santé biologique.
Le cerveau a évolué, il est devenu un terroriste du reste de l'organisme. La thyroïde brûle, le cœur lâche. Notre cerveau a doublé en espace et en intelligence, mais aujourd’hui, il est hyperactif. Il applique ce qu'on appelle l'hypothèse de la Reine rouge [inspiré par la Reine Rouge de Lewis Carroll]  : si on veut rester sur place, si on veut survivre, il faut courir aussi vite que possible. Et le reste du corps n'est pas habitué à ça. Certes, le cerveau doit marcher, et vite, mais il n’a pas la conscience de l'importance vitale des autres organes. Le cerveau est à mon avis devenu un véritable terroriste du reste de l'organisme. Il dort peu, ne se repose pas, est hyperactif. On a donc des maladies psychosomatiques et d’autres plus graves comme Parkinson ou Alzheimer.
(Miroslav Radman -  in "Usbek & Rica", auteur : Lila Meghraoua  - 19/05/2019 - Miroslav Radman : « Le cerveau est un terroriste pour le corps »,  https://usbeketrica.com/article/miroslav-radman-le-cerveau-est-un-terroriste-pour-le-corps?fbclid=IwAR1AFQ1RGt4v5RWWXwR6Wv27AVTWQZOr4y8WeSakUEEB_7Ft2ii0AthIbeU)


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La masse du corps et le nombre de cellules est 1 million de fois plus élevé chez la baleine que chez la souris. On pourrait se demander pourquoi la baleine n'attrape pas 1 million de fois plus de cancers, car il y a 1 million de fois plus de cellules à risque. On sait que le taux de mutation est très semblable, alors pourquoi est-ce que la baleine vit au contraire 100 fois plus longtemps que la souris ? On en vient à cette histoire de parabiose cellulaire, à cette solidarité, ce socialisme même cellulaire, où on se partage tout entre cellules, le bien comme le mal.
Il y a un trafic moléculaire intense entre les différentes cellules. Tout ça, c'est quelque chose qui a été découvert récemment. Lorsque les défauts arrivent avec l’âge, ça passe d’une cellule à l’autre, mais il n’y aura pas de conséquence parce que le défaut est compensé par la contribution des cellules voisines. Et lorsqu’il y a beaucoup de cellules, comme dans la baleine, le défaut cellulaire est toujours en minorité. Si elles étaient deux défectueuses, parmi quatre cellules, ce serait compliqué de compenser, mais dans le cas de la baleine, les cellules fonctionnelles vont pour ainsi dire « survoter » la minorité des cellules défectueuses et fournir la fonction que le défaut a fait perdre.
Et donc tant que les cellules sont ensemble, il y a suppression des effets de mutation ou d'autres accidents. Tant qu’il y a cette solidarité cellulaire, on ne voit pas les défauts des cellules individuelles, y compris ceux des cellules qui deviennent cancer. Le cancer commence avec une cellule mutée. Si le premier défaut qui devait muter en cancer est supprimé fonctionnellement, c’est comme s’il n’existait pas. Ce qui est dangereux, ce sont les inflammations chroniques.
(Miroslav Radman -  in "Usbek & Rica", auteur : Lila Meghraoua  - 19/05/2019 - Miroslav Radman : « Le cerveau est un terroriste pour le corps »,  https://usbeketrica.com/article/miroslav-radman-le-cerveau-est-un-terroriste-pour-le-corps?fbclid=IwAR1AFQ1RGt4v5RWWXwR6Wv27AVTWQZOr4y8WeSakUEEB_7Ft2ii0AthIbeU)

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[postmoderne][multimédia][HN]
 Génération otaku : les enfants de la postmodernité, Hiroki Azuma traduit du japonais par Corinne Quentin
Best-seller au Japon, cet essai a le grand mérite de penser - et non de juger - le phénomène Otaku. Les Otakus, ce sont ces jeunes fans de manga, de jeux vidéos ou de dessins animés, ne vivant qu'entre eux et que pour ces produits culturels dont ils ne cessent de créer et de consommer des dérivés: figurines, fanzines, romans tirés d'un dessin animé, dessins animés tirés d'une figurine, etc. [  ]
Son ouvrage révèle la troublante adéquation entre culture Otaku et postmodernité. Perte des repères, fin des grands récits, brouillage de la frontière entre auteur et consommateur, entre l'original et sa copie : la culture Otaku est la première culture postmoderne. La réduire au Japon serait donc une erreur, car elle a déjà commencé à séduire les jeunesses du monde.
(http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=7709)
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Global burn-out, Pascal Chabot
Il fallait établir ce constat : avant d'être un problème individuel, le burn-out est d'abord une pathologie de civilisation. Marquée par l'accélération du temps, la soif de rentabilité, les tensions entre le dispositif technique et des humains déboussolés, la postmodernité est devenue un piège pour certaines personnes trop dévouées à un système dont elles cherchent en vain la reconnaissance. Mais ce piège n'est pas une fatalité. Face aux exigences de la civilisation postmoderne, on peut se demander comment transformer l’œuvre au noir du burn-out afin qu'il devienne le théâtre d'une métamorphose, et que naisse de son expérience un être moins fidèle au système, mais en accord avec ses paysages intérieurs.
(http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=15086)


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[postmoderne][otteur][détournement][HN]
Post-vérité - Guide de survie à l'ère des fake news, Matthew D'Ancona
Bienvenue dans un monde où l'art du mensonge ébranle les fondations mêmes de la démocratie. Bienvenue dans l'ère de la post-vérité. Le Brexit, l'élection de Donald Trump, le climato-scepticisme, les campagnes anti-vaccination, le retour de l'antisémitisme et du négationnisme... Partout dans le monde, propulsés par les réseaux sociaux et l'information en continu, les fake news, les manipulations et les délires l'emportent sur les faits avérés. Matthew d'Ancona enquête sur cette disparition massive de la vérité comme critère fondamental du débat public, dont il raconte les étapes et analyse les sources, notamment du côté de la philosophie postmoderne française, tout en posant les jalons d'un redressement. Comment vivre encore ensemble, quand on n'est même plus d'accord sur la réalité ? Le retour du vrai est une urgence vitale. Voici quelques pistes pour y parvenir.
(http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=55301)
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 Postvérité et autres énigmes, Maurizio Ferraris
Tout comme le capitalisme a été l'essence du XIXe siècle et les médias celle du XXe siècle, la postvérité serait-elle l'essence de notre époque ? L'arrivée de Donald Trump au pouvoir a considérablement changé le monde : elle a démontré que refuser la vérité objective était bien devenu une option politique crédible. Mais en quoi cette " postvérité " dépasse-t-elle le mensonge ? Maurizio Ferraris démonte ce concept pour en étudier tous les rouages et en comprendre le succès. Il décrit, avec l'exactitude et l'engouement qui le caractérisent, la façon dont le nouveau paradigme du vrai découle d'une rencontre : celle de la philosophie postmoderne avec la technologie internet, de la parole avec son média, de l'acteur avec son théâtre. Pour peu que la voix porte, chaque énonciation devient potentiellement vraie et, si la vérité est parfois décevante, voire frustrante, la postvérité est réconfortante. Jusqu'à ce qu'elle se confronte aux autres.
(http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=56599)



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[multimédia][karl]
En même temps, on dirait que je ne répète qu'une seule chose. Donc… Comme Jabokson disait qu'il parlait russe en 17 langues, je pourrais dire que je déploie une idée fondamentale dans plusieurs endroits. L'idée fondamentale, c'est celle-ci : [  ]
(Master class avec Maurizio Ferraris - 22/09/2017 - Comment penser l'héritage de la postmodernité ? , France Culture, Les chemins de la philosophie, 2'30)



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[reconnaifiance]
[  ] nombreux étaient ceux qui pariaient, enfin, sur une Palme d’or pour ce film rétrospectif d’une carrière, profondément introspectif, le meilleur d’Almodovar depuis très longtemps. 20 ans après Tout sur ma mère, toujours pas de Palme pour l’Ibère. On parie qu’un jour, il en aura une d’honneur, mais ce sera trop tard…
(https://www.franceculture.fr/cinema/cannes-2019-la-consecration-bong-joon-ho)

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[karl][goût]
Metin Arditi [auteur du "Dictionnaire amoureux de l'Esprit français"] – Je crois qu'il y a un élément matriciel dans l'esprit français, c'est le fait de vouloir plaire. On a envie de paraître aussi beau qu'on peut, aussi intelligent qu'on peut, on se soigne… [  ] Mais il y a autre chose qui est associer à cet acte de plaire, c'est le besoin de plaire. Et ce besoin de plaire est mortifère. Le piège, c'est de perdre son sens du discernement, son sens du ridicule, son humilité.
Journaliste – Notre côté un peu coq, en somme. Le plus éminent specimen de cette manière d'être, un de ses représentants les plus flamboyants, est un comédien : Fabrice Luchini.
(Qu'est-ce que l’art d’être Français ? - Stupéfiant !, 6')


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[minimalisme]
L'Académie française [  ] a pour fonction de régulariser la langue. On peut en prendre un exemple : 1535, une siècle avant [la création de l'Académie française, par Richelieu], Rabelais, Gargantua : [  ].
1678, Andromaque de Racine, on est après la coupure classique, après la création de l'Académie française. [  ] Racine est exemplaire : Il emploie 500 mots. C'est un des plus grands poètes de la langue française, mais il est dans cette idée classique, on arrive à une langue qui est extrêmement codée.
(L’art du français - Stupéfiant !L’art du français - Stupéfiant !, 8')


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[karl][goût]
Victor Hugo disait, et c'est un peu notre état d'esprit ce soir, cher Alain : « J'admire comme une brute ».
(Thierry Frémaux, Festival de Cannes - ALAIN DELON - Palme d'Or d'Honneur - Cannes 2019 - VF, 5'40)

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(AF)
[HN]
plus que l'existence de la photographie, sa démocratisation… sa facilité d'usage et de partage…
… fait réagir la pratique de l'écriture littéraire, vient réveiller la littérature et l'écriture dans son identité et dans ce qui n'est qu'à elle.
ce que l'image et le texte peuvent respectivement capter du réel
ce sont différents modes de connaissance du réel
quel est le médium qui va me permettre de garder et transmettre le plus de substance
parfois l'un parfois l'autre
l'omniprésence de l'image (si accessible) doit remettre en question la pratique de l'écriture [littéraire]
et nous amener à nous préoccuper de ce que le texte est le seul capable de faire
être au plus près de la chose que je veux décrire, je le suis parfois par les mots, parfois par l'image
C'est que la possibilité par la photo de capter une image de la réalité et la fixer continue de m'émerveiller
donc constitue un défi à quelqu'un qui veut raconter une histoire avec des mots



(Clément Bénech - Une essentielle fragilité)



#
(V)[bande]
Truffaut : voici le premier son, le deuxième son, …
(Rencontres du troisième type [film])


#<
[!°]
Scène de l'enlèvement de l'enfant au milieu du film "Rencontres du troisième type" :
Karl : Putain, à l'époque, les pédophiles avaient les moyens/ employaient les grands moyens !





2019 05 29

#
[TP]
J'ai vu toute ma vie défiler. C'était d'un chiant !…
(L'amour dure 3 ans [films], début (juste après son suicide à la édouard levé), 9')

#
[défausophie][àmouréinventer][âge]
– Pourquoi tu t'énerves ? Je te dis que je suis heureux et toi tu m'engueules.
– [  ] Non mais, en tant que témoin, il était de mon devoir de t'avertir d'une chose [  ] : l'amour diminue avec le temps.
(L'amour dure 3 ans [films], dans la salle de bain où il ouvre les robinets, 29'45 )


#[àmouréinventer]
– Tu seras mon seul ami du sexe masculin. [  ] Tu crois pas à l'amitié homme-femme ?
– Ah bah non, je ne crois qu'aux choses qui existent, en l'occurrence amitié homme-femme c'est.. c'est… c'est comme l'énergie éolienne, on en parle mais il y en a pas, quoi.
(L'amour dure 3 ans [films], 35')
+
– Mais ça reste quand même une promenade amicale ?
– Bah oui, bien sûr, évidemment !… Tu me connais !
– Cool. Bah à tout à l'heure, alors.
(L'amour dure 3 ans [films], 37'40)
+
A – Catastrophe. Elle veut qu'on soit amis.
B – Et alors ? Qu'est-ce qu'il y a de catastrophique, [nous,] on est amis !
A – Mais non, mais l'amitié c'est comme l'amour sans sexe…
C – C'est-à-dire qu'on enlève le truc le plus intéressant, quoi.
(L'amour dure 3 ans [films], 36'30)


#
[postsexuel]
C'est vrai que c'est bizarre parce que chez les animaux, la saison du rut dure deux mois. Et il y a que chez nous, les êtres humains, que ça dure toute l'année. [  ] Moi j'aimerais bien que ça dure que de janvier à mars, par exemple. Comme les chiens. Comme ça, le reste du temps, je pourrais manger et dormir. J'en peux plus, les mecs. Je passe à la cassolette tous les soirs.
– T'inquiète pas, Pierre, avec le mariage, ça ne durera pas.
(L'amour dure 3 ans [films], 36')


#
[âge][prosexuel]
Mais regarde la beauté de ce visage. Annette Vadim, 20 ans. Mais regarde ! Cette pureté qui de ne demande qu'à être souillée, c'est… c'est… [  ] sublime.
(L'amour dure 3 ans [films], 44' – en regardant "Les Liaisons Dangereuses 1960" de Roger Vadim)


#
[otto][otto karl][TP]
– On a dit que je resterai anonyme.
– [  ] Tout le monde veut rencontre l'auteur. [  ] Non, tu es quand même mon seul auteur vivant à vouloir être connu à titre posthume. Je sais pas si tu…
– Je ne veux pas me montrer. Comment ça, tu veux pas ? Non mais, tu te prends pour les Daft Punk ?
– Non, mais… Emile Ajar ! Ça a bien marché. Oui oui, bon, je sais ce que tu vas dire : Je ne suis pas Romain Gary.
– Voilà. [  ]
– [  ] Et puis il y a une histoire derrière. Écoute, voilà… Enfin, c'est un peu long à expliquer, mais… [  ]
– Mais qu'est-ce qu'on s'en fout, de ta vie. Hein ? Mais enfin tu as raison… [  ]
–  Mais je suis un poète maudit. Je suis au dessus de toutes ces contingences matérielles.
(L'amour dure 3 ans [films], 52'20)


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[programme]
– Alors moi, je voudrais vous dire qu'aujourd'hui évidemment je suis un homme heureux parce que je suis devenu un mari. Mais surtout, je voudrais vous dire que grâce à Cathy, je me suis reproduit.
L'assemblée de mariage (applaudit) – Oh ! Bravo !
– Un nouveau moi est en marche !
(L'amour dure 3 ans [films], 1:08')

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[noirage][programme][àmouréinventer]
Ce que vous êtes en train d'applaudir, là, c'est pas de l'amour. Non, c'est une publicité. [  ] Et l'amour, ça ne dure pas trois ans, ça ne dure pas une heure, ça ne dure pas un mois, trois secondes, parce que pour durer, il faudrait qu'il existe. Alors, c'est tout ce que je voulais dire…
(L'amour dure 3 ans [films], 1:09')

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[postsexuel][àmouréinventer][pour Marine]
Tu sais, les femmes, c'est comme le tabac, il faut arrêter, un jour.
(L'amour dure 3 ans [films], 1:25')

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[noirage][àmouréinventer]
Non, moi je troive que ce serait bien qu'on se quitte plus. Oui, ça, ce serait bien. (  ] Ça va bien se passer. [Ils s'embrassent et derrière eux grossit la vague qui va les emporter.]
(L'amour dure 3 ans [films], 1:31')

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[princesse]
Moi je sens cette histoire d'amour tout à fait charmante. Vraiment, vraiment charmante. D'autant que cette… [  ]Alice a un bon potentiel d'emmerdeuse, donc ça peut durer.
(L'amour dure 3 ans [films], 1:32')



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Hervé Jean-Pierre Villechaize, né le 23 avril 1943 à Paris et mort le 4 septembre 1993 à Hollywood en Californie, est un acteur français. Il est mondialement connu pour son rôle de Tattoo, l'assistant de M. Roarke, dans la série télévisée L'Île fantastique de 1977 à 1983.
[  ]
En 1983, il se heurte aux producteurs de la série L'Île fantastique après avoir exigé de gagner autant que l'acteur principal Ricardo Montalbán. En lieu et place d'une augmentation, il est tout simplement renvoyé. La série continue sans lui, mais cesse au bout d'un an, le public n'étant plus au rendez-vous en l'absence du personnage phare de Tattoo. [   ]
Après son éviction de la série L'Île fantastique, Hervé Villechaize tombe dans la mélancolie et rate plusieurs rôles qui lui sont proposés. Dès lors, il tourne très peu. En 1984, dans son propre rôle, il apparaît dans l'épisode 8 de la saison 7 de la série télévisée Arnold et Willy. Ses problèmes de santé se multiplient, principalement des ulcères. Il faillit mourir d'une pneumonie en 1992.
Il fait sa dernière apparition à la télévision dans The Ben Stiller Show à l'automne 1992. [https://youtu.be/fCBk89cZTjs]
Dans l'après-midi du 4 septembre 1993, après avoir regardé à la télévision Le Magicien d'Oz, il écrit un mot et enregistre une cassette avant de se suicider par balle dans son salon. Sa compagne Kathy Self l'ayant découvert agonisant appelle l'ambulance, mais Hervé Villechaize ne pourra être sauvé et s'éteint au centre médical de North Hollywood1. Ses cendres ont été dispersées à Point Fermin (Los Angeles).
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Herv%C3%A9_Villechaize)







2019 05 30

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[TP][ARG]
[  ] Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Toronto vient de permettre une découverte surprenante. Lorsque l'on a un trou de mémoire, on croit souvent que notre cerveau est défaillant. Il se pourrait pourtant que ce soit en fait tout l'inverse.  Les scientifiques canadiens ont ainsi découvert que le fait d'oublier des détails sans grande importance était essentiel pour le bon fonctionnement de notre mémoire. Blake Richards, un des scientifiques impliqués dans l'étude explique : "Il est important que le cerveau oublie des détails sans importance et se focalise à la place sur des choses qui vont l'aider à prendre des décisions dans le monde réel."  Il semblerait ainsi que de nouvelles informations soient réécrites par-dessus celles qui n'ont qu'une importance limitée. Ce processus serait même un des gages de notre intelligence.   Richards poursuit :      "Si vous cherchez à naviguer dans le monde et que votre cerveau fait constamment remonter à la surface des souvenirs contradictoires, cela rend plus difficile la possibilité de prendre une décision logique." [  ] Les gens qui oublient facilement [  ] Leur cerveau mettrait ainsi naturellement à jour leurs souvenirs et les informations dont ils ont besoin pour bien penser. Preuve s'il en fallait encore que le corps humain est une formidable petite machine.
(https://www.ma-grande-taille.com/sante/bien-etre/gens-oublient-intelligents-225582?utm_source=madameconnasse&utm_medium=facebook&utm_campaign=madameconnassemai2019&fbclid=IwAR2S-feLKSeu8WcakfTWqQ1GrzBgZ6lmQrOrSBSVlz2QalEZJxiOy35FMX0)


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[diét/éthique]
Pratiquer une activité physique régulière est ainsi primordial pour bien vieillir. Mais n'oubliez pas pour autant de pratiquer des activités stimulantes intellectuellement.
(https://www.ma-grande-taille.com/sante/bien-etre/gens-oublient-intelligents-225582?utm_source=madameconnasse&utm_medium=facebook&utm_campaign=madameconnassemai2019&fbclid=IwAR2S-feLKSeu8WcakfTWqQ1GrzBgZ6lmQrOrSBSVlz2QalEZJxiOy35FMX0)



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[karl][TP]
J'ai connu beaucoup de célébrités, caduques ou en herbe. Si j'en parle, ce n'est pas pour attacher mon wagon à leur train, mais parce que [  ]. Et parce que les gens qui me découvrent, alors qu'ils me fréquentent depuis vingt ans, me font rire.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.150)

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[minimalisme][épure]
L'homme le plus compliqué que j'aie jamais connu, c'était Paul Iribe. Il me reprochait de ne pas être simple. [  ]
– [  ] si vous saviez vous contenter de rien. Je déteste les gestes inutiles, les dépenses somptuaires, les êtres compliqués.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.153)


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[karl][TP][diét/éthique]
Combien je déteste la passion ! Quelle abomination, quelle affreuse maladie ! Le passionné est un athlète, il ne connaît ni la faim, ni le froid, ni la fatigue ; il vit par un miracle. [  ] il est capable d'une patience de fourni et d'une force d'éléphant. Il n'a aucun respect humain. La passion est, avec la peur, le vrai paroxysme.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.155-156)


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[pionnier][conformisme]
Ce programme eu du succès [  ]. Les couturiers s'empressèrent à leur tour d'avoir cette idée originale [  ]
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.159)


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[s'injustifier][taisage][bavardage]
La presse reprenait en mineur, commentait, glosait, talmudait.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.160)

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[goût][moyenhomme]
Le ridicule tue bien des choses, mais il n'a jamais tué le ridicule.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.160)


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[neutre][neutralisage]
[  ] l'extravagance nuit à la personnalité.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.162)


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[karl][neutralisage][anti-psycho-logique]
Le manque de pudeur me gâte les gens ; je veux leur en rendre.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.163)


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[neutralisage][minimalisme][épure]
La richesse n'est pas l'accumulation ; c'est tout le contraire : elle sert à nous libérer ; c'est ce « j'ai tout eu et ce n'est rien » de l'empereur philosophe. De même que la vraie culture consiste à flanquer par-dessus bord un certain nombre de choses ; de même que dans la mode, on commence généralement par la chose trop belle, pour arriver au simple.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.170)


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[goût][défausophie]
Que les femmes aiment l'argent pour ce qu'il procure, c'est naturel, mais qu'elles l'aiment d'amour, c'est affreux. La figure d'une jolie fille qui vous parle contrats, rentes, assurances sur la vie ou position à terme, devient d'une telle laideur !
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.170)

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[brut][diét/éthique]
La seule chose que j'aime vraiment dépenser, c'est ma force.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.171)


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[minimalisme]
J'aime acheter ; ce qu'il y a d'affreux, c'est qu'après avoir acheté, on possède.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.171)

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[TP][minimalisme][épure][hoptique]
Je ne tiens qu'à des bêtises, ou à rien, parce que la poésie se réfugie là. Presque tous nos malheurs sentimentaux, sociaux, moraux, viennent de ce que nous ne savons renoncer à rien.
(Coco Chanel par Paul Morand, L'allure de Chanel, p.171)



#
(AF)
[HN]
Le numérique crée un habitus hybride entre le soi-disant « virtuel » et le concret. On est sans cesse en train de naviguer entre le réel, là où on se trouve, et avec cet environnement qu'est le numérique.
du coup il faut repenser l'architecture [[de nos vies]]
… dans cette dimension hybride qui est mise en place par la culture numérique.
(Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 4')
+
le numérique modifie notre rapport avec ce que c'est qu'un document
il n'a plus la même fixité associée au système de l'écrit qui est celui de l'écriture classique, de l'imprimé, du livre
il entre dans un forme de convertabilité sans cesse [convertibilité permanente], problématique pour certains mais…
qui permet de réinventer/réimaginer le rôle à la fois de l'auteur et du lecteur
(Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 6')
+
Les Lumières représentent [  ] l'aboutissement et l'apogée de la culture du livre, qui a donné lieu à la culture juridique d'auteur, et tout ce qui a suivi comme Copyright et lois concernant le contrôle et la gestion des propriétés intellectuelles. Et en même temps, c'est la culture, héritée des anciens, de la libre circulation des idées et des données qui était connue sous le nom de « biens communs ».


(Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 8'30)


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(AF)[HN]
… le monde se transforme en interface généralisée…
(La Grande table (2ème partie) - 21/10/2013 -  avec Milad Doueihi, 14')



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[karl][maudit][dépression]
La grande majorité [de gens qui souffre de burn-out/épuisement professionnel] a une charge de travail élevée, à laquelle s’ajoutent l’une ou l’autre des sources de tension suivantes.
- Manque d’autonomie : ne participer à aucune ou à peu de décisions liées à sa tâche.
- Déséquilibre entre les efforts fournis et la reconnaissance obtenue de la part de l’employeur ou du supérieur immédiat (salaire, estime, respect, etc.).
- Faible soutien social : avec le supérieur ou entre les collègues.
- Communication insuffisante : de la direction aux employés, concernant la vision et l’organisation de l’entreprise.
(https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=epuisement_professionnel_pm)


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[goût][diét:éthique]
Le terme orthorexie vient du grec « ortho » qui signifie « correct » et « orexie » qui veut dire « appétit ». [  ] Alors qu’une personne anorexique ou boulimique présentera une obsession alimentaire focalisée sur la quantité, une personne orthorexique se focalisera sur la qualité. Elle se conformera à un régime alimentaire strict composé d'aliments qu'elle jugera être purs, sains et bons pour la santé. Les personnes souffrant d'orthorexie sont angoissées à l'idée de manger de la nourriture qu'elles jugent mauvaise. Cette angoisse génère la mise en place de rituels visant à sélectionner et préparer la meilleure alimentation possible.  Dans la littérature anglo-saxonne on parle d'orthorexie nerveuse pour les formes les plus sévères de ce trouble.
(https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=orthorexie_pm)


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De nombreux agents infectieux ont été incriminés pour expliquer le déclenchement de la fibromyalgie, comme les virus de l’hépatite C ou B, par exemple, ou la bactérie en cause dans la maladie de Lyme. Environ 10 % des personnes atteintes de fibromyalgie déclarent avoir souffert d’une infection avant le début des symptômes.
Dans de nombreux cas, un traumatisme physique (accident) est impliqué dans le déclenchement de la fibromyalgie. Les accidents de voiture causant un « coup du lapin », c’est-à-dire un traumatisme des vertèbres cervicales, sont souvent montrés du doigt. Des traumatismes émotionnels peuvent aussi être en cause, mais ils ne concernent pas tous les cas de fibromyalgie60. C’est le cas des sévices sexuels ou de la violence survenus tôt dans la vie, ainsi que de certains événements dramatiques (agression, attentat...).
(https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=fibromyalgie_pm)


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[karl][philosophie][philosavis][bavardage][formule]
Ça, c'est l'écume des choses. On peut décider, pour son quotidien, de s'en tenir à l'écume des choses. Pour ce qui me concerne, j'essaie de rester à la quintessence des choses.
(Les Grandes Gueules - François Bégaudeau invité des GG - Histoire de ta bêtise, 21'40)
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Il y a donc par conséquent dans tout fait qui se présente à nos sens, une réalité plus intime, plus impérative, plus simple, qu'il faut découvrir. [  ] le dessin qui permet d'établir des schémas et des universaux doit abandonner l'anecdote et faire le dépouillement de la réalité dans sa forme la plus abstraite, la plus proche de l'universalité des choses.
(Mecislas GOLBERG, La Morale des lignes, Allia, p15 + p17)

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(AF)!
[karl]
… c'est qu'en fait [  ] vous êtes presque trop fort, vous êtes presque trop bon. C'est-à-dire qu'à la lecture du livre j'ai presque un sentiment d'étouffement. Je vais vous dire, j'ai presque ressenti ça une fois, c'est en lisant Michel Onfray contre… à propos de Freud et du freudisme et de la psychanalyse. C'est que c'était tellement balèze, c'est un bulldozer qui arrive à une telle vitesse, avec tellement d'argument, de percussion, qu'il finit par tout écrabouiller, et du coup au bout d'un moment j'étouffe et je me dis : j'ai hâte, en fait, qu'il y ait la réponse à votre livre, [  ] franchement j'ai hâte que quelqu'un vous réponde, parce que c'est tellement homogène, c'est tellement global… En plus, vous êtes super balèze, parce que vous arrivez à nuancer, vous arrivez à vous auto-critiquer, [   ] à donner le prix de votre appartement… Enfin, vous répondez pratiquement à tout, et vous donnez même la parole à vos adversaires, mais c'est vous qui écrivez à leur place. [  ] Donc moi j'aimerais savoir de qui vous attendez une réponse ?
(Sylvain Grandserre, Les Grandes Gueules - François Bégaudeau invité des GG - Histoire de ta bêtise, 24')


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[réêl]
(V) [clip] Tame Impala - Let It Happen (Official Video)



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[défausophie]moyenhomme][psycho-logique]
On a parlé ici de plein de comportements irrationnels [  ] qui font ne nous des gens unis par leurs failles et leurs raccourcis psychologiques.
(DirtyBiology - Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY, 13'40)



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[minimalisme][maximalisme]
La loi de Weber-Fechner. [  ] Lorsque les quantités sont plus grandes, les changements doivent être plus grands pour être perçus. Et cette loi fonctionne partout : pour la perception du son, de la lumière, de la douleur, etc. Pour le dire de façon scientifique : nous, les humains, ne percevons pas les changements de façon linéaire mais de façon logarithmique. Et c'est d'ailleurs pour ça que le décibel est une échelle logarithmique. 
(DirtyBiology - Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY, 5'50)


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[physio-logique][politique]
« Suis tes rêves ». Il existe cette croyance tenace [  ] que si tu travailles assez fort, que tu crois en toi et en tes rêves, tu finiras par trouver le succès que tu mérites. [  ] un argument difficile à avaler pour des [  ] anglo-saxons imprégnés du mythe du self-made man [  ]. [  ] Tout ça va dans un récit classique de la réussite.
(DirtyBiology - Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY, 7'+9')


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[physio-logique][politique]
Ce biais cognitif qu'on appelle le biais du survivant consiste donc à tirer des conclusions générales sur un sous-échantillon qui n'est pas représentatif, et qui a déjà subi une forme de sélection.
(DirtyBiology - Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY, 8'30)
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Le biais du survivant est une forme de biais de sélection consistant à surévaluer les chances de succès d'une initiative en concentrant l'attention sur les sujets ayant réussi mais qui sont des exceptions statistiques (des « survivants ») plutôt que des cas représentatifs.
[  ]
Le biais du survivant entre souvent en cause pour expliquer certains lieux communs (parfois vrais aussi souvent faux) comme "les produits étaient mieux fabriqués avant" car cette assertion se base évidemment sur les objets artisanaux ou manufacturés qui ont survécu et ne tient absolument pas compte de tous ceux qui sont en décharge, à la poubelle ou recyclés depuis longtemps. [  ] De manière générale, le consommateur a accès a des produits d'une durabilité au moins comparable à celle des produits des générations précédentes. Encore une fois, le biais du survivant aboutit à mettre en lumière les seuls produits survivants au temps tandis que la masse d'objets de faible qualité ayant disparu est ignorée.
[  ]
En architecture également, les bâtiments de plus de 100 ans encore debout donnent une fausse impression de "qualité de la construction d'antan" alors qu'ils ne représentent qu'une infime part de ce qui a été construit depuis l'invention de la construction, le reste s'étant écroulé ou ayant été démoli.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_du_survivant)


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[formule][simplexité]
Et vous posez une série d'interrogations qui sont à la fois [  ] simples et justes – ce qui est la marque d'un grand esprit, Milad Doueihi. Je vais les énumérer, juste, parce que c'est d'une évidence totale, et elles méritent en effet d'être un peu réfléchies.
(Xavier de la Porte, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 20'15)

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[otto][postmoderne][PM]
Notre culture est extrêmement auto-consciente. En permanence en réflexion sur elle-même.
(DirtyBiology - Les Youtubeurs et leurs problèmes psychologiques - DBY, 15'30)
-> Notre culture est extrêmement "otto"…


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(V)!
MacBook sur un bureau et qu'on ferme.
(Sleeping Beauty [film], 16'10)

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[postsexuel]
– Votre vagin ne sera jamais pénétré. Votre vagin sera un temple.
– Vous savez, mon vagin n'est pas un temple.
(Sleeping Beauty [film], 18')


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(V)
Éloge des drogues…
(Sleeping Beauty [film], 20')

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(V)
épilation de chatte
(Sleeping Beauty [film], 22'45)






2019 05 31

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[ARG]
[  ] après l’épure stylistique, Guiraudie revient à un récit anarchique, seul à même de nous faire entrer dans la pensée désordonnée de son protagoniste indécis.
(Raphaëlle Pireyre, Critikat.com, http://www.allocine.fr/film/fichefilm-243226/critiques/presse/)
+
Film somme, "Rester vertical" nous enseigne en premier lieu qu’une fiction n’est pas une ligne droite : c’est précisément dans ses sinuosités que se loge tout son mystère.
(Sandrine Marques, La Septième Obsession)
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Film proliférant, dépareillé, rêche, à la forme brouillée très loin du classicisme décanté du précédent, sûrement moins immédiatement séduisant (...) Rester vertical est plutôt le cauchemar turbulent d'une nuit agitée. Ni horizontal, ni vertical, c'est un film qui s'enfonce plutôt qu'il ne se dresse.
(Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles)
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C'est un rêve qui bouge. Un songe aux prises avec le réel. Ça donne quoi ? Ce film magnifique et sans solennité, toujours à la conquête d'autre chose et d'un ailleurs, se bâtissant à mesure qu'il avance.
(Sophie Avon, Sud Ouest)
+
À force de mélanger les genres, de brouiller les pistes entre fantasme et réalité, Alain Guiraudie finit par livrer une oeuvre incohérente, brouillonne.
(Sophie Benamon, Studio Ciné Live)


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[méta]
Si Guiraudie a souvent filmé des hommes avec des hommes, en en faisant des héros ardents et lumineux, c’est sans doute la première fois [dans Rester Vertical] qu’il le fait avec si peu de crédibilité. Comme si le réalisateur avait trop forcé le trait. Trop souligné son cinéma.
(Boris Courret, Culturebox - France Télévisions, http://www.allocine.fr/film/fichefilm-243226/critiques/presse/)



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[otteur][formule][otto karl]
Penser sans citations
Penser par soi-même, mais sans revendiquer une identité… tel semble être la posture d’André Gorz. Posture en équilibre, qui apparaît encore aujourd’hui dans toutes ces idées, ces textes et discours dans l’air du temps, développées chez lui, mais sans qu’il ne soit cité. André Gorz, c’est la discrétion incarnée : une présence indéniable mais imperceptible, une voie et une pensée bien là mais qui ne s’imposent pas.
Son premier texte, Le traître, en témoignait :
En deçà de toute considération théorique, il a horreur du moi. Plus simplement, il n’a pas de moi, pas de caractère, pas de goût affirmé sinon celui de s’effacer. Pas cette aisance de l’homme à l’aise dans sa peau, pas de spontanéité, pas de personnalité. Ce n’est pas assez que de parler d’horreur du moi ; il a la terreur de l’identification.
Se réapproprier en dehors du travail
Penser par soi-même, dire « je », mais sans s’enfermer dans une identité, tel était l’équilibre d’André Gorz, mais aussi l’enjeu de sa pensée et d’une vie telle qu’il la concevait. Ses réflexions sur les transformations du travail dès lors que ses conditions de production ont été standardisées, dès lors aussi que la consommation est devenue un phénomène de masse, dès lors, enfin, que le travail a perdu le fait d’avoir un sens et n’a plus été une source de pouvoir… toutes ses réflexions tendent à poser cette question de la réappropriation de soi en contexte d’aliénation. C’est par cette question que François Noudelmann commence ainsi son entretien avec André Gorz : comment, quand on ne peut plus s’affirmer comme sujet, dans un projet existentiel, dans une action, peut-on encore dire « je » ? Comment se réapproprier soi-même ?
[  ]
(https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-philo/uneviedephilosophe-410-andre-gorz-ou-la-reappropriation-de-soi)


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[karl][maladie][physio-logique][dépression]
… et son mari vient de la quitter. Et elle a des espèces de malaises vertigineux, des moments de panique
(Julia Deck - Viviane Élisabeth Fauville, librairie Mollat, 0'30)



2019 06 01

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[bio-logique][physio-logique]
Premier message de la page du forum :
acteee
Posté le 21/05/2015 à 12:08:58
Bonjour à tous,  Je me décide à vous écrire car, j'ai depuis quelques mois des symptômes qui commencent à m'inquiéter.  Cela a commencé d'abord par des palpitations, au mois d'Octobre 2014. Des palpitations additionnées à des vertiges. Je dirais plutôt, une sorte de tangage de type état d'ébriété. Je suis allé consulter mon médecin qui m'a prescris uniquement une cure de Magnésium ainsi qu'une prise de sang. Celle-ci s'est avérée très bonne. Les palpitations ont continuées, du coup, je suis allé consulter un cardiologue et là encore, les résultats n'ont rien signalé.  Avec les semaines et les fêtes, finalement les palpitations ont cessées, j'ai mis ça sur le compte du café que je buvais. J'ai diminué les quantités et cela a semblé faire son effet.  Par contre, j'ajoute qu'avec tous ces symptômes, il y avait également une gêne cervicale, toujours présente aujourd'hui.  La sensation d'ébriété est restée intacte depuis le début sans réellement diminuer.  Aujourd'hui, j'ai toujours cette gêne cervicale, le dos et la nuque qui craquent, les vertiges, et une impression de tête lourde. Se sont ajoutés, aussi, une sorte d'instabilité à la marche, plutôt, l'impression que mes jambes vont flancher.  Du coup, je me pose la question suivante: Les cervicales peuvent-elles avoir un lien direct avec cette sensation de vertiges et l'instabilité à la marche ?  Dois-je passer des examens supplémentaires ?  C'est assez difficile de décrire les symptômes, en réalité, car j'imagine que la description que chacun en fait est différente.  Si d'autres, parmi vous, ont ces symptômes, merci de m'expliquer ce que vous avez fait et quels sont les traitements à suivre.  Merci pour vos lumières,  Michael

… !!…

Dernier message de la page du forum :
elle est ma quête suivre l'étoile
telle-est-ma-quete
Posté le 07/05/2019 à 08:06:31
bonjour à tous,  juste pour vous faire partager mon expérience personnelle...  en ce qui me concerne, c'est après plusieurs mois, voir années, que j'ai assimilé le fait que tout cela provenait d'une anxiété généralisée pas forcément visible ou perceptible..mais bien là ! celle ci fini par générer une fatigue cérébrale et tout s’enchaîne... sensation d'ébriété, de dépersonnalisation, fatigue, plus d'énergie !  aujourd'hui je vais beaucoup mieux, mais c'est grâce à une prise de conscience, j'ai un mode de vie plus sain, je sais dire non à ce que je n'ai pas envie de faire ou de dire, j'évite tout conflit interne et j'ai une vie plus douce, ce n'est pas facile à faire mais il faut savoir ce que l'on veut !
(http://forum.doctissimo.fr/sante/Vertiges-syncopes/vertiges-instabilite-cervicale-sujet_1474_1.htm)


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[à gilles]
D'autant peut-être qu'après une énième consultation internet et une réflexion, je penche vers une nouvelle piste, aussi étonnant que ça puisse paraître de loin, et spectaculaires et affolants que sont les symptômes, mais : surmenage/burn-out. Eh oui, ça se pourrait bien... Du moins, ce matin, ça m'a rassuré de le concevoir... Voyons voir si ça tient. J'essaie de lever le pied un peu, pour voir, mais... pas facile, du tout... Contre-nature et contre-habitude...
+
Et justement le neurologue cherche à traiter cette « impatience dans les jambes » qui selon lui (et tout ce que je lis sur internet) conduit à l'épuisement, voire (donc) la dépression, etc. Il cherche à la traiter à coup de médicaments contre l'épilepsie (que les pharmaciens me confirment effectivement violents) et de la mélatonine. Donc, mollo, (sauf la mélatonine que j'ai essayé) j'essaie de traiter ça autrement. Pour l'instant en reprenant les somnifères qui m'avaient sorti la tête de l'eau à une époque. Et en essayant de lever le pied... voire les jambes... impatientes ou dites aussi "sans repos"... (comme par hasard ? ; ) cela dit par blague, car c'est un syndrome principalement génétique, croit-on savoir).
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Oh non, c'est loin d'être acquis, ce léger mieux. Ça fait un an et demi que ça me le fait. Et pour mon ami non-voyant ? Je vois pas trop ce qui aurait pu me surmener. Non non, ce que j'ai fait ou ce que je fais pour lui est une goutte d'eau dans la mer de l'énorme chantier... composé de multiples chantiers et communications qui m'occupent tous les jours sans cesse, presque sans pause, du moins sans pause dans ma tête, jamais jamais, et toujours via l'ordi, car tout passe par lui, donc recroquevillé sur lui, passage obligé car tout y passe – y compris donc ma santé ? À voir. Mais, non non, loin d'être sorti d'affaire. Simple nouvelle piste, après une nuit légèrement plus reposante, et encore...


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Essayer de lever le pied de la jambe impatiente, sans repos.
Essayer de lever le pied de la jambe impatiente, sans repos.


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[minimalisme][âge][80's]
Talk Talk et l'éloge du silence
Par Eric BUGGEA, 28 novembre 2014 à 18:20 Culture et Loisirs--Musique
Mark Hollis, Paul Webb et Lee Harris ont formé l'un des groupes les plus novateurs des années 80. (Photo DR)
16 septembre 1988 : quatre ans après le succès de Such a Shame, Talk Talk sort son quatrième et avant dernier album, Spirit of Eden. A des années lumière de la new wave des débuts, le disque, aussi beau qu’épuré, s’impose comme un précurseur du post rock
La mauvaise réputation… Ça vous colle aux basques comme un de ces dealers du crédit à la consommation. Vous laissez traîner un orteil et voilà qu'ils vous harcèlent pour vous lacer la chaussure que vous n'avez pas. Impossible de s'en défaire ou presque.  En musique, les années 80 souffrent un peu de ce mal dont on ne guérit jamais vraiment. La faute à la presse spécialisée ? Probablement. Aujourd'hui encore, certains chroniqueurs portent un jugement tranché, catégorique. Pas question de séparer le bon grain de l'ivraie : tout est à jeter.
C'est oublier un peu vite que la décennie a vu paraître quelques chefs-d'œuvre, de Thriller [Mickael Jackson] à Desintegration [= Disintegration] [The Cure] en passant par Graceland [Paul Simon], So [Peter Gabriel], Powerslave [Iron maiden], Street Fighting Years [Simple Minds] ou, bien sûr, The Joshua Tree [U2]. C'est mettre volontairement de côté des groupes importants : le Big Four du thrash*, les Smiths, Dead Can Dance, Midnight Oil ou même Depeche Mode, dont la qualité des albums ne cessera d'aller crescendo durant ces années-là.
Contrairement à ce que les émissions de télé actuelles ne le laissent supposer, les années 80 n'ont heureusement pas seulement été rythmées aux sons des Démons de minuit, Voyage Voyage ou T'as le look, coco. Dans la famille des titres un jour classés dans le Top 50, on a pu leur préférer les Lessons In Love de Level 42,The Riddlede Nik Kershaw, I Can't Wait de Nu Shooz ou un des multiples cartons de A-ha, au hasard The Sun Always Shines on TV.  Les années 80, c'est des Stones proches de l'implosion, un Star Spangled Banner qui se fait presque éclipser par Born In the USA. C'est Prince au sommet de son art, Freddie Mercury qui tient tout Wembley dans sa main. C'est aussi un Anglais aux mimiques expressives qui déclame son magistral Such a Shame avec une bonhomie mi-figue mi-raisin. Son nom : Mark Hollis. Son groupe : Talk Talk, formé à la fin des années 70 par le chanteur et des amis d'enfance, Paul Webb (basse) et Lee Harris (batterie).  Talk Talk le génial. Talk Talk, le mystérieux. Un groupe sans compromission. Passé des années new wave et des tubes de Party's Over(1982) à ceux de It's My Life (1984) pour se séparer sur la sobriété clinique de Laughing Stock en 1991.  Dix ans de carrière, cinq albums et un parcours d'ovni dans la décennie "maudite". Dès 1986 et The Colour of Spring, Hollis et Tim Friese-Greene, son partenaire d'écriture et membre officieux du groupe, abordent un virage plus intimiste. Quelques ingrédients pop subsistent mais l'aspect synthétique de la musique de Talk Talk s'efface au profit d'instruments acoustiques. Artistiquement, la magie opère. Commercialement, l'affaire fonctionne. Les singles Life's What You Make It, probablement le meilleur extrait jamais sorti par le trio, et Living In Another World marchent bien. Ce sera la dernière fois. Non pas que les Britanniques aient perdu la recette mais, désormais et au grand désarroi de leur maison de disques, leurs aspirations sont ailleurs.  L'arbre de la vie  Spirtit of Eden sort le 16 septembre 1988. A son écoute, le constat est ferme : le Talk Talk de It's My Life n'existe plus. Mark Hollis ne se dandinera plus dans un clip en réajustant son bonnet et le groupe ne passera plus en radio. Du moins, pas avec ces nouvelles compos.
Découpé en six morceaux dont les trois premiers, The Rainbow, Eden et Desire forment une suite de quelque 23 minutes, Spirit of Eden est un disque unique qui nécessite une période de décantation obligatoire sous peine de passer complètement à côté.
Moins immédiat que son prédécesseur - c'est peu de le dire, même si celui-ci annonçait la couleur avec des morceaux comme Chameleon Dayet April 5th -, c'est un album décomplexé, intemporel, teinté de blues (l'harmonica de The Rainbow) et de jazz. Une illustration sonore d'images ramenées d'un voyage en contrées reculées, celles de l'âme (« Everybody needs someone to live by », chante Hollis dans Eden).
Le silence occupe une place dominante, presque essentielle (Desire). Comme si le groupe avait voulu faire respirer son œuvre afin de mieux en apprécier l'ensemble. Le travail est délicat, soigné. Le groupe agit avec les notes tel un peintre qui s'en va piquer sa couleur avec le pinceau avant de la distiller sur la toile. Par ici des touches de trompette, de clarinette. Par là, du haut bois et autre cor anglais, tous disséminés avec grâce (Inheritance).  Les nappes d'orgue sont sublimes (Wealth), éthérées, le chant minimaliste. Bien sûr, ce tableau de maître joliment illustré par la peinture de James Marsh (l'arbre fruitier devenu l'arbre de la vie) ne rencontrera pas le succès mérité.
Malgré d'excellentes critiques, Spirit of Edenest un échec commercial. En l'absence de single potentiel, EMI, la maison de disques, se rabat sur I Believe In You, décision aberrante selon Mark Hollis. Entre la major et l'artiste, le torchon brûle. Vingt ans auparavant, le groupe aurait sans doute été soutenu mais à la fin des années 80, la donne est différente.  Pour Talk Talk, il n'y aura pas d'autre essai. Pas chez EMI, en tout cas. Laughing Stock, l'ultime opus du groupe paru trois ans plus tard, sera distribué par Polydor.  Pourtant, rarement un album aura aussi bien porté son nom. Rarement un groupe de pop aura poussé aussi loin son désir d'exploration musicale, sa volonté d'aller au-delà des formats établis. Avec Spirit of Eden, Talk Talk a cherché à atteindre des sphères méconnues en se posant une question : à quoi ressemble la musique du silence ? La réponse tient en un peu moins de 2 500 secondes d'une rare pureté.
* Metallica, Anthrax, Megadeath et Slayer.
(Eric BUGGEA, ebuggea@corsematin.com, 28 novembre 2014, https://www.corsematin.com/article/musique/talk-talk-et-leloge-du-silence)


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[minimalisme]
 Des Voix Dans le Corridor, Sombres Histoires du Rock'N Roll, de Eric Buggea (1 février 2014)
Commentataire amazon, Hervé j.
Bruits de couloirs
3 septembre 2014
84 pages réellement écrites (gros), une fois déduite "l'incontournable" préface du chanteur du groupe Blankass, pour 15€ ça fait plutôt cher ! Avec un sujet pareil on pourrait facilement en tirer 500 pages, mais comme Eric Buggea, l'auteur, est journaliste à Corse-Matin, ceci explique peut-être cela ! [  ]


#<
[formule][no effort]
Formules sans forcer.

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[eurêka][minimalisme][épure][créage][pour l'art rencontre][perfectionnage]
S’en suit With Or Without You, dont la démo est dans les cartons depuis un moment. Les musiciens, Eno et Lanois peinent à trouver la solution à ce titre qui tourne en boucle. Les arrangements se multiplient sans succès, et sont « horribles », confiera The Edge. 
Mais alors qu’elle est proche d’être mise au placard, With Or Without You est sauvée par une
 guitare expérimentale amenée par le musicien canadien Michael Brooke ; The Edge a travaillé avec lui sur la bande originale d’un film en 1985 et ils sont devenus amis. Baptisée l’Infinite Guitar, cette copie de Strat par Tokai a été bricolée et équipée d’un système permettant de prolonger les sons à l’infini grâce à une boucle de feedback. De quoi rappeler aux guitaristes le Sustainer de Fernandes, qui ne sera commercialisé que quelques années plus tard. La guitare est en soi une bombe à retardement, propre à électrocuter son utilisateur à la première mauvaise manipulation. Bono écoute les bandes de la chanson dans la control room, lorsqu’il entend The Edge faire sortir des sons inconnus de cette guitare et il s’écrie : « C’est ça !… Mais putain, c’est quoi, ça ? » Il décrira plus tard ce son comme « le fantôme du son d’une guitare ». La chanson, qui n’a pas vraiment de refrain, n’enthousiasme ni le manager Paul McGuiness, qui ne veut pas en faire un single, ni Bono, qui doute de sa puissance. Ils finissent pourtant par se laisser convaincre, et With Or Without You devient le premier numéro 1 de U2 aux USA…
(Thomas Baltes, "U2 – The Joshua Tree, 30 ans après : les secrets d’un album culte", 8 septembre 2017, https://www.guitarpart.fr/u2-the-joshua-tree-30-ans/)

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[formule][minimalisme][épure][perfectionnage][simplexité]
Cette chanson [Bullet The Blue Sky] révèle aussi réellement The Edge à sa personnalité de guitariste. Déjà à part, il ne fait plus rien comme tout le monde. Il cherche des sons en permanence, part en quête de parties aussi simplissimes qu’imparables. Sur Bullet, sans doute, l’une des meilleures chansons du groupe et issue d’une longue jam, il se sert de sa guitare en slide pour installer une ambiance malsaine et oppressante, à coups de grincements, de feulements, de hurlements, de feedbacks et autres solos distordus et angoissants, imitant ainsi les avions des escadrons de la mort qui crèvent le ciel pour aller bombarder les opposants, façon Hendrix sur Star Spangled Banner.
[  ]
« The Joshua Tree » est bouclé en janvier 1987, juste quelques heures avant la date fixée par Island Records. Il y a assez de matière pour faire un double album, mais le groupe décide de ne garder que le meilleur, soit 11 titres. Un petit concours est lancé pour trouver le meilleur tracklisiting, mais The Edge le perfectionniste est encore insatisfait et voudrait ajouter un overdub sur Where The Streets Have No Name. Personne n’ose lui dire non, sauf l’ingé-son Steve Lillywhite, qui trouve la parade en lui proposant de laisser la version album ainsi et de rajouter ce qu’Edge veut sur la version single, qui sortirait plus tard…
(Thomas Baltes, "U2 – The Joshua Tree, 30 ans après : les secrets d’un album culte", 8 septembre 2017, https://www.guitarpart.fr/u2-the-joshua-tree-30-ans/)


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[moyenhomme]
Pendant des années, l’emplacement exact de l’arbre photographié [pour la pochette de l'album devenu culte, The Joshua Tree de U2] avait été gardé secret pour éviter tout pèlerinage indésirable. On dit qu’un couple est mort, déshydraté dans le désert pour l’avoir cherché
en vain. L’arbre a fini par être découvert,pas dans le parc national de Joshua Tree d’ailleurs, mais un peu plus au nord. L’arbre est mort de sa belle mort vers l’an 2000, alors qu’il était âgé de plus de 200 ans, et vers 2013, fut tronçonné par un fan fétichiste sans pitié qui partit avec un
 bout de tronc, laissant au sol ce qui restait du précieux végétal. Aujourd’hui, une plaque déposée par un fan commémore l’endroit, quelque part entre la vallée de la mort et Sequoia Park.
(Thomas Baltes, "U2 – The Joshua Tree, 30 ans après : les secrets d’un album culte", 8 septembre 2017, https://www.guitarpart.fr/u2-the-joshua-tree-30-ans/)


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[éco-logique][nokidding][écologique]
Et figurez-vous qu'il y a une étude suédoise qui est sortie il y a un mois et demi qui dit que l'acte le plus écologique, c'est : ne pas avoir d'enfant. Ça représente en équivalent CO2, par an, 40 voyages en avion transatlantique. [  ] Et je me suis, du coup, renseigné sur ce que ça impliquait d'avoir un enfant, et il y a une autre étude, une étude belge, qui donne le prix d'un enfant, hein, ce que ça coûte en globalité. Alors, tenez-vous bien, un enfant, ça coûte 170 000 euros. Alors l'expression « se vider les bourses », c'est pas vulgaire c'est informatif.
(Alex Vizorek - L'écologie, sur youtube par Montreux Comedy, 3'+ 5'40)





2019 06 02


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[éco-logique][minimalisme]
François Schuiten : « J’arrête la bande dessinée. »
30 mai 2019
La décision mûrissait depuis plusieurs mois, et à l'occasion de la sortie de son album de "Blake et Mortimer", François Schuiten nous a confirmé que celui-ci sera son dernier album de bande dessinée. Explications...
[  ]
– Vous qui vous êtes investi dans la bande dessinée depuis plus de 45 ans, pourquoi vouloir vous arrêter aujourd’hui ?
François Schuiten  – Tout d’abord, parce que je pense que j’ai exprimé ce que je voulais partager. Pourquoi devoir sempiternellement se projeter obligatoirement dans le prochain album ? Je ne comprends pas cette société qui a besoin de nouveautés, alors qu’il y en a plus de cinq mille chaque année ! Comme un monstre qui avale et remplit ses tuyaux jusqu’à dégorger. Beaucoup trop de livres ! On ressent l’envie de se limiter...
– La production tend à noyer chacun de vos livres dans la masse ?
– En bande dessinée, peut-être (je dis bien peut-être, car on ne peut jamais dire jamais), ai-je été au bout de mon expression... Je ne vois pas vraiment ce que je peux rajouter à ce que j’ai réalisé. Aujourd’hui, j’ai envie d’aller sur d’autres terrains, de me ré-inventer. J’ai tellement aimé la bande dessinée, que je ne veux réaliser l’album de trop... Dans lequel je ne suis pas investi de la même façon.
(Propos recueillis par Charles-Louis Detournay, François Schuiten : « J’arrête la bande dessinée. », https://www.actuabd.com/Francois-Schuiten-J-arrete-la-bande-dessinee?fbclid=IwAR25EpMoNZz0Q-UZ_7KcarhG5BUVU8b75C4wla19ATul0kdU1CF2YNUvgP8)


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[noirage][neutralisage][cosmo-logique]
Je vais essayer de vous montrer qu'est en train de naître dans l'esprit contemporain une définition originale du réel comme ce qui n'a pas besoin de nous. [  ] une définition du réel – qui est en train de s'emparer de nous – qui nous exclut. C'est-à-dire une définition du réel tel que le réel, c'est ce qui existe hors de nous, sans nous, ce qui n'a pas besoin de nous, et ce qui rend donc notre existence contingente. Que nous soyons là ou pas, peu importe, le réel nous est indifférent. [  ]
(Conférence de Tristan Garcia « Le réel n’a pas besoin de nous », 2')

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[éco-logique][otto][otteur]
C'est une vraie galère. C'est vrai que je suis peut-être un peu trop seul avec mon personnage, c'est un sclérose, hein, je le connais depuis 14 ans, et c'est une galère de le faire parler, de le faire s'exprimer, alors qu'il était tout dans l'intérieur, à se raccrocher à la moindre truc qu'il trouve, donc il va choper des trucs, etc., mais quand il s'agit de[/à] lui, de s'exprimer, bah moi je nage, j'ai du mal, quoi, j'ai vraiment du mal. Et quand j'ai du mal, bah, je peux pas la cacher, on le voit. [  ] Je triste de ça parce que là aussi sur internet, j'y passe beaucoup de temps, je suis un « internetophage », là, j'ai balancé ma télé il y a dix ans mais finalement je me suis refais repiéger par un autre écran, c'est internet ! C'est extraordinaire tout ce qu'on peut trouver ! [  ] Et je suis loin, loin, très loin du compte, encore. Ça prendra le temps que ça prendra, en tout cas, moi, je ferai peut-être une pose parce qu'un moment il faut peut-être savoir s'arrêter quand on est un peu trop dans la gamberge, mais… et je me suis déjà payé le luxe d'une pause de 3 ans, mais… [  ] La scène d'abord, [  ] et puis après, vivement les rencontres, j'en fais pas assez. [  ] Tout le monde fait la même choses, quoi, tout le monde utilise les même formats, les mêmes codes, c'est terrible. [  ] Dommage ! Parce qu'il y a tellement de choses à faire, le net, c'est tellement libre ! [  ] Il a réussi à se faire virer de youtube, j'ai vu ça. Ouais, maintenant il est hébergé en Russie ! Ouais ouais un truc de malade. [  ] Sur RuTube, voilà, c'est ça. Ouais, ouais, il lui ont cassé toutes ses vidéos.
(Alexi Sans S - Interview de Monsieur Fraize @Lido Comedy, 7'45 + 9'30 + 10'40 + 13' + 19')


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[noirage][moyenhomme]
La condition humaine me fascine. Cette espèce de carcan dans lequel on vit… s'empêcher des tas de choses… de rentrer dans des normes, de… voilà. Je suis une des victimes parmi des millions d'autres, mais… moquons-nous de ça, appuyons là où ça fait mal, et disons : ouais, on est vraiment des cons.
(Alexi Sans S - Interview de Monsieur Fraize @Lido Comedy  15')
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C'est-à-dire que je me moque de mon propre personnage et de moi-même un petit peu, et j'en fais une victime, et puis puisque tous les gens sont des victimes, ils s'y retrouvent.
(Alexi Sans S - Interview de Monsieur Fraize @Lido Comedy  5'30)


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[écologie]
La règle verte rendra impossibles gaspillage et pollution. Délivrée d’une spéculation financière oublieuse des besoins réels, l’économie se recentrera sur la valeur d’usage des produits et sur les biens communs à tous.
(Karl Marx, Penseur de l'écologie Henri Pena-Ruiz)


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[HN]
Défense de la propriété… = bourgeois
(François Bégaudeau, La Grande Table, 5'30)
+
identité et fascisme
(François Bégaudeau, La Grande Table, 16'15)

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[défausophie]
… pensée qui défend l'ordre en place… point aveugle, angle mort… enthoven…
(François Bégaudeau, La Grande Table, 24')

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[politique]
Le vote dépolitise les gens.
(François Bégaudeau citant qqn d'autre, La Grande Table, 26'30)


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[neutralisage][otto]
Otto Karl [à romain] : Pas lu Céline [moi] ? Et "Mort à crédit" alors ? Et comme j'attends toujours tes envois db, surtout... Même si, effectivement, Céline n'est pas dans mes priorités. L'hystérie a fait son temps (de contorsions), place au "neutrali-sage", un peu plus. Laurent de Sutter ? On en reparlera plutôt. Au contraire, bien scolairement deleuzien. Et son essai, quasi pop'philosophique lui-même, « c'est pour ça », ça doit être ça qui t'échappe, mais bien moins que moi dans ce que je fais, avec Otto. Mais je m'en expliquerai. Et d'abord le suggérerai, a priori, par un article qu'otto prépare depuis maintenant des semaines, durement, patiemment, comme d'hab.


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[cosmo-logique]
Otto Karl Il se peut que je m'en passionne bientôt, de ce Tristan Garcia. Malgré sa « voix d'ado [dixit Romain], on a l'air (a priori, car je suis pas encore allé au bout de cette conf' mais m'en impatiente grave) branché lui et moi sur le même clairvoyant vertige onto-cosmico-logique : https://youtu.be/K_wxi5xTYz8



2019 06 03

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[neutralisage]
[  ] et la stimulante conversation que nous avons eue ce jour-là sur la froideur et le détachement inflexibles requis pour écrire un bon livre [  ]
(Paul Auster, La pipe d'Oppen, chap. "Alain Robbe-Grillet")

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Faire son miel de tout plutôt que son fiel.

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[à romain]
Oui, en effet, [Jean-Pierre Martin, La bande sonore] ça peut m'intéresser. En même temps, toujours, que le malheureusement volumineux bavard "esthétique de la pop", d'Agnès Gayraud.
Entretemps, me suis fait lire l'essai de Clément Bénech. Fin, mûri, précis, bien torché, mais... avec un train de retard et des oeillères pour aller au bout de son rail, le coco. Mais c'est bien qu'il l'ait fait : « viendront d’autres horribles travailleurs ; ils commenceront par les horizons où l’autre s’est affaissé ! »
Ah çà, pédants, Laurent de Sutter et sa clique, c'est bien comme ça que les aborde, oui. Mais, en postmoderne on va dire, j'essaie de ne rien rejeter en bloc – bon, j'y arrive pas toujours, par de vieux restes de puriste, moraliste –, et, grâce à l'invention de mon double, otto, et pour parler comme on dit, fais mon miel de tout plutôt que mon fiel.
Donc, je veux bien que tu m'envoies le Martin, là, que je m'inscrive peut-être au rang de son école des fans ? Et en te remerciant d'avance – et déjà pour le tuyau ! Et à propos de voix, tu as eu vent voire déjà lecture du bref La Voix sombre, de Ryoko Sekiguchi ? Moi l'ai acheté à sa sortie, mais n'ai encore lu que le début, me disant que j'y reviendrai forcément, car pour cause.
[+ lien vers POL]


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[symplicité]
Laurent Ruquier - Vous dites : Il faut pas être trop intelligent, dans la vie. Si vous êtes trop intelligent, si vous réfléchissez trop… Moi je ne réfléchis pas, les choses arrivent et ce n'est pas moi qui décide.
(Ginette Kolinka - On n'est pas couché 1er juin 2019 #ONPC, 5'30)
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[programme][noirage][formule][dépression]
Franz-Olivier Giesbert – Dans votre livre, il y a plein de phrases qu'on tient et qui sonnent comme des leçons de vie. Il y a notamment celle-là : perdre le moral, c'est précipiter la mort.
– Oui.
– Alors comment on garde le moral quand on est comme ça, comme vous l'avez été, dans l'horreur ?
– Euh. Il faut pas penser. Et moi je crois que c'est ça qui m'a sauvée. C'est pour ça que je dis [  ] qu'il faut pas être trop intelligent. Parce que quand on est intelligent, on cherche des explications à tout. Moi je pensais à rien. Je pensais pas. J'étais devenue un robot. Une fois, j'ai vu en vitrine un robot… J'étais devenue un robot : il a une petite disquette dans sa boîte, et puis la disquette elle lui dit "fais ci, fais ça", il a pas d'esprit, lui, il fait ce qu'on lui dit ! Eh ben, moi j'étais comme ça aussi. Et c'est peut-être ça qui m'a sauvée. [  ] Penser à quoi ? Dans une heure je vais peut-être mourir, dans deux heures, demain, après-demain ? On tient pas le choc. On perd le moral. [  ] J'ai jamais pensé mourir, je pensais pas vivre, je pensais pas. Ça m'a réussi puisque je suis là.
(Ginette Kolinka - On n'est pas couché 1er juin 2019 #ONPC, 26'50)



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[brachy-logique][minimalisme]
Franz-Olivier Giesbert – Là en tout cas vous avez écrit un très bon livre. [  ] Et votre livre, il est écrit à l'os, il y a pas de gras, il y a pas de littérature, c'est une sorte de coup de poing qu'on lit en tremblant, voilà.
(Ginette Kolinka - On n'est pas couché 1er juin 2019 #ONPC, 21'30)

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[salutart]
Jonathan Lambert – [  ] c'est un passage que je trouve bouleversant parce que c'est la rencontre de l'infiniment grave, noir, sombre et lourd à [/et/avec] l'infiniment léger, c'est quand [ ] à la fin [au sortir du camp d'extermination de Bikenau] vous retrouvez votre maman et vos deux soeurs, et vous arrivez pas à parler parce que tout ça est trop lourd, et elles vous disent : tu sais, il y a plein de nouvelles chansons qui sont sorties. Et cette phrase, je vous jure, elle m'a vraiment ému parce que… C'est ça ! C'est-à-dire que tout à coup le divertissement porte bien son nom. Il y a quelque chose de très léger, juste pour divertir, mais finalement on revient à ça. On a besoin parfois de choses très légères, anecdotiques, qui nous sortent de ça.
(Ginette Kolinka - On n'est pas couché 1er juin 2019 #ONPC, 22'15)

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[po/éthique][esth/éthique]
Christine Angot – On ne s'intéresse pas du tout au pourquoi. Le pourquoi n'est pas du tout la question, la question c'est : comment.
(Ginette Kolinka - On n'est pas couché 1er juin 2019 #ONPC, 31'45)

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[programme]
Après les camps, on s'accroche à la vie avec la même fièvre que les enfants à leurs jouets. La preuve, les déportés ont du mal à mourir, il meurt souvent à plus d'âge.
(Laurent Ruquier, citant "Le Schmock" de Franz-Olivier Giesbert, 39'40)


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[karl][perfectionnage]
Quant au chef d’orchestre Laurent Ruquier, malgré quelques accrochages, il [Charles Consigny] tient à lui rendre hommage. « Il y a eu des moments où nous avons pu nous agacer l’un l’autre mais j’ai vu un grand pro à la manœuvre. Laurent est une machine de travail impressionnante et sa rigueur saute aux yeux. J’ai beaucoup appris auprès de lui et l’en remercie. Je crois que lui et moi reprenons notre chemin en parfaite amitié.
(http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/apres-seulement-une-saison-charles-consigny-quitte-on-n-est-pas-couche_b0aa756a-854f-11e9-99a1-42973e081bf5/#xtor=AL-5)


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[autophilosophe][philosophie][apprentissage]
Vous aussi, vous êtes excité, Yann Eliès, pour votre dix-neuvième participation [à la Solitaire du Figaro] ?
A la clé il y a peut être une quatrième victoire.
Loïck Peyron : C'est ce qu'il cherche !
Yann Eliès : Je suis excité comme un jeune premier. Ce n'est pas ma première Solitaire mais j'ai toujours autant de passion et d'envie de participer. Elle m'apporte à chaque fois des émotions incroyables, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Démâtage, victoire, abandon, mauvaise place... A chaque fois je repars avec dans mon sac un lot d'émotions incroyables. Et puis à chaque fois, j'ai l'impression de grandir, de devenir meilleur. D'être un marin encore un peu plus accompli. D'être une personne un peu plus humble, aussi, à chaque fois. C'est une course qui force à l'humilité. C'est ça que je reviens chercher. Et si il n'y avait pas autant de plaisir et de passion je crois que je n'aurais pas été capable d'endurer ces 18 participations quasiment d'affilée. Puisque je n'ai quasiment jamais arrêté d'y participer, le maximum c'est deux ans maximum entre chaque participation.
(https://www.francetvinfo.fr/sports/voile/il-va-falloir-etre-dessus-tout-le-temps-loick-peyron-et-yann-elies-se-confient-avant-la-solitaire-du-figaro_3463437.html#xtor=AL-79-[article]-[connexe])


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[TP]
Loïck Peyron : [  ] C'est vraiment sympa d'être avec Yann à papoter... Mon premier Figaro, je l'ai fait quand j'avais 20 ans contre le papa de Yann [Patrick Eliès, vainqueur du Figaro en 1979], qu'on appelait le "morpion rouge".
"Le morpion rouge" ?
Yann Eliès : Oui, c'est une histoire de famille : quand vous l'aviez dans votre arrière-train, vous étiez sûr qu'il n'allait pas vous lâcher jusqu'à la ligne d'arrivée !
Loïck Peyron : C'est un peu le cas du fils, aussi !
(https://www.francetvinfo.fr/sports/voile/il-va-falloir-etre-dessus-tout-le-temps-loick-peyron-et-yann-elies-se-confient-avant-la-solitaire-du-figaro_3463437.html#xtor=AL-79-[article]-[connexe])





2019 06 04



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[karl]
Karl – Je ressors (ou peut-être pas) d'un tunnel, là. Hier encore, après une nuit de folie j'allais acheter des médocs anti-folie/anti-crise d'angoisse, les mêmes que j'avais pris au bout de ma première période parisienne. Décidément, par ici, c'est pas « si tu passes à Paris », c'est plutôt qu'à Paris... on y passe, oui. En tout cas, moi ?

Nico Boisnard – Bah merde alors, tu me fous une angoisse toi ! Moi qui pensais que tu allais mieux... J'attendais patiemment de tes nouvelles, sans vouloir brusquer la bête, qui peut-être se trouvait au bout de son ouvrage sur ARG. Las ! C'est toi qui menaces de crier : "Arg(hhh)", à l'agonie que tu sembles ! Allez mon ami, shoote-toi de médicaments s'il le faut, mais va bien. Dingue qu'on n'identifie pas le mal mieux que ça. Dépression nerveuse : ça me semble quand même la meilleure piste à creuser. Et pour cause :

Karl – Si j'ai la force de t'écrire, c'est que j'ai repris du somnifère hier soir et suis tombé sur une page forum aujourd'hui qui tendrait à me convaincre que tout ça serait peut-être les conséquences (impressionnantes et affolantes) de surmenage, une sorte de burn-out. Haha, eh ouais, je sais ce qu'on se peut se dire, de loin, sut le papier, mais même les rmistes (et pourquoi pas les sans-abris) sont pas à l'abri de ça, surtout quand ils sont cons comme moi. À ne faire que bosser... et pour du vent, un chantier dément. Drôle de patron, le vent. Ingrat. Et paraît que ça mène au burn-out, ça. Un patron qui reconnaît pas ton travail, alors que tu t'y dévoues corps et biens, et avec efficacité voire talent voire... Bref, à voir.

Nico Boisnard – Je ne ris ni ne souris de ce que tu m'écris à propos de surmenage. Je comprends absolument ce que tu peux éprouver. Quand un charpentier rentre chez lui, il a fini son toit, achevé les travaux, se repose d'un congé mérité. Pour l'écrivain aspirant et philosophe notoire que tu es, l'état de veille est ta perpétuelle modalité d'existence, une sorte de croix à trimballer sans cesse. C'est pas tant le travail qui tue, assomme, éreinte, que l'absence d'horizon bien défini. Le sens à long terme. Dans l'œuvre dans laquelle tu t'es engagé, l'horizon est par définition panoramique, trop vaste, trop flou, flippant ! Donc, ton burn-out, moi, non seulement je le conçois mais je le comprends.
[  ]


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[-age][méthodo-logique]
– J'aimerais qu'on évoque [  ] à la fois votre travail de romancier et votre travail d'essayiste. En une petite dizaine d'années vous avez publié une quinzaine d'ouvrages – ce qui est quand même assez conséquent –, comment ça s'articule, ce travail, justement ? Est-ce que vous vous dites : cette année je me consacre uniquement à l'écriture d'un roman et je me plonge [  ] uniquement dans ce travail-là ? Ou est-ce que vous alterner justement l'écriture de plusieurs ouvrages en même temps, en fonction de vos envies ou alors de vos conditions bassement matérielles et éditoriales [  ] ?
Tristan Garcia – Alors, c'est globalement très anarchique et pas du tout organisé de ma part. La meilleure image que je pourrais trouver [  ], ce serait un toit de tuile. C'est-à-dire l'impression qu'un livre est comme une tuile, qui commence sous un autre, et donc qui travaille pendant (je sais pas) deux ou trois sous un autre livre. Un premier livre est publié, donc il sort, et sous ce livre il y a un deuxième qui se prépare, qui sort, et sous ce deuxième livre il y en a un troisième, etc. Voilà. Et donc, c'est comme un système de tuilage, comme ça. Ça, c'est ce que je peux me raconter a posteriori, mais…
(Mollat - Tristan Garcia - Histoire de la souffrance. Volume 1, âmes, 6'40)


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[postsexuel]
Or, au contraire, pour moi, on doit parler de la sexualité là comme on parlerait de n'importe quelle autre réalité humaine, et la philosophie est faite justement pour parler des choses les plus communes, les plus courantes [  ] .
(Simone de Beauvoir, citée en archives in Les Chemins de la philosophie 13/01/2012 Qu'est-ce qu'une chose..., avec Tristan Garcia, 45'15)

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[âge]!

(Tristan Garcia, Les Chemins de la philosophie 13/01/2012 Qu'est-ce qu'une chose..., avec Tristan Garcia, 51'15)
+
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Top 11 des trucs qui rendent heureux, si on en croit les meilleures études scientifiques
[  ]
11. Etre vieux
On imaginait les vieux malheureux comme des pierres, attendant sagement de calancher en jouant tranquillou au bridge, mais pas du tout : selon une étude réalisée par Viavoice, 84% des seniors s'estimeraient heureux. Par conséquent, si tu as 20 piges et une bonne vie de merde, il ne te reste plus que 40 ans à tirer.
( Emma, le 01/10/2015, http://www.topito.com/top-truc-rendent-heureux-etudes-scientifiques)


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[détournement][éco-logique][otteur][pop][PM]
La pop culture est un ogre qui ingère tout ce qu'il trouve. Mais cette logique de réappropriation l'ouvre paradoxalement aux déclassés, aux freaks et aux minorités en tout genre. Pour l'auteur de cet essai, ce qui s'y joue est d'abord l'invention de nouvelles identités.
(Richard Mèmeteau, Pop culture : Réflexions sur les industries du rêve et l'invention des identités, présentation éditeur, http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=58938)


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[HN]
Et à mon sens, on est entré dans une nouvelle époque, où le matérialisme historique peut toujours s'appliquer s'il prend en compte ce nouveau matérialisme [le matérialisme numérique], comme on peut le voir avec l'économie de l'attention, mais au delà de là [/ça] moi il me semble que puisque la matière n'est plus la même il faut qu'on adapte et qu'on s'adapte un petit peu à la fois à la manière dont on va construire nos analyses de ce que le numérique fait en acceptant cette matérialité. Effectivement, c'est dire plusieurs choses. Le premier fait qu'on peut observer, et c'est peut-être le plus évident et le plus transparent, c'est le fait, à cause du numérique et de la matérialité de l'information, la manière dont on peut la manipuler et la transmettre, on voit très bien que la notion de propriété intellectuelle a été modifiée de façon radicale. Ce n'est qu'un exemple. L'économie de l'attention est un autre exemple, on peut en décliner davantage.
(Matières à penser - 04/05/2018 - Le numérique est-il un nouvel humanisme ? avec Milad Doueihi, 17'50)


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[projet]
Projet : livre en deux parties, sur mes concepts en "-logique" et mes concepts en "-age". Titre possible : logeage. Ou : âge logique.

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[HN]
Le (matérialisme) numérique donne accès grand public à la manipulation de sa matière, ou la facilite considérablement. (La télévision, en ça, était plus réservée, immatérielle, intouchable.)

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[HN]
Internet permet, pour les auteurs, de sortir de la spécialisation, du tout-spécialiste.

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[minimalisme]
As you select and reduce your things, you understand yourself better, I think that is essence of minimalism.
(Fumio sasaki, Being A Minimalist _ CNA Insider [Fumio Sasaki], 4'10)
=
En sélectionnant et en réduisant vos affaires, vous vous comprenez mieux, je pense que c'est l'essence du minimalisme.


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[HN]
[  ] avec la nouvelle matière. Et cette nouvelle matière, comme on le voit aujourd'hui… on a des scientifiques qui nous racontent l'histoire de l'humanité avec l'histoire de la transmission de l'information, que ça soit par les gènes ou par d'autres aspects, on voit très bien qu'on peut réécrire l'histoire à partir d'une matière qui n'était pas disponible de la même façon dans le passé.
(Milad Doueihi, Matières à penser - 04/05/2018 - Le numérique est-il un nouvel humanisme ? avec Milad Doueihi, 21'15)


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Dans son ouvrage le plus important, Le système technicien, il [Jacques Ellul] a démontré que la technique constitue un système.
(Jacques Ellul - Le Système Technicien, présentation sous la vidéo youtube)






2019 06 05

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« [  ] C’est pour mourir dignement, de manière «humaine», qu’elle [Noa Pothoven] a demandé l’euthanasie. C’est en découvrant un sac rempli de lettres écrites par leur fille que les parents de Noa ont pris conscience de la souffrance terrible de leur fille. «J’étais sous le choc», a raconté sa mère Lisette au journal «De Gelderlander». «Nous n’avons pas compris. Noa est tellement mignonne, belle, intelligente et sociale, tellement souriante. Comment est-ce possible qu’elle veuille mourir ? Nous n’avons jamais vraiment eu de réponse de sa part. Mais nous savons qu’elle estimait que sa vie n’avait plus de sens. Nous ne connaissions son secret que depuis un an et demi. Mais nous, en tant que parent, voulions qu’elle puisse choisir le destin de sa vie», a-t-elle ajouté. Son père, de son côté, a expliqué que sa fille avait même suivi une thérapie à base d’électrochocs dans l’espoir de pouvoir «voir le bon dans la vie à nouveau».
[  ]
dans son livre. [  ] Elle y déplorait le manque de cliniques spécialisées, le manque d’écoute auprès des malades psychologiques, le fait de devoir passer d’hôpitaux en hôpitaux avant de trouver des cliniques spécialisées dans les troubles mentaux. Elle y laisse cependant une fin ouverte, donnant une dernière chance à la thérapie de traumatologie et listant les 15 souhaits qu’elle espérait réaliser avant de mourir : faire du scooter, fumer une cigarette, boire de l’alcool et se faire tatouer cette phrase, «vous ne devriez pas croire tout ce que vous pensez».


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[anaxio-logique]
Vous ne devriez pas croire tout ce que vous pensez.
(Noa Pothoven, https://www.parismatch.com/Actu/Faits-divers/Face-a-une-vie-qu-elle-ne-supportait-plus-Noa-17-ans-a-choisi-l-euthanasie-1628539?fbclid=IwAR28tfUkNgTObze5cpzvdTtlXU5NLU9f_Cs79-P6Fip0mUsRNdx0YJV8f18)



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[taisage][intelligence]
– Alors on se rappelle déjà chez Pascal, la section conique a donné lieu à la pensée de derrière, qui est très très intéressante. C'est-à-dire il faut avoir un point de vue qui n'est pas un « méta » mais qui est un peu différent et éloigné pour essayer d'avoir une position critique vis-à-vis de tout ce qui se passe.
– C'est ce qu'il appelait, je crois, les vraies personnes intelligentes. [  ] Les pas intelligents ne comprennent rien, les un peu intelligents comprennent mais disent ce qu'ils ont compris et les vraiment très intelligents comprennent mais [cette pensée/compréhension, ils] la gardent par derrière.
(Milad Doueihi, Matières à penser - 04/05/2018 - Le numérique est-il un nouvel humanisme ? avec Milad Doueihi, 38'50)

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[otteur][karl]
Raison des effets.
Il faut avoir une pensée de derrière, et juger de tout par là, en parlant cependant comme le peuple.
(Pascal, http://www.penseesdepascal.fr/Raisons/Raisons10-approfondir.php)
+
Les habiles sont capables de dissocier l’être et l’apparence : ils savent qu’il n’y a pas de rapport entre la situation sociale et la nature personnelle des grands, mais ils n’en concluent pas pour autant que ceux-ci sont méprisables, ils ont compris que leur habit et leur entourage est une force (Raisons des effets 8 - Laf. 89, Sel. 123), à laquelle convient un respect extérieur. Ils gardent donc pour eux, par ce que Pascal appelle la pensée de derrière, le jugement qu’ils font de la valeur personnelle des princes, et sans les considérer comme naturellement supérieurs, ils accordent aux grands de naissance les marques de respect social que demande leur condition, sans y attacher pour autant d’estime intérieure. Comme l’indique le Second discours sur la condition des grands, « aux grandeurs d’établissement, nous leur devons des respects d’établissement, c’est-à-dire certaines cérémonies extérieures qui doivent être néanmoins accompagnées, selon la raison, d’une reconnaissance intérieure de la justice de cet ordre, mais qui ne nous font pas concevoir quelque qualité réelle en ceux que nous honorons de cette sorte. Il faut parler aux rois à genoux ; il faut se tenir debout dans la chambre des princes. C’est une sottise et une bassesse d’esprit que de leur refuser ces devoirs ». De ce fait, ils parlent et agissent de la même manière que le peuple, qui, dans sa naïveté, honore aussi les grands, quoique pour de mauvaises raisons.
[  ]
C’est souvent une idée soutenue par les esprits libertins qu’il faut être à la fois différent du peuple et agir comme le peuple, pratiquant ce que J.-P. Cavaillé a appelé la dissimulation : voir Cavaillé Jean-Pierre, Dis/simulations.
[  ]
(http://www.penseesdepascal.fr/Raisons/Raisons10-approfondir.php)



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[philosavis]
Si l'autorité engendre la croyance, la raison nécessaire engendre la connaissance, et la raison non nécessaire la simple opinion.
(Giambattista Vico)

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[cosmo-logique]
Tu imprègnes cet univers au complet : en vérité, il est contenu en toi. Ta nature véritable est pure conscience, ne t’engage pas dans la pensée insignifiante.
(Aṣṭāvakra Gītā, cité par François Matton sur son blog, "pure conscience")



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[fragmentage]
Voilà, pour moi c'est vraiment un roman fragmenté, qui s'éclate.
(Louise Chennevière [par jeu de mots involontaire], Louise Chennevière Comme la chienne, POL/Jean-Paul Hirsch, 0'10)

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[formule][fragmentage]
J'ai commencé à écrire des textes de façon obsessionnelle [  ]. J'en ai écrit beaucoup beaucoup beaucoup. Et à un moment je me suis juste repris[e] et j'ai [/je me suis] dit : en fait ça fait un an que tu écris ces textes-là, et qui sont effectivement assez obsessionnels, et donc j'ai décidé de les reprendre tous, ensemble. Voilà. C'était une décision après-coup. Mais ils sont venus d'abord effectivement chacun de plein d'intuitions différentes.
(Louise Chennevière [par jeu de mots involontaire], Louise Chennevière Comme la chienne, POL/Jean-Paul Hirsch, 0'30)


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[autophilosophe][philosophie]
[  ] On s'imagine volontiers que l'hermétisme a constitué un obstacle au développement de la pensée scientifique : contre cette idée reçue, Frances Yates montre que sur certains points essentiels, la tradition hermétique a au contraire amorcé le changement dans les mentalités qui a rendu possible l'émergence de la science moderne dont, entre autres, les deux grandes découvertes emblématiques de la rationalité moderne, l'héliocentrisme de Copernic et la physique de Newton. C'est peut-être de la connaissance occulte du cosmos et des pouvoirs que le mage de la Renaissance prétendait détenir que dérive l'ambition qui caractérise la science classique : connaître les secrets de la nature pour la maîtriser, doter l'homme de moyens pour agir sur elle et pour la transformer. Et l'intérêt nouveau porté alors aux mathématiques, envisagées comme la clé du réel, n'est pas sans rapport avec la Cabale et les pouvoirs qu'elle attribuait aux nombres…
(Science et tradition hermétique, Frances A. Yates, présentation, https://www.editions-allia.com/fr/livre/43/science-et-tradition-hermetique)




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[physio-logique][ARG]
Automatique
On se dit le matin : "Je me lève, quel effort héroïque !", alors que d'évidence "je" ne lève rien du tout : la sonnerie se déclenche, l'oreille la capte, le cerveau change de régime, les sensations corporelles se réveillent, entraînant un sentiment de localisation dans l'espace-temps, les pensées associatives du rêve font place à des pensées programmées et automatiques ("je dois me lever", "j'espère que ce sera une bonne journée"), etc. Tout ça se fait tout seul. C'est une cascade de causes et d'effets. Tout est automatique. Pourtant je crois mordicus être l'auteur de mes pensées et du moindre de mes gestes.
(François Matton, sur son blog, "Automatique", http://francois-matton.blogspot.com/2019/02/automatique.html)
+
[physio-logique]
Nein
De la même façon, si je choisis exceptionnellement un matin de prendre du thé plutôt que du café, j'y vois la preuve de mon libre-arbitre. Non mais quelle blague !
J'ai choisi mon non-métier ? J'ai choisi d'adopter un chat (puis deux) ? J'ai choisi d'être châtain comme Macron ? J'ai choisi de venir habiter Paris ? J'ai choisi d'être fauché ? J'ai choisi ma fortune intérieure ? J'ai choisi d'arrêter ou de reprendre la méditation ? J'ai choisi d'écrire ces lignes ? Nein. Je n'ai rien choisi du tout. Pas parce que je suis un gros légume passif, mais parce qu'il n'y a personne là qui serait l'auteur de quoi que ce soit. Pourtant des choix se font, oui, aucun doute. Mais ce n'est pas moi qui choisis.
Une bonne métaphore pour illustrer ça, c'est celle de l'enfant sur un manège qui tourne en tous sens le volant de sa petite voiture jaune, persuadé d'en être le conducteur. La force d'illusion est immense — et c'est mignon comme tout.
(François Matton, sur son blog, "Nein", http://francois-matton.blogspot.com/2019/02/nein.html)


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[otteur]
Un bon psychanalyste et un bon gourou peuvent remplir les mêmes fonctions. Leur raison d'être est de créer une situation qui vous permette de renouer avec vous-même et d'habiter vos propres fantasmes, phobies, fixations, désirs, obsessions. En devenant conscient de tout cela, vous êtes en mesure de les observer de l'extérieur, de les examiner, et, sans essayer de les rejeter ou de les supprimer, vous pouvez œuvrer avec eux, en les considérant comme de pures projections de votre esprit.
Ce que j'ai tiré de la psychanalyse est essentiellement l'association libre des choses dont on n'est pas conscient. L'exercice de la méditation, je veux dire la pratique de la méditation assise, permet l'émergence à la surface d'éléments inconscients, invisibles d'ordinaire. Vous n'avez pas besoin de quitter votre coussin de méditation ; vous n'avez qu'à les voir défiler et processionner, qu'à les voir se répéter pour devenir de plus en plus transparents et donc de moins en moins obsédants. C'est assez comparable avec la méthode de Burroughs qui consiste à découper ses propres obsessions et fantasmes au niveau du langage pour pouvoir les considérer d'une façon inédite, avec distance. Pour voir l'espace autour d'eux.
Dans la psychanalyse, dans la méditation ou la méthode des cut-up de Burroughs, ce qui est investi, c'est l'espace environnant, ce qui encercle la baudruche de la pensée.
(Allen Ginsberg, Entretiens, 1978, cité par François Matton sur son blog)


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[postmoderne]
L’étude date un peu, mais je trouve qu’il est intéressant de la remettre en avant. Oldie but Goldie.
(http://rage-culture.com/des-scientifiques-introduisent-la-monnaie-chez-des-singes-la-premiere-prostituee-apparait/?fbclid=IwAR2Q_qogOVCLFKUoRLTxPAAHKr_ydQBUYPe362aOkCqUrwtzLSApNsAldvI)

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[moyenhomme][défausophie]
« Les capucins ont des petits cerveaux et ils sont surtout portés sur la nourriture et le sexe. Vous pouvez vraiment imaginer le capucin comme un estomac sans fond. Vous pouvez leur donner des chamallows toute la journée, dit Keith Cheng , ils les vomiront et reviendront en chercher”.
[  ]
En réalité, ils font les mêmes erreurs que nous encore et encore à cause des mêmes procédés cognitifs mis en place. On observe chez eux les mêmes effets de dépendance à la référence, à l’aversion aux risques et à l’effet de renversement. Je vous invite à lire cet article de Science étonnante pour mieux comprendre ces mécanismes. [   ]
(http://rage-culture.com/des-scientifiques-introduisent-la-monnaie-chez-des-singes-la-premiere-prostituee-apparait/?fbclid=IwAR2Q_qogOVCLFKUoRLTxPAAHKr_ydQBUYPe362aOkCqUrwtzLSApNsAldvI)


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[formule][brachy-logique]
On veut arracher tout ce qui peut s'exprimer plus simplement, autrement avec plus d'éclair et plus de silence. [  ] pour aboutir à une forme immuable, à un schéma. [  ] la reconstitution en formules linéaires simplifiées [  ].
(Mecislas GOLBERG, La Morale des lignes, p18+19+23)


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[brachy-logique][formule][simplexité]
… comme l'élégance d'un théorème…
(Milad Doueihi, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 11')


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[HN]
Il [le code] met en place [  ] la nécessité de nouvelles compétences, qui n'est pas celle qui est héritée de la compétence du savoir lire, savoir écrire, qui sont ceux de la culture du livre et de l'imprimé. Il les suppose, il les présuppose, mais il faut aller au delà. C'est dans cette dimension-là qu'il me semble qu'il est tout à fait essentiel de regarder le code comme une opportunité pour la culture, et pour l'humanisme numérique.
(Milad Doueihi, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 11'20)
+
Et c'est la dynamique entre texte et image(s) qu'il faut analyser et qu'il faut voir de près.
(Milad Doueihi, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 24'40)


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[HN]
Le code c'est le moteur qui nous permet de dessiner notre habitus dans le monde numérique. Et c'est dans cette dimension-là qu'on peut à la fois bidouiller, modifier, nous donner à lire et à écrire de manière tout à fait différente.
(Milad Doueihi, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 12'15)


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[amphibo-logique]
[  ] Notre époque exige dans tous les domaines une transparence absolue. En logicien, l’auteur s’applique à dénoncer le leurre total que représente une telle aspiration, qui assimile le légitime besoin de clarification à la volonté de répondre à tout : le "transparentisme", comme il l’appelle, rime avec totalitarisme. La quête de transparence revient à imaginer un envers, un "au-delà des apparences" aux contours nets, intelligibles, immédiats : la sémantique. [  ]
(Le Fantôme de la transparence, de Jean-Yves Girard, https://www.editions-allia.com/fr/livre/749/le-fantome-de-la-transparence)


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[ARG]
« Résolution à prendre comme un terme musical, of course », justement non, pas que. Pour parler d'ARG, justement, j'étends le sens musical au sens dramatique et même sémantique : ses récits se meuvent,  se construisent-déconstuisent par des tensions résolument non-résolues jusqu'au bout, défiant ainsi toute clôture et tout principe de vérité... du récit, de sa signification, de sa morale, etc. Eh oui, ah si j'avais pu parler de tout ça... En mieux.

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[otteur]
Cicéron, pour moi, il est intéressant, parce que, tout d'abord,c'est quelqu'un dont on dit souvent qu'il a répété ce que les gens [/autres] ont dit et puis il ajoute quelques modifications, mais pour moi il a dit quelque chose qui est très révélateur, il a toujours à quelque chose qu'on sait très bien [  ].
(Milad Doueihi, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 23'45)


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[intéressement][àmouréinventer]
On a souvent oublié que l'amitié, c'est un calcul. Il y a des proverbes qui existent depuis l'antiquité qui vous disent : si vous avez un ami, vous allez doubler votre bonheur et diviser en [/par] deux votre malheur.
(Milad Doueihi, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 25'30)

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[télécharger]
https://www1.filmstreaming.to/films/victoria-2015/

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[HN]
Nils Frahm
James Blake

instrumentistes-et-"électroniciens"
//
écrivain-et-postécrivain



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[TP][méta]!

(Xavier de La Porte, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 35')

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[HN][TP][méta]!
Mais savoir où j'étais à telle heure, tel jour, savoir ce que j'ai lu comme article ce jour-là ne me semble guère passionnant. Cette folie de l'enregistrement de soi et des autres, cette névrose de l'auto-archive m'inquiète toujours un peu. Sommes-nous si important que chaque jour de notre vie le soit ? Rien ne me semble moins sûr. Souvenons-nous des vertus de l'oubli.
(Xavier de La Porte, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 36')
+
Cette dimension de "total recall". On a besoin que tout revienne, comme l'archive… C'était toujours cet idéal de : avoir accès à tout à n'importe quel moment. C'est peut-être vrai, moi j'en sais rien, mais mais il m'a semblé dans mon expérience en tout cas disons personnelle que les archives sont plutôt des lieux d'oubli plutôt qu'autre chose. Et surtout que les archives se constituent par ce qui survit et [  ] non pas ce qui est en train de se constituer d'une manière objective et consciente. Or le numérique nous oblige à inverser notre perspective sur ce que c'est qu'une archive.
(Milad Doueihi, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 39'50)


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[HN]
Or le numérique nous oblige à inverser notre perspective sur ce que c'est qu'une archive. Avant, l'archive, c'était ce qui a survécu, en gros. Aujourd'hui on est tous en train de faire des choix : quoi archiver, quand, pour combien de temps, comment faire le tri, etc. C'est quand même un déplacement très important. Mais au delà de là, moi ce qui me frappe le plus avec la question de l'oubli, c'est que la technique ne peut pas concevoir l'oubli, sauf comme une faille ou une erreur, une faute. Et là, c'est grave, parce que, quand même, l'oubli est constitutif de l'humain. On peut pas apprendre, on peut pas évoluer, on peut pas grandir, sauf par des "ruses" [ ] d'oubli. Et ce qu'on est en train de perdre, c'est cette nécessité, à travers la grille qui est celle de la culture numérique. [  ] Il faut se rappeler qu'on a toujours évolué en oubliant puis en revenant [en dépassant l'oubli, cf. 42'] d'une certaine manière. [  ] On m'a expliqué qu'on peut pas coder l'oubli, comme l'homme oublie. Et ça c'est remarquable. Et là on voit aussi les utopies qui viennent avec cette idée de l'universalisme d'accès à tout, à tout moment, parce qu'on va pouvoir tout archiver. Je vois pas tellement l'intérêt de cette forme de "totalisme", à mon avis. Alors évidemment les questions qui vont se poser après sont des questions éthiques et politiques : qui va pouvoir choisir, pour qui, et selon quels critères. Et c'est là où il faut se poser les questions.
(Milad Doueihi, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 40')


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[simplexité]
Il y a aussi une faculté qui est très belle, de l'esprit humain [par rapport à la machine informatique], et qu'on n'arrive pas du tout à expliquer, [  ] qui est ce qu'on appelle le « knowing not », c'est le fait qu'immédiatement on sait qu'on ne sait pas quelque chose, alors que la machine, pour savoir qu'elle ne sait pas, est obligée de faire l'inventaire de tout ce qu'elle sait et dit [/finit par dire] : « non, je ne sais pas ». Tandis que l'esprit humain, on vous pose une question à laquelle vous ne savez pas répondre, vous le savez immédiatement, que vous ne savez pas.
(Xavier de La Porte, Place de la toile - 29/10/2011 - Pour un humanisme numérique, avec Milad Doueihi, 42'30)

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[goût]
La musique de [l'album de The Mars Volta] De-Loused in the Comatorium se démarque par des paroles énigmatiques, ses rythmes latins et jazz, et les riffs de guitare d'Omar Rodriguez-Lopez, souvent fortement dissonants.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/De-Loused_in_the_Comatorium)

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[formule][noirage]
[  ] mais c'est surtout génétique, apparemment, et s'aggrave avec l'âge. Yes ! La vie est un cadeau. Ou comme l'écrit (otto)karl, si je me souviens bien de cette formule encore magique dont il a le secret (héhé) : "la vie n'est pas un cadeau qui en fait" ; )


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[neutralisage][goût][objet]
– Comment est-ce qu'on peut expliquer que Steve Jobs ait réussi ce pari insensé d'incarner toute la modernité de notre époque ?
– C'est en grand partie, à mon avis, parce qu'il [Steve Jobs] a su exploiter, mais d'une manière tout à fait exceptionnelle, le rapport affectif qu'on a avec les gadgets numériques aujourd'hui.
(Milad Doueihi, Du grain à moudre - 12/10/2011 - Faut-il canoniser Steve Jobs ? (avec Milad Doueihi), 7'15)


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[postmoderne][PM]
Le terme de postmodernisme est donc depuis les années 90 souvent utilisé comme un raccourci commode pour désigner des théories pour lesquelles tout est flou, tout est relatif, et qui porte un soupçon radical sur les idéaux des lumières.
(Politikon – C'est quoi le postmodernisme ? Capsule #9, 8'45)

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[ARG][postmoderne]
On pourrait dire, pour synthétiser et sans vraiment conclure, que le postmodernisme exprime un soupçon envers une vision totalisante, que l'on pourrait faire de notre époque et envers les promesse un peu trop reluisantes de la modernité, libérale ou marxiste, et de la métaphysique dualiste qui la fonde toujours un peu.
(Politikon – C'est quoi le postmodernisme ? Capsule #9, 10'40)

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[M][goût]
Il vous reste 2 jours pour voir ce film canon [Victoria], donc de toute urgence. David en particulier, obligé. (Je le trouve pour l'instant nulle part ailleurs avec les sous-titres, alors foncez.) Deux heures et quart en un seul plan-séquence, et qui se justifie. C'est une pure réussite... d'une sorte de ciné-transe, forcément, et dans les rues nocturnes de Berlin. Et haletant, même éprouvant. En général je m'en fous, mais là... le scénario chapeau, le jeu, la réalisation, tout... (Et le pied, pour moi, c'est que j'ai pu capter leur allemand authentique mélangé à l'anglais, et l'esprit allemand que j'ai bien connu. Ça donne tout un relief de ouf, pour moi. Mais même sans cette joie bonus, je crois que ça crève l'écran, vous prend et vous lâche pas. Je peux le confirmer au nom de Marie qui entrave que pouic à l'allemand.) Moi je dis : ne le manquez pas. Il vous reste deux jours.
+
Une grande réussite, dans le genre ciné-transe car en un seul plan-séquence (bienheureux) de 2 heures et quart, dans les rues nocturnes de Berlin, et vraiment une réussite, à tous les niveaux... Attention : haletant, voire éprouvant...





2019 06 06

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[TP][s'injustifier][brachy-logique]
C'est des gens [les écrivains de la beat generation] qui… et ça, si une chose m'a sauvée au États-Unis, c'est bien ça… qui [  ] ont horreur du commentaire. Et c'est des gens pour qui le commentaire est vraiment du temps perdu, et l'université une chose un peu inutile. Et ce qu'ils font, leur démarche, c'est d'aller directement aux poètes. Et aussi de prendre au pied de la lettre, d'une manière parfois un peu naïve – comme on dit quelquefois des Américains – au pied de la lettre ce qui est dit. Donc, Rimbaud prône le « dérèglement de tous les sens », eh bien ils y vont à fond. Patti Smith, quand elle vient à Paris, elle va vouloir absolument, tout de suite, voir la maison de Rimbaud. Dans une sorte de rapport presque fétichiste, même primitif à l'écriture. Quand ils sont à Paris, ils vont vouloir rencontrer Céline, Duchamp… que des écrivains, d'aileurs, qui ont fait bouger quelque chose.
(Chantal Thomas, Maison de la Poésie Chantal Thomas - East Village Blues, 33'20, https://soundcloud.com/maison-de-la-poesie/chantal-thomas-east-village-blues)


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[TP][LT]!
C'est une image d'apparition. D'ailleurs il y a quelque chose de Manhattan qui est du côté de l'apparition. Ces immeubles qui se dressent, cette architecture extraordinaire qui est aussi le fruit du hasard, puisqu'il y a côte à côte des immeubles bas, et puis tout d'un coup un gratte-ciel, et un autre encore plus haut, et puis…  Ça aussi c'était plus fort dans les années 70, quelque chose de chaotique. Et il faut pas oublier qu'à ce moment-là New York étaient en ruine, la ville fonctionnait mal et ça c'est quelque chose que j'ai aimé. C'est-à-dire, je me sentais pas moi-même fonctionner très bien et j'arrivais dans cette ville qui était dans le même état que moi. Et la ville était pauvre, et donc personne se sentait vraiment pauvre. Et je pense que si les artistes étaient passés de West Village, Greenweach Village, à l'est, c'était parce que c'était pas cher du tout.
(Chantal Thomas, Maison de la Poésie Chantal Thomas - East Village Blues, 8', https://soundcloud.com/maison-de-la-poesie/chantal-thomas-east-village-blues)
+
« J'étais revenue à New York le 24 juin 1976, dans cette ville en ruine, quelques jours après ma soutenance de thèse sur le marquis de Sade écrite sous la direction de Roland Barthes. »
(Chantal Thomas, lisant son livre "East Village Blues", Maison de la Poésie Chantal Thomas - East Village Blues, 14', https://soundcloud.com/maison-de-la-poesie/chantal-thomas-east-village-blues)


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Mon cœur, excellent conseiller, m’avait tôt informée que si la vie est un festin rien ne permet de prévoir combien de temps pour nous la table serait encore mise et le plus exquis encore à notre portée.
(Chantal Thomas, lisant son livre "East Village Blues", Maison de la Poésie Chantal Thomas - East Village Blues, 15'30, https://soundcloud.com/maison-de-la-poesie/chantal-thomas-east-village-blues)

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« Aucune excitation dans l'air ; seulement la dévastation de l'ennui, « ce cyclone au ralenti », comme le qualifie Cioran. » J'adore cette formule. L'idée de l'ennui comme « un cyclone au ralenti », c'est vraiment un truc de génie, quoi.
« Aucune excitation dans l'air ; seulement la dévastation de l'ennui, "ce cyclone au ralenti", comme le qualifie Cioran. » (Chantal Thomas, East Village Blues)
J'adore cette formule. L'idée de l'ennui comme « un cyclone au ralenti », c'est vraiment un truc de génie, quoi. ((Chantal Thomas, à la Maison de la poésie))


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[almendros]
J'étais dans un bain de sensations. C'est comme ça qu'on vit, non ?
(Chantal Thomas, Maison de la Poésie Chantal Thomas - East Village Blues, 11'45, https://soundcloud.com/maison-de-la-poesie/chantal-thomas-east-village-blues)

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[enfantillage][childfree]
Tu sais que je ferais tout pour toi, mais j'aime pas les gosses, je déteste les gosses. Surtout les tiens.
(Gloria [film], 10'40)


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[réêl]
Tu te souviens ? C'est comme un rêve. Tu sais, comme je t'ai dit, tout ça c'est un rêve. Il s'est rien passé.
(Gloria [film], 21'45)

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[réêl]
– Il va falloir choisir une pierre tombale.
– On est dans quelle ville ?
– Qu'on soit ici ou là, qu'importe.
– Je comprends pas, je sais pas ce que je dois faire. Mais alors, je vais les voir ?
– Non, non, ils sont pas enterrés ici. Mais on va faire comme si. De toute façon, les morts sont toujours ensemble, alors ça peut être n'importe où. [  ] Au fond, les morts, c'est comme… Comment dire ? C'est comme un bateau. Tu as jamais vu partir un bateau ?
– Non.
– Ben, disons que c'est comme ces rêves dont on a déjà parlé.
(Gloria [film], 49'40)

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[noirage][politique]
– Tu crois qu'ils finiront par nous avoir ?
– J'en sais rien. Probablement. C'est dur d'être plus fort que le système.
– C'est quoi le système ?
– Le système ? Je sais pas.
– Alors comment tu sais qu'on peut pas être plus fort que lui ?
– Il y en a pas beaucoup qui sont passés au travers.
– Mais il y en a qui y sont arrivés ?
– Oui, je crois. Je sais pas.
– Gloria, il faut essayer. Même si on se fait tuer.
(Gloria [film], 1:25'10)


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[otto karl][neutralisage]
"Toute vie est une machinerie, un système de contrepoids, dit-il [Tristan Garcia]. On doit en permanence tenter de compenser ce que nous impose chacune de nos impulsions."
Comment fonctionne la machinerie Tristan Garcia ?
[  ]
Faire quoi que ce soit, c’est courir le risque de manquer tout le reste, deuil du possible insupportable à certaines familles d’esprit. Mieux vaut accepter d’alterner les chemins contraires, quitte à ne plus pouvoir s’arrêter, à fuir indéfiniment ce qui a d’abord été accompli, et ce qui l’a été dans la fuite, et puis la fuite elle-même. La machinerie Garcia est un champ magnétique : l’énergie ne circulerait pas si les pôles n’étaient opposés.

Il y a ainsi, d’un côté, une philosophie rationaliste, méfiante envers les affects et les prestiges douteux de la langue ; et de l’autre, la littérature, territoire qu’en retour tout ce qui a été refusé par cette sorte de " philosophie du non", pour reprendre l’expression de Bachelard, conquiert et sature.

"J’ai été élevé dans un milieu familial de tradition marxiste, raconte-t-il. J’ai très vite été imprégné de schémas hégéliens, pas seulement appliqués à l’histoire, mais à toute la réalité, liés à l’usage de la dialectique. Et puis, à l’adolescence, avant même la classe de philo, j’ai découvert Wittgenstein, qui est celui qui m’a vraiment donné le goût et le sens de la philosophie. Chez lui, il y a une dédramatisation. Il a le goût de la mystique, il va, à Vienne, lire des poèmes de Tagore devant les cercles positivistes, mais il veut expulser la mystique du langage logique. J’ai hérité de cette idée qu’on peut concevoir une rationalité débarrassée du pathos, de la négativité, du travail du négatif propre à la dialectique. Mais une fois qu’on a fait ça, on a aussi expulsé quelque chose, et ce quelque chose, je ne peux pas le laisser tomber. Je le récupère donc dans la littérature."
[  ]
On ne peut rendre un plus bel hommage à la puissance singulière de la littérature, ce concentré de force et de vivacité dont l’ascèse philosophique, par contraste, accuse les couleurs.
"En philosophie, je suis porté par l’idée d’aplanissement, la volonté de trouver ce qui peut être un plan commun aux choses, abstraction faite de leurs intensités, de leurs déterminations, un plan sur lequel rien n’est plus et rien n’est moins, rien n’est plus vrai et rien n’est moins vrai, rien n’est plus beau et rien n’est moins beau... La littérature, c’est le contraire : c’est le lieu des déterminations, des intensités, la platitude y est une tare."
[  ]
Il faut que la philosophie se dépouille des intensités pour des raisons identiques à celles qui imposent de les récupérer dans la littérature. "On se fabrique toujours des idées, surtout quand on fait beaucoup de choses différentes, ce qui est mon cas, sur le plan qui est derrière tout ça, en espérant qu’un jour il va apparaître, même si ce n’est pas du tout sûr. Moi, le plan que je me suis fabriqué, c’est que je m’organise, en littérature comme en philosophie, pour ne pas rester à mi-chemin du réel."

L’esprit de système frémit chez l’interlocuteur. Le jeu de la thèse et de l’antithèse va-t-il enfin livrer son résultat habituel, la synthèse ? Ce serait oublier un peu vite le refus de la dialectique propre à Tristan Garcia. Refus non, certes, des contradictions, mais de leur résolution ; refus de croire qu’au bout du compte, chaque tendance sera satisfaite par la révélation de la vérité contenue dans la tendance contraire. Mais il y a une unité plus profonde, qui n’a pas besoin de l’illusion d’un salut rationnel, et qui renvoie à la personne même, au caractère, au tempérament. A la machinerie, en somme - on y revient. Le réel en est le moteur et la finalité, et nul besoin, pour qu’il la mette en marche, de savoir d’avance ce qu’il est. C’est plutôt dans la mesure où on ne le sait pas qu’il est capable d’éveiller le désir de ne pas rester à mi-chemin, et d’épuiser les voies qui mènent à l’infinie diversité de ses formes.
"Pour moi, la condition du réalisme est une aménité, une libéralité de l’écriture et de la pensée assez fortes pour accueillir toute chose, sans se complaire dans aucune, sans jamais cesser de vouloir en accueillir plus. Être réaliste, c’est être extrêmement accueillant, c’est être capable de tout accueillir."
Une conversation avec Tristan Garcia est un moyen rare d’observer, quasi à sa naissance, la vitalité créatrice. Thèse, antithèse, puis à nouveau thèse, et antithèse encore : la création est un mouvement perpétuel qu’aucune vérité, quelque absolue qu’elle soit, ne doit interrompre. Et l’on se prend à penser qu’il n’y a pas pour lui d’autre vérité, d’autre absolu, que le désir qui la porte, et dont elle est la trace incandescente.
(Florent Georgesco, https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/05/03/tristan-garcia-une-maniere-d-enrage_1694591_3260.html)


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[ARG]
"Toute vie est une machinerie, un système de contrepoids, dit-il [Tristan Garcia]. On doit en permanence tenter de compenser ce que nous impose chacune de nos impulsions."
[  ] l’énergie ne circulerait pas si les pôles n’étaient opposés.
[  ]
Le jeu de la thèse et de l’antithèse va-t-il enfin livrer son résultat habituel, la synthèse ? Ce serait oublier un peu vite le refus de la dialectique propre à Tristan Garcia. Refus non, certes, des contradictions, mais de leur résolution ; refus de croire qu’au bout du compte, chaque tendance sera satisfaite par la révélation de la vérité contenue dans la tendance contraire. Mais il y a une unité plus profonde, qui n’a pas besoin de l’illusion d’un salut rationnel, et qui renvoie à la personne même, au caractère, au tempérament. À la machinerie, en somme - on y revient. Le réel en est le moteur et la finalité, et nul besoin, pour qu’il la mette en marche, de savoir d’avance ce qu’il est. C’est plutôt dans la mesure où on ne le sait pas qu’il est capable d’éveiller le désir de ne pas rester à mi-chemin, et d’épuiser les voies qui mènent à l’infinie diversité de ses formes.
"Pour moi, la condition du réalisme est une aménité, une libéralité de l’écriture et de la pensée assez fortes pour accueillir toute chose, sans se complaire dans aucune, sans jamais cesser de vouloir en accueillir plus. Être réaliste, c’est être extrêmement accueillant, c’est être capable de tout accueillir."

Une conversation avec Tristan Garcia est un moyen rare d’observer, quasi à sa naissance, la vitalité créatrice. Thèse, antithèse, puis à nouveau thèse, et antithèse encore : la création est un mouvement perpétuel qu’aucune vérité, quelque absolue qu’elle soit, ne doit interrompre. Et l’on se prend à penser qu’il n’y a pas pour lui d’autre vérité, d’autre absolu, que le désir qui la porte, et dont elle est la trace incandescente.
(Florent Georgesco, https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/05/03/tristan-garcia-une-maniere-d-enrage_1694591_3260.html)


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[HN]
Baudrillard : l'horloge… a disparu du foyer…
Tristan Garcia : et maintenant… se retrouve sur les écrans, multimédia…
(Les Chemins de la philosophie 13/01/2012 Qu'est-ce qu'une chose..., avec Tristan Garcia, 20')
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l'horloge est devenue numérique/digitale


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[ARG]!

(Banquet de Lagrasse - Conférence de Tristan Garcia « Le réel n'a pas besoin de nous » (le 25 octobre 2015, dans le cadre du banquet d'automne de Lagrasse intitulé Écrire le réel))

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[ARG][TP]
« Dans Douleur et gloire, Pedro Almodovar élabore un autoportrait sans jamais démêler la vérité du fantasme. En route vers sa première palme ? »
(Illimité, [magazine], n°288, mai 2019, en couverture)
+
[  ] le dernier Almodovar est un peu plus qu'un journal intime filmé. S'il vient y raconter son quotidien, c'est pour mieux le catalyser à travers ses souvenirs lointains [  ]. Le film trouve son ambition, sa nature et sa beauté à travers ce va-et-vient entre les époques, et les rimes visuelles qu'elles impliquent. Ça en fait soudainement beaucoup plus qu'une simple chronique sur le quotidien de son auteur. À bien y réfléchir, ce n'est une feuille blanche griffonnée, c'est un édifice minutieusement élaboré, jusqu'à sa toute dernière image, splendide, et remettant en perspective la part de fantasme et de véracité qui irrigue le récit.
[ ]
Rétrospectivement, c'est tout le film qu'il faut réinspecter, et sa dimension autobiographique qu'il faut réinterroger. En revanche, il ne va pas falloir compter sur son auteur [  ].
[  ]
Dit comme ça, effectivement, les choses sont simples.
(Romain Thoral, "tout sur pedro", in Illimité, [magazine], n°288, mai 2019, p.8 - p.9)
+
Comme Almodovar, plusieurs grands cinéastes ont tenté l'exercice de l'autoportrait sur un mode fantasmatique.
Les Feux de la rampes, Charles Chaplin (1952) … Amarcord, de Frederico Fellini (1973) … Que le spectacle commence, de Bob Fosse (1979) … Journal intime, de Nanni Moretti (1993) … Roma, de Alfonso Cuaron, 2018 …
(Romain Thoral, "tout sur pedro", in Illimité, [magazine], n°288, mai 2019, p.9)





2019 06 07

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[minimalisme]
J'ai une veste, j'en ai pas huit. Si j'ai ai huit, le matin, je vais me dire : qu'est-ce veste je mets, et c'est déjà une question de trop, quoi. Et puis ça marche pour tout, hein. Plus le frigo est plein plus il faut le vider, et… pff. Et puis c'est plein de manipulations, tout ça, enfin il faut ranger dans les placards, ressortir, trier le carton… C'est sans fin !
(Marc Fraize - Jean-Marc BRILHAULT - Interview de Marc Fraize pour Fier Panda [2017], 14'20)

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[STO][DTO][éco-logique]
Pourquoi le weekend c'est seulement le samedi et le dimanche ? On pourrait commencer le weekend le mardi, quoi. [  ] J'ai pas du tout envie de vivre que pour mon métier, c'est hors de question. [  ] J'ai découvert, et j'ai fini par m'en convaincre, que, non, j'étais pas si fainéant que ça. C'est juste que je n'ai pas le même processus de créativité que les autres, dans mon métier, c'est juste que j'ai pas la même notion d'efficacité, de dose de travail, de rythme de travail non plus. [  ] Déjà j'ai jamais eu de plan de carrière nulle part, d'ailleurs, non, non, je prends ce qui vient, j'ai pas de plan. [Si j'ai l'impression de m'être sabordé par moments ?] Pas me saborder, le terme est trop fort, mais de me préserver, ouais. De me préserver.  Parce que je sais qu'[en cas de] gros succès, par exemple, j'aurais beaucoup moins de disponibilité pour ma vie personnelle. [  ] J'ai l'impression d'être à feu doux depuis le départ et où là il commence à y avoir des petites bulles. Sympa, les petites bulles, d'ailleurs.
(Marc Fraize - Jean-Marc BRILHAULT - Interview de Marc Fraize pour Fier Panda [2017], 16'15 32'20 + 34')

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[goût]
Les Américains, la culture américaine, en un mot peut-être, ce serait : la vulgarité.

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[HN]
Il [Michel Serres] tirera un livre [en 2012] de cette conférence, Petite Poucette, énorme succès d'édition avec plus de 200 000 exemplaires vendus en France. Dans cette courte fable il décrit l'ensemble des changements induits par la révolution numérique, qui affecte tout ce à quoi était habitué l'être humain.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Serres)

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[goût][minimalisme][épure]
Michel Serres – [  ] jusqu'à une sorte de richesse et d'élégance. Chaque fois qu'on m'interrogeait [/m'interroge], j'ai toujours le mot "élégant" [/élégance] à la bouche. Vous voyez ce que je veux dire ?
Léa Salamé – Pourquoi ? Parce que la France c'est l'élégance ? C'est le mot qui viendrait ?
– Oui, moi je crois. Je crois. Oui. On dit souvent en français : la litote. La litote, c'est dire moins pour exprimer plus. Va, je ne te hais point », hein ? Ça veut dire « je t'aime beaucoup ». Et donc cette espèce de retrait, de litote, de réserve, si vous voulez. C'est ça, l'élégance française. Vous voyez une femme habillée en France, bah vous la verrez jamais aux États-Unis : ils en font trop.
(L’interview de Michel Serres - Stupéfiant !, 7')


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[goût][politique][anaxio-logique]
Je suis inquiet, oui. Parce que je vois notre jeunesse devenir puritaine. C'est-à-dire, les Américains sont puritains, puritains pour le sexe, puritains pour le rapport entre les sexes, etc. Et toutes les controverses aujourd'hui sentent le puritanisme américain. Et ça, nous avions autre chose comme culture, vous voyez ? Il y avait une culture un peu plus décontractée, [  ] on devient puritain, et c'est emmerdant comme la pluie. Mais bien sûr ! [  ] Ça fait vieilli, le puritanisme. Ça fait très 19e siècle encore, vous voyez ? Et ça, on le ressent beaucoup aux États-unis.
(Michel, Serres, L’interview de Michel Serres - Stupéfiant !, 8')


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[minimalisme]
Chaque jour je suis assailli par mille décisions à prendre. [  ] Mais de quoi ai-je vraiment besoin ? Ne serai-je pas plus heureux en menant une existence plus simple ?
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 0')
+
Je fais du shopping minimaliste avec Katarina. [  ]  Katarina [Finke] essaie de posséder aussi peu de choses que possible. C'est une minimaliste. Elle fait tout pour simplifier ça vie, mais avec les vêtements c'est toujours compliqué.
[ ]
Katarina – C'est sûr, je pourrais me passer de tout ça, et n'avoir qu'un pantalon et un t-shirt. Mais bon, je n'ai pas non plus une énorme garde-robe. Et je ne possède pas de meuble, pas de vaisselle, pas de disque, pas de livre.
– Tu n'as vraiment rien du tout ? Je connais des gens qui diraient que tu n'as pas de vie !
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 1')
+
Je dirais que [mon minimalisme] me simplifie vraiment [la vie]. On vit dans un monde assez complexe, alors ça permet vraiment de se concentrer sur l'essentiel.
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 3'30)
+
Katarina, la minimalisme, [  ] elle élimine des possibles afin de voir plus clairement où elle veut aller. [  ] Ici, à Berlin, c'est difficile de faire le point tranquillement. Un nouveau club, des rencontres, les réseaux sociaux… On est sans arrêt distrait par quelque chose. Alors, je vais aller passer quelques jours en forêt. [  ]
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 9')
+
– Tu es philosophe. Tu dois t'y connaître en matière de dénuement et d'ascèse. [  ]
Sylvia Mazzini – [  ] L'ascèse est un contrepoint à l'exubérance de la modernité. Un trop plein de choses, de bruits… Le stress est omniprésent. Beaucoup de gens ffont des burn-out parce qu'ils sont écrasés par la pression.
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 9'45)
+
Sylvia Mazzini – Au sens premier du terme, ascèse veut dire exercice. À l'origine, dans la Grèce antique, elle désignait une pratique physique, l'entrainement des athlètes. Et puis, très vite, les philosophes mais aussi les religions ont appliqué cette idée d'exercice pour l'âme, il l'ont transposée spirituellement. Le but étant de mener une belle existence, d'atteindre ce que les philosophes appelaient aussi : la vie bonne.
– Tu crois qu'on peut retrouver ça aujourd'hui chez des gens qui pratiquent une forme de vertu, par exemple en renonçant à la sexualité, ou je ne sais pas [  ] ?
– Cette vertu fait écho à celle des stoïciens, dans l'antiquité, pour qui l'ascèse consistait à s'affranchir de toute dépendance. [  ]
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 10'45)[postsexuel]
+
[TP][karl]
Sylvia Mazzini – L'ascèse et le dénuement, ça a quelque chose de romantique. Je ne sais pas si tu as lu Jack Kerouac. [  ] Il est parti sur la route en vagabond philosophe, sans argent, etc.
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 12')
+
– Est-ce qu'on peut aussi parler d'ascétisme numérique, de renoncement technologique ?
Sylvia Mazzini – Oui, c'est un concept émergent. Mes étudiants ont fait l'expérience de vivre une semaine sans internet tout en prenant des notes. Ils ont listé tout ce qu'ils n'auraient pas fait s'ils avaient été connectés. Et il y avait énormément de choses.
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 13'30)
+
[TP][vie en forêt][l'ascèze]
Martin Schreiber – …
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 16')
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[simplexité]![éco-logique]![minimalisme]!
– Après un séjour en forêt, le retour à la civilisation est plutôt violent. J'ai découvert que je n'avais pas envie de renoncer à un certain mode de consommation, mais ce calme m'a fait du bien. Je voudrais trouver cette tranquillité en ville. Je me demande si Nils pourra m'aider. [  ] Il est compositeur et à sa manière, c'est aussi une sorte d'homme des bois : il réduit sa musique à l'essentiel, peut-être qu'il a réussi à traduire ce principe dans sa vie ?
[  ]
Tu travailles plutôt sur des séquences simples et claires, tu ne fais dans le genre mélodies pompeuses. Pourquoi est-ce que tu aimes tant les choses bien nettes, les sons épurés ?
Nils Frahm – Quand tu définis la note qui va te servir de point de départ et que tu joues la note suivante, ça donne un troisième son. Tu entends les deux notes mais aussi une sonorité supplémentaire qui naît du mélange des deux premières. Chaque combinaison crée un sentiment complètement différent. Tu entends la résonance, les harmoniques, tu devines qu'entre les notes il y a quelque chose qui vacille, une sorte de flottement. Il y a tellement d'informations, elles sont tellement complexes que c'est suffisant pour m'impressionner. Je n'ai pas vraiment besoin de plus que ça. Il suffit de travailler pour soi, sur ces nuances très subtiles. [  ] Il y a de quoi occuper une vie entière, et probablement deux, ou trois, je crois qu'on n'en a jamais fini. Et avant de commencer à écrire pour un quatuor à cordes ou même un orchestre, je voudrais d'abord essayer d'aller au bout de ce premier mouvement, au piano. Ce qui me fascine, c'est d'arriver à rendre sensible cette incroyable complexité par le biais de la simplicité.
[  ]
– J'ai retenu une chose : la simplicité peut être une autre forme de complexité quand on sait écouter attentivement. Je peux appliquer dans mon quotidien ce que Nils m'a expliqué pour la musique. Et automatiquement je me contenterai de moins, puisque j'exploiterai davantage ce que j'ai déjà. Sylvia a dit que l'étymologie du mot ascèse, c'était l'exercice : je vais m'employer à être plus attentif à ma personne et à mon entourage. Pour cela, la forêt a été une bonne préparation. Je peux aussi me tourner vers le mode de vie épuré de Martin et de Katarina sans renoncer à tout. le but, c'est de donner à mon existence une forme plus claire, afin de déterminer plus facilement les choix qui me conviennent le mieux.
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 21' + 22'45)


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[TP]
– Après un séjour en forêt, le retour à la civilisation est plutôt violent. J'ai découvert que je n'avais pas envie de renoncer à un certain mode de consommation, mais ce calme m'a fait du bien. Je voudrais trouver cette tranquillité en ville.
[  ]
J'ai retenu une chose : la simplicité peut être une autre forme de complexité quand on sait écouter attentivement. Je peux appliquer dans mon quotidien ce que Nils m'a expliqué pour la musique. Et automatiquement je me contenterai de moins, puisque j'exploiterai davantage ce que j'ai déjà. Sylvia a dit que l'étymologie du mot ascèse, c'était l'exercice : je vais m'employer à être plus attentif à ma personne et à mon entourage. Pour cela, la forêt a été une bonne préparation. Je peux aussi me tourner vers le mode de vie épuré de Martin et de Katarina sans renoncer à tout. le but, c'est de donner à mon existence une forme plus claire, afin de déterminer plus facilement les choix qui me conviennent le mieux.
(ARTE - Streetphilosophy - L’ascèse, 21' + 25'30)




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[minimalisme]
Nils Fram, ci-dessus
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Mark Hollis, infra : une note plutôt que deux
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Paterson [film], infra : (propos de la la toute fin du film)







2019 06 08

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[réêl]
En intervention pour sauver un bateau de pêche, une vedette [de la SNSM], avec sept sauveteurs à son bord, a chaviré au large des Sables-d'Olonne (Vendée). Trois d'entre eux sont morts. Le pêcheur n'a pas été retrouvé.
[  ]
Un naufrage aussi meurtrier n'était pas arrivé depuis 1986, selon le président de la SNSM interrogé par BFMTV. [  ] Selon les informations de France 3 Pays de la Loire, un accident similaire était survenu en février 2002. Un sauveteur était tombé à l'eau lors d'une intervention pour porter secours à un véliplanchiste en difficulté et n'avait pas survécu. Le canot qui s'est retourné aujourd’hui portait le nom de ce sauveteur : Jacky Joly.
(https://www.francetvinfo.fr/meteo/tempete/tempete-miguel/tempete-miguel-ce-que-l-on-sait-du-naufrage-d-une-vedette-de-la-snsm-aux-sables-d-olonne_3479613.html)


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[minimalisme]
– Comment sont nés les "Solo Piano" ?
Chilly Gonzales – Le premier Solo Piano était un accident. Je l'ai enregistré sans même savoir que je faisais un album. C'était une activité de loisir pendant une période particulièrement chargée au studio, alors que j'enregistrais des chanteuses et des chanteurs à Paris. Il y avait beaucoup de monde en studio, comme une cour royale, il fallait être diplomate, on ne pouvait pas juste être dans la spontanéité et l’exubérance dont j’ai l’habitude. Alors pour relâcher la pression, je suis allé dans une autre pièce de studio et j’ai commencé à pianoter et à enregistrer sans savoir où cela allait me mener.
J'étais à fond dans mon électro rap à l'époque. Et surprise, "Solo Piano" a été l'album qui m'a ouvert toutes les portes. J’ai noté que les gens en parlaient d’une autre manière que mes autres albums. C’était plus personnel, plus émotionnel et je me suis dit "Je veux plus de ça".

– Quel était le challenge pour "Solo Piano III" ?
– Pour "Solo Piano II", je ne voulais pas perdre l'attachement du public. J'ai réussi à ce que cela reste familier pour les auditeurs tout en apportant de la nouveauté, plus de minimalisme et peut-être plus d'électro dans le jeu au piano, des trucs beaucoup plus pop, un peu moins à la Eric Satie. Pour le troisième c'est beaucoup de pression parce qu'il va être comparé à deux albums existants. C'est flippant, c'est terrifiant même. Il fallait donc que j'emmène "Solo Piano III" ailleurs, tout en restant dans les frontières de ce que j'ai établi par accident en 2004.
(Chilly Gonzales, https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/pop/interview-chilly-gonzales-sort-quot-solo-piano-iiiquot-et-nous-livre-ses-secrets-de-fabrication_3375399.html)
+
Cependant, son album le plus populaire est paru en 2004 : Solo Piano était loin de ce qu’on connaissait de lui. Le pianiste laissait aller tout son talent en présentant des pièces rappelant beaucoup le jeu délicat des morceaux d’Erik Satie. Après avoir renoué l’exercice avec Solo Piano II en 2012, il revient avec Solo Piano III, un bel album dans la continuité des précédents.
L’inspiration de Satie reste évidente dans Solo Piano III. [  ] D’autres influences plus modernes sont présentes dans plusieurs mélodies. Nimbus emprunte la densité du son et le minimalisme qu’on trouve dans la musique de Philip Glass. Pretenderness, lui, le rappelle dans l’utilisation de boucles mélodiques. Quant à Blizzard, le jeu de piano est très proche du jazz et l’air évoque plutôt Steve Reich, un autre grand de la musique minimaliste.  En somme, cet album est vraiment très beau et bien exécuté. La surprise est moins grande que lors de la sortie des premiers, mais il n’en reste pas moins un produit de qualité.
(Rachel Saintus-Hyppolite, https://lecanalauditif.ca/critiques/chilly-gonzales-solo-piano-iii/)
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La pop de chambre de Chilly Gonzales
Le touche-à-tout Chilly Gonzales prolonge ses miniatures pianistiques dans un troisième album Solo piano III.
Certains affirment que son Solo piano III ne fait que ressasser les deux précédents. A leurs yeux, Solo piano I (2004) et II (2012) seraient coupables de succès commerciaux inespérés dans un monde où les boucles de David Guetta intéressent plus que les arpèges d'Erik Satie. A y regarder de plus près et avec un minimum d'esgourde, ce jugement a ses limites. La beauté du Solo piano III, composé et interprété à la façon de délicieuses miniatures pianistiques par le Canadien Chilly Gonzales, apparaît d'emblée prenante, sans aucun doute sincère. Et s'il est vrai que le disque exhale un parfum familier à la première écoute, c'est justement parce qu'il prolonge sans les répéter les deux opus antérieurs. Pétries de douceur et de gravité, semées de clartés tout en langueur et d'envolées tour à tour innocentes, dissonantes et addictives, ces nouvelles pièces enchantent plus qu'elles ne lassent ou agacent.
+
Se défendant d'être un virtuose, Gonzales estime être ici plutôt dans "le restreint" : "J'ai grandi avec la pop et le rap, minimalistes dans la densité de ce qui les constitue. Et moi, j'aime justement que la musique soit accessible aux non-initiés."
(Alexis Campion, Le Journal du dimanche, https://www.lejdd.fr/Culture/Musique/la-pop-de-chambre-de-chilly-gonzales-3763385)



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[pop'philosophie][autophilosophe][philowsophie][conférence][postmoderne]
– Peux-tu me parler du morceau "Chico" inspiré de Chico Marx ?
– Chico des Marx Brothers est le premier pianiste que j'ai vu utiliser le piano pour amuser son public. Mon grand-père, qui était mon premier prof, voulait que je respecte le compositeur à tout coup. Mais Chico Marx, lui, respectait son public. Et j’ai vu la différence. Je lui dois mon côté entertainer, ainsi qu'à Victor Borge, un comique musical danois très présent à la télévision américaine dans les années 60 à l'époque du Ed Sullivan Show. C'est un pianiste qui aurait pu être virtuose mais qui n'a pas résisté à faire le clown.
– Pourquoi ressens-tu le besoin, sur scène, non seulement de faire le clown mais aussi de décortiquer la technique et le making of de tes compositions ?
– Parce que je veux donner une chance d'apprécier ma musique à des gens qui écoutent peu de musiques acoustiques instrumentales. C'est très important pour moi d'avoir un public varié. Je veux attirer une nouvelle génération non initiée musicalement. Solo Piano est peut-être le seul disque de piano de leur collection et je suis très fier qu'ils aient choisi le mien. J'essaye de faire des connexions avec le rap qu'ils écoutent ou le morceau de pop qu'ils connaissent déjà. Je ne veux surtout pas qu'ils puissent être intimidés.
– Quelle est l'idée derrière le Gonzervatoire, l'atelier musical éphémère que tu as monté ?
– J'essaye de mettre au point une méthode pour aider les artistes à être à l'aise sur scène et à devenir de bons performeurs. C'est le meilleur cadeau que je puisse transmettre à de jeunes musiciens. Parce que quand on est un bon performeur on peut bien gagner sa vie, maintenant que l'industrie du disque a explosé. Ce projet est auto-financé aux trois-quarts par moi. J'ai fait venir fin avril à nos frais du monde entier sept élèves, dans leur vingtaine.  Je leur ai montré qu'il y a plusieurs manières d'être un entertainer. Ma façon est très extravertie : je parle aux gens, je les fais rire. Daft Punk font autrement. Peaches encore autrement. On aborde tous la scène différemment. L'idée est que chacun trouve son chemin. Mais le principe est le même : il faut se faire confiance et se forcer à créer des risques contrôlés. Il faut apprendre à "lire le moment". Le performeur doit se mettre un peu en danger, sortir de sa zone de confort. Oser l'inédit, provoquer la surprise. Cela crée des liens avec le public car il a conscience d'assister à quelque chose d'unique et de différent. Et il reviendra. J’ai appris ça en 20 ans.
[ ]
pour moi la musique seule n’est pas assez. [  ] la musique me frappe beaucoup plus fort quand je suis attaché et fasciné par la personnalité dont elle émane. Je veux que les gens soient intrigués par mon personnage parce je pense que l’impact de ma musique en sera décuplé. C’est la musique qui compte, évidemment, mais le personnage est là pour l'amplifier et la soutenir.
Le seul tabou pour moi, c’est d'assister à un concert où le musicien ne regarde même pas le public, ne paraît ni attentif ni heureux d’être sur scène. Peu importe ce qu’il joue, au bout de dix minutes je tourne les talons parce que je me sens insulté.
– Qu’est-ce que la musique classique ? Quelle est ta définition ? On dirait que tu essayes toujours de brouiller les pistes entre pop et musique dite savante ?
– Justement comment pourrais-je définir un style de musique quand je ne vois pas les frontières ? – Et si tu pouvais changer quelque chose à la musique classique ?
– Mais je ne suis pas là-dedans moi, je suis un artiste pop ! Je suis content de pouvoir jouer dans des salles plutôt classiques mais pour moi c’est un monde qui paraît moins vivant que la pop. Et moins attentif au public. Pour ma part, j’ai choisi la vie et j’en suis heureux. Du coup, le sentiment que j’ai pour eux c’est davantage de la sympathie mêlée de pitié parce que j’ai envie de leur dire: "ça pourrait être tellement plus fun pour vous !"
(Chilly Gonzales, https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/pop/interview-chilly-gonzales-sort-quot-solo-piano-iiiquot-et-nous-livre-ses-secrets-de-fabrication_3375399.html)
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[postmoderne]
Il y a des rappels plus anciens encore: Prelude in C-Sharp Major fait carrément référence à un autre prélude bien connu de Bach qu’on trouve dans Le Clavier bien tempéré. L’emprunt est très audible au début de cette pièce. Ce prélude est très emblématique de la volonté de Gonzales à savoir jouer avec les différents courants pour en faire une autre oeuvre à part entière.  D’autres influences plus modernes sont présentes dans plusieurs mélodies.
(Rachel Saintus-Hyppolite, https://lecanalauditif.ca/critiques/chilly-gonzales-solo-piano-iii/)
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Se défendant d'être un virtuose, Gonzales estime être ici plutôt dans "le restreint" : "J'ai grandi avec la pop et le rap, minimalistes dans la densité de ce qui les constitue. Et moi, j'aime justement que la musique soit accessible aux non-initiés." Ceci explique cela, son Solo piano III se veut à la fois simple et pédagogique. "Les gens qui m'écoutent n'ont pas forcément l'habitude de la musique instrumentale et je veux leur rendre l'expérience le plus confortable possible. C'est pourquoi je n'hésite pas à leur raconter des histoires et à leur expliquer ma technique."
Rien de pire, selon lui, qu'un artiste se suffisant à son œuvre. "Quand je sens qu'un musicien est fermé, je ne peux même pas juger de sa musique, je suis trop en colère, je me sens insulté. Aux jazzmen qui donnent l'impression de se masturber sur scène, je préfère les artistes qui me draguent. [  ]
(Alexis Campion, Le Journal du dimanche, https://www.lejdd.fr/Culture/Musique/la-pop-de-chambre-de-chilly-gonzales-3763385)

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[éco-logique]
Mais le principe est le même : il faut se faire confiance et se forcer à créer des risques contrôlés. Il faut apprendre à "lire le moment". [  ] se mettre un peu en danger, sortir de sa zone de confort.
(Chilly Gonzales, https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/pop/interview-chilly-gonzales-sort-quot-solo-piano-iiiquot-et-nous-livre-ses-secrets-de-fabrication_3375399.html)


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[ARG]
Je n’aime pas par exemple les chanteurs qui chantent tout le temps très fort, comme cela arrive souvent dans le R&B. Je n’aime pas la musique où le climat est sombre constamment. Mais souriant et heureux tout le temps je n’aime pas non plus. Dans la musique que j’écoute il faut qu’il y ait des contrastes, des contradictions, dans la musique elle-même et aussi dans les musiciens qui la font. Parce que pour moi la musique seule n’est pas assez.
(Chilly Gonzales, https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/pop/interview-chilly-gonzales-sort-quot-solo-piano-iiiquot-et-nous-livre-ses-secrets-de-fabrication_3375399.html)


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[minimalisme]
Le chanteur anglais Jarvis Cocker, le plus caustique des hérauts de la Britpop, se ligue avec le Canadien Jason "Chilly Gonzales", le plus éclectique des pianistes (Feist, Daft Punk, Philippe Katerine), pour un élégant album concept consacré à l'âge d'or de Hollywood.
Room 29 pousse la porte du mythique hôtel Château Marmont, refuge des stars de L.A. Dans un mode parlé-chanté intime et théâtral, se coulant parfaitement dans un climat musical minimaliste inspiré par Erik Satie, l'ancien leader de Pulp conte d'une écriture ciselée les histoires sordides ou glamour des occupants du 8821 Sunset Boulevard.
(https://www.lexpress.fr/culture/musique/jarvis-cocker-et-chilly-gonzales-musique-de-chambre_1896414.html)

 
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[minimalisme][otto]![otto karl]![HN]
Dans quelle mesure êtes vous lié à l’art minimal ?
J’ai toujours été entraîné à faire de la sculpture en opposition disons à la peinture. Je n’ai jamais été profondément motivé par la peinture. Je pouvais me mettre en face d’une toile et y poser de la couleur mais je n’y croyais pas. Ce n’était pas un acte assez signifiant.
Mais tailler et découper des matériaux, voire transporter des blocs de bois d’une pièce à l’autre, avait pour moi une dimension réelle dans le monde qui échappait toujours à la peinture. Toutefois, j’ai subi longtemps le fardeau de cette conception linguistico-métaphorique du monde dont je vous ai parlé. Ce fut Frank Stella qui attira mon attention sur ce problème. Il avait réussi à réduire en lui cette prédominance linguistique. Quand je le rencontrai en 1958, il me dit : « N’imite pas mon travail. Supprime le langage en toi et travaille directement avec le matériau concret tel qu’il se présente dans la réalité ! »
C’est ainsi que j’ai commencé à découvrir la réalité de l’art et à me libérer progressivement de ses fausses apparences. En 1959-1960, j’ai réalisé un certain nombre de pièces, qui seraient certainement considérées comme du minimal aujourd’hui, mais qui sortaient directement de Brancusi et, en un certain sens, des constructivistes russes. Personne n’y prit garde et, de 1960 à 1964, je fus contraint de travailler aux chemins de fer, période durant laquelle des artistes comme Don Judd, Bob Morris et Dan Flavin commencèrent à montrer leurs œuvres. Je ne les connaissais pas et ils ne me connaissaient pas et lorsque leurs œuvres furent exposées, certaines personnes se dirent : ce sont des travaux intéressants… mais il y avait déjà cet autre gars qui avait travaillé dans le même esprit ! Voyons un peu ce qu’il avait fait alors ! Et c’est ainsi que le succès du minimal classique de Judd et de Morris me permit d’exposer à mon tour.
[…]
Votre travail actuel résulte-t-il d’un processus progressif de réduction ?
Je n’y pense pas en ces termes… Je me suis toujours intéressé à la masse du matériau et à mes yeux une plaque de métal est plus solide, plus massive, par exemple, qu’un cube métallique creux. Mes sculptures peuvent apparaître au spectateur comme le résultat d’une réduction ou comme de simples surfaces mais, pour moi qui soulève et dépose ces plaques, elles sont très lourdes et très denses. Je n’ai jamais travaillé avec des boîtes ou des cubes – l’objet classique du minimal – parce que mon tempérament me porte vers le solide et le pesant et parce qu’un cube de 30 x 30 cm en acier solide serait beaucoup trop lourd pour être soulevé par une seule personne. J’utilise des plaques en métal, non dans un souci réducteur, mais parce qu’elles constituent pour moi la seule manière de conserver une haute densité à l’œuvre.
Et c’est aussi la raison pour laquelle vous choisissez habituellement des formes très simples : la ligne, le carré, etc. ?
Oui. Pour des raisons pratiques. Non théoriques. Il y a un principe quasi mécanique de mon travail qui veut que les unités de base soient d’un format que je puisse manipuler moi-même. C’est une des raisons pour lesquelles mes sculptures sont composées d’éléments détachés. Si elles étaient faites d’une seule pièce, j’aurais besoin de toute une machinerie pour les déplacer. J’ajoute que l’acte physique même de la manipulation fait partie, pour moi, du plaisir de faire une sculpture.
(Carl Andre, entretien avec Irmeline Lebeer (1974), In L'Art ? C'est une meilleure idée ! Editions Jacqueline Chambon, 1997, pp.42-55 (extraits), http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-minimalisme/ENS-minimalisme.htm)

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[otto]!
Dans quelle mesure êtes vous lié à l’art minimal ?
J’ai toujours été entraîné à faire de la sculpture en opposition disons à la peinture. Je n’ai jamais été profondément motivé par la peinture. Je pouvais me mettre en face d’une toile et y poser de la couleur mais je n’y croyais pas. Ce n’était pas un acte assez signifiant.
Mais tailler et découper des matériaux, voire transporter des blocs de bois d’une pièce à l’autre, avait pour moi une dimension réelle dans le monde qui échappait toujours à la peinture. [  ] « [  ] Supprime le langage en toi et travaille directement avec le matériau concret tel qu’il se présente dans la réalité ! »
[  ] j’ai réalisé un certain nombre de pièces, qui seraient certainement considérées comme du minimal aujourd’hui [  ]. Personne n’y prit garde [  ].
[  ]
Mes sculptures peuvent apparaître au spectateur comme le résultat d’une réduction ou comme de simples surfaces mais, pour moi qui soulève et dépose ces plaques, elles sont très lourdes et très denses. [  ] elles constituent pour moi la seule manière de conserver une haute densité à l’œuvre.
[  ]  J’ajoute que l’acte physique même de la manipulation fait partie, pour moi, du plaisir de faire une sculpture.
(Carl Andre, Entretien avec Irmeline Lebeer (1974))



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Carl Andre, 144 Tin Square, 1975
(144 carrés d'étain)
Œuvre réalisée à New York
Installation
Assemblage au sol de 144 carrés d'étain par rangées de 12
Etain, 367 x 367 cm
Chaque carré : 30,5 x 30,5 cm
144 Tin Square (144 carrés d’étain) fait partie des œuvres les plus célèbres de Carl Andre, des pièces au sol réalisées, avec des variantes de taille et de matériau, à partir de 1967. Ce sont des œuvres révolutionnaires dans l’histoire de l’art car elles éliminent l’une des caractéristiques essentielles de la sculpture, la verticalité. Carl Andre met ici en question le respect traditionnel qu’imposent les œuvres, notamment ces statues - monuments érigées pour célébrer les grands hommes et qui constituent des points de repères aussi bien dans l’espace que dans le temps. Au contraire, avec 144 Tin Square, on piétine une œuvre qui n’impose aucun point de vue privilégié, aucun axe, aucune hiérarchie.
S’inspirant de Constantin Brancusi qui intègre le socle à l’œuvre à travers la répétition de modules, Carl Andre poursuit cette désacralisation de la sculpture, déclarant lui-même : « Je ne fais que poser la Colonne sans fin de Brancusi à même le sol au lieu de la dresser vers le ciel ». Ici, l’infini se développe à l’horizontale.


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[minimalisme][no effort]
Otto - Toujours vers la joua   (Visuel : No effort please)
Il y a aucun effort pour arriver à ça, au contraire, il faut simplement apprendre à ne plus faire d'effort(s). Et ça, c'est pas simple, en effet. Je crois que je gagne en confiance de ce point de vue-là.
(François Matton)
Va où tu voudras, mais, va, va toujours toujours vers le soleil, va toujours toujours, c'est mon conseil, et suis-le bien tout le long, il te mènera aux monts… et merveilles/émerveille.
(Mathieu Boogaerts)
+
Barthes : esthétique de travail, CF "neutre", cours #1
28'30 j'ai promené le mot neutre (…) le long d'un réseau de lecture, c'est-à-dire le long d'une bibliothèque. Mais cette bibliothèque n'est pas raisonnée (…) et pas non plus exhaustive.
30'30 bibliothèque de ma maison de vacances.
carence : pas de husserl
34' Cad que je laisse cette carence en l'état puisque je me donne pas un surmoi d'exhaustivité. Mais bien plus, je dirais que dans cette bibliothèque, cad dans les livres qui existent, j'ai opéré des choix très arbitraires de lectures, cad que j'ai assumé de ne pas contrarier ce que j'appellerais une esthétique du travail. Valeur qui est exclue par la science, bien entendu (…) ce serait contradictoire à l'idée même de science. (…) Je veux dire par là que des livres dont la pensée et la forme me paraissaient ou me paraissent inesthétique, eh bien je ne les ai pas lus, tout simplement. Car j'ai tjs eu envie que le matériel dont je me sers — et c'est une envie maintenant que je me reconnais le droit de respecter — j'ai tjs eu envie que le matériel dont je me sers soit, si je puis dire, racé, qu'il ait une certaine race. (…) J'ai renoncé à lire [untel] parce que ça tombe hors de ma sensibilité de lecteur, et donc de travail. D'ailleurs la preuve opératoire.. (…) Ça veut dire que sur certains livres je ne cristallise pas — et cristalliser c'est un mot amoureux.
(Roland Barthes, Le désir de neutre, 01, séance du 18 02 78)
+
Infra demain :
Écrire devrait être aussi facile que laver la vaisselle – et aussi passionnant.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)


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[HN][multimédia][postmoderne]
[Donald Judd] Toute son œuvre applique ce principe de fusion des arts, à travers des objets aux couleurs et aux matériaux significatifs. Plus tard, il étend ce principe à l’architecture et au design, notamment avec l’aménagement de bâtiments qu’il achète, au cours des années 90, dans la petite ville de Marfa au Texas. Il conçoit une architecture et un mobilier dans le prolongement de ses créations plastiques.
(http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-minimalisme/ENS-minimalisme.htm)


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[minimalisme][fragmentage]
Donald Judd, Stack, 1972
(Pile)
Installation
10 éléments superposés à équidistance
Acier inoxydable, plexiglas rouge 470 x 102,5 x 79,2 cm
Chaque élément : 23 x 101,60 x 78,70 cm
Donald Judd commence à réaliser ce type d’œuvres, qu’il appelle de manière générique Stack (pile), à partir de 1965. Elles suivent la publication de son texte « Specific objects » (De quelques objets spécifiques), dont elles sont comme la conséquence.
Ces œuvres sont constituées d’une succession d’éléments alignés verticalement, accrochés au mur en porte-à-faux. Le nombre d’éléments varie en fonction de la hauteur de plafond, mais doit en principe être un nombre pair pour qu’aucun d’entre eux ne joue le rôle de centre et n’introduise une organisation hiérarchique au sein de l’œuvre. De même, le premier élément du bas ne doit pas être posé au sol, pour ne pas assimiler la pile à une colonne. Entre les éléments, les intervalles d’espace doivent avoir la même hauteur que les parties pleines, car ces espaces font eux-mêmes partie de la pièce. Il en va de la signification de l’œuvre. Une Stack a pour fonction d’englober l’espace qui l’environne, de le saisir en un tout.
Les nombreuses Stacks conçues par Judd se distinguent entre elles par leurs matériaux et par leurs couleurs. Il existe des versions avec des parties transparentes, d’autres dorées. Certaines sont bleues, jaunes ou violettes. Celle-ci est en acier et en plexiglas rouge, le rouge étant une couleur privilégiée pour l’artiste. Selon lui, c’est la seule couleur qui dessine nettement les contours et les angles de l’objet. Il convient donc particulièrement bien à la forme orthogonale des éléments de la Stack.
(http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-minimalisme/ENS-minimalisme.htm)


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[Ils se marient] À la chaîne. Les uns les autres. Et au pied.
[Ils se marient] À la chaîne. Les uns les autres. Et au pied – la chaîne.


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[minimalisme]
Sept. 2008 : This is the Album of a band called Adebisi Shank
Mars 2011 : This is the Second Album of a band called Adebisi Shank
Août 2014 : This Is The Third Album Of A Band Called Adebisi Shank


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[minimalisme]
Guillevic.


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[minimalisme][fragmentage]
[  ] qui lie ses courts textes, quanta de poésie, aimait-il dire, Guillevic [  ]
(Serge Gaubert, préface au recueil de Guillevic, Art poétique + Paroi + Le Chant, p.7)


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[àmouréinventer][DTO]
– Franck, j'aimerais que vous restiez.
– Les emplois stables, ça ne me réussit pas. J'ai les pieds qui s'engourdissent.
(Bodyguard [film], 2'25)


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(V)
glitch tv
(Bodyguard [film], 9'35)


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[politique]
[  ] la politique et le show-biz, c'est la même chose à l'heure actuelle.
(Bodyguard [film], 23'40)

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[taisage][s'injustifier]
[Scène de bagarre sans un mot. L'un veut faire payer à l'autre une déception. L'autre se montre plus fort au point de décourager l'un de continuer a barrage, puis conclue :] Je veux plus qu'on parle de ça.
(Bodyguard [film], 44')


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[philosophie][réêl][autophilosophe]
Comme il n'avait pas peur de la mort, ça le rendait invincible ?
(Bodyguard [film], 48'10)

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[s'injustifier][taisage]
– Ça vous gêne, mes questions ?
– Ça vous gêne si je réponds pas ?
– Je veux pas être indiscrète.
– Ha, oui, ça se voit.
(Bodyguard [film], 50'20)

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[àmouréinventer]
– Elle était plus amoureuse de moi. Vous imaginez ?
– Non, j'ai du mal.
(Bodyguard [film], 51'35)

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[autophilosophe]
C'est une question de maîtrise de soi et de discipline.
(Bodyguard [film], 49'45)
+
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[défausophie][autophilosophe]![karl]
Franck – Je fais beaucoup d'efforts pour apprendre à ne pas réagir comme la plupart des gens. C'est mon job. Mais ça ne marche pas toujours. Ça ne marche pas à tous les coups.
– J'arrive pas à comprendre.
– Je suis un vieillard comparé à toi et j'y comprends rien non plus. Je commence à avoir l'impression que je comprendrai jamais.
(Bodyguard [film], 1:00'50)
+
Je fais des erreurs, comme tout le monde.
(Bodyguard [film], 1:26'30)
+
Franck – Pardon, j'ai été négligent.
(Bodyguard [film], 1:29'30)
+
Quoi ? Qu'est-ce que vous regardez ? Je parie que vous avez jamais fais la bringue, avec votre petite vie disciplinée.
(Bodyguard [film], 1:10'30)

#
[ARG]
– J'arrive pas à comprendre.
– Je suis un vieillard comparé à toi et j'y comprends rien non plus. Je commence à avoir l'impression que je comprendrai jamais.
(Bodyguard [film], 1:01')

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[!°]
Femme aux cheveux courts – Je vous ai mangé des yeux toute la soirée à l'autre bout du salon.
Franck – Retournez là-bas et bon appétit.
(Bodyguard [film], 1:07'40)

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[postsynchro][doublage]
Shit ! = (Fais) Chier !
(Bodyguard [film], 1:09')

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[défausophie][autophilosophe]
D'habitude, j'ai pas à convaincre les gens qui m'emploie qu'ils doivent rester en vie.
(Bodyguard [film], 1:15'15)

#
[M][esth:éthique][CNV]
Maintenant je comprends. [  ] C'est pas tellement ce qu'il a dit, c'est sa façon de le dire.
(Bodyguard [film], 1:16')


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[TP][àmouréinventer]
Ça arrive à tout le monde, d'avoir peur. C'est comme ça qu'on sait si on tient aux choses : quand on a peur de les perdre.
(Bodyguard [film], 1:39'20)

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[vocation][karl][intuition][TP]
Franck – Je crois que c'est trop dangereux.
Rachel – Je serais pas arrivé où j'en suis si j'avais toujours fait ce qui était raisonnable. Et toi [  ] ? Toi ? Toi qui travailles sans filet. Ça t'est jamais arrivé dans la vie de faire quelque chose qui te semblait n'avoir aucun sens, sauf dans le secret de ton coeur, quelque part au plus profond de toi ?
(Bodyguard [film], 1:42'30)


#
(V)
Miroir boulon hélice d'avion
(Bodyguard [film], 2:01'45)

#
[taisage][bavardage]
[  ]
Bien sûr qu'en vérité
C'est le silence qui parle,
C'est du silence.
[  ]
(Guillevic, Paroi, in Art poétique, p.22)

#
[àmouréinventer][taisage]
On ne s'ennuie jamais,
Tous les deux.

On a tellement de choses
À ne pas se dire.

C'est comme la mer
Et la marée.
(Guillevic, Paroi, in Art poétique, p.23)


#
[taisage]
[  ]
Pour le moment, j'arrive
À ne pas parler

Je suis ailleurs en moi
Où le calme est puissant.
(Guillevic, Paroi, in Art poétique, p.25)


#<
[anagramme]
Calme et clame sont anagrammes.

#
[minimalisme]
Mindchatter se traduirait à peu près par « bavardage de l’esprit »: ce qui arrive quand, à l’intérieur de soi, s’entrechoquent des voix contradictoires qui cherchent toutes à s’exprimer. C’est peut-être ce qui se passe dans la tête de Bryce Connolly, musicien new-yorkais qui n’avait jusqu’alors produit, sous son propre nom, que des morceaux de house frisant sur l’EDM.
On accueille volontiers son virage récent vers une pop étrange et minimaliste sous le pseudonyme, donc, de Mindchatter. Avec son groove glissant et ses synthés savonneux, « Trippy » mérite bien son nom, laissant découvrir un esprit (bavard) des plus singuliers dont on attend avec curiosité les prochaines sorties.
(https://www.nova.fr/la-pop-etrange-et-minimaliste-de-mindchatter)


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[postsexuel][prosexuel]
– Je serais très heureuse de vous sucer la queue.
– Alléluia.
(Sleeping Beauty [film], 38'30)

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[formule][noirage]
Je l'ai su durant tout ce temps. Et même si je n'en avais pas conscience. Il est certain que les grandes vérités sont sans surprise.
(Sleeping Beauty [film], 51'45)


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[âge][àmouréinventer][conformisme][défausophie]
Mais qu'ai-je fait de cette vie ? J'ai suivi la route. J'ai suivi la route avec docilité. Nous étions un si beau couple, Élisabeth et moi, c'est ainsi que tout le monde nous voyait. Mais, pour être juste, je n'ai pas aimé ma femme. Je n'ai pas aimé mes amis. Ni même mes enfants. Je n'ai fait que suivre la route. J'ai bien réussi. J'ai fait ma vie.
(Sleeping Beauty [film], 52')


#
[TP][âge]["temps perdu"]
Vous savez ce qu'on dit : Faire tout à temps fait gagner du temps.
(Sleeping Beauty [film], 58'20)


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(V)[PMLOIKJU]
Ville de nuit vue d'un gratte-ciel, et belle fille qui se lève du lit nue et se recouche.]
(Sleeping Beauty [film], 59'30)

#
(V)
Beauté endormie dans grand lit belle chambre.
(Sleeping Beauty [film], 1:13'45)
+
moins exploitables :
(Sleeping Beauty [film], 47'50)
+
(Sleeping Beauty [film], 1:27'45)


#
[esth/éthique][minimalisme]
Les deux premiers albums de Talk Talk ne disent pourtant pas grand-chose des splendeurs qui vont suivre, à pas feutrés, lorsque le groupe se métamorphose en l’une des plus hautes dignités de toute la musique anglaise, se situant souvent hors des clous de la pop, gagnant en liberté formelle ce qu’il perdait en visibilité commerciale.
A l’image des papillons ou des oiseaux exotiques qui peuplent ses pochettes à partir de The Colour of Spring (1986, avec Life’s What You Make It comme dernière balise pour les charts), Talk Talk choisit l’altitude apaisante d’une musique qui survole aussi bien le folk panthéiste des années 70 que le jazz improvisé contemporain, en bifurquant du côté de Penderecki ou Arvo Part. Au fil des disques, le temps comme l’espace se dilatent, creusant des silences de plus en plus profonds et des galeries inexplorées, au point de devenir la référence absolue en matière d’épiphanie contemplative pour les Sigur Ros, James Blake ou Nils Frahm d’aujourd’hui. En France, Murat vouera une obsession tenace pour Hollis, moins toutefois que Bashung, qui puisera dans les disques de Talk Talk la quiétude fiévreuse et l’imprudence fertile des combinaisons instrumentales sans limite (avec en appui le contrebassiste de Laughing Stock, Simon Edwards, sur Fantaisie Militaire).
[  ]
Après avoir abandonné les pesanteurs de la scène comme Brian Wilson ou XTC avant lui, Mark Hollis (qui avait démarré timidement après le punk avec les furtifs The Reaction) fait de Talk Talk une entité en apesanteur, un orchestre à ciel ouvert où les musiciens de toutes obédiences déposent leurs offrandes et dont il dispose ensuite méticuleusement chaque mesure, chaque frottement infime, selon une science (voire une mystique) qui demeure toujours aussi énigmatique et fascinante des décennies plus tard. Et il ne fallait pas trop compter sur Hollis pour en éclaircir les mystères. Car l’homme qui vient de disparaître à l’âge de 64 ans était entré en retraite il y a plus de vingt ans.
Après les deux derniers albums intensément riches de Talk Talk (Spirit of Eden en 1988 et Laughing Stock en 1991), il avait seulement laissé à nos émerveillements un disque solo, baptisé simplement Mark Hollis (1998), où son art de l’effacement et du silence qui vaut de l’or atteignaient leur point culminant. Depuis, on aura guetté en vain le moindre bruissement d’aile de la part de cet amateur de papillons, et hormis une pige discrète chez Unkle et la production de deux titres pour la chanteuse norvégienne Anja Garbarek (sur l’album Smiling and Waving en 2001), l’homme de Talk Talk restera désespérément muet.
[  ]
(Christophe Conte, 26 février 2019, Libération, "Avec Mark Hollis, Talk Talk toujours", https://next.liberation.fr/musique/2019/02/26/avec-mark-hollis-talk-talk-toujours_1711772)


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[minimalisme]
Unique album solo du trop rare Mark Hollis, ce disque appartient à la catégorie des trésors ignorés. En effet, l'artiste se coupe ici de toutes les coquetteries new-wave qu'il a pu cultiver avec Talk Talk - et qui ne l'ont que trop écoeuré - et propose autre chose. Cette autre chose, c'est un ensemble de huit chansons à la fois très personnelles et pudiques, sobrement et justement orchestrées.
Si l'ensemble de Mark Hollis est à écouter et réécouter inlassablement, certains morceaux, bien sûr, se démarquent des autres. Le jazz cuivré « A Life (1895-1915) », l'expérimental hypnotique « Watershed » saisissent l'auditeur. Le contemplatif et épuré « The Colour of Spring » (référence à son album préféré de Talk Talk) fait également partie de ces pépites d'or brut.
L'ombre d'Erik Satie semble hanter sur ces notes de piano délicates, poignantes, expressives. Jouant avec le silence, les tonalités épurées, parfois étouffées, la luminosité des instruments et la puissance de sa voix, Mark Hollis signe ici un chef-d'œuvre. Un des derniers du vingtième siècle, injustement méconnu, et qui gagne pourtant à être connu de tous. La perfection est très proche.
(Sophie Rosemont, Copyright 2019 Music Story, https://www.amazon.fr/Mark-Hollis/dp/B0000084J7/ref=pd_lpo_sbs_15_t_2?_encoding=UTF8&psc=1&refRID=WZP1TVKB7AG9F075X8GG)

#<
[STO]
D'avoir un boulot régulier, j'en perdrais mon matin.


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(V)
(V)(2'55) Penderecki - Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima.





2019 06 09

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[ARG]
L'idée conductrice de tout le cinéma de Quentin Dupieux est celle du dérèglement. [  ] Quentin Dupieux semble mettre en scène son film selon le principe du refus : refus de la psychologie, de la continuité narrative, refus du jeu des acteurs de cinéma ou de théâtre dont Dupieux déteste les tics. Non sommes dans un anti-naturalisme sauvage, rendu encore plus surprenant par le calme de la mise en scène, et une musique électronique planante. Extrêmement radical dans sa démarche de cinéaste, Quentin Dupieux veut faire exploser le coûteux jouet cinématographique, et pratique un véritable cinéma guerrilla, seul maître à bord. Il prétend vouloir continuer à faire des films libres et plus ou moins drôles avec des scénarios amateurs et naïfs et décrire des mondes parallèles au nôtre, mais aussi débile que le nôtre.
(Arte, Un regard, une minute : "Wrong", Quentin Dupieux, 2011)


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[brachy-logique]
Moi, mon espace de jeu, de choix, serait les questions joueuses ou bien les réponses élusives. C'est un peu ça que je vise. Très souvent, à la fin des projections, il y a des discussions très précises, des questions très directes, très philosophiques, et à a fin ça se termine toujours par une blague, par une phrase qui chapeaute tout, et la phrase, la blague, elle résonne plus que les 10 minutes de boxing rhétorique qu'on vient d'avoir.
(Boris Mitić, Entretien à propos de "L'éloge du Rien", 3')
+
Infra :
Il [Mark Hollis] fera jouer ses musiciens des mois durant, ne conservant parfois que quelques secondes de ces improvisations.
+
Infra :



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(V)
La websérie documentaire en ligne le 21 janvier 2019 sur arte.tv/elogedurien
Cartes blanches se veut une encyclopédie pop consolante du ”rien“. Conçus comme un spin-off  du film L’Éloge du Rien, les six épisodes de cette websérie documentaire, également écrite et réalisée par Boris Mitić, déclinent chacun une thématique : l’histoire, le quotidien, l’Est, l’Ouest, l’amour et la mort. Contés en voix off par le comédien Denis Lavant, les récits versifiés mitonnés par le “rien” sont illustrés par des pictogrammes animés.
(https://www.frenchtouch2.fr/2019/01/leloge-du-rien-raconte-par-iggy-pop.html)


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[TP]
Si la vie de Karl fut un film, il en est un peu le directeur de production, [  ]
(https://www.grazia.fr/mode/news-mode/sebastien-jondeau-karl-lagerfeld-906787)


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[neutralisage]
Chez moi, le travail est TRANQUILLE, FROID, ORGANISÉ. Je déteste l’hystérie.
(Karl Lagerfeld, Le monde selon Karl)

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[otteur][HN]
Les  différents  acteurs  de  ce  livre  ont  au  moins  un  point  en  commun  :  la  passion,  invincible  et  déraisonnable,  de  l’imprimé.  Moderne,  ultramoderne,  KL  [Karl Lagerfeld] n’en  persiste  pas  moins,  dit-on,  à  acheter ses livres par trois exemplaires, pour en lire un, découper l’autre  et  envoyer  le  troisième  dans  l’une  de  ses  bibliothèques ; [  ]
(P.M. "L'irrégulier", Préface à : Karl Lagerfeld, Le monde selon Karl)

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[STO][politique][éco-logique]
    [  ] ll [le travail] dépend de sources d'énergie dont l'exploitation ruine les réserves et pollue.
    Petite Poucette rêve d'une oeuvre nouvelle dont la finalité serait de réparer ces méfaits et d'être bénéfique – elle ne parle pas du salaire, elle aurait dit bénéficiaire, mais du bonheur aussi – à ceux qui œuvrent. Elle fait, en somme, la liste des actions qui ne produiraient pas ces deux pollutions, sur la planète et les humains. Méprisés parce que rêveurs, les utopistes français du XIXe siècle organisaient les pratiques selon des directions contraires à celles qui les ont précipitées vers cette double impasse.
    Comme il n'y a plus que des individus, que la société ne s'organise qu'autour du travail, que tout tourne autour de lui, même les rencontres, même les aventures privées qui n'ont rien à voir avec lui, Petite Poucette espérait s'y épanouir. Or elle n'en trouve guère, or elle s'y ennuie. Elle cherche à imaginer aussi une société qui ne soit plus vraiment structurée par lui. Mais par quoi ?
    Et combien de fois lui demande-t-on son avis ?
(Michel Serres, Petite poucette)
+
[Il va encore au boulot alors qu'il est viré depuis 3 mois.]
(Wrong [film], 17' + 29')



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[trompettes de la renommée]
[Hugh Grant] L'ex-gueule d'ange du ciné britannique dit avoir dépassé la limite de péremption pour jouer encore des comédies… Qui lui ont longtemps gâché la vie. [  ] « J'aurais dû prendre des décisions intéressantes et faire des choses différentes, au lieu de cela, je me suis répété presque à l'identique environ 17 fois de suite », explique-t-il en faisant référence à son image de gentleman romantique dans laquelle Hollywood avait fini par le caser… à son grand désespoir.
[  ]
Il se souvient notamment de son changement de statut après le phénoménal succès de Quatre mariages et un enterrement, au milieu des années 1990, qui fit sa gloire et sa névrose. « J'étais jusqu'ici inconnu et voilà que soudain les grands studios m'envoient cadeau sur cadeau… Je passais la journée à défaire des paniers garnis, à allumer et éteindre les lumières dans des suites démesurées… C'était très amusant. Et les gens me disaient des choses tordantes comme Oh, vous me manquez déjà, alors qu'on venait de se rencontrer… Le niveau d'hypocrisie a été démentiel ! Et j'ai bien aimé tout cela… »
Avec le temps et l'âge – il a désormais 58 ans –, Hugh Grant assume désormais ces séries de films parfois trop guimauves. « Je peux regarder sans problème la quasi-totalité de ces comédies », précise-t-il, même si « une ou deux sont terriblement nulles » – pas question de donner de noms pour ne pas froisser les réalisateurs. « J'ai été très chanceux, poursuit-il. Dans l'ensemble, je peux les assumer et les gens les apprécient. Et je crois fermement que notre travail consiste à divertir. »
[  ]
(Marc Fourny 08/06/2019, https://www.lepoint.fr/people/hugh-grant-s-estime-desormais-vieux-moche-et-gros-08-06-2019-2317721_2116.php#xtor=CS3-190)
+
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Dès août 1979, Michael Jackson qui vient d'avoir 21 ans, annonce à son père qu'il n'est plus son manager et qu'il le remplace par John Branca. Il confie à ce dernier qu'il veut être « la plus grande star du show-business » et « la plus riche ».
Cependant, le chanteur reste profondément malheureux ; il explique : « Même à la maison, je suis seul. Je suis assis dans ma chambre et parfois je pleure. C'est tellement difficile de se faire des amis... Parfois, je me balade dans le quartier la nuit, avec l'espoir de trouver quelqu'un à qui parler. ». Dans le même temps, il modifie son apparence physique de façon radicale. Conseillé par Diana Ross en 1980, il entame la première d'une longue série d'opérations de chirurgie esthétique : « nez affiné, les pommettes redessinées, les lèvres amincies, les cheveux décrêpés et la peau miraculeusement éclaircie »13. Cette métamorphose l'éloigne du physique de l'afro-américain typique qu'il représentait sur la couverture de l'album Off the Wall.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Thriller_(album))


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[symplicité]
[  ] Ambrose Bierce notant la « joie toute reptilienne » d'un lézard.
(François Bégaudeau, Antimanuel de littérature, p.194)

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[formule][détail]
[  ] ce cancer des publications universitaires et critiques que sont les italiques destinées à frapper d'intensité un mot, ou à indiquer un double sens au lecteur, des fois qu'il aurait négligé d'apercevoir la fine plume qui va là [  ].
    Mick Jones le dit quelque part, un morceau de langue ne requiert pas surlignage pour dégager sa puissance sonore, polyphonique, sémantique. On le pose là et il se pose là – suffit de le poser où il faut, au sein d'une « phrase qui tient debout » comme dit Régis Jauffert.
(François Bégaudeau, Antimanuel de littérature, p.195)

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[ARG][détail][méta][émission][légende][neutralisage][brachy-logique]
Parlant de « mécanique lyrique » dans leur Revue de littérature générale, Olivier Cadiot et Pierre Alféri dessinent la possibilité d'une émotion objective. L'émotion élémentaire du il y a.
[  ] Reznikoff : « Deux négresses descendent la rue ; / elles mâchent une laitue / dont elles prennent les feuilles lentement dans un sac. » Qu'est-ce qui se passe là-dedans ? Stylistiquement, pas grand-chose, on est d'accord. Narrativement, encore moins. Une bribe de quotidien prélevée telle quelle. Tautologique, presque. [  ] et souvenir d'Ambrose Bierce notant la « joie toute reptilienne » d'un lézard.
[  ]
    D'aucuns diront : mon neveu de sept ans pourrait faire pareil. Oui, exactement. [  ] Un jeu d'enfants, mais devenir jeune prend du temps [  ].
    D'aucuns n'en démordront pas : appeler une laitue une laitue, quel intérêt ? Eh bien, c'est qu'une laitue n'est pas exactement une laitue. L'objectivation verbale de la laitue, [  ] dégage une valeur ajoutée ; modifie la donne en tout cas. Vous écrivez chat, vous avez affaire à plus et moins qu'un chat. Autre corps, autre chair. « Transcription is creation », aimait à répéter Pedro El Jefe.
(François Bégaudeau, Antimanuel de littérature, p.194-196)
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Un enfant pourrait faire ce que je fais, mais il n'oserait pas de peur d'être traité d'idiot.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)


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[neutralisage][brachy-logique]
[  ] le fait pète à la gueule beaucoup mieux que si on l'épaissit d'un commentaire psychologique ou dramatique. L'art tient en l'absence d'art. [  ] En terre littéraire, la sobriété est un courage.
(François Bégaudeau, Antimanuel de littérature, p.206 + p. 207)

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[formule][brachy-logique][almendros]
À rebours des dilatations stylistiques, dire beaucoup avec peu pourrait tenir lieu de programme littéraire. Littérature, définition 12 : un ratio entre expressivité et quantité de mots.
    Echenoz rédige ses manuscrits dans ce sens, [  ]. Il rassemble cinq fois plus de bois qu'il n'en faut, puis taille dans le superflu. D'où la densité de sa prose, assez maîtresse de la syntaxe pour la déstructurer et tirer le maximum d'un minimum de rouages. [  ]
    Un danger : que la concision vire au raccourci, à la formule facile, au slogan. Dans une chanson emblématique des Sex Pistols, on trouvera [  ] la compression d'une pensée [  ] subtile où les articulations ne sont qu'implicites : « God save the queen / 'cause tourists are money. » La radicale épure de la musique punk-rock accule le songwriter à ramasser le sens en une flèche verbale.
    La concision n'est jamais aussi lumineuse que quand elle repose sur des montages lexicaux simples. Ainsi le croisement des noms en ordonnée et des adjectifs en abscisse offre cent mille possibilités de ramasser une grosse mise de sens en avançant peu de pions.
[  ]
    Un autre atout de la carte densité : dire en un souffle ce que d'autres diraient en deux temps.
[  ]
Il faut croire que la grande famille de la littérature se divise en deux clans : les épanchés et les concis. Un écrivain de droite prénommé Pierre me soufflait hier qu'il était du côté des baroques contre les classiques, du côté des généreux contre les faméliques. Par famélique il entendait peut-être certaine littérature minimale plus ou moins issue du nouveau roman. Jean-Philippe Toussaint ?[  ]
    Or, dégrader la concision en minimalisme, c'est méconnaître ce que Nietzsche appelle le « grand style », et qui paradoxalement a peu à voir avec l'étalement de confitures à quoi nous avons associé le style. Au contraire : juste quelques mots d'autant mieux tenus que recélant un chaos de puissances vitales. Stocker autant d'énergie que possible dans un espace verbal réduit, de sorte qu'à la lecture la décharge soit foudroyante.
(François Bégaudeau, Antimanuel de littérature, p.209-214)


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[minimalisme][éco-logique][HN]
[   ] Grosse économie de mots, de papier, d'arbres. Sauvetage de pas mal de forêts. La concision, premier article de foi d'une écriture durable.
(François Bégaudeau, Antimanuel de littérature, p.213)


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à vincent almendros :

– ça aussi, en partie, m’échappe.
Etant dépressif et pas le moins du monde intellectuel, je ne comprends rien. On fait ce qu’on peut, c’est tout. Tout le reste, si j’ose dire, est littérature.

– Ouh là, merde, ça y est, c'est retombé – l'humeur, le moral.
Décidément, les affres de la création... Et d'abord existentielles, qui nous valent la création. Dont la tienne.
« Le moins du monde intellectuel », c'est beaucoup dire ; mais « tout le reste, si j'ose dire, est littérature », c'est très bien dit. Preuve qu'il t'en reste sous la main, de la littérature. D'ailleurs qui en douterait, sinon toi (parfois) ? J'irais jusqu'à me dire, en poussant un peu, qu'il suffirait que tu traites n'importe quoi, à ta manière, droit dans ton goût, et hop, on en aurait. Qui tiendrait debout toute seule. Mais bon, je me doute que tu te trouves moyennement en état d'entendre ou de croire ça, en ce moment. Si ? Si tel est le cas, attends d'être un peu reposé, les vacances bientôt, et ça ira bien mieux. Pas de secret, on est physio-logique, comme je dis toujours, en pseudo-intellectuel.
Bon courage à toi, Vincent. Et à bientôt à la cool, si j'ose dire.




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[HN][multimédia]
Jackson écrit quatre chansons pour cet album [Thriller, de Michael Jackson] : Wanna Be Startin' Somethin', The Girl Is Mine (avec Paul McCartney), Beat It et Billie Jean. Contrairement à de nombreux artistes, Jackson n'écrit pas ses chansons sur papier, mais utilise un appareil enregistreur. Puis lors des enregistrements, il chante les chansons de mémoire.
[  ]
L'album [Thriller, de Michael Jackson] ]est également le premier à utiliser avec succès les clips comme moyen de promotion, ceux de Thriller, Billie Jean et Beat It passent en boucle sur MTV.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Thriller_(album))

#
Vous devriez lire ce livre, c'est un ouvrage bouleversant.
(Wrong [film], 29')

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(V)
(scène finale : voiture avance dans le désert)
(Wrong [film], 1:26')

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(V)
(scène post-générique de fin : il tape à la machine, les pieds dans l'eau)
(Wrong [film], 1:28'15)

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[programme]
Dans Billie Jean, Jackson raconte l'histoire d'une fan obsessionnelle qui affirme qu'il est le père de son enfant. C'est une chanson qui lui tient à cœur car le personnage féminin, Billie Jean, est un mélange de plusieurs femmes perturbées qui ont prétendu à différentes reprises que lui ou l'un de ses frères étaient les géniteurs de leurs enfants. Ce morceau demande à Michael Jackson beaucoup de travail. Il met notamment trois semaines pour trouver le solo de basse de l'introduction mais se heurte à Quincy Jones qui préfère qu'elle soit écourtée. Jackson insiste pour la conserver car il pense qu'elle incite les gens à danser immédiatement sur la chanson.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Thriller_(album))
+
[La fille prétend être enceinte de lui, Dolph, alors qu'elle a couché avec son jardinier qu'elle a pris pour lui et considère que c'est le même.]
(Wrong [film])


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[ma chanson de ce dimanche]
Nils Frahm, on y revient !
Par son tout dernier album.
Extrait : Forever Changeless
Je vous rappelle sa descendance avec Mark Hollis, de dimanche dernier, Talk Talk. À propos de Mark Hollis (Talk Talk), on écrit notamment : "Une merveille de délicatesse, de précision." "Chaque note y semble soupesée, réfléchie." "Cet art de sculpter des creux dans la musique, de faire saillir, pour ainsi dire, le silence." Mark Hollis lui-même : « Je préfère encore entendre le silence qu'une note inutile, une note plutôt que deux. » Mark Hollis : « Avant de jouer deux notes, apprenez d'abord à en jouer vraiment une seule, et encore, ne jouez celle-ci que si vous avez une authentique raison de la jouer. » "Sa musique inspire celle de ses dévots, de Nils Frahm à James Blake." Etc.
Et de fait, autre bel extrait où c'est encore plus net : My Friend the Forest
Explication-démonstration par Nils Frahm lui-même à la fin de cette émission... de hasard, alors que je découvrais justement son nouvel album depuis une semaine.
Ça devrait intéresser les plus mélomanes/musiciens/philosophes d'entre vous. Moi, beaucoup ; ) À partir de à 20'45 !!
STREETPHILOSOPHY - L’ascèse
+
Merde, j'oubliais qu'avec Nils Frahm, je faisais la liaison non seulement avec Mark Hollis de la semaine dernière mais avec le film Victoria (qui nous a, certaines d'entre nous, passionné cette semaine) dont, en tant que berlinois aussi, il signe la B.O. ! Eh oui, tout se recoupe et résonne dans les tous sens ! En tout cas dans ma tête (et ma vie). Profitez-en ?
"Them", thème principal (au moment de la discothèque, le bonheur, la joie... J'en dis pas plus, certains mauvais élèves n'ont pas encore vu le film.)
https://www.youtube.com/watch?v=Rv1_rQ20LUM
Je recommande aussi la musique du générique de fin : Pendulum.
Bref, tout ça ici, toute l'ambiance du film (magnétique).
https://www.deezer.com/fr/album/10293944


#
[méta][formule][HN]
Écrire devrait être aussi facile que laver la vaisselle – et aussi passionnant.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)
+
Infra, hier : otto - Toujours vers la joua
+
#
[brachy-logique][pop'philosophie]
Les écrits ennuyeux et interminables encouragent une sorte de non-compréhension sans effort, un langage dans lequel la lecture elle-même paraît parfaitement superflue.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)
//
Le plaisir du texte, Barthes


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[HN][otteur]
Si vous ne produisez pas d'art avec l'intention qu'il soit copié, vous n'êtes pas un artiste fait pour le le 21e siècle.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)

#
[HN]
Internet détruit la littérature (et c'est une bonne chose).
(Kenneth Goldsmith, Théorie)

#
[HN][otteur]
L'échantillonnage et la citation ne sont rien d'autre que des vitrines de l'appropriation.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)

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[HN]
Internet est le meilleur poème jamais écrit, illisible, principalement à cause de sa taille.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)

#
[HN]
Le futur de l'écriture, c'est de ne pas écrire.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)

#
[HN]
Le futur de la lecture, c'est de ne pas lire.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)

#
[HN][otteur]
Commencez à copier ce que vous aimez. Copiez, copier, copiez. Et à la fin du recopiage, vous vous trouverez vous-mêmes.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)
//
Ravel (dixit lui-même, non ? Recopiage ?)


Rattrapage de je sais plus quand :

#<
Au lieu d'une remarque une remorque.

#<
À cet endroit tout est à l'envers.






2019 06 10


#
[BNFA]
Éric Chevillard, L'explosion de la tortue
Éric Chevillard, L'Autofictif
Éric Laurrent, Un beau début
Raphaëlle Bacqué, Kaiser Karl

#
(V)
chaises dans le désert, etc.
(Rubber [film], 0')


#
(V)->[HN]!
No reason…
Ça sert à rien de leur expliquer ces conneries…
(Rubber [film], 2')


#
[formule]
L’ex-mannequin [Inès de la Fressange] s’est confié à l’autrice sur son ex-Pygmalion : « On ne pouvait s’autoriser à être triste, malade ou seulement fatigué, jamais on ne pouvait se relâcher et j’ai compris au bout d’un certain temps qu’une véritable conversation était impossible ».
Aveu fascinant car Lagerfeld était le prince de la conversation, légère, à la façon des brillants salons du XVIIIe siècle, dont il a été l’inattendu héritier, avec ses « karlimes », l’équivalent contemporain des « maximes et anecdotes » des moralistes La Rochefoucault ou Chamfort que nous avons lus au lycée.
(http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres/kaiser-karl-lagerfeld-sans-masque-08-06-2019-8089365.php)


#
[neutralisage][symplexité][brachy-logique]
Comme je suis un joueur peut-être un tout petit peu nonchalant, on a l'impression, on voit, quand je joue, c'est avec pas beaucoup d'efforts, on dit, [  ], jusqu'à un certain degré, c'est vrai et je vois d'où ça vient, parce que c'est vrai que je fais pas beaucoup de bruit quand je frappe dans la balle, c'est vrai que la technique elle a l'air assez simple, mais il y a beaucoup de travail derrière [  ]
(Roger Federer, Clique x Roger Federer : entretien avec une légende, 3'30)
+
[neutralisage][réforme][plus jamais]
Moi j'ai dû aussi trouver mon chemin, si vous voulez. Et pour moi, c'était assez complexe de pouvoir le faire. Je pleurais beaucoup quand je perdais les matchs, [  ] je balançais beaucoup les raquettes [  ]. Alors en 2001, j'avais comme ça un moment très clé. J'avais joué à Hambourg, un match que peut-être j'aurais dû gagner, mais bon, et je me suis tellement énervé de mon comportement, que je me [suis] dit : maintenant c'est fini, je vais essayer d'être méga calme. Et j'ai réussi à faire ça [  ] et je me suis prouvé qu'en fait ça marche, mais le problème c'est que derrière je suis devenu méga calme, en fait je faisais des coups incroyables, normal, j'abattais des smatchs, normal, pas de problème, et c'est là où j'ai commencé à détester la situation, en fait, parce que ce feu [est] un peu parti. Et pendant une année j'ai essayé de retrouver comment me comporter pour avoir la bonne balance, et à un moment donné, c'est revenu, forcément [  ].
(Roger Federer, Clique x Roger Federer : entretien avec une légende, 5'30)
cf. Johnny Hallyday [plus jamais] en retard, suite au traumatisme de s'est permis d'être en retard sur un tournage.

#
[TP]
– Mais ça raconte toute votre vie, ce match.
– Oui, il y a certains matches comme ça, surtout en 5 set, où tu passes toutes les différentes étapes, et tu es comme un chat, tu as plusieurs vies, tu sais, quelquefois ça va mieux, quelquefois ça va terrible, [  ] et ça m'a beaucoup appris, et c'est vrai c'est un peu ma vie, en fait, ouais.
(Roger Federer, Clique x Roger Federer : entretien avec une légende, 4'30)



#
[rappel]
[HN][otto][otto karl][maudit]
 — Vous vous êtes fait connaître en collectant des mots et des phrases toutes faites, un peu comme on parle de found footage en vidéo ou de ready-made en art. Comment avez-vous décidé de théoriser votre pratique ?
Kenneth Goldsmith — J’ai toujours fait l’un et l’autre. Les poètes n’ont personne qui puissent se faire leur porte-parole : s’ils veulent que l’on parle d’eux, ils doivent le faire eux-mêmes.
(http://www.lesinrocks.com/2015/05/13/arts/kenneth-goldsmith-beaucoup-de-textes-sont-toujours-ecrits-comme-si-le-web-navait-jamais-existe-11747543/)


#
[otteur][HN][rappel]
"Nous n’avons pas besoin d’une nouvelle phrase. Une vieille phrase remaniée fera l’affaire"
(Kenneth Goldsmith, Théorie)

#
[HN][rappel]
"Les batailles actuelles entre le plagiat et le copyright sont au 21e siècle ce que les procès pour obscénité étaient au 20e."
(Kenneth Goldsmith, Théorie)

#
[brachy-logique][rappel]
– La forme de l'aphorisme que vous avez adoptée pour THEORY se situe quelque part entre Nietzsche et Twitter. Pourquoi avoir choisi cette forme courte ?
– Beaucoup de textes présents dans le livre proviennent vraiment de Twitter, un médium par nature court et concis. Avec Twitter, nous assistons au grand retour de l'aphorisme comme forme de tous les jours.
(Kenneth Goldsmith, https://www.grazia.fr/culture/musique/avec-ubuweb-kenneth-goldsmith-a-invente-la-poesie-2.0-761912)


#
[taisage][bavardage][philosavis]
– Excusez-moi, vous êtes obligés de tout commenter ?
– On commente pas, on essaie de comprendre.
– Vous en pensez quoi ?
– Rien.
(Rubber [film], 14')


#
[HN]
– Vous avez pas le droit de filmer le film, la loi l'interdit.
[  ]
– Elle a raison, c'est du piratage. À votre place je me méfierais.
[  ]
– Merci, je le saurai maintenant.
(Rubber [film], 14'15)


#
(V)[motel]
Pneu devant motel et ciel, tourne. (splendide)
(Rubber [film], 25'45)

#
(V)[boucle]
Pneu devant corbeau. (Possibilité de faire une boucle.)
(Rubber [film], 22'20)

#
(V)
Piscine ciel, semi-désert.
(Rubber [film], 37'25)


#
[HN][otteur][pour Erwan]
Jonathan Lethem : [  ] et les journalistes sont bien sûr obsédés par les notions journalistiques de plagiat, de sources, et d'inexactitude. Ces standards se transposent trop dans le monde de l'écriture littéraire.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)

#
[otteur]
L'information est comme une banque. Notre travail est de braquer cette banque.
(Kenneth Goldsmith, Théorie)




2019 06 11

#
(V)
Petit vélo tricycle qui avance tout seul sur route déserte, et partout sur les routes.
((Rubber [film], 1:11')

#
(V)[poste]
TV avec aérobic.
((Rubber [film], 1:14'30)


#
[programme]
Avide d’en savoir un peu plus, son amie a poursuivi : «Est-ce que tu es amoureuse ?», ce à quoi la principale intéressée [Rihanna] a répondu : «Evidemment que je le suis». Sarah Paulson poursuit : «Est-ce que tu vas te marier ?». Une question qui a provoqué un long silence de la part de la star barbadienne et qui a titillé la curiosité de l’interprète de Lana. Une curiosité qui n’a été comblée que d’un petit : «Seul Dieu le sait, copine. Nous planifions et dieu rit, non ?». La seule réponse concrète qu’elle a réussi à décrocher d'elle est son aveu de vouloir être mère «plus que tout dans la vie.»
(https://www.parismatch.com/People/Timidite-mariage-et-bebe-Rihanna-se-confie-sur-sa-vie-privee-1629835#xtor=AL-23)



#
[éco-logique]
« Nous planifions et dieu rit »
(Proverbe Yiddish ? Cité par Rihanna, https://www.parismatch.com/People/Timidite-mariage-et-bebe-Rihanna-se-confie-sur-sa-vie-privee-1629835#xtor=AL-23)


#<
Ne pas craindre de sentir mauvais pour plaire aux bons.
Sentir mauvais pour plaire aux bons.



#<
Le philosophe chicane comme une rue.
Le philosophe chicane comme peut le faire une rue.
Le philosophe chicane comme certaines rues.




2019 06 12


#<
Pas encorné.
Pas encore né : pas encorné.


#
[téléchargement]
Oxmo Puccino - L'arme De Paix (2009)
Oxmo Puccino Roi sans carrosse
Oxmo Puccino Opéra Puccino
Discographie complète :
http://productoilicito2.blogspot.com/2018/07/oxmo-puccino-discografia-mediafire-1998.html


#
[âge][rappel][noirage]
Jacqueline Jencquel, la femme qui a fixé la date de sa mort, en 2020.


#
[goût][s'injustifier]
Micro-critique de VertAbsinthe :
Pourquoi j'ai aimé Rubber ? No reason !
(https://www.telerama.fr/cinema/films/rubber,418475.php)
réf. : "no reason" dans le film.


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[ARG]
L'Avventura, de Michelangelo Antonioni, en 1960, est une aventure fondatrice dans l'histoire de la modernité cinématographique. C'est une geste de rupture, une avancée vers des territoires inexplorés au cinéma. Le scénario classique se dérègle très vite : construit autour du vide, soit la disparition prématurée et définitive d'un de ses personnages principaux, L'Avventura emprunte d'abord les poncifs du drame mondain, puis de l'intrigue policière, pour s'en détacher totalement. Cette démarche esthétique était déjà à l'oeuvre dans les précédents films d'Antonioni, mais elle opère ici d'une manière beaucoup plus affirmée. Plus proche de la peinture que du roman classique, le cinéma d'Antonioni part à la recherche de la sensation pure, scrute les affects et les névroses de ses héroïnes, la faiblesse morale et sensuelle de ses personnages masculins sans l'intermédiaire des dialogues.
(Arte - L'avventura de Michelangelo Antonioni - Un regard, une minute)




#
(V)
générique d'ouverture, travelling le long de façade gratte-ciel (N&B)
(La notte [film])


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(V)[épure]
La fille se jette sur Mastroiani, sur fond de mur blanc, épuré
(La notte [film], 18')

#<
[âge][noirage]
Certains meurent, les autres vieillissent.

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[bavardage][àmouréinventer]
Je vous présente ce petit instrument, qui s'appelle Blalaïka. Le mot dont on a tiré l'appellation de cet instrument, c'est un mot qui signifie "bavardage". Donc j'aime bien présenter cet instrument comme un "blablablaïka". [  ] Nous allons jouer une romance, qui est le morceau le plus jouer à la balalaïka, dirais-je, pour exprimer ce son de tremolo, donc, très romantique [  ]
(Petia Jacquet-Pritkoff, soirée FELM du 11 avril 2019, archive perso : C0012)





2019 06 13


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[surdouage][multimédia][intelligence]
– Vous m'avez parlé ?
– Vous avez entendu (perçu par l'esprit (du fait de ce curieux croisement (noème et incarné (biologique (non humain))))), répondit la statue (j'en suis heureux).
    Pour la première fois depuis qu'elle était arrivée dans l'Urbs, une créature logicielle s'adressait à elle par l'esprit. Mais cette manière de s'exprimer ne ressemblait à rien de ce qu'elle avait pu entendre auparavant. Là où la parole – celle d'un humain comme d'un noème – fonctionnait de manière diachronique, la conscience de cet être se répandait en vecteurs multiples, dans maintes dimensions à la fois. Sa pensée semblait ne pouvoir se restreindre aux pauvres concepts des langages anthropiques, qu'elle explosait en une multitude indéfinie de digressions parallèles – autant de fils volontairement restreints d'un ensemble plus large, autant de macrocosmes qui recelaient, chacun, une multitude de mondes emboîtés. Le contact de cet être fractal la désorienta, alors même qu'il faisait les plus grands efforts pour se mettre à son niveau.
(Romain Lucazeau, Latium ll, [merci à Damien])
+
Diachronie : Mot forgé par Ferdinand de Saussure, du grec ancien, composé de διά, diá (« à travers ») et de χρόνος, khrónos (« temps »), avec le suffixe -ie.
(Linguistique) Transformations des faits linguistiques dans le temps.      Un instantané de l'état d'une langue à un instant donné est une synchronie. La succession de ces derniers constitue la diachronie. [  ]
(https://fr.wiktionary.org/wiki/diachronie#fr)





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(V)[poste][HN][multimédia]!
… devant machine à écrire (et tableau) puis lourde bibliothèque… puis grand mur/façade//écran… et juste avant (30'), il était devant poste de télévision…
(La notte [film], 30'30)


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(V)[formule][brachy-logique]
lancement de petites fusées personnelles dans un ciel blanc
(La notte [film], 37'20)

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[otto][karl][âge]
– "La vie serait supportable sans les plaisirs".  [erratum : insupportable ?]
– C'est de toi ?
– Non, je n'ai plus d'idées. Je n'ai que de la mémoire.
(La notte [film], 54'20)

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[TP][programme][créage][âge]
– L'important est de créer du solide, qui nous survive.
– Oui, Carlo, mais ce n'est pas donné à tout le monde.
– Pardon.
(La notte [film], 1:06'35)

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[HN][otteur][neutralisage][karl][pour vincent almendros]
L'industriel – Que feriez-vous [Giovanni] si vous n'écriviez pas ?
Lidia – Il y a quelque temps, il se serait tué. À présent, je ne sais pas. Et toi, Giovanni ?
Giovanni – Je ne me sens pas si important. Il y a d'autres solutions. Que de fois un écrivain se demande si écrire n'est pas un instinct vital… mais suranné. Ce travail solitaire d'artisan disposant péniblement mot après mot… Ce travail qui ne peut se mécaniser.
L'industriel – En êtes-vous convaincu ?
Giovanni – Non. Mais vous, industriels, avez l'avantage de faire vos récits avec de vraies personnes, de vraies maisons, de vraies villes. Ce rythme de la vie et du temps est entre vos mains. Peut-être aussi le futur…
(La notte [film], 1:07'30)


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[âge]
L'industriel – Et le futur, n'oubliez pas, peut ne jamais commencer.
Son épouse – Oh, le futur sera horrible, non ?
(La notte [film], 1:08'20)

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[politique]
L'industriel – Qui sait ce qui nous attend… Peut-être nos privilèges seront-ils renversés. Mais ce sera un bien. Oui, un bien.
(La notte [film], 1:08'40)

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[taisage]
– Je reviens. (Et ainsi, par les suites des circonstances, il évite la crise.)
(La notte [film], 1:23')

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(V)
Scène de la coupure d'électricité/panne de lumière dans la soirée pluvieuse, salon
(La notte [film], 1:28'30)


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(V)
elle et lui, à discuter, dans la voiture au ralenti sous la pluie battante et la nuit… puis devant le train au passage à niveau
(La notte [film], 1:31)


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(V)
[pop'philosophie][pop]
(Kombini - Vidéo Club Alain Chabat, et tous les autres de la série : générique de fin)


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(V)[mort]
Scènes de lit de mort, refus de la mort d'un proche
- Victoria [film] : fin
- ?
- Magnolia [film]


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[métaux lourds]
 La santé publique ne reconnaît pas la pertinence et le bénéfice pour la santé de tels tests [métaux lourds]. Ils sont qualifiés de « d’analyses de confort »  et ne sont donc pas remboursés. Il faut donc non seulement trouver un laboratoire qui pratique ces tests, trouver un médecin qui les décrypte pour vous et les payer de votre poche.
Compte tenu de la difficulté de trouver un laboratoire en France qui fasse ces analyses, il en existe mais sont souvent réticent à le dire, vous pouvez contacter le laboratoire Leunis en Belgique qui pratique toutes ces analyses.
Laboratoire Ategis 18, avenue des Mésanges B – 1300 Wavre Belgique Tél : +32 (0)10 849 849
(https://www.pressesante.com/metaux-lourds-le-tests-avoir-coeur-net/)
+
Re: Médecins chélateurs  Message de Paulina le 17 Juin 2017 18:59 Bonjour Isabelle,  Merci pour ton aide, je suis également très intoxiquée (Micro trace Allemagne) et la Belgique est bien trop loin. Peux-tu également me donner les coordonnées du medecin ? D'avance merci. Mon adresse : pauline.aufaurethevenin@gmail.com
(https://regenere.org/forum/metaux-lourds-f214/medecins-chelateurs-t13551.html)


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[éco-logique]
La carotte perpétuelle… dont on replante le bout et qui ainsi repousse !
(Jus de carottes, la panacée ! - www.regenere.org, 12'50)



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[àmoutéinventer]
Valentina – Il me semble que l'amour limite une personne. Quelque chose d'erroné… fait/Fait le vide.
Giovanni – Mais pas à l'intérieur.
(La notte [film], 1:36')

#
[pour vincent almendros]
...
(La notte [film], 1:36')


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(V)[bande]
Magnéto rembobiné puis lecture à nouveau, par Monica Vitti.
(La notte [film], 1:39'10)


#
[TP][karl][intelligence]
Giovanni – Dommage de gâcher l'intelligence.
Valentina – Je ne suis pas intelligente. Je suis éveillée. C'est différent. J'observe les choses. Je n'ai pas besoin de les écrire.
(La notte [film], 1:39'45)


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[défausophie][postmoderne][anaxio-logique]
– L'argent ne se dédaigne jamais.
– Notre époque est anti-philosophique et vile. Elle n'ose dire ce qui a de la valeur et ce qui n'en a pas.
(La notte [film], 1:44'30)


#
[âge][intelligence]
Lidia – Et je ne comprenais rien. Je ne me rendais pas compte. On est ridicule quand on est jeune. Absurde arrogance. Il semble que rien ne doive finir.
(La notte [film], 1:52'50)


#
[otto][otteur][HN][éco-logique]
La chasse, la pêche et la cueillette sont les premiers modes de subsistance de l'espèce humaine et consistent en un prélèvement de ressources directement dans la nature. Les sociétés du Paléolithique ont toutes été composées de chasseurs-cueilleurs et de nombreuses sociétés étudiées par le monde moderne le sont aussi ; il est cependant difficile d'utiliser les données de l'ethnographie relevées à l'époque moderne pour tenter de reconstituer les sociétés passées.  De très nombreuses découvertes, surtout depuis les années 2000, en particulier en alliant les disciplines archéologiques et anthropologiques1, ont montré que les cultures de chasseurs-cueilleurs ont donné à l'humanité certaines inventions fondamentales qui étaient autrefois attribuées aux sociétés du Néolithique. Parmi ces innovations : la pierre polie et la céramique, la domestication du chien et la sélection de certaines espèces végétales, certaines formes d'agriculture comme la sylviculture. Ceci pose des questions nombreuses, terminologiques (la néolithisation2, la classification des sociétés en « plus ou moins complexes »3, etc.) mais aussi d'ordre méthodologique.  Il apparait aujourd'hui qu'en général les chasseurs-cueilleurs anciens se sont adaptés à leur environnement naturel très riche en faune et en flore, dans lequel ils ne prélevaient que ce dont ils avaient besoin. Ils ne furent donc pas contraints de modifier grandement cet environnement, au contraire des cultures basée sur l'agriculture et l'élevage dans laquelle les hommes cherchent à produire les ressources plutôt qu'à les prélever.  Le chasseur-cueilleur (ancien et moderne) peut devenir nomade lorsque les ressources naturelles viennent à manquer, mais il peut aussi se contenter de se déplacer un peu pour revenir au même endroit quelque temps plus tard en ayant préparé son retour auparavant. Il chasse aussi les animaux sauvages pour s'alimenter, utilise leurs os pour fabriquer des outils et s'habille de leurs peaux cousues avec des aiguilles d'os et des fils de matières végétale ou animale. Il sait aussi tresser, fabriquer des fils et des cordes... Il pêche grâce à des ressources également prélevées, comme les harpons fabriqués en corne ou en os poli et façonné. Il cueille de nombreuses espèces de fruits (en particulier des noix et éventuellement des glands) et des plantes diverses (dont des graminées ou des bulbes) pour se nourrir et se soigner. L'homme prélève sa nourriture, il ne la produit pas. Le chien, unique animal domestique des chasseurs-cueilleurs paléolithiques4, est domestiqué comme auxiliaire de chasse et non pour la production de viande.

(https://fr.wikipedia.org/wiki/Chasseur-cueilleur)



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[postsexuel]
Le/nos sexe/-s est/sont à deux doigts du cul, pour nous avertir/signifier que c'est pas loin d'être de la merde.
Le cul, c'est de la merde,
Le cul, au fond, c'est de la merde.


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[neutralisage][noirage][cosmo-logique]
Le monde se fait très bien sans moi.
Le monde se fait bien sans moi.




2019 06 14

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[formule][karl][style]
Mon écriture (autrement) inclusive : syllabes, parenthèses (internes), slashs, tirets, points, etc.

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[TP][PM]
Rubber est, enfin, un récit gigogne, avec des spectateurs à l'intérieur du film, en train d'observer l'action [  ]
(Arte - "Rubber" de Quentin Dupieux - Un regard, une minute)


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[esth:éthique][M]
Style et thèmes
Paul Thomas Anderson est assimilé à une génération de cinéastes apparus dans les années 1990 : Steven Soderbergh, Quentin Tarantino, Spike Jonze, David O. Russell et David Fincher. Leurs styles sont différents, mais ils ont intégré les nouveaux codes de l'image et du son (notamment l'esthétique des vidéoclips musicaux) au cinéma du début des années 2000 bien qu'ils soient des autodidactes de la réalisation. Tous ces auteurs ne se sont pas formés dans des écoles de cinéma, mais en faisant des films. PTA est le plus jeune de ces six cinéastes.
Genre
Ses films “choraux” à multiples personnages et multiples intrigues entremêlées (Boogie Nights et Magnolia) sont emblématiques du style qui l'a rendu célèbre. Son cinéma se caractérise pourtant par son approche de genres variés et de films qui se détachent nettement de ce genre (There Will Be Blood, Double mise).
Style
Il démontre à partir de son deuxième film une capacité à offrir un ton innovant et une mise en scène inventive, dont Punch-Drunk Love est une bonne illustration dans le genre pourtant codifié du film romantique. Il affectionne notamment les plans-séquences (les trois premières minutes de Boogie Nights par exemple33, ou l'arrivée au studio de télévision dans Magnolia). Sa façon de filmer est caractéristique : travellings filmés très bas, zooms lents, symbiose image et musique.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Thomas_Anderson)



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[s'injustifier]
PTA [Paul Thomas Anderson] commente assez peu lui-même le sens de ses films : « Oh, how I hate it, when directors are supposed to explain their films ».
((https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Thomas_Anderson))


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[otteur]
Le film {Phantom Thread] est salué par la critique : « Chef d'œuvre » selon Le Monde, « étrange et splendide » selon Libération32, il obtient en outre un taux de 91 % de critiques positives sur l'agrégateur Rotten Tomatoes [  ]
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Thomas_Anderson)


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[passé simple][âge]
– « Nous mangeâmes », bordel, ça se dit, ça ?
– Ouais ouais, ça se dit, c'est un truc de ouf, j'ai dit [ça] mais ça se dit.
(Un prophète [film], 37')


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[astro-logique][bélier]
– Bon, c'est quoi ton signe, toi ?
– Cancer. Non, ça va, je rigole, je me fous de ta gueule. Non, je suis bélier, bélier.
(Un prophète [film], 43')

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[simplexité]
[écrire simplement pour se faire comprendre du peuple, de sa propre mère…]
(un grain de lettres - Marcus Rediker – Tous pirates !, 20')

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[postsexuel][programme][moyenhomme]
Heureusement qu'ils sont bien cons, quoi. C'est vrai, s'ils arrêtaient de penser avec leurs couilles, ils seraient à un autre stade sur l'échelle de l'évolution.
(Un prophète [film], 1:14'25)

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[vaginalisme][intéressement][àmouréinventer]
– Ce que tu veux, c'est te servir de nous. C'est tout.
– Et alors ? Et alors ? Si c'est bon pour toi et moi ?
(Un prophète [film], 1:51'40)
 
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[épure][brachy-logique]
Sous le titre Friponnes de porcelaine – qui fut le nom que Rohmer avait donné à l’une de ses pièces de théâtre abandonnée –, se cache un recueil de huit nouvelles écrites entre 1940 et 1950, prémices des films tournés bien plus tard. Rohmer se voulait avant tout auteur (il a publié un roman en 1946 chez Gallimard) et ces nouvelles dépouillées, authentiques, en adéquation totale avec leur époque, sont le reflet d’une oeuvre visuelle originale alternant contes, proverbes et comédies.
(https://www.amazon.fr/dp/B00HESVR3U/ref=dp-kindle-redirect?_encoding=UTF8&btkr=1)
+
Jeune, Éric Rohmer voulait devenir écrivain. En 1946, il publie chez Gallimard un roman, Élisabeth (réédité en 2007 sous le titre : La Chambre d’Élisabeth) qui passe inaperçu. Puis il propose un recueil de nouvelles que Gallimard refuse, le jugeant trop classique. Ces nouvelles que l’on découvre aujourd’hui sont pourtant matricielles. Les films que Rohmer tournera entre le milieu des années soixante et le début des années quatre-vingts puiseront à cette source.
(http://www.vivelaculture.com/friponnes-de-porcelaine/)


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[pour Noan]
Pirates de tous les pays : l'âge d'or de la piraterie atlantique, 1716-1726, par Marcus Rediker

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[DTO]
Pirates de tous les pays : l'âge d'or de la piraterie atlantique, 1716-1726, par Marcus Rediker
"Qui étaient les pirates ? Au nom de quel idéal ont-ils hissé leur drapeau à tête de mort, cet énigmatique "Jolly Roger" ? En quoi ont-ils perturbé durablement le commerce colonial et les traites négrières du début du XVIIIe siècle ? Dans cet ouvrage passionnant et novateur, traduit pour la première fois en français, Marcus Rediker raconte une fabuleuse histoire. Celle des quelques milliers de "scélérats" qui refusèrent de se soumettre à l'ordre mercantile et à l'exploitation pour préférer la liberté et la jovialité, dussent-ils le payer de leur vie."
(Présentation de l'éditeur)


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Tester, rester, détester.
Teaser, tester, rester, détester, délester.
Tester, rester, lester, détester.


2019 06 15

#
[HN][lecteur]
– Vous dites « Il peut sembler que je travaille continuellement, mais ne vous inquiétez pas, je lis aussi pendant les pauses ». [  ]
Isabelle Huppert – Ben, je lis pas assez, je trouve.
– Plus assez ?
– Non. Comme tout le monde, non ? Vous lisez beaucoup, vous ?
– Moins qu'avant, effectivement.
(Isabelle Huppert, Isabelle Huppert terrifiante ! - C à Vous - 10/06/2019, 3'10)

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[DTO][TP]
– Il vous dit « Est-ce que tu penses à t'arrêter, Isabelle ? » Vous répondez : « J'y pense tout le temps, mais je ne le ferai jamais. »
– Ah oui, bien sûr, oui.
– Pourquoi ?
– Bah, parce qu'on a toujours envie de faire un pas de côté dans la vie, non ? De… Voilà. Mais on le fait pas. Mais les gens qui le font sont toujours intéressants et intrigants. Moi j'adore les gens qui s'arrêtent ! Qui vont ailleurs. Mais moi je vais ailleurs à ma façon, aussi.
(Isabelle Huppert, Isabelle Huppert terrifiante ! - C à Vous - 10/06/2019, 5'20)

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[kar][pharmaco-logique][TP]
Mais quand on aime beaucoup faire quelque chose, oui, on en est dépendant. Et la dépendance, ça a du bon et du mauvais.
(Isabelle Huppert, Isabelle Huppert terrifiante ! - C à Vous - 10/06/2019, 5'50)

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[otteur]postmoderne][PM]
Mais le cinéma c'est ça, hein, ça fait feu de tout bois, et tout à coup ça fabrique des micro-événements comme ça, [  ] mais c'est le film qui le fabrique, c'est pas soi.
(Isabelle Huppert, Isabelle Huppert terrifiante ! - C à Vous - 10/06/2019, 10')


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Marie says
that she's
sad.

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[esth:éthique]
Donc c'est quelqu'un de tout à fait exceptionnel, Bob Wilson [= Robert Wilson]. [  ] Il a vraiment un monde très très particulier [  ]. Par exemple, il s'attache pas au sens du texte, tout est restitué par la forme, c'est un formaliste avant tout. Et ça, ça me plaît. Je pense que tout est forme, d'ailleurs. Même le cinéma, c'est de la forme, avant d'être du fond c'est de la forme, c'est du style. Et ça rend les choses beaucoup plus faciles, d'ailleurs. Parce qu'on se laisse prendre par un rythme… Donc, en fait, moi ça me demande très très peu d'efforts, en fait.
(Isabelle Huppert, Isabelle Huppert terrifiante ! - C à Vous - 10/06/2019, 14'45)

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[HN][multimédia][minimalisme]
– Le théâtre se voit en même temps qu'il s'entend, donc je travaille sur ces deux concepts ["I work on both"]. Je pense que ce que nous voyons nous aide à entendre et ce que nous entendons nous aide à voir.
Journaliste commentateur – Pas de décor, peu d'accessoires, un dépouillement étudié laisse un accès directe au texte et libère l'imaginaire.
(Robert Wilson, cité en archive 1993 dans C à vous, Isabelle Huppert terrifiante ! - C à Vous - 10/06/2019, 15'30)


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[éco-logique][LT]
Installé à New York à partir de 1962, notamment pour fuir son père qui se montre hostile à son homosexualité, il y suit des cours au Pratt Institute. Il rencontre en 1966 Andy de Groat au Bleecker Street Cinema dans Greenwich Village où ce dernier travaille à mi-temps pour payer ses études de peinture. Cette rencontre majeure, tant sur le plan personnel – il partagera sa vie de nombreuses années avec Andy de Groat –, que professionnel, pousse les deux artistes à créer des spectacles théâtraux et dansés ; Wilson s'occupant de la partie théâtrale et de Groat de la danse et des chorégraphies. Ensemble, ils créent leurs premiers spectacles à New York : The King of Spain, The Life and Times of Sigmund Freud mais le véritable premier grand succès et la consécration internationale vient en 1971, au festival de Nancy, avec Le Regard du sourd.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Bob_Wilson)
+
Andy de Groat ou Andrew de Groat, né en novembre 1947 à Paterson dans le New Jersey et mort le 10 janvier 2019 à Montauban, est un danseur et chorégraphe américain. [  ] Au début des années 2000, Andy de Groat subit un important accident vasculaire cérébral qui l'oblige à cesser puis réduire ses activités, bien qu'il ait réussi par la suite à remonter des pièces historiques de Red Notes et créer en 2009 sa dernière grande chorégraphie, La Folie d'Igitur.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Andy_de_Groat)
++
L'«oiseau» Andy Degroat, danseur et chorégraphe, est décédé  DISPARITION - L'artiste français, originaire du New Jersey, est mort jeudi matin à Montauban. Il avait créé la première chorégraphie d'Einstein on the beach de Bob Wilson. Et appris «la danse des éventails» aux danseurs de France. Par Le Figaro Publié le 11 janvier 2019 à 16:09, mis à jour le 12 janvier 2019 à 11:00 «Fan Dance» est l'une des créations d'Andy Degroat, dansée sur une composition de Michel Galasso. «Fan Dance» est l'une des créations d'Andy Degroat, dansée sur une composition de Michel Galasso. Capture d'écran, Vimeo  Le danseur et chorégraphe français Andy Degroat est mort jeudi dans sa 72e année à Montauban. Auteur d'une soixantaine de chorégraphies, il a notamment travaillé avec Robert Wilson dans les années 1970 avant de fonder Red Notes, sa propre compagnie en France.  Né en 1947 aux États Unis à Paterson dans le New Jersey, Andrew de Groat a commencé des études d'architecte. Il rencontre Bob Wilson et participe à l'aventure du Regard du sourd créé par Bob Wilson en 1970. Il fera toute sa carrière en France, où il arrive au milieu des années 1970, lorsqu'Einstein on the Beach, de Philip Glass, est monté par le metteur en scène texan à Avignon. Marseille Objectif Danse  Entre l'étoile Wilfride Piollet, épouse de Jean Guizerix, et Andy Degroat, les liens se tissent, et aboutissent à maintes créations comme Nouvelle lune créée dans une scénographie de nuages pour les adieux de Wilfride à l'Opéra de Paris, Giselle échappée aux Hivernales d'Avignon, ou Portraits de Danseurs pour lesquels Jean Guizerix rejoint la compagnie Red Notes d'Andy. C'est pour cette compagnie, fondée en 1970, que Degroat créé en 1978 son iconique Danse des éventails, marche en ligne sur une musique de Michel Galasso, ponctuée de mouvements de poignets où les éventails s'ouvrent comme des soleils.  «Il sera également proche de Jérôme Robbins, directeur du New York City Ballet et chorégraphe de West Side Story . Il assistait à ses répétitions à Paris et à New York», se souvient Brigitte Lefèvre, ancienne directrice du Ballet de l'Opéra de Paris. Les deux hommes partageaient notamment une immense capacité d'attention à la musique. «C'était un être singulier», dit encore Brigitte Lefèvre. «Il était comme un oiseau, longues pattes fines et tête d'une beauté absolue. Il s'est envolé jeudi matin vers le ciel et les étoiles», raconte Jean Guizerix, étoile de l'opéra de Paris, qui a très bien connu Andy Degroat. «La première fois que je l'ai vu en 1975 ou 1976, il était en jean et chemise rouge dans le foyer du Théâtre des Champs-Élysées et exécutait des mouvements de spinning, tournant sur lui-même indéfiniment. Il était alors très proche de Bob Wilson pour qui il allait chorégraphier Einstein on the Beach, que Bob confiera ensuite à Lucinda Childs.» À lire aussi : Festival de danse de Cannes: l'équation idéale de Brigitte Lefèvre entre petits et grands ballets Un «poète» soucieux de «l'instant présent» À lire aussi : De Paris à Wellington, le grand saut du danseur Allister Madin  «C'était un poète qui pouvait chorégraphier tous les types de danse, de la danse indienne à la danse classique. Il n'était jamais dans la contrainte. Quand on lui demandait si on devait placer le bras comme ci ou comme ça, il répondait en riant: un soir comme ci et un soir comme ça», explique Jean Guizerix. «Tout ce qui lui importait, c'est l'attention à l'instant présent.» Au long de sa carrière, Degroat gardera son esprit, son imaginaire et son humour, très loin des modes. Malade depuis de longues années, il a été victime jeudi d'une crise cardiaque.
(https://www.lefigaro.fr/culture/2019/01/11/03004-20190111ARTFIG00211-l-oiseau-andy-degroat-danseur-et-choregraphe-est-decede.php)


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[giono][HN]
Un jour, j'en parlais avec Gide, et je lui disais : Je crois que Gutenberg nous a rendu un très mauvais service. Parce que d'abord, dès qu'on a vu sa pensée imprimée on lui a donné beaucoup plus de valeur que ce qu'elle n'en avait. On s'est dit "Bon dieu, c'est moi qui suis capable d'écrire ça, c'est prodigieux !" Tandis que si on faisait simplement des créations orales, les choses passent disparaissent, et on attache beaucoup moins d'importance à ce qu'on dit qu'à ce qu'on écrit ou à ce qu'on voit imprimé. [  ] vous savez très bien que [  ] dès qu'une chose est imprimée, elle a force de loi [  ], tandis que dès qu'elle est librement exprimée, comme ça, alors ça n'a plus beaucoup d'importance. [  ]
(Jean Giono, 59. La force de l'oralité feat Taos Amrouche)


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[otteur][otto][otto karl][éco-logique]
(AF)

(Roland Schaer, Écrire, in Les origines de l'écriture, p.19-…)

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[àmouréinventer][noirage][défausophie][TP][à marie]
Et j'ai pensé à toi, hier en lisant ça :
« Je songe à notre enfance, prisonnière de tant de représentations qui tombent en poussière, et pourtant toujours là, prête à croire. »
(Noël Herpe, Dissimulons !, p.74, derniers mots du livre)

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[TP][maudit]
Dès longtemps, quelque chose m'a dit que l'échec avait sa poésie, sa secrète victoire, sa délectation inépuisable. Quand Henri Herpe [mon père] rentrait ivre, à huit heures du matin, je guettais sur lui enfin endormi des traces d'enfance abimée.
(Noël Herpe, Dissimulons !, p.14)

#
[TP]!
Il faut faire des films avec les gens qu'on aime.
(Kombini - Vidéo Club Gaspar Noé, 4'40)
+
[TP]![brut]
Je me disais : tiens, j'aimerais bien faire un autre truc comme ça, où je me prends pas la tête, où il y a pas de scénario, et on fonce dans le tête et on fait un film.
(Kombini - Vidéo Club Gaspar Noé, 6'25)


#
[HN]
Trop bien, "La balade sauvage", premier film de Terrence Malick. Tu connais la musique de ça ? Au xylophone, hyper douce, hyper beau alors que le film est hyper dur…
Il y a une histoire intéressante sur cette musique… Donc ils ont fait un remake de ce film-là qui est "True Romance". Hans Zimmer a fait la musique. Comme la musique était libre de droits, Hans Zimmer a refait la musique mais à partir de cette musique-là qui est musique du début du siècle donc il y a plus de droits, mais maintenant si tu veux réutiliser cette musique qui n'est pas de Hans Zimmer mais qui a été refaite par Hans Zimmer, tu dois payer des droits à Hans Zimmer. Donc, chapeau, Hans.
(Kombini -  Vidéo Club Romain Gavras, 4')


#
[physionomie][//]
Louis Garrel (cf. Kombini Vidéo Club) // Amadeo Pace

#
[àmouréinventer]
Moi, j'ai décidé de ne plus jamais tomber amoureuse. Je trouve ça dégoûtant.
(Marianne dans "Pierrot le fou", cité par Kombini, Vidéo Club Claire Denis, 0'20)

#
[philosophie][formule]
Dire quelque chose. Pour faire réfléchir les gens.
(Cosmopolis cité par Kombini, Vidéo Club Claire Denis, 7'10)


#
[M][esth/éthique]
Le plan large, c'est la démocratie, les spectateurs regardent où ils veulent ; le gros plan, c'est la dictature du metteur en scène.
(Kombini -  Vidéo Club Claude Lelouch, 13'15)


#
[noirage]
Il va souffrir, crois-moi. Il va regretter d'être venu au monde.
(La soif du mal [film], 26'30)





2019 06 16

#
[À guillaume, hier][fragmentage]
Cher Guillaume,
Merci beaucoup !!! Au moins trois fois ! Voire six, en comptant les frais de port. Vraiment, MERCI !
J'ai reçu le premier en dernier, hier, et l'ai lu directement, Dissimulons ! [de Noël Herpe]
Ma santé va mal ces jours-ci par ce mal toujours anonyme qui m'enfonce depuis un an et demi, je n'ai pu faire que ça hier, lire ce plus petit opuscule : j'espère que j'aurai l'occasion un jour de te dire deux mots (et toi autant que tu voudras) de cette manière directe de parler très simplement de soi dans le monde en toute délicatesse comme ça, en délié, pointillés, par touches digressives...

Je sais qu'on en avait parlé mais est-ce que tu as (lu) la transcription (réécrite) des entretiens de Jean Paulhan avec Robert Mallet ? J'ai le livre en plusieurs exemplaires neufs (ancienne et nouvelle éditions), tellement il me fascine j'en ai jadis fait des réserves que je serais naturellement ravi de partager avec toi – même si je crois peu à ce scénario. Si ? Tu l'as pas ? Sinon quoi d'autres ? Réfléchissons ?
Bien à toi et salut, en attendant... ma mort prochaine ? ou de se revoir...

kARL

[Réponse de Guillaume aujourd'hui :][bavardage]
Mon cher Karl,

je me lambertise, pardon.
De plus en plus silencieux, loin de correspondance, alors que j'ai des choses à répondre à tes messages précédents. Mais il faudra que ce soit plus tard.
Ton message m'a ravi.
Cependant, je m'inquiète pour ta santé.
Tu parles bien de Herpe. (Et tu remarques avec à propos à quel point envoyer quelque chose par la Poste devient un investissement, un pari sur l'avenir, la consignation d'une réalité parallèle.)
Et je suis donc content que tu y aies trouvé quelque chose.
Je te récrirai dans peu de temps. Et l'on se verra dans peu de temps aussi, je l'espère.
En attendant, je ne pouvais ne pas te dire ce que Emmanuelle vient de dire en jouant Beethoven :
"même lui,  il est bavard!"
On croirait t'entendre.
À TRÈS BIENTÔT.
Bien à toi,
Guillaume



#
[karl][bio-logique]
En effet, Alain Delon est suivi depuis plusieurs années pour une arythmie cardiaque, qui entraîne vertiges et maux de tête.
(https://www.programme.tv/news/cinema/206047-alain-delon-lacteur-de-83-ans-hospitalise-durgence-dans-la-matinee/)


#i
[FELM]
18h
M. Barboteux de la taille
27 quai saint-Michel
Code 1605
5e étage


2019 06 17

#
[LT][âge]
Zéro (vieux) – Mais ça ne fait rien, je l'adore quand même, cette vieille ruine ravissante.
(The Grand Budapest Hotel [film], 7'35)
+
écrivain – C'était une ruine ravissante. Mais jamais je ne parvins à la revoir.
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:33'15'')


#
[noirage]
Ça ne sert à rien de faire quelque chose dans la vie parce que tout s'arrête en un battement de cils et en quelques secondes la rigor mortis s'intsalle. Comme les meilleurs meurent jeunes !
(The Grand Budapest Hotel [film], 19'15)


#
[noirage][moyenhomme][politique]
Tu vois ? Il reste encore de vagues lueurs de civilisation, dans cet abattoir barbare connu autrefois sous le nom d'humanité.
(The Grand Budapest Hotel [film], 22'45)

#
[àmouréinventer][postsexuel]
– Et il les baise également, sans doute.
– Je couche avec tous mes amis.
(The Grand Budapest Hotel [film], 28'45)

#
[digressisme][brachy-logique][taisage]
Changeons de sujet, plutôt. je m'en vais.
(The Grand Budapest Hotel [film], 29'15)

#
(V)
Moto, de face, la nuit dans les rues
(The Grand Budapest Hotel [film], 40')
+
Pour le raccord ?
(The Grand Budapest Hotel [film], 52'45)


#
[àmouréinventer]
Il ne faut pas être jaloux dans la vie, [  ], pas même un instant.
(The Grand Budapest Hotel [film], 47'30)


#
[défausophie][philosavis]
Mais reconnaissez aussi, enfin je crois, que j'essaie d'avoir des propos qui sont, pour ma part, extrêmement nuancés. Et j'aime le débat public. Je crois beaucoup en la démocratie et j'aime le débat public. Donc il faut qu'on arrive à trouver une façon de faire vivre le débat public éclairé, respectueux, susceptible de pouvoir faire comprendre à chacun les différences, les arguments… et en même temps il y a des moments où il faut trancher, (et) il faut assurer une part d'impopularité [  ]
(Edouard Philippe, Le Premier Ministre s'exprime - C à Vous - 17/06/2019, 10'55)


#
[otteur][otto]
Tu voles de l'art ?!
(The Grand Budapest Hotel [film], 51')


#
[diét/éthique]
Il faut dormir.
(The Grand Budapest Hotel [film], 51'30)


#
(V)
Il baisse un store écran du tramway.
(The Grand Budapest Hotel [film], 52'35)


#
(V)
Fenêtre cadre.
(The Grand Budapest Hotel [film], 55'30)


#
(V)
Échelle qui descend le long d'un décor intérieur d'une prison !
(The Grand Budapest Hotel [film], 56'40)


#
[physio-logique]
On ne peut pas en vouloir à quelqu'un de n'avoir aucune force morale.
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:09'35'')


#
[pionnier][reconnaifiance][karl]
Zéro – Elle vous admire aussi, Monsieur Gustave.
Mr. Gustave – C'est vrai ?
– Vraiment beaucoup.
– C'est bon signe, tu sais ? Ça prouve que… qu'elle pige vite. C'est important.
– Flirtez pas avec elle !
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:10'35'')

#
[otteur][citation]
Je l'ai recopié. Voici ce qu'il disait. [  ] Stop. Point final.
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:11'45'')

#
(V)[neige][pour l'art rencontre]
téléphérique qui se bloque dans un décor de neige puis un autre à sa rencontre
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:14'30'')

#
(V)
Les passagers du téléphériques nous regardent, fixes, regard caméra. Il neige.
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:14'50'')


#
[noirage][!°][apprentissage][otteur][otto]["otto"][autophilosophe]
(V)
– Euh, pardon, excuse-moi, qui es-tu ?
– Otto. [  ]
– Tu n'as pas été bien formé, Otto. [  ] ne fourni[s] pas des informations de cette sorte. Tu es muet comme une tombe, c'est vu ?
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:23'50'')


#
(V)
Fille blonde suspendues à la façade.
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:26'15)
+
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:26'25'')


#
[noirage][âge][bio-logique]
Une ridicule petite maladie qu'on soigne aujourd'hui en une semaine. Mais à cette époque elle fit des millions de victimes.
(The Grand Budapest Hotel [film], 1:28'15'')


#i
[HN]
Grande table, Doueihi
8' humanisme numérique



2019 06 18


#<
[àmouréinventer]
Si on souffre de sentiments contradictoires, c'est que nos catégories ne le sont pas assez.
Nos sentiments se contredisent dans des catégories qui ne le sont pas assez. (sic)
Nos sentiments sont contradictoires dans des catégories qui ne le sont pas assez.
Si nos sentiments souffrent d'être contradictoires, c'est dans nos catégories qui ne le sont pas assez.


#
[bio-logique]
Docteur Marc Sorel
Médecin interniste
Service anti-douleurs à Nemours


#<
À notre niveau il y a que ça de vrai, si je puis dire, le partage dans/de l'intérêt sur fond d'angoisse.
À notre niveau il y a que ça de vrai, si je puis dire, le partage dans/de l'intérêt sur fond d'angoisse de souffrir d'exister pour rien.


#
[philosophie][autophilosophe]
Nos croyances personnelles nous élèvent à un niveau supérieur.
(Un monde parfait [film], 2')


#?
[karl][intelligence]
Avoir un flaire de chien de chasse, une bonne cervelle avec une antenne [  ]


#
(V)
Petit garçon surgit de dessous et court dans champ de céréales ou que sais-je, se retourne puis reprend sa course.
(Un monde parfait [film], 28'30)


#
[surdouage][karl]
Je ne voudrais pas me vanter mais il se trouve que je suis une des deux personnes les plus intelligentes embarquées dans ce fiasco.
(Un monde parfait [film], 32'20)
+
– Si vous êtes l'un des deux cerveaux, qui est l'autre ?
– Haynes ! Il a passé le test en prison.
(Un monde parfait [film], 33')

+

#
[TP][autophilosophe][pionnier][maudit]
Des gars comme nous, Philippe, il faut qu'on se débrouillent tout seul. On a un destin pas comme les autres. C'est comme ça, tu sais ?
(Un monde parfait [film], 44')


#
[TP]
Voiture = machine à remonter le temps, du 20e siècle. Devant, l'avenir, derrière, le passé. Le présent, profites-en tant qu'il est là.
(Un monde parfait [film], 35')

#
[postsexuel]
Ça devrait lui mettre la bite en bandoulière. [  ] (Oh, pardon, mademoiselle.)
(Un monde parfait [film], 36'45)

#
[TP][brut]
[Pourquoi pas pisser dans la nature ?]
(Un monde parfait [film], 39'15)


#
[noirage]
Le sens de l'humour [  ] ! Sans lui nous ne garderions jamais notre déjeuner !
(Un monde parfait [film], 45'45)


#
[TP][art]
C'est ce qu'on appelle une exception à la règle.
(Un monde parfait [film], 54'15)


#
[TP][karl][surdouage]
– On dirait qu'ils vont vers Panhandle. [ ] Oh, il y a plus de routes que d'habitants, à Panhandle.
– Ah bon ? Comment ça se fait ?
– Oh, pays pauvre. Ils n'arrivent pas à finir une route qu'ils en commencent une autre.
(Un monde parfait [film], 56')
+
Ils ont commencé cette route il y a vingt ans. Toujours pas fini(e).
(Un monde parfait [film], 1:03'20)


#
[bio-logique][noirage][suicide]
[Elle] s'est pendue [  ]. Mais l'autopsie révèlera qu'elle était au dernier stade de la syphilis.
(Un monde parfait [film], 57'15)


#
[programme][prokidding][enfantillage]
Bob est un très bon père. C'est ce qu'un homme peut faire de mieux dans sa vie.
(Un monde parfait [film], 1:15'45)

#
[esth:éthique][M][diét/éthique]
Tu as parfaitement le droit, comme tout citoyen américain, de connaître la barbe à papa et les montagnes russes.
(Un monde parfait [film], 1:17'40)


#
[DTO][TP]
Tu vois, je trouve que le boulot et le plaisir devraient être naturellement mélangés. Pas toi ?
(Un monde parfait [film], 1:19')


#
[apprentissage][affinité]
Il a plus confiance en toi. La confiance, ça se gagne.
(Un monde parfait [film], 1:40'15)

#
[//]
Red Garnett (Un monde parfait [film], 2:16', jouée par Clint Eastwood)
cf. Gilbert Barrette (cf. Adrienne Desmortreux, mémère)


#
[brachy-logique]
Un monde parfait [film], film sur la transmission. Express. Un père express, fulgurant.

#
[pour l'art rencontre][affinité]
The Grand Budapest Hotel [film] // Un monde parfait [film]
Un adulte prend sous son aile un enfant avec qui il a le feeling parfait, et le marque/le forme/l'initie alternativement.
+
Infra : demain :
Léonard de Vinci et le petit Giacomo, 10 ans, l'âge pour entrer en apprentissage…
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 25'30)


#
[formule][âge]
Une idée juste qu'on a depuis longtemps fatigue. Sa justesse la fait revenir, et ce retour la rend vieille et radotage. Elle devient insipide et par là, excite la formation d'une idée moins juste, et même fausse, sur le même objet ; et même très fausse, mais fraîche et vive.
L'époux d'une très belle femme, après des années qu'il la goûte, il arrive qu'une laide l'inspire. C'est aussi l'histoire simple de toutes les révolutions dans l'art, et, sans doute, dans la politique.
(Paul Valéry, Mauvaises pensées, p.61)
+
cf. Trop belle pour toi [film]


#<?
[noirage]
On meurt et la musique continue de jouer.


#
[physio-logique][psycho-logique]
L'homme en sait trop peu sur soi-même et n'en peut savoir que trop peu – pour que ses confessions, sa « sincérité » puissent nous apprendre quelque chose de vraiment important et que nous ne puissions imaginer facilement.
(Paul Valéry, Mauvaises pensées, p.71)




2019 06 19

#
[brachy-logique][formule][méta]
Peter Eeckhout – [  ] il [Éric Boëda, qui dirige une équipe d'archéologues sur un site au brésil] a pu démontrer que tailler de tels galets est bien plus élaboré qu'il n'y paraît. Cela commence par le choix de la matière première, qui selon lui est le fruit d'une démarche réfléchie.
[  ]
Éric Boëda – Voilà. Disons que dans le choix on a déjà une partie de l'outil.

[  ]
Voilà, et je rectifie un peu le tranchant, là. Voilà, là j'obtiens un tranchant.
Peter Eeckhout – L'air de rien, ce sont quand même des objets extrêmement élaborés, pas du tout archaïque en réalité.

(Enquêtes archéologiques | Les premiers Américains | ARTE, 10'40)



#<
psycholo-logique // histoire ou historiologie ; physio-logique // archéologie


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[esth/éthique]
Un logographe (du grec ancien λογογράφος / logographos, de λόγος / logos « parole, discours » et γράφω / graphô, « écrire ») est un historien-chroniqueur antérieur à Hérodote, surnommé « le père de l'histoire ». Thucydide critique les logographes puisqu'ils cherchent plus à plaire à leur public qu'à présenter la vérité des faits (I, 21).
Selon la tradition, le premier d'entre eux est Cadmos, un citoyen de Milet qui conte l'histoire de sa cité : l'histoire, comme la poésie épique, est venue d'Ionie. Les logographes mettent l'accent davantage sur le charme de l'histoire que sur l'exactitude des faits qu'ils rapportent. Ils mêlent allègrement mythologie et histoire. Pour cette raison, le terme français retenu pour les décrire est « chroniqueurs » et non « historiens ».
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Logographe_(histoire))
-> Alexandre Vialatte, chroniqueur !


#
[HN][style]
Ils [les logographes] se distinguent des poètes épiques du cycle troyen par le fait qu'ils écrivent en prose, dans un style non périodique qu'Aristote (Rhétorique, 1049a 29) appelle λέξις εἰρομένη / lexis eiromenê (de εἴρω / eirô « attacher, lier ensemble »), c'est-à-dire « style fluide, coulant ».
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Logographe_(histoire))

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[programme][prokidding][enfantillage]
– [  ] un drame personnel. Les années ont passé, elle [Joséphine] a 41 ans, et n'a toujours pas donné d'enfant à l'empereur.
– Napoléon est obsédé par l'idée de créer une dynastie, et pour créer une dynastie il faut un enfant.
– Pour Joséphine, la menace d'un divorce devient une épée de damoclès au-dessus de son couple. Napoléon ne risque-t-il pas de la répudier juste avant le sacre ?
(L'ombre d'un doute - Le Louvre, palais du pouvoir, 1:08'30)

#
[formule]
Ce qui s'appelle un peu tirer le piano plutôt que d'avance le tabouret.
(L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 8'15)

#
[HN]
– Corneille avait révolutionné la scène par les textes, avec Molière c'est l'interprétation qui change. Le nouveau chef de troupe impose aux comédiens un jeu plus naturel, et c'est tout le théâtre qui s'en trouve sublimé.
Christophe Mory (biographe de Molière) – La façon de dire les vers, c'était de dire doucement en roulant les "r", tout en faisant bien attention aux manières, et on insistait sur la rime. Et lui, Molière, dit : il faut dire les choses naturellement !
– Mais la grande force de Molière, c'est surout d'avoir impliquer le roi lui-même dans ses spectacles.
(L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 17')


#
[beauté][formule]
Car la beauté sans esprit, hélas, est comme un hameçon sans appât.
(Citant Molière [film], L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 20'15)

#
[otteur][HN]
– On considérait à l'époque que l'oeuvre créatrice pour l'auteur, c'était la conception de l'histoire, et que la versification était un travail qu'on distribuait comme ça…
– Celui qui avait fait le canevas de la pièce pouvait en être considéré comme l'auteur. Et celui qui écrivait les vers, il faisait du remplissage.
[  ]
– Il y avait pas de droits d'auteur, il y avait pas de propriété intellectuelle [  ]
(L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 23')

#
[méta][otto]
… Pierre Louÿs…
Et là, le caractère de Louÿs était tel qu'on ne s'arrête pas à une intuition, on travaille. On y passe des années.
… il classe…
… travail fastidieux…
… méthode besogneuse…
… il devait connaître par coeur des milliers de vers, parce qu'être capable de faire le lien… j'ai déjà ça… il faut une mémoire colossale…
(L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 34'40)
+
(L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 54'30)


#
Et là, le caractère de Louÿs était tel qu'on ne s'arrête pas à une intuition, on travaille. On y passe des années.
(L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 35'40)


#
[âge][goût][prosexuel][ARG]
– Ce que dit Denis Boissier sur Corneille est particulièrement délicat, il dit : c'est un amateur de lolitas. Donc Corneille, tout ce qui l'intéressait, c'était les petites jeunes filles [  ]
– Pour ce qui est des lolitas, il suffit de lire ses Stances à marquise, je crois qu'il écrivait, il ne parlait beaucoup plus qu'il ne faisait, hein.
(L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 58')


#
[HN]
[Outils informatiques, logiciel, pour comparer/étudier textes… statistiques appliquées au langage…]
(L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 41'45 + 1:07'30)

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[reconnaifiance][otteur][HN]
– Et après tout, qu'ils aient pu collaborer…
– Le génie de l'un n'empêche pas le génie de l'autre.
– Bien sûr ! Ils ont été géniaux chacun dans un domaine différent, et leur collaboration a créé cette étincelle de génie [  ], et ils se sont peut-être complétés.
(L'ombre d'un doute - Et si Molière n'était pas l'auteur de ses pièces, 1:04'55)


#
[TP][otteur][HN]
Car vous allez découvrir que le vieux sage à la barbe foisonnante a d'abord été un jeune aventurier avide de touts sortes d'expériences, que le peintre se voulait avant tout ingénieur, et que cet inventeur prolifique a aussi été, assez souvent, un plagiaire [cf. 38'].
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 0'50'')


#
[formule][amphibo-logique][brachy-logique][minimalisme]
Pour représenter un visage, exprimer un sentiment, Léonard procède par une superposition d'innombrables couches, toujours avec très peu de peinture. C'est ce qu'on appelle le "sfumato", traduisez par "vague", "nuancé", qui brouille les contour. Une technique que les successeurs de Léonard ne parviendront jamais à d'approprier vraiment.
– [  ] Cette magie du rendu des volumes avec aussi peu de moyens à sûrement participé à une fascination à la fois de ses contemporains et évidemment de ses successeurs.
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 4'45)
+

(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 13'30)
+
Il peignait essentiellement avec le gras du doigt, dans cette technique du sfumato, tellement extraordinaire qu'elle ne permet pas de retrouver le dessin sous la peinture. Ce qui est assez étonnant, il n'y a pas de dessin en quelque sorte, le dessin il naît peu à peu.
– C'est l'estompage des contours…
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 55'25)


#
[bélier][pionnier]
[  ] et faire de LdV, le génie universel, un génie visionnaire. Dans sa vie comme dans ses oeuvres, Léonard n'aura cessé de se démarquer de ses contemporains, de les surprendre, de les dérouter, et ce faisant de bâtir involontairement son propre mystère. Dès l'origine il s'affiche comme différent. Léonard est né le 15 avril 1452, ici [  ]
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 5'30)

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[langue-clé][détail][autophilosophe]
"Pol locio"(?), lui répétait souvent son grand-père : ouvre l'oeil. Un conseil essentiel qui va faire de l'observation l'un des plus grands secrets de Léonard. L'observation comme la clé de toute une oeuvre, et peut-être de toute une vie.
[  ] car L. est un enfant illégitime, un bâtard. En tant que tel il n'a pas accès à l'enseignement des humanité.
Sophie Herfort – Puisque qu'on lui refuse l'accès au savoir, [  ] il prend le contrepied de ce refus pour en faire une richesse. C'est un enfant quand même qui scrute, qui observe la nature, qui observe le vol des oiseaux, qui est passionné par tout ce qui l'entoure. Il s'aperçoit vite que le sens de l'observation, c'est peut-être ça son meilleur enseignement, son meilleur enseignant en fin de compte.
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 6'30)
+
… ses recherches anatomiques… dissections… car toujours : observation de la nature
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 43'45)


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[otteur][TP]postmoderne][méta][multimédia][otto karl]
Un jour, écrit [Vasari], le père de Léonard lui aurait demandé de décorer une sorte de bouclier de bois utilisé comme épouvantail, on appelait cela une "rondache".
– Il va prendre différentes parties d'animaux, [  ] et L. va assembler toutes ces parties des animaux qu'il peut ainsi découvrir dans ses pérégrinations au sein de la campagne et en faire une sorte de monstre fabuleux qu'il va placer sur cette "rondache".
[  ]
– Cette rondache, si L. ne l'a jamais peinte, ce qui est tout à fait possible, en revanche la manière dont il l'a conçue, en partant de cadavres d'animaux qu'il a assemblés, etc., elle, est tout à fait léonardienne et c'est un mode de fonctionnement que léonard emploiera à plusieurs reprises.
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 8')


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[TP][karl]
Mais le jeune homme ne fait pas que travailler. Il passe au moins autant de temps à s'amuser.
– Il était joyeux, il était sympathique, [  ] c'était quelqu'un qui débordait de vie.
– L. est surdoué, brillant, et pourtant il ne connaît pas la carrière fulgurante qu'il espérait. Il a 30 ans déjà quand arrive enfin la commande, qui peut-être pourrait le lancer. Un couvent lui demande Une adoration des mages.
– C'est sa première grosse commande florentine, elle est vraiment importante, c'est un tableau magnifique, il fait preuve d'un esprit quasi révolutionnaire déjà dans [  ] sa composition, la peinture est pratiquement achevée et il n'y a plus qu'à poser les couleurs, [  ] et, très mystérieusement, L. disparaît, et s'en va à Milan.
– Là, on aborde un domaine très très important chez L., c'est le domaine de l'inachèvement. L.  est un homme qui travaille lentement, L. est un homme qui a du mal à achever ses oeuvres, et à ce niveau-là chez L. il y a sans doute un problème.
– Un problème de taille. Car L'Adoration des mages est la première d'une longue série d'oeuvres que L. laissera inachevées.
– En réalité, une grande partie des tableaux de L., y compris La Joconde, sont des tableaux qui ne sont pas terminés.
– Ainsi le peintre génial éprouvait les pires difficultés à finir son travail. Une des clés de ce syndrome de l'inachèvement se trouve au Palazo Veccio(?)… [  ]

(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 14')



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[multimédia][HN][karl][TP]
Le plaisir de Léonard était de combiner diverses passions, et reste la recette ultime de la créativité. De même, sa capacité à être en dehors des clous : enfant illégitime, gay, végétarien, gaucher, facilement distrait et parfois hérétique.
(Walter Isaacson, biographe, cité par https://www.actualitte.com/article/culture-arts-lettres/leonardo-dicaprio-sera-leonard-de-vinci-dans-un-biopic/84322)

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[surdouage][karl]
[  ] Quelle obsession profonde le pousse à séduire tous ceux qui l'approchent ? Pourquoi cette frénésie de tout connaître, tout explorer, tout essayer, pour toujours tout abandonner, sauf ceux qu'il aime ? Sa ville, Florence, le boude. Rome le rejette, mais fait un triomphe à Raphaël. Venise se méfie de lui... Pourquoi ? [  ]
(L'obsession Vinci, de Sophie Chauveau, http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=11513)


#
[TP][méta]!!
Visionnaire de génie, séducteur invétéré, esprit mordant, Léonard de Vinci (1452-1519) veut tout connaître du monde. De la physique à la botanique, de la géologie à l'anatomie, en passant par l'astronomie, la musique, les mathématiques, l'architecture, la sculpture, le dessin, la peinture, rien ne doit échapper à son insatiable curiosité. Pourtant, si l'on excepte son goût pour l'organisation de fêtes spectaculaires, nombre de ses travaux restèrent à l'état d'ébauches. Ainsi, à peine une douzaine de tableaux peuvent-ils lui être attribués avec certitude. Et si ce n'étaient les milliers de pages de ses fameux Carnets, l'emploi du temps de l'inépuisable inventeur resterait une énigme que Sophie Chauveau tente ici de percer. En toile de fond : l'Italie de la Renaissance.
(Léonard de Vinci, par Sophie Chauveau, http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=16740)


#
(AF)
±[karl]?
 …
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 23'20)
+
… considéré comme l'homme le plus beau de sa génération…
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 30'40)


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[âge][pour l'art rencontre][affinité]
Léonard de Vinci et le petit Giacomo [à qui Léonard de Vinci donnera le surnom de Salaï (petit diable, ou progéniture du diable)], 10 ans, l'âge pour entrer en apprentissage… Histoire d'amour, amour de sa vie, amant… L. aimait les jeunes hommes…
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 25'30)


#
[TP][DTO]
Léonard est donc rejeté. À 50 ans il est toujours à la recherche d'un mécène, d'un employeur, celui que nous voyons comme un génie universel était alors un fugitif en quête de survie.
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 35'20)


#
[détail]
Il y a d'autres cartographes à son époque, mais des cartes aussi précises que les siennes il n'en existe pratiquement pas. Leonard est une véritable éponge qui absorbe les savoirs-faire des autres et qui souvent est capable de les magnifier, d'en tirer le maximum.
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 37')

#
[TP][méta]
Or, au moment où Léonard va perdre espoir, son horizon s'éclaircie du jour au lendemain quand le nouveau roi de France, plein de fougue et tout auréolé de sa victoire à Marignan, l'invite à venir résider à sa cour. François 1er a 20 ans, on a su lui faire remarquer le génie de Léonard.
Serge Legat – Toujours cette quête de reconnaissance, ça c'est quand même à mon avis l'aiguillon de toute la vie de Léonard de Vinci : être reconnu, être reconnu à sa vraie place, et pour Léonard, sa vraie place, c'est la première. Et là il comprend qu'en France, sa vraie place, elle sera celle-ci.
[  ]
Léonard vit les trois dernières années de sa vie dans cette maison paisible, confortable, il continue d'écrire, il dessine librement, [  ], il tente de mettre de l'ordre aux notes et aux croquis accumulés depuis si longtemps. [= ses codex]
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 45')


#
[méta][TP][pionnier]
L'homme qui vient de s'éteindre était en avance sur son temps. [  ] Il aura surtout été le plus fin, le plus génial, le plus intuitif des observateurs. En laissant derrière lui ses codex, Léonard léguait à l'humanité des centaines d'idées étranges et de schémas fascinants, pour des mécanismes en tout genre, pour seulement une vingtaine de tableaux reconnus.
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 48'30)


#
[méta][formule][otto]
[  ] Léonard va travailler sur chaque détail, [  ] il imagine parfois des personnages ou des visages qu'il va inclure dans des tableaux bien plus tard parce qu'il aura gardé ces/ses croquis, [  ] également sa fameuse technique des contours quasi invisibles qui fait à la fois toute la grâce et le mystère de sa peinture.
(L'ombre d'un doute - Léonard de Vinci, l'homme du mystère, 1:03')


#
[en réponse blague provocatrice à un article lsp]
N'empêche, c'est vraiment une Sauvage, cette Jacqueline. Mais je dis ça, je dis rien.
N'empêche, c'est vraiment une Sauvage, cette Jacqueline Sauvage. Mais je dis ça, je dis rien.

#i
[FELM]
Le lundi 24
Marc Hostier
28 avenue Franklin Roosevelt
Code : 3720
20h






2019 06 20


#
[rappel]
[méta][formule][âge]
Dans la pensée aussi il y a un temps pour labourer et un temps pour récolter.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, p.86)

#
[épure][minimalisme][simplexité]
Face à la prolifération et l'exubérance de l'art baroque, aux fantaisies de l'architecture classique, au frivole raffinement des costumes et des robes, le 20e siècle a connu un mouvement de réduction au plus simple des formes et des matériaux. Ce mouvement, illustré par l'influence de Bauhaus, envahit l'industrie et le design. Il commence heureusement à être contesté et les créateurs de vêtements, par exemple, semblent retrouver le plaisir de jouer au sens musical du terme avec les formes et les couleurs, les textures et les rythmes, les corps et les plis du tissus.
((Alain Berthoz, La simplexité, chap. introduction, #6))


#<
Énième montage : montagne.


#
[simplexité]
Simplicité dérive de "ce qui ne fait qu'un pli". Complexité, de "plié avec, entrelacé".
(cf. Alain Berthoz, La simplexité, #7)

#
[formule][simplexité][autophilosophe]
[  ] la vie a trouvé des solutions pour simplifier la complexité. [  ] sans dénaturer la complexité du réel. [  ] Ces solutions ne sont ni des caricatures, ni des raccourcis, ni des résumés. Posant le problème autrement, elles permettent d'arriver à des actions plus élégantes, plus rapides, plus efficaces. Elles permettent aussi de maintenir ou de privilégier le sens, même au prix d'un détour. La simplexité est cette complexité déchiffrable, car fondée sur une riche combinaison de règles simples. Pour reprendre une formule de Leibniz à propos du meilleur des mondes possibles qui combine la plus grande variété des phénomènes avec la plus grande simplicité des lois, c'est une « simplicité compliquée ». [  ] Comme l'est une fugue de Bach qui commence avec quelques notes et évolue lentement vers de merveilleuses volutes de combinaisons de sons, donnant l'apparence de la complexité alors qu'elles suivent en réalité une logique rigoureuse. [  ] L'originalité du vivant est précisément d'avoir trouvé des solutions qui résolvent le problème de la complexité par mécanismes qui ne sont pas simples mais simplexes.
((Alain Berthoz, La simplexité, #7 - #9))
+

((Alain Berthoz, La simplexité, #11))


#
[simplexité][hoptique]
Il y a des circonstances où la plus grande prudence est la plus grande hardiesse.
(Clausewitz ?, cité par Alain Berthoz…)


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[hoptique]
" L'extrême audace est parfois l'extrême prudence. " Proverbe français ; Les sentences et proverbes (1892)
" Dans l'extrême danger, sage est l'extrême audace. " Proverbe français ; Les sentences et proverbes (1892)
" L'audace triomphe du péril avant même de l'apercevoir. " Proverbe latin ; Sentences latines - Ier s. av. J.-C.
(https://www.proverbes-francais.fr/proverbes-audace/)


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[simplexité][autophilosophe]
Je ne prétends pas que la biologie est simple, mais que les réseaux d'interactions sont plus simples qu'il n'y paraît. [  ] Les réseaux neuronaux [  ] sont construits à partir d'un très petits nombres de motifs. La réplications dans le vivant de motifs identiques ou semblables, qui remplissent des fonctions précises et importantes, est un bon exemple de ce que j'appelle simplexité du vivant. des motifs identiques ou similaires sont utilisés dans tout le vivant pour minimiser l'énergie, diminuer l'entropie, ou encore accroître la vitesse de transmission de l'information.
((Alain Berthoz, La simplexité,  #13#14))

#
[otto][simplexité][fragmentage]
[  ] la vie [  ] a trouvé une méthode (la méthode de Descartes ?) : décomposer en sous-problèmes plus simples, grâce à des modules spécialisés, quitte à devoir ensuite recomposer l'ensemble. C'est ce que j'appelle le détour de la simplexité.
((Alain Berthoz, La simplexité, #17))


#
[hoptique][neutralisage][simplexité]
La solution simplexe, à la fois plus simple et plus complexe puisqu'elle exige un détour mental, consiste à ne rien faire en attentant [  ], ce qui implique un raisonnement, un pari sur l'avenir.
((Alain Berthoz, La simplexité, #19))


#
[ARG][liste][vrac]
La liste de principes que je vais proposer est destinée à définir un cadre, incomplet et discutable, visant à cerner le concept de simplexité. [  ] Je souhaite ouvrir un chantier, un débat, en suivant modestement les géomètres qui ont envisagé des géométries non-euclidiennes, mais aussi Léonard de Vinci qui a abandonné le cadre trop strict de la méthode albertienne de la perspective [  ].
((Alain Berthoz, La simplexité, #20?))
+
À ce stade, les principes que j'ai esquissé ici pour tenter de cerner la notion de simplexité sont offerts au débat. Je ne prétends pas qu'ils soient exhaustifs ni que leur formulation soit définitive.
((Alain Berthoz, La simplexité, #32))


#
[programme][intelligence][autophilosophe]
Une espèce ne cherche dans le monde que les indices importants pour sa survie.
((Alain Berthoz, La simplexité, #23))

#
[surdouage][minimalisme][intelligence][méta][épure]
Décider implique de choisir les informations du monde pertinentes par rapport au but de l'action. C'est un principe de parcimonie [  ]. Cette sélection d'informations prélevées sur le monde est, elle-même, liée à la spécialisation. Notre cerveau est, en effet, formé de centres spécialisés dans des traitements bien précis : [  ].
((Alain Berthoz, La simplexité, #23))

#
Dans (Alain Berthoz, La simplexité)
Note : umouelt = Umwelt, je suppose.

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[simplexité][éco-logique]!
Le principe de l'anticipation fondée sur la mémoire implique un fonctionnement probabiliste, implique que la simplexité s'accommode de l'incertitude, ce qui n'est pas simple. L'incertitude ménage une marge de liberté, si bien que l'ordre de la simplexité n'est pas un ordre fasciste, il est démocratique, il n'est pas non plus hiérarchique, il est hétérarchique. Il est [  ] un ordre qui laisse à l'imagination la possibilité de variations, qui laisse entrevoir la souplesse derrière une architecture ou une forme, qui porte en lui l'innovation. L'innovation ne peut venir de la complexité, elle passe nécessairement, à un certain moment, par un ordonnancement spatial et temporel original et innovant, qui est le propre de la simplexité. [  ] Les physiciens proposent actuellement, malgré la résistance qu'Einstein opposait un moment à cette idée, que l'univers est régi par des lois de la physique quantique où règnent des indéterminations, par exemple la relation d'incertitude d'Heisenberg établit jusqu'à quel point il est possible de connaître à la fois la position et la vitesse d'une particule. La simplexité me semble, de la même façon, résoudre des problèmes complexes en renonçant au déterminisme sec et en acceptant d'y inclure la probabilité, le hasard, l'idée que du désordre peut émerger l'ordre.
((Alain Berthoz, La simplexité, #24#26))
+
#
[éco-logique]
Une solution simple est figée, il faut l'exécuter « sans discussion ni murmure », comme l'édictait le manuel du combattant. Une solution simplexe est flexible, adaptable, riche en possibilités en fonction du contexte, souvent plus rapide en dépit du « détour » qu'elle implique.
((Alain Berthoz, La simplexité, #45#46))


#
[TP][karl]![pour manuella]
Mon neveu a épousé une jeune femme indienne. [  ] l'oncle, en Inde, est, pour un couple, une sorte de parrain. J'ai demandé quel était mon rôle. Il m'a été expliqué que ce n'était pas seulement de veiller au bonheur du couple, mais d'y introduire un peu de désordre, c'est-à-dire de l'enrichir par cette diversité à laquelle Changeux a attribué de grandes vertus.
((Alain Berthoz, La simplexité, #26#27))


#
[méta][formule][TP][méthodo-logique][QLPARG][simplexité]
Le quatrième principe de la simplexité est le principe du détour par une complexité accessoire. [  ] comme l'Airbus 380 qui a entièrement été simulé avant d'avoir été construit. La simulation a exigé des algorithmes de calculs et des technologies graphiques extraordinairement sophistiqués, mais ce détour a considérablement simplifié le processus. [  ] Dans la théorie de la simplexité que je propose, les organismes vivants eux aussi possèdent de nombreux mécanismes qui, par le détour, facilitent la résolution de problèmes non-linéaires. Parfois, d'ailleurs, c'est même le détour par cette non-linéarité qui simplifie. Précisons ici, même si nous y reviendrons plus longtemps au chapitre 5, que le détour n'est pas la seul solution élégante imaginée par le vivant, il y a aussi le raccourci.
((Alain Berthoz, La simplexité, #27+#29))
// Victoria [film]
Etc.


#
[méthodo-logique][QLPARG][méta][autophilosophe][simplexité]
Le principe de la coopération et de la redondance. Le prix à payer de la spécialisation et de la sélection (deuxième principe) est que nous nous privons d'une grand nombre d'informations. La sélection réduit le nombre de solutions disponibles. Dans un tel contexte, avoir plusieurs évaluations d'une même variable pour palier le risque d'erreurs est du plus grand intérêt. Au sens strict, on dit d'une solution qu'elle est coopérative quand elle estime des variables importantes pour la perception ou l'action.
((Alain Berthoz, La simplexité, #29))

#
[simplexité][éco-logique]
Car une décision est, par essence, simplexe en ce qu'elle offre une alternative à une réalité complexe.
((Alain Berthoz, La simplexité, #31))

#
[noirage][simplexité]
Comme je l'ai montré dans mon livre Le sens du mouvement, le fondement du sens est dans l'acte lui-même, le sens n'est pas plaqué sur la vie, il est la vie-même.
((Alain Berthoz, La simplexité, #32))

#
[simplexité]
L'intérêt pour de Vinci n'a jamais diminué depuis cette période. Giorgio Vasari, dans Le Vite, édition de 1568, introduit son chapitre sur Léonard de Vinci avec les mots suivants :
« Dans le cours normal des événements, beaucoup d'hommes et de femmes sont nés avec des talents remarquables ; mais, parfois, d'une manière qui transcende la nature, une seule personne est merveilleusement dotée par le paradis avec beauté, la grâce et le talent dans une telle abondance qu'il laisse les autres hommes loin derrière. Tous ses actes semblent inspirés et, de fait, tout ce qu'il fait vient clairement de Dieu plutôt que de compétences humaines. Tout le monde reconnaît que c'était vrai pour Léonard de Vinci, un artiste d'une beauté physique étonnante, qui a affiché une grâce infinie dans tout ce qu'il a fait et qui cultivait son génie si brillamment que tous les problèmes qu'il a étudiés, il les résolvait avec facilité. ».
Giorgio Vasari pose ainsi les premiers jalons du mythe de Léonard de Vinci : peintre parfait, courtisan et bel homme, génie ombrageux fasciné par la laideur, mais incapable d'achever ses travaux, les anecdotes de Vasari étant reprises et remaniées dans les biographies de Léonard de Vinci jusqu'à aujourd'hui.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9onard_de_Vinci)


#
[HN][intelligence][méta][symplicité][simplexité]
[  ] mais, lorsqu'on exécute des séquences familières, cette activité disparaît. Cela rejoint d'autres observations faites lors de l'apprentissage de mouvements des doigts.
Parce qu'un cortex préfrontal libéré est susceptible d'établir des liens nouveaux, de prendre des décisions, de combiner des informations multiples sur la valeur des choix possibles, d'arbitrer des conflits, d'inhiber des comportements, de faire des opérations logiques, de participer aux fonctions dites exécutives. [  ] Il en est de même pour les trajets et les épisodes qui les jalonnent. [ comment fonctionne la mémorisation, hypocampe, etc.]
((Alain Berthoz, La simplexité, #43))
+
Michel Serres, infra, Petite Poucette : (le support informatique) nous vide la tête, mais nous permet d'en faire autre chose.


#/<
Pour changer de point de vue, changer de point de vie.


#
[surdouage][simplexité]
Ils [les mécanismes du regard] font intervenir des processus biologiques de haut niveau, comme l'attention qui permet la sélection et l'anticipation, lesquels constituent deux des fondements de la simplexité.
(Alain Berthoz, La simplexité, #43)


#[simplexité]
OK :
[Rubber [film]] Un de ceux que j'avais pas encore vus, de Quentin Dupieux. Et pas des moindres ! (Maintenant à peu près tous vus. Dont "Wrong", sur Arte aussi.)
Otto Karl Eh ben voilà, oui, le dernier Quentin Dupieux (dont j'arrête pas de parler ici depuis longtemps, Quentin Dupieux), pour Isabelle et sa rentrée « dans un cinéma » (expression ambiguë qui a porté au malentendu au départ), mais voilà, oui, il sort, là, donc fonce, foncez ? Moi je les ai tous vus, de ce déjanté (un peu Canal, bon, mais quoi d'autres ?) de Quentin Dupieux (un néo Bertrand Blier), sauf son tout premier que je trouve pas, "Nonfilm".
Jérémy Martin C'est vraiment très bon comme film...
Otto Karl Comme tu dis ! Et notamment par ces multiples mises en abime complexes et à la fois fluides, évidentes... (Ce qui est curieux avec Quentin Dupieux et moi, c'est qu'à chaque fois que je découvre un de ses films, je me dis "Ah, voilà, là c'est peut-être son meilleur, ou disons mon préféré !". Or celui-ci est celui que j'ai vu en dernier ; ) En dernier après tous les autres, excepté (donc) le tout premier, jusqu'ici introuvable, et le tout dernier qui vient de sortir, "Le Daim".)


#
[intelligence][simplexité]
Leibniz… perceptions, intégration… (cf. Deleuze)
((Alain Berthoz, La simplexité, #59#60))


#
[intelligence][défausophie][simplexité]
… Cécité au changement… conservatrice… filtrage… canal unique
((Alain Berthoz, La simplexité, #66))


#
[éco-logique][surdouage][simplexité]
Il est possible que cette restriction du nombre de décisions possibles, à tout moment, qui accompagne l'émergence de la conscience soit un mécanisme de la simplexité, car elle permet au cerveau de ne pas se perdre dans les multiples choix possibles.
((Alain Berthoz, La simplexité, #69))


#[simplexité]

((Alain Berthoz, La simplexité, #73'))



#[simplexité]
vivant : (caractéristique) vicariance
((Alain Berthoz, La simplexité, #77))

#
[autophilosophe][simplexité]

((Alain Berthoz, La simplexité, #79))



#
[M][vrac][esth:éthique][simplexité]
Le hasard a des qualités simplexes [  ]. Le hasard sert ainsi à la flexibilité du dispositif. Comme on le voit par cet exemple, le hasard n'introduit pas du désordre dans le vivant, ce que j'appelle le hasard maîtrisé apporte de nouvelles propriétés qu'il aurait été complexe de mettre en oeuvre avec des systèmes non probabilistes. Ce détour par le hasard, apparente complexité qui simplifie ou accroît les possibilités d'un système, correspond tout à fait à notre définition de la simplexité.
((Alain Berthoz, La simplexité, #99#100#101))

#
Ben ouais je connais ! Mais je t'écoute, hein, vas-y.
(Spider-man new generation [film], 10')

#
(V)
passage du métro (fluo), en plan rapproché
(Spider-man new generation [film], 10'45)
+
[TP]!
passage du RER nocturne sur pont // Neuilly-plaisance
(Spider-man new generation [film], 18'45)
+
[TP]
Le métro à quai s'en va
(Spider-man new generation [film], 29'10)


#
(V)
[bande]
cassette plan rapproché, classe
(Spider-man new generation [film], 11'35)

#
(V)!![TP][nuit]
ma viiie, entre dormir et ordinateur la nuit
(Spider-man new generation [film], 13'40)

#
(V)[HN]
(Spider-man new generation [film], 14'45)


#
(V)
coulées de couleurs
(Spider-man new generation [film], 24'20)


#
(V)[nuit]
la ville s'éteint se rallume sous le choc lumineux
(Spider-man new generation [film], 25'35)
+
(Spider-man new generation [film], 37'40)
+
(Spider-man, new generation [film], 1:40')

#
(V)
couple devant télé le soir, dans le noir
(Spider-man new generation [film], 31'10)

#
[nokidding][enfantillage][childfree]
Ma femme et moi on s'est séparé. [  ] Elle voulait des enfants et… ça m'a fait peur.
(Spider-man new generation [film], 36'15)


#
[épure]
– La cape, même pas en rêve.
– Je trouve que c'est classe.
– Enlève ça. Un peu de respect. [il la lui arrache] Spiderman ne porte pas de cape.
(Spider-man new generation [film], 45'25)
+
Démenti :
Hé, Peter, je crois qu'on appelle ça une cape.
(Spider-man new generation [film], 1:00'55)



#
[âge][bio-logique][TP]
Wouaw. Une dégénérescence cellulaire généralisée. Je n'avais jamais rien vu de tel. Et, bien entendu, tu as beugué.
– Beugué ? Non ! [bug !]
– Si tu restes trop longtemps dans cette dimension, ton corps va se désintégrer. Tu sais à quel point ça peut être douloureux ?
– Euh,  non, du tout.
– Tu ne peux pas l'imaginer. [  ]
(Spider-man new generation [film], 50'20)


#
[autophilosophe][àmouréinventer]
Elle - Du coup, maintenant, je sauve tout le monde. Et je ne me fais plus d'amis. Pour éviter toute distraction.
(Spider-man new generation [film], 55'30)
+
Lui – Si jamais tu décides de te faire des amis à nouveau, je crois que j'aurais des dispos pour toi.
Elle – Ah, euh, c'est bon, je t'avertirai.
– Cool.
(Spider-man new generation [film], 58'30)


#
[autorevendication]
Il y en a vraiment qui se la racontent.
(Spider-man new generation [film], 1:00'15)

#
[TP][brachy-logique]
Eh bien, disons que c'est une longue histoire. [  ] Pas si longue, ma foi.
(Spider-man new generation [film], 1:03')


#
[bio-logique]
L'intolérance au gluten, aussi appelée maladie cœliaque, est une réaction immunologique anomale vis à vis du gluten, un ensemble de protéines contenu dans certaines céréales : le blé, le seigle, l'orge et l'avoine. Celle-ci entraine une altération de la membrane intestinale avec pour conséquence une malabsorption des nutriments. Les symptômes sont nombreux et variés : douleurs abdominales, diarrhées, ballonnements, fatigue, anémie… mais aussi parfois troubles neurologiques et articulaires. Environ 1 % de la population serait touchée. Depuis quelques années, les médecins voient de plus en plus de patients présentant les mêmes symptômes, mais chez qui les tests de recherche de la maladie cœliaque sont négatifs. « La sensibilité au gluten est un peu une forme bâtarde de l'intolérance au gluten, note le Professeur Bruno Bonaz, gastro-entérologue au CHU de Grenoble. Peut-elle à terme déboucher sur celle-ci ? Pour l'instant, on ne sait pas ». Plus fréquente, on estime que la SGNC toucherait 6 % de la population.
[  ]
Les aliments qui contiennent du gluten...  - Pain   - Pâtes  - blé, avoine, épeautre, kamut, seigle, orge  - Céréales de petit déjeuner  Et ceux qui n'en contiennent pas...  - Galettes de riz, tartines craquantes au sarrasin, pains sans gluten, en magasins spécialisés.  - Vermicelles de soja, nouilles soba (100 % sarrasin), vermicelles de riz  - Riz, quinoa, amarante, millet, kasha (sarrasin grillé), légumes secs (lentilles, pois cassés, haricots secs…)  - Pétales de maïs ou de sarrasin, mueslis à base de flocons de châtaignes, de grains de quinoa soufflé, d'amarante…
(https://www.topsante.com/medecine/allergies/allergie-alimentaire/sensibilite-au-gluten-a-ne-pas-confondre-avec-l-intolerance-55627)



#
[karl]
– Tu peux être fort…
– … sauvage…
– … rigoureux ?
(Spider-man new generation [film], 1:05')





2019 06 21

#
[otto][otto karl][HN]
Je sais tout ce que j'ai déjà raconté ou comment je l'ai raconté. Donc j'ai un peu le besoin de le raconter autrement ou de le formuler autrement. Alors tout ça, comme je le sais… Et j'ai pas non plus envie de me mordre la queue trop, alors c'est assez pratique de travailler avec quelqu'un qui en fait, est un peu en dehors de votre esprit mais qui peut rejoindre vos préoccupations.
(Alain Bashung, JT France 2, cf. OTT - 1903 - Bashung - travail cut-up avec partenaires)
+
#
[otteur][otto][otto karl][TP][hoptique]
L'écrivain Romain Gary aimait le japon car il était tellement dépaysé qu'il ne se reconnaissait plus lui-même. [  ] Pour un homme qui a adopté de nombreux pseudonymes, [  ] a connu trois ou quatre vies [  ], s'épanouir aux antipodes face à un alphabet indéchiffrable, c'était sans doute un minimum. On peut parier que le scénario était le même pour un autre écrivain à pseudos, Jacques-Alain Léger [  ]. Jacques-Alain Léger, Romain Gary, ils sont l'un et l'autre cherché tous les moyens possibles du déraillement, tous les moyens de la surprise à soi-même.
(UEANRF_20180717 - 12 - Exercice pratique)

#
[futur antérieur]!
N'oubliez pas que l'on vit l'âge d'or de demain.
(Thomas Baumgartner, Un été à ne rien faire, épisode 3, 1'50)


#
[philosavis]!
...
(Thomas Baumgartner, Un été à ne rien faire, épisode 6)


#
[minimalisme]
Beckett…
(UEANRF_20180716 - 11 - Rien, une inspiration : Beckett et Seinfeld*)


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[trompette de la renommée][TP][noirage]
En fait, je crois que c'est pire. Et plus je suis connu, plus mes idées soulèvent la controverse.
(Kenneth Goldsmith, L'Atelier du son - 22.05.2015 - La "Theory" de Kenneth Goldsmith, 4'40)


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[HN][multimédia]
– Internet nous a rendu l'écriture, en un sens. C'est-à-dire qu'on écrit plus et on lit plus qu'on ne le faisait auparavant. Après quoi, cette lecture et cette écriture, elles se font par des moyens différents qui ne sont pas reconnus en tant que tels comme des voies littéraires. Donc le texte sur internet est devenu un moyen d'expression important pour les poètes, de la même manière qu'Instagram est devenu aussi un support important pour les artistes visuels.
Thomas Baumgartner – Mais en ce qui concerne les, je sais pas, les éventuels artistes ou jeunes poètes, est-ce que vous, vous regardez ces outils-là aussi en fonction des éventuelles signatures ou nouveaux talents qui pourraient apparaître.
– De toute façon, les nouveaux poètes, ils n'ont connu que ça ! C'est leur environnement naturel. Et ce qui semble complètement dingue et inacceptable peut-être parfois pour ma génération, pour eux, c'est… c'est le B.A.-BA. L'information est la poésie. C'est inévitable.
(Kenneth Goldsmith, L'Atelier du son - 22.05.2015 - La "Theory" de Kenneth Goldsmith, 21'30)


#
[otteur]
Voilà, alors encore une fois, vous décalez un travail d'un artiste précédent, on a compris que c'était partie intégrante de votre méthode.
(Thomas Baumgartner, L'Atelier du son - 22.05.2015 - La "Theory" de Kenneth Goldsmith, 21'15)

#
[HN]
Il n'y a pas de modernité, il n'y a pas non plus de postmodernité. C'est-à-dire qu'il y a eu le modernisme, après on a eu la guerre, et puis maintenant on est passé au numérique. C'est ça, la différence. On est passé à une ère complètement nouvelle… alors le mondialisme, l'ère globale, pour certains, quoi qu'il en soit elle se fonde sur le numérique, c'est là toute la différence qui existe entre le modernisme et ce qui arrive après. C'est à la fois partout et nulle part. [  ] Le fait que tout un chacun puisse imprimer un bout d'internet et participer à ce projet, c'est ça qui perturbait les gens, c'est qu'on puisse remanier, comme ça, la notion d'artiste.
(Kenneth Goldsmith, L'Atelier du son - 22.05.2015 - La "Theory" de Kenneth Goldsmith, 21'30)


#
[pour Bertrand]
deuxième partie de :
L'Atelier du son - 22.05.2015 - La "Theory" de Kenneth Goldsmith + Whiplash au scanner

#
[no effort]
L'apprentissage [d'un instrument de musique, en l'occurrence la batterie] dans la souffrance, je pensais qu'on était sorti un peu de cette idée-là. [  ] évidemment que je me suis fait mal et que je me fais encore mal, mais ça me regarde [  ] et quand je souffre, il faut que je trouve une porte de sortie, quoi. Quelle qu'elle soit. Que ce soit en forçant ou au contraire en contournant.
(L'Atelier du son - 22.05.2015 - La "Theory" de Kenneth Goldsmith + Whiplash au scanner, 46'10)


#
[HN][pionnier][TP]!
Richard Mortier d’un côté, Les Valentins de l’autre, restait désormais à trouver quelqu’un capable de faire la synthèse de ces différents ateliers, de croiser et fluidifier au mieux les idées qui auront jailli à distance, une fois qu’elles auront été validées par Alain. Anne Lamy recommande Jean Lamoot, un jeune ingénieur du son qui, entre autres qualités, est doté de deux essentielles : il s’agit d’un garçon affable et réservé, comme les aime Bashung, et surtout il est l’un des seuls en France à maîtriser le système Pro Tools, logiciel appelé à révolutionner la musique assistée par ordinateur.

    “Quand j’ai présenté Pro Tools à Alain, se souvient Lamoot, j’ai senti qu’il attendait ça depuis des années. Cette machine, il l’avait anticipée sans le savoir sur ses enregistrements précédents, en procédant à des collages, des déplacements de parties de guitares d’un morceau à l’autre, de façon artisanale et souvent fastidieuse. Désormais, ce qu’il avait en tête, il pouvait le faire en quelques clics. Il savait qu’avec cet album, il allait pouvoir aller aussi loin qu’il le souhaitait, tester des tas de choses, expérimenter chaque idée jusqu’au bout.”
(https://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/alain-bashung-fantasie-militaire/)


#
[HN]
Jean Lamoot est un producteur actuel incontournable de la scène musicale française et a notamment collaboré avec Alain Bashung, Noir Désir, Salif Keita, Raphaël et Girls in Hawaii. Il a intégré Pro Tools au centre de son immense savoir-faire depuis de nombreuses années.
(Jean Lamoot au coeur de la production avec Pro Tools, https://www.youtube.com/watch?v=8P_nyy0dA1w)


#i
[minimalisme]
Thomas Baumgartner, en minimalisme, me renvoie vers :
Sylvain chauveau

#i
Jean Lamoot :
Flamme music
06 60XXXX
Rivière noire


#i
Boomerang, Anna Mouglalis
8'30 [programme]


#i
Thomas Baumgartner, Un été à ne rien faire :
#15 *
#17 éco-logique
# 23
#28 tp oisif jeunesse


#i
[otto karl]
Flâneur, cueilleur, collecteur, monteur, écrivain (multimédia) numérique...


2019 06 22

#
Karl - Je peux te pistonner, si tu veux.
Charlotte X (dans une soirée) - Oh oui, pistonne-moi.


#
Céline Tchao, designer IBM
CelineXXXXX



2019 06 23

#
Natalie Teeger (assistance personnelle) – Parfois il [Monk] voit trop de choses en même temps alors ça le distrait.
– C'est là que vous entrez en jeu ?
– Oui, je l'aide à ne pas se disperser, c'est une des tâches qui m'incombent.
[  ]
Capitaine Stottlemeyer – Il a un cerveau à part. Attention, je ne dirais pas que c'est une bizarrerie de la nature. Mais… Monk, il a un cerveau à part.
(La 100ème affaire de Monk [film][série], épisode trouvé sur Dailymotion, https://www.dailymotion.com/video/x1opbr9,  7'30  + 10'45)


#
[HN]
Monk – Ah bah, c'est dommage, si c'était une VHS on pourrait le revisionner.
– Le DVR, c'est du numérique, c'est encore mieux que du VHS.
– Aaaah, ah bah ça c'est une bonne nouvelle !
(La 100ème affaire de Monk [film][série], épisode trouvé sur Dailymotion, https://www.dailymotion.com/video/x1opbr9,  33'30)



#
(V)
Monk – Le fixeur d'image !
– Quoi ?
– Appuyez sur le bouton « fixeur d'image ».
– Quoi ? Ah, vous voulez dire "pause" ?
– Oui, euh, d'accord, "pause", si vous voulez. À l'envers, image à l'envers [  ] Fixeur d'image ! [  ] Maintenant… fixeur d'image !
(La 100ème affaire de Monk [film][série], épisode trouvé sur Dailymotion, https://www.dailymotion.com/video/x1opbr9, 34')


#
[otto][karl][détail]
[  ] ce que j'ai changé ? Oh, tu sais, c'est de l'ordre du détail, infime pour le commun des mortels, mais sur lesquels je me casse la tête, y reviens obsessionnellement, et jour après jour. En l'occurrence, c'était de l'ordre de la rythmique dans l'enchaînement, ça se joue à des micro-secondes, à de l'infra-temps ou -tempo, si j'ose dire. Et j'en suis pas encore 100 % satisfait, comme de ce teaser, mais... Et j'en fais sûrement trop, mais... c'est sûrement aussi la folie d'un monteur. C'est de l'ordre de l'infra-visible et l'infra-audible, mais pour lui c'est incontournable. [  ]


#/<
Aujourd'hui meurtrière. Donc c'était quand ?   (= meurtre hier)



#
The future of humanity depends on design ethics, says Tim Wu.
(Cité par Céline Tchao, sur Twitter, cf. https://www.fastcompany.com/90239599/the-future-of-humanity-depends-on-design-ethics-says-tim-wu)


#
Ancienne élève de l’EM[L]YON (parcours IDEA 2015) après un parcours en biochimie, Céline Tchao est devenue consultante en design & innovation au studio de IBM, où elle aide les entreprises à concevoir des innovations durables et encourage la collaboration transdisciplinaire, l'intrapreunariat et la créativité au sein de Digital factories à partir de méthodes inspirées du Design Thinking, Design Fiction, ou du Lean startup. Engagée en faveur d'une recherche scientifique ouverte et citoyenne, elle a également fondé une communauté pluridisciplinaire de scientifiques, designers et philosophes. This talk was given at a TEDx event using the TED conference format but independently organized by a local community. Learn more at https://www.ted.com/tedx
(https://www.youtube.com/watch?v=VauEQ3oGgcg)




#
(AF)(voir archive appareil-photo)
[pionnier][TP][nokidding]

(La serveuse écarlate [film], Saison 1, ép. 8)



#
Notre Père qui êtes aux cieux
T'es sérieux, là ?
Tu te fous de ma gueule, ou quoi ?
(La serveuse écarlate [film], Saison 2, ép. 1)


#
Quand il a bu, il retient rien, tu peux lui dire ce que tu veux, ça tombe dans l'oreille d'un saoul.




2019 06 24


#
(AF)
[éco-logique][minimalisme]

(La Grande table (2ème partie) - 19/06/2019 - Pourquoi notre cerveau n'est pas écolo ?, avec Sébastien Bohler)

+
#
Je ne peux qu’adorer "Les Nuits de la pleine lune" puisque ça a été un vrai succès, en 1985 ce film m’a libéré parce que vous savez, la réalité de ce métier c’est que vous n’existez que si vous faites des entrées, et entre 68 et 85 je ne pouvais pas me considérer comme acteur parce que les films dans lesquels je jouais étaient des films d’intellectuels, un peu ambitieux et ils ne marchaient pas.     (Fabrice Luchini, Les chemins de la philosophie, 20/06/2019 , Philosopher avec Rohmer (3/3) Fabrice Luchini : "Celui qui m'a nommé, c'est Eric Rohmer", cité ici https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/philosopher-avec-rohmer-33-fabrice-luchini-celui-qui-ma-nomme-cest-eric-rohmer)

#
David – rdv RSA ! Ahah et tu leur dis quoi ?
Karl – Oh, que je suis malade, déjà. (Ça y est, ils ont réussi...) Et puis comme j'ai des projets passés et à venir, concrets et rémunérés, que j'ai dû adopter le statut d'autoentrepreneur, etc., on me respecte un peu plus la grappe. Enfin, a priori. Car jusqu'à nouvel ordre.


#
[otto karl]
Le dim. 23 juin 2019 à 18:18, (otto)karl :
Céline,
Pour l'égalité : j'ai la tienne, voici donc la mienne. D'adresse mail. Au cas où.
À bientôt ?
kARL

P.-S. : Avant de cliquer l'envoi, je viens de consulter ta page twitter, et donc ta conférence TEDx qui (pour ce que j'en ai capté approximativement car c'est pas ma langue ; ) fait écho chez moi, entre autres, à ce que formule ici en passant cette écrivaine (Gaëlle Obiégly) à propos d'un de ses livres – ça te parlera peut-être :
https://youtu.be/jPjxipXT6Eg?t=276

Le dimanche 23 juin 2019 à 21:31:33 UTC+2, Celine Tchao  a écrit :
Bonsoir Karl / Monsieur (Otto) ?

Pour semie égalité car en revanche je n'ai pas ta page Twitter.

Merci pour cette vidéo, c'est très beau quand elle dit "par son impuissance, être contact avec sa puissance". Je crois que les plus belles choses que l'on réalise arrivent dans ces moments d'impuissance justement, lorsque l'on touche les abysses.

A très bientôt oui, j'aimerais poursuivre nos échanges. Ça m'a donné envie d'explorer de nouveau la simplexité.

/Céline

Le dimanche 23 juin 2019 à 23:39:08 UTC+2, karl a écrit :
Otto n'est que mon double virtuel, un avatar dévoué exclusivement aux recyclages, détournements, synthèses... Donc sans existence concrète.
Karl, c'est moi. (Et ce n'est que moi, mais bien moi, en personne.)
Je ne publie presque rien sur mon petit compte twitter, et dérisoirement. Comme ailleurs, d'ailleurs. Pour diverses raisons, j'ai levé le pied sur la vitrine internet, de sorte que tout paraît un peu en ruine et à l'abandon désormais. J'ai retiré mon blog, dévidé et réformé mon site pour finalement le bâcler (ou ce qu'il en reste), faute de savoir-faire satisfaisant en webmastering, et ne publie presque plus rien, et a fortiori plus rien de très ambitieux. Mais, comme je t'ai un peu raconté, par derrière ça continue, n'arrête pas et fomente autre chose – pour un meilleur retour, un jour ? (Après les abysses ? ; ) Du moins, si (celles de) ma santé...
Et si ma santé... alors à très bientôt pour de nouveaux échanges, oui, volontiers. Et ravi, déjà, d'ainsi raviver ton intérêt pour la (géniale) notion de simplexité. Tiens, d'ailleurs, ce vieil (otto)article d'introduction, via ma propre et très vieille notion de « symplicité » que j'explicite pas vraiment là-dedans, mais...
de (...) la simplexité

kARL



#
[TP][autophilosophe][âge][formule]
En philosophie, celui qui gagne la course est celui qui est capable de courir le plus lentement. Ou encore : celui qui atteint le but le dernier.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, p.95)

#
[karl][génie]
La mesure du génie est le caractère [  ]. Le génie n'est pas « le talent, plus le caractère », il est un caractère qui s'annonce sous la forme d'un talent spécifique. [  ]
(Wittgenstein, Remarques mêlées, p.95-96)

#
[formule][noirage][brachy-logique][génie][autophilosophe]
Le génie n'a pas plus de lumière que n'en a un honnête homme, mais il concentre cette lumière, grâce à une sorte de lentille, en un point brûlant.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, p.96)

#
[autophilosophe][neutralisage]
On ne peut pas dire la vérité si l'on ne sait pas encore dominé soi-même. On ne peut pas la dire – mais ce n'est pas parce que l'on n'est pas encore assez intelligent.
Seul peut la dire celui qui déjà repose en elle, [  ]
(Wittgenstein, Remarques mêlées, p.96)


#
[minimalisme]
Sylvain Chauveau, né en 19711, est un compositeur et pianiste français, issu de la scène rock et inspiré tant par la musique du XXe siècle (Maurice Ravel, Bernard Parmegiani et Erik Satie) que par la peinture abstraite (Aurélie Nemours, Mark Rothko, Robert Ryman, Agnès Martin) et les musiciens minimalistes contemporains (AMM, Bernhard Günter et Taku Sugimoto).
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvain_Chauveau)
(Merci à Thomas Baumgartner en personne, par qui…)

#
[TP]
Aurélie Nemours, née Marcelle Baron (Paris, 29 octobre 1910 - Paris, 27 janvier 2005) est une artiste et peintre française.


#
Prendre le problème par le mauvais goût.
Prendre la chose par le mauvais goût.
Aborder la chose par le mauvais goût.


#
[défausophie][philosophie]
Y a-t-il une chance d'y arriver ? Mais oui, parce que jusqu'à présent [  ] nous n'avions pas conscience de ça. Et la conscience change tout. N'oublions pas l'adage : « connaître son ennemi est ma clé du succès », même quand cet ennemi, comme c'est le cas aujourd'hui, se trouve être vous-même.
(Sébastien Bohler, Robert Laffont - Le bug humain - Sébastien Bohler, 2'20)


#
[HN]
L'altruisme, oui. Parce que tout récemment les chercheurs en neuro-science se sont aperçu qu'on peut activer cette partie de notre cerveau qui nous donne de la dopamine et du plaisir en partageant.
(Sébastien Bohler, Le cerveau nous pousse à détruire la planète ? - C à Vous - 14/03/2019, 8')


#
[programme]
Augustin Trapenard – Pourquoi est-ce que le désir féminin a été construit depuis toujours, à votre, avis, comme quelque chose de tabou ?
Anna Mouglalis – Ben, à cause de la possession des ventres.
– Qu'est-ce qui fait peur, c'est ça, qu'est-ce qui fait peur dans le fait qu'une femme désire ?
–  Bah, je pense que c'est l'angoisse de la paternité. Que l'homme ne sache pas s'il est le père ou pas. C'est terrible. Donc il faut enfermer la femme et qu'elle subisse le désir mais qu'elle soit pas désirante.
(Anna Mouglalis, France Inter, Boomerang - désobéir avec Anna Mouglalis)



#i
Histoire universelle, ou presque. Puisque c'est la nôtre et qu'on ne l'est pas (tout à fait).

Toujours les mêmes histoires, mais quand elles nous arrivent, s'échauffent à l'intérieur de la nôtre, c'est comme une autre histoire. Tellement plus pathétique. Plus dense, organique, indémélable, et pathétique, oui.

#i
[noirage][TP][neutralisage]
Toute ma vie n'a pas d'importance, sinon pour moi, et encore.

#
[noirage]
La vie s'endure.
On endure, la vie.
La vie s'endure, si.







2019 06 25

#
(AF)
[programme][défausophie][minimalisme][moyenhomme]
Quand on regarde comment est constitué le cerveau humain, on voit en gros deux grandes parties : vous avez la partie intelligente, à l'extérieur du cerveau, qu'on appelle le cortex, vous savez, qui est plissée, c'est elle qui fabrique des airbus, des smartphones, des écrans à plasma, tout ce que vous voulez, et puis au coeur du cerveau, vous avez une zone plus enfouie, plus profonde et donc beaucoup plus ancienne, qui était déjà présente chez nos ancêtres primates il y a des millions d'années et même encore avant, il y a des dizaines de millions d'années chez les premiers mammifères, qui s'appelle le striatum. Ce striatum, on le voit en imagerie cérébrale aujourd'hui, lui il façonne nos désirs, nos motivations profondes. Et comment il fait ça ? Il le fait en nous donnant du plaisir avec une molécule qui s'appelle la dopamine, à chaque fois qu'on fait certaines choses. Et donc il va nous inciter à faire ces choses-là à cause du plaisir qu'on en retire. Et quand on regarde qu'est-ce que c'est que ces grandes motivations, effectivement elles sont toutes liées à notre survie. C'est-à-dire que la première, par exemple, bah c'est manger. De la nourriture. À chaque fois que vous mangez, vous allez avoir un shoot de dopamine, grâce à cette zone cérébrale très très profonde, très très ancienne. Une autre motivation fondamentale, c'est se reproduire, parce que là encore c'est lié à la survie de l'espèce. Et donc à chaque fois que vous allez avoir des relations sexuelles, là encore vous allez avoir de la dopamine. Une autre motivation fondamentale, c'est s'élever au-dessus des autres. Statut social. Pourquoi ? Parce que depuis des millions d'années, à chaque fois que vous élevez votre statut social dans un groupe, vous avez accès à plus de nourriture, plus de partenaires sexuels. Donc tout ça, c'est gravé dans ce striatum, cette partie ancestrale, et ça s'est gravé tellement profondément et sur des durées tellement longues, que c'est impossible d'en dévier[?] aujourd'hui.
… (AF)
(La Grande table (2ème partie) - 19/06/2019 - Pourquoi notre cerveau n'est pas écolo ?, avec Sébastien Bohler, 4')


#
(AF)
[méta][minimalisme]
… l'infobésité…
(La Grande table (2ème partie) - 19/06/2019 - Pourquoi notre cerveau n'est pas écolo ?, avec Sébastien Bohler, 7'45)


#
(AF)
[HN]
l'addiction aux "like"
(La Grande table (2ème partie) - 19/06/2019 - Pourquoi notre cerveau n'est pas écolo ?, avec Sébastien Bohler, 10')


#
(AF)
[défausophie][physio-logique][éco-logique]
…réactance…
(La Grande table (2ème partie) - 19/06/2019 - Pourquoi notre cerveau n'est pas écolo ?, avec Sébastien Bohler, 14')

#
[défausophie][moyenhomme]

(La Grande table (2ème partie) - 19/06/2019 - Pourquoi notre cerveau n'est pas écolo ?, avec Sébastien Bohler, 15'30)


#
[âge][défausophie]
Il est extrêmement difficile pour une génération de passer ce vécu à la génération suivante. Et donc, [  ] il y a [  ] ce grand enthousiasme de la jeunesse, c'est normal, la jeunesse est toujours, par définition enthousiasme, mais il y a aussi un phénomène d'adaptation, d'habitude qui se met en place…
(Philippe Bihouix, La Grande table (2ème partie) - 19/06/2019 - Pourquoi notre cerveau n'est pas écolo ?, avec Sébastien Bohler, 20'30)


#
[otteur][HN][politique][moyenhomme]
Mais l'être humain est ce qu'on appelle un coopérateur conditionnel. C'est-à-dire que nous sommes prêts à faire des sacrifices importants, [  ] seulement si nous sommes assurés que les autres le font aussi.
(Sébastien Bohler, La Grande table (2ème partie) - 19/06/2019 - Pourquoi notre cerveau n'est pas écolo ?, avec Sébastien Bohler, 15'30)



#
[brachy-logique][pop'philosophie]
Il y a même une forme de… j'appelle ça de la micro-théorie, enfin, voilà… de façon très condensée, des sortes de toute petites propositions théoriques.
(Marie de Quatrebarbes, Jean-Paul Hirsch - Marie de Quatrebarbes Voguer, 5'40)


#
[méta][postmoderne][détournement][otteur]
Dans Voguer, Marie de Quatrebarbes s’appuie sur le voguing pour élaborer un texte et une poétique faits de mouvements, de lignes qui ouvrent la forme du texte, comme la danse peut ouvrir la forme du corps et y inclure tout autre chose que le simple corps. Entretien avec l’auteure où il est question de poésie et de traduction, de Dawn Lundy Martin et de John Wayne, de récit, de mashup, de désir d’émancipation, de violence raciste, ou encore du « nous » qui ferme comme du « on » qui ouvre.
[  ]
– La question de la narration, des personnages dans un livre de poésie, m’intéresse beaucoup. Ce sont des préoccupations que l’on trouve chez certains poètes américains du mouvement L.A.N.G.U.A.G.E. Mais je me sens de ce point de vue aussi proche de la veine New Narrative qui, très différemment et même inversement, considère l’expérience personnelle comme une source d’expérimentation théorique et formelle. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment des formes de récits et des personnages procèdent d’une expérience de langage. C’est quelque chose que j’ai précédemment exploré dans un bref récit, John Wayne est sous mon lit. Ce livre se concentre sur la genèse de Marion Robert Morrison alias John Wayne, à travers les années qui précèdent sa célébrité. Il propose plusieurs variations autour de l’acteur. D’abord un récit biographique croisé de John Wayne enfant et de la cascadeuse Helen Holmes. Puis un texte-film réalisé à partir d’un mashup de films mineurs. Et enfin une fiction à la première personne, mettant en scène une narratrice en prise avec le souvenir de John Wayne. Chaque forme produit du récit différemment, et chaque récit révèle un aspect du sujet. Au fur et à mesure du livre, la narration se défait, laissant place à un emballement du langage qui prend le dessus sur l’intrigue.

– Un livre qui aurait retrouvé la force des choses déjà « prononcées » dont la pluralité ou telle que la pluralité des contenus hors service ne fonctionne au final que du fait de leur in(di)visibilité. D’accord ? Pas d’accord ?
Voguer est émaillé de citations. Elles ne sont pas souvent attribuées, bien que le chemin pour retrouver leur source est généralement indiqué. Ou bien, quand elles sont attribuées, c’est pour marquer une distance, donner à voir les filtres et déplacements à travers lesquels elles se donnent à nous : traduites, transformées, falsifiées, stratifiées. Il y a dans Voguer des prélèvements directs de paroles des personnages du film Paris is burning, parfois sous la forme un peu brute des sous-titres mal traduits en français. J’ai travaillé avec ce film en prenant en compte ses conditions de visionnage. En l’occurrence, pour moi : sur mon écran d’ordinateur, trente ans après sa sortie, avec une image pixellisée et des sous-titres approximatifs. Cet aspect un peu brutal du matériau m’intéresse, car il témoigne du fait qu’il n’y a pas d’un côté la forme en soi – le film et son autorité –, et de l’autre des conditions contingentes et aléatoires de diffusion et de réception. Ces images ont été vues et revues, ces paroles maintes fois reprises, elles se donnent et se renouvellent aujourd’hui dans ces conditions.
(Marie de Quatrebarbes, Diakritik, Frank Smith, 13 mai 2019, Marie de Quatrebarbes : « Une réalité du corps et des êtres à célébrer » (Voguer), https://diacritik.com/2019/05/13/marie-de-quatrebarbes-une-realite-du-corps-et-des-etres-a-celebrer-voguer/)


#/<
Elle est toute petite, elle fait la taille d'une pipe.




2019 06 26

#
Malabsorption : le fléau du maigrichon
(https://www.fautqucasorte.fr/quand-ca-va-mal/dans-lintestin/malabsorption/)
+
TUTO ALIMENTATION VIVANTE : LES QUATRE PILIERS DE LA VITALITÉ
(https://www.fautqucasorte.fr/tuto/alimentation-vivante/)





2019 06 27

#
[  ] Cette nuit, l'astéroïde passera à 0,045 unité astronomique de notre planète, soit à plus de six millions de kilomètres. Cela équivaut à peu près 17 fois la distance qu'il y a entre la Terre et la Lune. Ainsi, cette caractéristique le classe dans la catégorie des corps célestes qui viennent "frôler" la Terre, mais il n'y a aucun risque de collision avec la planète bleue, pour cette fois. Par contre, c'est un astéroïde qui passe fréquemment proche de la Terre. Il a une orbite qu'il boucle en moins d'un an, il reviendra donc l'an prochain et l'année d'après mais pas forcément à une distance plus proche de la Terre. À terme il faut donc le surveiller parce qu'il pourrait, un jour, entrer en collision. [  ] Le risque qu'un astéroïde s'écrase sur Terre est infime mais il n'est pas nul. [  ]
Avons-nous aujourd'hui les moyens d'éviter un tel danger ?  C'est un sujet de réflexion, en particulier à l'Agence spatiale européenne où il y a des missions spatiales qui sont prévues pour s'approcher de ces astéroïdes et faire des expériences. Pour le moment, ce ne sont que des expériences de science, c'est-à-dire qu'on observe d'abord pour ensuite tirer des conclusions sur les possibilités technologiques futures, éventuelles, qui permettraient de dévier ou de détruire les astéroïdes qui pourraient un jour nous menacer. Pour l'instant, la seule chose que l'on peut faire, c'est observer et prévoir. Nous n'avons pas les moyens de faire une quelconque action pour dévier un objet dont on serait sûr qu'il viendrait directement sur la Terre. Mais l'observation est très importante parce que plus on en fait, plus on saura en amont si le risque est important. Et si le risque est connu dix ou vingt ans à l'avance, cela laisse le temps de prévoir une mission pour agir.
(https://www.francetvinfo.fr/sciences/astronomie/un-asteroide-va-froler-la-terre-cette-nuit-aucun-risque-de-collision-selon-un-specialiste_3510207.html#xtor=AL-79-[article]-[connexe])


#

Quelle fraîcheur ! Tu en as pas 10 autres comme ça ?

Sans autre intrigue que l'intriguant ?
On dirait que ça ne tient que par sa poésie, son sens graphique et cosmique à la fois : cosmographique ?
Dès les premières images, cette lumière bleu ciel "acidulée" (par du jaune ?), et ce ciel... Et ces toiles (tiennes ?) qui s'y fondent, et s'en fondent, et... ce tout, dont ce décor...
Et ces personnages, leur vie réglée dans la poésie, de recherche, tous chercheurs... amateurs et professionnels...
Et avec ce goût pour la radio, pour les livres ou manuels, l'étude, la recherche, quoi, où sans excès de dispersion, selon son vice, son angle, sa quête, on prélève de quoi s'édifier, s'occuper aussi en passant, et se régler cosmiquement...
Et ce léger tremblement du cadre, plongé pourtant dans un tel sens de la précision, de l'exactitude mais légère, relative, sans peser, toute poétique. Tu connais Guillevic, Robbe-Grillet... ? Et j'aurais envie d'ajouter Edouard Levé, mais je sais pas trop pourquoi et Wittgenstein qu'en ce moment je redécouvre...
Et l'« esth:éthique » générale est toute philosophique, plus encore que dans les dialogues, évidemment. Cette sagesse poétique formelle, modélisée par la forme.
« 'Culé », comme c'est beau, et frais ou je ne sais quoi. Sidérant et zen... qui « zénifie » et sidère/inquiète à la fois. Donc c'est réussi ? Je crois qu'on peut le dire.

Et plus accessoirement, la référence à Retour le futur, mon film fétiche dans ma jeunesse, que j'ai vu 17 fois à l'époque et encore quelques fois depuis : « si on tombe en panne là-bas, on pourra plus revenir ! »
J'ai vécu et roulé sur ces chemins de terre/sablonneux bordés de pins, j'ai vécu – pour m'y être installé moi-même – 6 ans (isolé) dans les Cévennes.
La dictaphone a été le compagnon indispensable de mes études. À l'époque j'étais un peu le seul à oser, à m'en servir. Comme de filmer mon quotidien, par la suite, bien qu'ayant des prédécesseurs je crois être encore en avance sur la foule.
Tout est dit, où l'essentiel se dit là : « Perspectives atmosphériques ». Très beau nom, d'ailleurs. Ça ferait un beau titre. Comment représenter la profondeur du monde ? Le proche et le lointain dans une même oeuvre.
+ [rappel]
– C'est très intéressant, tout ça. Très original.
– Hm, c'est assez nouveau en effet. On s'intéresse pas beaucoup à la forme encore actuellement.
– Non, c'est vrai, pas assez. On pense que les choses sont « naturelles ». Qu'est-ce que ça veut dire, au fond ? [Puis regard caméra]

Au moins deux comédiens en commun avec Cosmodrama, ton comédien fétiche comme ton double, et le freudoïde.
Architecture fonctionnelle des années quoi ? 70 ?
Chacun dans sa passion, de/sa recherche, son étude.
Clin d'oeil à la relativité (l'expérience du mât), au paradoxe des jumeaux (l'expérience de pensée)…
Clin d'oeil à 2 ou 3 choses que je sais d'elle ? À Kusturika ?
The sky is blue. The clouds are grey.
M'évoque par certains côtés "Free radicals"/Böse Zellen". La collectionneuse, de Rohmer. Melancolia, deuxième partie.
Tous des chercheurs dans leur domaine, leur passion, le même but : résoudre l'équation. Rerchercheur en peinture, en trajectoire automobile, etc.
Le peintre dans son bain de nuages.
Le dernier plan sur le ciel (de cette planète "errante"), avec ce dernier mot lancé par dessus : "(en)culé".


#i
[simplexité]
Berthoz
42 [hn]
45 fin : eco


#i
(Lyme)
questionnaire
Horrowiz
Thomas duzer

#
Philippe F.
La crotte
Route de La crotte
40630 trensacq


#i
pour Philippe
Zoom sur la lune









2019 06 28


#
[HN]
[Un film numérique ? Wouaw.]
(Wrong Cops, 4/7, 7'45)

#
[noirage][programme] !!
Duke – [  ] Il faut savoir lire entre les lignes et déchiffrer. En réalité, l'enfer est ici. Ce monde sur lequel on marche, dans lequel on vit chaque jour, c'est ça, l'enfer. On est entourés de flammes invisibles, qu'on ne voit pas, mais on est entourés de flammes invisibles. On se brûle chaque jour, sans s'en rendre compte. Nous ne sommes que de misérables esclaves de la Nature.
– Je doute que quiconque ait envie d'entendre ce que vous racontez. Vous ne préférez pas dire un mot sur Sunshine ?
– [  ] Je pense que Sunshine a quitté cet enfer pour un monde meilleur. Nous sommes les morts et il est le vivant. Je sais que ça paraît con, dit comme ça, mais c'est ce que je crois. Nous ne devrions pas pleurer pour lui, mes frères, mais plutôt pleurer pour nous, parce que nous sommes en enfer.
(Wrong Cops, 7/7, 5')
+
Femme de Sunshine – Je voulais vous dire, vos paroles sur l'enfer, c'était magnifique. J'ai adoré vous écouter. [  ] Je pense que vous avez raison. On vit en enfer. J'adore cette théorie. Elle aide à envisager la mort différemment. C'est une idée très forte. Vous devriez écrire un livre. [  ] Vous devriez écrire un livre. Sur votre théorie. C'est un sujet passionnant et vous semblez le maîtriser.
– [  ] Pff. Écrire un livre ! Écrire un livre sur quoi ?! Hey ! Hey ! Écrire un livre sur quoi ?! Écrire un livre sur quoi ?! Écrire un livre sur quoi ?!
(Wrong Cops, 7/7, 8')


#
[génie]
Avoir du génie, c'est peut-être refuser d'avoir du talent.
(Vimala Pons citant un auteur, L'interview de Vimala Pons - C à vous - 10/06/2015, 4'10)
+
Le génie est ce qui nous fait oublier le savoir-faire.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1943, p.105)
Le génie est ce qui fait que nous ne pouvons voir le talent du maître.
Le génie est ce qui nous fait oublier le savoir-faire.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1943, p.105)
Ce n'est que là où le génie est mince qu'on peut voir le talent.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1943, p.106)


#i
[postsexuel]
SNCF ou RATP : " En raison de fortes chaleurs, nous vous invitons à"… garder vos distances (avec les femelles).

#i
La dite France.
Faire la dite France. La différence.

#i
Philippe conseille :
Films de benchettrit

#i
JO!E


#i
[intelligence]
Les gouttes de pluie ont plein
de personnalité -
Chacune
(Kerouac, le livre des haïkus, bilingue, p. 185)













2019 06 29


#
[bio-logique]
Lyme les solutions naturelles Broché – 22 septembre 2016 de Judith Albertat (Auteur)
https://www.amazon.fr/Lyme-solutions-naturelles-Judith-Albertat/dp/2365492045/ref=pd_sim_14_3/262-1477373-2606062?_encoding=UTF8&pd_rd_i=2365492045&pd_rd_r=3849ee3d-9a49-11e9-bfaf-3334fa0c9c7b&pd_rd_w=0aAXZ&pd_rd_wg=ovt4M&pf_rd_p=7e133c34-2a2a-4f4f-8372-6a26c70ca073&pf_rd_r=Y7TF0YY4362CBN29BJMZ&psc=1&refRID=Y7TF0YY4362CBN29BJMZ


 Guérir naturellement la maladie de Lyme : Traitement holistique et utilisations pratiques Broché – 16 août 2013 de Wolf-Dieter Storl (Auteur), Christophe Bernard (Traduction)
https://www.amazon.fr/Gu%C3%A9rir-naturellement-maladie-Lyme-utilisations/dp/2813206180/ref=pd_sbs_14_5/262-1477373-2606062?_encoding=UTF8&pd_rd_i=2813206180&pd_rd_r=5d532157-9a49-11e9-928f-5119d4ade27c&pd_rd_w=bfnJC&pd_rd_wg=TfGgQ&pf_rd_p=ce0bf35d-908d-4dcb-a083-3a6e21394b79&pf_rd_r=MSHTZFC28AQZVBANV02N&psc=1&refRID=MSHTZFC28AQZVBANV02N


 La maladie de Lyme - Prévention, diagnostic, solutions Broché – 30 juin 2015 de Françoise Heitz (Auteur)
https://www.amazon.fr/maladie-Lyme-Pr%C3%A9vention-diagnostic-solutions/dp/2358051705/ref=pd_sbs_14_3/262-1477373-2606062?_encoding=UTF8&pd_rd_i=2358051705&pd_rd_r=579a0624-9a4a-11e9-8079-61ef98b12eaf&pd_rd_w=qaJKE&pd_rd_wg=ILM0j&pf_rd_p=ce0bf35d-908d-4dcb-a083-3a6e21394b79&pf_rd_r=97S40SS659GVH43WWFGG&psc=1&refRID=97S40SS659GVH43WWFGG




#
Maladie de Lyme, le complotisme appliqué aux acariens 04h10 , le 18 septembre 2016, modifié à 10h17 , le 21 juin 2017
(https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/Maladie-de-Lyme-le-complotisme-applique-aux-acariens-810259)




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[bio-logique][lyme][plan][chronologie][historique]
2005 été        : piqûre de tique (en Allemagne)

±2010        : piqûres de punaise de lit ou autre
??            : gros malaise avec fièvre, inexpliquée, à bessèges, médecin de service : petit virus

2016 07 25    : tournage dans un champ
2016 07 29    : crise nocturne brûlure abdomen (// gastrite ?) et malaise (perte d'appétit) plusieurs jours
2016 08 début    : éruptions cutanées
2016 08 25    : errance diagnostique, puis diagnostic de "parvo-virus"
2016 09        : douleurs par à-coups dans la tête

2017 01 05    : malade, vomissements toute la nuit
… 2017 02…    : claquements violents douloureux de la mâchoire
2017 09 20    : test cardiaque, diagnostic : extra-systoles

2017 12 01    : vaccination anti-grippale
2017 12 02    : étourdissements
2017 12 03/04    : étourdissements + sensation oreille pleine
2017 12        : effondrement, avec craquements du haut de la colonne et des cervicales, trouble très étrange au pliage du dos, troubles neurologiques (bugs visuels et neurologiques semblant partir du milieu du dos, imprécision des gestes, insomnie, grande fatigue, dépression…)
2017 12 fin    : rémission (de 2 ou 3 semaines)
2018 01 mi    : effondrement, malaise générale (troubles neurologiques, étourdissements, craquements et brûlure cervicales, dépression, grande fatigue, faiblesses musculaires notamment jambe gauche, para-/dysesthésies, insomnies, myoclonies, angoisses nocturnes, membres "morts", problèmes de mémoire, de concentration, nervosité/irriscibilité, épuisement, mâchoire déréglée…)
2018 été        : amélioration de mon état (mais sans rémission)
2018 automne    : rechute
2019            : Chronicité et permanence des étourdissements et bugs, d'abord surtout en position debout, puis même allongé, depuis le printemps 2019, durcissement des cervicales et craquements permanents, fasciculations de l'oeil mais surtout derrière l'oreille/mâchoire droite, parfois syndrome des jambes sans repos exacerbé et semblant s'étendre parfois à tout le corps, angoisse et délires nocturnes, vision d'un oeil se trouble brièvement…

Alternance de mieux-être et de mal-être parfois profond (avec pensées/envies suicidaires, car l'envie d'en finir…)
Aggravation durable de mon état, semble-t-il :
- après consommation d'alcool même légère, voire peut-être de produits laitiers, voire de gluten…
- après une maladie ?
- l'hiver plus que l'été ?


#
[minimalisme][neutralisage][épure]
– Pouvez-vous en dire plus sur les inspirations esthétiques du film ?
– Evidemment les premières séries télévisées de science-fiction comme Star Trek ou Cosmos 99, mais avec une grande épuration, avec une bonne dose de minimalisme pour atteindre une sorte d'abstraction et par là le monde des idées.
(Philippe Fernandez,…)


#
[goût][esth:éthique]
Une aire du cerveau joue un rôle particulièrement fondamental dans l'analyse rapide de la valeur des formes et des objets qui se présentent à nous : c'est l'amygdale. Cette structure neuronale complexe attribut en moins de l00 millisecondes une valeur à une forme perçue.
(Alain Berthoz, La simplexité, #74 ou #75 ?)

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[simplexité]
L'élégance d'une complexité qui donne l'apparence/l'impression d'une simplicité.
L'élégance d'une complexité faisant impression d'une simplicité.
L'élégance d'une complexité apparemment simple.


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[Philippe Fernandez]
Films :
LEGER TREMBLEMENT DU PAYSAGE
https://vimeo.com/253789350
mdp : ltdp2008vf
COSMODRAMA
https://vimeo.com/268154630
mdp : cosmoPhF
CONNAISSANCE DU MONDE (DRAME PSYCHOLOGIQUE)
https://vimeo.com/163984740
mdp : co-du-mo


#
[bio-logique]
À philippe F. et brigitte Z.

Le samedi 29 juin 2019 à 18:48:54 UTC+2, karl a écrit :

Merci à vous deux !
Chose étrange néanmoins : moi qui ai si longtemps et ardemment désiré trouver un nom à ces (ouf de) symptômes, voilà que je me prends à rêver que ce soit finalement pas celui-là, que cette grande affaire soit seulement par exemple, pff, quel naïf, musculo-squelet... tique (eh merde, ça me suit partout, mauvais signe), ou les dégâts de mon omniprésent (car omnipotent) ordi, ou d'une bactérie moins coriace, et sinon alors au moins pouvoir me soigner plus en douceur, avec, genre :
Lyme les solutions naturelles, de Judith Albertat
Je sais un peu ce que vous pensez des méthodes naturelles (dérisoires) contre de Lyme, mais...
Vous connaiss(i)ez Tic Tox ? Qu'il faut désormais aller acheter en Suisse ou en Belgique. Ou son alternative disponible sur "nos" terres : Alternativ'aroma ? Si vous connaissez pas, alors c'est pour ça que je vous embête encore un peu avec ça. Car je me dis que, sur le papier, ça pourrait aussi, en parallèle et douceur, alléger les symptômes qui ressurgiraient par exemple à la suite d'une fatigue/nuit blanche... Non ?

Mes sources en l'occurrence :
Sur la scandaleuse affaire Lyme en général... :
https://youtu.be/2V5g17Optf0
... dont le Tic Tox, son créateur et son interdiction hexagonale malgré ses soi-disant (très) bons résultats sans danger :
https://youtu.be/2V5g17Optf0?t=2005
Et sur son alternative disponible en France : voir en fin d'article :
Traitements naturels contre la maladie de Lyme

Pour le rendez-vous rapide avec Sigal Dray, c'est grâce à Doctolib ou bien parce qu'il s'agit d'un(e) remplaçant(e) ? Comme je l'ai craint aussitôt. Pas encore pu vérifier, mais lundi j'appelle...

Marie vient de s'acheter (d'occaz) des chaises un peu "Cosmodrama", et [  ]



#
[épure][minimalisme][neutralisage]
à philippe F.

[  ]
Marie vient de s'acheter (d'occaz) des chaises un peu "Cosmodrama", et on aurait bien envie de le revoir (du coup) dès ce soir, si elle arrive à rentrer tôt. Et moi qui me passionne et accumule comme jamais des sources, références et citations sur l'épure (esthétique) et le minimalisme, je tombe sur quoi à l'instant ? Via Vimeo (merci !) :
– Pouvez-vous en dire plus sur les inspirations esthétiques du film ?
– Evidemment les premières séries télévisées de science-fiction comme Star Trek ou Cosmos 99, mais avec une grande épuration, avec une bonne dose de minimalisme pour atteindre une sorte d'abstraction et par là le monde des idées.
Pas de hasard ! On dirait bien...
+
Je suppose/espère qu'on aura l'occasion de reparler de tout ça... dont ce goût de l'épure y compris psychologique/subjective, mais... soit dit en passant...
Denis Podalydès, dans ton univers/casting, je suppose que tu y as déjà pensé ? voire le connais peut-être en personne, comme j'ai cru l'apercevoir dans la salle "Maison..." d'Une Chose sérieuse, sinon alors en ami de Nicolas Bouchaud ? Bref. Qu'importe.
Et pour la fille, tu me parlais bien de Vimala Pons ? Si oui, après consultation de photos et d'une interview (unique, certes), je « mitige » peut-être un peu et très très a priori, mais... pas du décor de Cosmodrama (-gnifique) ! Un rêve de décor/design... Ok, bon, after-reconstitué, mais à l'écran le charme agit direct, et profond.
« Une aire du cerveau joue un rôle particulièrement fondamental dans l'analyse rapide de la valeur des formes et des objets qui se présentent à nous : c'est l'amygdale. Cette structure neuronale complexe attribut en moins de l00 millisecondes une valeur à une forme perçue. » (A.B.)

Et en parlant d'épure, l'un de vous a-t-il lu par exemple (le très bref roman, éd. de Minuit) Un été, de Vincent Almendros ? (C'en est devenu un ami à moi ; ) Sinon et si tu veux bien, je peux aussi vous l'expédier vers la crotte, avec la clé. Et entre tout ça, ça pourrait vous faire un bel été... dans votre new-chez-vous là-bas...

Voilà, en tout cas maintenant je te laisse tranquille... partir en vacances ! Bonnes vacances (restauratrices) à vous !



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[éco-logique][simplexité]
On retrouve ici l'une des propriétés fondamentales du vivant : la vicariance, c'est-à-dire la multiplicité des solutions possibles pour résoudre un même problème. On retrouve donc la notion de simplexité.
(Alain Berthoz, La simplexité, #77, 30')

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Titre :
esth:éthique éco-logique
esth-
éthique
éco-
logique
Chap 1 : esth:éthique : toute esthétique est en soi une éthique, c'est-à-dire un rapport au monde
Chap 2 : éco-logique : logique du milieu, logique par le milieu, adéquate, à-propos


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[esth:éthique]
[De l'abjection] Cet article de Jacques Rivette constitue en quelque sorte l'aboutissement logique de la "Politique des auteurs" défendue par les Cahiers du cinéma, tout au long des années 1950. Par opposition à la culture intellectuelle dominante à l'époque, de "gauche" (progressiste, anti-américaine), il s'agissait pour les jeunes critiques de définir une approche spécifiquement cinématographique des films, fondée sur la "mise en scène" – en tant qu'elle serait le site essentiel de l'intelligence au cinéma et le mode d'expression par excellence de l'"auteur" de films.
[  ]
Fondamentalement, « De l'abjection », en synthétisant l'orthodoxie "moderne" façon Cahiers du cinéma, structure le champs critique. Durablement : Serge Daney, qui doit à ce texte sa "première certitude de futur critique", l'a exprimé clairement : « Au fil des années, en effet, "le travelling de Kapo" fut mon dogme portatif, l’axiome qui ne se discutait pas, le point limite de tout débat. Avec quiconque ne ressentirait pas immédiatement l’abjection du « travelling de Kapo », je n’aurais, définitivement, rien à voir, rien à partager[2]. » La modernité cinématographique se voit définitivement conditionnée à une approche morale (alors qu'on peut se demander s'il en va de même dans les autres champs d'expression artistique).
[ ]
Autre chose : on a beaucoup cité, à gauche et à droite, et le plus souvent assez sottement, une phrase de Moullet : "la morale est affaire de travellings[8]" (ou la version de Godard : "les travellings sont affaire de morale[9]") [  ]
[8] Voir Luc Moullet, "Sur les brisées de Marlowe", Cahiers du cinéma, n° 93, mars 1959. (NdE.)
[9] Voir Jean-Luc Godard, "Table ronde sur Hiroshima...", op. cit. Repris dans Antoine De Baecque, Charles Tesson (edit.), La Nouvelle Vague, op. cit., p. 43. (NdE.)
(http://simpleappareil.free.fr/lobservatoire/index.php?2009/02/24/62-de-l-abjection-jacques-rivette#pnote-62-9)
+
[2] Le texte de Daney vaut d'être cité plus longuement : « Au nombre des films que je n’ai jamais vus, il n’y a pas seulement Octobre, Le Jour se lève ou Bambi, il y a l’obscur Kapo, film sur les camps de concentration, tourné en 1960 par l’italien de gauche Gillo Pontecorvo. Kapo ne fit pas date dans l’histoire du cinéma. Suis-je le seul, ne l’ayant jamais vu, à ne l’avoir jamais oublié ? Car je n’ai pas vu Kapo et en même temps je l’ai vu. Je l’ai vu parce que quelqu’un, avec des mots, me l’a montré. Ce film, dont le titre, tel un mot de passe, accompagna ma vie de cinéma, je ne le connais qu’à travers un court texte : la critique qu’en fit Jacques Rivette en juin 1961 dans Les Cahiers du cinéma. C’était le numéro 120, l’article s’appelait « De l’abjection », Rivette avait 33 ans et moi 17. Je ne devais jamais avoir prononcé le mot « abjection » de ma vie. Dans son article, Rivette ne racontait pas le film, il se contentait, en une phrase, de décrire un plan. La phrase, qui se grava dans ma mémoire, disait ceci : « Voyez cependant, dans Kapo, le plan où Riva se suicide en se jetant sur les barbelés électrifiés : l’homme qui décide à ce moment de faire un travelling avant pour recadrer le cadavre en contre-plongée, en prenant soin d’inscrire exactement la main levée dans un angle de son cadrage final, cet homme n’a droit qu’au plus profond mépris ». Ainsi, un simple mouvement de caméra pouvait-il être le mouvement à ne pas faire. Celui qu’il fallait – à l’évidence - être abject pour faire. A peine eus-je lu ces lignes que je sus que leur auteur avait absolument raison. Abrupt et lumineux, le texte de Rivette me permettait de mettre des mots sur ce visage de l’abjection. Ma révolte avait trouvé des mots pour se dire. Mais il y avait plus. Il y avait que la révolte s’accompagnait d’un sentiment moins clair et sans doute moins pur : la reconnaissance soulagée d’acquérir ma première certitude de futur critique. Au fil des années, en effet, "le travelling de Kapo" fut mon dogme portatif, l’axiome qui ne se discutait pas, le point limite de tout débat. Avec quiconque ne ressentirait pas immédiatement l’abjection du "travelling de Kapo", je n’aurais, définitivement, rien à voir, rien à partager. Ce genre de refus était d’ailleurs dans l’air du temps. Au vu du style rageur et excédé de l’article de Rivette, je sentais que de furieux débats avaient déjà eu lieu et il me paraissait logique que le cinéma soit la caisse de résonance privilégiée de toute polémique. La guerre d’Algérie finissait qui, faute d’avoir été filmée, avait soupçonné par avance toute représentation de l’Histoire. N’importe qui semblait comprendre qu’il puisse y avoir – même et surtout au cinéma - des figures taboues, des facilités criminelles et des montages interdits. La formule célèbre de Godard voyant dans les travellings « une affaire de morale » était à mes yeux un de ces truismes sur lesquels on ne reviendrait pas. Pas moi, en tout cas. »
(Serge Daney, « Le travelling de Kapo », Trafic, n°4, automne 1992. Repris dans Persévérance. Entretien avec Serge Toubiana, Paris, POL, 1994, pp. 13-39.)


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[esth:éthique][M]
[à philippe F.]
Si le rapprochement, mais selon moi fondateur, entre morale et travelling (et tout geste esthétique en général) vient bien de Rivette, à l'origine, dans son fameux texte De l'abjection (« Voyez cependant, dans Kapo, le plan où Riva se suicide en se jetant sur les barbelés électrifiés : l’homme qui décide à ce moment de faire un travelling avant pour recadrer le cadavre en contre-plongée, en prenant soin d’inscrire exactement la main levée dans un angle de son cadrage final, cet homme n’a droit qu’au plus profond mépris »), la formule « les travellings sont affaire de morale » est bel et bien de Godard, renversant comme il fallait peut-être une première formule de Luc Moullet « la morale est affaire de travellings ».  El travelling de Kapo








2019 06 30

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[philosophie][défausophie][hoptique]
La devise de [Gaetano Pesce] : « Si tu n'aimes pas le temps qu'il fait, change-le ! »
(«L'objet parfait n'est pas humain», Par Anne-Marie Fèvre, 23 décembre 2002, https://next.liberation.fr/culture/2002/12/23/l-objet-parfait-n-est-pas-humain_425621)



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[politique][esth:éthique][intelligence]
Personne n'est parfait, la réalité est multiforme, l'objet parfait n'est pas humain. L'imperfection est une qualité qui doit être donnée à l'objet. Exprimer la faute, c'est ma recherche : l'erreur fait avancer. Après la révolution industrielle du début du XXe siècle qui a érigé en norme le travail répétitif, c'est une autre révolution industrielle qu'il nous faut inventer. En s'appuyant sur les technologies sophistiquées, on peut offrir au marché la qualité de la diversité, loin de la mécanisation, en se fondant sur l'expérimental, là où processus industriel et artisanat se mêlent. Les objets «Nobody's Perfect» sortent des mêmes moules, mais chaque ouvrier verse la résine différemment pour proposer ses effets de couleurs, de coulures, d'épaisseur, de translucidité. Je décris la forme, je suggère une méthode, puis l'ouvrier s'en empare avec sa sensibilité. L'usager peut aussi couler sa propre chaise. Cela crée des surprises aléatoires, en fonction de chaque sensibilité. Certes, ces pièces restent coûteuses. Mais on peut imaginer la même démarche dans l'industrie, pour des voitures, qui auraient chacune leur particularité.
Anne-Marie Fèvre  – Contre l'uniformisation ?
J'ai découvert l'URSS très jeune, à 19 ans. J'ai honni la standardisation totalitaire qui y régnait. Puis la banalisation internationale du standard occidental qui a envahi le monde. Il faut faire un sort à la copie. Il faut réinventer la diversité, plus humaine, dans une mondialisation certes inévitable, mais qui pourrait être plus démocratique : s'enrichir des différences et de l'identité de chacun.
(Gaetano Pesce, «L'objet parfait n'est pas humain», Par Anne-Marie Fèvre, 23 décembre 2002, https://next.liberation.fr/culture/2002/12/23/l-objet-parfait-n-est-pas-humain_425621)



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[pop][goût][neutralisage][esth:éthique][M]
Les intellectuels ont souvent un fort mépris des produits de consommation. Pour moi, c'est une vraie culture : les objets sont porteurs de mémoire et d'histoire. A travers eux, on peut reconnaître et dater une technologie, un contexte social, le niveau de développement d'un pays. Les objets offrent une lecture du monde, comme les autres signes culturels. Et s'ils sont singuliers, symboliques, ils racontent encore plus et mieux. [  ]
Je suis toujours à la frontière du kitch, car cela raconte l'essence d'une époque.
(Gaetano Pesce, «L'objet parfait n'est pas humain», Par Anne-Marie Fèvre, 23 décembre 2002, https://next.liberation.fr/culture/2002/12/23/l-objet-parfait-n-est-pas-humain_425621)




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[pionnier][maudit][éco-logique]
Anne-Marie Fèvre  – Architecte, vous bâtissez peu !
– L'architecture est passéiste, dogmatique, masculine. Et fait toujours appel aux mêmes matériaux rigides et froids : du béton, du métal, du verre. Dans ce contexte, mes formes organiques, en mouvement, colorées, féminines, ne sont pas comprises. A Avignon, il y a deux ans, lors de l'exposition la Beauté, j'avais imaginé un petit bâtiment aux murs de silicone, coloré, souple, joyeux, translucide. Les matériaux de synthèse sont aussi nobles que la pierre, le bois, le métal. A Osaka, au Japon, j'ai construit en 1993 un immeuble pour des bureaux, avec une façade rouge ornée de grands vases qui accueillent des plantes, comme un jardin vertical. Très ludique, pour les gens qui y travaillent. Je propose plutôt un «service souriant» qu'un monument. Toujours inspiré par l'esprit du lieu, de la ville, ses senteurs. Et de l'humour. Il faut tirer la langue aux cubes et aux rectangles.
(Gaetano Pesce, «L'objet parfait n'est pas humain», Par Anne-Marie Fèvre, 23 décembre 2002, https://next.liberation.fr/culture/2002/12/23/l-objet-parfait-n-est-pas-humain_425621)



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[  ] et New York reste «la» vraie ville, ouverte, créatrice, où il est agréable de vivre. On y fait toujours des expériences dans la rue, où s'exprime une culture ordinaire extraordinaire.
(Gaetano Pesce,  «L'objet parfait n'est pas humain», Par Anne-Marie Fèvre, 23 décembre 2002, https://next.liberation.fr/culture/2002/12/23/l-objet-parfait-n-est-pas-humain_425621)


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[pop][HN]
Plasticien singulier dans l'histoire de l'art du XXe siècle, Victor Vasarely a laissé une oeuvre riche de plus de dix mille tableaux. C'était aussi l'artiste phare d'une époque, celle des années 60 et 70. Cet ancien étudiant du Mühely de Budapest, fasciné par le Bauhaus, devenu artiste-graphiste dans des agences publicitaires comme Havas, a su créer son propre style, l'op art ou art optique qui promeut la volonté d'un art social, accessible à tous. Il devient de son vivant une véritable star, peu à peu tombé dans l'oubli, alors que ses oeuvres sont incontournables : on retrouve sa patte dans l'architecture, la mode, la musique - David Bowie utilise un de ses tableaux pour la pochette de son album Space Oddity-, la littérature - Jacques Prévert lui dédie le poème "Imaginoires" - et même l'automobile, avec le logo Renault. Au sommet de sa gloire, il ouvre deux musées en Hongrie et une fondation en France. Il y fait don de ses oeuvres, sans imaginer qu'il ouvre ainsi la porte à une guerre de succession qui se déclenche après sa mort en 1997.
(Vasarely - Une saga dans le siècle Pierre Vasarely, Philippe Dana, Calmann-Lévy, 2019,  http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=57357)


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[minimalisme][épure]
Je dois avouer que Vasarely ne m’intéresse pas plus après cette exposition. Il y a une sur-modernité, un excès de signes.
(Corinne Rondeau, https://www.franceculture.fr/emissions/la-dispute/arts-plastiques-vasarely-le-partage-des-formes-magiques-licornes-amar-kanwar-such-a-morning-et-un)

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[cosmo-logique]
L’exposition me semble aussi montrer la dimension cosmique de son œuvre, puisque son abstraction est liée au réel.
(Anaël Pigeat, https://www.franceculture.fr/emissions/la-dispute/arts-plastiques-vasarely-le-partage-des-formes-magiques-licornes-amar-kanwar-such-a-morning-et-un)


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[pop][HN]
Vasarely ne voulait pas rester un simple peintre. Il voulait emporter l’art bien au-delà de ce moment historique qu’était la peinture de chevalet.
(Arnauld Pierre, La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 14')


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[âge]
La façade du bâtiment d'RTL, rue Bayard, c'est Vasarely. Et elle raconte finalement tout de ce que sont un peu ces années d'utopie, [  ] ces années 70, [  ] cette France assez joyeuse, c'était la France d'avant la crise, d'avant la crise du pétrole [  ].
(Philippe Dana, La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 18')

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[HN]
Arnauld Pierre – [  ] on peut ajouter par exemple la fascination pour la cybernétique, que nous appelons informatique aujourd'hui, mais toute son oeuvre est habitée par cette espèce de pensée cybernétique, à savoir que le tableau se résume à un nombre d'éléments permutables, computables [= calculables], en fait, hein, et l'idée, c'est de réaliser des oeuvres d'art grâce à l'imagination artificielle, à l'intelligence artificielle. Il [Vasarely] va assez loin, hein, dans…Philippe Dana – Précurseur, en fait. Parce que l'alphabet plastique, c'est bien avant le développement de l'ordinateur !
– Tout à fait. C'est un art pré-digital, d'une certaine manière, hein. On voit des surfaces qui sont des surfaces en réalité pixellisées, hein. Tout ça fascine d'ailleurs aujourd'hui les tenants des cultures numériques aujourd'hui qui voient en Vasarely leur précurseur ! Qui voient en ses tableaux des incunables[*] finalement de l'art numérique. Mais Vasarely a travaillé effectivement pendant un an, entre 68, 69, avec IBM, par exemple, hein. [  ] Ils avaient commencé à travailler sur l'ordinateur qui serait capable de combiner à l'infini les éléments de l'alphabet plastique de Vasarely, et qui permettrait aussi de le visualiser sur un écran où on aurait vu défiler comme cela, à l'infini, des combinaisons variées des tableaux de Vasarely à partir donc, toujours, voilà, des mêmes éléments, de ces « unités plastiques », comme il les appelait.
(Arnauld Pierre, La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 19'30)

* Livre imprimé aux débuts de l’imprimerie. Note d’usage : par convention, l’on considère ainsi les documents imprimés avant 1501 ; dans la pratique, on inclut aussi les documents du début du XVIe siècle.
(Aussi, adj.)

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[otto] [otto karl][pionnier][HN]
Dans cette culture numérique à venir, mes oeuvres ne seront jamais des incunables vidéographiques. Des incunables de la littérature numérique.


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[HN][otto][otteur]
[  ] qui porte le titre d'Hommage à Malevitch, et c'est un tableau qui compose des carrés, l'absolu malévitchéen, noir et blanc, mais ces carrés se mettent à tourner, en fait, et devienne des losanges. Et là, on est, au début des années 50, au tout début de la géométrie transformiste de Vasarely, qui emporte, au fond, le vocabulaire classique de l'abstraction géométrique vers quelque chose de presque maniériste, au fond, et qui fait avec le vocabulaire classique  de l'abstraction géométrique ce qu'un Pontormo, par exemple, a fait avec le classicisme de Raphaël, c'est-à-dire, voilà, on va plus loin, on emporte les choses vers une espèce de grande vague transformiste perpétuelle.
(La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 23')

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(AF)
[pionnier]
… à paris… on ne connaissait pas Bauhaus, mondrian, etc.
(La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 22')


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(AF)
[HN][pop]
Rétrospective au Centre Georges Pompidou : Vasarely, Le partage des formes
[Très bon titre (partage interne sur la toile, formel, et externe dans la société, politique)]
+
– Vasarely a voulu fonder, en fait, un nouvel art populaire. Il y a parfaitement réussi. Et je crois quand même que dans l'institution il y a non pas une sorte de mépris mais quand même un malaise, un trouble avec ce qui va saper au fond certaines des bases de l'art élitaire, de l'art savant, que l'on voit, que l'on conserve, que l'on explique dans les grande institutions.
– Et, si je puis compléter : du marché l'art ! [  ]
(La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 9')
+
Il est très influencé par le Bauhaus, et la culture abstraite. Il veut que ses créations entrent dans la vie des gens. Il croit à la fonction sociale d'un art accessible à tous. Dès lors, Vasarely n'a peut-être plus besoin des musées pour exister.
(La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 10'40)
+
Je critique, si vous voulez, un prototype d'artiste qui est précisément la création d'une société d'abondance ou de consommation, ou de profits si vous voulez, et cette société au fond a créé son type d'artiste : ambitieux, voulant réussi à tout prix très jeune, le plus rapidement possible…
(Vasarely, La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 11')
+
[HN][pionnier]
… une sorte de servitude indispensable, n'est-ce pas, parce que moi je peux passer également aux aveux ! D'un certain point de vue, ce que vous voyez ici dans cet atelier, au fond, ces oeuvres, je pourrais même dire que c'est presque un compromis, un compris de nécessité de faire des tableaux dans une société qui veut avoir des tableaux. Si je peins pas des tableaux, avec quoi voulez-vous que je construise ma fondation. Si je les vends pas à un[e] élite privilégiée, que je dénonce [  ], je ne peux pas le vendre aux pauvres, j'aimerais bien donner aux pauvres, d'ailleurs, c'est mon but.
(Vasarely, La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 10'40)
+

(La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 13'30)
+

(La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 21'45)
+
[ARG][esth:éthique]
Mais vous savez, au fond, on n'a pas besoin d'avoir des sujets politiques dans un tableau, pour faire de l'art politique. Tout l'art de Vasarely assume, au fond, une posture politique, hein. L'idée de l'art social et ce qu'il fait avec [  ] l'alphabet plastique dans les années 60, c'est de l'art politique,hein ? Ce n'est pas autre chose. C'est une posture totalement revendiquée qui a une résonance politique et sociale.
(La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 25'45)


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[ARG]
Il est une mythologie à lui tout seul, en fait…
(La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 18)
… et il va revenir à la mode, parce que… trop longtemps et injustement refoulé/éclipse au vu de l'oeuvre…
(La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 26'30)

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[anaxio-logique][ARG]
Après des décennies d'art formaliste, autoréflexif ou transgressif, l'art le plus contemporain se trouve plongé dans une atmosphère globale de moralisation. Or, l'art peut-il s'assigner des buts éthiques et peut-il être jugé sur des critères moraux ? Ces questions, que l'on pensait réglées, retrouvent une brûlante actualité. Carole Talon-Hugon procède à un état des lieux de ce nouvel agenda sociétal de l'art contemporain (cause décoloniale, minorités raciales et sexuelles, inégalités...) et procède à une mise en perspective historique qui fait ressortir la particularité de la situation actuelle, avant de procéder à une analyse de la censure éthique. La question est finalement de savoir ce que l'art et l'éthique ont à gagner et à perdre dans ce tournant moralisateur de l'art contemporain.
( L'art sous contrôle : Nouvel agenda sociétal et censures militantes, de Carole Talon-Hugon)

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[neutralisage][goût]
Vasarely  : … centre Pompidou… pas fait pour plaire aux gens de bon goût mais machine perfectionnée…
(Vasarely (archive), La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 2')


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[neutralisage][épure][minimalisme]
Mondrian (1872-1944) est un peintre hollandais considéré comme l'un des chefs de file de la peinture abstraite. Au début de son parcours, il s'intéresse à la couleur, pendant sa période fauviste, avant de l'abandonner pour explorer les lignes, ces " éléments primordiaux d'une chose ". Il veut faire de la peinture un langage universel. Au début du XXe siècle, il se différencie des autres artistes en développant un cubisme plus abstrait, où les objets ne figurent plus rien et deviennent un ensemble de lignes horizontales et verticales remplies de couleurs primaires.
(Piet Mondrian, de Hajo Duchting, 2016, 10 €, amazon)
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Piet Mondrian (1872-1944), pionnier de l'art abstrait, fut toute sa vie durant à la quête d'un art universel par une épuration complète de la toile. Découvrez dans cet ouvrage son parcours esthétique jusqu'à la simplification extrême de sa peinture, en compositions de lignes verticales et horizontales, et par la seule utilisation des trois couleurs primaires.
(Piet Mondrian, de Hajo Duchting, 2016, 10 €, autre présentation, 4eme de couv, https://www.laprocure.com/piet-mondrian-hajo-duchting/9782809914306.html)

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[simplexité][HN]
Dans cet ouvrage, Bruno Munari détruit le mythe de l'artiste vedette et lui substitue le personnage du designer.
L'auteur se livre à des critiques impitoyables de la création de son époque, trop statique et trop complexe. Il appelle de ses voeux des formes en mouvement, en transformation et prône la simplicité et l'équilibre, se réclamant ainsi de l'esthétique asiatique.
Dans ces textes regroupés dans les années 1960, Munari annonce les évolutions auxquelles on peut assister aujourd'hui. Celles qui conduisent à des passerelles entre art et design, et qui mettent en avant une création mouvante, générative et en évolution permanente.
Bruno Munari (1907-1988), célèbre designer, plasticien, peintre et sculpteur milanais, est connu pour ses recherches en communication visuelle.
(L'Art du design Broché, de Bruno Munari (Auteur), Audrey Favre (Traduction), – 1 janvier 2012)
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[est:éthique][diét:éthique][neutralisage][multimédia]
Ce livre défend une thèse provocante : notre avenir, écrit Vilém Flusser, sera avant tout affaire de "design". En effet, le design représente la confluence d'idées nouvelles empruntées à la science, à l'art, à l'économie et à la politique. C'est de façon apparemment toute naturelle que des éléments hétérogènes s'y combinent en un réseau complexe de relations. Dans des essais, des conférences, de courts textes en prose, Flusser étudie la situation actuelle et le style de l'époque à venir, son design. L'éventail est largement ouvert : ce volume comporte des réflexions sur les plans de câblage des ordinateurs et la fin des villes, des remarques sur la forme à donner aux fusées et aux parapluies. Il rassemble les textes de Vilém Flusser sur le design : considérations d'ordre phénoménologique sur notre environnement quotidien qu'il domine, gloses ironiques sur des objets et scénarios d'avenir, empreints d'une noire cruauté.
(Petite philosophie du design, de Vilém Flusser, Circé, 2002)

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[M][esth:éthique][goût]
Godard ne se sera donc jamais départi de ce ton pathétique et pontifiant. (Exception faite d'À bout de souffle – et de quelques autres que j'oublierais ? –, et qui reste son plus grand succès ?)


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[postartiste][goût]
[  ] Et puis j'ai déclaré une fois pour toujours mes maîtres sont : Cézanne d'abord, avant tout, ensuite plus tard Mondrian, le Hollandais, Malevitch, le Russe, Fernand Léger en tant que peintre cubiste abstractisant ; pendant une toute courte période j'admirais Picasso, après je me suis détourné de lui, et c'est plutôt vers Matisse, vers ses collages que je me suis tourné quand j'étais encore artiste à la manière (si vous voulez) ancienne du terme, de la terminologie.
(Vasarely (archive), La Grande table (1ère partie) - 07/02/2019 - Vasarely, plasticien à géométrie variable, 20'35)

#
[HN][otto karl]
En parallèle de cette culture de l'hyperspécialisation que permet la culture numérique celle-ci engendre aussi une culture généraliste, par l'accès à tout, tous azimuts, le zapping, la sérendipité… et de là, à la philosophie. Car je conçois la philosophie comme (un discipline) foncièrement généraliste.


#i
[postsexuel][programme]
En résumé, pour Peggy Sastre, (si) les femmes sont dominées par les hommes (c'est) dans la mesure où elles ne se dominent pas elles-mêmes. (Leurs instincts.)


#i
On est (parfois) dominé dans la mesure où l'on ne se domine pas.


#i
[programme][nokidding]
Quand d'une vie pour soi on dévie pour d'autres.
Quand d'une vie pour soi on dévie pour une autre.
Quand d'une vie pour soi on dévie.



#i
Recommandation Cherin
Vidéo virus