2019 02 01
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Matières à penser : Fanny Taillandier
1'
2'30
3'30
5'30
7'45
(10'20 libre-arbitre)
(14'30 LT !! + 34')
(16'15 sidération)
(18'+19'15 TP !)
21'
25'50 méta
27' méta (littérature numérique !!)
(28'30 colère contre la littérature industrielle)
29'50 méta
30'50
35'30 méta !! (sculpteur)
40'50 - 42'30
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Un très beau livre, qui m'a impressionné, que je trouve à la fois audacieux, puissant et exact.
(Patrick Boucheron – bMatières à penser - Face au présent (5/5) : Le roman critique de la modernité - Fanny Taillandier, 27')
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Et à un moment donné, j'ai eu envie de faire quelque chose de toutes ces pistes qu'il y avait autour de moi [ ], qui me poussaient à lire et à me documenter, et puis qui finalement formaient une sorte de masse, assez chaotique, que j'ai eu envie de mettre en ordre dans un roman.
(Fanny Taillandier - Matières à penser - Face au présent (5/5) : Le roman critique de la modernité - Fanny Taillandier, 27')
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[HN]
Dans ce métier de prof on se rend compte qu'il y a mille façons de la transmettre [la littérature], et que parfois les caractères noirs sur une page blanche, c'est pas du tout la bonne. mais qu'il y en a plein d'autres. Et que la littérature est active même en dehors de son côté imprimé auquel on peut être habitué parce que l'imprimerie existe depuis quelques siècles maintenant, mais en fait c'est beaucoup plus vaste.
– Donc, les écrivains ils doivent aller au contact, quoi…
– Chacun fait comme il veut, mais…
– Chacun est libre, mais vous, vous avez envie de faire ça.
– Ben, moi je trouve que la littérature, c'est le règle des mots et que les mots c'est pas fait seulement pour être lus dans un texte. Mais après, lire un texte, c'est aussi un immense plaisir pour moi, que je ne renie pas du tout, mais… voilà, je pense que c'est complémentaire, mais que ça peut se passer partout, la littérature. Et notamment, moi je suis une grande adepte de hip-hop et de rap depuis très longtemps, et pour moi c'est de la l'ordre de la littérature, ce qui se joue là.
(Matières à penser - Face au présent (5/5) : Le roman critique de la modernité - Fanny Taillandier, 27')
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Moi je pense souvent aux gens qui sculptent et qui sont obligés de… il veulent faire une figure mais ils ont un bloc de marbre qui est extrêmement dur et qui a ses propres veines, en fait, et donc il faut faire avec ce bloc, et si la figure et le bloc ne s'entendent pas, c'est qu'il faut changer soit de bloc soit de figure. Et en tout cas, c'est la synthèse des deux, qui réussit. Moi c'est ça qui m'intéresse, j'ai pas envie d'avoir une recette…
(Matières à penser - Face au présent (5/5) : Le roman critique de la modernité - Fanny Taillandier, 35'30)
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(AF)
Par les temps qui courent : Maria Pourchet
5'
9' - 11' méta (Olivier Cadiot), réglage
11'40
14'45
17' !
20'30
21'40
23'40 "c'est que du bonheur"
28'30
35'
(40'15 lalala la)
54' (écho avec Fanny Taillandier)
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[méta][formule][brachy-logique]
… du fait de se revoir par un curieux mouvement qui fait qu'il a besoin d'un support pour parler aux autres, parce qu'au fond le personnage [otto] c'est pas pour moi, c'est pour vous, c'est pour que ce ce soit entre nous, c'est un messager, et providentiel. Moi j'ai pas du tout l'impression de travailler à l'écart, et d'être un écrivain qui filtre, ou qui fait je sais pas quoi, comme quelqu'un qui fait… une espèce d'énorme alambic, qui fait du parfum, qui prend le monde, comme ça, et qui le broie pour obtenir un par…
(Olivier Cadiot, archive 2015 l'humeur vagabonde" citée par Par le temps qui courent - 01/02/2019 - Maria Pourchet : "Je voulais que ce livre galope", 9')
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Un livre, finalement, propose un réglage. Un livre dit à un lecteur : voilà, bah moi je vois ça comme ça. Alors, est-ce qu'éventuellement ça te va aussi ? C'est une proposition de réglage.
(Olivier Cadiot, archive 2015 l'humeur vagabonde" citée par Par le temps qui courent - 01/02/2019 - Maria Pourchet : "Je voulais que ce livre galope", 10'30)
Cf. infra demain, pour rappel et développement
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[formule][karl]
L'écriture, certaines fonctions de l'écriture, déjà j'en fais un projet pour moi, c'est-à-dire que c'est un exercice dans le cadre duquel je supporte pas de me faire mal ou de m'ennuyer – parce qu'on a d'autres ressources pour ça –, donc je veux que… c'est sensoriel, l'écriture, donc que ça me fasse du bien d'écrire une phrase et que, quand on met un point finale à la phrase qu'on a dite telle qu'on voulait la dire, c'est bon, et voilà, je veux reproduire ce plaisir-là tout le temps, je… [ ]
(Maria Pourchet, Par le temps qui courent - 01/02/2019 - Maria Pourchet : "Je voulais que ce livre galope", 16'45)
2019 02 06
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« Pendant plusieurs années, le prophète Mohammad a reçu de l’ange Gabriel des morceaux du message de dieu, et il les a répétés aux hommes qui l’entouraient. Ces mêmes hommes les ont appris par coeur, avant de les mettre par écrit quelques années plus tard. Quand on est croyant, on peut penser que dieu est à l’origine du message. »
(Raphaël Enthoven citant [ le Coran ? ou sa préface ?], Philosophie, Qui a écrit le Coran ? [youtube] 0’30)
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Raphaël Enthoven – Ce qui est intéressant, c’est que Confucius dit, un moment dans Les Entretiens, il dit : je n’ai rien créé, je n’ai fait que transmettre. [ ] c’est une position, la position de l’intercesseur, qui est une position essentielle, en vérité.
Rachid Benzine – Absolument. Et d’ailleurs le Coran dit souvent au prophète de l’islam : « tu n’es là que pour transmettre, que pour avertir ». Et c’est ça qui est très important, c’est-à-dire que le véritable actant, dans le Coran, ce n’est pas le prophète mais c’est dieu lui-même.
(Philosophie, Qui a écrit le Coran ? [youtube] 4’20)
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Le poète, dit René Char, est celui qui doit laisser des traces, et non des preuves, car, ajoute-t-il, seules les traces font rêver.
(Raphaël Enthoven, Philosophie, Qui a écrit le Coran ? [youtube] 7’50)
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Rachid Benzine – Le Coran est anthropocentré, contrairement à la bible. Puisque [dans] la bible [ ] dieu crée l’homme [ ] au sixième jour voire au septième jour.
Raphaël Enthoven – Effectivement. Avec la matière qu’il lui reste.
(Philosophie, Qui a écrit le Coran ? [youtube] 7’)
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Mais j'ai en moi mille pages de cauchemars en réserve, celui de la guerre tient naturellement la tête. Des semaines de 14 sous les averses visqueuses, dans cette boue atroce et ce sang et cette merde et cette connerie des hommes, je ne me remettrai pas, c'est une vérité que je vous livre une fois encore, que nous sommes quelques-uns à partager. Tout est là. Le drame, notre malheur, c'est cette faculté d'oubli de la majorité de nos contemporains. Quelle tourbe !
(L.F. Céline, merci à Romain Villet, « Louis-Ferdinand CÉLINE, médecin et patient »)
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« La destinée est une putain qui se tait quand on l’enfile, mais pour ça il faut bander. »
(L.F. Céline, lettre, cité par Romain Villet, « Louis-Ferdinand CÉLINE, médecin et patient », 39’)
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C’est que Céline, au fond, nous dit : j’écris tout simplement parce que je suis malade. Il le dira dans le dernier entretien qu’il donne le 6 février 1960 : « L’écriture est une maladie, c’est un signe de maladie. Si vous êtes dans la vie, vous êtes avocat, vous êtes médecin, vous prenez vos plaisirs dans la vie, tandis que quand vous vous [amusez ?] à raconter des histoires, c’est que vous fuyez la vie. Je suis un malade nerveux détraqué, comme mon père et ma mère, qui étaient ataviquement très nerveux. Je ne suis qu’une malade et l’écriture est une tare. » [ ] Après, [ ] il a fini par dire : c’était un don que j’avais, que je ne pressentais pas, qui me gênait, mais j’avais ce don-là et j’aimais malgré tout tortiller la phrase. Et je me suis donc accommodé de ça, comme j’étais fait pour faire des livres… »
(Romain Villet, « Louis-Ferdinand CÉLINE, médecin et patient », 48’)
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Tu les crois malades ?... Ça gémit… ça rote… ça titube… ça pustule… Tu veux vider ta salle d’attente ? Instantanément ? même de ceux qui s’en étranglent à se ramoner les glaviots ?... Propose un coup de cinéma !... un apéro gratuit en face !... tu vas voir combien qu’il t’en reste… S’ils viennent te relancer c’est d’abord parce qu’ils s’emmerdent. T’en vois pas un la veille des fêtes… Aux malheureux, retiens mon avis, c’est l’occupation qui manque, c’est pas la santé… Ce qu’ils veulent c’est que tu les distrayes, les émoustillent, les intrigues avec leurs renvois… leurs gaz… leurs craquements… que tu leur découvres des rapports… des fièvres… des gargouillages… des inédits !... Que tu t’étendes… que tu te passionnes… C’est pour ça que t’as des diplômes… Ah ! s’amuser avec sa mort tout pendant qu’ils la fabriquent, ça c’est tout l’Homme, Ferdinand ! Ils la garderont leur chaude-pisse, leur vérole, tous leurs tubercules. Ils en ont besoin ! Et leur vessie bien baveuse, le rectum en feu, tout ça n’a pas d’importance ! Mais si tu te donnes assez de mal, si tu sais les passionner, ils t’attendront pour mourir, c’est ta récompense ! Ils te relanceront jusqu’au bout. […] « Ferdinand ! […] voilé les sciatiques !... S’il en vient pas dix aujourd’hui, je peux rendre mon papelard au Doyen ! » […] « Je veux être enculé ! tu m’entends ! si cette nuit même les pleuridriques crachent pas leurs caillots ! Merde à Dieu !... Je serai encore réveillé vingt fois !... »
(Céline, Mort à Crédit, merci à Romain Villet, « Louis-Ferdinand CÉLINE, médecin et patient », 1:04’)
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Sauf que… pas sauf.
Sauf que pas sauf.
2019 02 07
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[nokidding]
Cet Indien va poursuivre ses parents en justice pour lui avoir donné naissance sans son consentement
par Ulyces | 4 février 2019
Autoproclamé « antinataliste », Raphael Samuel compare le fait de mettre au monde des enfants à un « kidnapping et à de l’esclavage ». Cet Indien de 27 ans a donc décidé de poursuivre ses parents en justice et les accuse de lui avoir donné naissance « sans son consentement », rapporte le DailyMail. Bien qu’il ait de bonnes relations avec ses parents, Raphael Samuel trouve le fait d’avoir des enfants « égoïste et hypocrite », comme il l’explique sur sa page Facebook, consacrée à sa lutte.
« J’aime mes parents, mais ils m’ont eu pour leur propre plaisir. Ma vie a été incroyable, mais je ne vois pas pourquoi je devrais infliger à un autre être la comédie de l’école et d’une carrière, surtout quand il n’a pas choisi d’exister », estime Raphael Samuel. Suivi par plusieurs centaines de personnes, le jeune homme est un des représentants du mouvement antinataliste grandissant en Inde.
Cette idéologie, qui émerge depuis quelques temps, trouve ses adeptes à travers différents principes. Certains estiment ainsi que mettre au monde des enfants met en péril l’équilibre écologique et, à terme, épuise les ressources naturelles de la Terre. D’autres, comme Raphael Samuel, se concentrent plutôt sur le libre arbitre. « Forcer un enfant à venir au monde avant de le contraindre à travailler, n’est-ce pas un enlèvement suivi d’esclavagisme ? » interroge-t-il ainsi sur Facebook. Sources : The Daily Mail / The Print
(https://www.ulyces.co/news/cet-indien-va-poursuivre-ses-parents-en-justice-pour-lui-avoir-donne-naissance-sans-son-consentement/?fbclid=IwAR2R8KjKMkp3Z9VuWKx2f2bA5d8RKqJ-jy_tqPxNAk0Z3Skr0OpN_vLxtIQ)
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Otto Karl : Eh ben voilà, on me rejoint de plus en plus ! Sans le savoir. L'autre jour encore je tournais ma vieille idée comme ça : "ni la mort ni la vie, ne rien imposer à personne". Ou encore : "ne rien imposer à personne, et a fortiori la source de tous nos maux, la vie".
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Et il y a une phrase [ ] « Je roule donc au néant en musique. » Voilà. Donc sauver sa vie, c’est ça que ça veut dire. Ça veut dire : en musique. Sinon, ça n’a pas d’intérêt. [ ] Donc là, c’est : être vivant. Rouler au néant en musique, ça veut dire rouler vers le néant mais en étant vivant.
(Christine Angot, ONPC - Philippe Sollers - On n'est pas couché 14 avril 2018 #ONPC, 10’15+10’40)
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[TP] mon tour de Bretagne, à Néant-sur-… [Yvette ?]
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Liste pour Romain BNFA suite :
Nicolas Mathieu, leurs enfants après eux
François Bégaudeau, en guerre + La politesse + etc.
Olivia de Lamberterie, Avec toutes mes sympathies
Erwan Desplanques
Gaëlle Obiégly
Alexandre Soljenitsyne
Gombrowicz (dont Cosmos et Le Journal)
Nathalie Quintane (Formage, Tomates, Chaussure…)
Edouard Levé
Grégoire Bouillier [bis]
Romain Villet, Look
…
Jacques Perry, Vie d’un païen
François Roustang, Stopper la plainte
Philippe Sollers (Femmes, Studio, Passion Fixe, Une vie divine, Centre…)
Pascal Quignard (Les ombres errantes, Vie secrète…)
L'homme-dé, Luke Rhinehart.
Erwan Lahrer (le livre que je ne voulais pas écrire, etc.)
Loulou Robert, Bianca
Philippe Forest (tout, dont surtout Sarinagara, Le chat de schröninger, Le nouvel amour !)
Ulysse, Joyce
L'homme sans qualité, Musil
Don Quichotte, cervantès
Les belles endormies; Kawabata
Chantal Thomas
Luis Borges
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Mon tourment à moi c'est le sommeil. Si j'avais bien dormi toujours j'aurais jamais écrit une ligne.
(Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, éd. Gallimard Folio, 1952, p17)
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Le vrai charme appartient à celui, ou à celle, qui est allé, les yeux ouverts, dans son propre enfer. C'est très rare, et il s'ensuit une gaieté spéciale, teintée d'un grand calme.
(Philippe Sollers, Centre, cité par Christine Angot, 12’30)
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Le nouvel emoji « main qui pince » ne va servir qu’à parler des petites… choses
(par Ulyces | 6 février 2019)
Chaque année, la tension est palpable et l’atmosphère s’électrise pour leur arrivée : celle des nouveaux emoji approuvés par le Consortium Unicode. [ ] Avec toujours plus d’inclusion et de diversité, Unicode introduit cette année une liste de 59 nouveaux emoji de base, soit 230 si l’on inclue les variations de peau et de genre. Ce mois de février voit donc arriver des emoji avec une chaise roulante, une personne malentendante, un chien guide ou encore des dizaines de configurations de couples ; mais également un paresseux, du maté, un flamand rose, un temple hindou, une gaufre ou du beurre [ ]. Si Unicode les révèle dès maintenant, les symboles devraient prendre place dans les smartphones du monde entier autour de l’automne prochain et agrémenter leurs messages presque aussitôt. Mais, rappelez-vous, dans l’art de l’emoji, tout est question de justesse et d’à-propos.
(https://www.ulyces.co/news/le-nouvel-emoji-main-qui-pince-ne-va-servir-qua-parler-des-petites-choses/)
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Dès que dans l'existence ça va un tout petit peu mieux, on ne pense plus qu'aux saloperies.
(Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, éd. Gallimard Folio, 1952, p. 461)
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[rappel]
Ah ! s'amuser avec sa mort tout pendant qu'il la fabrique, ça c'est tout l'Homme, Ferdinand !
(Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, éd. Gallimard Folio, 1952, p.23)
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[TP]
La source des préoccupations théoriques de Winnicott se trouve déjà chez Freud à propos du jeu et de la créativité, S. Freud écrit en 1908 : « Chaque enfant qui joue se conduit comme un écrivain, dans la mesure où il crée un monde à son idée, ou plutôt arrange ce monde d'une façon qui lui plaît… Il joue sérieusement. Ce qui s'oppose au jeu n'est pas le sérieux, mais la réalité ». (https://fr.wikipedia.org/wiki/Donald_Winnicott#Relations_avec_Melanie_Klein)
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Journal filmé
Le journal filmé est un genre cinématographique.
Il s'est surtout développé depuis les années 1960 grâce à la démocratisation des moyens de production, notamment le Super 8, et encore plus depuis la fin des années 1990 avec l'apparition du format DV.
Le cinéaste filme ce qui lui arrive au jour le jour, librement.
Exemples de cinéastes :
Jonas Mekas Anne Charlotte Robertson David Perlov Boris Lehman Stephen Dwoskin Birgit Hein Lionel Soukaz Joseph Morder Rémi Lange Alain Cavalier Joaquim Pinto Gérard Courant
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Journal_film%C3%A9)
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Je me suis rendu compte que lorsqu’il y avait les manifestations pour les retraités il n’y avait que les retraités, lorsqu’il y avait les manifestations pour les étudiants il n’y avaient que les étudiants, etc., etc., et on brassait toujours et on n’arrivait jamais à s’unir. Alors forcément les Gilets jaunes, c’est l’accumulation de tous les petits qui ont enfin compris qu’un moment il faut s’unir.
(Karine, gilet jaune, France Culture, Les Pieds sur terre (par Sonia Kronlund), Les "gilets jaunes", au-delà du politique : être ensemble, 01/02/2019, 19’)
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[surdouage]
(AF)
…
(RTS - 30.01.2019 - Dans le cerveau… d’un surdoué)
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Les grands corbeaux sont réputés pour leur aptitude au jeu. Ce qui est un indice d’intelligence.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 5’30)
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Ce comportement est caractéristique des corbeaux. Ils savent interpréter le contexte et agir en conséquence.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 7’15)
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Quelque soit la situation [ville ou campagne], les corvidés ne sont jamais dépaysés.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 13’30)
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Ils récupèrent des matériaux aux alentours ou directement dans la rue. Il leur arrive aussi de se servir dans les nids voisins. Pourquoi faire des kilomètres quand il y a plus simple ? [ ] Les corbeaux sont totalement dénués de scrupules lorsqu’il s’agit de piller les matériaux dans le nid du voisin.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 14’ + 15’25)
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"otto"
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 19’)
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Les corbeaux sont omnivores…
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, ?')
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L'un deux va cacher un morceau de viande. Un vieux réflexe de corbeau. Ce qui n'est pas mangé sur place est stocké quelque part.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 32')
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Les grands corbeaux sont trop intelligents pour courir des risques inutiles.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 33'50)
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Les décharges sont des garde-manger artificiels et démesurés. [ ] Elles donnent lieu à d'xtraordinaires rassembments de corbeaux. Car fidèle à sa qualité d'omnivore et d'éboueur de la nature, un corbeau ne peut pas passer au-dessus d'une décharge sans s'y arrêter.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 38'30)
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[En hiver, en ville] Non seulement elles [les corneilles mantelées] y trouvent une nourriture abondante, mais il y est aussi plus chaud que dans les champs, où souffle un vent d'est glacial. Autant dire le paradis pour des corvidés. Grignotage sur un fourgon postal. Recyclage des restes sur un banc de square.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 40'10)
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Les corneilles mantelées ne dérogent pas à la règle et raffolent des noix. Mais, qui trouve une noix ne connaît plus la paix. Les corneilles du fourgon postal ont terminé leur repas. Pour n'importe quel oiseau, cette écuelle vide serait sans intérêt. Mais pas pour une cornneille. On peut jouer, avec cette chose ! Encore un signe incontestable de leur intelligence supérieure à la moyenne. le fait de se constituer des réserves est également un signe d'intelligence. La noix qui n'est pas consommée dans l'immédiat est stockée quelque part en prévision des périodes difficiles. Un corvidé est capable de retrouver ses cachettes au bout de plusieurs mois.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 41')
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Les corvidés (Corvidae) constituent une famille de passereaux comprenant 25 genres et 130 espèces de corbeaux, corneilles, pies, témias et geais. Les corvidés comptent (avec les perroquets) parmi les oiseaux qui ont produit les meilleurs résultats en termes d'intelligence, certains étant capables d'utiliser des outils, et d'en fabriquer. Ces oiseaux ont des comportements sociaux développés et ont une hiérarchie au sein du groupe. Nombre d'entre eux jouent par ailleurs un rôle important dans les écosystèmes en tant que charognards.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Corvidae)
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Mais c'est aussi une période qui peut basculer dans une solitude pathologique. Une solitude que vivent les hikikomori, ces adolescents ou jeunes adultes japonais incapables de supporter les pression sociale et scolaire, et qui s'isolent pendant des mois voire des années dans leur chambre. [ ] Le phénomène ne concerne plus uniquement la société japonaise, en Suisse aussi des jeunes gens désemparés s'enferment volontairement dans cette solitude carcerale. Avec souvent comme seul compagnon un écran.
(RTS - Dans la tête... d'un solitaire, 13'45)
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Il [Alex, un perroquet "gris du Gabon"] a le niveau d'intelligence d'un enfant de 5, 6 ans, même si ses capacités de communication sont celles d'un enfant de 2 ans, 2 ans et demi.
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 10'50)
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Ce qui est intéressant dans le cerveau des perroquets, c'est qu'il est plus gros proportionnellement que le cerveau des autres oiseaux, et notamment la structure qui est le siège de l'intelligence chez les oiseaux, qu'on appelle le striatum, est plus développée chez les perroquets que chez d'autres espèces d'oiseaux.
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 19')
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Et quelque chose en plus chez les perroquets, ça pourrait être la monogamie. [ ] parce que la plupart des oiseaux sont monogames mais c'est souvent le temps, simplement, d'une saison de reproduction. Alors que les perroquets ou les corvidés, l'autre famille intelligente d'oiseaux, ils ont une vie monogame pour leur vie entière, en fait. Et donc, come nous le savons tous, c'est pas forcément facile de garder une relation pour toute la vie, ça demande de l'intelligence. Et peut-être que c'est aussi la gestion de cette relation particulière, en plus de la relation avec les autres oiseaux du groupe, qui est importante pour stimuler l'intelligence des perroquets.
– Et qu'est-ce qui se passe pour eux quand ils se retrouvent tout seuls dans une cage, alors ?
– Bah justement, ça peut se passer très mal. Ils essaient de reformer avec leur propriétaire ou la personne qui s'en occupe le plus ce lien de monogamie, mais mais normalement un lien monogamme ça consiste à passer 24h sur 24 avec l'être aimé, à le toiletter, à commuiquer avec lui. Donc, forcément, c'est pas toujours facile à faire avec un humain. Et donc, souvent ça se passe mal parce que l'oiseau va se retrouver à devenir neurasthétique [ ] …
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 21')
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– Maman, je veux pas que les filles grandissent avec des parents qui s'aiment plus. Tu as réussi à vivre dans le mensonge, moi j'y arrive pas.
– Mais qu'est-ce que tu racontes ? Mais je n'ai jamais vécu dans le mensonge ! Ton père m'a toujours dit la vérité. On peut pas désirer toute la vie la même personne. Ça n'existe pas. Ça c'est un mensonge. Mais l'amitié peut remplacer le désir, et ça c'est éternel. C'est du boulot, je sais, mais ça vaut la peine. Au moins pour les enfants.
– Maman, je suis plus amoureuse, c'est tout.
– Autrefois on savait réparer. On réparait les chaussettes, les frigidaires… Et maintenant on jette. Dès qu'il y a un problème, on jette. Pareil dans un couple. Plus de désir ? On jette. Mais personne n'est parfait.
(L'économie du couple, Joachim Lafosse, 1:09')
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Ils [les perroquets] ont toujours imité leurs congénères, mais l'imitation est typique de la captivité. Et en fait on pense que c'est une demande sociale voire une souffrance. [ ] Ça voudrait dire : j'ai besoin qu'on m'aime… Voilà. Parce qu'ils sont souvent tout seuls et c'est souvent les perroquets seuls qui imitent le plus. Et ce qu'on s'est aperçu [sic], c'est que ça essayait de provoquer une réaction chez nous. Et qu'est-ce qui provoque le mieux les réactions ? Ce sont les injures et les obsénités.
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 34')
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Oui, le perroquet joue énormément. Énormément.
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 38')
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[physio-logique]
L'écrivain [François Bégaudeau] explique comment la bourgeoisie se réfugie derrière des mots creux, des concepts vides pour se légitimer et défendre sa position. [ ] « Quand un bourgeois vous parle de mérite. C'était la pirerre d'angle de l'entreprise révolutionnaire de la bourgeoisie au 18e siècle, contre les aristocrates qui étaient les/des nantis. Bon. La notion de mérite n'a évidemment aucun sens dans une société où les gens finalement acquièrent leur fortune et leur capital essentiellement par héritage. Héritage direct, indirect, par le réseau… Donc ils inventent cette notion de mérite. »
(France Culture - François Bégaudeau en guerre contre la bourgeoisie, 0'40)
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[ARG]
Et à chaque fois que devant une actualité donnée ou un phénomène donné mon réflexe est plus sécuritaire que, je dirais, d'aller du côté de ce qui désordonne la situation, à ce moment-là j'ai un/le réflexe bourgeois.
(France Culture [youtube][vidéo] - François Bégaudeau en guerre contre la bourgeoisie, 2'30)
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OK :
Et pour ceux, comme David ?, qui voudraient voir un film néo-pialatien (les clins d'oeil et rapprochements sont évidents), je recommande : (très bon titre et assez bon film) "L'économie du couple", de Joachim Lafosse, 2016, à télécharger par ici :
https://www.1divx.net/telecharger-le-film-leconomie-du-couple-gratuitement.html
2019 02 08
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« L'accident, pour nous, ce serait de mourir dans un lit. »
(Jean Mermoz, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz)
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« Ce sont les échecs bien supportés qui donnent le droit de réussir. »
(Jean Mermoz, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz)
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« La vie moderne autorise les voyages, mais ne procure pas d’aventure. »
(Jean Mermoz, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz)
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« Tu sais, je voudrais ne jamais descendre. »
(Jean Mermoz, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz)
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Ce qu'il faut prendre conscience [sic], c'est que vivre en fauteuil roulant, c'est comme si vous étiez dans les embouteillages. Tout est compliqué, tout est énervant.
(Dorine, rescapée, France Culture, Les Pieds sur terre - Frissons (6/6) : Rescapées - 07/02/2019, 26'15)
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Chaque hiver, la grippe saisonnière – due à un virus très contagieux – touche entre trois et six millions de personnes. Elle débute généralement en novembre ou décembre pour se terminer au début du printemps. [ ] Il faut combiner vaccination et comportement.
La campagne de vaccination contre la grippe qui vient d'être lancée met l'accent sur la responsabilité individuelle et collective pour limiter le risque de contamination, explique le professeur Bruno Lina [ ] « [ ] Il faut combiner la vaccination et les comportements qui visent à réduire le risque de contamination comme les mesures d'hygiène, la logique d'évitement du virus. »
(https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-grippe-prenez-vos-precautions-68811/)
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Me revoilà… équipé, et à Nemours.
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Mieux vaut être seul qu'avec une conne qui claque son salaire en chaussures.
(Klub des loosers, la fin de l'espèce, "Destin D'hymen")
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[ARG]
Normand, l'écrivain Pascal Quignard est en réalité natif de l'Eure. Mais ses parents s'installent au Havre alors qu'il n'a pas trois ans et que la ville attend de renaître des décombres des grands bombardements de 1944. Du Havre il dira : "Le moderne pour moi est arrivé [ ] à l'état de ruines".
(https://www.franceculture.fr/litterature/pascal-quignard-je-nai-jamais-quitte-les-ruines-du-havre)
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(version audio)
France Culture - Pascal Quignard, "Je n'ai jamais quitté les ruines du Havre", 1'
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Et j'ai besoin d'un contact avec le réel. Et derrière le réel il y a l'imprévisible.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 8')
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Parce que les rapaces volent avec un vol totalement silencieux.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 8'30)
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Et puis il y a un sens politique aussi peut-être dans les oiseaux. Les oiseaux [ ], lorsqu'ils chantent… plus ils sont éloignés du groupe, plus ils sont virtuoses. Plus ils quittent le chant générique.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 10'40)
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[TP]
Le passé le plus lointain est le plus dense de l’énergie de l’explosion. Tout souvenir intense approche de la force.
(Pascal Quignard, Les ombres errantes, chap. 2)
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[méta][formule]
L’écrivain comme le penseur savent qui est en eux le vrai narrateur : la formulation.
(Pascal Quignard, Les ombres errantes, chap. 3)
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[TP]
Rancé a écrit à Retz en 1673 : Tout fuit avec une vitesse effroyable.
L’autre mot de Rancé : Le temps est perdu.
Le temps humain comme Royaume où le Perdu règne. Ses traces s’effacent à une vitesse effroyable qui nous emporte tous. En s’effaçant cette vitesse fait tout tomber. Dans le chaos des guerres religieuses et civiles il semble que chacun ne songe qu’à son enfance qui s’efface avec lui. [ ]
(Pascal Quignard, Les ombres errantes, chap. 5)
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Passer de la guerre civile à la guerre civique.
Plutôt la guerre civique à la guerre civile.
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[vrac][neutralisage]
Deux ans plus tôt, Levé avait publié un livre remarquable, Autoportrait (P.O.L). Cette performance autobiographique prolongeait son travail d’artiste, en particulier photographique. Elle était digne de la sobriété quasi impersonnelle des vêtements d’A.P.C. L’auteur enchaînait des phrases affirmatives, sans lien entre elles, qui le définissaient, lui, ses goûts, ses dégoûts, ses habitudes, ses façons, ses manies, par une série de constats sans commentaires donnant à l’ensemble une couleur unie et mate. [ ] C’était une nouveauté formelle, qui s’inspirait de Perec et de Barthes, mais pour aller ailleurs, vers un espace où fleurissait une émotion inattendue, discrète, et dont le motif est défini dans les Forçats [de son ami Bruno Gibert] : « Le goût absolu pour le neutre. »
(Edouard Levé, tableaux d’une amitié, Par Philippe Lançon — 6 février 2019, Libération)
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[neutralisage]
Un jour, «Ed» entre à l’église de scientologie pour faire, par curiosité, le test qu’on impose aux candidats ; puis il fuit en courant, poursuivi dans la rue par le scientologue qui l’insulte lorsqu’il comprend qu’il a été joué. Ce test, écrit Gibert, «était un mélange de marketing, de psychologisme bas de gamme et de développement personnel à la mode anglo-saxonne, le tout mal traduit de l’américain avec des fulgurances comme "la vie vous semble-t-elle plutôt vague et irréelle ?" et des dénominations étranges comme "la musique émotionnelle". A partir de ce qu’il considérait comme un ready-made littéraire, Ed me dit qu’il serait possible de créer quelque chose de puissant. "Par exemple, juste en répondant aux questions par la positive."»
Le résultat donnait «un autoportrait laconique et détaché, si près d’un absolu impersonnel que mon ami rechercha toute sa vie : le contour extérieur d’un visage sans yeux ni bouche gravé à la pointe sèche sur une surface sans aspérité. » Le texte de six pages qu’il reproduit alors est bel et bien une ébauche de ce qui deviendra Autoportrait. Le programme et la technique sont en place. On lit par exemple ceci : «On me considère en général comme quelqu’un de froid. Mes opinions ne sont pas suffisamment importantes pour que je les communique à d’autres. Je garde un contrôle étroit sur des objets m’appartenant et que j’ai prêtés à des amis.» Et plus loin : «Cela me demanderait un effort certain que d’envisager l’idée du suicide.» Il a fini par l’envisager. Il ne faut pourtant pas accorder à cette phrase un sens prémonitoire que lui retire le hasard du moment où elle fut écrite. La psychologie se dissout dans la neutralité.
(Edouard Levé, tableaux d’une amitié, Par Philippe Lançon — 6 février 2019, Libération)
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47 % des vertébrés disparus en dix ans, faut qu’on se refasse une cabane, mais avec des idées au lieu de branches de saule, des images à la place de lièvres géants, des histoires à la place des choses. – Olivier Cadiot
Il faut faire des cabanes en effet, pas pour tourner le dos aux conditions du monde présent, retrouver des fables d’enfance ou vivre de peu ; mais pour braver ce monde, pour l’habiter autrement, pour l’élargir.
Marielle Macé [Nos Cabanes, Ed. Verdier] les explore, les traverse, en invente à son tour. Cabanes élevées sur les ZAD, sur les places. Cabanes bâties dans l’écoute renouvelée de la nature, dans l’élargissement résolu du « parlement » des vivants, dans l’imagination d’autres façons de dire « nous ». Cabanes de pensées et de phrases, qui ne sauraient réparer la violence faite aux vies, mais qui y répliquent en réclamant très matériellement un autre monde, qu’elles appellent à elles et que déjà elles prouvent.
(https://editions-verdier.fr/livre/nos-cabanes/)
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[nuit]
– Bref, il y a une sorte de paix, que j'éprouve. [ ] Pour eux la nuit était quelque chose d'angoissant. Et pour moi c'est quelque chose d'absolument apaisant. Je me crois sauvegardé par la nuit. Alors que le jour, je pense, la séparation des objets, l'objectivation, l'extériorisation du jour est quelque chose qui me blesse plutôt qu'il ne me rassure.
CB – Presque… un lieu de punition s'est transformé en refuge.
– Voilà. Voilà. Exactement.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 20')
//
Le jour m'éblouit, Le soir m'apaise, La nuit m'enveloppe.
(Edouard Levé, Suicide)
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[nuit][neige][neutralisage]
La nuit. La neige.
La nuit. La neige. Le neutre. Etc.
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[éco-logique][TP]
CB – Est-ce qu'il y a une dimension écologique dans ce travail-là ?
PQ – Oui ! Oui. Oui.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 24'30)
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J'admire l'intelligence des solutions écologiques.
(Edouard Levé, Autoportrait, p119)
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[brachy-logique]
En vieillissant, je deviens bref.
(Edouard Levé, Autoportrait, p119)
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" Tu as écrit un recueil de tercets, brefs et condensés comme ta vie. Tu n'en parlas à personne. Ta femme les découvrit après ta mort dans le tiroir de ton bureau:
[...]
Le jour m'éblouit, Le soir m'apaise, La nuit m'enveloppe.
Dominer m'oppresse, Subir m'asservit, Etre seul me libère.
La chaleur me gêne, La pluie m'enferme, Le froid m'éveille.
Le tabac m'irrite, L'alcool m'endort, La drogue m'isole
Le mal me surprend, L'oubli me manque, Le rire me sauve.
L'envie me porte, Le plaisir me déçoit, Le désir me reprend.
[...]
L'équilibre me tient, La chute me révèle, Le rétablissement me coûte.
[...]
Le temps me manque, L'espace me suffit, Le vide m'attire.
[...]
Le bord me tente, Le trou m'aspire, Le fond m'effraie.
Le vrai m'émeut, L'incertain me gêne, Le faux me fascine.
Le bavardage m'égare, La polémique m'enflamme, Le silence me rachète.
L'obstacle m'élève, L'échec m'endurcit, Le succès m'adoucit.
[...]
L'offense me surprend, La répartie me tarde, L'affection me rédime.
[...]
Le sermon m'irrite, L'exemple me persuade, L'acte me prouve.
Nettoyer m'ennuie, Ranger m'apaise, Jeter me délivre.
[...]
Savoir me grandit, Ignorer me nuit, Oublier me libère.
Perdre m'énerve, Gagner m'indiffère, Jouer me déçoit.
Nier me tente, Affirmer m'exalte, Suggérer me contente.
[...]
Dire m'engage, Ecouter m'apprend, Taire me tempère.
Naître m'advient, Vivre m'occupe, Mourir m'achève.
Monter m'est difficile, Descendre m'est facile, Stationner m'est inutile.
[...]
La menace me trompe, L'angoisse me meut, La peur m'exalte.
[...]
La fatigue me calme, La lassitude me décourage, L'épuisement m'arrête.
Construire m'obsède, Conserver m'apaise, Détruire m'allège.
[...]
Le groupe m'oppresse, La solitude me tient, La folie me guette.
Plaire me plaît, Déplaire me déplaît, Indifférer m'indiffère.
L'âge me gagne, La jeunesse me quitte, La mémoire me reste.
Le bonheur me précède, La tristesse me suit, La mort m'attend.
(Edouard Levé, Suicide)
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Le lac m'attire, la mare me repousse, l'étang m'indiffère.
(Edouard Levé, Autoportrait, p118)
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[neige]
Ma voix porte moins sous la neige.
(Edouard Levé, Autoportrait, p118)
#
Crois peut-être savoir pour les corvidées [corbeaux, etc.] raffolent des noix : – défi/casse-tête intellectuel – bon pour cerveau – très haute qualité de conservation, bon pour stockage (comme ils aiment)
2019 02 09
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La solitude me donne de la constance.
(Edouard Levé, Autoportrait, p. ?, 13')
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Pour conduire un homme à mourir, il suffit souvent d'un rien, ce rien pouvant bien être n'importe quoi.
(Bertrand Belin, Requin, p15)
+
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Pour ce qui est de vivre, nous sommes toujours dans ce rapport de confiance aveugle. [ ] il y a simplement dans tout cela une immense part d'inconséquence. Dans leur large majorité, les vivants s'activent sans jamais songer au pire.
(Bertrand Belin, Requin, p16)
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En dépit de siècles empesés de morts particulières, [ ] l'homme reste stupéfait devant la possibilité qu'il a de ne plus être alors qu'il fut. Sa finitude, il la constate d'abord à la faveur de la disparition d'un autre que lui. Mais passé cet épisode où tout lui fut révélé, il retourne à son illusion en un clin d'oeil. Il faut attendre qu'il soit lui-même, et qu'il le soit clairement, dans le collimateur de la mort, pour qu'il s'émeuvent enfin d'être, comme chacun, sujet au trépas. D'où vient qu'il en soupire encore et comment ne s'est-il pas familiarisé avec l'idée de sa mort assurée ? Comment diable, le reste du temps, arrive-t-il à ignorer son sinistre sort avec un tel naturel ?
(Bertrand Belin, Requin, p17-18)
+
p.59
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[ ] vivre de la sorte, dans la noirceur d'une conscience éclairée [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p21)
#
Dans un entretien accordé au Vogue américain, dont ils font la couverture de mars, Hailey Baldwin et Justin Bieber expliquent les raisons de leur mariage express, seulement quelques mois après leurs fiançailles.
"J'ai besoin de quelque chose qui soit sûr. Et ça, c'est mon bébé". Mariés civilement depuis septembre dernier, Justin Bieber et Hailey Baldwin avaient créé la surprise quelques mois plus tôt en annonçant leurs fiançailles. Une union expresse dont le chanteur canadien révèle aujourd'hui l'une des véritables raisons dans une interview accordée au Vogue américain. En effet, il admet avoir épousé le jeune mannequin afin qu'ils puissent avoir leur première nuit d'amour ensemble.
Un an avant leurs retrouvailles, Justin Bieber s'était imposé une abstinence sexuelle afin de se tourner vers la religion, tandis qu'il vivait une véritable "descente aux enfers" et avait "un problème réel avec le sexe". "Je pense que le sexe peut causer beaucoup de douleur, explique le chanteur canadien. Parfois, les gens ont des rapports sexuels parce qu'ils ne se sentent pas assez bien. Parce qu'ils manquent de confiance en eux. Les femmes le font, et les mecs aussi, a-t-il confié. Je voulais me dédier à nouveau à Dieu de cette façon parce que j'avais vraiment le sentiment que c'était mieux ainsi pour mon âme", ajoute-t-il avant de lancer : "Et je pense que Dieu m'a béni avec Hailey."
[ ]
(https://fr.yahoo.com/news/justin-bieber-hailey-baldwin-attendu-142000864.html)
#
En d'autres termes, n'ayant pas notoirement réussi mon entrée, voilà que je me trouve sur le point de bâcler ma sortie.
(Bertrand Belin, Requin, p23)
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[programme]!!
[ ] ma propre naissance, elle-même renvoyée à une banale affaire biologique indépendante de toute volonté humaine et ne résultant que de l'injonction du vivant faite à l'espèce : se reproduire.
(Bertrand Belin, Requin, p24)
#
[programme]
Il en va de la survie de l'espèce qui est son unique prérogative.
(Bertrand Belin, Requin, p60)
#
[programme]
[ ] l'évolution (dont on célèbre à tort et à travers l'ingéniosité quand il n'est peut-être question que de vulgaire obstination) [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p60)
#
[programme]
Pour la grande majorité des espèces, l'opéra se résume à ces deux livrets : manger OU se faire manger et d'autre part manger ET se faire manger.
(Bertrand Belin, Requin, p61)
#
[pour Manuella ?]
Mon enfance ne fut pas malheureuse mais, c'est là un tour courant de la vie, bien des années plus tard, elle le devint.
(Bertrand Belin, Requin, p25)
#
[TP]
Mon agitation m'aura conduit à dessiner un cercle, j'occupe ce cercle. Quoi que j'aie pu vivre depuis, je l'ai vécu depuis ce cercle.
(Bertrand Belin, Requin, p28-29)
#
[squelette][finesse]
De taille modeste, elle semblait pourtant longue et haute. Des os fins se devinaient aux poignets et aux clavicules.
(Bertrand Belin, Requin, p43)
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[TP][surdouage]
Hélas, nous n'eûmes ce soir-là qu'une seule occasion de nous parler. J'en fis un piètre usage. Je ne sus lui parler que de ma dévorante passion : l'archéologie. Il ne fut question que d'archéologie. Elle manifesta d'abord une généreuse attention qui se mua sûrement en civilité puis en politesse avant de s'installer en véritable ennui. [ ] J'avais été ennuyeux, égocentrique et collant. [ ] M'étant juré de ne reprendre à aucun prix le fil de notre conversation de la veille, qui l'avait laissée exangue [ ], craignant encore de me laisser emporter dans [ ] un de mes bientôt tristement célèbres monologues que Peggy, avec humour, allait baptiser : « Tes bruits de bouche » [ ].
(Bertrand Belin, Requin, p44-45-46-47)
#
[taisage]
Épaulé dans mon voeu de silence [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p47)
#
[ ] et ce sujet risquait de m'entraîner dans un torrent grouillant d'approximations [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p47)
#
[ ] ma pratique amateur remarquablement désordonnée [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p47)
#
[inhibition][autodestruction]
Mais je continuerai de penser (plus pour très longtemps, semble-t-il) qu'il est préférable de contracter un cancer que d'en être un soi-même, simple question de dignité.
(Bertrand Belin, Requin, p55)
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Le verre est un objet en sursis. Il est à la lisière. Sa situation est critique, plus ou moins. D'ailleurs, lorsqu'on le manipule, c'est avec une attention particulière. Exactement comme s'il s'agissait d'un mourant ou d'un nouveau-né.
(Bertrand Belin, Requin, p56)
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[ ] chacun se débrouille donc avec sa propre catastrophe.
(Bertrand Belin, Requin, p58)
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[défausophie][cosmo-logique][ARG]
Tous les hommes ne sont pas prêts à accepter la matière. La masse et le silence du monde en pétrifient plus d'un. [ ] la matière, et sa violente indifférence à l'homme [ ].
(Bertrand Belin, Requin, p63)
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[multimédia]
« Vous écrirez télégraphique ou vous écrirez plus du tout. » Vous écrirez numérique ou vous écrirez plus du tout.
(Cf. Céline, Guignol's band :
– Enfant, pas de phrases !…
[ ]
Le Jazz a renversé la valse, l’Impressionisme a tué le « faux-jour », vous écrirez télégraphique ou vous écrirez plus du tout !)
#
[multimédia]
Le Jazz a renversé la valse, l’Impressionisme a tué le « faux-jour », l'écran a recouvert/supplanté/balayé/balaye la page, vous écrirez numérique ou vous écrirez plus du tout !
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[multimédia]
[le lendemain…]
Otto Karl
10 février, 20:00
(Je retombe sur cette photo du mois dernier, haha, et j'en profite pour reprendre...) Le Jazz a renversé la valse, l’Impressionisme a tué le « faux-jour », l'écran a recouvert la page, vous écrirez numérique (multimédia) ou vous écrirez plus du tout ! (L.-F.C./O.K.)
[photo : autoportrait Karl "l'avenir"]
+
Romain Villet :
C'est ça, exactement ça! Une phrase tirée d'un livre que le temps, contrairement aux Youtubades et autres évanescences numériques, n'arrive pas à démoder. Et oui, "ou vous écrirez plus du tout". Vous montez, vous montez, et le niveau baisse...
Otto Karl :
Que répondre à cette RÉACTION ? Qu'on se désole un peu de ne pas trouver à la hauteur de son maître ou modèle qui en son temps écrivait justement "Le Jazz a renversé la valse, l’Impressionisme a tué le « faux-jour »…", sous-entendu : et ainsi de suite, de tout temps les nouvelles formes renversent les traditionnelles, qu'on le veuille ou non ? Enfin bref – car ce serait trop long. Et Céline, précisément, l'émotion et le caractère oral (ou oraux, devrais-je dire mais ça sonne mal) dans l'écrit littéraire ? Pensez donc ! Mais où va-t-on ! C'est le début de la fin, mes aïeux ! Ou justement le début de la suite ? de la relève ?… que constitue très probablement aujourd'hui l'écriture directement audio, et -visuelle ou non. Que ça nous plaise ou non, qu'on ait la sensibilité, les moyens, le discernement de l'apprécier ou non. En sachant aussi que, comme en littérature et dans n'importe quoi, il y a de tous les niveaux. Le plus en vue et répandu étant souvent le plus médiocre. N'est-ce pas. Mais que répondre à ça ? Ce serait trop long...
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Exhausted d'exhaustivité – ou d'exhaustivisme, ou mieux : d'exhaustivage.
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[TP]
En tout cas, moi je sais que j'ai des projets cinématographiques, mais je pense maintenant à des petites promos internet en faisant croire que c'est vrai… parce que c'est intéressant, quoi. [ ] Prendre une caméra, faire croire que c'est vrai… Internet on n'a pas besoin d'avoir une lumière superbe, au contraire, même, avoir le côté vrai et trash, ça c'est intéressant.
(Didier Bourdon, Clique TV - Bourdon et Lacheau : c'est ton destin - Clique Dimanche - CANAL+, 8')
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[épure][brachy-logique][injustifier][formule][amphibo-logique]
Rémi Durand – À travers aussi le design, qui doit être le plus épuré possible, le plus spectaculaire, le plus séduisant, « sexy » on pourrait dire.
Zoé Sfez – Et c'est la grande force du Mac, et notamment de l'i-mac, vous le dites, c'est que alors que jusque là les ordinateurs étaient des technologies disons ouvertes qu'on pouvait bidouiller, non seulement il est beau, mais en plus il est fermé, ce qui en fait un objet magique.
R.D. – Oui. Oui oui, c'est ça. Parce qu'en fait, quand on veut créer un objet magique, si on peut l'ouvrir, voir les cartes électroniques et puis comment ça fonctionne, ça casse un peu la magie. C'est comme une sorte de profanation, voir ce qu'il y a derrière la scène. Et donc, pour maintenir cette sorte de pureté de l'expérience "utilisateur", il faut la maintenir un petit peu fermée. C'est pour ça que Steve Jobs, avec une espèce d'obsession, un côté un peu maniaque avec le contrôle autour des technologiques qu'il développait [ ] c'était très lié à ce désir de créer quelque chose de très épuré, de très magique, à travers ces technologies.
(L'invité innovation - 25/11/2018 - L'utopie numérique : de la révolte hippie au capitalisme high-tech de la Silicon Valley [avec Rémi Durand], 5'40)
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Après la première nuit, être loin d'elle devient une aberration.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §24)
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Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte sarah :
Expressions tout faites/figées
Je meurs de chaud.
…
J'ai le coeur qui bat la chamade.
Elle m'embrasse furieusement.
Elle est ivre, ivre morte.
La vie va trop vite, à toute berzingue.
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[autoportrait][TP]
Elle ne comprend pas qu'elle s'épuise, qu'elle m'épuise.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §44)
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Klub des loosers
Le Chat et autres histoires
http://www.frap.ru/22437-klub-des-loosers-le-chat-et-autres-histoires-2017.html
2019 02 10
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Faire l'amour sans le défaire ?
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Être de gauche, c'est rêver parfosi que tous les spermatozoïdes soient gagnants.
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La vie se disper… -me.
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Invincible sans haine/"n" : invisible.
Retirer la haine d'invincible vous obtenez invisible.
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[philosophie][défausophie]
Les corbeaux tirent les leçons de ce qui est arrivé à leurs congénères. Ainsi, lorsque l'un d'entre eux a été tué dans un champ, il n'est pas rare que tous les corbeaux modifient leur route migratoire afin d'éviter le champ en question, durant près de deux ans. Cela ne fait aucun doute, les corbeaux communiquent entre eux.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 7')
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Les chercheurs voudraient savoir pourquoi ces animaux [les corbeaux], qui n'ont pas le plus gros cerveau de tous les oiseaux, sont malgré tout les plus intelligents. « Ce ne sont pas les corbeaux qui ont le plus gros cerveaux, ce sont les perroquets. Mais les corbeaux sont les plus doués. »
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 12')
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Il n'y a que trois espèces capables de se fabriquer des outils : les éléphants, les chimpanzés et les corbeaux calédoniens.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 14'50)
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[à romain]
Remettre en question, tout est là. Mais remettre en question aussi ce que tu entends, ou peut-être devrais-je dire ce que la tradition/habitude et toi entendez par écriture et intelligence ?
Remettre en question, tout est là. La sagesse même. À condition de remettre aussi en question ce que tu entends, ou peut-être devrais-je dire ce que la tradition/habitude et toi entendez par écriture et intelligence ? Dommage d'être encore plus réac en ton temps que ton maître Céline en le sien, sur son arbre perché plus haut ?
« Et du fait de leur intelligence, ces oiseaux [corbeaux] sont plein de ressource.(s). Leur grande force, c'est leur capacité d'adaptation. » Le corbeau à gros bec est une espèce particulièrement inventive lorsqu'il s'agit de bâtir son nid. Ces oiseaux sont constamment à la recherche de nouveaux matériaux de construction.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 24'40)
D'autre part, tu as des raisons de te sentir exclu et donc ennemi de ces avancées, contre lesquelles on peut peu.
Quel niveau ? De quoi ? Où est-ce qu'on le place et pourquoi ici et pas là ? Et quel montage ? Mais enfin, est-ce que seulement tu vois bien de quoi tu parles ?
Je voudrais pas dire, mais… est-ce que toi et moi voyons aussi bien de quoi on parle ?
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[intelligence]
C'est une chose d'utiliser un outil pour attraper de la nourriture, mais c'en est une autre d'utiliser un outil pour attraper un autre outil, afin d'atteindre de la nourriture. Cela requiert des facultés cognitives beaucoup plus élaborées. Cette capacité à utiliser un méta-outil a notamment été déterminante pour l'évoloution de l'espèce humaine. « Ce qui a déclenché le processus technologique, c'est lorsque l'homme s'est mis à utiliser des pierres, non pas [ou non plus seulement] pour casser des noix, des os ou de la nourriture, mais pour casser d'autres pierres. Donc, c'est très intéressant de voir un corbeau se servir d'un méta-outil parce que ça nous donne une idée des facultés cognitives de nos ancêtres.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 16')
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Chez les corbeaux aussi, l'unité sociale de base, c'est la famille.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 21'15)
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[otteur][éco-logique]
« Et du fait de leur intelligence, ces oiseaux [corbeaux] sont plein de ressource.(s). Leur grande force, c'est leur capacité d'adaptation. » Le corbeau à gros bec est une espèce particulièrement inventive lorsqu'il s'agit de bâtir son nid. Ces oiseaux sont constamment à la recherche de nouveaux matériaux de construction.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 24'40)
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[végétarisme][bio-logique]
Comme tous les corbeaux, elle [cette jeune femelle] apprécie différents types de nourriture. Et ce régime alimentaire varié a lui aussi une influence sur le développement de son cerveau. « Un mode de vie complexe, qui vous force à consommer plusieurs types d'aliments explique en partie l'intelligence de certains primates, et de certains oiseaux. Parce que le fait d'être omnivore oblige le cerveau à développer davantage de zones, pour pouvoir traiter toutes ces informations relatives à la nourriture ». Si un animal ne se nourrit que de fruits, il n'a à connaître qu'une seule catégorie d'aliments. Mais comme les corbeaux mangent des fruits, des légumes et de la viande, ils doivent être capables d'identifier tous ces aliments pour savoir comment les traiter.
(33')
+
#
« Si les animaux sociables sont les plus intelligents, ce n'est pas par hasard. La socialisation demande une grande capacité d'apprentissage et de mémoire. [ ] « Donc chaque individu doit se souvenir où et quand il a vu ses congénères, et du type de relation qu'il entretient avec tel ou tel corbeau. Cette flexibilité exige de grandes capacités cognitives.
(35'35)
=> omnivore + sociabilité –> intelligence
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Tous les animaux intelligents ont une caractéristique en commun, ils se livrent à des jeux.
(40'45)
#
Projet abécédaire :
##
Noix :
cerveau
corbeaux
outils/armes (: pharmaco-logique)
méta-outils
##
Communisme
Famille
…
#
Je croyais avoir vécu. J'ai dû rêver.
Bien vécu, moi ? J'ai dû rêver.
#
[àmouréinventer]
Carla Bruni – C'est certain, que c'est compliqué. Enfin, l'amour ets compliqué, le désir est compliqué, l'amitié est compliqué. Tout est compliqué.
Christine Angot – Vous me rassurez.
(ONPC - Carla Bruni - On n'est pas couché 18 novembre 2017 #ONPC, 12'10)
2019 02 11
#
2 exercices pour chasser les pensées négatives ou les transformer en pensées positives
(par Jeff · octobre 2, 2015)
[ ]
Ce deuxième exercice est proposé par Dominique Loreau. Il s’agira cette fois de tout bonnement chasser les pensées négatives.
Pour cela, nous ferons appel aux listes.
Prenez un stylo et une feuille puis dressez une des listes suivantes (ou plusieurs si cela vous fait du bien) :
5 choses agréables qui m’occupent l’esprit les activités qui ne me font plus penser les personnes que je connais qui sont joyeuses de nature les choses gaies (musique, livre, film,…) les endroits gais les parfums que j’aime les personnes que j’aime les personnes qui m’aiment
Source : « L’art des listes » de Dominique Loreau.
(http://anti-deprime.com/2015/10/02/2-exercices-pour-chasser-les-pensees-negatives-ou-les-transformer-en-pensees-positives/)
#
[programme]
https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/
Pourquoi avons-nous des pensées négatives ?
La pensée négative est une stratégie de survie qui nous amène à chercher ce qui ne va pas afin de nous protéger du danger. C’est archaïque, on n’y peut rien. On est programmé ainsi. C’était bien pratique du temps où on servait d’apéro aux lions et autres bêtes féroces. Mais ça l’est beaucoup moins dans notre société modernisée. Nos pensées créent réellement la réalité. Ainsi, au lieu d’empêcher les mauvaises choses de se produire, nous disons à notre inconscient de tout faire pour les matérialiser. Nous sommes aussi influencés par nos parents, nos enseignants, les médias et la société dans notre manière de penser. Si ceux qui nous ont élevés pensaient négativement, nous avons appris à faire de même. Nos croyances négatives sur nous-mêmes et le monde nous font avoir des pensées négatives. Si vous croyez que vous êtes stupide, vos pensées soutiendront cette croyance.
Pensée positive vs négative : où se fait la bascule ?
La pensée négative consiste simplement à penser à ce que l’on ne veut pas. Tandis que la pensée positive se concentre sur ce que l’on veut.
Demandez-vous, est-ce que je me concentre davantage sur ce que je veux ou ce que je ne veux pas ? Pour la majorité d’entre nous, la réponse est la deuxième. La plupart des gens sont inconsciemment accro à la pensée négative. La pensée négative n’est pas seulement une mauvaise habitude, c’est une dépendance terrible. Je sors un peu de ma zone d’expertise mais je suis persuadée que cela est directement responsable de toutes les autres addictions connues de l’homme. Après tout, quand nous sommes accro à la nourriture, à la télé, à l’alcool, à la drogue…, nous essayons vraiment d’échapper à nos propres pensées.
La pensée négative inclut les mots que vous dites et pensez. Elle inclut également des visualisations négatives, le monologue intérieur et des métaphores, ainsi que, mentalement, se remémorer des souvenirs malheureux.
Bien souvent nous ne reconnaissons même pas la pensée négative. Alors prenons un moment pour clarifier les manières de penser qui cachent de la négativité. En prendre conscience, c’est déjà énorme.
– Accuser les autres ou les circonstances de son infortune
– Estimer ou plutôt confondre des émotions pour des faits.
– Prévoir un futur négatif par rapport à ce qu’il pourrait se produire
– Prendre pour soi les situations ou les comportements des autres (Comment rendre cette pensée positive ? Observez la situation avec objectivité. Donc tenez-vous en aux faits et rien qu’au fait. Limitez l’affect.
– Exagérer au-delà du réel (Comment rendre cette pensée positive ? Faites un pas en arrière et observez la situation. Relativisez. Et concentrez-vous sur tout le positif que cette situation vous apporte ou va vous apporter.)
– Mettre des étiquettes sur soi et les autres (Comment rendre cette pensée positive ? S’il s’agit de vous, faites le point sur votre croyance. Vous n’êtes pas nul en anglais. Vous n’en avez juste pas besoin au quotidien. [ ])
– Tout ou rien et surtout pas de nuance
[ ]
Vous l’avez compris, les pensées négatives sont basées sur la peur. Par exemple, si vous pensez que vous allez éprouver de l’anxiété, vous le ferez inévitablement. Si vous croyez que vous allez paniquer, cela devient une prophétie auto-réalisatrice. C’est pourquoi je vous propose un exercice qui consiste à apprendre à contrôler ses pensées. En contrôlant vos pensées, vous pouvez réduire vos pensées négatives et tout ce qui en découle : l’anxiété, la tension, la panique et les effets généraux du stress.
L’exercice peut sembler un peu complexe et rebutant en le lisant pour la première fois. Tout ce que je peux suggérer c’est que vous lui consacriez du temps et de la patience. Les avantages l’emporteront sur les tentatives peu fructueuses du départ. Vous devriez atteindre un point où vous pouvez inviter des pensées positives dans votre esprit et mettre les pensées provoquant de l’anxiété à distance. Ce changement d’organisation mentale est très stimulant.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
+
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ARG (±) : J'aime, j'aime pas ? Je n'aime pas penser à ce que je n'aime pas.
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Observez la situation avec objectivité. Donc tenez-vous en aux faits et rien qu’au fait. Limitez l’affect.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
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(Merci à Stéphanie Vautrin, ci-dessus)
S'en tenir plus au fait qu'à l’affect.
S'en tenir au fait plus qu'à l’affect.
Les faits plus que l'affect.
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[haha]
Vous n’êtes pas nul en anglais. Vous n’en avez juste pas besoin au quotidien.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
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[physio-logique]
[ ]
Pourquoi je ne suis pas bienveillant ? Qu’est ce qui se passe en moi ?
Souvent, les émotions désagréables qui nous traversent sont le résultat d’un besoin ignoré, frustré. Un exemple tout simple : Je conduis ma voiture, j’ai un besoin très pressant. Je m’énerve contre la voiture devant moi car elle n’avance pas. Mon besoin physiologique est mis à mal. Et pourtant, ce n’est pas la faute de la voiture de devant si j’ai besoin d’aller aux toilettes. D’où la nécessité de ne pas se laisser contrôler par nos émotions.
Le cerveau ment monumentalement. C’est bien là toute l’utilité que prennent la bienveillance et le développement personnel en général : sortir de nos illusions. Prendre le contrôle sur nos mécanismes. Ouvrir son cœur en même temps que son esprit. Pour cela, après avoir réussi à capter la phase 2, celle des sentiments, intéressons nous à la phase 3, celle des besoins. Abraham Maslow a mis au point une pyramide bien connue en management et marketing qui classe ces besoins. Plus on monte dans cette pyramide, moins les besoins sont accessibles au plus grand nombre. A noter que lorsqu’un besoin subalterne n’est plus satisfait, il redevient prioritaire.
Dans notre exemple précédent, mon besoin physiologique d’aller aux toilettes prend le dessus sur mon besoin de sécurité. Ma conduite peut devenir dangereuse. [ ]
(Stéphanie Vautrin, http://improvyourself.fr/bienveillance-cle-de-voute-relationnelle/)
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[ ] comprenez que quand on généralise, on bloque le dialogue car on crée une frustration, voir[e] une injustice chez l’autre. [J'exagère] Mon compagnon ramasse ses chaussettes la plupart du temps et [il exagère] je ne passe pas mon temps à râler.
[ ] Petit conseil de technique de communication bienveillante : évitez le « tu » et utilisez le « je ». Parlez en votre personne et ne projetez pas vos frustrations sur l’autre.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
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[formule]
[ ] comprenez que quand on généralise, on bloque le dialogue car on crée une frustration, voir[e] une injustice chez l’autre.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
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C'est pas mal l'arrivée de l'hiver. Le problème avec l'hiver c'est sa durée et sa dureté. Février-mars, quoi.
Mon problème avec l'hiver, c'est sa durée et sa dureté. Ou la dureté de sa durée.
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Cerné ? Discerner.
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(AF)!
1'30
4'
5'
6'15
8'30
11'25
13'40
14'10
15'10
19'20 sartre : "karl"
(C à vous - 29/01/2019 - Le retour de la lutte des classes [françois Bégaudeau])
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[TP]
Cette bulle dans laquelle il s'enferme peut être utilisée [ ] comme un moment d'expérimentation, comme pour se renforcer, pour se préparer pour en ressortir et faire face au monde réel.
…
(Philip Nielsen – psychologue –, RTS - Dans la tête… d'un solitaire, 18')
+
…
(Philip Nielsen – psychologue –, RTS - Dans la tête… d'un solitaire, 20')
+
C'est ce que j'appelais cette fois la solitude-outil. Parce que ça consiste à accentuer la solitude. Au lieu de lutter pour en sortir, pour la dépasser, pour éradiquer une situation de solitude, on va au contraire l'approfondir, l'accroître, un petit peu comme si on voulait toucher le fond.
– Pour mieux rebondir, en fait.
– C'est pour mieux rebondir, c'est pour mieux d'abord approfondir ce rapport à soi, ce rapport à la nature, s'être ressourcé, s'être renforcé dans son être, aussi dans sa personnalité, dans sa force intérieure. Et les personnes à ce moment-là se rendent compte qu'elles sont plus capables de recréer du lien, suite à cette accentuation de l'expérience de solitude.
(Marie-Noëlle Schurmans – sociologue –, RTS - Dans la tête… d'un solitaire, 38'40)
2019 02 12
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[groupie]
J'ai du mal à me rendre compte que je sers contre moi la fille qu'il y avait sur la scène prestigieuse quelques heures auparavant.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §62, cf. #64, 0'30'')
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[TP]
Elle sourit quand je lui dis que j'aimerais qu'elle écrive de la musique, que je vois son destin bien plus grand encore que celui qu'elle a déjà. Son regard de serpent me pique dans le ventre quand je lui dis que si elle meurt demain, je veux que personne ne l'oublie. Et que je m'y emploierai.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §63, cf. #65, 0'05'')
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[ ] elle murmure qu'elle me trouve belle, elle ne sait pas que ça ne me console pas, que je voudrais avoir une beauté à la hauteur de la sienne, un destin à la hauteur du sien. Elle ressemble à un personnage de roman. Elle ne se rend pas compte que c'est douloureux, pour les autres qui l'entourent. Elle est vivante.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §70, cf. #72)
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[princesse]
…
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §72, cf. #74)
+
… ses tocades de princesses…
§77, #79
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[TP]
La vie solitaire, c'est la liberté. [ ] C'est simple.
(Emmanuel (solitaire volontaire dans la forêt) RTS - Dans la tête... d'un solitaire, 57'30)
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[considération]
Lavabo :
Le lavabo est généralement fabriqué en porcelaine sanitaire ou en grès sanitaire, équipé ou non d'un trop-plein et d'une bonde manuelle, automatique ou fixe, suspendu (accroché au mur via des boulons ou des crochets), encastré dans un plan de travail (il est alors appelé « vasque »), ou posé sur une colonne. Le lavabo intègre ou non un porte-serviette ou un porte-savon. Il est pourvu d'un robinet l'alimentant en eau courante, et d'un système d'évacuation des eaux usées munie d'un siphon à godet ou en tube.
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En se rappelant que tout ça n'est que de la roche, de la vase et de l'eau, de la poussière sidérale : sidérant, n'est-ce pas ?
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[méta] : titre :
retrouvé
(Le pendant de "Temps perdu", de karl, otto : "retrouvé". Et ensemble : temps perdu retrouvé. Cf. Quelques articles vidéos d'otto, voix de sollers : c'est le temps perdu ailleurs, c'est le temps retrouvé là.)
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[brachy-logique]
@editionsPOL 31 janv.
Dans l’Obs, Élisabeth Philippe sur la réédition de « Dans ma chambre », le premier roman de Guillaume Dustan en #formatpoche aux éditions P.O.L :« minimalisme cru, prosaïsme ravageur, l’écriture frontale va à l’essentiel. Pas de temps à perdre. Il est déjà trop tard. » @BibliObs
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Quand les dieux se mettent à être explicites, les églises se vident.
(Marc Bonnant, avocat jouant la reconstitution de procès des Fleurs du mal - Stupéfiant ! - Parler, pourquoi est-ce un art ? - Stupéfiant !, 8'50)
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Pline l'ancien disait déjà « cum libris loquor » : je parle avec les livres.
(Marc Bonnant - Stupéfiant ! - Parler, pourquoi est-ce un art ? - Stupéfiant !, 9'30)
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Il parle très faux, là. Ah bah, on parle pas comme ça. [ ] Et un bon orateur, c'est quelqu'un qui parle normalement, avec naturel.
(Pierre Delavène – Stupéfiant ! - Parler, pourquoi est-ce un art ? - Stupéfiant !, 12'40)
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[méta][otto]!!
Il aurait souvent suffi que quelqu'un d'autre tienne tes propos pour que tu les aimes. Tu as noté ce qu'on te répétait. Ce texte que tu écrivais, tu en étais deux fois l'auteur.
(Édouard Levé, Suicide, p15)
//
Titre : Retrouvé (cf. infra, juste au-dessus)
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Comment décririez-vous La Banlieue du monde ?
Gérard Berréby : Mes poèmes viennent de mots ou de choses attrapés au vol, au café, dans la rue, dans les journaux, et sur lesquels je rebondis. J’adore la notion de badaud, de mec qui traîne, qui capte des choses qui entrent en résonance. À partir de là, j’invente une histoire, une interprétation, une formulation.
(Gérard Berréby, Nouveau Magazine Littéraire, janvier 2019, https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/entretien-po%C3%A9sie/%C2%AB-je-ne-supporte-pas-la-po%C3%A9sie-fleurie-o%C3%B9-il-faut-s%E2%80%99armer-d%E2%80%99un-dictionnaire-%C2%BB)
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Je ne pense pas à un public particulier quand j’écris. Mais je m’impose une règle, celle d’employer la langue la plus courante possible. S’il me vient naturellement un mot rare ou désuet, je le gomme. Parce que, malgré mes activités littéraires et ma culture, je connais la langue contemporaine. Et je ne supporte pas, c’est même épidermique, la poésie fleurie où il faut s’armer d’un dictionnaire. Je ne fais pas partie des gens qui pensent que la poésie disparaît parce que les gens écoutent du rap ou envoient des SMS. À chaque époque il y a eu quelque chose de nouveau, tant mieux. La poésie qui refuse cela a toujours été et continuera de rester à côté de la plaque.
((Gérard Berréby, Le Nouveau Magazine Littéraire, janvier 2019, https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/entretien-po%C3%A9sie/%C2%AB-je-ne-supporte-pas-la-po%C3%A9sie-fleurie-o%C3%B9-il-faut-s%E2%80%99armer-d%E2%80%99un-dictionnaire-%C2%BB)
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Qu'on m'oublie m'épargne la gêne de devoir briller.
(Édouard Levé, Suicide, p17)
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Ta vie fut une hypothèse. [ ] On pense à toi, et apparaît ce que tu aurais pu être. Tu fus et tu resteras un bloc de possibilités.
(Édouard Levé, Suicide, p15)
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Et je me suis demandé si ce que ça veut dire c'est que : pour être un grand artiste, il faut être un genre d'autiste, c'est-à-dire il faut être tout entier dévoué à son art, et refuser le reste de la réalité, ne jamais desecndre de son paquebot – qui peut être une galère, d'ailleurs [ ].
(Charles Consigny, ONPC, André Dussollier - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 7')
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Une ruine est une objet esthétique accidentel. L'embellissement, certain, n'est pas choisi.
(Édouard Levé, Suicide, p16-17)
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Tu en sais maintenant plus que moi sur la mort.
(Édouard Levé, Suicide, p10)
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[hoptique][improvisation]
Il y a une phrase de Roland Dubillard [dramaturge et comédien] que j'aime beaucoup, il dit : il faut se lancer dans le vide sans réfléchir, si vous vous apercevez ensuite que vous avez oublié votre parachute, tant mieux, c'est alors que vous ferez vos preuves.
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Je veux dire, ne serait-ce que de pas perdre ses moyens devant un public… C'est un truc que je pense pas être capable de faire aujourd'hui.
(Alain-Fabien Delon, ONPC, André Dussollier - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 10')
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[Contre Le Petit Prince, tarte !]
(Raphaël Enthoven ONPC, André Dussollier - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 18'50)
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[Dussolier, excellent lecteur de Proust, À le recherche du temps perdu, audiolivre]
(Raphaël Enthoven ONPC, André Dussollier - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 19'20)
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Bah, moi, ma position aujourd'hui elle me plaît absolument,j'aime bien toucher un peu à tout et c'est génial de pouvoir composer entre plein de plans différents du milieu artistique.
(Alain-Fabien Delon - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 0'15)
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Tu lisais debout dans les librairies plutôt qu'assis dans les bibliothèques. Tu voulais découvrir la littérature d'aujourd'hui, pas celle d'hier. Aux bibliothèques le passé, aux librairies le présent. [ ] Tu faisais confiance aux éditeurs pour actualiser aujourd'hui le savoir d'hier. [ ]
(Édouard Levé, Suicide, p20)
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Laurent Ruquier – Il paraît que la mère d'Alain Resnais lui disait "Mais pourquoi tu fais pas des films comme les autres ?", et il lui a répondu "Parce que les autres le font".
André Dussolier – "Oui, parce que les autres les font", oui. Oui, c'était magnifique, comme réponse, parcequ'elle était un peu inquiète que son rejeton fasse des films un peu singuliers et qui ne plaisaient pas forcément au plus grand nombre.
(ONPC - Intégrale - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 2:24'30'')
2019 02 13
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[méta]
Le Brouillon général, Novalis
De l’Europe napoléonienne à la révolution de 1848
Nouveau monde et nouvelle sensibilité "L'espoir est une joie lointaine (distance temporelle). Le pressentiment est une représentation lointaine. La crainte est une douleur lointaine. Souvenir de l'agréable – souvenir du désagréable – plaisir ou déplaisir lointains en arrière. Ce que le plaisir perd avec le souvenir, le déplaisir le gagne, et inversement. Ils passent l'un dans l'autre – même chose pour la crainte et l'espoir. Plus ils sont proches, plus ils sont différents." Art, grammaire, morale, médecine, minéralogie, Dieu, algèbre, autant de domaines abordés dans ce vaste projet d’encyclopédie. Ni dictionnaire, ni classification rationnelle des savoirs, cet ensemble se veut une "science du tout" à l'inflexion résolument romantique. Dans l'intimité de ce cabinet de curiosités ou de cet antre de chercheur, Novalis désorganise plus qu'il ne classe, libère la pensée plus qu'il ne l'ordonne. Les fragments qu'il offre à lire, à picorer ou à méditer composent entre eux une poésie en acte. Novalis expérimente, donne une forme visible à la pensée comme il transforme la réalité palpable en matière à rêver. Ce qu’il faut : trouver l'harmonie dans le chaos, disséminée dans ces traits d'esprit fugitifs. Ces notes posthumes mettent en évidence la singularité et la modernité de la réflexion de leur auteur : le systématisme de la volonté encyclopédique héritée du XVIIIe siècle se renouvelle au contact de l’esprit libre du romantisme qu'incarne la forme fragmentaire.
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/95/le-brouillon-general)
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[méta]
Semences, Novalis
De l’Europe napoléonienne à la révolution de 1848
Nouveau monde et nouvelle sensibilité “L’art d’écrire des livres n’est pas encore inventé. Mais il est sur le point de l’être. Des fragments de ce genre sont des semences littéraires. Il peut bien s’y trouver de nombreuses graines sèches : qu’importe, tant qu’une seule éclôt !” Deuxième tome de la publication des Œuvres philosophiques complètes de Novalis entreprise par les éditions Allia, Semences est représentatif de cette “symphilosophie” que recherchait Novalis, qui permettrait de rendre compte de la totalité infinie du monde. Le fragment, reflet du chaos mobile et variable du monde, est bien sûr la forme qui seule permet d’approcher cette totalité. On trouvera donc dans ce volume en grande partie inédit en français à la fois des aphorismes politiques, des “anecdotes”, un ensemble de réflexions sur l’art, réunies sous le titre de Pollen ou Fleurs, et même des dialogues philosophiques. Ce gigantesque magma, plein de fulgurances, qui abolit toute notion de genre et aborde tous les thèmes, est à l’image même de ce que fut le romantisme allemand.
Traduit de l'allemand, annoté et précédé de Fragments et totalité par Olivier Schefer.
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/97/semences)
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[méta]
Comme les Pensées de Pascal, les Fusées de Baudelaire, les fragments narratifs de Kafka ou la somme inachevée de Walter Benjamin, Das Passagen-Werk, ces manuscrits font partie de ces écrits posthumes qui éclairent le centre par ses marges ou qui déplacent le centre à la périphérie. Le lecteur sera donc parfois pris de vertige – un vertige hautement stimulant et qui invite à tout repenser – en présence de ces fragments, où les disciplines et les objets les plus divers sont également convoqués, brassés, mélangés. Dieu, le monde, la médecine, la minéralogie, l’algèbre, la morale, l’art, la grammaire, la numismatique, etc.
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[méta][TP]
Son ambition synthétique, tout d’abord, que Novalis partage avec les philosophes post-kantiens de l’idéalisme allemand. “Proposition : toutes les sciences sont une”, écrit-il ici même (no 526), en suggérant plus loin la nécessité de réaliser une “pantomathie” (no 553), une science du tout, dont ce brouillon est bien l’esquisse : un savoir universel qui serait en même temps un savoir de l’universalité et de l’Univers. Cette ambition systématique et cosmologique qui recueille l’héritage platonicien de l’âme du monde, tel qu’il ressort du Timée de Platon jusqu’à la Weltseele (De l’âme du monde, 1798) de Schelling, confie singulièrement à la poésie et à l’imagination créatrice un rôle de premier plan, celui de médium de toute révélation et de toute synthèse réelle. Novalis note d’un trait vif et essentiel : “Chaque science devient poésie – après être devenue philosophie” (no 684). Cette entreprise se caractérise enfin par son inachèvement, inachèvement par défaut, semble-t-il, qui condamne Novalis, faute de temps, ou dépassé par l’ampleur de la tâche, à ne livrer qu’un “fragment d’exécuté” pour reprendre une formule de Mallarmé qualifiant son propre projet de Livre absolu, avec lequel l’encyclopédie romantique possède quelques affinités et de nombreuses différences 1. Novalis note ainsi avec lucidité : “(Si mon entreprise devait se révéler trop grande pour être menée à bien – je ne donnerai que la méthode et le procédé – et des exemples – la partie la plus générale et des fragments tirés des parties particulières.)” (no 526)
Mais cet inachèvement est aussi largement programmatique et nécessaire, à l’instar de la “poésie universelle progressive”, défendue par son ami Friedrich Schlegel, laquelle, en se destinant à embrasser une totalité vivante et en devenir, renonce à l’accomplissement et à la perfection : “Le genre poétique romantique est encore en devenir ; et c’est son essence propre de ne pouvoir qu’éternellement devenir, et jamais s’accomplir.” Le Brouillon général nous le dit à chaque étape : Novalis veut le Tout, mais il le veut à travers des fragments, ou en convoquant une multitude de formes qui sont aussi bien l’expression moléculaire de la totalité que sa dispersion et son éparpillement en d’autres directions, souvent inconnues.
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[TP]
[ ] à ne livrer qu’un “fragment d’exécuté” pour reprendre une formule de Mallarmé [ ]
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[philosophie][philowsophie]
Novalis note d’un trait vif et essentiel : “Chaque science devient poésie – après être devenue philosophie” (no 684).
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[philowsophie][méta][formules]
Cette ébauche d’encyclopédie, retravaillée par son auteur, comme l’indiquent les titres qu’il donne après coup à plusieurs fragments (physique, mathématique, musique, doctrine de l’avenir...), évoque un laboratoire mental prodigieux – situé entre le cabinet de curiosités et la chambre du Docteur Faust –, où le jeune poète-philosophe jette ses pensées les plus urgentes (il les qualifie en allemand d’Einfälle, ce sont des trouvailles, des fulgurances, des incidences), en réservant leur organisation. Mais le problème est-il vraiment d’organiser, de classer, de ranger en rubriques les proposi- tions jetées sur le papier, et non pas plutôt de les déclasser, de faire sauter les verrous hiérarchiques, les divisions en genres, y compris sexuels (“l’homme est d’une certaine manière aussi une femme, de même la femme est aussi un homme”, no 117) ? En somme, le problème n’est-il pas surtout d’adopter la “leçon de désorganisation”, qu’évoque son ami Friedrich Schlegel dans l’un de ses fragments ? “
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[injustifier]
Cet état nécessairement versatile et flottant de la pensée engage tout d’abord sa dimension expérimentale. Car chez Novalis, la pensée n’est pas démonstrative, contrairement à Spinoza [ ]
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[philowsophie] (= [philoeasy])
Comme ses compagnons romantiques, Novalis ne conçoit guère de division entre les disciplines, en particulier entre la poésie et la philosophie.
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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Mais si la praxis importe tant à la théorie et si la poésie prolonge essentiellement la pensée, pourquoi imaginer une encyclopédie ? Que peut une encyclopédie, même romantique, puisque Novalis écrivait quelques mois plus tôt, “plus c’est poétique, plus c’est vrai”?
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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Les trois dernières années de sa brève existence sont extrêmement fructueuses, à la fois en termes de création littéraire, de réflexion de nature scientifique et de spéculation philosophique et religieuse, qu'en termes de rencontres et d'expériences. Il se lance dans le projet gigantesque de réalisation d'une encyclopédie délibérément fragmentaire, où se théorisent et s'interpellent toutes les sciences et tous les arts : le Brouillon général (Das Allgemeine Brouillon). Il écrit quantité de fragments, non seulement pour l'encyclopédie mais également pour d'autres recueils et d'autres contextes. [ ] En 1800, après avoir soumis divers Probeschriften (mémoires scientifiques), il est nommé Amtshauptmann (responsable local) des salines à Artern1. Il se lance dans sa grande-œuvre, la rédaction de Heinrich von Ofterdingen, un roman d'une puissante complexité (sous des dehors en apparence accessibles), dont les multiples portes d'entrée, le travail sur le style et l'écriture réflexive, en font l'un des premiers romans « modernes ». Il condense toutes les exigences romantiques (réflexivité, ironie, référence au roman de formation goethéen, transgénéricité, etc.) et demeure inachevé, par la mort de Novalis mais aussi peut-être en raison de la nature même de l’œuvre romantique. [ ]
De santé fragile depuis sa naissance, Novalis côtoie la maladie, la sienne ou celle de ses proches, depuis toujours. Il allait se marier avec Julie von Charpentier lorsque sa phtisie s'intensifie. Malgré une cure à Teplitz, il meurt l'année suivante à Weissenfels d'un épanchement de sang consécutif à sa phtisie. Il a 29 ans et laisse derrière lui une œuvre extraordinaire par sa créativité, son élévation spirituelle et la beauté de son expression. L’œuvre, polyphonique, marque par sa profondeur, tant au regard de la théorie de la littérature qu'à celui de l'histoire des sciences ou au niveau de l'élaboration d'une philosophie transcendantale renouvelée après Kant, puisque Novalis marque de son empreinte chacun de ces domaines. Son ami Friedrich Schlegel et son frère Karl assisteront à ses dernières heures.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Novalis)
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« L’œuvre de Novalis est une affirmation dont on commence à peine à mesurer la portée. Sa présence importe. Elle est ce signe mystérieux qui « autorise ». Et qui déjà autorise à être, envers et contre tout ce monde qu’on nous fait, à être et à demeurer ainsi. Les tout premiers « disciples » de Novalis sont véritablement pour demain.» (Armel Guerne, Préface aux Disciples à Saïs, GLM, 1939)
(http://www.litteratureaudio.com/index.php?s=novalis&sbutt=Ok)
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[TP]
Et puis, un partage du temps de création entre paris et la campagne !
(François Busnel à Simon Libérati – LGL - Simon Liberati publie « Occident », 1'25)
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[otteur]
On travaille… enfin moi je travaille sur des matériaux qui existent.
(Simon Libérati – LGL - Simon Liberati publie « Occident », 1'30)
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[multimédia][HN]
– Regarde sur internet.
– Je croyais qu'on méprisait internet.
– [Geste de la main, signifiant : plus ou moins/ça dépend/bof/mouais…]
(Sils Maria [film], 14'30]
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C'est quelqu'un qui n'a aucune expérience de cette vie-là, qui n'a jamais eu d'enfant et qui n'en aura jamais, et qui n'est voué qu'à son art [ ]
(Simon Libérati – LGL - Simon Liberati publie « Occident », 6')
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[nokidding]
[Malgré tout, faire un enfant.
Pas d'enfant parce que monde trop dur. Stoper la malédiction.
Moi l'inverse.]
(LGL - Sarah Chiche nous emporte dans « Les Enténébrés », 9'40+11'40)
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[brachy-logique]
De : karl
À : Vincent Almendros
Envoyé le : Mercredi 13 février 2019
Objet : en levé
En art, retirer est parfaire. (Édouard Levé, Suicide)
; )
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Marie en deux mots ?
Généreuse, rieuse.
Générieuse.
Marieuse, générieuse.
Marie en deux mots ? Rieuse, généreuse. Et en un ? Générieuse.
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[rappel]
Il y a solitude et solotude.
2019 02 14
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Le 9 novembre 1969, Robert [Plant] épouse Maureen, une métisse anglo-indienne qu'il avait rencontrée trois ans plus tôt. Ils auront trois enfants [ ]. Le couple divorce en août 1983. [ ] en juillet 1977, [leur] fils Karac meurt d'une maladie foudroyante. En 1991, Plant a un fils, Jesse Lee, avec Shirley Wilson, la sœur de Maureen.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Plant)
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[postsexuel]
Plus envie de se crever le mou sur/dans du mou.
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[postsexuel]
Prendre son sexe en main.
Prendre le sexe en main.
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Elle conduit comme c'est pas permis.
Conduire comme c'est pas permis.
Ils conduisent comme c'est pas permis.
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[ ]
Ménage ton manège
Manège ton manège.
Manège ton ménage.
[ ]
(Max Jacob, "Avenue du Maine")
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Ce projet encyclopédique, qui vaut à la fois pour lui-même et comme matrice théorique de certaines de ses œuvres romanesques (Les Disciples à Saïs et Henri d’Ofterdingen), émerge dans un contexte professionnel et personnel bien spécifique. Descendant par son père d’une ancienne noblesse saxonne, Georg Philipp Friedrich von Hardenberg (1772-1801) aura en l’espace de quelques brèves années (il meurt de phtisie, une tuberculose pulmonaire, à l’âge de 29 ans) inventé et réinventé à peu près toutes les formes d’expression et de réflexion : essais, récits, romans, poèmes, dialogues, lettres, contes, fragments. Sa vie elle-même est un roman, du moins est-ce ainsi que l’ont narrée ses amis Ludwig Tieck et Friedrich Schlegel, premiers éditeurs de ses Œuvres en Allemagne. Ses compagnons voient en lui une sorte de saint ou de héros romantique, et il reste parfois difficile de faire la part des faits et de la fiction. Novalis réchappe à 9 ans d’une grave dysenterie qui menace de le tuer. D’un coup, notera l’un de ses frères, Karl, les facultés intellectuelles du jeune Hardenberg s’éveillèrent. Que la pensée naisse dans l’épreuve de la maladie, qu’elle éclose en traversant le corps, c’est aussi ce que les écrits théoriques de Novalis ne cessent de rappeler en accordant une place considérable à la médecine et aux sciences naturelles. Alors qu’il suit une formation de juriste, que lui impose son père, le jeune homme assiste, fasciné, aux leçons sur l’histoire de Schiller, à l’univer- sité de Iéna, en 1791, tout en prenant connaissance des écrits de Kant et bientôt, vers 1794, de ceux de Fichte. Dans ce parcours fulgurant, que je brosse ici à grands traits 1, l’événement majeur de sa brève existence fut sa rencontre avec une jeune enfant de 12 ans et demi, Sophie von Kühn (qui s’éteint trois ans plus tard, en mars 1797). Novalis tombe immédiatement amoureux de celle qui occupera bientôt le foyer mythique, poétique et théorique de son écriture. “Ma discipline préférée, écrit-il à Friedrich Schlegel, s’appelle au fond comme ma fiancée. Elle s’appelle Sophie – la philo-Sophia est l’âme de ma vie et la clef de mon moi le plus intime1.” Il note ailleurs dans l’un de ses fragments : “J’ai de la religion pour Sophie – pas de l’amour. Un amour absolu, indépendant du cœur et fondé sur la foi, est religion 2.” Les sublimes Hymnes à la Nuit, parus à la fin de la brève existence du poète, en 1800, érigent cet “amour absolu” et mystique en une forme initiatique qui lui ouvre les portes du rêve et de l’éternité. En atteste le fameux hymne iii qui ressaisit poétiquement la “révélation” quasi hallucinatoire du 13 mai 1797, au cours de laquelle Novalis crut voir sa fiancée morte, tel un Christ féminin ressuscité sortant du tombeau.
Mais nous sommes encore à la fin de l’année 1797. Novalis, alors en plein travail de deuil, n’a pas encore écrit ce poème majeur. Pour l’heure, il se tourne vers les sciences, qui ont aussi pour lui une valeur thérapeutique importante. C’est ainsi qu’il intègre le 1er décembre 1797, pour environ deux ans, l’École des Mines de Freiberg où lui sont dispensés des enseignements de disciplines variées, parmi lesquelles la chimie, la géologie, la cristallographie, la physique, la métallurgie et, bien entendu, l’“oryctognosie” – minéra- logie et étude des terrains – de son maître Abraham Gottlob von Werner.
Au terme de cette formation, Novalis deviendra assesseur puis directeur de salines. On perçoit plus d’un écho de ces études théoriques et pratiques dans Le Brouillon général qu’il rédige chaque matin, à raison d’une heure ou deux, durant 6 mois environ, de septembre 1798 à mars 1799. En somme, Novalis naît ou renaît durant cette période – lui dont la vie et l’œuvre tout entière sont placées sous le signe de la métamorphose (Verwandlung) et du devenir. À ses yeux, on le lira ici, Protée est philosophe. Il adopte durant cette période son pseudonyme, Novalis, transposition latine de son nom de famille, Hardenberg (novale, en friche), pour sa première importante publication: le recueil de fragments intitulé Pollen, écrit quelques mois avant Le Brouillon général, et qui paraît dans le premier tome de la revue des frères Schlegel, l’Athenaeum. À l’été 1798, Novalis publie un autre ensemble de réflexions, mi-poétiques, mi-politiques, Foi et savoir.Tout s’accélère donc et se cristallise en cette intense période d’échanges intellectuels, et celui qui faisait part dans le journal après la mort de sa fiancée d’une étrange résolu- tion (ein Entschluß), peut-être suicidaire, semble avoir trouvé une consolation dans la philosophie et les études, à moins qu’il n’ait fait que prolonger et amplifier un amour qui por- tait, on l’a vu, le nom même de la philosophie.
Projet de bible scientifique et poétique ou ébauche de sys- tème, nous ne saurons jamais avec certitude la forme ni la nature exacte de l’encyclopédie rêvée par Novalis. Mais ce que nous pouvons en lire, même et surtout sous la forme provisoire et processuelle d’une réflexion qui essaie et s’essaie en permanence à de nouvelles combinaisons, suffit à faire de ce texte énigmatique et rayonnant l’une des grandes œuvres de la modernité.
de l’encyclopdie l’encyclopdistique : potiser les sciences
le maître mot du projet de Novalis est peut-être celui d’ency- clopédistique avec lequel il s’est efforcé de cerner au plus près son entreprise.
potique de la germination 15
1 heure pour l’encyclopédistique en général. Celle-ci contient l’algèbre scientifique – équations. Rapports – similitudes – ressemblances – actions réciproques des sciences entre elles. (no 233)
Que désigne donc l’“encyclopédistique” que ne recouvre pas l’encyclopédie telle que nous l’entendons ordinaire- ment ? Cette note 1 l’indique déjà : il ne s’agit pas d’écrire une encyclopédie savante, rangée par ordre alphabétique, ni même un système du savoir, ordonné selon une logique dialectique nécessaire, telle la future Encyclopédie des sciences philosophiques de Hegel, ce vaste “système de la science”, exhibant la vérité même dans son contenu et sa forme. Novalis, avec une géniale intuition, propose déjà un contre- modèle au système philosophique, que son époque s’efforce de mettre au jour, sous des formes diverses (philosophie de la liberté absolue, théorie de la nature, philosophie de l’art). L’encyclopédistique est une méthode plus encore qu’un texte ou un savoir à constituer : elle n’a d’autre objet et d’autre finalité que de mettre en relation et en contact toutes les disciplines et toutes les pratiques entre elles. On dira, à juste titre, que telle fut aussi l’ambition des systèmes théoriques qui s’élaborent à cette période. Mais Novalis pressent et comprend qu’avec le romantisme autre chose est en jeu. Il ne s’agit pas de définir ni de circonscrire la vérité dans un texte, mais de la faire naître au gré de relations mul- tiples et souvent inédites. Aussi Novalis se montre-t-il tout particulièrement attentif aux modes de la connexion (analogies, polarités, échanges, métamorphoses, passages et inversions) entre toutes les sciences et les pratiques, ce que Roger Caillois, qui condamnait sévèrement le goût de l’analogie dans le premier romantisme et chez Novalis en particulier, ne semble pas avoir perçu en son temps2. D’où une fascination récurrente pour les structures de pensée et d’écriture (table des catégories, abécédaire, index, plan, titre,
1.Voir également l’évocation de l’encyclopédistique aux fragments nos 218, 229 et 231. 2. Roger Caillois, “L’alternative”, dans Albert Béguin (dir.), “Le Romantisme allemand”, Les Cahiers du Sud, Paris, Cahiers du Sud, 1937, texte repris dans Roger Caillois, Approches de l’imaginaire, Paris, Gallimard, 1974.
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[TP][surdouage][autoportrait]
Novalis réchappe à 9 ans d’une grave dysenterie qui menace de le tuer. D’un coup, notera l’un de ses frères, Karl, les facultés intellectuelles du jeune Hardenberg s’éveillèrent. Que la pensée naisse dans l’épreuve de la maladie, qu’elle éclose en traversant le corps, c’est aussi ce que les écrits théoriques de Novalis ne cessent de rappeler [ ].
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
+
OK : Depuis des années maintenant j'avance l'hypothèse que c'est peut-être par elle, la maladie, que j'ai le plus appris, c'est-à-dire de plus décisif. (Et suis devenu ce que je suis – ou ai pu être ?) Dès mon plus jeune âge. Et par elle que je serais devenu ce/si... bizarroïde ? « Ce qui ne nous tue pas nous rend... simplement plus bizarre » ? Bref. Hypothèse. Intuition ? Bref.
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OTTO - 1902 - récit à part(tenaire surdoué)
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Thierry Fourreau. Perfecto.
Libértation - 11 mars 2004 à 23:41 «Enfin, quand il mourut, je ne m'autorisai pas à tenter, pour moi-même, de me délivrer de ce poids par un moyen dans lequel je ne croyais plus et qu'il avait lui-même, d'une certaine manière, tué.» Un beau et bref «mausolée» pour un amant mort, qui raconte aussi comment on devient écrivain (en arrêtant de ne pas l'être).
(https://next.liberation.fr/livres/2004/03/11/thierry-fourreau-perfecto_472063)
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[Àmouréinventer][postsexuel]
– Tu avais 18 ans. Tu n'étais plus une gamine. Il devait y avoir une certaine attirance. Wilhem était loin d'être un saint.
– Peut-être.
– Il m'a choisie [dans sa pièce de théâtre/son film]. Il devait bien ressentir quelque chose. Mais c'est resté non dit. [ ] Et peu importe. Ce n'est pas très important.
– Si ça, c'est pas important, putain…
– L'important, c'est ce qui est dans le film.
– Tu admets une certaine attirance ?
– Stop.
– Pourquoi ? C'était réciproque ?
– Oui. Non ! Je ne sais pas. Tu ne comprends pas. Oui, j'étais attirée par Wilhem, mais… c'est normal. Je me contentais d'petre attirée par lui. Et de l'intimité.
– Donc il y avait aussi de l'intimité ?
– Ne me reprends pas sur chaque mot. Au delà, ça aurait menacé notre relation. Mon intuition me disait qu'elle était bien plus précieuse que le désir.
– C'est clair. Tu étais amoureuse.
– Bien sûr que non.
– Arrête de suimplifier, c'est trop facile. C'était moins que ça. Et c'était mieux.
(Sils Maria [film], 42'30)
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[karl]
Si j'ai une qualité, c'est de savoir lire les comportements.
(Sils Maria [film], 55'08'')
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Parle à mon cul, d'Aurélie Djian, arte radio
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Faites vos "je", sans moi.
Faites vos "je" mais sans moi.
Faites vos je sans moi.
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Sois pas jalouse, c'est pas séduisant.
(Sils Maria [film], 1:12'20'')
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[pour François Matton]
[ ] ce dicton : nourris un chat pendant une vie, il te quittera en un jour ; nourris un chien pendant un jour, il te sera fidèle pour la vie. Tu fus le chat, et moi le chien.
(Édouard Levé, Suicide, p.25)
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[mariage]
[ ] ce choix de mon frère de faire approuver son amour des tiers, fussent-ils lointain.
(Édouard Levé, Suicide, p.25)
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Tu disais qu'il valait mieux écouter du rock dans une langue étrangère qu'on connaît mal Que les paroles sont plus belles si on les comprend à moitié. Que le dadaïsme aurait donné du bon rock si les dates avaient coïncidé.
(Édouard Levé, Suicide, p.27-28)
[cf. Lipsick Traces]
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[méta]
Tu recueillais des phrases dites dans la rue par des passants.
(Édouard Levé, Suicide, p.28)
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[TP]!
Tu conservais tes agendas des années passées. Tu les relisais quand tu doutais d'exister. Tu revivais ton passé en les feuilletant au hasard, comme si tu survolais une chronique de toi-même. Il t'arrivait de trouver des rendez-vous dont tu ne te souvenais plus et des gens dont les noms, écrits de ta main, ne t'évoquaient rien. La plupart des événements te revenaient cependant en mémoire. Tu t'inquiétais alors de ne pas te souvenir de ce qu'il y avait entre les choses écrites. Tu avais aussi vécu ces instants. Où étaient-ils passés ?
(Édouard Levé, Suicide, p.29)
+
Commentaire de Catherine RG (par mail) :
Ah... c’est bien vrai, tout ça.
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[brachy-logique]
Tu refusais d'être abondant. Tu faisais peu, mais bien, ou rien, plutôt que mal. Tu ignorais les soifs contemporaines. Tu n'exigeais pas d'avoir tout, tout de suite. [ ] Cette sécheresse était ton classicisme.
(Édouard Levé, Suicide, p.29)
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[TP][karl]
Tu faisais peu, mais bien, ou rien, plutôt que mal. Tu ignorais les soifs contemporaines. Tu n'exigeais pas d'avoir tout, tout de suite.
(Édouard Levé, Suicide, p.29)
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[brachy-logique]
Tu refusais d'être abondant. [ ] Cette sécheresse était ton classicisme.
(Édouard Levé, Suicide, p.29)
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[brachy-logique]
[à Vincent Almendros]
Tu refusais d'être abondant. Tu faisais peu, mais bien, ou rien, plutôt que mal. (...) Cette sécheresse était ton classicisme.
(Édouard Levé, Suicide)
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[méta][fragmentage]
Tu lisais des dictionnaires comme d'autres lisent des romans. Chaque entrée est un personnage, disais-tu, que l'on peut retrouver dans une autre rubrique. Les actions, multiples, se construisent au fil de la lecture aléatoire. Selon l'ordre, l'histoire change. Un dictionnaire ressemble plus au monde qu'un roman, car le monde n'est pas une suite cohérente d'actions, mais une constellation de choses perçues. On le regarde, des objets sans rapport s'assemblent, et la proximitié géographique leur donne un sens. Si les événements se suivent, on croit que c'est une histoire. Mais dans un dictionnaire, le temps n'existe pas : ABC n'est ni plus ni plus chronologique que BCA. Décrire ta vie dans l'ordre seraut absurde : je me souviens de toi au hasard. Mon cerveau te ressuscite par détails aléatoires, comme on pioche des billes dans un sac.
Ne croyant pas aux récits, tu écoutais les histoires d'une oreille flottante, pour en découvrir l'os.
(Édouard Levé, Suicide, p.37-38)
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[karl][brachy-logique]
Ne croyant pas aux récits, tu écoutais les histoires d'une oreille flottante, pour en découvrir l'os.
(Édouard Levé, Suicide, p.38)
2019 02 15
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Et vous dites, en revenant sur cette époque-là [twilight] : je suis devenue excessivement, ridiculement et stupidement célèbre.
(C à Vous - Le phénomène Kristen Stewart - C à vous - 08/12/2016, 10')
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Elle [Gaëlle] arrivait pas à synthétiser aussi vite que j'aurais voulu, oui, et j'ai eu la légèreté de ne pas l'informer explicitement de mon objectif, de ce que j'attendais un peu du jeu : qu'elle réponde justement du tac au tac, de manière ludique, mais... À la réflexion, oui, c'est pas dans son style, car pas dans son style d'écriture non plus ! Elle n'a rien contre le fait d'en faire long, de prendre son temps, de s'étendre, etc. Tandis que moi... bien que partagé par ma double nature, entre mon caractère foisonnant et mon goût de l'épure, je serais quand même plutôt porté, quand il s'agit de créer, vers l'édouard levé : « Tu refusais d'être abondant. Tu faisais peu, mais bien, ou rien, plutôt que mal. (...) Cette sécheresse était ton classicisme ».
[ ]
N'empêche, elle a voulu garder son jeu de fiches. Peut-être qu'elle en fera quelque chose ? Puisqu'elle a même eu l'idée, en sortant, de me répondre à tout ça par écrit. Ah, il y en qui aiment vraiment gratter du papier avec des mots, c'est fou. Ou pire que des mots, des phrases ! Les unes après les autres. Les enchaîner, comme ça. Rah lala... Tandis que moi, au plus sec ! Sans verbe, si je pouvais. Comme je le faisais déjà au collège. « Télégraphique ». Et à côté ça, oui, des heures et des heures et des mois et des jours et des années à gratter de l'audiovisuel, oui, ça oui, donc je suis bien placé pour les comprendre, du moins en décalé : moi sur l'avenir, eux sur le passé, haha ; )
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[autoportrait][style][brachy-logique]
[ ] partagé par ma double nature, entre mon caractère foisonnant et mon goût de l'épure [ ]
(kARL, à marie)
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Il est plus facile de s'identifier à la force qu'à la faiblesse.
(Sils Maria [film], 1:25'20)
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Comme tous les artistes de sa génération il a le sens de la com'.
(Sils Maria [film], 1:42'40)
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Joli nom (et minois dans Sils Maria) de l'actrice : Chloë Grace Moretz.
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[brachy-logique][formule]
L'impression de légèreté et de pureté l'emporte [ ]
Pourtant, les plus réussis [des haïkus] sont emplis d'une densité inégalable. « Aussi simple et dépouillée soit la forme des haïku, c'est comme un diamant aux innombrables facettes, me dit le poète et conteur Thierry Cazals. On n'a jamais fini d'en faire le tour, d'en contempler tous les scintillements… »
(Pascale Senk, L'effet haïku, p38)
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[brachy-logique][formule]
En ce qui me concerne, abreuvée, dans l'exercice de mon métier, d'informations et de commentaires, critiques, jugements incessants, je ressens une grande fraîcheur lorsque je lis des haïkus. Enfin, du brut, du sharp, du pur ! Enfin un auteur qui ne m'encombre pas de ses démonstrations discursives, mais m'offre simplement à voir !
À lire ces haïkus, nous découvrons peu à peu qu'il est possible de penser et capter le réel par « flashs », en quelques visions émergeant sans lien logique ou même chronologique entre elles [ ].
(Pascale Senk, L'effet haïku, p39)
2019 02 16
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Je vais mourir, Paul. [ ] Je crois que le moment le plus dur, c'est quand j'ai réalisé que j'avais plus d'avenir. Plus le choix.
(L'homme qui voulait vivre sa vie [film], 8' + 9'25)
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– Déprime totale. Et puis, au bout d'un moment, je me suis dit : bah, Greg, mon gars, il faut te rendre à l'évidence, tu es pas un génie.
– C'est des choses qui arrivent.
(L'homme qui voulait vivre sa vie [film], 18'20)
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[Àmouréinventer]
Mais qu'est-ce que tu veux ? Tu veux qu'on parle ? Qu'on se mette d'accord ? Tu veux qu'on la partage [ta femme] ? Ah, je suis pas contre, hein ? Pourquoi on serait pas un peu moderne.
(L'homme qui voulait vivre sa vie [film], 27'30)
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https://www.site-telechargements.com/lhomme-qui-voulait-vivre-sa-vie-le-film-gratuitement.html
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[HN][méta][détournement]
La plupart d'entre nous sommes nés dans les années 70 et 80. Donc nous ne sommes pas complètement des geeks, mais nous ne sommes non plus surpris qu'internet fonctionne, contrairement à la plupart des politiciens qui vivent encore à l'ère de l'imprimé. Ces personnes ne comprennent pas que nous sommes dans la société de l'information depuis les années 70 ! Et qu'aujourd'hui, cette société, eh bien, elle doit se transformer, allez, disons le mot, en société de la sagesse, parce que toutes les informations sont disponibles grâce aux nouvelles technologies. Il suffit de s'en emparer pour rendre la vie meilleure.
(Ivan Bartoš (Président du Parti Pirate tchèque) – France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 7')
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"un détournement…"
(France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 9'20+22'20)
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Pirate…
(France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 28')
# (AF)
[HN]!
– Je pense que la réforme du droit d'auteur est un sujet très complexe. [ ] Concernant la réforme du droit d'auteur, part exemple, il y a des personnes très en avance, dans presque tous les groupes [(partis) politiques]. Ça a davantage à voir avec l'expérience personnelle de chaque individu. Si vous avez grandi avec internet, ou si vous avez été employé dans une profession qui vous montre les limites de la législation actuelle. Par exemple, des universitaires, des bibliothécaires et des professeurs nous [le parti pirate] ont soutenu. Ils savent combien c'est difficile de se conformer à la loi d'aujourd'hui. Ça nous a permis de travailler avec des personnes de différents groupes politiques, parce que vous pouvez avoor une approche libérale ou alors carrément communiste et arriver à la même conclusion, qu'il faut réformer le droit d'auteur. [ ]
– Cette conception pirate qui consiste à voir la toile comme un espace neutre, parallèle et sans frontières, divise dans le parlement européen. En témoigne, Jean-Marie Cavada… [ ] « Vous savez, madame, la liberté, c'est avoir le choix entre des contenus sérieux. C'est pas avoir le choix entre des poubelles, de la non-existence informative ou du pillage créatif. C'est pas de la liberté. D'aileurs, vous-même, quand vous lisez, vous choisissez des choses ».
(France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 28'30+32')
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Le [parti] pirate est un parti qui, comme l'encre sur le buvard, gagne tout le papier.
(Jean-Marie Cavada – France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 28'30+32'
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faire évoluer la loi…
(France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 42'15)
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[TP]
– Francis, on n'a pas bossé pendant deux ans pour rien. Déjà on peut se resservir de ce travail pour…
– Pour ? Pour ? Pour ? Pour ?
(Prête-moi ta main [film], 5'50)
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[âge]
J'ai 43 ans
0'25 + 4'15 + 9' + 9'40 + 33'20 (Gamin, gamin… J'ai quand même 43 ans. – Vous les faites pas.)
(Prête-moi ta main [film])
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– Tu sais que tu as bientôt passé la date limite, Luis, hein ? Encore trois quatre ans et tu es dans le camp des vieux beaux.
– Quand je pense qu'on t'avait trouvé une fille super, et que tu as tout gâché…
(Prête-moi ta main [film], 51'30)
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C'est nul, comme prénom, Simone.
(Prête-moi ta main [film], 1')
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[-age]
Lui – [ ] Donc, pour gagner du temps : la mariage, non, le baisage, oui. Voilà. Que du cul, ça me va.
Elle – Bah, éventuellement, ouais. Mais alors ça vous embête pas si on fait ça avec deux ou trois copains ?
– Euh…
– Ben, parce que ! Le cul à deux… je sais pas, vous, mais moi j'en ai fait le tour. Le mieux c'est à quatre. Surtout quand les mecs commencent à se rouler des pelles. Ça m'excite.
(Prête-moi ta main [film], 15'20)
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[Il retombe par hasard sur sa copine de jeunesse, des années plus tard. Très décevant.]
(Prête-moi ta main [film], 17')
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Elle est pas dans le coma, je suis sûr que c'est psychsomatique.
(Prête-moi ta main [film], 44')
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– De tout façon, vous êtes pas du tout mon genre, j'aime les nanas avec des nichons.
– Ouais, bah moi moi j'aime les mecs avec des couilles.
(Prête-moi ta main [film], 44'10)
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[Il marche dans la merde sur trottoir.]
Ah, putain mais quelle ville de merde.
(Prête-moi ta main [film], 44'20)
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Lui – D'après elles, il y a personne sur terre qui vous arrive à la cheville.
Elle – Bah, ça me paraît évident.
(Prête-moi ta main [film], 46')
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– Dans mon bureau ?
– Ouais ! Je me suis dit que c'était là que ça gênait le moins !
– Ça gêne le moins qui ?
(Prête-moi ta main [film], 53')
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– La violette, par exemple. Bah, elle veut pas qu'on la sente.
– C'est-à-dire ?
– Une des partucularités de la violette, c'est de bloquer les récepteurs de l'odorat. C'est-à-dire que une fois qu'on la sent, eh bah très vite on la sent plus. Il faut attendre un certain temps avant de pouvoir reprofiter de son parfum.
– C'est bizarre !
– Ouais, c'est la violette. La sensation d'un souvenir… impalpable.
(Prête-moi ta main [film], 54'30)
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– J'espère que t'aimes la truffe ?
– On se tutoie ?
– M(ouais) ?
(Prête-moi ta main [film], 55')
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[TP]
– Tu me raconteras la fin ?
– Bah, ils meurent tous.
(Prête-moi ta main [film], 56'15)
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[nokidding][programme]
– Et donc ?
– Et donc, elle était folle de lui, et elle s'est barrée quasiment du jour au lendemain. Je crosi qu'elel en avait marre d'attendre qu'il lui fasse un môme.
– Ouais. Il en voulait pas ?
– Je crois pas, non. Par contre, elle, elle ne pense qu'à ça ! C'est pour ça qu'elle adopte !
– Elle adopte ?
– Oui, elle adopte.
(Prête-moi ta main [film], 58'30)
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– Tu es enceinte ?
– Oh non ! Non non. Oh non ! Avoir un alien dans le ventre, les seins qui pètent, la germe, tout ça, non. Non, on adopte.
(Prête-moi ta main [film], 1:08'15)
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Bon anniversaire, Marie ! [ ] Joyeux anniversaire, Marie.
(Prête-moi ta main [film], 59'30)
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[Méta]
Titre : non-livre
Titre : Livre malgré lui
Titre : À la page de l'écran
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[brachy-logique]
[Résumé hypersynthétique du film L'Homme qui voulait vivre sa vie, d'Éric Lartigau inspiré du roman du même nom de Douglas Kennedy]
Ayant provoqué la mort accidentelle d'un homme, Paul Exben, avocat à succès mais photographe frustré, laisse derrière lui une carrière et un mariage désormais brisé pour assumer l'identité de la victime et prendre la fuite ; s'offre ainsi à lui l'opportunité de recommencer sa vie.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_qui_voulait_vivre_sa_vie_(film))
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[brachy-logique]
[ ] le haïku n'emprunte pas les longues et sinueuses circonvolutions du cerveau. [ ] il se livre sans atours, brièvement, modestement.
(Pascale Senk, L'effet haïku, p40)
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[cosmo-logique][brachy-logique ]
« [ ] le haïku [ ] recentre la pensée sur l'essentiel, c'est-à-dire la grande et fascinante orchestration cosmique, dont l'être humain représente un tout petit maillon. »
(Danièle Duteil, cité par Pascale Senk, L'effet haïku, p41)
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[pionnier][TP](https://fr.wikipedia.org/wiki/Kobayashi_Issa)
Issa Kobayashi (小林 一茶, Kobayashi Issa?), plus connu sous son seul prénom de plume Issa (一茶?, signifiant « une (tasse de) thé »), est un poète japonais du XIXe siècle [ ]. Il est considéré comme l'un des quatre maîtres classiques du haïku japonais (Bashō, Buson, Issa, Shiki).
Auteur d'environ 20 000 haïkus en quasi-totalité composés au XIXe siècle, Issa rompt avec les formes de classicisme du XVIIIe de Buson en proposant un type de romantisme qui renouvelle le genre en y infusant l'autoportrait, l'autobiographie, et le sentiment personnel.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Kobayashi_Issa)
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« La sagesse est de voir le nouveau dans l'ordinaire, en s'accomodant du monde tel qu'il est. Il y a des trésors cachés dans l'instant présent. »
(Santoka, cité par Pascale Senk, L'effet haïku, p41)
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– Pourquoi, à votre avis, ces théories de la résilience, cette expression de « faire son deuil »… toutes ces notions-là ont pris autant d'importance dans nos sociétés ? [ ] Alors pourquoi c'est cette théorie-là, à votre avis, qui a pris le dessus ?
– Parce que nous vivons dans ce que j'ai appelé – c'était dans un petit essai qui s'appelle Tous les enfants sauf un et qui est la réécriture sous forme d'essai de L'enfant éternel –, nous vivons dans ce que j'ai appelé une « société de consolation ». C'est-à-dire les gens veulent être consolés, quitte à fermer les yeux sur le vrai et sur le tragique.
(Philippe Forest – BPI - Entretien entre Philippe Forest, écrivain, et Daniel Martin, journaliste, autour du roman "Sarinagara", 11')
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[méta]
C'est un texte absolument étonnant puisque c'est un texte qui date du 10e siècle, qui est l'oeuvre d'un des plus anciens écrivains japonais qu'on connaisse, qui s'appelle kinotso haïuki (?), qui est essentiellement un poète et un compilateur de poésie(s) à son époque. Et donc il pratique une genre qu'on appelle le "Nikki" (?), c'est-à-dire le journal, mais le journal au Japon, à cette époque-là, dans la littérature classique et ça continue jusqu'à Bashô et jusquà nos jours d'une certaine manière, le journal, c'est un texte qui, un peu comme La Vita Nova de Dante ou Une Saison en enfer de Rimbaud, alterne la prose et les vers.
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2014, 23'45)
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C'est un poème dans lequel "kinotso haïuki/kuno tsouraki" (?) dit : « Entre les hommes les langues diffèrent, mais l'ombre de la lune est le même et le coeur des hommes n'est qu'un. » Ce qui est quand même une formidable déclaration d'universalisme. Qui passe par le biais de la poésie. La poésie, elle est là pour dire l'universalité de l'espèce humaine…
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2014, 25')
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De Kurosawa, philippe forrest recommande : "Rêves", et "Madadayo".
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– Des rapports pas si simples que ça, finalement, Philippe Forest, avec l'écriture. Vous dites que vous auriez pu très bien ne pas écrire.
– Ah, j'ai souvent pensé ça, j'ai souvent pensé que les vrais écrivains, en tout cas les écrivains que moi j'apprécie, c'est des gens qui auraient pu être autre chose que les écrivains qu'ils sont devenus.
– [ ] Vous dites que vous avez toujours pensé qu' « on ne devrait jamais faire confiance à un écrivain qu'à la condition qu'il puisse faire la preuve qu'il avait également les moyens d'être autre chose aussi bien ».
– [ ] un détachement aussi par rapport à la littérature [ ]
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 2'30)
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[ARG][romanesques]!
Ça permettait de montrer quelque chose à quoi moi je tiens beaucoup, c'est-à-dire que l'autofiction ou ce qu'on appelle comme ça n'est pas en rupture avec la littérature d'avant-garde des années 60-70, mais dans le prolongement. Les grands écrivains du "je", outre ceux qu'on vient de citer, c'est des gens comme Roland Barthes, bien sûr, mais aussi comme Perec, comme Claude Simon, comme Marguerite Duras… C'est-à-dire des gens qui ont aussi été des auteurs expérimentaux, et qui à mon avis ont poursuivi l'expérimentation sous la forme d'une écriture du "je".
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 6')
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[ARG][réêl]
Oh, c'est une expérience qui est assez banal en rêve. En rêve, justement, on fait l'épreuve du caractère inconsistant de sa propre identité. Sauf que là ça prend une dimension complètement hallucinante, au sens strict du terme.
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 12'45)
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[noirage]
Toute l'immense et cruelle beauté de ce spectacle sans merci.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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Mon existence ne différait de celle des autres que sur un seul point : elle était sans avenir. Je flottais dans la formidable nonchalance d’un perpétuel présent. Le futur me faisait défaut. Tout projet m’était impossible. La reconduction à l'identique des jours, des semaines, des années me laissait immobile au sein du grand mouvement du temps qui poussait tous les autres vers l’avant.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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Je me trouvais dans une grande librairie où je voulais divertir un peu mon ennui, feuilletant des livres dont plus aucun ne paraissait avoir quoi que ce soit à me dire. Ma curiosité était épuisée de tout. J'en avais assez, assez de tous ces mots – auxquels j'avais ajouté le déshonneur des miens.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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[maladie][TP][noirage]
[ ] toute la douleur vous revient. Et si la souffrance la plus récente est si insupportable, c'est qu'elle contient en elle toute la somme des souffrances anciennes.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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Avant de devenir amoureux d'elle, quelque chose cependant me plaisait déjà en Lou. Rien ne paraissait pouvoir l'intimider. Dans le milieu d'hommes vaniteux et importuns où son travail la forçait à vivre, elle ne s'en laissait conter par personne. Aucun des personnages prétendument importants avec lesquels il lui fallait frayer (faux philosophes, hommes de lettres sans talent, toute la racaille culturelle et la faune professorale à laquelle moi-même j'appartenais), aucun ne semblait l'impressionner.
Avant d'aimer Lou, j'aimais déjà sa liberté.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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[TP][Karl]
Si elle arrive tôt, comme ce fut le cas dans ma vie, la solitude laisse en soi une empreinte que rien ne vient jamais effacer. Elle creuse un trou plutôt qui dévaste et déprime la surface du monde.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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La question essentielle, pour moi, est celle de la survie. Je crois fondamentalement que la littérature ne sauve pas. Elle est un des modes possibles de la survie pour un individu qui traverse une épreuve. On écrit pour se souvenir et ne pas oublier.
(Philippe Forest, https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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[taisage]
Pourquoi ne pas avoir préféré le silence ? Se taire, c'était consentir à ce qui avait eu lieu. Il fallait produire une parole qui soit dans la fidélité de l'événement. Se taire, c'était donner raison à la mort.
(Philippe Forest, https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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[otteur]
Dans Le roman, le réel, vous [Philippe Forest] citez Flaubert : "Il ne faut pas s'écrire. L'artiste doit être dans son oeuvre comme Dieu dans la création, invisible et tout-puissant ; qu'on le sente partout, mais qu'on ne le voie pas."
(https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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– Pour qui écrivez-vous ?
– D'abord pour moi-même. Pour essayer de m'expliquer les choses qui m'échappent. Je pense aussi que j'écris pour des gens qui me sont proches.
(Philippe Forest, https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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[noirage][défausophie][intelligence]
– Pour qui écrivez-vous ?
– D'abord pour moi-même. Pour essayer de m'expliquer les choses qui m'échappent. Je pense aussi que j'écris pour des gens qui me sont proches. Avec certainement le fantasme d'écrire pour ma fille. Mes livres suscitent des réactions très opposées. De rejet a priori, de répulsion, de la part de gens qui considèrent que ce n'est pas de la littérature parce que ça touche à des choses trop intimes ou trop violentes. En général, ceux qui rejettent mes livres ont été épargnés par l'expérience de la souffrance. Alors qu'au contraire ceux qui ont eu une expérience similaire sont beaucoup plus réceptifs. J'aime bien l'idée d'emmerder les premiers et de faire signe aux autres. Cela dit, je ne crois pas pousser les gens au désespoir. Je crois au contraire à la nécessité d'un mouvement perpétuel vers l'avant.
(Philippe Forest, https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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AV – Donc 750 pages [ ] pour arriver à un Oui.
PhF – Voilà. Oui.
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 29')
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[postmoderne]
– Pour vous, il y a un côté postmoderne dans ce roman [Ulysse, de Joyce].
– Oui, moderne, postmoderne… Ce qui est postmoderne dans le livre, c'est l'ironie, la distanciation, le jeu sur les citations… Il y a notamment un chapitre qui montre Leopold Bloom en train de se masturber sur une plage en épiant une jeune femme. Et le livre est écrit tout à fait au second degré parce que Joyce joue de tous les clichés de la littérature sentimentale pour faire dire à cette littérature sentimentale le contraire de ce qu'elle dit d'habitude, parce qu'on n'est pas du tout dans le roman à l'eau de rose, mais on est dans un épisode d'une très grande trivialité presque pornographique. Donc ça, c'est certainement une dimension postmoderne du livre.
[ ]
Umberto Eco dit Qu'est-ce que c'est que le postmoderne ? Dans un livre qui s'appelle Apostille au Nom de la rose. Il dit, le postmoderne c'est [ ] un homme [très intelligent et très cultivé] qui veut dire qu'il l'aime, à une femme qui elle-même est très cultivée et très intelligente, et donc il sait qu'il ne peut pas lui dire « je t'aime » parce que ces mots ont déjà été tellement de fois utilisés qu'ils ont une dimension vraiment ridicule et insignifiante, donc l'homme postmoderne, dit Umberto Ecco, c'est celui qui dit à la femme qu'il aime : Comme on dit dans les romans de Barbara Cartland, "je t'aime". Et donc là on est en plein dans le second degré ironique. [ ]
– Et vous résumez tout ça en disant qu'il parodie ce que son époque produit littérairement de pire.
– Bah oui ! [ ]
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 30')
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[QLPARG][brachy-logique]
Mon idée de départ, c'était quand même de proposer un guide. Donc un guide, en principe, ça doit être assez direct, assez concis, mais de ce point de vue-là, j'ai échoué, mais je crois que la réussite était impossible ! [ ]
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 32'30'')
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Alain Robbe-Grillet disparaissait il y a 11 ans, aujourd'hui, à cette heure. Et sa littérature reste encore – à appréhender.
2019 02 18
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Les documentaires forme Arte : fo(r)matés.
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Écrire avait été ma façon de partir, de disparaître en plein jour. Et j'avais réussi. J’avais réussi au-delà de toutes mes espérances. Nulle part n’existait plus où me figurer que ma vie m’attendait.
(Philippe Forest, Sarinagara, #3, 10'40)
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"Quand je lis un livre sur la physique d'Einstein auquel je ne comprends rien, ça ne fait rien : ça me fera comprendre autre chose"
(Picasso, cité par Philippe Forest, Le Chat de Schrödinger)
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D'une côté, il y a la matière tendre et mobile de la vie ; de l'autre, il y a ce qu'en fixent les livres.
((Philippe Forest, Sarinagara, #7, 0'40''))
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[noirage]
Parfois une fissure se fait. L'univers rappelle aux hommes sa fatalité de violence [ ]
((Philippe Forest, Sarinagara, #9, 1'15''))
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[ ] Le roman vécu se transforme alors en une fable fantastique dévoilant le vide où s’en vient verser toute vie et qui en révèle la vérité.
(Philippe Forest, Crue, 4e de couverture)
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Vi(d)e.
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Mais le temps de l'Histoire n'est pas un, il n'a pas de sens, vient de nulle part, conduit n'importe où. Chacun s'y trouve un jour jeté et s'éveille avec stupeur parmi un fouillis de fables, dans l'épaisseur d'un récit mal tramé et au fond indifférent où de vieilles légendes font autour de soi une rumeur d'échos déclinants. Ni le passé ni l'avenir n'existent, le présent est un pur vertige, verticalement ouvert entre deux perspectives fausses filant dans le vide devant et derrière soi.
(Philippe Forest, Sarinagara, #12, §8)
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[TP][karl][autoportrait][autophilosophe][méta][otteur][otto][otto karl]
À cinq ans, Issa sait tout du monde, de sa méchanceté et de son inépuisable beauté. Vivre va lui servir à vérifier ce savoir.
(Philippe Forest, Sarinagara, #21, §17)
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[TP][éco-logique][otteur][neutralisage]
Il [Issa] n'est pas un poète précoce. Si l'on y pense, il a presque trente ans quand il compose les premiers vers qui nous restent de lui. [ ] Il sait tout d'un jeu dont les ressources ont été épuisées par d'autres. Son pinceau reste longtemps suspendu sur le blanc du papier. Il hésite à y laisser une trace.
alors tout est dit — a déjà été pensé —
et l'on vient trop tard
Ce n'est pas qu'Issa ait trop de respect pour la poésie, qu'il se sente indigne d'elle. Au contraire. Pour s'y livrer avec l'arrogance que les autres y mettent, il manque juste d'assez de sérieux et d'un peu de courage. ll se dit qu'au fond cela suffit et qu'il y a déjà eu assez de mots posés sur le monde au cours des siècles, de poèmes fatiguant l'horizon de toute leur solennité vaine, que la lune, l'étang, la neige, les fleurs de cerisier ont bien mérité qu'on les laisse un peu tranquilles, qu'on les abandonne au grand silence calme qui leur convient. Si Issa se résout à écrire, peut-être est-ce avec la certitude que cette décision ne l'engage à rien, que toute histoire est finie, qu'il n'y a rien à ajouter du tout à ce que d'autres ont dit, qu'il est juste question de s'effacer, de fatiguer sa vie dans l'insignifiance paisible d'un temps qui, de toute façon, s'enfuit.
Écrire, il le sait, est juste une façon de laisser pour personne un signe dans le soir :
au soleil couchant — sur un mur pour toi j'écris —
j'ai été ici
(Philippe Forest, Sarinagara, #22, §18)
+
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infra :
(Philippe Forest, Sarinagara, #53, chap. 3, §16)
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[à Romain]
Sans aller jusqu'à réinstaller ça sur mon disque dur – comme ça plantait et alourdissait ma machine par le passé –, ça semble marcher, oui, super, et super merci ! Et Benech, tiens, ha ! Son essai, oui, dont j'étais curieux, même si le gars m'est moyennement sympathique, que j'ai rencontré deux fois. Bon, mais il est Taureau, normal, disons que ça calme, qu'il est moins fou fou que moi, c'est un peu le grand ado qui se donne des airs plus grands que lui... mais ne disons pas de mal, continuons de lui laisser sa chance, la dernière fois il a été plus chaleureux – et c'est normal, il lui faut le temps, au Taureau –, mais... ça reste et restera probablement limité. On se refait pas, ou se refait mal, c'est animal... et en l'occurrence Taureau. Aïe. Et Taureau parigot du milieu littéraire, ouille. Bref. Mais je vais essayer de découvrir ça, j'en étais justement curieux, merci !
Et moi, je te mets quoi ? En format d'origine, ton numéro à la Gaîté pèse 3 Go, donc trop lourd ? Alors, format compressé ? Ou on attend Amiens ?
Roh, putain, Philippe Forest... Quelque chose me dit que l'histoire va durer. Enfin, si je dure moi-même. Un telle profondeur du mec qui a vraiment connu et reconnu le fond. Et servi par une telle plume, à la fois légère, souple et d'une telle profondeur... toute en finesse, puissance et sobriété... Wow ! Je crois qu'encore une fois je me suis pas trompé, et merci pour cette offrande du jour !!
(J'y repense et le redis, quelle nullité cette librairie de Fontainebleau. En tout cas, pas pour moi. Presque jamais rien de ce qu'il faut. Zéro Philippe Forest en rayons, par exemple. Entre autres manque(ment)s.)
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Philippe Forest, Sarinagara :
https://books.google.fr/books?id=yXcrDgAAQBAJ&pg=PA18&lpg=PA18&dq=philippe+forest+de+po%C3%A8mes+fatigant+l%27horizon&source=bl&ots=ejZgJMXGUC&sig=ACfU3U3Elaa4zSROqiyXtuobC0RRStT6cA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi75cvYoMbgAhUJ3RoKHe4fA3kQ6AEwAXoECAQQAQ#v=onepage&q&f=false
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[HN]
Écriture écologique
Écriture documentaire, oralité (cf. Céline) ≠ livre audio : lecture de textes écrits
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[neutralisage][maudit]
Sans bruit, il se retire et se livre tout entier à la seule expérience qui le concerne. Il le fait sans fracas. C'est à peine si les annales de son époque conservent la trace de son passage. Quelque chose d'autre le requiert. On peut nommer cela la vérité. D'une certaine façon, il la trouve. Il est naturel qu'on lui en fasse payer le prix. Sa poésie attendra un siècle pour être lue. Elle aurait pu aussi bien ne jamais I'être. Et cela n'aurait strictement rien changé.
(Philippe Forest, Sarinagara, #27, §23)
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(AF)
[neutralisage]! mais [TP]
…
(Philippe Forest, Sarinagara, #29, §25)
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[brachy-logique]formule]!!
Toute vérité tient en une phrase si brève que, pour la dire, même la brièveté du poème serait encore trop bavarde [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #33, §29)
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[noirage][pour judicaël]
Leur enfer tient à leur avidité de salut.
(Philippe Forest, Sarinagara, #33, §29)
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[noirage]
Que dit la poésie ? Elle dit le perpétuel désastre du temps, l'anéantissement de la vie auquel seul survit le désir infini. À la grande loi du rien régnant sur le monde, la fausse sagesse des hommes invite à se soumettre. En échange de la résignation, elle promet la paix et l'oubli.
(Philippe Forest, Sarinagara, #34, §30)
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[noirage] [pour judicaël]
Quand son père agonise, Issa écrit : comme il est vrai, le proverbe qui nous rappelle que meurent tous ceux qui naissent et que toute rencontre sur cette terre n'est jamais qu'un adieu.
(Philippe Forest, Sarinagara, #34, §30)
2019 02 19
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Le lecteur ne manquera pas d”évoquer un autre texte paru cinq ans plus tard, Garasudo no uchi (À travers la vitre, Rivages, 1993), qui n'est pas sans présenter nombre de similitudes, car on y voit l'écrivain s'exprimer sur un ton intime et familier à propos de la mémoire, de la mort, de l'art. On songe également à une œuvre antérieure, Kusa makura (Oreiller d'herbes, Rivages, 1987), que l'écrivain lui-même définissait comme un roman-haïku, où il s'interrogeait sur la beauté, la peinture, la poésie.
(Préface - Choses dont je me souviens, par Natsume Sôseki, Editions Philippe Picquier (1 janvier 2005))
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Il faut lire ce texte [Oreiller d'herbe ou le voyage poétique] d'une originalité et d'une poésie absolues, que Sôseki appelait son roman-haïku. Au printemps, un jeune artiste décide de se retirer dans la montagne, loin des passions et de l'agitation de la cité, rencontre une jeune femme malicieuse et fantasque, rêve de peindre le tableau qui exprimerait enfin son idéal et ne réussit qu'à aligner poème sur poème ! Dans ce manifeste poétique et esthétique, profond, piquant, passionné, indigné, éblouissant, Sôseki approfondit sa méditation sur la création et la place de l'artiste dans la société moderne.
(Présentation éditeur, Picquier poche)
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[TP]
Sôseki compose son premier haïku en 1889, qu'il adresse dans une lettre à son ami Masaoka Shiki, grand poète, fondateur de la revue Holotogisu, principal artisan du renouveau du haïku, et dont le rôle fut décisif pour imprimer un élan créateur à l'oeuvre poétique de l'écrivain. Deux périodes fixrent particulièrement fécondes. La première se situe entre 1895 et 1900, années qu'il passe à Matsuyama puis à Kumamoto, où il occupe le poste de professeur d”anglais jusqu'à son départ à destination de l”Angleterre sur l'ordre du ministère de l'Education ; la seconde embrasse les dernières années de sa vie, avec la redécouverte fulgurante du bonheur de l'inspiration poétique dont il fait l'expérience en 1910, après avoir frôlé la mort. La joie intense d”avoir échappé à la mort, l'expérience d'une vie libérée de l'étouffante quotidienneté, qui a retrouvé douceur et chaleur, lui soufflent ses poèmes.
(Préface - Choses dont je me souviens, par Natsume Sôseki, Editions Philippe Picquier (1 janvier 2005))
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Montagne hivernale
Y eût-il un promeneur
Resterait invisible
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Si je pouvais être
L'hirondelle
Qui tout entière se donne à ses pensées
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Et, en ces premières années du vieux XXe siècle, ces hommes qui ont quitté le pays de leur naissance, parce qu'un chagrin ou un désir les pousse en avant, accomplissent tous, et sans le savoir vraiment, la grande et héroïque aventure qui a fait la terre une et qui a rapproché tous les continents de la pensée. Le temps des explorateurs est terminé. Avant celui des touristes, commence alors le temps des voyageurs : ambassadeurs, fonctionnaires, médecins qu'une vague obligation appelle de l'autre côté de la planète afin d'y exercer leur talent, d'y accomplir leur devoir, et de vérifier enfin que là-bas rien n'est en somme et fondamentalement différent de ce que l'on connaît sous leur climat. Pour la première fois, l'autre bout de la terre n'est plus une chimère, juste une destination encore un peu lointaine.
(Philippe Forest, Sarinagara, #50, chap. 3, §13)
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[formule][amphibo-logique]
Mais Sôseki a une expression plus juste et plus étrange (plus juste parce que plus étrange) pour décrire son impression la plus vraie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #53, chap. 3, §16)
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Au plus profond du plus profond des cachots – celui de la tour Beauchamp – figurent les neuf cent onze inscriptions que les prisonniers ont gravées dans le noir : sur les murs comme une marque laissée d'eux-mêmes et de leur existence pourtant déjà rendue à la nuit et au néant. Avec humour, Sôseki qualifie les graffitis d'« antiphrases » car ces traces, dit-il, témoignent exclusivement du rien qui les engloutit quand elles prétendaient justement lui survivre. ll y a là une leçon railleuse et cruelle, et c'est la seule que la littérature et la vie puissent, au fond, dispenser.
(Philippe Forest, Sarinagara, #53, chap. 3, §16)
//
Infra :
(Philippe Forest, Sarinagara, #22, §18)
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Thierry Sabine (à propos du Paris-Dakar) :
L'important, c'est de passionner ceux qui partent en faisant vibrer ce qui restent.
(Thierry Sabine - LES GRANDS DRAMES DU SPORT - Documentaire inédit sur l'accident mortel de Thierry Sabine et Daniel Balavoine (2015), [titre offciel : Les grands drames du sport : Dakar, le 14 janvier 1986, RMC Découverte, 13 janvier 2015] 5'40)
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Je [chirurgien-dentiste] habille pour travailler, pour opérer, et on m'appelle… une infirmière arrive et elle me dit : on vous demande d'Afrique. ( ] Voilà comment j'ai appris la mort de thierry. Ça a été un coup de massue… J'ai jamais remis les pieds dans ma clinique, j'ai jamais retouché à un instrument chirurgical, j'ai l'impression que le cerveau a fait demi-tour et il est parti ailleurs.
(Gilbert Sabine, Le père de Thierry Sabine - LES GRANDS DRAMES DU SPORT - Documentaire inédit sur l'accident mortel de Thierry Sabine et Daniel Balavoine (2015) [titre offciel : Les grands drames du sport : Dakar, le 14 janvier 1986, RMC Découverte, 13 janvier 2015], 43')
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La nuit étant tombée, ils suivent le fleuve Niger (un repère plat et simple). À vingt-deux kilomètres de Gourma, ils n'ont d'autres choix que de se poser en urgence, toute progression étant désormais impossible. Il est 19 heures, Sabine sort et croise une voiture. D'un ton calme et rassurant, il demande aux pilotes de signaler leur position au bivouac afin de réquisitionner un véhicule et de les ramener. Mais inexplicablement, alors que tout danger était désormais écarté, l'appareil va redécoller et progresser avec comme seul repère au sol les feux arrière d'un 4x4 ; les deux concurrents à l'intérieur seront témoins de la filature. Volant en rase-mottes et balayé par la tempête, l'engin tangue dangereusement. L'hélicoptère sévèrement désorienté passe sur l'avant droit du véhicule avec une vitesse horizontale très élevée. Il heurte un arbre avec l'avant droit du patin et part en looping en se désintégrant sur plus de 150 mètres. Il est alors 19 h 20 ; l'accident se produit à seulement huit kilomètres de Gourma-Rharous (approx. 16° 49′ 42″ N, 1° 51′ 01″ O). Les cinq passagers sont tués sur le coup.
Malgré tout, de nombreuses zones d'ombres demeurent. [ ]
certains se sont penchés sur l'objet de leur redécollage. La seule et unique cause qui ait été avancée fut la thèse de la blessure se fondant sur la découverte de gazes à l'endroit de leur arrêt. Morsure de serpent, piqûre de scorpion ou tout autre traumatisme suffisamment grave pour s'envoler en urgence et ainsi arriver le plus vite possible. Cependant aucune certitude n'existe [ ]
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Sabine)
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À dimitri (inédit)
Et à une petite condition, si tu veux bien : que personne chez toi ne soit atteint au même moment d'un de ces virus hivernaux (gastro et surtout grippe) que personnellement je redoute comme la peste, j'avoue. Pour te dire un peu la folie ou disons la phobie, je m'isole même ici pendant des semaines pour fuir ce risque ! Je sais, c'est bizarre, déraisonnable, mais aussi avec quelques raisons, il faut dire. Donc me prévenir s'il y a un virus qui traîne ?
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C'est vite mal dit.
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[à romain]
C'est beau la jeunesse d'y croire encore. Enfin, quand je dis c'est beau... Disons que ça me rappelle ma propre jeunesse, ma foi, mes fois de jeunesse... Mais il en faut. Donc moi je dis vas-y ! Benech, j'ai déjà pris, aussitôt, depuis hier soir. Et le maxime, je veux bien, oui, en espérant qu'il soit aussi concis que le voudrait son prénom.
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Ma foi, ça me rappelle ma jeunesse.
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Et donc, bah moi j'ai, heureusement ou malheureusement, hérité des gènes de ma mère.
(Chaîne-TVL – Gérard Fauré : le dealer des stars dit tout, sur TV Libertés !, 3'10)
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[TP][Otto Karl]
D'où la nécessité, et chacun de son côté, et parfois sous forme de roman quand on est écrivain, de façonner sa propre fiction pour résister à celle que les autres veulent vous imposer.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 3')
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[méta][TP]
Ne pas se soumettre aux mots des autres, et se réapproprier le discours que les autres tiennent sur vous, de telle sorte que vous fabriquiez en quelque sorte le roman de votre vie. Je crois que chacun d'entre nous est l'auteur du roman de sa vie. Oh, c'est un roman qui peut être purement mental et implicite, et seuls les écrivains – je ne suis pas sûr que ce soit vraiment un privilège essentiel – consignent par écrit ce roman que chacun d'entre nous porte en lui.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 17'30)
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[ARG]
Il y a un texte de Freud, que j'aime bien, qui s'appelle « Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci », dans lequel Freud dit les souvenirs d'enfance ça n'existe pas puisque ce sont toujours les adultes qui se souviennent ou qui croient se souvenir des enfants qu'ils ont été. Aragon dit aussi, dans Le mentir-vrai : "Je me souviens, non, j'imagine". Se souvenir, ou croire se souvenir, c'est en réalité s'imaginer, donc on est en plein dans le romanesque, dans la fable, dans la fiction.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 15')
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[méta][noirage]
Je crois qu'on écrit parce qu'on veut que des paroles nous accompagnent dans le noir.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 16')
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Karl est mort, mais pour l'instant Karl Lagerfeld – de son vrai nom Karl Otto Lagerfeldt. Un autre Otto Karl.
« Admis en urgence à l'hôpital franco-américain de Neuilly-sur-Seine ce lundi 18 février, il [serait] décédé dans la nuit des suites d'un cancer du pancréas. » Exactement au même âge, le même jour et peut-être à la même heure de la nuit qu'Alain Robbe-Grillet, 11 ans plus tôt !
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Eh non, on considère, et à juste titre, j'avoue, qu'il est le mort le 19, alors que ARG le 18. Après hospitalisation express tous les deux, allez. Et la nuit d'après... Mais bon. Et à nous bientôt. À commencer par moi, parti comme je suis. Mauvais parti, mal parti ; /
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[recyclage][otteur][postmoderne]
Vidéastes, chorégraphes et enfants du Web, les membres de de (LA) HORDE déploient l’énergie du jumpstyle à la Biennale de la Danse de Lyon.
Harlem Shake, Dab, Barbs, Backpack Dance… un buzz vite oublié dans le tréfonds d’Internet ? Ce n’est pas l’avis de de (LA) HORDE, artisans et amoureux des danses « post-internet », un terme qui désigne les danses virales popularisées sur le Web. Preuve de cet amour : ils ont créé une encyclopédie des danses du Web pour toutes les répertorier. À la frontière entre danse, performance et arts plastiques, (La) Horde, est un trio composé de Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. En 2014, avec « Avant les gens mourraient », ils s’attaquaient au jumpstyle, gestuelle virtuose et dynamique dite « hardstyle » (dansée sur de la techno hardcore), un mouvement né dans les années 90, qui s’est propagée sur les Internets courant 2000. Fidèles à leurs obsessions, ils reviennent avec « TO DA BONE» en 2016, une création qui met encore une fois à l’honneur des danses « post internet », jumpstyle mais aussi d’autres hardance à l’instar du Tekstyle, Shuffle ou encore Hakken… cette fois-ci dansé par des experts dans le genre, repérés grâce à leurs vidéos. Hypnotique et grisant Spectacle capté le 22 septembre 2018 à la Biennale de la Danse, Lyon.
(https://www.arte.tv/fr/videos/084896-001-A/to-da-bone-de-la-horde-a-la-biennale-de-la-danse/)
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[TP]![multi-bande-annonce TP] [ARG]
– Ça voudrait dire, Philippe Forest, que chaque texte serait presque forcément la réécriture d'un autre texte, aussi ?
– Ah oui ! Et dans mon cas, je vois tous mes livres comme composant une série à l'intérieur de laquelle chaque livre constitue comme la reprise de tous les autres. J'aime beaucoup le mot de reprise. C'est un mot auquel le philosophe danois Kierkegaard a donné un sens particulier, il dit que la reprise c'est un souvenir en avant. Ben, c'est une définition qui me va, parce que je crois que chaque livre pour moi est un souvenir, le souvenir toujours de cette même expérience dont nous avons parlé, mais avec la volonté de projeter vers l'avant et d'une façon nouvelle ce souvenir pour lui donner une forme et tout simplement pour rester vivant.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 24')
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[anaxio-logique][otteur]
– Puisqu'on parle de reprise, le texte que vous allez nous lire maintenant [ ] se présente sous la forme d'une réécriture d'un passage de la bible. Et il se trouve, par ailleurs, qu'il s'agit du tout début de votre prochain roman, que vous nous livrez en toute amitié. Un livre en devenir. [ ]
– [ ] Ô, qui que tu sois, toi qui juges, tu es impardonnable. Car en jugeant les autres, c'est toi-même que tu condamnes. Chacun est un autre, et tous les hommes sont un. Il n'y a qu'une seule histoire au monde, mais nul ne sait qu'il s'agit de la sienne tant que le malheur ne lui tend pas le miroir où il reconnaît son visage.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 26')
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[À romain]
De : "villet.romain
À : '(otto)karl'
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h14
Objet : Flaubert et nous!
Je rentre d’un dîner avec une collègue spinoziste et très sympa d’Elise.
Cette dernière me voit écouter frénétiquement mon téléphone et demande :
-Tu fais quoi ?
-J’écoute des messages de Karl.
-Au fond tu aurais dû épouser Karl.
-Parles pas de malheurs ! Quelle fatigue !
-Mais si ! Vous seriez plus jamais sortis. Il aurait fait Bouvard et toi Pécuchet. »
Ça nous a tellement fait rire qu’on espère que toi aussi.
R
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h22
Objet : Re: Flaubert et nous!
Désolé de m'arrêter plutôt à ça, mais :
Ah, parce qu'élise me trouve incomparablement plus fatiguant/bavard que toi ? Alors oui, quelque chose me dit que l'amour est bien aveugle ! Quant à mes messages, je suppose que tu veux parler de mes mails ? Un conseil et reconseil : les lire à la main ! Je joue beaucoup avec la graphie : parenthèses externes, internes et autres bricolages et simplexités. Bon, Élise a peut-être raison, quelle fatigue. Mais surdoué (cérébral) on se refait pas ? L'AVC ou l'Alzheimer ou autre s'en charge(ra) bien, va.
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h34
Objet : Re: Flaubert et nous!
N'empêche, moi marié avec Élise ? Parle pas de malheur ! Elle aurait voulu, au contraire, me traîner au théâtre, quelle horreur, horrible. Entre autres débauches de mauvais goût. Et elle Pécuchet, pourquoi pas, mais moi Flaubert ! Haha. Le rapprochement voire l'identification tient d'ailleurs tellement, si tu savais. (Ou d'ailleurs tout court ? Haha.) C'est au point que je voulais en faire un article, mais j'ai vite été écrasé par le projet, tellement c'est du lourd. Bref, Flaubert, c'est moi. Mais comme je suis tous les grands noms de l'histoire, tu me diras, cher Friedrich. Et un ami officiel grand spécialiste de Flaubert ne bondit pas à cette identification, qu'il a même suggéré de lui-même, sans savoir que je le faisais moi-même avant lui. Mais passons. Ne parlons pas de malheur, stop. (Eh oui, télégraphique ou plus du tout.) Il voyagea. Il connut la mélancolie...
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h39
Objet : Re: Flaubert et nous!
Oups, pardons ! C'est elle qui parlait de mariage ! Et toi qui lui répondais ! Haha ! Bon, ça change tout. Ou si peu ? Haha...
En tout cas, c'est vexant... qu'on veuille pas se marier avec moi. Encore que, ouf ! Haha...
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h43
Objet : Re: Flaubert et nous!
Ah oui, et du coup, le coup de Bouvard et Pécuchet devient beaucoup plus drôle, oui, haha ! Ok, c'est bon, je raccroche... les wagons ; )
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h54
Objet : Re: planches
Et du coup, figure-toi que ça me rappelle un vague projet qui m'est passé la tête. Un spectacle à nous deux, où on s'affronterait caustiquement sur un sujet ou des sujets, par exemple sur l'amour, justement. Moi, ma conception totalement désenchantée et lucide, disons les choses, et toi [la tienne}totalement illuminée et enchantée, mais parce qu'en chantier ? Haha... Bref, deux intellos comiques en verve s'affrontant idéologiquement en toute amitié caustique sur scène – ou en conférence, quoi, il faudrait inventer le concept si ça ne l'est déjà –, ça pourrait donner, grave. Toi, with piano pourquoi pas, moi with écran, etc. Ou sur la littérature, le cinéma ou sur plein de trucs. Je crois qu'on aurait de quoi. Mais si tu vois un peu le truc, l'idée. Mais bon, on a déjà tellement d'autres projets, c'est vrai, et de pain sur la... avant les quatre planches... Cela dit, c'est une idée, non ?... Hop, en planches ? Et planchons ? Non... Ha...
Bouvard
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[perfectionnage]
Au moment où Saint Laurent entre chez Christian Dior, d’abord comme assistant modéliste du grand couturier avant de prendre sa suite à sa mort, Karl Lagerfeld devient le second de Pierre Balmain. Il y reste trois ans. «J’étais fatigué d’être un simple assistant. Je n’étais pas né pour ça.» Il quitte la maison pour Jean Patou où il est nommé directeur artistique. «Il m’a dit une chose que je n’oublierai jamais : ne jamais faire une robe laide, car quelqu’un pourrait l’acheter.»
(Marie Ottavi, https://next.liberation.fr/mode/2019/02/19/karl-lagerfeld-se-defile_1704779)
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[postsexuel]
Jacques de Bascher, dandy sans œuvre, oisif, noceur invétéré, seul amour déclaré de Karl Lagerfeld. Une relation de dix-huit ans vécue sans sexe, car l’Allemand s’est toujours intéressé à d’autres sphères que les plaisirs de la chair.
(Marie Ottavi, https://next.liberation.fr/mode/2019/02/19/karl-lagerfeld-se-defile_1704779)
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Malgré son omniprésence médiatique, Karl Lagerfeld n’en est pas moins resté un mystère savamment entretenu. Il a fait de sa propre figure un logotype, parfait pour la génération selfie où tout doit s’incarner en quelqu’un prêt à se transformer en quelque chose. Lagerfeld est devenu une marque. Il était le luxe et toute sa démesure, doublé d’une certaine idée de l’anticonformisme. Un homme hors sol, définitivement.
(Marie Ottavi, https://next.liberation.fr/mode/2019/02/19/karl-lagerfeld-se-defile_1704779)
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Le grand tournant de sa carrière, c’est Chanel à l’évidence. Il n’est alors pas si connu, ou seulement d’un petit milieu. En 1982, les frères Alain et Gérard Wertheimer lui proposent de prendre la tête de la griffe dont ils sont seuls propriétaires depuis 1954 et l’engagent pour trois ans. La maison a perdu de son aura, ne s’adresse plus qu’à des bourgeoises d’un autre temps. Elle est «ringarde» ose le couturier. Karl Lagerfeld négocie un contrat en or (on parle d’un million de dollars par an au départ) où on lui octroie une liberté totale et personne pour lui dicter sa conduite. La figure de Gabrielle Chanel, morte en 1971, semble écrasante mais rien ne fait peur à Karl Lagerfeld. Il fait de la griffe au double «C» l’une des plus belles réussites commerciales de la fin du XXe siècle. Avec Chanel, il célèbre la mode, organise de vrais shows en musique (que «Coco» avait en horreur et qui tranchent avec les défilés très ampoulés vus jusque-là). Lagerfeld réinterprète les camélias, le tweed, le tailleur, la robe noire, la maille. Une gageure, car contrairement à Yves Saint Laurent qui a bouleversé les codes et accompagné les mutations de la société française, lui n’a pas créé de pièces iconiques, ne lègue pas un avant-après stylistique que l’on citerait intuitivement. Son talent se place ailleurs. Il a réhabilité, rajeuni (parfois à la limite du bon goût), globalisé, une maison naphtalinée à force de grands coups marketing. Il a notamment réinventé le statut de mannequin avec Inès de la Fressange – une égérie en contrat d’exclusivité, ce qui ne s’était jamais vu jusque-là – chargée de symboliser la Parisienne, la fameuse, que Coco Chanel avait érigé au rang de mythe. Inès de la Fressange et Karl Lagerfeld se brouilleront un temps avant de se retrouver.
(Marie Ottavi, https://next.liberation.fr/mode/2019/02/19/karl-lagerfeld-se-defile_1704779)
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[ ] l'arrogance ajoutée à la médiocrité, l'avidité à défaut d'ambition [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #55, chap. 3, §18)
2019 01 20
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[nokidding]
Quelque chose s'est perdu avec le premier enfant, que rien ne viendra remplacer, qui ruine toute confiance possible placée dans la monde. La grande désespérance féminine s'installe dans le coeur, l'inerte et fébrile fureur devant la frustante incomplétude des choses, la violence et impuissante aspiration au néant à laquelle les hommes, en général, préfèrent donner le nom d'hystérie. De cela aussi, Sôseki parle dans ses romans.
(Philippe Forest, Sarinagara, #62, chap. 3, §25)
#
[nokidding]
Mais quand Sôseki décrit cetet naissance dans l'un de ses romans, il dit autre chose. La panique devant cette chose génaliteuse et sans nom, vivante pourtant, que le ventre de sa femme vient de laisser tomber dans le monde.
(Philippe Forest, Sarinagara, #62, chap. 3, §25)
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[noirage][karl][TP][maladie]
[ ] mais chaque nouvelle grossesse réveillera chez la mère les mêmes accès de terreur, comme si ce qui a eu lieu une fois avait donné forme définitive à la vie, creusant parmi les choses un profond sillon de souffrance destiné à être suivi, jusqu'au bout cette fois, un jour ou l'autre.
(Philippe Forest, Sarinagara, #63, chap. 3, §26)
#
Ensuite viennent toujours les mots ordinaires, ceux qui invitent à revenir vers la vie, à remplacer au plus vite ce qui a disparu.
(Philippe Forest, Sarinagara, #64, chap. 3, §27)
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[ebooks]
https://www.bookys-gratuit.org/livre-6606-Se-simplifier-la-vie-%3A-Se-recentrer%2C-trier%2C-ranger-et-se-d%C3%A9sencombrer
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http://www.vosbooks.tv/105322-livre/etre-heureux-avec-spinoza.html
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http://www.vosbooks.tv/160503-livre/la-fonte-des-glaces-baque-joel-rentree-litteraire-2017.html
http://www.vosbooks.tv/92011-livre/harrap-s-japonais.html
http://www.vosbooks.tv/92021-livre/parler-chinois-avec-500-caracteres.html
http://www.vosbooks.tv/145881-livre/le-feng-shui.html
http://www.vosbooks.tv/143145-livre/ma-lecon-dautomassage.html
http://www.vosbooks.tv/146867-livre/sestimer-soi-meme-avec-descartes.html
http://www.vosbooks.tv/143132-livre/le-massage-histoire-techniques-et-exercices-illustres-a-faire-a-la-maison.html
http://www.vosbooks.tv/173801-livre/faire-le-menage-chez-soi-faire-le-menage-en-soi-dominique-loreau.html
http://www.vosbooks.tv/122357-livre/les-bienfaits-de-la-simplicite.html
http://www.vosbooks.tv/110321-livre/communiquer-avec-un-proche-alzheimer.html
http://www.vosbooks.tv/108802-livre/citations-de-spinoza-expliquees.html
http://www.vosbooks.tv/168403-livre/le-grand-livre-de-la-methode-mezieres-2018.html
http://www.vosbooks.tv/152055-livre/la-petite-bedetheque-des-savoirs-2016-tome-12-le-minimalisme-moins-cest-plus.html
http://www.vosbooks.tv/155573-livre/les-larmes-2016-pascal-quignard.html
http://www.vosbooks.tv/154102-livre/dans-ce-jardin-quon-aimait-pascal-quignard-rentree-litterature-2017.html
http://www.vosbooks.tv/138983-livre/philippe-forest-rentree-litteraire-2016-crue.html
http://www.vosbooks.tv/5730-livre/comprendre-langlais-de-la-radio-et-de-la-television.html
http://www.vosbooks.tv/172094-livre/cioran-solitude-et-destin.html
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http://www.vosbooks.tv/90883-livre/constellation-adrien-bosc.html
http://www.vosbooks.tv/40670-livre/le-japonais-pour-les-nuls-epub-pdf.html
http://www.vosbooks.tv/147835-livre/lart-daller-a-lessentiel-2-eme-edition.html
http://www.vosbooks.tv/151528-livre/les-portes-du-possible.html
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http://www.vosbooks.tv/71947-livre/gluten-comment-le-ble-moderne-nous-intoxique.html
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[audiobooks]
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Chez Sôseki, les hommes et les femmes se tiennent, ensemble et séparés, face à une même vérité dont ils ont éprouvé un jour l’amertume. L’amour est le nom qu’on donne à cette expérience partagée. L’amour : oui, ce qui se passe entre un homme et une femme qui s’aiment, les sortilèges un peu sots de la séduction, le magnifique rêve imbécile de n’être plus qu’un et puis l’installation dans la longue et impitoyable tendresse de la guerre conjugale, l’hostilité négociée, les grandes manœuvres et les petits mensonges de l’adultère, le théâtre et les scènes, la paix quotidiennement rompue et retrouvée, le drame dont on se sauve en apprenant les règles du vaudeville. Il y a de tout cela dans Sôseki, sans oublier l’essentiel : l’amour, justement. Une grande ombre grise et légère pèse sur l'existence de Sôseki, sur celle de sa femme, sur cette double démence douce que fut leur vie commune. Les plus grands romans de l'écrivain – qui s'intitulent Mon, Michikusa, Meian – font se poursuivre une même et longue histoire d'amour singulière, souriante cependant et qui exprime tout ce qu'il peut y avoir de tendresse et de tristesse entre un homme et une femme. Une joie discrète et amusée se loge dans toute cette désespérance. Le pessimisme de Sôseki – tel qu'il le prête a certains de ses personnages – est si sombre et sentencieux qu'il en devient parfois objet de comédie.
Aux dernières lignes d'un de ses livres, un homme déclare devant son épouse et son enfant : « Rien, pour ainsi dire, ne se règle dans le monde. Ce qui est arrivé une fois nous poursuit sans fin. Simplement, la forme en est toujours différente, et personne ne s'en rend compte, pas plus les autres que soi-même. » Et cela est vrai, certainement. Mais le dernier mot, comme il se doit, appartient à la mère s'amusant, son bébé dans les bras, des grandes maximes creuses de son mari philosophe.
(Philippe Forest, Sarinagara, #64, chap. 3, §27)
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[noirage][TP]karl]
Le pessimisme de Sôseki [ ] est si sombre et sentencieux qu'il en devient parfois objet de comédie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #64, chap. 3, §27)
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[à charlotte]
Super, alors !
Et finalement mieux qu'à noël peut-être tu emménageras pour... le printemps ! Ou presque. Si c'est pas (sym)beau(lique), ça...
Et printemps qui, lui, semble comme en avance cette année. J'en profite donc un peu dans... notre campagne, allez, ha...
Mais super pour toi. Et bon reste de patience ! Dernière cartouche. Et dans la cartons déjà, j'imagine !
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[à yolande][TP]
Encore une fois, moi c'est pas tellement une question de douleurs, comme toi. C'est du plus lourd. Étourdissements, vertiges, malaises du système nerveux général, déplacements et claquements de la mâchoire, craquements permanents du dos et des cervicales, et j'en passe. Mais certaines choses semblent sur la voie de se résoudre, comme la mâchoire. Et le reste peut-être. J'y travaille ! Même si un peu d'aide de quelqu'un qui s'y connaîtrait, comme un bon ostéo ou chiro, me serait d'un bon secours, c'est clair. Seulement voilà... La compétence ne court pas les rues, et le budget non plus. Etc. Mais si ça va beaucoup mieux pour toi, tant mieux, et si j'en suis pour quelque chose, encore mieux ! ; )
[ ]
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Aux dernières lignes d'un de ses livres, un homme déclare devant so épouse et son enfant : « Rien, pour ainsi dire, ne se règle dans le monde. Ce qui est arrivé une fois nous poursuit sans fin. Simplement, la forme en est toujours différente, et personne ne s'en rend compte, pas plus les autres que soi-même. » Et cela est vrai, certainement. Mais le dernier mot, comme il se doit, appartient à la mère s'amusant, son bébé dans les bras, des grandes maximes creuses de son mari philosophe.
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[maladie]
[Sôseki malade… Intermittance… Mort…]
(Philippe Forest, Sarinagara, #66, chap. 3, §29)
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[ARG][noirage]
(Philippe Forest, Sarinagara, #67, chap. 3, §30)
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En plein ravissement, Sôseki achève son livre comme s'il s'agissait de celui d'un autre. Bientôt, il ne concemera plus personne. Bienheureuse, I'heure sera venue de la sieste sous le soleil.
(Philippe Forest, Sarinagara, #67 ou 68, chap. 3 (ou, merde, 4) , §30)
cf. infra (hier, avant) : ± on écrit pour personne, dans le vide
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Seul l'autre bout de la terre conviendrait à ce que nous cherchions : un horizon où disparaître, où devenir suffisamment étranger à soi-même pour n'avoir plus de comptes à rendre à quiconque [ ].
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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C'est d'ailleurs à un poème de Kobayashi Issa que le roman de Philippe Forest emprunte son titre énigmatique, Sarinagara, un mot japonais qui se peut traduire par « cependant ». « Monde de rosée - c'est un monde de rosée - et pourtant pourtant », écrivait le poète. « Pourtant pourtant », « cependant », « sarinagara » : toute la réflexion, fluide, profonde et grave de Philippe Forest est centrée autour de ce mot, rempart précaire mais tangible contre l'attraction du vide, la certitude du désastre.
(Nathalie Crom, https://www.la-croix.com/Archives/2004-08-26/Le-parcours-initiatique-de-Philippe-Forest-_NP_-2004-08-26-215992)
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[réêl]
Singulièrement, ce chemin, qui est aussi pour lui un retour vers sa propre enfance, le narrateur de Sarinagara le parcourt aimanté par la certitude que « les jours de notre vie éveillée ne sont que le développement dans le temps de quelques images venues de notre nuit la plus lointaine », l'accomplissement d'un rêve ancien. [ ]
(Nathalie Crom, https://www.la-croix.com/Archives/2004-08-26/Le-parcours-initiatique-de-Philippe-Forest-_NP_-2004-08-26-215992)
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Un identique soupçon d'impuissance affleure dans Sarinagara. Que peut l'écriture - que peut l'art - face au « perpétuel désastre du temps » ?
(Nathalie Crom, https://www.la-croix.com/Archives/2004-08-26/Le-parcours-initiatique-de-Philippe-Forest-_NP_-2004-08-26-215992)
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[formule][brachy-logique]
Emil Cioran - Exercices négatifs. En marge du Précis de décomposition | GALLIMARD | 2005
Dans l’œuvre de Cioran, les Exercices négatifs marquent une différence tout en assurant une continuité, jetant même un pont entre deux époques d’une vie et d’une écriture. Ils se tiennent à la marge du Précis de décomposition, ils en sont le prélude et le soubassement, la caisse de résonance et l’atelier. Ils incarnent ce moment du passage au français désormais irrémédiablement préféré au roumain. En ce sens, ils attestent une rupture et une crise. Tout autant, les Exercices négatifs donnent à lire la pensée de Cioran dans la fraîcheur de son apparition, dans la jubilation de sa trouvaille, s’éloignant de tout style corseté. Cioran se fait face en toute liberté, il se découvre dans le quotidien merveilleux de son esprit, il circule dans ses idées sans souci de les figer. Il est encore proche du lyrisme de son époque roumaine. Cependant c’est en français qu’il s’avance, qu’il livre ses tâtonnements et ses reprises, ses anticipations et ses visions. Les Exercices négatifs, comme les textes de transition avec Les Syllogismes de l’amertume, offrent au lecteur un Cioran sans fard qui s’attache à l’aveu immédiat, non sans éclat de langue déjà. Un Cioran essentiel.
(https://www.bookys-gratuit.org/livre-11234-Emil-Cioran-Exercices-n%C3%A9gatifs.-En-marge-du-Pr%C3%A9cis-de-d%C3%A9composition)
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La qualité de ces inédits ou des variantes repose sur une tonalité d’écriture singulière, souvent gommée ou estompée dans l’œuvre publiée d’E. M. Cioran. On découvre ainsi un Cioran plus ouvertement provocateur, aux formulations truculentes. Cette édition permet de saisir comment Cioran aboutissait à ses « raccourcis », à ses « formules », dans un souci de condensation. Le lecteur retrouvera donc des textes où transparaît un « lyrisme échevelé », « enthousiaste », primitif, proche du premier versant roumain. Les Exercices négatifs montrent l’« explosion » vécue, et le lent travail d’épure du style. »
(Ingrid Astier, avant-propos, Emil Cioran - Exercices négatifs. En marge du Précis de décomposition)
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LA FACULTÉ D'ESPÉRER
L’espoir n’est pas un résultat de notre existence, mais notre existence même. Un désespoir absolu est non seulement incompatible avec notre être comme tel, mais il est inimaginable dans une forme de vie quelconque. [ ]
Ainsi la clef de notre destinée est cette propulsion indomptable qui nous incite à croire dans n’importe quelle circonstance, que tout est encore possible, en dépit des obstacles infranchissables et des évidences irréparables. Quand même nous arriverions à des certitudes sans tache et d’une netteté froide dans leur opposition à nos désirs, notre cœur ouvrirait une faille au milieu d’elles, par où s’insinuerait le dieu de toutes les âmes : le Possible. Et c’est lui qui nous empêche de voir les choses telles qu’elles sont ; c’est lui qui nous rend spectateurs inexacts de notre sort et des surprises que nous nous offrons à nous-mêmes. Quand tout est perdu, il est là pour démentir l’incurable, il est là41, ennemi bienveillant de notre clairvoyance.
L’activité d’espérer a pourtant des degrés, sa substance n’étant infinie que dans l’imagination de notre… espoir, de cet espoir qui meurt et renaît chaque jour : production inlassable d’erreurs vitales, qui affaiblit à la longue notre capacité d’espérer sans toutefois réprimer l’éclosion d’espoirs individuels et divers. S’accoutumer aux déceptions et se complai[re] secrètement à leur séduction, c’est ruiner la force de cette « faculty of hoping », dont parlait Keats. Ainsi notre volonté d’aveuglement continue d’espérer, attachée à une chose ou à toutes, mais la source des méprises se dessèche ; nous apercevons le fond de cette fontaine des leurres, que nos regards désensorcelés rendent limpide et sans profondeur.
[ ]
« La diminution de la faculté miraculeuse implique une réduction équivalente de notre être : on espère moins et on est moins. Mais nous vivons néanmoins par ce renouvellement incessant que représente l’activité de chaque espoir isolé, par la fantaisie du Possible qui revivifie les illusions retombées. Nous pouvons vivre sans la conscience de l’espoir – la fierté intellectuelle nous y oblige – mais nous ne pouvons pas vivre sans son dynamisme caché ; nous pouvons être las d’espérer, mais le luxe d’un refus complet du possible est coûteux et mortel. Pour le même motif, la plupart des hommes ne croient pas à l’immortalité – la raison en serait trop embarrassée – mais néanmoins chacun vit comme s’il était immortel. Cette immortalité inconsciente est de la même nature que la faculté d’espérer. L’homme connaît l’inévitable de la mort : il agit comme s’il ne le connaissait pas ; il sait qu’il est déraisonnable d’espérer : il se comporte comme si tout le futur lui appartenait. »
(Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2)
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[mauvaise foi de Cioran]
LE SUICIDE COMME MOYEN DE CONNAISSANCE
Pour se tuer il faut être surpris par le malheur, il faut être apte à concevoir autre chose que lui. Seule une âme fraîche envahie par les déceptions peut se résoudre à un acte aussi capital. Celui qui s’est habitué à ne plus croire à la vie, pleinement exercé à ne plus rien attendre d’elle, n’osera jamais conclure par un geste une amertume invétérée. Il a acquis l’automatisme dans le malheur ; il s’est sauvé. Il sait trop bien que rien ne démentira cette lie d’irréparable où a échoué son espoir et que dans son cœur les êtres et les choses ont déposé toute leur quintessence d’horreur et de pourriture. [ ]
Le suicide, c’est encore de l’enthousiasme, c’est encore de l’inspiration : un jeune malheur entreprenant, trop assoiffé d’action et soumis aux réflexes.
Mais il en est qui, hésitants, ont succombé, à force de réfléchir, au seuil de leur propre suppression. Ils se sont tués mille fois en pensée et mille fois ont recommencé d’être.
Ils ont vécu leurs jours comme des veilles et des lendemains de suicide. Chaque fois ils ont tué quelque chose en eux ; ce qu’il en reste compose leur « vie ».
Ainsi, l’acte le plus important qu’un être puisse exécuter, ils l’ont converti en exercice, en moyen de connaissance. [ ]
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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[pour romain]
Être objectif c’est n’adhérer qu’à la vue, qui n’adhère à rien. C’est se mettre dans la position d’un dieu, qui n’eût pas créé le monde. Et c’est à cette extrémité qu’arrive l’Esprit quand, maître absolu de ses pouvoirs, il ne les exerce plus sur les choses. Celles-ci, il les voit telles qu’elles sont. Quelle ruine pour la vie, – jardin qui ne fleurit que sous les rayons partiels de points de vue, sous un soleil fragmentaire et émiettant ses trésors de clarté !
Un trouble vital flétrit l’être séparé de la sève des choses, de cette sève qui ne prospère que dans l’étroitesse des absolus finis et successifs, partis pris qui seuls composent l’histoire et en inscrivent les chapitres.
La partialité, c’est la vie ; l’objectivité, c’est la mort.
(Cioran, "philosophe du parti pris", in Exercices négatifs. En marge du Précis de décomposition, ed. GALLIMARD, 2005)
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« Je ressentis cela comme une destitution – c’en était une. »
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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[TP]
[ ] je ne quittais jamais la maison sans emporter un livre, qu’au désespoir de ma mère, qui n’avait de cesse de recoudre celles-ci, je glissais dans l’une de mes poches, car la pensée que je pusse n’avoir rien à lire m’angoissait plus que tout.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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[légende][considération]
Ma lexicomanie était telle que, où que je me trouvasse, il me fallait être en mesure de décrire dans le détail cela que je voyais. Le vocabulaire me manquait-il, je me tournais vers les adultes qui m’entouraient et, tendant un doigt devant moi, leur adressais cette question qui fut sans doute celle que je posai le plus au cours de mon enfance : « Comment appelle-t-on cela ? » Je ne dirais pas que les choses n’avaient de réalité pour moi que si je les nommais, mais, sans nom, elles me demeuraient vagues, lointaines, insaisissables – je ne les distinguais véritablement qu’à la condition de les pouvoir désigner par leur terme propre : ce n’est qu’alors, et alors seulement, que leur essence m’était accessible. Voir ou percevoir ne me suffisait pas : le monde ne prenait sa pleine dimension à mes yeux que par le verbe.
Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66
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[vulve]
Néanmoins, pour l’enfant que j’étais encore, le détail le plus saisissant résidait naturellement ailleurs : au bas de son ventre, tranchant sur la marque triangulaire de son maillot de bain, qui étendait sa pâleur des hanches jusqu’au périnée et l’enveloppait comme d’un nimbe, frisottait une toison follette et sombre, dans la partie inférieure de laquelle saillaient et s’étiraient les flexueuses et roses froissures des grandes lèvres.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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mais je n’ignorais pas que le sexe de ces petites filles, ne fût-ce que par sa glabréité, se distinguait de celui des femmes, des vraies femmes, dont il ne présentait somme toute qu’une manière d’esquisse, à l’instar du mien si je le comparais à celui de mon père.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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[postsexuel][passante]
Toutefois, l’émotion que je ressentais n’était pas seulement d’ordre physique, ou érotique, mais esthétique : cette créature sublime et nue m’était aussi bien, et peut-être même davantage, un objet de contemplation qu’un pur objet de désir : de son corps tout entier émanait quelque chose qui générait en moi un sentiment inconnu – pour la première fois de ma vie, je faisais l’expérience du Beau. »
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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cette manie de l’accumulation qu’elle partageait avec mon père, laquelle les poussait tous les deux à conserver presque tout, jusqu’à leurs vieux sous-vêtements, dont ils se servaient comme chiffons, elle entreposait tous les anciens numéros au grenier, bien qu’elle ne les relût jamais.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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en me faisant rejouer précisément la scène qui était devenue à la longue le drame le plus cruel de ma jeunesse, c’est-à-dire renouer avec ces mêmes pratiques onanistes auxquelles, entre mes seizième et vingtième années, me condamnait la solitude, mais cette fois-ci avec une jolie fille dont il me suffisait de tendre la main pour toucher le corps, elle me semblait apporter une consolation rétrospective à l’adolescent désespéré de pouvoir un jour faire l’amour que j’avais été, comme si, par-delà le temps qui nous séparait, je me fusse alors penché vers lui, dont les yeux s’emplissaient quelquefois de larmes au-dessus des photographies qu’il compulsait en se polluant, et lui eusse murmuré à l’oreille, une main posée sur son épaule : « Ne t’en fais pas ! Sois patient ! Le jour viendra où tu connaîtras une femme... Tu en connaîtras même bien d’autres – et, crois-moi, certaines seront aussi belles que celles-ci.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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« Pour surprenant que cela paraîtra, ce n’était pas en effet la jouissance sexuelle que je recherchais en feuilletant ces revues. Même si elles généraient en moi une indéniable excitation, dont l’expression anatomique la plus manifeste m’obligeait le plus souvent à me déculotter par confort, quoiqu’à demi, soit à mi-cuisse, afin d’être en mesure de remonter mon pantalon d’un trait en cas de retour impromptu de mes parents, et s’accompagnaient subséquemment de quelques attouchements, mais distraits, imprécis et vagabonds, l’état dans lequel elles me plaçaient tenait avant toute chose de la contemplation. C’est que rien ne me paraissait plus admirable ici-bas que ces jeunes femmes dénudées, que je ne me lassais pas d’observer, et cela jusqu’en leurs moindres détails, j’entends au point de pouvoir définir non seulement la texture de leurs seins, le modelé de leurs fesses, le dessin de leur sexe ou l’aspect de toute autre région du corps féminin ressortissant à ce que l’on nommait jadis les appas, autrement celles susceptibles d’aiguillonner le désir, mais l’agencement de leur coiffure, la couleur de leurs yeux, la modénature de leurs lèvres, la forme de leurs orteils, la longueur de leurs ongles, voire de désigner l’emplacement exact de tel grain de beauté ou de telle petite cicatrice sur leur peau, ou bien encore de décrire leurs vêtements, leurs dessous, leurs chaussures, leurs bijoux, si bien que subsiste aujourd’hui en moi, plus de trente ans après, gravé avec la même netteté qu’une Vierge de Raphaël, une Vénus du Titien ou quelque autre divinité de Rubens (je veux signifier par là que, à l’instar de tous les chefs-d’œuvre de l’histoire de la peinture devant lesquels je me suis longuement attardé au cours de mon existence, que ce fût dans un musée, une église ou un palais, il me serait possible d’en donner de mémoire une description relativement fidèle), si bien que, disais-je, subsiste aujourd’hui en moi le souvenir de certaines photographies.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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[ ] il s’agissait, disais-je, d’une nouvelle érotique, qui s’inspirait d’un des fantasmes les plus prégnants de mon adolescence : être initié aux plaisirs de la chair par une femme plus âgée que moi. Celle-ci avait en l’occurrence les traits de la mère de Renaud Deligny, alors l’un de mes bons camarades. Relativement jeune encore, cette dame ne pouvait certes être rangée dans la catégorie de celles que nous nommions les « canons ». Elle était cependant loin d’être sans grâce : quelque épais qu’ils fussent, ses traits n’en étaient pas moins réguliers et fort bien dessinés ; même son corps, aux formes pourtant pleines, amples, presque massives, révélait d’harmonieuses proportions, de la chair duquel, loin de la flaccidité qu’on prête généralement aux tissus adipeux, une puissante impression de fermeté émanait de surcroît. Aussi, plus que le symptôme d’un dérèglement hormonal, la séquelle de trois grossesses successives ou la conséquence de quelque intempérance pathologique, ses rondeurs apparaissaient-elles comme l’expression d’une éclatante santé, dont témoignaient, si besoin en était, les vaporeuses roseurs qui, sur ses joues, dans son cou, sur sa gorge, rehaussaient bien souvent la lactescence bleutée de sa peau – leur générosité procédait tout simplement d’un excès de vitalité, dont le trop-plein se fût épanché dans la matière, de ses mollets potelés jusqu’à ses lèvres, à l’ourlet presque négroïde.
Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66
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[première éjaculation, et vocation d'écrivain]
Grisé par la chaleur qui régnait ce jour-là et la tournure lascive de mes pensées, je m’étais entièrement dénudé pour écrire cette nouvelle, dans laquelle j’imaginais que madame Deligny me faisait don de ses dernières faveurs sur le canapé de son salon. Je venais d’en achever la rédaction quand soudain, tandis que je la relisais en promenant distraitement sur mon prépuce la paume de ma main libre, je m’étais senti défaillir, comme pris de vertige ; j’avais écarté la main de mon bas-ventre ; et c’est alors que, par jets successifs, chauds et lourds comme une ondée d’été, jaillissant de mon sexe en de longs traits blanchâtres qui s’étiraient puis s’incurvaient dans l’air, pour retomber parmi les feuillets étalés sur le bureau, auxquels ils semblaient un instant me relier, s’y épandant en petites grumes éparses et translucides, ondoyant de reflets flavescents et nacrés, sous lesquelles se formaient peu à peu des macules pelucheuses et gaufrées dont la teinte gris perle se marbrait des arabesques bleutées et veloutées de quelques mots, c’est alors, disais-je, que j’avais pour la première fois de ma vie éjaculé sous mes propres yeux, découvrant ainsi le plaisir sexuel au moment même où se révélait ma vocation littéraire, dans un état de transport que je n’avais jamais connu jusque-là, où les joies de la chair et celles de l’esprit se mêlaient, voire se fondaient, prodige que matérialisaient au reste parfaitement les pages disposées devant moi, sur lesquelles du sperme à de l’encre s’alliait.
Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66
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±[TP]
[ ] probablement éveillé par ma tardiveté à leur présenter une bru (ou, plus exactement, par le fait que j’eusse soudain cessé de leur en présenter, lassé que j’étais de les entendre me dire, chaque fois que je venais les voir en compagnie d’une nouvelle jeune femme : « Bon, il ne nous reste plus qu’à prier pour que cette fois-ci ce soit la bonne », désireux que j’étais aussi de leur épargner l’embarras, palpable et que je sentais croître avec le temps, dans lequel les plaçait chaque rencontre avec l’une de mes petites amies, qu’ils accueillaient certes toujours avec hospitalité, mais à l’endroit desquelles ils ne pouvaient s’empêcher de témoigner une certaine réserve, non qu’ils dédaignassent par nature à ouvrir leur cœur à une inconnue, mais pour la raison que, sachant par expérience qu’ils n’étaient pas assurés de la revoir, ils craignaient de s’attacher à elle inutilement, autrement dit – car, malgré eux, ils ne pouvaient se défaire de ces arrière-pensées qui, même chez les êtres les plus généreux, entrent toujours dans la formation des sentiments – de lui donner en quelque sorte de l’amour à fonds perdu)) [ ]
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[ ] non que j’épousasse, disais-je, l’opinion négative de ma classe sociale à l’égard des artistes, mais pareille prétention (à savoir devenir écrivain) m’était tout bonnement inconcevable, par humilité tout d’abord, car je me savais d’une intelligence médiocre (or, croyais-je alors, un écrivain était nécessairement doué de facultés intellectuelles supérieures à la moyenne) [ ]
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[ ] allait me faire fréquenter le gratin (car, à l’instar de la plupart des anonymes, ils se figuraient la renommée comme le fait d’être connu moins par des gens qu’on ne connaît pas, c’est-à-dire le « public », que par des gens connus, de telle sorte que tous ceux dont sa trompette faisait retentir les mérites leur semblaient former une caste homogène, uniquement composée de célébrités qui ne frayaient qu’entre elles, quel que fût le domaine (art, science, politique, télévision ou sport) dans lequel elles s’illustrassent)) [ ]
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[ ] enfin par ce fatalisme assez répandu dans les classes inférieures, nourri de la conviction (malheureusement fondée dans la plupart des cas) qu’une extraction modeste condamne inéluctablement à occuper une position subalterne dans la société et qu’il est en conséquence ridicule et parfaitement vain de vouloir s’élever, conviction dont mon père, qui ne cessait d’affirmer que toute réussite ne tenait qu’au coup de piston dont on bénéficiait, était parmi mes proches le principal propagateur.
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J’étais malheureusement fort laid à l’époque et ne l’ignorais point, en ayant pris pleinement conscience quelques années plus tôt au collège de Courbourg, à l’occasion d’un de ces palmarès, concurrents du tableau d’honneur (et s’y opposant bien souvent) qui y étaient régulièrement établis dans le dos du professeur par un vote à bulletins secrets pour désigner qui était le plus beau, le plus fort, le plus intelligent ou le plus drôle de la classe, et (ces appréciations ayant des visées tout autant avilissantes que laudatives) qui l’était le moins, palmarès où mon nom – et je ne crois pas avoir depuis subi telle avanie – était apparu en première place sous la rubrique du « garçon le plus moche ». Ne pouvant alors soupçonner qu’à l’instar de nos corps, qui se métamorphosaient, ou de nos voix, qui muaient, le visage que nous présentions tous n’était que provisoire et que son aspect ne présageait en rien celui qu’il prendrait au sortir de la puberté, qu’une révolution même s’opérerait avec les années, qui renverserait la hiérarchie en vigueur et ferait à quelques exceptions près des plus beaux d’entre nous des adultes sans charme et révélerait à l’inverse d’inattendus attraits sous les plus vilains traits, j’étais convaincu que nulle fille ne voudrait jamais de moi et que ma face repoussante, laquelle, par contiguïté phonétique avec mon patronyme (et dès lors qu’acheva de la défigurer une effroyable acné, dont l’apparition ne m’accabla pas moins que Job en voyant tout son corps se couvrir d’un ulcère), finit par m’attirer l’abominable sobriquet de l’« Orang-outang », dont chaque émission s’enfoncerait en moi comme la pointe d’un stylet et dont je me surprends aujourd’hui encore, malgré les quelques preuves en ce sens que m’a apportées le temps, à vérifier sur la plupart des surfaces réfléchissantes devant lesquelles je passe la résorption des disgrâces qui me valurent de le porter durant toute une année scolaire, et que ma face repoussante, disais-je, me condamnait à demeurer vierge jusqu’à la fin de mes jours.
C’est ainsi que j’entrai dans l’âge adulte non seulement sans avoir fait l’amour, mais sans avoir connu un seul flirt, autrement dit sans avoir jamais embrassé aucune fille sur la bouche ni même en avoir tenu une par la main ou la taille.
Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66
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[ ] le slow – cette danse qu’on hésite à qualifier de telle, n’étant en effet fondée sur aucune figure imposée ni même aucun geste, pour se réduire en définitive à une simple et lente giration, à pas glissés, sans autre mouvement qu’une légère oscillation du bassin –, aussi le slow [ ]
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Nonobstant, et quoique la plupart de mes condisciples m’assurassent que j’avais un ticket avec elle, je n’avais jamais osé lui demander de sortir avec moi, pour reprendre la tournure dont nous usions à l’époque pour désigner l’établissement de relations amoureuses : l’image que je me faisais de moi-même était tellement dépréciative qu’il m’était inconcevable que l’on pût s’éprendre de ma personne. C’est pourquoi j’étais persuadé que les sentiments de la jeune fille à mon égard ne dépassaient pas le cadre de l’amitié.
Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66
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« Ça se sent, ces trucs-là », argumentai-je présomptueusement, sans me douter qu’Isabelle n’était pas moins insensible à ma personne que je ne l’étais à la sienne et que son invitation à danser n’avait précisément eu d’autre objet que de me le signifier, ainsi que je l’apprendrais quelque dix ans plus tard, un soir que je la croisai par hasard sur un trottoir de Clermont au sortir du bureau d’études où elle travaillait comme ingénieure, ayant alors longuement conversé avec elle dans l’un des cafés de la place de la Victoire, au comptoir puis à une table duquel nous avions bu quelques verres puis dîné, avant que de nous diriger après la fermeture de l’établissement dans une discothèque de l’avenue des États-Unis pour prolonger le bonheur de nous être retrouvés, et là, comme mus par le souvenir de l’émotion qui nous avait saisis au cours de notre lointain et platonique slow, d’en gagner la piste de danse et de nous y enlacer, nous confessant ce faisant nos sentiments anciens, tels, devenus adultes, le narrateur d’À la recherche du temps perdu et Gilberte, désormais épouse de son ami Saint-Loup, à cette différence près que, une fois remis de l’ébahissement dans lequel nous jetterait la découverte de leur conformité (car cette découverte ne portait pas à notre connaissance un simple fait, un point de détail, une contingence : elle éclairait d’un jour nouveau tout un pan de notre passé en nous révélant que cela que nous souhaitions alors le plus ardemment, mais jugions impossible, était en réalité à notre portée, nous eussions facilement pu le vivre – autrement dit, nous venions tout bonnement de prendre conscience que notre existence eût été changée si nous nous étions compris) [ ]
Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66
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Avec les années, j’en vins peu à peu à croire que faire l’amour me serait à jamais défendu. Au lieu que de m’en rapprocher en effet, il me semblait que le temps m’en détournait au contraire inexorablement. C’est qu’au désespoir d’être toujours vierge à vingt ans se mêlait désormais la honte de l’être encore à cet âge-là, laquelle ne rendait que plus vive mon appréhension à m’unir un jour à une femme, non que j’ignorasse la mécanique des corps et la manière dont les organes génitaux pouvaient se conjoindre (complétant les cours d’éducation sexuelle qui nous avaient été dispensés au collège, ma longue fréquentation d’ouvrages licencieux m’avait parfaitement éclairé à ce propos (j’avais en outre récemment vu sur une chaîne de télévision privée, qui en diffusait le premier samedi de chaque mois, juste après minuit, un film pornographique, lequel avait parachevé mon instruction)), mais, dans l’éventualité où le miracle se produirait malgré tout, je craignais alors (quand bien même les nombreux camarades que j’avais consultés à ce sujet m’eussent-ils certifié que cela se faisait tout seul ou, pour user ici de la locution familière et bien peu ragoûtante que plusieurs d’entre eux avaient employée, que ça rentrait comme dans du beurre – affirmation qu’était d’ailleurs venu confirmer le spectacle dudit film pornographique, dont les interprètes copulaient avec une stupéfiante facilité, comme si leurs sexes, plus que d’être attirés, étaient tout bonnement aimantés les uns par les autres), je craignais alors, disais-je, de ne pouvoir dissimuler mon inexpérience à ma partenaire avec la même assurance de matamore que je déployais depuis peu auprès de ces mêmes camarades, auxquels, las de paraître le plus benêt d’entre tous, écrasé à la fin par un insupportable complexe d’infériorité, il m’arrivait de narrer de fictives aventures érotiques [ ]
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À la vérité, c’était surtout elle, qui parlait, non qu’elle fût de ces êtres garruleux et solipsistes qui ne vous laissent pas en placer une, mais elle avait trouvé en moi un public attentif et surtout curieux, qui relançait constamment sa parole.
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[karl]
[ ] je me sentais comme neuf ou, à tout le moins, plus tout à fait le même que celui que j’étais encore ce matin. Il n’était pas jusqu’à mon prénom qui ne me parût, lorsqu’il franchissait les lèvres de la jeune femme, transfiguré, comme si les quatre petites lettres qui le composaient eussent été purifiées et caties par sa bouche – un temps m’était nécessaire à le reconnaître et à comprendre que la personne qu’il désignait n’était autre que moi-même.
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[ ] cette mésaventure révéla brusquement à ma conscience amollie par l’aisance matérielle et longtemps épargnée par la peur du lendemain que le contenu de la corne d’abondance qui faisait pleuvoir ses pièces d’or sur moi n’était pas renouvelable à l’infini – le récipient prodigue était vide. La vie insouciante que j’étais parvenu à prolonger jusqu’à l’âge de trente-cinq ans venait ainsi de toucher à son terme, et il allait dès à présent me falloir songer à entrer dans celle, commune et aliénante, et par là même honnie, que j’avais toujours fuie, jusqu’à refuser de m’y préparer en abandonnant mes études de lettres après la licence : la vie active.
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LA TRIBU PHILOSOPHIQUE
Tout philosophe qui aborde les choses avec une arrière-pensée d’espoir – par là même – se disqualifie pour toujours. Il faut envisager l’univers et les hommes comme si on n’en faisait guère partie. Le penseur doit être monstre ou comédien : il est comédien s’il respecte quoi que ce soit ; monstre, s’il brise ses attaches aux objets et aux créatures, la pensée véritable devenant alors nécessairement le produit d’un non-être. – Par quel prodige de ruse et fausseté la bande d’optimistes a-t-elle envahi l’espace de la philosophie ? C’est qu’il est plus facile de considérer les problèmes en citoyen qu’en solitaire. Servir, servir ! tel est devenu le refrain secret du philosophe qui ne se lasse de prolonger – sur le plan intellectuel – l’œuvre de ses réflexes. « Il me faut un but, comme il en faut un aux autres ! » se répète-t-il avant même d’avoir entrevu une réponse aux insolubles questions qui le pressent. Et voilà l’univers débordant de sens, s’acheminant vers une fin morale, s’empêtrant presque dans une jubilation que pourtant rien ne présage ni ne justifie. Regardez en face chaque instant et la quantité de stupeur qu’il recèle pour un œil non prévenu. Le philosophe-citoyen vous en détourne : « L’avenir est devant vous, vous attend, n’est-ce pas ? Ayez un peu de patience, comptez sur la spiritualisation imminente de la matière, sur le triomphe certain du Bien ; le Mal est-il autre chose qu’un accident ? » Ainsi la superstition et l’espoir ont infesté non seulement la conduite des hommes, mais leur logique même : c’est que peut-être les cœurs ne palpitent et les idées n’agissent qu’entretenus par la farce du bonheur.
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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[formules][philowsophe][brachy-logique][méta][fragmentage]
PHILOSOPHIE DU PAPILLON
S’appesantir sur une idée, s’y agripper, la fouiller, et s’en imbiber, – quelle monotonie, quel labeur de forçat, de consciencieux ! La profondeur est inséparable de la stupidité. Je puis happer une idée au passage, m’y arrêter, à quoi bon ? J’en démêlerais les implications dernières que je ne serais guère plus avancé qu’en l’effleurant, puisqu’il n’y a rien à expliquer et que rien ne s’explique. Toute idée est ennuyeuse, toute idée est superflue. Le philosophe-avorton sans nerfs – ou lourde créature empêtrée dans l’archéologie des vocables – se refuse les surprises réservées à celui qui glisse avec enjouement sur la futilité de questions et des réponses ; le philosophe – vraie taupe de l’esprit – vit dans le souterrain des problèmes ; il n’a pas d’yeux pour les scintillations des apparences ni pour le miroitement et la splendeur de la fatalité. Je vole d’une idée à l’autre, non pas pour en profiter comme l’abeille qui pille les fleurs, je vole par nécessité de divertissement, sans désir de prospection ni d’utilité et pour le seul plaisir des ailes. L’air m’entoure de partout – et il ne cache rien ; lui seul règne ici-bas : les idées en sont les figures, impalpables et inutiles comme lui. Comment leur reconnaître une pesanteur qu’elles n’ont pas et ne sauraient avoir, et leur attribuer des couches ou des abîmes étrangers à leur nature diaphane, alors qu’elles surpassent en irréalité les instants les plus humbles et les songes les plus volatils ? Je n’ai jamais eu aucune idée ; cependant tout le monde s’enorgueillit d’en avoir. Possesseurs de vent, propriétaires de fumée, usurpateurs de brises… Une légère excitation du cerveau – et vous êtes les maîtres d’un insaisissable trésor ; vous n’attendez que les félicitations – et la jalousie… Il se pourrait que le Ciel lui-même fût fier de ses nues.
Rien ne flatte autant que l’Idée. C’est le faux le plus honorable. Et même celui qui s’en détourne ne saurait se passer de puiser dans son mépris une satisfaction de supériorité : il aura eu l’« idée » de vaincre les idées en les survolant ; il ne se sera point départi d’un sérieux dans son inconstance ni libéré d’un poids sur ses ailes.
… C’est que nous sommes tous complices d’un univers non valable.
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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DÉLICES DE L’APATHIE
Je ne pense – comme je ne vis – que par accès : il m’arrive d’avoir une idée et de la subir ; je l’isole de quelques autres – puis m’en désintéresse et retombe en moi-même. [ ]
Fanatique de l’inaccompli, toute conclusion – fût-elle d’un geste ou d’une pensée – me fait peur.
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AUTOBIOGRAPHIE
Avec quelle quantité d’illusions ai-je dû naître pour pouvoir en perdre une tous les jours ! [ ]
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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[philosophie][autophilosophe][philowsophie]
LA VOGUE DE LA MORT
[ ]
[ ] devant l’irréparable déguisement inefficient du désastre imminent et indéfinissable de chaque créature comme telle. Ce n’est pas dans les grands systèmes antiques qu’on peut trouver des lumières ou des ombres sur ce problème, à la fois quotidien et éternel. Il faut attendre pour cela les penseurs crépusculaires, contemporains de la fatigue et du déclin historiques qui dans un monde de problèmes élargi, cherchaient un remède à leur situation concrète plutôt qu’un débat logique ou un exercice des fonctions pures de l’esprit. [ ]
Schopenhauer et surtout Nietzsche ont déplacé le centre d’intérêt des spéculations pures vers les zones irrationnelles. Les constructions grandioses d’ancien style ne sont plus possibles, s’il en existent, elles n’ont pas d’échos, n’intéressent nullement les cercles extraphilosophiques, ne concernent que les techniciens de la philosophie. Celle-ci est devenue pratique ; répond à un appel. Les littérateurs et tous les gens qui ne se font pas de la rigueur une idole la cultivent.
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[philowsophie]
C’est que la philosophie est un mode d’expression inapte à rendre ce qu’il y a de plus intime et de plus nécessaire en nous. Elle a une réputation de profondeur, mais elle n’est pas profonde, ni réellement géniale. Il y a un moment où tout philosophe cite un poète ou le devient lui-même : cette faillite des concepts coïncide avec le vrai moment philosophique, et constitue l’excuse de la philosophie.
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[pour david][TP]
[Vivre à l'étranger… en étranger…]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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En tout cas, moi je suis structuré par cette idée, de vouloir rendre fier mes parents.
(Félix Moati, C à vous, Au dîner avec Vincent Lacoste et Félix Moati - C à Vous - 08/02/2019, 7'30)
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[Vincent Lacoste]
Vincent [Lacoste] a cette espèce de nonchalance concernée, cette espèce de manière de ne jamais courir derrière l'intensité… [ ] Il est très naturel. Il veut pas se servur des mots pour avoir l'air intelligent. Et ça, c'est merveilleux.
(Félix Moati, C à vous, Au dîner avec Vincent Lacoste et Félix Moati - C à Vous - 08/02/2019, 8')
2019 02 21
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– Tu respires pas. [ ] Dès/À chaque fois que tu es sous pression, tu retiens ton souffle. Arrête (de faire ça).
(Million Dollar Baby [film], 39'50)
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Le corps en sait plus que le boxeur, il se protège.
(Million Dollar Baby [film], 45'25)
//
Formule : oeil se ferme avant…
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« Toujours se protéger ». Les gens ne suivent pas leurs propres conseils.
(Million Dollar Baby [film], 1:03'15'')
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Frankie aimait dire que la boxe est contre-nature, qu'en boxe, tout est à l'envers. Parfois, pour porter un bon coup, il faut reculer. [ ] Mais si tu recules trop, tu te bas plus.
(Million Dollar Baby [film], 4'50'')
+
Frankie – Ce que je veux, c'est pas que tu frappes fort, c'est que tu frappes bien.
(Million Dollar Baby [film], 35'55'')
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[esth/éthique][po/éthique]
Une éthique par une esthétique.
(sollers, carnet de nuit, p.83)
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[postsexuel]
Elles, voulant être baisées pour qu'il n'en soit plus question [ ]
(sollers, carnet de nuit, p.74)
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[ ] je me suis que c'est dans les chambres étrangères que nous pouvons saisir la sensation la plus juste parce que la plus égarée de notre existence [ ]
(Nathalie Léger, Supplément à la vie de Barbara Loden, p43)
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[Vivre à l'étranger. Jamais rien à faire là. Décalé.]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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[Un étranger au japon. Bienveillance, secours, voeux se réalisent…]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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[Rencontrer un écrivain qu'on aime.]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 7', chap. 5, §1)
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[Après mes deux premiers livres.
Je me trouvais face à un mur.
Un détour était nécessaire.
Par le Japon ?]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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[méta][otteur]
Toutes les histoires qu'on me racontait répétaient la mienne.
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 9'40, chap. 5, §1)
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Lorsqu'il s'agit de faire tenir des mots autour de quelques images dont la vérité concerne tous les vivants. C'est l'histoire de chacun. Et c'est la mienne aussi. Il n' y a rien quis soit assez fort pour empêcher que reviennent à soi les images de sa propre vie, et qu'elle sorte de l'épaisseur jaune et abstraite où flottent des fantômes.
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 11', chap. 5, §1)
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On se trompe toujours sur le Japon, non pas parce qu’il y aurait – comme le prétendent les faux experts intéressés à l’épaississement du mystère dont ils font commerce – un secret japonais à élucider mais précisément parce qu’un tel secret n’existe pas. Le fond de l’affaire est très trivial. Une seule chose est à comprendre, aussi bête qu’une maxime ou un proverbe : là-bas, c’est comme ailleurs et partout, c’est pareil. Dans sa langue plus choisie, un philosophe écrirait que dans toute existence humaine – quels que soient l’époque et le lieu où cette existence se déroule – l’expérience de vivre fait s’ouvrir le même abîme et que sur le bord de cet abîme identique, les civilisations avec leurs cortèges de croyances viennent seulement disposer le décor au fond indifféremment de leurs vérités vaines et variables. Mais tout est toujours beaucoup plus simple que ne le disent les philosophes. Sur les Japonais, n’importe qui en sait plus long que Heidegger : ils sont comme nous, et c’est tout, ils naissent, ils vivent, ils meurent, comme nous, ils passent d’un néant à l’autre, en essayant de sauver ce qui peut l’être du magnifique désastre d’exister et, comme nous, il arrive parfois que quelques-uns y parviennent.
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 11'15'', chap. 5, §1)
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[formules]!!
Une seule chose est à comprendre, aussi bête qu’une maxime ou un proverbe : là-bas, c’est comme ailleurs et partout, c’est pareil. [ ] Mais tout est toujours beaucoup plus simple que ne le disent les philosophes.
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 11'15'', chap. 5)
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[ ] la toute première photographie de l'histoire, satisfaite de ne rien refléter d'autre que le vide du monde sans profondeur, que le hasard avait ouvert devant elle.
(Philippe Forest, Sarinagara, #71, 0'58, chap. 6, §1)
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[TP]?
Et puis, un beau jour, comme on dit, mais pour lui ce jour fut certainement l'un des plus beau, Felice Beato part pour le Japon.
(Philippe Forest, Sarinagara, #74, 0'58, chap. 6, §4)
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[noirage][maladie]
[ ] insuffisamment loin cependant de tous les corps, que la mort avait mêlés à la terre, et dont certains imploraient une aide impossible [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #81, chap. 6, §11)
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[TP]
[ ] jusqu'à ce que — et personne ne peut jamais saisir l'instant exact où la chose se produit enfin — les morceaux épars du monde se rejoignent et recomposent le spectacle ordinaire de la vie. Ce qu'il voyait ? En un mot, toute la fade poésie céleste qui indique au regard le perpétuel recommencement du temps.
(Philippe Forest, Sarinagara, #81, chap. 6, §11)
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[noirage][maladie]
Une idée fausse et rassurante court un peu partout. Elle veut que la mort atomique soit la plus douce, qu'eIle consiste en l'anéantissement immédiat du corps et de l'esprit, que la force incandescente du souffle frappe avec tant de rapidité, que la conscience et la sensibilité se trouvent, en quelque sorte, prises de court : on meurt sans le savoir ni le sentir, se dissipant instantanément dans la flamme presque abstraite d'un grand éclair. Bien sûr, rien n'est plus inexact. Quelle que soit la forme qu’elle emprunte, la mort est partout semblable à elle-même, sale, malfaisante, insensible, cruelle, absurde, parfois grotesque : elle souille, torture, humilie, déchire le cœur, dévaste la chair, et c’est seulement une fois cette longue besogne accomplie, qu’elle laisse en paix ceux qui furent des vivants. Personne ne peut dire combien de personnes à Hiroshima ou à Nagasaki connurent la grâce effective d’une mort immédiate intervenant dans la seconde même de l’explosion, entre le moment de l'éclair et celui du tonnerre. Certains estiment que le nombre des blessés fut largement supérieur à celui des morts. L'agonie dura quelques heures, quelques jours, quelques mois, quelques années. On sait comment, pour ceux qu'on nomme les hibakucha, cette agonie finit par se confondre avec le temps de leur vie : une vie passée dans la semi-clandestinité honteuse, à supporter la disgrâce d'un corps ou d'un visage défait, attendant que le travail final du cancer vienne parachever toute cette somme de souffrances, d'humiliations, lui donner la forme bien ronde et consolante d'une mort tout ordinaire survenant dans le contexte techniquement médicalisé de tel ou tel service oncologique.
(Philippe Forest, Sarinagara, #83, chap. 6, §13)
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[réêl]
Ce jour-la, Yamahata dut éprouver à quel point paraissent paraissent irréelles les choses les plus vraies et comment I'incroyabIe, lorsqu'on le rencontre, a toujours I'apparence du déja-vu.
(Philippe Forest, Sarinagara, #86, chap. 6, §16)
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[Description et commentaire de la photo de la jeune fille qui sourit en sortant de sa trappe, son abri, à Nagasaki]
(Philippe Forest, Sarinagara, #88, 1', chap. 6, §18)
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[anaxio-logique]
Muga-muchu signifie « sans conscience ». C'est-à-dire : dépourvu de moi, livré au vide, perdu dans l'extase d'un anéantissemnt où s'abolit toute certitude d'être encore quelqu'un. Mais aussi (en français tout au moins) : affranchi du jugement moral, débarrassé de tout souci du bien ou du mal. Telle est l'expression dont usèrent la plupart des surivants pour indiquer l'état d'abattement et de sidération sans attache dans lequel les avait laissés la catastrophe nucléaire. Dans tous les regards qu'a fixés Yamahata, on peut voir le même grand vide calme et inexpressif, comme si la commotion avait uniformément plongé les êtres dans un état comateux unique, un sommeil silencieux s'étendant sur le monde, et absorbant tout dans sa seule épaisseur de rêve.
(Philippe Forest, Sarinagara, #91, chap. 6, §21)
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L'homme qui descend de son vivant en Enfer (cela existe) ne souffre pas la souffrance des autres. Il est tout au vertige de sa chute, spectateur sidéré flottant tout à coup au coeur d'une réalité que l'horreur a dénudée de sa signification, et a transformée en simple support d'une stupéfaction sans valeur. Les mots se sont détachés des choses. Ils les ont laissées seules. Et elles restent là, désoeuvrées, comme des épaves abandonnées, dont plus rien n'indiqueraient ce qu'elles ont été. [ ] l'angoisse au fond sans objet de voir le monde enfin rendu au néant, de comprendre soudainement qu'un désastre sans reste a ouvert dans la chair des choses une déchirure d'où s'élève, comme d'un horizon nouveau, un soleil illuminant la liberté inutile de la vie. [ ] … (AP)
(Philippe Forest, Sarinagara, #92, chap. 6, §22)
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[ ] où rien, pourtant, ne se perd de l'impossible et immonde travail de l'agonie. Je veux dire que : bien sûr, tout reste en place, la panique de devoir s'en aller, séparé pour toujours de qui l'on aime, son corps défait. Et bien sûr, aucune miracle ne vient au secours du mourant. Il y a juste, cependant, la grâce incompréhensible de cette extase où tout se perd enfin.
(Philippe Forest, Sarinagara, #92, chap. 6, §22)
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[noirage]
Qu'il pleure n'est pas nécessaire. Il sent juste souffler autour de lui le grand vent calme de la vérité, celui qui, à un moment ou à un autre de chaque vie, finit toujours par se lever, laissant chacun seul plans le vide.
(Philippe Forest, Sarinagara, #95, chap. 6, §25)
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[TP]!!
Il faut le regard second qu'appelle l'image pour que nous parvienne ainsi la vérité de notre vie, offerte et dérobée à la fois. Qu'elle nous donne la chose, mais qu'elle nous la donne comme perdue, voilà ce qui fait au fond la vérité pathétique de l'image.
(Philippe Forest, Sarinagara, #96, chap. 6, §26)
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U.S.A. peut se lire aussi comme le passé simple du verbe "user" (à la troisième personne du singulier).
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Parmi mes chanteuses préférées :
Hope Sandoval
Voir : mazzy Star, "fade into you", sur MTV 1994
Massiv Attack, The Spoils (feat. Hope Sandoval)
The Chemical Brothers, Asleep From Day (feat. Hope Sandoval)*** [pub Air France, Michel Gondry 1999]
(Massiv Attack, Paradise Circus (feat. Hope Sandoval))
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[M][po/éthique]
Hippocrate, Thomas Lilti, 2014
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Entre les murs, Laurent Cantet, 2008
2019 02 22
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[cosmo-logique]
Ses dernières photographies, Tamahata les prit quelques jours après son malaise, alors que le travail de la mort sur lui avait déjà commencé et que sans doute il en avait conscience. Ce sont des photographies de vacances. [ ] elles montrent des vagues se brisant sur des rochers, leur panache d'écume. Elles disent seulement la splendeur sans mémoire du monde.
(Philippe Forest, Sarinagara, #98, chap. 6, §28)
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[noirage]
La mauvaise foi d'accuser la difficilité de (vivre à) notre époque pour ne pas accuser celle de la vie tout court.
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[TP]
«… l'image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. »
Marcel Proust – cité en exergue de Le Tramway, de Claude Simon.
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[devenir]
L'homme souffre [[notamment]] à cause de sa soif de posséder et de garder ce qui est essentiellement transitoire.
(Alan Watts – in L'esprit du zen (1976) –, cité par Pascale Senk, in L'effet haïku, p60)
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[devenir]
Tous les éléments sont pareils à des nuages emportés par le vent, une lune décroissante, des bateaux naviguant sur l'océan, des rivages mourant dans les vagues.
(Yuen-Chioh Sutra, cité par Alan Watts in L'esprit du zen (1976), cité par Pascale Senk, in L'effet haïku, p61)
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[ ] et m’accueillant chaque fois avec cette redoutable et féroce adoration maternelle qui l’amenait à dramatiser théâtralement la moindre mauvaise note ou la moindre punition inscrite sur le cahier que je lui présentais.
Extrait de: Claude Simon. « Le tramway3. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=1C74F3B3C6FAF044B2B942407FBD1BF4
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[physio-logique]
[ ] dont un membre proclamait que Grâce à Dieu nous sommes encore quelques-uns ici à ne rien devoir au mérite ou au talent.
Extrait de: Claude Simon. « Le tramway. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=1C74F3B3C6FAF044B2B942407FBD1BF4
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[Claude simon]
Esthétique du collage
Les romans de l'auteur sont traversés par les thèmes de l'érotisme, de la guerre, de l'histoire perçue comme un éternel recommencement et du temps conçu comme un piétinement immobile. Ils évoquent également l'embourbement et l'enlisement, tant physique que psychique. La thématique de l'enlisement est rendue, dans le texte, par des procédés d'écriture particuliers tels que l'étirement de la phrase, la répétition, la digression, la disparition de la ponctuation ou encore l'emboîtement vertigineux de parenthèses. Un flot d'images, de citations, de jeux de mots et de métaphores vient perturber la logique narrative, sans toutefois s'éloigner d'une certaine cohérence. L'auteur cherche également à exalter la sensation, donnant une dimension éminemment tactile à ses évocations. Inspirée d'abord par Marcel Proust et William Faulkner auquel elle emprunte la forme « -ing », retranscrite en français par l'emploi répété des participes présents pour tenter de figer le temps, l'écriture de Claude Simon se caractérise par un travail formel d'importance. On y retrouve l'approche du peintre cubiste qui brouille la figuration, déforme les corps et tord la perspective. Sa composition littéraire, qui malmène la chronologie et unit ou sépare des scènes et des images disparates, est aussi comparée au collage en peinture. Son style, très découpé et visuel, est par ailleurs rapproché du cinéma ; Simon étant un grand cinéphile doublé d'un passionné des formes et de la virtuosité technique des films. La perception organique de l'histoire vécue s'illustre par la présentation de détails apparemment insignifiants et par le mouvement chaotique de l'imagination qui guide le récit. À cela se mêlent des considérations esthétiques et des réflexions fournies sur le langage littéraire.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Simon)
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[ ] le prétexte pour ma tante [ ] d’afficher ce hautain désespoir appuyé par un certain goût du théâtral que les deux sœurs, maman et elle, semblaient tenir de notre grand-mère [ ]
Extrait de: Claude Simon. « Le tramway3. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=1C74F3B3C6FAF044B2B942407FBD1BF4
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Leur conclusion manque à toutes les fables.
(Philippe Forest, Sarinagara, #100, chap. 6, §30)
->
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[noirage][défausophie]
Mes conclusions manquent à toutes leurs fables.
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[noirage]défausophie]
Il n' y a rien à redire à tout cela sinon que l'impensable insiste précisément là où la frayeur humaine fabrique ses fictions consolantes.
(Philippe Forest, Sarinagara, #101, chap. 6, §31)
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[réêl]
[thèse du rêve primitif = notre vie…]
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 1'30, chap. 7)
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[Kobé][postmoderne]
…
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 4', chap. 7)
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[TP]
Contrairement à ce que tout le monde croit, les livres sont faits pour l’oubli, pour verser dans le grand rien inconsistant que leurs mots méritent. On écrit à seule fin d’effacer, de faire s’étendre encore davantage le vide où vont toutes les histoires et, quand tout s’est perdu, pour guetter le retour des formes qui veillent dans le blanc sans fond de la nuit. Dire que j’avais écrit ma vie pour pouvoir l’oublier prêtait à confusion. Non, en vérité, j’avais écrit afin de faire s’étendre sur mon existence l’oubli au cœur duquel se conserverait sauf mon souvenir le plus vif.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 12', chap. 7)
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[maladie][TP]?
[ ] le progrès insensé du mal qui engloutit tout énergie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, ±17', chap. 7)
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[ ] stupidement confiants dans les traitements qui allaient suivre, attendant le début de la première cure, et de la chimiothérapie, nous pouvions faire comme si la vie continuait, semblable à elle-même.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 18', chap. 7)
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Au cours des vingt secondes que dura le séisme, la ville n'avait été qu'un immense vertige, où le sol se dérobe, où le monde n'est plus qu'un puits obscur qui anéantit tout, avalant les vivants dans sa profondeur sans nom.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 19', chap. 7)
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L'histoire des hommes est un long séisme à peine interrompu. Entre deux secousses, l'accalmie peut durer des décennies ou des siècles. Mais le moment du désastre vient toujours. L'univers est un vaste vertige. Tout appui se dérobe pour finir. La terre ferme n'offre qu'un répit entre deux catastrophes. Il y a ce grand mouvement de toupie et de balancier qui emporte la planète, et qui met tout à terre. Il faudrait pouvoir se représenter l'apparente fixité des choses pour ce qu'elle est : une illusion, l'image arrêtée un instant de la fuite du temps, qui porte tout vers le néant. D'ailleurs, il n'y a rien à tirer d'une telle évidence, aucune philosophie à déduire de cette vérité vaine que chaque vie à son tour vérifie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 21', chap. 7)
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Toute vie est la somme de centaines de coïncidences, dont aucune n'est dotée de davantage de signification qu'une autre.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 22'30, chap. 7)
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Au reste, je ne cherche pas à tout expliquer. Je sais bien que trop de points resteraient dans l'ombre, et que je serais incapable de dire jusqu'au bout [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 23'15, chap. 7)
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Au reste, je ne cherche pas à tout expliquer. Je sais bien que trop de points resteraient dans l'ombre, et que je serais incapable de dire jusqu'au bout pourquoi le Japon nous est apparu naturellement comme le lieu vers où aller [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 23'15, chap. 7)
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Il y avait toute sorte de souvenirs liés au Japon, qui venaient de ma propre enfance. Ou encore, ce goût naïf que nous avions de toutes les choses japonaises : nourriture, jeux, dessins animés, films. Et ces romans dont j'ai parlé, et que nous lisions alors, ceux de [ ? ] de Sôseki.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 23'45, chap. 7)
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Je crois avoir compris ceci, seulement ceci : survivre est l'épreuve et l'énigme.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 25'30, chap. 7)
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[TP]!!
Mais je parle simplement pour ceux qui savent. Et je me soucie peu que quiconque vienne juger cette forme que j'ai donnée à ma vie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 25'50, chap. 7)
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[Rappel : montage]
S'[il] se résout à écrire, peut-être est-ce avec la certitude que cette décision ne l'engage à rien, que toute histoire est finie, qu'il n'y a rien à ajouter du tout à ce que d'autres ont dit, qu'il est juste question de s'effacer, de fatiguer sa vie dans l'insignifiance paisible d'un temps qui, de toute façon, s'enfuit.
Écrire, il le sait, est juste une façon de laisser pour personne un signe dans le soir
[ ]
Contrairement à ce que tout le monde croit, les livres sont faits pour l’oubli, pour verser dans le grand rien inconsistant que leurs mots méritent. On écrit à seule fin d’effacer, de faire s’étendre encore davantage le vide où vont toutes les histoires et, quand tout s’est perdu, pour guetter le retour des formes qui veillent dans le blanc sans fond de la nuit. Dire que j’avais écrit ma vie pour pouvoir l’oublier prêtait à confusion. Non, en vérité, j’avais écrit afin de faire s’étendre sur mon existence l’oubli au cœur duquel se conserverait sauf mon souvenir le plus vif.
(Philippe Forest, Sarinagara, infra)
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[défausophie]
« On regrettera plus tard », titre d'un roman de Agnès Ledig.
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Il y a une fidélité qui est nécessaire à cette souffrance-là, parce que c'est de ce côté-là, pour moi, que se tient disons la vérité.
((Philippe Forest, Hors-Champ, 2012, 2'30))
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Ph. Forest – [ ] c'est tabou et c'est effrayant. Parce que ça nous confronte à ce qui est, pour chacun d'entre nous, je crois, l'une des angoisses majeures. Donc j'essaie de faire apparaître dans ces livres cette vérité-là [ ]
Laure Adler – [ ] parce que, effectivement, ce voile noir qui recouvre le monde après l'expérience de la disparition d'un enfant, vous a donné d'autres lunettes !
Ph. Forest – Voilà. Enfin, je crois. C'est ce que j'essaye de faire en tout cas. Je vois les choses différemment et j'essaye de les faire voir différemment, autant que possible. [ ] pour que [ ] une vérité apparaisse qui me semble indispensable pour comprendre véritablement ce qu'il en est de l'expérience humaine. Dans son versant de deuil mais aussi dans son versant de désir, parce que pour moi les deux vont ensemble.
((Philippe Forest, Hors-Champ, 2012, 9'15))
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Oublier le moins possible devient essentiel quand on devient brutalement étranger à ce qu'on a vécu. Quand on se sent fuir de partout. [ ] Il faudrait noter les plus petits détails de ce qu'on vit, la moindre des choses moindres, comme si on allait mourir dans la minute qui suit, ou changer de planète.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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Dans le monde des bavards à opinion instantanée, chacun presque allait donner son avis [ ].
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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Le pessimisme et le sarcasme laconique de Houellebecq avait un naturel qui ne fanait pas. À cette époque [de ses chroniques], j'imagine qu'on le croyait de gauche.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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Il n'allait pas m'expliquer ce que j'aurais dû lire et je n'allais pas lui expliquer ce que j'avais cru lire. La plupart des entretiens avec des écrivains ou des artistes sont inutiles. Ils ne font que paraphraser l`oeuvre qui les suscite. Ils alimentent le bruit publicitaire et social. Par fonction, je contribuais à ce bruit. Par nature, il me dégoûtait. J'y voyais une atteinte à l'intimité, à l'autonomie du lecteur, que ne compensaient pas les informations qu'on lui donnait. Il aurait eu besoin de silence, le lecteur, et moi, de passer à autre chose [ ]
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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Infra : Philippe Forest, Sarinagara, rencontrer un écrivain… juste faire signe derrière vitre voiture…
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Puis j'ai [ ] regardé comme chaque matin mon vieil appartement – celui, plus exactement, le mon propriétaire – en me demandant par quoi commencer.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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[noirage]
Le mail de Nina finissait par ces mots :
[ ]
Cette soirée reste, pour moi, suspendue entre deux mondes. Le lendemain, la chute a été vertigineuse. T'avoir vu si proche la veille et te savoir, le lendemain, si loin de l'humanité même est insupportable.
Je suis restée dans le bon côté de la vie et toi tu as basculé dans l'horreur alors que nous étions assis côte à côte quelques heures auparavant. Ces deux mondes semblent désormais être parallèles, et j'ignore s'ils pourront se rejoindre un jour.
Ils ne le pourront pas, ni dans la vie ni dans ce livre. Les mots d'un côté, nos rencontres de l'autre, tendent à reconstruire entre nous le pont détruit. Mais il reste un trou au milieu. Assez étroit pour que de part et d'autre nous puissions nous voir, nous parler, presque nous toucher. Assez large pour qu'aucun des deux ne puisse rejoindre l`autre dans cette zone faite d'habitudes, d'improvisations, d'amitié, mais d'abord de continuité.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 1)
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Lui, mort ? II était donc possible de mourir en reportage, d'un reportage ? De tomber du tapis volant sur lequel on survolait le monde ? Oui, c'était possible. J'étais naïf, optimiste, angoissé, presque innocent. Je crois qu'alors nous l'étions presque tous. Le monde qui s'achevait nous laissait encore la possibilité d`être jeunes le plus longtemps possible.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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[anaxiol-logique]
Fabrice Nicolino n'avait pas encore entamé l'une de ses tirades nerveuses et mélancoliques contre la destruction écologique du monde. Fabrice avait besoin d'être indigné pour ne pas être désespéré, mais il était quand même désespéré – un bon vivant désespéré. La voix de crécelle tonitruante d'Elsa Cayat a retenti, suivie d'un immense rire sauvage, un rire de sorcière libertaire.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 3)
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Les gens que leur compétence obsède écrivent des articles rigoureux, certes, mais ils finissent par manquer d'imagination.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 3)
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[ ] il a dit une banalité [ ]. Je me sentis coupable de ne rien pouvoir dire qui aurait transformé cette banalité en or.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 3)
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On ne cesse jamais d'être tous ceux qu'on a été [ ].
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 3)
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[Cavanna] ce costaud raffiné, avec sa voix haut perchée qui ne portait pas et sa grande moustache blanche [ ]
2019 02 23
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"Les Démons", Dostoïevski porté à ébullition par Sylvain Creuzevault.
Le metteur en scène signe ce qui est sans doute sa création la plus aboutie avec cette adaptation survoltée du roman. Prenant le pari audacieux d’aborder l’œuvre sous un angle comique, il en révèle d’autant mieux la dimension tragique et les enjeux philosophiques. Un spectacle d’une beauté époustouflante servi par des comédiens de haut vol [dont Nicolas Bouchaud].
[ ]
À l’origine Dostoïevski avait conçu Les Démons comme une œuvre polémique inspirée par un fait-divers, le meurtre à Moscou d’un étudiant par un certain Netchaïev à la tête d’un groupuscule révolutionnaire, La Vindicte du Peuple. Très vite le roman va prendre une forme plus ambitieuse.
Je désire exprimer plusieurs idées, dussent mes facultés artistiques y périr. Je suis entraîné par ce qui s’est amassé dans mon esprit et dans mon cœur.
- Dostoïevski dans une lettre à l’un de ses proches. -
[ ]
(Par Hugues Le Tanneur, https://culturebox.francetvinfo.fr/des-mots-de-minuit/sortir/theatre-les-demons-dostoievski-porte-a-ebullition-par-sylvain-creuzevault-280103)
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[considération][clinique]
Les nommer, c'était les apprivoiser et pouvoir vivre un peu mieux, ou un peu moins mal, avec ce qu'ils désignaient. L'hôpital est un lieu où chacun, en paroles comme en actes, a pour mission d'être précis.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 6'45'')
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[noirage][défausophie]
Car c'est par elle [le cervelle de Bernard Maris], à ce moment-là, que j'ai enfin senti, compris, que quelque chose d'irréversible avait eu lieu. [ ] Ce fut très lent. Je ne crois pas que nous étions d'accord, celui [le moi] d'avant et moi-même [ ]. Il y avait débat. Celui d'avant ne voulait pas découvrir les conséquences de ce qui avait eu lieu. Il était assez sage pour deviner que les mauvaises nouvelles peuvent attendre lorsque les bonnes ne viennent pas les tempérer. Mais il était bien obligé de suivre celui qui les vivait, il n'avait pas la main, il s'éteignait peu à peu sans le savoir dans la conscience nouvelle qui, comme d'un sommeil confondu avec l'existence, émergeait.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 8')
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Un livre sans lecteur(s), c'est un objet triste.
(Philippe Lançon, sur France info, lors de sa remise du prix Fémina, 14)
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"Ce livre "Le lambeau" est un chef d'œuvre qui répond aussi à un événement unique et donc il est hors catégorie", a déclaré Chantal Thomas, la présidente du jury Femina. Surtout, ce roman s'est, paraît-il, imposé comme le lauréat dès les premières réunions même si "chaque livre a été discuté", ajoute la présidente du jury.
[ ]
Un chef d'œuvre sans doute, mais qui n'a pas obtenu les grâces de l'académie Goncourt. Les membres du jury ont retiré "Le lambeau" de leur dernière sélection, considérant qu'il ne constituait pas une "œuvre d'imagination". Pour le jury Femina, écarter "Le lambeau" n'était pas imaginable. "La distinction récit-roman se pose chaque année et doit être décidée au cas par cas", explique Chantal Thomas. "Certains récits se donnent comme des récits objectifs, quasi journalistiques. D'autres supposent une écriture, une intériorisation et une mise en forme romanesque sans laquelle le récit ne serait pas possible. Le livre de Philippe Lançon est l'exemple même de cela."
(https://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/prix-femina-pour-le-lambeau-philippe-lancon-reapparait-depuis-l-attentat-281571)
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[multimédia][otteur]
Je sais ce que c'est exactement que "littéraire", mais pour moi, si c'est quelque chose, c'est une expérience, sous une forme ou une autre, qui peut être imaginaire ou non imaginaire, dans mon cas elle ne l'est pas, qui est donnée en partage [ ] à travers une forme, une forme écrite qui, elle, est construite, [ ] qui est construite par rapport à ce qu'on souhaite dire d'une manière ou d'une autre. Donc, de ce point de vue-là, si faire acte littéraire, c'est ça, et j'espère l'avoir fait, eh bien voilà, c'est de la littérature, enfin en tout cas c'est de l'écriture.
(France Info ? - Philippe Lançon, Le lambeau, prix Femina 2018, 2')
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Quand j'étais à l'hôpital [ ], une des personnes qui m'a évidemment beaucoup soutenu, c'est mon père. Et il est mort le jour où je recevais les épreuves de ce livre. Donc il a pas pu le lire. Et c'est à lui que je pense. Voilà. C'est ce que j'ai à dire aujourd'hui. J'aurais aimé qu'il soit là, qu'il le lise, euh… qu'il le lise d'abord, qu'il soit là. Et… on écrit avant tout pour les vivants, mais en pensant aux morts.
(France Info ? - Philippe Lançon, Le lambeau, prix Femina 2018, 0')
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C'est la première fois que je reçois un prix dans ma vie. [ ] une pensée pour ma maman, qui est plus là, et mon père, qui est plus là, et quand je pense que j'ai fait tout ça pour qu'ils me voient… Et ils sont pas là.
((AF) Vincent Lindon - Discours de Vincent Lindon au Festival de Cannes 2015, 2' + 6'40)
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2011-02-25
chronologisbeautiful
Leibniz (...). Dates: 1646-1716. C’est une longue vie, il est à cheval sur plein de choses.
(G.D.)
On devrait prêter attention, à travers l'interminable boulevard Raspail... (...)
Mais qui est au juste ce Raspail ? (...)
Raspail a donc 20 ans quand Sade meurt à Charenton, 27 ans à la mort de Joseph de Maistre à Turin, 48 ans à la mort de Stendhal, 54 ans à la mort de Chateaubriand, 56 ans à la mort de Balzac, 73 ans à la mort de Baudelaire, 76 ans à la mort d'Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, 79 ans au moment de la parution totalement occultée d'Une saison en enfer de Rimbaud, et 81 ans à la sortie des Trois Contes de Flaubert (alors qu'il en avait 71 au moment de Madame Bovary).
Il a 46 ans à la naissance de Rodin, et 77 ans à la naissance de Proust.
Un boulevard.
(Ph.S.)
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[TP]
Parce que je n'étais pas assez vivant pour retomber en enfance ou dans ma jeunesse, dans la vie qu'on mord à pleines dents [ ], pas assez vivant ni assez mort pour affronter ce qui m'attendait.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 11'30)
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Tout dessinateur dessinait sans doute pour avoir le droit de s'en aller dans ce qu'il dessinait, de même que tout écrivain finissait par se dissoudre, pour un temps, dans ce qu'il écrivait. Cette dissolution n'était pas une garantie de survie ni même de qualité, mais elle était une étape nécessaire sur le chemin qui pouvait y conduire.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 14'30)
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On les avait fait entrer de force dans un dessin qu'ils n'avaient pas imaginé, une idée noire de Franquin, et ils n'en étaient pas sortis.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 14'45)
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[pour Erwan]
[brachy-logique]
Yves Frémion – Tu disais que Franquin aimait les petits détails. Et c'est vrai que [ ] tous les détails sont soignés. C'est… le petit chien qui fait deux millimètres, au fond, qui passe sur le trottoir, c'est pas n'importe quel petit chien, quoi, il l'a travaillé un petit peu, et c'est là qu'on voit son espèce de minutie presque maniaque, qu'il avait sur chacune de ses cases. Et [ ] Franquin, c'est quelqu'un qui était très moderne, en fait, notamment en matière de goûts artistiques. Et regardez : alors, évidemment son goût des machines et des engins parce que Gaston représente Franquin dans cet amour-là, mais même une table, une chaise, un meuble derrière, c'était souvent le dernier cri du design des années 60-70 – qui a été la grande période du design il faut le dire –, et il était très très très au courant. [ ] Et vraiment, on sentait qu'il aimait ça. Et pareil pour l'urbanisme. [ ] Et ça, ce sont des choses qu'on voit pas au premier plan, ce sont des choses qu'on peut voir quand on regarde, quand on relit. Franquin, c'est vraiment quelqu'un qu'il faut relire, comme on relit Balzac, comme on relit Zola, comme on relit des gens comme ça, parce que sans arrêt on trouve des choses nouvelles.
Gérard Viry-Babel – Tu parlais de petits détails. [ ] Il y a un graveur, lorrain d'ailleurs, du 16e siècle, [que] Franquin rappelle un peu [ ], c'est Jacques "Callot". J'ai chez moi la Foire de (?) grossie deux fois, de Jacques "Callot", et c'est exactement ça, c'est-à-dire que le moindre petit détail derrière… on voit la foire, donc il y a des milliers de personnes, tous ont leur personnalité, leurs détails, on voit même, si on regarde bien, des chiens qui copulent dans un coin de la foire, etc., et je pense qu'il y a ce même souci du détail [ ], je pense qu'il [franquin] aurait été graveur dans un autre temps.
Frédéric Jannin – Je suppose que ça correspond à une vraie angoisse de la part de Franquin. ce qui est marrant, c'est que, comme disait "Delporte", Franquin sait qu'il dessine mal, mais à côté de ça il était fasciné par le dessin de Morris, qui est à l'extrême opposé. Donc quand Morris dessinait un troupeau de vaches, il faut deux vaches et trois silhouettes derrière, et la planche de Franquin avec toutes les vaches qui sont troublées par le "gaffophone", bah il y a 250 vaches, je crois, donc… C'est cette fascination-là, c'est très bizarre, en fait, il s'acceptait pas. [ ]
Yves Frémion – Il était plutôt du clan des Jérôme Bosch ou Dubout, qui soignaient aussi leurs personnages complètement au fond de l'histoire, et puis c'est vrai qu'il y a des dessinateurs qui vont vers la simplification maximale…
Frédéric Jannin – Et curieusement, Franquin, adorait ça.
Yves Frémion – Eh oui, il adorait Reiser, il adorait Sempé, il adorait…
Frédéric Jannin – Brétecher…
Yves Frémion – Brétecher, tout ça, voilà.
(BPI - L'art de Franquin, 16'30 + 19' + 1:15'+1:25'30 (Morris))
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[brachy-logique][épure]
L’exposition, l’Art de Morris, qui va ouvrir ses portes à la Cité à l’occasion du 43èmeFestival d’Angoulême sera, bien évidemment et avant tout, l’occasion pour tous les amateurs du 9ème Art de prendre plaisir à découvrir les œuvres originales d’un créateur hors norme. L’un de ceux, peu nombreux, qui font progresser leur art.
Mais elle aura aussi pour vocation de réparer une injustice commise, bien involontairement, par l’un des plus grands justiciers. En effet, la popularité de Lucky Luke est telle qu’elle en est venue à dissimuler son auteur. Le caractère épuré des dessins de la série semble si évident qu’il a fini par masquer la dextérité et l’inventivité de celui qui les a tracés. Et même les personnages qui accompagnent le cow-boy solitaire dans ses aventures ont contribué à cet escamotage. Ils sont devenus si connus – preuve de la richesse de l’œuvre – qu’eux aussi ont aidé à gommer leur dessinateur aux yeux de leurs fans, se donnant même, parfois, le premier rôle. Qui ne connaît pas Jolly Jumper, Rantanplan ou les Dalton ? En occupant le devant la scène devant leur géniteur, peut être ces derniers ont-ils finalement réussi leur plus beau hold-up ?
[ ]
Inspiré par Hergé, formé par Jijé aux côtés de Franquin, Morris s’affirme très vite comme un maître du dessin. Il cherche sans cesse à représenter le bon mouvement, à épurer son trait pour gagner en lisibilité et en dynamisme, et il fait peu à peu de Lucky Luke le modèle reconnaissable du héros flegmatique sans peur et sans reproche que plusieurs générations de lecteurs connaissent si bien. Installé aux États-Unis pendant plusieurs années, Morris côtoie les auteurs du magazine Mad et donne alors à ses histoires une dimension parodique. Celle-ci est renforcée, dès le milieu des années 1950, par la présence de René Goscinny, qui, pendant plus de vingt ans, signe les scénarios de la série.
(L'art de Morris, dossier de presse, festival d'angoulême, PDF)
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Et il [Gottlieb] dit : un grand artiste, il travaille sur quelque chose et puis au bout d'un moment il arrive au bout de quelque chose, et quand on arrive au bout, bah, on déprime, on dit "Ah je vaux rien, je sais pas dessiner", etc., jusqu'à ce qu'on trouve… qu'on crée autre chose…
(Gérard Viry-Babel, BPI - L'art de Franquin,1:01')
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[M][esth/éthique][détail]
Et j'espère qu'on vous aura expliqué que lire une bande-dessinée, ça prend pas un quart d'heure, un album de 48 planches, s'il est bon, ça prend autant de temps qu'un roman de 200 pages. Il faut bien comprendre ça. Ça se lit lentement, [ ] ça se relit. Parce qu'il ne suffit pas d'essayer de suivre l'histoire en lisant les bulles.
(Yves Frémion, BPI - L'art de Franquin,1:31'40'')
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La vie ne s'est pas faite. S'est défaite sans se faire.
Que la vie qui se défait ne soit pas défaite.
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[brachy-logique]
J'ai pas le sens des décors, de même que j'ai pas le sens de la couleur… Je sais pas planter une perspective, des trucs comme ça. Donc, petit à petit, j'ai eu tendance à éliminer [de mes dessins] les décors, et pour pas que ça fasse vide il a fallu que je trouve autre chose, qui était dans mon tempérament à moi.
(Gotlib, Court-Circuit 20/09/1973 - Rencontre avec Gotlib, 6')
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Gaëlle Obiégly, itw Mollat sur Mon Prochain : par son incapacité, trouver son génie.
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Ultime distinction, il [Karl Lagerfeld] ne souhaitait pas d'enterrement, préférant être incinéré : « J'ai horreur d'encombrer les gens avec les restes. », avait-il déclaré dans le documentaire de Loïc Prigent, Karl se dessine.
(https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/karl-lagerfeld-ce-jour-ou-une-journaliste-la-fait-pleurer_426135)
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[minimalisme][épure]
[ ] la sensation revigorante que l'on éprouve en faisant le vide autour de soi.
(Fumio Sasaki, L'essentiel, et rien d'autre, p19)
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[minimalisme][épure][neutralisage]
Arrivé à [l'hôtel] [ ]. Vous vous sentez bien. La chambre est propre et dégagée. Vous êtes débarrassé de tous les objets qui vous distraient d'habitude, de toutes les affaires qui occupent continuellement votre attention. Voilà pourquoi l'on se sent souvent si bien à l'hôtel. [ ]
Il s'agit là d'un état minimaliste. La plupart des gens l'ont déjà connu, mais l'inverse est tout aussi vrai. [ ]
Il s'agit d'un état maximaliste. [ ] Il est alors impossible de distinguer ce qui est réellement important.
(Fumio Sasaki, L'essentiel, et rien d'autre, p20)
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[minimalisme][épure]
Vous croyez ne pas pouvoir vous y mettre tant que vous ne serez pas plus posé ? C'est le contraire qui est vrai : vous ne trouverez jamais le calme tant que vous ne vivrez pas en minimaliste.
(Fumio Sasaki, L'essentiel, et rien d'autre, p77)
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[musique]
Francis Wolff
Clément Rosset, La force majeure
Jankélévitch, L'enchantement musical (cf. ebook)
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[noirage][défausophie]
J'étais [ ] celui dont la simple présence leur rappelait malgré lui, malgré eux, sans discours, combien nos vies sont incertaines, et combien il est audacieux et inconscient de l'oublier.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 44'20)
2019 02 24
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[HN][otteur]
Retrait du je(u)
Retrait de l'autorité (auctoriale), déjouer sa propre autorité (auctoriale)
(Ré)habilitation de la langue orale et de l'oralité dans la littérature (écrite)
(Philippe Forest - "Céline" (47'20) : « [Céline] manière qu'il a eu de faire passer le langage parlé dans le langage écrit, de manière à rappeler la langue française à la vie, et à lui imprimer la marque de l'émotion pure. Voilà en quelques mots l'idée que Céline met en avant. »]
Parole vivante et documentaire
Multi-média (multidimensionnelle) : audio, visuel : images, textes, sons, musiques, chansons…
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L’été où j’ai vu s’en aller Alice — où je l’ai vue concrètement s’éloigner à jamais et alors même que plusieurs années de vie commune nous restaient encore à partager — [ ]
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. Chap. 2)
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J’ai laissé s’écouler quelques jours mais je sentais que sa pensée grandissait dans mon cœur, qu’avec elle je recommençais à croire en quelque chose de ma vie.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap. 2)
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Si elle arrive tôt, comme ce fut le cas dans ma vie, la solitude laisse en soi une empreinte que rien ne vient jamais effacer. Elle creuse un trou plutôt qui dévaste et déprime la surface du monde. Plusieurs fois, on dégringole. Et plusieurs fois, on croit pouvoir encore remonter la pente. Du moins, il en va ainsi tant qu’on est jeune. Et puis un jour vient où l’on se résout au siphon qui vous tire vers la bonde tournoyante de l’ennui. On n’a plus l’énergie d’aller à contresens. On serait prêt à se raccrocher à n’importe quoi. Mais même pour cela, on ne trouve plus du tout de force en soi.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition)., chap. 2)
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Je me trouvais dans une grande librairie où je voulais divertir un peu mon ennui, feuilletant des livres dont plus aucun ne paraissait avoir quoi que ce soit à me dire. Ma curiosité était épuisée de tout. J’en avais assez, assez de tous ces mots — auxquels j’avais ajouté le déshonneur des miens.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap 2)
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Nous sommes allés prendre un café et nous avons parlé. Ce qui allait suivre était devenu si évident que ni elle ni moi n’avions désormais le désir de trop le presser.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks.)
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J’étais parti pour Rome avec Alice y passer le réveillon. Parce que ce jour de décembre (le 24) marquait également la date anniversaire de Pauline, parce que depuis sa mort nous avions renoncé à toutes les fêtes de famille, elle et moi avions pris l’habitude de nous enfuir ainsi chaque année, entre Noël et le jour de l’an. L’idée était de se divertir de monuments et de paysages, disparaissant un temps dans la splendeur pour rien de l’Afrique ou bien celle de l’Asie, parmi la grande indifférence des terres ocre et vertes flottant dans le vide et le bleu, la sagesse sans importance des ruines et la merveilleuse insignifiance des soleils se couchant dans le ciel, toute la féerie facile des cartes postales.
Je ne méprise pas le mensonge de ces moments vécus, l’extrême mélancolie de se sentir ainsi ensemble au milieu de rien, vivant en vue d’aucun lendemain, entièrement rendus à la paisible désolation de l’absence : le spectacle du monde se repliant fabuleusement sur la pointe de rien — d’une beauté intense au point de s’évanouir. Je crois que je me serais volontiers établi jusqu’à en mourir dans l’affadissement de ce crépuscule lointain. Mais, depuis quelques mois, Alice — en sortant de ma vie — avait elle-même crevé ce rêve auquel, je crois, elle tenait pourtant plus que moi.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap 2)
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Je mens. Je savais bien le secret de mon chagrin. Silencieusement, je pleurais sur Alice, sur moi, sur notre amour qui s’en allait, sur l’amertume de voir se défaire la figure même de notre affection la plus vraie.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks.)
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Depuis plusieurs mois, Alice s’était installée dans l’étrange vie nouvelle dont la routine n’allait en somme pas changer : disparaissant quelques jours puis repassant à la maison pour une ou deux nuits avant de repartir à nouveau, menant de son côté une existence que je pouvais facilement imaginer mais dont je ne voulais trop rien savoir. Si dès ce moment-là nous ne nous sommes pas séparés, si pendant si longtemps nous avons accepté entre nous cette proximité singulière où, ensemble, chacun de nous aimait pourtant ailleurs, je sais bien pourquoi et que nous nous trouvions absolument liés l’un à l’autre par le souvenir de notre fille. Ce qui restait d’elle était passé dans l’autre et nous ne pouvions pas accepter de le perdre tout à fait, de le laisser s’en aller une seconde fois.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap 2)
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[TP]?
Depuis plusieurs mois, [il] s’était installé dans l’étrange vie nouvelle dont la routine n’allait en somme pas changer : disparaissant quelques jours puis repassant à la maison pour une ou deux nuits avant de repartir à nouveau, menant de son côté une existence que je pouvais facilement imaginer mais dont je ne voulais trop rien savoir. Si dès ce moment-là nous ne nous sommes pas séparés, si pendant si longtemps nous avons accepté entre nous cette proximité singulière où, ensemble, chacun de nous [vivait] pourtant ailleurs, je sais bien pourquoi et que nous nous trouvions absolument liés l’un à l’autre par le souvenir de notre [vie (commune)]. Ce qui restait d’elle était passé dans l’autre et nous ne pouvions pas accepter de le perdre tout à fait [ ].
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[Centre]
Et c'est un succès mérité parce que l'album est déjà disque d'or en France et en Belgique.
(Mouloud Achour, Clique TV - Angèle : Belge, pop et libre - Clique Dimanche - CANAL+, 2')
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Le plaisir qu’Alice pouvait avoir d’un autre, [ ] si je l’acceptais, c’est bien parce qu’il m’apparaissait comme le juste dédommagement que méritait Alice — dédommagement au demeurant insignifiant pour une souffrance dont je n’avais pas su la protéger et pour laquelle il était normal qu’elle obtienne réparation auprès d’un autre que moi. Sincèrement, j’aurais parfois souhaité Alice heureuse sans moi, recommençant tout, retrouvant assez de ressources d’oubli et d’illusion afin de m’abandonner tout à fait et se lancer pour de bon dans le projet d’une existence débarrassée de toute douleur. J’espérais même cette délivrance et je crois que l’entêtement mélancolique, la pesante passivité dans laquelle je me réfugiais auprès d’elle lors des deux ou trois soirées que nous passions ensemble chaque semaine avaient pour but de la pousser à bout, de rendre insupportable la poursuite même d’un semblant de vie commune : si bien qu’elle serait partie vraiment. Alice en allée, égoïstement, j’aurais été libre tout en faisant porter sur elle la responsabilité de notre rupture — une rupture qui concernait moins le couple que nous formions que le lien qui l’unissait à notre enfant perdue.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap 2)
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[joie]
L’approbation de la vie jusque dans la mort ? Oui, peut-être, si je savais ce que cela signifie. Mais l’inverse aussi bien : la fidélité à la mort jusque dans l’exacerbation de la vie.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. Chap 2)
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Nous sentons et nous expérimentons que nous sommes éternels (spinoza)
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[Programme]
Ce qui arrive aux parents endeuillés, il existe toute une littérature qui l’explique : mélancolie, dépression ou bien l’oubli immédiat et sauvage, l’illusion répétée de la procréation afin qu’un enfant nouveau en chasse un autre, le plus souvent la séparation consécutive à l’épaississement du chagrin et puis la reprise par chacun de sa vie répétée. Je veux bien que notre cas vienne simplement confirmer une telle règle. Simplement, je m’étonne que personne n’ait jamais osé porter témoignage sur le versant proprement sexuel de l’affaire : le phénomène très visible d’aimantation érotique que produit l’expérience.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. Chap 2)
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À toutes les bonnes et les mauvaises raisons que nous avions de tomber amoureux l’un de l’autre, Lou et moi, pourtant, à cette époque de notre histoire, nous ne pensions pas du tout. L’évidence d’être déjà l’un à l’autre nous portait vers l’avant et nous faisait oublier le reste. L’avenir nous paraissait irréversiblement acquis. Nous étions tout à notre chance.
Rien ne s’était encore pourtant véritablement passé. Toutes sortes de prétextes — dont aucun de nous n’était dupe — nous fournissaient l’excuse dont nous pensions encore avoir besoin pour nous voir presque tous les jours.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Dans toute histoire d’amour, il y a ce point d’équilibre où l’on se tient un seul instant, dont ensuite reste à jamais la nostalgie, et à partir duquel on surplombe soudain tout le temps de sa vie. Le passé semble alors tout entier derrière soi. C’est à peine s’il a jamais existé. Le présent est là et il fait s’ouvrir devant soi, à ses pieds, le vide fabuleux d’un merveilleux avenir au bord duquel on se trouve encore, ivre d’un vertige stupide auquel on veut s’abandonner, tombant pour de bon et sans aucun remords vers un nouveau demain.
Il suffit de se pencher légèrement vers l’avant et tout bascule ensuite. Un geste est juste indispensable, magique et bienveillant, tout comme la délicatesse d’une main posée sur soi et qui vous pousse amoureusement vers où plus rien ne vous retient. Nous avions déjà passablement bu mais nous étions éveillés au beau milieu de la nuit comme si la soirée seulement débutait. Lou a fait le geste que j’espérais. C’est elle qui m’a forcé vers le vide. Elle m’a demandé si j’imaginais que nous pourrions avoir une histoire ensemble. Je lui ai répondu que cette histoire, elle savait bien qu’elle avait déjà commencé. Alors, j’ai caressé sa joue, passé ma main dans ses cheveux et j’ai posé très doucement mes lèvres sur les siennes.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Je n’étais pas excité. J’étais étonné de ne pas être excité. Mais je n’en étais pas inquiet. J’étais tout entier à la formidable douceur de sentir cette femme contre moi. Mes bras, mes mains apprenaient pour plus tard la forme de son corps et cela me suffisait.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Lou m’a rejoint. Elle paraissait radieuse, légère, confiante. Toute la douleur de l’enterrement était passée sur elle sans même qu’elle en ait conscience. Elle la tenait pour rien. Son cœur était ailleurs : la cruauté de l’amour, son insensibilité la possédaient tout à fait.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Personne ne dit jamais rien du formidable fiasco des premières nuits. Ni dans les livres ni dans la vie.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Si ! Karl !
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J’étais maussade cependant, un peu consterné d’avoir pu donner l’impression à Lou que je ne la désirais pas. Je m’en voulais. On dit parfois que l’impuissance naît non de l’absence du désir mais de son excès. Je ne sais pas.
[ ]
L’idée de n’avoir pas pu prendre Lou le premier soir m’exaspérait. Et l’exaspération redoublait sans doute ma maladresse. La deuxième nuit, j’ai faufilé mon sexe dans le sien. Il faut dire qu’elle était si magnifiquement ouverte pour moi que je n’avais aucun mérite à y parvenir. Je la sentais sous moi immensément humide. Je ne peux pas dire que je l’ai prise. Disons plutôt que je me suis vaguement caressé à l’intérieur d’elle. Je ne parvenais pas à durcir tout à fait mais, quand j’ai joui malgré tout, j’ai eu l’impression de me répandre complètement en elle avec de très longs spasmes à mon tour, surpris moi-même de chaque nouvelle éjaculation, ayant l’impression soudaine de me libérer, même d’une manière pitoyable, de la frustration de la soirée précédente et, avec celle-ci, de quelque chose de plus ancien qui m’avait accompagné depuis des années, depuis toujours peut-être. »
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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[pour l'art rencontre]
Il paraît que l’amour n’est pas la grande affaire dans l’existence des hommes, qu’ils ne grandissent pas en pensant qu’il y a devant eux cette chose affolante, ce souci d’être à quelqu’un d’autre où se tient tout le sens possible de leur vie. Il paraît que de telles fables sont l’affaire exclusive des femmes. Que ce sont elles seules qui calculent tout de leur temps en raison de l’amour qui viendra.
Je ne sais pas. Il me semble que j’ai toujours pensé que l’amour m’attendait, que j’allais à sa rencontre, et que si par malheur je le manquais, j’aurais tout manqué avec lui. Qu’il n’y avait au fond rien d’autre que cela à attendre de la vie.
Rien d’autre, oui, si ce n’est l’amour. Et comme l’écrit un poète, tout le reste m’est feuilles mortes.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 4)
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Je pense simplement qu’il fallait qu’il se transforme en ce personnage impossible afin que Lou se détache tout à fait de lui. Peut-être l’avait-il compris. Peut-être l’avait-il même décidé pour qu’elle s’éloigne enfin de lui et redevienne libre.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 4)
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Nous nous sentions trop proches l’un de l’autre pour avoir l’impression de nous être quittés et de devoir vivre quelque chose comme des retrouvailles.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. Chap 4)
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[àmouréinventer][amour poli]
D’autres le peuvent certainement. Nous y serions parvenus aussi bien qu’eux si nous l’avions voulu. Physiquement, rien n’était plus facile. Mais ce commerce-là — faire l’amour à deux personnes à la fois, reproduire avec l’une les gestes que l’on vient juste de faire avec l’autre, laisser le désir passer d’un corps à l’autre comme si ces deux corps étaient interchangeables —, il y avait quelque chose en nous qui n’y consentait pas. Tenace, imprévu, fidèle, au fond, peut-être était-ce encore l’amour.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 4)
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Il est très difficile de parler d'un livre de Philippe Forest, car il dit et commente des choses si radicales, si personnelles, avec tant de finesse, de vérité, en employant des mots si pesés que le critique est presque réduit à le paraphraser en redoutant de le trahir. Un critique lit un livre, le stylo à la main, en vue de noter ce qu'il devine peu à peu émerger d'essentiel. Le problème avec Philippe Forest, c'est qu'on souligne tout ! [ ]
(PATRICK GRAINVILLE, L'Amour, toujours, 23/08/2007, http://www.lefigaro.fr/livres/2007/08/23/03005-20070823ARTFIG90181-l_amour_toujours.php)
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(AF)
[Souffrance, comme un ancrage dans le réel pour faire oeuvre.]
…
(UnivNantes - Philippe Forest - "Céline", 57'+1:00'+1:01')
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Outre le fait que, à mon sens, Michel Houellebecq est tout sauf un génie littéraire [ ].
(UnivNantes - Philippe Forest - "Céline", 1:03'45'')
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[Écrire roman par la rage de l'absence de dieu, de la perte, du tragique, etc.]
…
(UnivNantes - Philippe Forest - "Céline", 1:09'30'')
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"merde ! merde ! merde !" la conscience c'est ça : merde ! merde !... jamais, en quelque circonstance, j'ai pu me résigner à la mort... j'ai jamais pu abandonner rien... la mort pour moi personnelle, serait une aubaine, je serais bien content, mais la mort des autres me vexe... dans le fond du tréfonds de tout c'est pour ça qu'on peut pas me piffrer, qu'on s'acharne à me trouver mille crimes, parce que je râle à la mort des autres... même les centenaires qui cassent leurs pipes jamais j'ai été d'accord !... je suis pour le départ de rien... merde ! merde ! merde !
(Louis-Ferdinand CÉLINE, Féerie pour une autre fois II, Romans IV, Pléiade p. 393. _ cité par Philippe Forest - "Céline", UnivNantes, à la toute fin)
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[multimédia][postlittérature][HN]
La merde a de l'avenir. Vous verrez qu'un jour on en fera des discours.
(L.F. Céline, https://www.babelio.com/auteur/Louis-Ferdinand-Celine/2086/citations)
2019 02 25
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Résumons-nous, Alexandre Vialatte (2017)
Pendant un demi-siècle, Alexandre Vialatte a cultivé l’art de la chronique. Ses oeuvres constituent une sorte d’encyclopédie des activités humaines vues au travers du kaléidoscope d’un observateur malicieux qui sait résumer d’une sentence, lapidaire et drôle, le fond de son propos.
[ ] Vialatte s’en donne à coeur joie, avec la plume d’un poète, l’imagination d’un conteur, l’humour d’un savant désabusé. [ ] sa manière, toujours singulière et décalée. [ ] il exprime ses goûts, ses admirations avec une intelligence savoureuse, une virtuosité et une liberté de ton qui n’ont cessé d’enchanter ses innombrables lecteurs et lui valent d’occuper aujourd’hui une place prépondérante dans notre histoire littéraire.
(https://www.bookys-gratuit.org/roman-14891-R%C3%A9sumons-nous-Alexandre-Vialatte-%282017%29)
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Bouvard lui [Pécuchet] dit : il y a moyen toujours de réparer le temps perdu ! Pas de tristesse, voyons.
(Flaubert, Bouvard et Pécuchet, chap 3, 11'50)
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[TP]
[ ] aux côtés desquelles je retrouvais la grande et évidente simplicité banale de vivre, rendu au temps, au monde.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 5, #6' ±)
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J’avais été toujours frappé par l’extraordinaire pragmatisme des toutes petites filles, des futures femmes sachant que leur survie dépend de leur capacité à séduire, à susciter l’amour chez les hommes qui les entourent et à l’affection desquels elles doivent de ne pas être détruites par l’impitoyable machine machiste du monde.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 5)
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J’aimais tout de Lou et pourtant je ne cessais jamais complètement de penser à Alice.
L’amour de l’une n’enlevait rien à l’amour de l’autre et le laissait intègre, intact. Chacun de ces amours faisait naître comme un monde à part et parallèle où il était seul souverain.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 6, ± 6')
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[àmouréinventer][amour poli]
[ ] L’égoïsme ou le courage me manquait certainement pour partir. Pourtant, dans mon cœur n’existait pas ce partage dont autour de moi il arrivait que l’on me soupçonne, laissant entendre que je ne couchais avec Lou que dans la mesure où je ne l’aimais pas et que, si je ne couchais plus avec Alice, la raison en était précisément que c’était elle qu’au fond j’aimais, que le désir et l’amour s’étaient ainsi commodément, banalement séparés en moi pour se fixer sur deux personnes entre lesquelles je partageais confortablement le temps de ma vie.
Non, j’aimais Lou totalement — et pas seulement pour la formidable excitation qu’elle me procurait. Je l’aimais tout à fait comme on aime une femme dont on sait qu’elle est rentrée pour de bon et à jamais dans son existence, une femme avec laquelle on se sait vraiment installé dans l’irréversible gravité de la vie : au cœur le plus secret de son affection la plus vraie. Quant à Alice, si nous avions cessé de faire l’amour, le désir n’avait pas disparu entre nous. Une indéfectible intimité subsistait à l’intérieur de laquelle nos deux corps se retrouvaient chaque fois.
[ ]
« Adultère » est un mot démodé, venu du vaudeville, né d’un autre siècle. Pourtant, si je voulais regarder la situation en face et nommer les choses par leur nom, il n’y en avait pas d’autre pour dire celle où je me trouvais maintenant — un adultère double et singulier, vécu dans la plus totale transparence, sans mensonges mais à l’intérieur duquel nous ne parvenions pas totalement à faire l’économie d’une fatigante et inlassable souffrance dont je savais bien qu’elle ne pourrait pas durer toujours.
[ ]
Dans mon amour pour Lou, il n’y avait absolument rien de la clandestinité honteuse qui s’attache aux relations adultères. Toute ma vie tournait autour de mon amour pour elle. Lou, d’ailleurs, était forcée de me le concéder : le mot juste, disait-elle, n’était pas adultère mais bigamie. J’étais bigame et fidèle — tout comme ce héros d’un vieux roman chinois qu’elle m’avait un jour ironiquement offert.
Car Alice restait ma femme. Sauf dans les moments de désespoir les plus violents, elle ne manifestait jamais le désir de me quitter — moins encore celui de divorcer. Elle se satisfaisait de rentrer à la maison pour m’y retrouver quand elle en avait envie, totalement insoucieuse de la vie que je pouvais mener sans elle.
[ ]
Aurions-nous pu être heureux ainsi ? Dans leurs moments les plus optimistes, Lou et Alice le prétendaient pareillement, disant qu’à tout prendre la vie que nous vivions n’était pas plus bizarre que beaucoup d’autres, qu’il n’y avait pas de raison qu’elle ne continue pas ainsi. Mais c’est moi qui ne voulais pas y croire. Toute la sentimentalité de mon cœur se révulsait à cette idée.
C’était ma faute, certainement. Je le savais bien : à tous les égards, j’étais un esprit assez anachronique. J’en étais encore à croire à l’exclusivité de l’amour, prisonnier passionné d’une philosophie fossile, livré tout entier à l’illusion d’aimer quand celle-ci n’avait plus cours depuis longtemps, comme une vieille monnaie que plus personne n’accepte et dont la valeur a disparu tout à fait : des pièces anciennes oubliées au fond des tiroirs et avec lesquelles on laisse jouer les enfants qui s’essayent, pour de faux, au commerce des grandes personnes.
Si un jour l’idée folle et suicidaire me prenait de raconter ce que j’avais vécu, je deviendrais un objet de risée. Et je l’aurais bien mérité. À l’heure du marché sentimental (le divorce à la chaîne, l’échangisme systématisé, l’affolement sexuel, la démultiplication des liaisons, la conversion convenue des préférences érotiques, le prétendu libertinage vécu comme une industrie de loisirs et tout le reste), je m’en tenais à une idée inappropriée de l’amour à laquelle les gens de mon âge avaient le plus souvent renoncé. Depuis longtemps, ils avaient grandi et étaient passés à autre chose : le mariage, la maison, les amis, les enfants, l’endormissement progressif du désir dans la routine matrimoniale. Ou alors : ils avaient trouvé un arrangement avec la vie qui revenait au même et où, le sexe transformé en jeu de société, ils oubliaient tout autant l’amour. Moi, je n’y parvenais pas. Je me sentais tout seul à ressentir la vie comme je le faisais. L’époque parlait contre moi et elle me laissait seul. On ne va pas contre son temps. Je voulais continuer à aimer. J’avais tort. J’allais au désastre et j’en étais parfaitement conscient.
Aimant Lou, aimant Alice, ne parvenant pas à trouver entre elles dans un rôle banal pour lequel je n’étais pas fait. Je ne me sentais pas coupable pourtant. Ce n’était pas une question de morale. Qu’aurions-nous eu à faire avec la morale ? Le bien, le mal, tout cela ne nous concernait pas, n’avait plus rien à voir avec ce que nous vivions.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 6)
+
[ ] J’étais heureux néanmoins dans l’euphorie de ces jours — heureux comme rarement, peut-être comme jamais. Et Lou l’était également, tout à son amour pour moi. Alice aussi, certainement, de son côté, qui paraissait revivre, dont toute la joie d’exister éclatait parfois avec une force qui m’émouvait plus que tout et où je ne pouvais pas nier que, pour elle, j’avais aussi ma part. Nous aurions dû avoir assez de réalisme pour trouver alors un arrangement avec l’amour, avec la vie. Il aurait fallu nous satisfaire du pur contentement d’un plaisir partagé. D’autres y parviennent. Je leur donne raison sans hésitation. Mais moi, je n’y arrivais pas. J’aurais voulu pouvoir aimer tout à fait. Le démon de la sentimentalité — je ne vois pas quel autre nom lui donner — me dominait complètement. J’étais à lui.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 6)
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« Hypocondriaques, je vous l’ai prouvé, je vous ai compris ! À vous, maintenant, de m’entendre : et si vous décidiez d’en finir avec ce besoin irrépressible de soigner un corps que vous soupçonnez de tous les dysfonctionnements alors que vous êtes surtout malade d’inquiétude ? Osez ! Vous n’imaginez pas à quel point votre qualité de vie en sera transformée. Car il n’est rien de plus délectable que de se réveiller gorgé de confiance, en soi et en son corps, pour croquer la vie. Se débarrasser de son hypocondrie, c’est inscrire son parcours dans une dynamique vertueuse, où l’envie remplace la peur, où les projets se substituent à la paralysie, où l’énergie retrouvée vous mènera ailleurs, aux confins du plaisir de vivre. Et puisque votre santé vous préoccupe, je ne saurais trop vous conseiller de commencer par le commencement : alimentation saine, alcool raisonnable, suppression du tabac, relations sociales, sport et culture. Tenez, à ce propos, commencez par relire ce bon vieux Knock de Jules Romains qu’on vous a infligé lorsque vous étiez ado. Vous y réapprendrez que « Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore ». Et, plutôt que de replonger, vous en déduirez qu’il est urgent de rire de nos maladies fictives. »
(Extrait de: Michel Cymes. « Chers hypocondriaques.. » iBooks, [derniers mots du livre, "conclusion"])
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[TP][psychosommation]
Moi, je ne pleurais pas. C’est venu plus tard. Mais chaque jour, je me tassais davantage. La main glacée d’un malheur pesait sur moi et me poussait vers le bas. C’était comme un poids grossissant au-dessus de mes épaules, pressant sur mes vertèbres, voûtant davantage mon dos et dont je ne savais aucun endroit où j’aurais pu m’en délivrer.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. )
2019 02 27
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Se résoudre à vivre.
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Ne se résoudre à rien.
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Se résoudre à tout résoudra tout.
Se résoudre à tout, résoudra tout.
Se résoudra tout.
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La pensée pure et la découverte de la vérité en soi ne peuvent jamais aspirer qu'à la découverte ou à la construction de quelque forme.
(Paul Valéry, cité par Roland Barthes, Préparation du roman, 04. SEANCE DU 06_01_79, 22'30)
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[esth:éthique][brachy-logique]
Une forme prouve, manifeste la vérité. Il y a une preuve par la forme distincte de la preuve par le raisonnement. [ ] C'est que la brièveté de l'énoncé, l'encadré de l'énoncé est déjà une forme en soi. Voilà déjà ce que le haïku m'apprend : la forme brève est un inducteur de vérité [ ]
(Roland Barthes, Préparation du roman, 04. SEANCE DU 06_01_79, 22'45)
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Mais bon, je n'ai pas essayé de faire quelque chose de philosophique, je me suis juste laissé guider par ce qui me touchait.
(Charles Reznikoff, cité en archive dans La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis))
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[méta][otteur](AF)!!!
…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 12'-16')
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[brachy-logique]
Être concis, car cela ajoute à la beauté et à l'efficacité du discours.
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 16'15)
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(AF)
…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 27'15)
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(AF)!!!
[brachy-logique][otteur]
soustraction, rature...
"otto"
élagage… ascèse…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 29'10)
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[méta]
Le ton est anti-épique, sans réflexion ni effusion - comme on plante des colonnes nues entre l'usine, la voie ferrée, l'arbre à lynchage, le champ, le saloon et la morgue : « Je vois une chose. Elle m'émeut. Je la transcris comme je la vois. Je m'abstiens de tout commentaire. Si j'ai bien décrit l'objet, il y aura bien quelqu'un pour en être ému, mais aussi quelqu'un pour dire : "Mais, Bon Dieu, qu'est-ce-que c'est que ça ?" Les deux ont peut-être raison. »
[ ]
Son premier recueil, en 1918, s'intitulait Rythmes. Premier poème : «Les étoiles sont cachées/ les lumières sont visibles/ les grandes maisons noires ont l'air rangées./ Je frappe des poings/ Sur la grosse porte/ Les marches n'envoient /Aucune réponse au plancher.» P.O.L, l'éditeur de Georges Perec et d'Edouard Levé, ne pouvait que faire partie de ceux qui ont été émus.
(Philippe Lançon - Libération du 14 juin 2012, sur : Témoignage: Les États-Unis (1885-1915), de Charles Reznikoff)
(https://www.amazon.fr/T%C3%A9moignage-%C3%89tats-Unis-1885-1915-Charles-Reznikoff/dp/2846820961/ref=pd_sbs_14_1/262-1477373-2606062?_encoding=UTF8&pd_rd_i=2846820961&pd_rd_r=6568f527-3a76-11e9-96dc-71f118ab2dd5&pd_rd_w=wfrBe&pd_rd_wg=aQ0yJ&pf_rd_p=ce0bf35d-908d-4dcb-a083-3a6e21394b79&pf_rd_r=V2NJZTV1YEWY0J05K3MX&psc=1&refRID=V2NJZTV1YEWY0J05K3MX)
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• Auteur : Charles Reznikoff
• Traducteur : Eva Antonnikov | Jil Silberstein
• Genre : Poésie
• Editeur : Ed. Héros-Limite, Genève, Suisse
• Prix : 8.00 €
• Date de sortie : 15/03/2013
• GENCOD : 9782940358885
Résumé
Celle qui travailla patiemment, les enfants élevés, gît dans sa tombe patiemment. She who worked patiently, her children grown, lies in her grave patiently. «La poésie présente l'objet afin de susciter la sensation. Elle doit être très précise sur l'objet et réticente sur l'émotion.» L'injonction, revendiquée par Reznikoff, pourrait servir de définition à l'Objectivisme poétique, dont le point de départ serait le conseil, la formule de William Carlos Williams : «No ideas, but in things» (pas d'idées, sinon dans/par les choses) Reznikoff précisait : «Je suppose qu'on peut qualifier du terme objectiviste un écrivain qui n'écrit pas directement sur ses sentiments, mais sur ce qu'il voit et ce qu'il entend, qui se restreint presque au témoignage devant une cours d'assisse, qui exprime ses sentiments indirectement par le choix de son sujet, et, s'il écrit en vers, par sa musique.» Et cela, comment ? «Nommer, nommer, toujours nommer.»
La revue de presse : Monique Petillon - Le Monde du 27 juin 2013
On peut découvrir aujourd'hui, en édition bilingue, la simplicité épurée de ses trois premiers recueils, Rythmes 1 et 2 (1918 et 1919), suivis de Poèmes, un volume publié en 1920. " Personne dans la rue à part le vent qui souffle,/ éclairages baissés derrière les vitres dépolies -/ étoiles, comme d'un soleil brisé, pulvérisé ".
La revue de presse : Philippe Lançon - Libération du 23 mai 2013
Cette édition bilingue contient ses premiers poèmes, publiés à compte d'auteur à partir de 1918. Ils sont écrits à l'époque où s'achève la sombre épopée américaine dont il chantera le constat dans Témoignage. Reznikoff a 20 ans. Il écrit : «J'entre dans l'étang aux truites / comme dans la fraîcheur / d'une crypte. / A mon tour, je deviens / de sang froid, sans voix.» Il remonte le courant pour la retrouver.
(https://www.20minutes.fr/livres/1168065-20130627-20130605-rythmes-1-amp-2-poemes-charles-reznikoff-chez-ed-heros-limite-geneve-suisse)
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(AF)
[méta]
…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 35')
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[TP]
Oeuvre instable, mouvante
littoral sans bord, lisière…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 39')
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Lisière : Partie extrême (d'un terrain, d'une région).
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[multimédia]
Laurie Anderson, née Laura Phillips Anderson, le 5 juin 1947 à Glenn Ellyn dans l'Illinois, est une artiste expérimentale et musicienne américaine, connue pour ses performances multimédia et les nombreux albums qu'elle a réalisés.
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George Oppen est un poète et critique littéraire américain, né à New Rochelle (dans l'état de New York) le 24 avril 19082, il meurt des suites de la maladie d'Alzheimer3 à Sunnyvale (Californie) le 7 juillet 1984. [ ] En décembre 1982, il reçoit le prix du PEN/West Rediscovery Award ; cette même année , il a été diagnostiqué comme atteint de la maladie d'Alzheimer, il meurt deux ans plus tard à Sunnyvale, en Californie. Son œuvre reste appréciée pour sa clarté, son ciselage artisanal et le respect philosophique de la singularité des choses, dans un monde universaliste. De nombreux jeunes poètes engagés dans la tradition moderniste reconnaissent son influence.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Oppen)
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Mois, je suis neuf.
Moi, je suis né à neuf.
Je suis né à neuf, moi.
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Failli naître ascète, né à neuf.
Certains naissent ascètes, d'autres à neufs.
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1
Certaines choses
Nous entourent « et les voir
Équivaut à se connaître »
Occurrence, élément
D'une série infinie,
Les tristes merveilles ;
Dont fut tirée
L'histoire de notre cruauté.
Qui n'est pas notre cruauté.
« Rappelle-toi la ville antique où nous étions allés : assis dans l'embrasure d'une fenêtre en ruine, nous avions essayé d'imaginer que nous appartenions à cette époque révolue – tout cela est mort sans être mort, impossible d'en imaginer l'existence ou la disparition ; la terre parle et la salamandre parle, le printemps survient et ne fait qu'obscurcir cela — »
(George Oppen, Poésie complète, http://www.jose-corti.fr/titres/poesie-complete.html)
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George Oppen (arrêt de littérature pendant 25 ans, vie dure, puis retour à)
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Rimbaud (s'il n'était pas mort à 37 ans ?)
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[cosmo-logique]
[ ] dans l'ignorance
un certain savoir et dans le savoir,
intacte, sa propre ruine.
(William-Carlos Williams, Paterson)
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Bonne journée à tous, bon weekend, et d'ici là, surveillez votre langage.
(Frank Smith (producteur/présentateur, mot de la fin), La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), [mot de la fin])
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Si on veut résumer les choses dans une formule,…
(émission jean daive…)
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Dès lors des leurs.
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Troubles de la mémoire antérogrades.
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Elle rougit, et Karl l'attire/la tire. [+ écarlate]
Elle rougit, et Karl la tire, à lui.
Rouge, elle devient… et Karl attire…
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« Mouvement poétique américain illustré par Charles Reznikoff, George Oppen, Louis Zukofsky (qui édita une anthologie en 1932 : An Objectivist’s Anthology) et qui, dans les années 1930, appela une esthétique du poème-objet, cherchant à calquer la spontanéité de l’expression sur l’immédiateté des choses. À contre-courant de la poésie et du théâtre engagés de la grande dépression, le mouvement fut redécouvert comme une "école du regard" par Charles Olson, Robert Creeley et le "pop’art". » (Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».)
+
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 57')
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Pas encore né, né, encorné.
Pas encore né, né, écorné, corné, encorné.
Pas encore né, né, écorné, corné, encorné.
Pas encore né, né, écorné, encorné.
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Mais en même temps qu'est-ce qu'il ont fait, qui relève véritablement de ce regroupement « objectiviste », ils ont surtout fait une maison d'édition. Qui s'appelait The Objectivist Press (?). Et je trouve que c'est leur geste le plus significatif. C'est-à-dire qu'au lieu de faire des manifestes et tout, ils ont fait des livres. Avec un intitulé, et je vous rappelle cette magnifique formule, magnifique par sa brièveté et son efficacité, que Reznikoff avait trouvée, pour définir l'Objectivist Press (?) : « regroupe des écrivains publiant leurs oeuvres et celles d'autres auteurs méritant à leurs yeux d'être lus ». C'est pratiquement le meilleur manifeste objectiviste.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 25'20)
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[brachy-logique]
– Il y a un attachement au quotidien, une forme d'humilité du regard posé sur ce qui n'est pas forcément spectaculaire, il y a un rejet du spectaculaire [ ] ?
– C'est plutôt le rejet du pathos. Et pas d'explications. On n'explique pas.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 34')
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[TP][otto]+[karl]
Louis Zukofsky (1904-1978) est l'un des plus grands poètes américains du vingtième siècle. Il initie le mouvement "objectiviste" auquel sont associés Charles Reznikoff, George Oppen et Carl Rakosi. En 1928 il commence un long poème en 24 mouvements intitulé "A", qu'il achèvera en 1974. En marge de ce "poème d'une vie", il continue à écrire des poèmes courts. 80 fleurs est son dernier livre, pour la première fois traduit en français. Il constitue en tout point un achèvement : l'aboutissement d'une poétique, la récapitulation de l'oeuvre, une réinvention de la tradition lyrique. Que faire une fois "le poème d'une vie" achevé?
(https://www.amazon.fr/80-fleurs-Louis-Zukofsky/dp/2370840587/ref=pd_day0_b_14_3/262-1477373-2606062?_encoding=UTF8&pd_rd_i=2370840587&pd_rd_r=48be4209-3a9f-11e9-97ed-1d275c8563c8&pd_rd_w=Ipbec&pd_rd_wg=ZXCQw&pf_rd_p=21ee2bf7-b256-4549-9ccb-3e6ca2006272&pf_rd_r=V53AHRNTFEMAXPB5TFDX&psc=1&refRID=V53AHRNTFEMAXPB5TFDX)
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[simplexité][formule][brachy-logique]
[ ] Louis Zukowski, qui signait un manifeste intitulé « sincérité et objectivation », dans lequel il considérait le poème, en tant qu'objet en formation, fruit d'un travail, où la complexité du détail doit se résoudre en un objet unique.
(Christian Rosset, Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 1')
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Aux postiers (inédit)
D'autres ont suivi :
« L'amour est à un réinventer, on le » fait ?
Croire en soi, ou bien y croître.
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[brachy-logique]
« Inscriptions » donne à saisir ce geste essentiel de Charles Reznikoff, son économie sa concision, parfaite introduction à la méthode objectiviste, faite de précision et d’intensité.
(https://www.franceculture.fr/emissions/jacques-bonnaffe-lit-la-poesie/charles-reznikoff-dans-lobjectif-du-poeme-14-une-ecole-americaine)
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D.H. Lawrence pensait que les faits, en eux-mêmes, sont aussi vides que l’Américain moyen, et il le prouvait. Reznikoff pense le contraire, et le prouve. Les deux ont peut-être raison. (Extrait Philippe Lançon, site POL)
(https://www.franceculture.fr/emissions/jacques-bonnaffe-lit-la-poesie/charles-reznikoff-dans-lobjectif-du-poeme-34-ca-et-la)
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[karl]
Mais il y avait chez lui [George Oppen] une sorte de calme, de rétention, qu'il n'y avait pas chez les autres. Pour vous en décrire un autre, je dirais que Reznikoff, par exemple, était, lui, au contraire, familier, et extrêmement drôle, extrêmement amusant.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 18'50)
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[méta][otteur][HN]
Pour ce qui serait peut-être que j'aurais tendance à appeler un objectivisme radical, c'est l'entrepise de Reznikoff, dans sa série Témoigne, où il fait une sorte de portrait des États-Unis à la fin du 19e siècle, et ceci en allant chercher des témoignages de faits divers, de procès, de choses comme ça, donc des choses de tribunaux, et à partir de ça, par des prélèvements stricts, il opère ce que j'appellerais une compactification. Et donc, l'objectivisme radical est vraiment cette compactification qui apparaît dans Témoignage.
– C'est pas tout à fait du ready-made, c'est pas tout à fait ce qu'a fait Cendrars, mais ça se rapproche.
– Non, parce qu'il y a, disons, il y une intention unifiante. Bon, bien sûr on peut dire que d'une certaine façon, ça a une parenté avec Kodak.
– Kodak de Cendrars qui avait repris Le mystérieux docteur Cornélius, qui l'avait donc…
– Et d'une certaine façon on peut dire que les haïkus de Cage à partir du journal de Thoreau, ça rentre là-dessus [sic], mais dans le cas de Reznikoff [ ], c'est pas quelque chose qu'il prélève et qui n'a en quelque sorte plus de rapport avec le contexte… Cendras prend dans des romans, Cage prend dans Thoreau, c'est vrai que ça rend compte du contexte, mais Reznikoff, lui, il fait un compact, une présentation compacte de tel événement, de tel événement de la vie des États-Unis. [ ]
C'est quelque chose qui est pas vraiment éloigné d'une ligne de la poésie américaine, simplement il l'a radicalisée. Il l'a radicalisée puisque il ne porte pas de jugement, évident, explicite, il fait parler, il fait parler les choses, et se borne à les mettre en vers. Et c'est dans le choix des éléments et la mise en vers qu'a lieu le travail. [ ] C'est du vers libre « traditionnel » (il y a pas d'enjambement, etc.), sauf que, outre le choix des éléments qui sont choisis, les choix des allée-à-la ligne est toujours significatif : ça fait ressortir, ça fait ressortir. Alors c'est une très très grande entreprise.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 26'30)
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[pionnier][multimédia][HN]
– Ma mère va travailler dans une grosse boîte qui fait des ordinateurs ou je sais pas quoi, et les fusées du futur.
– Jamais entendu parler.
– Oh, c'est plein d'avenir.
(Karaté Kid 1, 5')
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Et, c'est comment [ton prénom] ?
Daniel.
(Karaté Kid 1, 17')
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[blonde]
La mère – Pour moi, la Californie, c'est le paradis des blondes. Il y en a une que tu as repérée ?
Le fils – Mh…
– Ah ? Jolie ?
– Non, jolie, non, elle est est beaucoup plus que jolie.
_ Et bien sûr elle est blonde ?
– Ouais, elle a les cheveux blonds, ouais.
(Karaté Kid 1, 23'20)
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[nokidding]
Abeille, quand fait le miel, va chercher jeune fleur et non vieux fruit.
(Karaté Kid 1, 33'30)
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J'ai dit : il n'y a pas mauvais élève, il y a mauvais maître. Maître dit, l'élève fait.
(Karaté Kid 1, 43')
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Tête sert pour penser, pas pour avoir bosses.
(Karaté Kid 1, 43'15)
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– Tu comprends ?
– Euh… oui, je crois.
(Karaté Kid 1, 45')
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– Quand tu marches sur routes, tu marches sur route, tu marches à droite, ça va, tu marches à gauche, ça va. Tu marches milieu, tôt ou tard, couic : tu es écrasé comme crapaud. Alors, karaté, c'est pareil. Quand tu fais karaté, tu fais bien ou tu ne fais pas du tout. Si ton karaté est entre deux, couic, comme crapaud. Bien compris ?
– Ouais, bien compris.
(Karaté Kid 1, 51'50)
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[noirage][philosophie][défausophie]
Loi de la nature, Daniel San. Pas la mienne.
(Karaté Kid 1, 1:17')
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[TP]
[Monsieur Miyagi trinque avec le portrait de sa (jeune) femme (disparue, mort en couche), pour son anniversaire.]
(Karaté Kid 1, 1:23')
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[noirage]
Claudia Wells [ ] Après quelques apparitions dans des séries TV, et avoir participé - infructueusement - au casting de Gremlins, Goonies et Young Sherlock Holmes pour Amblin Ent., elle participe à nouveau à un casting devant Spielberg, Zemeckis et Gale. Elle remporte un rôle majeur et un grand succès en 1985 avec le film Retour vers le futur, où elle joue Jennifer Parker, la petite amie de Marty McFly. Toutefois, un cancer ayant été diagnostiqué chez sa mère, elle n'a pas été disponible pour reprendre le rôle dans les deux derniers épisodes. Elle y a été remplacée par Elisabeth Shue.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Claudia_Wells)
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Comme de nombreux membres ou compagnons des Objectivistes, [Carl] Rakosi abandonna la poésie dans les années 1940. Après la publication, en 1941, de Selected Poems, il ne se consacra plus qu'à son métier de travailleur social. C’est une lettre [élogieuse] qu’il reçut du poète anglais Andrew Crozier à propos de sa poésie qui relança l'écriture chez Rakosi. Après 26 ans de silence, il publia Amulet chez New Directions en 1967 et ses Collected Poems furent publiés, en 1986, par la National Poetry Foundation.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Rakosi)
//
George Oppen
//
Arthur Rimbaud
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Vu qu'il y a un sens du montage, chez les objectivistes.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 54'40)
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(AF)
…
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 57')
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Poésie objectiviste // Haïku, poésie japonaise
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 1:06')
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(AF)
[brachy-logique]
expansion ≠ resserrement, économie (G. Oppen)
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 1:13')
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(AF)
G. Oppen, côté philosophique, et le plus loin dans la révolution formelle
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno,1:15')
2019 02 28
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[Almendros][poétique du scan]
Petit scan sur ce qui m'environne.
(Franck Monnet, "soliloque", in Les Embellies)
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[devenir][intelligence]
Il n’aime plus cette personne qu’il aimait il y a dix ans. Je crois bien : elle n’est plus la même ni lui non plus. Il était jeune et elle aussi, elle est tout autre. Il l’aimerait peut‑être encore telle qu’elle était alors.
(Pascal, Pensées, §381/§122)
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[noirage][psycho-logique]
Nous nous connaissons si peu que plusieurs pensent aller mourir quand ils se portent bien ; et plusieurs semblent se porter bien quand ils sont proches de mourir, ne sentant pas la fièvre prochaine, ou l’abcès prêt à se former.
(Pascal, Pensées, §431/§175)
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[rappel][infra]
Tenez, à ce propos, commencez par relire ce bon vieux Knock de Jules Romains qu’on vous a infligé lorsque vous étiez ado. Vous y réapprendrez que « Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore ». Et, plutôt que de replonger, vous en déduirez qu’il est urgent de rire de nos maladies fictives. »
(Extrait de: Michel Cymes. « Chers hypocondriaques.. » iBooks, [derniers mots du livre, "conclusion"])
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[ ] suivant une forme très linéaire en crescendo. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le crescendo n’est pas forcément un exercice facile : il n’y a qu’à voir ces dizaines de groupes de post-rock incapables de composer un seul build-up de qualité, comme si un bon climax suffisait à faire un bon morceau et que les 10 douloureuses minutes précédant le déluge de guitare final n’existaient que pour accumuler la frustration nécessaire à la réussite de ce dernier. Mais ici, on reste accroché du début à la fin.
(https://www.albumrock.net/album-alt-j-relaxer-8358.html)
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Alt-j
https://ww2.wawacity.ec/?p=musique&id=1272-alt-j-relaxer
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Talent principal, qui règle tous les autres.
(Pascal, Pensées, §423/§118)
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Accepter sa propre mort, c'est (daigner) se résoudre à l'énigme.
Se résoudre à l'énigme qu'on ne résoudra pas. Et se résoudre en elle.
Se résoudre à l'énigme qu'on ne résoudra pas. Et/voire se résoudre en elle.
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Et la figue prend un air de figure. [+ un "r"]
Et la figue prend un (ai)r de figure.
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Le visage prend un (ai)r de virage.
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[multimédia]
Les éditions Héros-Limite ont été créées en 1994, par Alain Berset, à Genève au milieu de plusieurs tonnes de caractères en plomb, d’une presse à épreuves et d’un massicot. Associer un atelier d’imprimerie typographique à une maison d’édition était lié à une perception de la littérature. Un point de départ. Nous pensons toujours que l’écriture ne peut être qu’artisanale et que les conditions dans lesquelles un livre se conçoit ne sont pas indifférentes ou anodines. Tout d’abord les éditions Héros-Limite se sont consacrées aux livres d’artistes, à la poésie visuelle et concrète, à la poésie lorsqu’elle quitte la page imprimée. Aujourd’hui, nous nous attachons à publier de la prose poétique, des récits, plus généralement des écrits et des documents sonores qui trouvent leur sens dans la recherche d’une forme et donnent ainsi vie à l’expression d’une pratique artistique.
(https://www.heros-limite.com/presentation)
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J'entre dans l'étang aux truites
comme dans la fraîcheur
d'une crypte.
À mon tour, je deviens
de sang froid, sans voix.
(Charles Reznikoff, Rythmes 1&2 Poèmes, "Rythmes 1", §4)
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[noirage][indifférence][cosmo-logique]
Comment donc vous pleurez, qui fûtes tués, gâchés,
certain que vous ne mourriez pas sans avoir achevé
votre tâche,
comme si la faux dans l’herbe s’arrêtait pour une fleur ?
(Charles Reznikoff, Rythmes 1&2 Poèmes, "Rythmes 1", §14)
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[pour Vincent Almendros]
Le mât
S'élance, inaudible ; comme un tronc, fuselé :
La voile se détache, aplatie par le vent.
L'eau maintient mollement les flancs ronds
du navire. Le soleil
Étire sa lumière sèche sur le pont.
En dessous glissent
Des rochers, du sable, des trouées indistinctes.
(George Oppen, Série discrète, in poésie complète p.24)
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Poésie du sens des mots
Nouée à l'univers
Je crois qu'il n'y a pas de lumière en ce monde
sinon ce monde
Et je crois que la lumière est
(George Oppen, Le poème, in poésie complète p.327)
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De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Jeudi 28 février 2019 22h51
Objet : Re: db
L'horizon étant assombri par la santé, je doute de plus en plus qu'un jour me reviendront la disponibilité, l'énergie, le sens pour tout ça. Ce que tu m'envoies spontanément sur la db. Mais je t'en remercie. J'accumule. Mes enfants trouveront ça après ma mort. Oups, personne ? Personne. Mais comme je suis, et resterai donc. Pas eu le temps, le champ, la chance. Tout à l'heure encore un poème de Reznikoff, qui, encore un, me plagie quasi, pour un peu, mais si peu (que je suis, donc on va dire que c'est moi qui suis) :
Comment donc vous pleurez, qui fûtes tués, gâchés,
certain que vous ne mourriez pas sans avoir achevé
votre tâche,
comme si la faux dans l’herbe s’arrêtait pour une fleur ?
Dans la db, du Platon intégral t'attend, pour vous deux. Ion y est, j'ai vérifié, yeah.
Bonnes lectures et projets à la pelle, à vous, et pour longtemps !
K.
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[àmouréinventer]
Je ne comprenais pas pourquoi l'amour était toujours calculé à l'aune de la passion, comme si seule la violence pouvait le rattacher à la vie, au vivant. L'amour raisonnable était rarement admis ; on ne parlait jamais de sa profondeur, toujours de son intensité, préférant celui qui attise à celui qui apaise.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.34)
cf.
Mais celle de M(…) était paisible. Pas une beauté égoïste, recroquevillée sur les pulsions qu'eIle suscite, mais une beauté diffuse et généreuse, qui glissait sur vous comme un baume.
(Erwan Desplanques, Si j'y suis, Éditions de l'Olivier, 2013)
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Otto Karl [à Judicaël] : Bah, euh, oui, et pourquoi je l'ai pas eu ? Si ? (Bon, j'avoue, en ce moment (si ce n'est pas qu'un début), moi et la mémoire ça fait... à peu près deux, littéralement.)
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Mon état s'entérine avant qu'on ne m'enterre.
Ma maladie s'entérine avant qu'on l'enterre, avec moi.
Ma maladie s'entérine et bientôt m'enterrera.
2019 03 01
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Tomber avant la relève.
Retomber avant la relève.
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Tomber sur la relève.
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Ne pas relever la chute.
Manquer de relever la chute.
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Le sanglier singulier.
Singulier sanglier.
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Les Alzheimer ont-ils une âme ?
Qui sera là-haut l'âme d'un Alzheimer.
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Au lieu de croire en soi-même, y croître.
Au lieu même de croire en soi-même, y croître.
Au lieu de croire en soi-même, y croître.
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[otto]
Elle feuillette un livre de photos.
(vers la lumière [film], 27'20)
-> Elle feuillette un livre de "otto".
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(V)
[Le joli visage/personnage féminin sur fond de lumières nocturnes floues.]
(vers la lumière [film], 37'50 + 1:20'30)
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Parfois on meurt alors qu'on voudrait vivre, et parfois on doit vivre alors qu'on veut mourir.
(vers la lumière [film], 40'40)
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[brachy-logique][épure][pour vincent almendros]
A – Comparé à la dernière fois, je trouve ça plus ordonné et plus clair.
B – Le fait qu'il y ait des respirations laisse plus de place au suspense et permet à l'émotion de s'installer. Ce qui est très appréciable.
C – Tant mieux.
B – Le texte était parfaitement rythmé.
A – Oui, c'est très agréable.
D – [ ] Dans la première scène, [ ] tu as tellement élagué tes descriptions que, au final, on ne peut plus du tout se représenter l'espace.
[ ]
E – J'ai peut-être trop épuré. Entendu. Je vais reprendre la première scène.
(vers la lumière [film], 44'45)
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Est-ce que tu me laisserais toucher ton visage ?
(vers la lumière [film], 1:03'45)
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[TP]
Voix-off – Il se voit sur une plage en hiver. Il fait des photos au bord du rivare, penché sur son rolleiflex)
– Je ne veux rien oublier. Pas un seul instant.
(vers la lumière [film], 1:08'45)
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[TP]
[à l'écran, le joli visage de l'actrice ayame misaki, avant de disparaître par une coupe]
Rien n'est plus beau que ce qu'on a sous les yeux et qui s'apprête à disparaître.
(vers la lumière [film], .. + 1:10' + 1:34')
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[TP]
Devoir se séparer de ce à quoi on tient le plus. C'est vraiment insoutenable.
(vers la lumière [film], 1:18'30'')
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[Sa mère atteinte d'Alzheimer ; sa femme]
(vers la lumière [film], 14' + 1:23' ; 3' + 1:32'30)
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[postsexuel]
La beauté est attirante, la sexualité fatigante.
Beauté attirante, sexualité fatigante.
Beauté attirante, séduction excitante, sexualité fatigante.
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[postsexuel]
Beauté fascinante, sexualité fascisante.
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[brachy-logique]
brachylogie concision épure élagué/élagage (≠ touffu) résumé ramassé condensé bref abréger (≠ développer) éluder/éludé en creux (≠ en plein) contourner dépouillé/dépouillement (≠ abondant/abondance) dénuement (≠ surcharge) sobriété (≠ chargé) implicite (≠ explicite) suggestif (≠ démonstratif/explicatif) léger (≠ chargé) dense peu (≠ plein) simple pur/purifié concentré non élaboré minimum/minimal minimaliste ascèse/ascétique raréfié quintessencié sélectionné (≠ accumulé) troué (≠ totalisant) compact/compacté réduction miniature/miniaturiser
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[TP][âge]
Le temps retrouvé… les personnages reviennent, vieillis… illustration que tous destinés à vieillir et mourir…
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 26')
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Il y a une phrase de Proust qui dit, dans Le temps retrouvé : C'est quelquefois au moment où tout nous semble perdu que l'avertissement arrive qui peut nous sauver.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 32'20)
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[ARG]
Il butte sur des pavés disjoints…
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 34'15)
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[TP]
L'épreuve du deuil. Alors on a beaucoup glosé – Barthes notamment, et d'autres après lui – sur la mort de la mère de Proust, elle meurt en 1905 et beaucoup de spécialistes – c'est le cas de Barthes notamment – explique que ce chagrin personnel a eu paradoxalement des effets désinhibants sur Proust, et lui a permis… alors qu'il était loin d'être tout jeune, quand il se met à écrire la recherche du temps perdu, Proust approche des 40 ans, donc c'est assez âgé, en tout cas pour se lancer en littérature… Donc il y a peut-être eu, effectivement, un effet désinhibant produit par cette perte douloureuse liée à la perte de sa mère. Mais il y a une autre mort dont on parle moins souvent, qui est la mort en 1914 de son secrétaire-chauffeur Agostinelli, qui était également son amant [ ] et c'est une douleur terrible pour Proust, qui va imprimer sa marque à la Recherche du temps perdu [ ]
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 51')
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[noirage]
Bien sûr, c'est une idée très ancienne que Proust se contente de réactiver. Elle est tellement ancienne qu'elle remonte aux philosophes que l'on dit présocratiques, et notamment à Héraclite, qui montre bien comment la violence est fondatrice de tout, et qui déclare dans un de ses aphorismes célèbres : la guerre est le père (ou la mère) de toute chose. C'est aussi l'idée de Hobbes, au début du Léviathan, qui présente l'état de nature comme la guerre de tous contre tous. Idée qui est reprise au 19e siècle par des philosophes que Proust connaît au moins de seconde main, qu'il s'agisse Hegel ou du grand Clausewitz, celui qui a écrit que la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens [ ] Et tout ça qui gouverne la vie sociale et la vie sexuelle.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 58')
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[défausophie][noirage][programme]
[ ] dans la mesure où on ne pardonne pas, bien sûr, à celui qui témoigne pour la vérité, qu'elle soit sociale ou sexuelle.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 1:00'20'')
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[TP]?
[ ] désormais un proscrit. Déchéance sexuelle, déchéance sociale, déchéance physique, puisque Charlus sera frappé par une attaque qui le laissera, lui, ce formidable causeur, à demi aphasique. Passion [au sens christique] de Charlus, mais une passion sans résurrection, puisque Charlus, lui, à la différence du narrateur [± Proust], dont il est pourtant si proche par bien des côtés, ne deviendra pas artiste et donc ne parviendra pas à transformer sa souffrance en beauté artistique.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 1:02'30'')
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(AF)
[TP]
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 1:08')
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[formule][philosophie][karl]
[ ] cet être-là ne se nourrit que de l’essence des choses, en elles seulement il trouve sa subsistance, ses délices.
(Proust, le temps retrouvé, https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouv%C3%A9,_tome_2.djvu/20)
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(AF)
[TP]?
"Célibataires de l'art", poètes de leur vie, et non poètes dans leur vie.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 1:17')
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[multimédia][HN]
Le cinéma jusqu'à présent représentait pour moi une sorte d'art nouveau, qui pouvait se permettre de faire des images plus rapidement que l'écriture. Mais, depuis un certain temps, j'imagine une autre chose, j'imagine que le cinéma est surtout une industrie.
(Jean Giono - 1961 05 07 - Reflets de Cannes - Interview de Jean Giono, président du jury du 14ème festival, 0'20)
+
Je pense qu'il faut que le livre collabore avec le cinéma. Je crois que, actuellement, il y a une certaine habitude à se servir des moyens mécaniques pour se cultiver. Par exemple, la radio, la télévision, le cinéma, et on abandonne un peu le livre. Je crois qu'il faut que tout collabore.
(Jean Giono - 1961 05 07 - Reflets de Cannes - Interview de Jean Giono, président du jury du 14ème festival, 1'50'')
+
Robert Bresson. Cf. Otto - … comme il croît
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On en arrive au postsexuel parfois comme on en arrive au végétarisme.
2019 03 02
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J'aimais ta géométrie
Exacerbée d'une pensée profonde
(Bashung, "Alcaline")
->
[formule][brachy-logique]
J'aimais [la] géométrie
Exacerbée d'une pensée profonde
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C'est difficile [ ] d'aborder la plupart, pas tous mais la plupart des textes contemporains si on n'a pas assimilé au moins une partie de ce qui s'est écrit pendant le 20e siècle dans le domaine [de la poésie]. C'est-à-dire que si on en reste effectivement à Baudelaire, même Apollinaire et compagnie, et qu'on passe directement aux contemporains d'aujourd'hui, évidemment il y a un espèce de fossé entre les deux. Donc il faut arriver aussi, sans doute, à rétablir un fil, un fil historique. Je pense qu'il y a un problème important à cet endroit-là, mais de qui est-ce la faute ? J'en sais trop rien non plus, hein.
– Et commencer, Yves Di Manno, comme vous le dites dans l'Anthologie [Un nouveau monde Poésies en France, 1960-2010. Un passage anthologique], par se déprendre de la fascination pour ce qui a eu lieu dans la première moitié du 20e siècle.
(Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 4')
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…Jean-Philippe Salabreuil, suicidé à 30 ans [29 ans]…
(Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 20'30)
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[TP]
Dans sa [Jean-Philippe Salabreuil] poésie, caractérisée par une rythmique savante, la fluidité d'une musique volontiers élégiaque et de longues envolées lyriques, le "moi" semble disparaître et se confondre avec le cosmos : "Chercherai-je un sens, ou bien le sens me cherchera-t-il ? Et pourtant quelque chose s'efforce en moi. Il s'achemine un monde obscur vers un vrai livre où je mettrai mon nom. Je suis hanté de sources profondes. J'ai de grands travaux dans le silence. Il me reste à découvrir le premier mot."
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Philippe_Salabreuil)
+
#
J'ai voulu l'intelligence au service du talent. À présent, je voudrais le talent au service de l'intelligence. Rien de plus important, de plus exaltant que le pouvoir de mettre sa pensée en valeur, de la faire vivre et dominer.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
#
(AF)
… Reverdy…
(Yves Di Manno, Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 23')
+
Anne Malaprade – Et puis c'est un texte [Le Voleur de Talan, de Pierre Reverdy] qui touche une thématique, moi, qui me frappe beaucoup, qui m'interroge beaucoup, celle du vol en poésie, du plagiat, de l'emprunt, du coupage, du découpage, de qu'est-ce que c'est que lire un texte, se reconnaître dans le texte de l'autre, qu'est-ce qu'oser reprendre un peu de texte de l'autre pour en faire quelque chose de différent et en même temps un hommage et en même temps une poursuite. [ ]
C'est un espèce de puzzle, je trouve, enfin on tourne les pages d'un livre et on s'aperçoit au fur et à mesure de la lecture que le livre est un puzzle, chaque page fonctionne enfin de manière très énigmatique et très aimantée en même temps, enfin c'est vraiment magnifique.
(Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 26'30)
+
Et ç'a été essentiellement un travail… Anne Malaprade parlait du vol et de la captation, moi je suis assez partisan de ça aussi, enfin en tout cas du travail de lecture, de relecture active, c'est-à-dire que c'était un travail d'écriture qui était profondément lié à la lecture, non seulement, bien sûr, des contemporains, mais aussi beaucoup d'autres choses, beaucoup de textes. En tout cas, j'avais l'impression à ce moment-là que, oui, la poésie était tout à fait possible, et que même justement elle pouvait presque recommencer, vous voyez ?
(Yves Di Manno, Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 29'50)
+
(AF)
…
(Anne Malaprade, Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 34')
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[ ] lire le Voleur de talan à travers une grille, comme l'on déchiffre un code, c'est méconnaître l'intention première de l'artiste, qui est de donner à la page un aspect définitif, — où le «désordre», aussi, intervient.
(Léon Somville, (1970). Les Romans autobiographiques de Pierre Reverdy. Études littéraires, 3(1), 21–45.)
(https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1970-v3-n1-etudlitt2184/500110ar.pdf)
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Le génie est un vide qui se comble par lui-même. Le talent est un vide qui se comble par l'extérieur: tout lui est extérieur» (Pierre Reverdy, VDT, p. 171)
https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1970-v3-n1-etudlitt2184/500110ar.pdf
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« Je suis le seul poète au monde et le seul homme qui ait des ailes aux pieds. Quand je serai mort le monde sera mon ombre » (Pierre Reverdy, VDT, p. 141 )
https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1970-v3-n1-etudlitt2184/500110ar.pdf
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Au fond de soi il y a toujours un pauvre enfant qui pleure (Pierre Reverdy, P- 10)
https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1970-v3-n1-etudlitt2184/500110ar.pdf
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Pierre Reverdy, poésie plastique : formes composées et dialogue des arts (1913-1960), de Isabelle Chol, éditeur : Librairie Droz, 2006
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[pionnier]![TP]
Par son ampleur, sa fluidité formelle, son timbre testamentaire, Sable mouvant [de Pierre Reverdy] cristallise tout ce qu'une vie peut transmettre d'expérience, d'intuition, de lumière visitée. Cette alliance rare de pensée et de grâce fait passer, dans le champ de la poésie vécue, comme un souffle de révélation : ici, une voix fragile et souveraine change une destinée, même à son terme terrestre, en un mouvement d'approche.«De ma vie, je n'aurai jamais rien su faire de particulièrement remarquable pour la gagner, ni pour la perdre», avouait Pierre Reverdy, pour souligner de la façon la plus légère et la plus ironique qui soit combien sa biographie n'était pas celle d'un carriériste des lettres. Né à Narbonne en 1889, Pierre Reverdy avait fondé la revue Nord-Sud, qui annonçait le surréalisme avec quelques années d'avance. Dès 1926, il se retirait près de l'abbaye de Solesmes où il demeurait jusqu'à sa mort, en 1960. Lui qui avait anticipé bien des avant-gardes s'était éloigné, quand des suiveurs plus tacticiens commençaient à occuper le haut du pavé littéraire. La mise à distance était ce qui fondait à la fois son existence et son écriture. «La poésie, c'est le bouche-abîme du réel désiré qui manque», disait-il. Son œuvre s'impose désormais, solitaire et inégalée, au point que l'on a pu suggérer qu'il n'était pas poète : il était la poésie même.
(https://www.amazon.fr/Sable-mouvant-plafond-Libert%C3%A9-%C3%A9motion/dp/2070423743/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1551537426&sr=8-1&keywords=Pierre+Reverdy)
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[noirage][défausophie][philosavis]
Quoi qu'il en soit un poète naïf, ça se supporte encore. Mais la naïveté des philosophes est outrageante.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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Alors vous ne haïssez pas la loi, seulement celle que vous n'avez pas faite.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[philosavis]
Il y a les idées qui partent dans l'air, dans la réalité comme des balles de pelote. Les dures, les bonnes rebondissent – les molles, les mauvaises, les fausses retombent au pied du mur, lamentables. Mais c'est de celles-là que l'on est, précisément, assommé.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[autophilosophe]
Le champ de la connaissance s`étend et celui où l'esprit peut s'ébattre semble devenir singulièrement plus petit.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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±[neige]
Hier, je me suis enfermé, à la nuit, par un temps doux malgré le vent violent qui avait, toute la journée, brossé les landes. Et ce matin, j'ouvre sur un calme parfait – route l'étendue poudrée de gelée blanche. Magnifique spectacle, sans nuances, qui m'émerveille et m'enchante et dont je ne me lasse jamais. Comme la gelée est très forte, le décor est d'une remarquable dureté, déjà tout scintillant, bien que lc soleil ne soit pas encore levé et qu'un léger brouillard moutonne au ras du sol. Féerie poignante de l'hiver. Éclatante marge de glace qui précise la solitude, la dureté de vivre et resserre la zone de vie humaine et de chaleur.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[pionnier]
Un auteur qui prétendrait n'écrire que pour la postérité serait comme l'enfant qui rêve de suicide pour embêter ses parents : Ils en pleureront bien après. Et l'autre : quelle honte pour ceux qui n`auraient pas su, à temps, l'apprécier. Seulement ceux qui sont de son temps, les responsables, seraient morts aussi bien que lui.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[brachy-logique][bavardage]
Pudeur et audaces de la plume. Toutes les choses que l'on écrit et que I'on ne dit pas. Toutes celles que I'on dit et qu'on n'écrirait pas.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[moyenhomme]
Si l'on observe le Fond de l`homme rien ne change – si I'on s'arrête aux événements, le monde est un perpétuel changement. [ ]
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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J'ai voulu l'intelligence au service du talent. À présent, je voudrais le talent au service de l'intelligence. Rien de plus important, de plus exaltant que le pouvoir de mettre sa pensée en valeur, de la faire vivre et dominer.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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Né à Narbonne en 1889, installé en 1910 à Montmartre où il participe à la naissance du cubisme, Pierre Reverdy fonde en 1917 la revue Nord-Sud, en même temps qu'il renouvelle la poésie française aux côtés d'Apollinaire, de Max Jacob, de Blaise Cendrars et de quelques autres. Dès la fin des années 1920, il se retire dans le village de Solesmes, où il poursuit son oeuvre exigeante et solitaire jusqu'à sa mort en 1960. Cette édition en deux volumes de ses oeuvres complètes remet pour la première fois en perspective l'ensemble de son parcours. On y trouvera bien sûr, au fil de la chronologie, ses grands recueils poétiques (Plupart du temps, Main d'oeuvre... ), mais aussi ses étonnants récits (Le voleur de Talan, La Peau de l'homme, Risques et périls), ses trois volumes de " notes " (Le Gant de crin, Le Livre de mon bord, En vrac) et la totalité de ses textes critiques sur la peinture et la poésie.
(https://www.amazon.fr/Oeuvres-compl%C3%A8tes-2-Pierre-Reverdy/dp/2081222019/ref=sr_1_2?s=books&ie=UTF8&qid=1551542953&sr=1-2&keywords=Pierre+Reverdy++oeuvres)
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Après avoir envisagé les pathologies périphériques les plus courantes voyons les pathologies centrales. D'une manière un peu caricaturale on pourrait dire que le vertige est un symptôme périphérique. Ceci veut dire qu'en dehors du syndrome de Wallenberg il n'y a pas de vertige central. En revanche les instabilités et divers troubles de l'équilibre sans vertiges sont plus volontiers d'origine centrale. Le syndrome vestibulaire central se traduit non pas par des réponses diminuées mais par une désinhibition des réponses. Les syndromes centraux sont caractérisés par une certaine distorsion entre l'importance des signes et des symptômes. Il n'est pas rare dans les phases initiales de se trouver face à un sujet qui manifestement souffre atrocement alors que les signes sont bien moins spectaculaires que dans une affection périphérique. En dehors des affections dégénératives qui se traduisent par l'apparition progressive d'une instabilité se transformant en réels troubles de l'équilibre on voit des affections d'apparitions brutale. Il ya bien sur les infarctus du tronc cérébral dont les signes sont très localisateurs du siège de l'infarcisement. Et puis il y a tous les AITs principalement du territoire vertébro-basilaire qui se traduisent par un nystagmus spontané vertical mais surtout par une impossibilité de verticaliser le malade sans provoquer une formidable sensation de bascule, de chute, de souffrance cérébrale, associée à une résolution du tonus musculaire. Devant de tels portraits on ne peut qu'éprouver un profond respect face à cette discipline qu'est la neurologie. Le rééducateur vestibulaire verra ces sujets après coup, lorsqu'ils sont capables de se déplacer ou d'être déplacés avec l'aide d'un tiers. Sur le plan rééducatif autant le traitement d'une atteinte périphérique va être tonique, actif, autant le traitement des atteintes centrales demandera de la vigilance, de la délicatesse, de l'attention et d'être à l'écoute du malade. En rééducation vestibulaire il est plus facile d'aggraver l'état d'un malade que de le soulager.
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Il écrit Les Erreurs amoureuses à Lyon en 1549, recueil qu'il prolonge jusqu'en 1555 de plusieurs ajouts. [ ]
Pontus [de Tyard] est d'ailleurs comme Ronsard et Joachim du Bellay un des membres de la Pléiade [l’un des fondateurs de la Pléiade (premier mouvement de l'histoire littéraire française)], mais il s'implique moins dans les recherches poétiques du groupe, dans les années 1550, car il travaille à une œuvre plus philosophique : les Discours philosophiques, une série de dialogues qui paraissent jusqu'en 1557, anonymement. Ces discours lui permettent d'explorer les connaissances dans les domaines de la poésie, de la musique, du temps, de la divination et de la science de l'univers entier. Le point de vue spirituel (psychologie, théodicée) et le point de vue matériel (astronomie, physique, météorologie) y sont abordés. Il fait ainsi mention des nouvelles théories de Copernic à plusieurs reprises. Pontus de Thyard fait précéder le Second Curieux d'un mémorable avant-propos, qui constitue un vibrant plaidoyer pour la langue française. Vers 1550-1560, il anime une société littéraire chalonnaise avec Philibert Guide, Guillaume des Autels…
Après 1570, Pontus connaît un certain succès dans les salons parisiens à l'occasion du courant néo-pétrarquiste qui voit dans ses Erreurs amoureuses une œuvre fondatrice. Ses Œuvres poétiques, en 1573, sont dédiées à la maréchale de Retz. Il devient évêque de Chalon-sur-Saône en 1578, et sa vie prend alors un nouveau tournant puisqu'il se consacre entièrement à sa nouvelle charge.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Pontus_de_Tyard)
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(AF)
…
(Leslie Kaplan (citée en archive, "déplace le ciel", Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 35')
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– Et c'est cette mère symbolique [Leslie Kaplan] qui m'a autorisée, je pense, à écrire et à prendre la plume.
– Alors qu'est-ce qui vous empêchait ?
– Ce qui m'empêchait ? La musique, le cinéma… Toutes les autres passions que j'ai… L'absence de temps… Enfin, on a toujours mille raisons de pas se mettre à écrire. la peur, aussi. J'étais même terrorisée. Et puis, je suis très bien aussi, je suis très heureuse à lire les écrivains que j'aime, à essayer d'en dire quelque chose, donc… Je sais pas très bien.
(Anne Malaprade, Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 38'30)
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(AF)
[multimédia]
… sortir de l'écriture pour écrire, poésie sonore, vidéo, multiplication des supports, et sortie du support…
(Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 50')
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[brachy-logique]
Comme auteurs que je lisais, bien sûr il y a eu les surréalistes. C'était leur grande époque à ce moment-là. Euh, sans enthousiasme, du reste, de ma part. Par contre, j'ai fait une découvert par hasard, comme ça, à la Une, en feuilletant dans le rayon "poésie", je suis tombé sur Pierre-Jean Jouve, dont la concision m'a beaucoup plus. À la fois, sa poésie et ses romans. Donc, ça, ça a été important.
(Bernard Heidsieck, La poésie n'est pas une solution - 26/07/2012 - Bernard Heidsieck (France)[poésie sonore], 5'30)
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(AF)
[otteur][détournement][multimédia]
…
(Bernard Heidsieck, La poésie n'est pas une solution - 26/07/2012 - Bernard Heidsieck (France)[poésie sonore], 15')
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[s'injustifier][brachy-logique][amphibo-logique]
Rien ne vaut d'être dit en poésie que l'indicible : c'est pourquoi l'on compte beaucoup sur ce qui se passe entre les lignes.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord (notes 1930-1936))
2019 03 03
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La montage m'exalte.
La montage m'en impose.
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[Planning]
(9/03 Soirée chez dimitri)
11/03 mdlp Erwan
14/03 Projection B&C, au 104 de Pantin du «Dîner Noir», «chasse à l’homme»
15/03 FELM (25 villa du Roule. 92200 Neuilly/Seine)
17/03 Romain, Je pense donc je swingue, Amiens 17h
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Ça dure, dure, dur, dur…
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En te remerciant, et avec mon chapeau, car : chapeau !
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[brachy-logique]
Il y une langue, il y a une structure linguistique qui est une structure linguistique classique. C'est la langue du 18e. Absolument. C'est du Voltaire, c'est vraiment… C'est cadré, c'est carré, ça coule, il y a une élégance de langue. Mais, le classicisme en général exclut tout apport, hein ? La langue classique n'a eu de cesse de couper les ailes et d'élaguer. Or, lui, il garde la structure classique, et il va rajouter, à l'intérieur de cette structure classique, des éléments qui sont des apports extérieurs qui vont l'enrichir.
(Une vie, une oeuvre, Jean Giono, le déserteur du réel, 22'20'')
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[otto][ottobiographie]
Alors quand Giono écrit sur un autre écrivain, comme Melville, comme Virgile… alors là c'est de l'autobiographie, presque à 100%.
(Une vie, une oeuvre, Jean Giono, le déserteur du réel, 35')
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[formule]
Et il y a un certain nombre d'écrivains comme ça pour lesquels écrire c'est pas parcourir une surface, c'est creuser un trou, toujours le même, et descendre de plus en plus bas, et plus on descend, plus le trou à l'air petit, plus on est proche de quelque chose qui est la vérité de tout le monde. Je me souviens de [Nathalie Sarraute qui me] disait: j'ai un tout petit territoire, mais je vais jusqu'au bout de ce petite territoire-là. Et finalement qu'a fait d'autre Giono ?
(Une vie, une oeuvre, Jean Giono, le déserteur du réel, 57'30)
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[Brachy-logique]
Mozart ? Trop de notes. Le rap ? Trop bavard.
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[postsexuel][noirage]autoportrait][autophilosophe]
– Mais tu sais, j'aime bien la société, moi. On s'assoit devant la porte le soir, on boit un fiasco, on cause…
– De quoi ?
– Je ne sais pas ! Ce qui passe par la tête. Et puis, on amène les petites dans un coin, on les chatouille. Tu n'aimes pas les femmes ?
– Non.
– Ah ! Tu as été trop gâté par la vie.
_ Tu crois ?
– Tu es un fils à papa. Qu'est-ce qu'il fait, ton père ?
– Je suis orphelin.
– Quel âge as-tu ?
– Cent ans.
– Cent ans ?! Haha, c'est pas vrai, ah.
– Il faut pas longtemps pour avoir cent ans. Quelques mois. Il suffit d'être au bon endroit, au bon moment.
(Le salaire de la peur [film], 1:05'45)
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[Yves Montand] – Joe ! Tu vas descendre, hey, salope !
(Le salaire de la peur[ film], 1:32')
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[âge][pour marie]
– Tu veux que je te dise ? Tu crèves de peur, t'es une gonzesse.
– Ah je te défends de dire ça, hein. Si t'étais passé par où je suis passé…
– Oh non, dis, tes histoires, polope [= que dalle], hein ! T'as peut-être été un homme, dans le temps, je dis pas, mais ça remonte à ma grand-mère, ça. Maintenant tout ce que tu sais, c'est descendre les types dans le dos, là, sans risque. Parce que les risques tu les aimes pas, hein ?
– Je les aime pas parce que je les connais ! Toi, t'es comme ça, tu comprends ? Tu fonces sans regarder. Tu crois que t'es incassable. C'est facile parce que t'as pas d'imagination. Moi je guette le caillou ou le trou qui va nous faire sauter. [ ] Ça se passe là-dedans, moi, [dans la tête] tu comprends ? Je me vois, je me vois éclaté/éclater, déchiqueté, éparpillé partout de… raaah, non ! C'est pas être une lope [= un lâche/homosexuel] que d'avoir quelque chose dans le citron.
(Le salaire de la peur [film], 1:36')
+
cf. infra : Émile Coué : l'imagination…
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[philosavis]
Ici, chacun donne son avis : tu peux donner le tien.
(Le salaire de la peur [film], 1:43')
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[maladie][noirage][agonie]
Tu trouves pas que ça pue ? [ ] C'est moi qui sens la charogne. [ ] C'est moche de mourir vivant, non ? [ ]
– Dis donc pas de blagues. Tu vas pas te laisser mourir, non ?
– Ah, ça se commande pas, ça.
(Le salaire de la peur [film], 2:10'30'')
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[TP]
De : lll lkll lllll
À : David S.
Envoyé le : Dimanche 3 mars 2019 23h09
Objet : Re: Et sinon ?
Ah, c'est sûr que le climat... et l'air! parisien ne me fait pas de bien, ça ne fait que se confirmer ! Puisque déjà ma première expérience... et qui m'a fait le fuir, à l'époque ! Mais là, je peux moins. Il faudrait que je m'en sorte d'une autre façon. Mais ce sera peut-être par le trou, ou pire, le fond. La mer, je sais pas, – moi j'adore la montagne – mais le soleil, ça oui, et c'est sans doute pas pour rien que j'ai tenu à m'installer dans le sud, au sortir de l'Allemagne, alors que j'y connais rien de rien ni personne. L'instinct, sans doute ? Aujourd'hui piégé ? Bref...
#
Il était oublié – simplement, comme s'oublie le
chagrin d'un autre.
(Charles Reznikoff, Poèmes (1920), §10, p.61)
#
[ ]
mangeant religieusement la nourriture, grande
consolatrice.
(Charles Reznikoff, Poèmes (1920), §10, p.55)
+
Tout ce qu'il pouvait faire était de leur servir à
manger,
ou de descendre chez l'épicier pour des pickles ou du ketchup –
histoire de rendre la vie plus savoureuse,
d'implanter dans le cuir de la vie de quoi faire une
fourrure où les tenir au chaud.
(Charles Reznikoff, Poèmes (1920), §10, p.59)
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[« Moins, c'est plus » (Cf. Robert Browning)]
Moins, c'est mieux.
2019 03 04
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« Cause toujours, tu m'intéresses », dit la conséquence.
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Victor Hugo disait la forme c'est le fond qui remonte à la surface.
(Charles Consigny – Cédric Villani - On n'est pas couché 2 mars 2019 #ONPC, 16'10)
#
C'est vraiment faire du neuf avec du vieux.
de vieilles idées peuvent être remises au goût du jour.
(Charles Consigny – Cédric Villani - On n'est pas couché 2 mars 2019 #ONPC, 20'30)
2019 03 05
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Ça porte à conséquence, dit la cause.
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(AF)
Marcadé
Ducasse…
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[pionnier]
D'autres que nous viendront,
Plus patients, plus têtus,
Plus forts ou plus habiles.
Ils auront su ravir
Davantage à la terre.
Ils auront pour appui
Le chant qui fut chanté.
Lorsque c'était à nous.
(Guillevic, Sphère, p130-131)
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[-age]
rage
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ll y a un exemple que je prends souvent parce qu'il est à la fois simple et profond : c'est celui de ma mère qui, quand j'étais enfant, me répétait toujours : « L'école, ça n'a jamais été mon truc, ça ne m'a jamais intéressée ››, comme le disent les frères de Didier Eribon dans Retour à Reims. Quand ma mère le disait, pour moi ce n'était qu'une phrase, comme ça, insignifiante, juste un détail sur sa vie ou sur son caractère.
Mais quand j'ai lu Eribon, puis Bourdieu, j'ai compris que cette phrase n'était pas seulement un détail, une succession de mots et de sons, mais qu'elle révélait tout un système d`exclusion, de domination et de reproduction sociale. Ma mère pensait qu'elle avait fait un choix en arrêtant l'école à 16 ans, mais elle ne se rendait pas compte que tout le monde dans son milieu, dans sa classe sociale, dans son village, avait fait la même chose et que donc sa décision était le résultat d'un déterminisme social, collectif. Elle ne voyait pas que pour les classes les plus privilégiées, faire des études est une évidence, alors que dans sa classe à elle, c'est une chose presque impossible.
Ce que ma mère pensait comme un choix, comme une petite caractéristique individuelle à peine intéressante à raconter, avait en fait un sens très profond : les femmes dans son cas, nées dans un milieu pauvre, dans un petit village loin de tout, étaient dans l'ensemble prédestinées à cette vie, à ne pas faire d'études, à avoir des enfants très jeunes, comme la mère de Didier Eribon. Tout à coup, après la lecture de Retour à Reims, une simple phrase de ma mère avait un sens vertigineux, presque infini, qui disait quelque chose sur le monde, sur les inégalités sociales, la reproduction, le destin - les destins collectifs.
Beaucoup d'éléments, de scènes, de paroles entendues pendant mon enfance se sont mis à émerger, par le sens qu'ils avaient et que je découvrais. C'était comme si je vivais mon enfance après l'avoir vécue, tout à coup ma vie prenait de l'épaisseur, de la profondeur parce que je voyais des choses que je n'avais pas pu voir au moment où je les vivais, qui n'avaient pas eu d'existence dans ma conscience. Des journées, des heures entières se mettaient a exister ; elles étaient arrachées au néant. Retour à Reims, et les rares livres du même ordre, semblent avoir une capacité à rallonger la vie, d'une façon quasi magique ; une enfance sur laquelle je n'aurais eu que quelques mots à dire devenait beaucoup, beaucoup plus longue à raconter que ce que j'aurais jamais pu imaginer.
(Edouard Louis, cité en préface de Retour à Reims, de Didier Éribon)
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Tu aurais été si heureuse de remettre ce César du meilleur montage. Car tu le disais toi-même : un film, c'est comme un homme, c'est quand c'est bien monté que ça devient intéressant.
(Cérémonie des César 2019, L'hommage hilarant [sic] de Jérôme Commandeur à Betty Marmont, 2'10)
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Comme quoi, le talent ne fait pas tout, hein ? Il faut aussi de la chance.
(Cérémonie des César 2019, L'hommage hilarant [sic] de Jérôme Commandeur à Betty Marmont, 2'40)
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[les Tuche 1]
http://streaming-film.org/les-tuche-1/
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Article otto
Titre
surarborefficience intellectuelle
+
CQIFD
2019 03 06
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[formule][brachy-logique]
Certaines phrases [de livres] n'avaient cessé de m'accompagner depuis cette époque. Par leur ironie ou leur finesse, elles m'apportaient d'infimes consolations, comme si, à la précision médicale, pouvait correspondre une justesse de formulation, un degré supérieur dans l'expression des émotions susceptible d'atténuer la douleur.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.110)
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À l'échauffement, juste avant la finale [du 400 mètres, aux J.O d'Atlanta], il y a des nanas qui se foutaient de moi parce qu'en fait j'avais pas un départ terrible [ ]. Les placements, les bras, le bassin, les jambes, le tracté… enfin, tout ce que j'ai répété pendant des années, je sais pas, ce jour-là, en fait, ça s'est mis en place… J'ai l'impression que je marche sur la pointe des pieds, quoi. J'ai une sensation, mais… j'ai jamais eu ça [auparavant]. J'ai envie de dire que j'étais en train de courir sur l'eau, quoi. Je suis légère, je vais décoller, enfin… et je pense que dans la vie on a rarement des moments comme ça.
(Marie-José Pérec, in [documentaire] La belle histoire de l'athlétisme féminin, 5'30)
2019 03 07
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[formule][brachy-logique]
Il y a le génie des phrases, et l'ingénieux des phrases.
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[ ]
et nous sommes alors convenus
de rester approximatifs comme des mouches
qui vivent peu c'est vrai mais
que sait-on d'une mouche exactement
quand en plus elle se pose
sur tous les livres ?
(Thomas Clerc, Poeasy, p142)
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Ni philosophy ni poésie
it's just poesy
that drives me, drags
me.
(Thomas Clerc, Poeasy, p143)
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[nokidding]
ENFANTS NON
Enfants lions sans cage.
Je n'en ai pas eu.
Non ne regrette pas.
Je n'ai pas eu l'âge.
Les mauvais dresseurs
et le bon papa
ça ne m'allait pas.
Et puis surtout ce sont des liens
trop faibles.
(Thomas Clerc, Poeasy, p108)
#
J'ai 50 ans
de poèmes enfouis, , cachés, pliés
au fond des caves et des placards
comme des juifs de guerre
sauvés par le retrait.
[ ]
qui ressortent maintenant
[ ]
(Thomas Clerc, Poeasy, p108)
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L'Amérique derrière moi :
Cocasse, touchant, fluide, légèrement profond (sans lourdeur), comme adulte…
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[défausophie]!
Je lui envoyais par mail plusieurs dossiers de presse sur les pervers narcissiques. Elle répondait « Oui, très juste, bien vu », mais je pressentais qu'il était trop tard, qu'elle ne le quitterait pas avant d'être totalement anéantie. Je redoutais qu'elle fasse partie de cette population qui tirait de chaque mauvaise expérience une mauvaise conclusion.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.145-146)
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La vie a fait qu'on est là, il faut faire avec, on est là.
La vie a fait qu'on est là, il faut faire avec.
La vie a fait que, il faut faire avec.
La vie a fait que, faire avec.
Les choses ont fait que, faire avec.
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La vie a fake.
La vie a fa-ke.
La vie a fait que, fake.
La vie fait que, fake.
La vie ne « fake ».
La vie ne fait que fake.
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La vérité fake.
2019 03 08
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Pour lui [Bigard], "si on a encore le droit de rire, même du pire, on est sauvés, sinon on est perdus". Il a enfin repris à son compte cette phrase de la bande de "Groland", signée Benoît Delépine et Gustave Kervern : "On ne peut rire que de tout".
(https://www.ozap.com/actu/-tpmp-apres-sa-blague-et-son-boycott-jean-marie-bigard-au-bord-des-larmes-sur-le-plateau-de-cyril-hanouna/575603)
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[lecture]
Wittgenstein, Remarques mêlées : !!
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Elles se donnent un mal de chiennes pour attirer les mâles – de chien.
Elle se donne un mal de chienne pour attire le mâle – de chien.
Elle se donne un mâle de chienne pour l'attirer.
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[TP][brachy-logique]
De : lll lkll lllll
À : Yolande
Envoyé le : Vendredi 8 mars 2019 22h58
Objet : Re:
Bonsoir maman,
Si je mets autant de temps à te répondre, c'est que... entre le boulot et ma santé... et parce que j'aimerais attendre encore pour pouvoir te répondre que je dors bien, que tout vas mieux, mais... alors je laisse passer une nuit puis une autre, mais hélas... rien de très convaincant jusqu'ici. Sauf que moins froid, ça c'est sûr, et super – même si parfois trop chaud. Enfin, cet appartement a l'air de vouloir ma peau. Et depuis le début ! Et pour l'instant, j'ai beau lutter, et on vient m'aider parfois de Bretagne, mais rien n'y fait, non. Mais j'espère encore, quoique... je me réveille tellement épuisé, et même parfois dans un tel malaise... Mais passons. Et en fait, la semaine prochaine, je risque d'être chez Marie à la Roseraie, je pourrai comparer, mais en général la différence est nette, et encore plus nette quand je dors ailleurs, loin de la région parisienne, décidément, ou dans un meilleur confort, par exemple chez vous à rennes, etc. Je soupçonne de l'apnée du sommeil qu'on m'a effectivement diagnostiquée, alors depuis deux nuits j'essaie de dormir exclusivement sur le côté, mais rien de très concluant là non plus. Et je te raconte pas mon état parfois en pleine nuit ou au réveil. Et mes étourdissement de ouf ! Mais non, ne racontons pas. À part ça, et même si c'est le principal, je viens de terminer un gros boulot d'une semaine, de montage, pour cette association qui m'emploie... à aller filmer des concerts dans des propriétés bourgeoises. Bon, là c'était du lourd : le concert anniversaire dans la fameuse salle parisienne La Gaîté Montparnasse. Gros gros boulot, d'autant que je ne sais pas bâclé, surtout. Du coup, je leur rends un boulot... d'orfèvre ! Comme d'hab. La folie, quoi. Mais c'est tellement satisfaisant aussi de faire de beaux objets, gracieux et impeccables comme ça. Sinon, à quoi bon ? C'est comme mes formules, dont je vous dédierai le recueil si on me le publie, tu sais, mes « phrases toute faites », comme je les appelle en clin à toi, aux tiennes... eh bah, beaucoup de ces formules sont vraiment impeccables, de concision, d'astuce, etc. Comme de beaux objets design, tu vois ? Enfin, moi j'adore. Bref.
Ah oui, tu as été rejoindre tes frangines par surprise ? Eh bah... J'espère qu'elles ont apprécié ! Haha... (Comme moi, si tu te souviens, quand j'avais débarqué par surprise à l'anniversaire de mon parrain Jean Morel...)
Et Gaël, oui, bah... que dire ? Je suppose qu'il vous restera attaché, oui, mais... souviens-toi des attitudes de Conny et de Deele après coup... Ah non, c'est vrai, Deele vous reste encore un peu proche (et même Conny vous est revenue), mais... c'est quand même plus tellement ça, si ? (D'ailleurs Deele t'a répondu pour son anniversaire ?). Enfin, certes, c'est pas le même cas, loin de là : l'éloignement géographique, et... vous n'êtes pas les grands-parents de leurs mioches non plus ! Haha...
Tu vois, si je me marre, c'est que je t'écris, là, dans un (très relatif) léger mieux, mais qui, dans cet appartement, du moins, ne dure jamais bien longtemps. Presque chaque nuit refout tout en vrac. Hier, à bout, j'ai pris un nouveau rendez-vous (80 €, tant pis) avec un ostéo qui soi-disant fait des miracles. Ouais, tu me diras, tout le monde dit toujours ça de son ostéo, mais... apparemment... Et au téléphone, il me dit : rendez-vous le 8 avril ? Je lui dis que je tiendrai difficilement jusque là, et soudain il me déniche par surprise un rendez-vous cadeau pour le... 29 mars ! Joli, non ? En espérant que ce soit un signe ? Encore que le jour de naissance soit pas vraiment un cadeau en soi, sinon même tout l'inverse, n'est-ce pas ? Comme dirait ma mère, « la vie c'est la merde », haha...
Ici aussi, ça alterne soleil et grisaille. Hier énorme grisaille et pluie et aujourd'hui soleil mêlé de nuage mais plutôt beau, et c'est tellement plus agréable, c'est clair ! Bref, sur ce, assez papoter, mais comme je sais que tu aimes bien ça... C'est comme Marie... ; )
Je devrais la revoir demain, d'ailleurs, je l'invite à un concert maison que le pianiste m'a demandé de venir filmer si je voulais bien. C'est un pianiste vraiment impressionnant, virtuose, je pourrais te le montrer sur Youtube, il est passé quelques fois à la télé, mais pour l'heure, il est l'heure, passons, n'est-ce pas ?
Bonne nuit et/ou bonne journée à toi ! Et si tu t'amuses bien au quotidien, c'est le principal ! À faire des surprises comme ça à tes soeurs, etc. Et avec Monique, je suppose ! ; )
2019 03 09
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[-age]
-age
Étymologie
Du suffixe latin -atĭcus ou -atĭcum, ex. viaticum qui a donné voyage. Ce suffixe -atĭcus connut un développement prodigieux en latin populaire.
Le suffixe latin est essentiellement adjectival : salvaticus donne sauvage, umbraticus (« qui vit dans l’ombre », de umbra) a donné ombrage (« ombreux ») encore adjectif en ancien français. Les adjectifs qui en relevèrent étant tous plus ou moins substantivés, il a pris le sens « ensemble des caractères relatifs au [subst. de base] » ou celui de « collection des choses qui en font partie ».
Suffixe -age \aʒ\ masculin
Nom dérivé d’un verbe : indique l’action du verbe, parfois le résultat de l’action.
Par exemple, aborder donne abordage, raser donne rasage, emboutir donne emboutissage, etc. Nom dérivé d’un substantif apporte une notion de collectivisation. Feuille — feuillage. Outil — outillage. Poil — pelage. indiquant un état, une condition, une relation avec un groupe. Esclave — esclavage. veuve — veuvage. indique un rapport avec un lieu chaussée — chausséage. marais — marécage. pays — paysage. Notes Les mots se finissant en -age sont habituellement masculins. Les exceptions sont cage, énallage, hypallage, image, nage, page, plage, rage, saxifrage (qui ne dérivent pas du suffixe).
Synonymes -ment
Traductions ±[Enrouler] Terminaison qui indique surtout les substantifs Anglais : -age (en), -ing (en) Espagnol : -aje (es) Espéranto : -ado (eo) Occitan : -atge (oc) Picard : -åjhe (*), -ache (*) Portugais : -agem (pt) Roumain : -aj (ro) Russe : -аж (ru)
(https://fr.wiktionary.org/wiki/-age)
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[-age]
Les mots français finissant par -age :
abatage, abattage, abordage, accostage, accouvage, accrochage, achalandage, aciérage, aconage, adage, adoucissage, adressage, affacturage, affaitage, affenage, affermage, afféage, afféagé, affichage, affilage, affinage, afflouage, affouage, affourage, affouragé, affûtage, age, agiotage, agnelage, agrafage, aiguillage, aiguilletage, aiguisage, ajustage, alevinage, alésage, alliage, allumage, alpage, aluminage, aluminiage, alunissage, amarinage, amarrage, amerrissage, aménage, aménagé, amidonnage, amorçage, ancrage, anthropophage, antibrouillage, apanage, apiquage, aplatissage, appareillage, applicage, appointage, appontage, apprentissage, apprêtage, arbitrage, archivage, aréage, aréopage, argentage, arpentage, arrachage, arrérage, arréragé, arrimage, arrivage, arrondissage, arrosage, asphaltage, assemblage, assurance-chômage, astiquage, attelage, atterrage, atterrissage, attrapage, auto-allumage, auto-amorçage, autoréglage, avantage, avantagé, average, avivage, azurage, âge, âgé, babillage, bachotage, bactériophage, badigeonnage, badinage, bafouillage, bagage, bailliage, balayage, balisage, balivage, ballastage, ballottage, banchage, bandage, baragouinage, barattage, barbotage, barbouillage, bardage, barguignage, bariolage, baronnage, barrage, bastingage, batelage, batifolage, battage, bavardage, bâchage, bâclage, becquetage, bertillonnage, béguinage, bétonnage, bêchage, bichonnage, biffage, billage, billonnage, binage, biseautage, bistournage, bitumage, bizutage, blackboulage, blanchissage, blindage, blocage, blutage, bobinage, bocage, bocardage, boisage, bombage, bordage, bornage, bossage, bosselage, bottelage, boucanage, bouchage, bouchonnage, bouclage, boudinage, boulonnage, bourrage, boursicotage, boursouflage, bousillage, boutonnage, bouturage, boycottage, braconnage, bradage, branchage, braquage, brasage, brassage, bredouillage, breuvage, bricolage, brigandage, briquetage, brocantage, brochage, bronzage, brossage, brouettage, brouillage, broutage, broyage, bruissage, bruitage, brunissage, brûlage, burinage, buttage, cabotage, cabotinage, cachetage, cadmiage, cadrage, cafardage, cafouillage, cage, caillage, cailloutage, calage, calaminage, calandrage, calfatage, calfeutrage, calibrage, calorifugeage, calquage, cambrage, cambriolage, camionnage, camouflage, cannage, canonnage, canotage, caoutchoutage, capelage, capitonnage, capotage, capsage, capsulage, captage, caquetage, carambolage, carambouillage, caravanage, cardage, carénage, carnage, carottage, carrelage, carrossage, carroyage, cartilage, cartonnage, cassage, catapultage, catissage, câblage, ceinturage, centrage, cerclage, cépage, chaînage, chalutage, chamoisage, chantage, chapardage, charbonnage, chariotage, charpentage, charriage, charronnage, charruage, chauffage, chaulage, chaumage, chemisage, chiffonnage, chiffrage, chinage, chipotage, chômage, chromage, chronométrage, cintrage, cirage, clabaudage, clabotage, clapotage, claquage, clavetage, clayonnage, clichage, clivage, cloutage, coconnage, cocuage, codage, coffrage, collage, collectage, colmatage, colombage, colonage, coloriage, colportage, coltinage, commérage, compactage, compagnonnage, compartimentage, compérage, compostage, comptage, concassage, concubinage, contage, contre-espionnage, contre-placage, copartage, copiage, copinage, copsage, coquillage, cordage, corroyage, corsage, cottage, couchage, coulage, coupage, couplage, courage, courtage, crabotage, craquage, craquelage, crayonnage, creusage, crépissage, crêpage, criblage, crochetage, cubage, culbutage, culottage, curage, curetage, curettage, cuvage, cuvelage, cylindrage, dallage, damage, damasquinage, datage, davantage, dessalage, desserrage, dessuintage, déballage, déballastage, débarbouillage, débardage, débauchage, débenzolage, débitage, déblayage, déblocage, déboisage, débouchage, déboulonnage, débourbage, débourrage, déboutonnage, débrochage, débrouillage, décalage, décalquage, décapage, décapsulage, décarrelage, décervelage, déchaumage, déchaussage, déchiffrage, décilage, décintrage, décliquetage, décochage, décodage, décoffrage, décoiffage, décollage, décolletage, décomptage, décorticage, découchage, découpage, découplage, décourage, découragé, décrassage, décreusage, décrépissage, décrêpage, décrochage, décrottage, décruage, décrusage, décryptage, décuvage, dédommage, dédommagé, dédorage, dédoublage, déferrage, défeutrage, défibrage, défilage, défournage, défrichage, dégage, dégagé, dégarnissage, dégasolinage, dégauchissage, dégazage, dégazolinage, dégazonnage, dégivrage, déglaisage, dégommage, dégonflage, dégoudronnage, dégraissage, dégrossissage, déjaugeage, délainage, délaitage, délaminage, délavage, délayage, délestage, délignage, délissage, délitage, délustrage, délutage, démaillage, démaquillage, démarchage, démariage, démarquage, démarrage, démasclage, démasquage, démasticage, démâtage, déméchage, déménage, déménagé, démêlage, déminage, démolissage, démontage, démoulage, dénoyautage, dépaillage, dépannage, dépaquetage, déparaffinage, déparage, départage, départagé, dépavage, dépeçage, déphasage, dépicage, dépilage, dépiquage, dépistage, déplantage, déplâtrage, dépliage, déplissage, déplombage, dépointage, dépolissage, dépotage, dépoussiérage, dérage, déragé, dérapage, dérochage, déroulage, déroutage, désamorçage, désarrimage, désassemblage, désavantage, désavantagé, désengage, désengagé, désensimage, désentoilage, déshabillage, désherbage, désiliciage, détachage, détartrage, dételage, déterrage, dévergondage, dévernissage, déverrouillage, dévidage, dévirage, dévisage, dévisagé, dévissage, dévoltage, dommage, domptage, dopage, dorage, dosage, doublage, doucissage, dragage, drageonnage, drainage, drayage, dressage, droppage, dynamitage, effeuillage, effilage, effilochage, effleurage, emballage, embattage, embauchage, emblavage, emboîtage, embossage, embouteillage, emboutissage, embrayage, embrouillage, emmagasinage, emménage, emménagé, empaillage, empalmage, empannage, empaquetage, empennage, empesage, empilage, emplissage, encabanage, encage, encagé, encaissage, encartage, encaustiquage, encavage, enchemisage, encliquetage, encodage, encollage, encourage, encouragé, encrage, encuvage, endigage, endommage, endommagé, enfantillage, enfilage, enfleurage, enfournage, enfumage, enfûtage, engage, engagé, engluage, engobage, engommage, engraissage, engrenage, enlevage, ennoyage, ennuage, ennuagé, enrage, enragé, enrayage, enrobage, ensachage, ensilage, ensimage, entaillage, entartrage, enterrage, entoilage, entomophage, entonnage, entortillage, entourage, entôlage, entreposage, envisage, envisagé, ergotage, ermitage, escamotage, esclavage, esclavagé, espionnage, esquimautage, essaimage, essangeage, essanvage, essartage, essayage, essorage, essuyage, estampage, estampillage, estivage, estompage, ébarbage, ébauchage, éborgnage, ébouillantage, ébourgeonnage, ébranchage, ébroudage, écabochage, écaillage, échafaudage, échalassage, échantillonnage, échardonnage, écharnage, échaudage, échenillage, échevettage, échevinage, échoppage, échouage, écimage, éclairage, éclaircissage, éclissage, éclusage, écobuage, écolage, écorchage, écrabouillage, écrémage, écrouissage, écroûtage, écumage, écurage, écussonnage, égermage, égouttage, égrainage, égrappage, égrenage, égrisage, égrugeage, élagage, élavage, élevage, émaillage, émondage, émorfilage, émottage, émoulage, épamprage, épandage, épiage, épierrage, épinglage, épluchage, épointage, épongeage, épouillage, époussetage, époutissage, épurage, équarrissage, équerrage, équeutage, équilibrage, équipage, éreintage, étage, étagé, étalage, étalagé, étalonnage, étamage, étampage, étayage, étendage, étêtage, étiage, étincelage, étiquetage, étirage, étouffage, étripage, étuvage, évidage, évitage, factage, factorage, fagotage, faisandage, faîtage, fanage, fardage, farinage, fartage, fascinage, fauchage, faufilage, fendage, fenestrage, fenêtrage, ferlage, fermage, ferrage, ferraillage, ferroutage, feuillage, feuilletage, feutrage, fibrocartilage, ficelage, fichage, fignolage, filage, filetage, filmage, filtrage, finage, finissage, fixage, flaconnage, flambage, fleurage, fléchage, flocage, flottage, fluage, fluotournage, forage, forçage, forgeage, formage, formariage, fortage, fouage, foudroyage, fouillage, fouissage, foulage, foulonnage, fourbissage, fourrage, fourragé, fraisage, franchisage, frayage, freinage, frelatage, frettage, frégatage, fricotage, frisage, frittage, fromage, frottage, fumage, furetage, fuselage, gabariage, gabionnage, gage, gagé, gagnage, gainage, galandage, galetage, galvaudage, garage, gardiennage, garnissage, garrottage, gaspillage, gaufrage, gaulage, gavage, gazage, gazonnage, gâchage, gemmage, gerbage, géophage, givrage, glaçage, glanage, glandage, glissage, godage, godronnage, gommage, gondolage, gonflage, goudronnage, goujonnage, grainage, graissage, graphitage, grappillage, grattage, gravillonnage, greffage, grenadage, grenage, grenaillage, grenouillage, grésage, gribouillage, griffonnage, grignotage, grillage, grillagé, grimage, grippage, groupage, grugeage, guidage, guillochage, guipage, gunitage, gypsage, habillage, hachage, halage, hallage, hannetonnage, harponnage, haubanage, havage, herbage, herbagé, herchage, hersage, herschage, héliportage, hélitreuillage, héritage, hivernage, hommage, hongroyage, hortillonnage, houage, houblonnage, hourdage, huilage, humage, humectage, hydrocraquage, hypallage, ichtyophage, image, imagé, inalpage, indexage, interfoliage, interlignage, inventoriage, îlotage, jambage, jardinage, jaugeage, jaunissage, javelage, jetage, jumelage, kidnappage, kilométrage, labourage, laçage, lainage, laitage, laitonnage, lamage, lamanage, lambrissage, laminage, langage, langueyage, laquage, largage, lattage, lavage, lâchage, lessivage, lestage, lettrage, levage, léchage, liage, libage, libertinage, lignage, ligotage, limage, limogeage, limonage, limousinage, linkage, lisage, lisérage, lissage, listage, lit-cage, lithophage, louage, loupage, lustrage, lynchage, maclage, maculage, magasinage, mage, maillage, malaxage, mallophage, maltage, manage, mandrinage, maquignonnage, maquillage, maraîchage, maraudage, marchandage, marchéage, marcottage, mareyage, marécage, mariage, marinage, marivaudage, marmitage, marnage, maroquinage, marouflage, marquage, martelage, masquage, massage, masticage, matage, maternage, matraquage, mercerisage, message, mesurage, meulage, méchage, mégotage, méjanage, mélophage, ménage, ménagé, métalangage, métayage, métissage, métrage, microphage, millage, millerandage, minage, minutage, mirage, mitage, mitraillage, mixage, modelage, moirage, moissonnage, moletage, monitorage, monnayage, montage, mortaisage, mouchage, mouchardage, mouillage, moulage, moulinage, moyen-âge, mucilage, multiplexage, murage, mutage, mûrissage, nage, nagé, nappage, nattage, naufrage, naufragé, nettoyage, nécrophage, nickelage, niellage, nivelage, non-engagé, non-usage, nouage, nourrissage, 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rechapage, recollage, recordage, recouvrage, reculage, recyclage, redémarrage, remariage, remballage, remblayage, rembourrage, remisage, remmaillage, remodelage, remontage, remorquage, rempaillage, remplage, remplissage, remue-ménage, rencaissage, renflouage, rengage, rengagé, renvidage, repartage, repassage, repérage, repêchage, repiquage, replâtrage, reportage, repoussage, reprisage, resquillage, ressayage, ressemelage, ressuyage, retirage, retordage, retournage, retroussage, réchauffage, récurage, réessayage, rééquilibrage, régalage, réglage, rétamage, rétropédalage, réunissage, rhabillage, rhizophage, riblage, ridage, rigolage, rinçage, ringardage, ripage, rivage, rivetage, robage, robelage, rocaillage, rochage, rodage, rognage, rongeage, rosage, rouage, rouissage, roulage, roulottage, routage, rôtissage, rusticage, sablage, sabordage, sabotage, sabrage, saccage, saccagé, sage, salage, salinage, salpêtrage, saprophage, sarclage, sarcophage, sassenage, satinage, saumurage, saunage, saupoudrage, saurissage, sauvage, sauvetage, savonnage, saxifrage, scarifiage, scatophage, scellage, schlittage, sciage, secrétage, seigneuriage, serfouissage, serrage, sertissage, servage, sevrage, séchage, sifflage, sillage, silotage, similisage, smillage, solidage, sondage, souchetage, soudage, soufflage, soufrage, soulage, soulagé, soulignage, soutirage, stage, stellage, steppage, sternopage, sténosage, stockage, stoppage, striage, stripage, stucage, suage, sucrage, suffrage, sulfatage, sulfitage, sulfurage, surcollage, surdosage, surfilage, surmenage, surmoulage, surnage, surnagé, surpâturage, survirage, survoltage, taillage, tallage, talonnage, tambourinage, tamisage, tangage, tanisage, tannage, tapage, tapagé, tapotage, taquage, tarabiscotage, tarage, tararage, taraudage, tassage, tatouage, tavellage, teillage, tensionnage, termaillage, terrage, terreautage, testage, télescopage, téléaffichage, téléguidage, téléjaugeage, téléphérage, téléphonage, télépointage, téléreportage, téléréglage, témoignage, thermoformage, tillage, timbrage, tirage, tissage, titrage, toilage, toilettage, tondage, tonnage, tonnelage, tordage, torpillage, tortillage, touage, touillage, touraillage, tournage, traçage, traînage, tranchage, transcodage, travelage, treillage, treillagé, trempage, tressage, treuillage, tréfilage, trélingage, trématage, triage, tricotage, trimbalage, trimballage, tripatouillage, tripotage, tronçonnage, troussage, trucage, truquage, tuage, tubage, tunage, turbinage, tussilage, tuteurage, tuyautage, usage, usagé, usinage, vagabondage, vaigrage, vannage, vaporisage, vasselage, ventage, verbiage, verdage, verdissage, vernissage, verrage, verrouillage, versage, veuvage, vêlage, vibrage, vidage, village, vinage, virage, virolage, visage, visnage, vissage, vitrage, vitriolage, voilage, voisinage, voiturage, volage, voligeage, voltage, voyage, voyagé, vrillage, wagage, warrantage, xylophage, zérotage, zincage, zingage, zonage
(http://dict.xmatiere.com/suffixes/mots_finissant_en_age.php)
#
[ ] j'évitais de front le piège de la reproduction comme celui de l'opposition : je m'exfiltrais.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.150)
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Je demande encore ce que ça peut bien être pour créer autant de mal être.
Qu'est-ce que ça peut bien être pour créer autant de mal-être.
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Je me laisse bien moins dupé par la beauté des jeunes filles. Peut-être parce que je suis plus un jeune homme.
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[programme][anaxiologique]
Le (port du) voile est un … [asservissement ? contrainte ? entrave ?] de la femme, lancent/disent-elles (en jupe fourreau) du haut de leurs talons.
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[multimédia]
Gangpol Und Mit
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Je crois au libre-arbitre et au mérite de personne.
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(Remarque, je ne peux que ça. Aucune expérience, perso. Et pourtant ça me disait bien, dans ma jeunesse. D'ailleurs, si un jour tu cales ou veux t'amuser à tenter une collab... n'hésite pas : j'ai le sens de la formule sinon de la répartie, je suis drôle, si si, et philosophe, si si aussi. Voilà pour le CV. Héhé. Et multimédia qui plus est. Entre autres, passion et "génie" du montage, j'avoue – et comme je crois au mérite de personne, je crois pas me vanter, ce disant, je dis, simplement.)
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Touché ? Cool. Et ?
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Moins pour la forme que pour l'info.
Plus pour la forme que pour l'info.
Quand l'info prime sur la forme.
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Adresse Dimitri : 38, Paris Forêt – 77760 ACHERES LA FORET
2019 03 11
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[…] une observation rigoureuse et concernée du monde, suffisamment riche de désillusions pour se teinter d'humour ou de grâce, […] c'est ainsi que je souhaitais considérer les événements les plus récents, des plus fragiles aux plus spectaculaires, en me délivrant d'un certain accablement pour tenter autre chose, un autre regard, une autre voix.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.156)
2019 03 12
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Ils me font rigoler quand ils disent que je suis un poète. Triste défaite de corps qui ont perdu le goût de vivre parce qu'ils ont per- du la façon. C'est vrai que c'est presque toujours péjoratif mais ils en seraient eux-mêmes, des poètes, c'est-à-dire de vrais hommes, s'ils avaient encore la vieille façon amoureuse, la naturelle façon amoureuse de faire la connaissance des choses.
(Jean Giono, Provence, p126 (ebook))
2019 03 13
#
De : karl
À : Maria P.
Envoyé le : Mercredi 13 mars 2019 13h25
Objet : Re: Bah alors ?+
(...)
Et, en option, mais comme je t'en ai parlé hier... moi, ou plutôt mon double virtuel, Otto, synthétisant/détournant cette thèse forest... ière :
https://youtu.be/o0fC8TUb8UQ
: « ... Ce "merde !" (...) c'est le dernier mot (...) de toute grande oeuvre littéraire. »
+
« Quand on dit merde, c’est qu'on combat. »
(Maria Pourchet)
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(AF)
[autoportrait]
…
Maria Pourchet, (Répliques - 22/12/2018 - La réalité sociale dans deux romans d’aujourd’hui, avec Nicolas Mathieu et Maria Pourchet, 16'30)
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Corrections du texte de Maria :
deçevant = décevant
mon beaux-parents = mes beaux-parents
moqette = moquette
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Pour l'organisation, merci à
Pour l'organisation, remerciements à
Marie-Alicia Bourrat
Jean-François Force
Diane Thierry-Mieg
Béatrice d'Hauteville
Anna Galitzine
Ludmila Lavriv
Christian Penassou
Romain Chausserie-Laprée
"Faites entrer les musiciens!" remercie tout spécialement Louis-Michel Colla, propriétaire du Théâtre de la Gaîté/Gaieté-Montparnasse, pour sa généreuse hospitalité et son soutien à la musique.
Spectacle conçu par Catherine Galitzine
Mise en espace : Bruno Dubois
Régie et éclairage : Geoffrey Clès
Réalisation audiovisuelle : (Otto) Karl
2019 03 14
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[intelligence][psycho-logique]
On ne voit jamais les choses en plein.
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p103)
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[FELM]
Faites entrer les musiciens, youtube :
faitesentrerlesmusiciensXXX
kXXX
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Avant de découvrir Pierre Michon, j'avais une idée de la perfection littéraire un peu… parce qu'à 20 ans, [ ] j'étais un peu con et tout, j'avais une idée assez arrêtée de ce qu'était la perfection littéraire, que je devais situer quelque part entre Flaubert et Giono [ ]
(Maria Pourchet, Hier encore j'avais 20 ans (1/2), 49'15)
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[brachy-logique]
[ ] c'est si fin, si droit, si rapide, si prompt (si cruel aussi) [ ]
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p131)
2019 03 15
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"Les légendes, ça se sculpte."
(https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-de-la-bretagne-44-la-vallee-des-saints-les-legendes-ca-se-sculpte)
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(Je suis (un)) Rétif breton à toute autorité.
#
[TP]
Mes fées et gestes.
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[TP]
Il ira très loin, ce sera un génie
Suffira de faire des économies.
[ ]
Et puis, quand viendra la fin des folies
On regardera nos photographies.
On mourra tranquille, c'est pas difficile.
Suffira d'faire des économies.
(Alain Bashung, Roman-photos, "Roman-photos")
+
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Le paradis c'est là
On va faire un show
Avec les morceaux
De ta vie
(Alain Bashung, Roman-photos, "Le pianiste de l'Eden")
2019 03 16
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[brachy-logique]
La différence entre un bon et un mauvais architecte consiste aujourd'hui en ceci, que le dernier cède à toutes les tentations, tandis que l'architecte authentique leur résiste.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1930, p.54)
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[philosophie][formule]
Chaque phrase que j'écris vise toujours déjà le tout, donc toujours à nouveau la même chose, et toutes ne sont pour ainsi dire que des aspects d'un objet considéré sous des angles différents.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1930, p.59)
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[philosophie][formule][brachy-logique]
Mais il me semble cependant qu'outre le travail de l'artiste, il existe encore une autre façon de saisir le monde sub specie aeterni : c'est, à ce que je crois, la pensée, qui pour ainsi dire s'élève dans son vol au-dessus du monde et qui le laisse tel qu'il est – le considérant d'en haut, en vol.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1930, p.56)
+
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Sub specie æternitatis (en latin : « sous l'aspect de l'éternité » ou encore, d'une façon moins littérale, « de toute éternité ») est une notion à la fois religieuse et philosophique qui remonte à l'herméneutique de la Torah. Développée par Spinoza, cette métaphysique de la non-temporalité est illustrée par Ludwig Wittgenstein. Une vision du monde sub specie æternitatis est antinomique d'une vision sub specie durationis, « sous l'aspect de la durée ».
[ ]
Ludwig Wittgenstein, dans ses Carnets 1914-1916, établit une corrélation entre l'œuvre d'art, qui est par excellence l'objet envisagé sub specie æternitatis, et la morale, qui procède d'une vision du monde sub specie æternitatis : là se situe le point de jonction entre l'esthétique et l'éthique.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Sub_specie_%C3%A6ternitatis)
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Testé, détesté.
Testé : détesté.
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Lorsque je pense pour moi-même, sans vouloir écrire un livre, je tourne autour du thème, par bonds successifs ; c'est la seule façon de penser qui me soit naturelle. Être contraint d'aligner mes pensées est pour moi une torture. Mais faut-il même essayer de le faire ?
Je prodigue des efforts indicibles pour mettre en ordre mes pensées – un ordre qui peut-être ne vaut rien.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1937, p.86)
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[brachy-logique][multimédia]
Le sketchnoting, aussi appelé prise de notes visuelle, est une manière créative de prendre des notes ou d'organiser les informations. C'est un outil de pensée visuelle qui permet de transformer tous types d'informations : vidéo, texte, conférence, cours... en une représentation graphique du texte, en y ajoutant des images, sur une seule page (ce que les Anglo-Saxons appellent « One Page Method », dont nous verrons les avantages un peu plus bas). Attention, nul besoin de savoir dessiner artistiquement mais simplement de transformer des mots et des idées en images simples et spontanées et de les combiner avec des textes courts.
Le terme et sketch » signifie croquis ou ébauche en anglais et « noting » le fait de prendre des notes de façon dynamique.
[ ]
c'est [le sketchnoting] avant tout une façon de simplifier l'information et de cultiver la pensée visuelle et la créativité au quotidien.
[ ]
Il suffit de se replonger dans les carnets de notes du célèbre Léonard de Vinci pour réaliser que [ ] Léonard pensait déjà en images, en mots, en schémas. [ ] Plus près de nous, Jacques Prévert utilisait aussi une technique similaire qui ne s'appelait pas encore sketchnoting mais contenait un grand nombre d'éléments, couleurs, textes, dessins. Son travail préparatoire pour le film Les Enfants du paradis est à ce titre remarquable.
Dans les années 1970 en Californie. des consultants américains posent les bases de la facilitation visuelle ou graphique comme un outil permettant de capitaliser les échanges au cours d'une réunion ou d'un séminaire. Ils produisent en temps réel une synthèse visuelle, traduisent la parole en images, donnent à voir ce qui est dit. Des images simples, des effets de lettrage, des structures simples pour organiser l'espace visuel, nous sommes déjà très proches du sketchnoting [ ]
Le boom des technologies numériques provoque un besoin permanent d'apprendre et de se mettre à jour. [ ]
L'effet de surprise, le côté à la fois ludique et synthétique des notes visuelles séduit la communauté des designers d'interaction qui adoptent progressivement le sketchnoting.
[ ]
Pourquoi aujourd'hui ?
Nous sommes aujourd'hui bombardés d'informations que nous subissons passivement. Il suffit de regarder le traitement de l'information sur toutes les chaînes d`information en continu ou sur les radios lors d'un événement pour ressentir ce sentiment d'indigestion. [ ] L'information numérique explose. Une étude de l'université de Californie a démontré que nous sommes soumis a un flux d'information cinq fois supérieur à celui de 1986. Nous prenons des notes en réunion que nous relisons peu, voire pas, ou difficilement. Elles ne sont souvent pas très claires, sont peu agréables à relire et le temps nous est compté.
(L'INFOBÉSITÉ : Ce terme est issu de la contraction entre « information » et « obésité ». Il désigne la surcharge d'informations à laquelle nous sommes tous les jours confrontés.)
Le contexte de communication est de plus en plus visuel, et il devient essentiel de naviguer dans l'information plutôt que de la lire. Cette nouvelle manière de saisir l'information se développe en tant que stratégie cognitive. Cela ne signifie pas que nous devions laisser tomber la lecture plaisir. La joie de dévorer des romans reste présente. Nous sommes nous-mêmes, de gros consommateurs de récits, d'histoires, de nouvelles en version papier ou digitale et nous conservons toujours le plaisir du livre. Sinon vous n'auriez pas cet ouvrage entre les mains. Toutefois, [ ] il est impératif d'alléger la masse d'informations à laquelle nous sommes soumis et de la simplifier pour éviter la surcharge cognitive et le burn-out au bout de la route.
[ ]
Ce contexte nous pousse à utiliser de nouvelles approches et méthodes pour changer de regard et imaginer de nouvelles solutions.
[ ]
une approche douce et écologique de travailler et d'apprendre.
[ ]
une manière d'affirmer une approche collaborative, ludique et innovante du travail.
[ ]
Ceci nous oblige à nous centrer sur l'essentiel et à augmenter notre concentration. Nous développons des qualités d'écoute plus fortes, de synthèse pour regrouper en une page les informations sur un sujet.
[ ]
Les outils de pensée visuelle comme le sketchnoting permettent de simplifier la complexité. C'est ce que l'on appelle la simplexité.
( La SIMPLEXITÉ est une notion émergente d'ingénierie et des neurosciences sur l'art de rendre simple, lisible, compréhensible les choses complexes. De même que « complexe » ne doit pas être confondu avec « compliqué », « simplexe » ne doit pas être confondu avec « simple ». Une « chose simplexe » est une « chose complexe dont on a déconstruit la complexité que l'on sait expliquer de manière simple ». (Source = Wikipédia) Avec le sketchnoting, c'est la simplexité qui est recherchée, le fait de détricoter la complexité en produisant une représentation synthétique et simplifiée. )
La pensée visuelle étant de plus en plus présente dans notre entourage (infographies, interfaces numériques, Mind Mapping…), le langage visuel devient la langue que nous pouvons tous parler. Elle est moins sujette aux barrières culturelles et normatives que le langage verbal, et favorise un mode non linéaire d'acquisition des connaissances. Le sketchnoting est une façon de travailler cette compétence au quotidien.
Les Anglo-Saxons l'appellent la « Visual Litteracy › (alphabétisation visuelle).
[ ]
Ces dernières années, l'apport des sciences cognitives nous a permis de constater que, dans notre cerveau, nous avons plus de neurones dédiés à la vue qu'à tous les autres sens combinés. Cette capacité à construire des images fonctionne d'ailleurs même quand nous avons les yeux fermés, et même quand nous dormons.
La perception sensorielle est principalement à dominante visuelle. Et nous nous appuyons tous sur cette préférence, même ceux qui sont malvoyants car ils peuvent créer des représentations visuelles et spatiales intérieures.
Les études récentes soulignent que l'on interprète une image beaucoup plus rapidement qu'un mot. Il suffit de 11 millisecondes pour reconnaître une image. L'utilisation de la sketchnote permet donc d'être dans cette logique de balayage visuel plutôt que dans une lecture linéaire. Elle rejoint les nouvelles habitudes de consultation des contenus digitaux (lecture des tablettes, écrans d'ordinateur, Smartphones…).
(Audrey Akoun, Philippe Boubobza, Isabelle Pailleau, Travailler avec le sketchnoting, Comment gagner en efficacité et en sérénité grâce à la pensée visuelle, éditions Eyrolles)
#
[brachy-logique][multimédia]
Connaissez-vous la One page method, une méthode de facilitation graphique ?
Dans le design thinking, la pratique de la facilitation graphique (en anglais one-page method) consiste à construire une vision commune après avoir échangé et réfléchi au sein du groupe.
Comment procéder ?
La personne qui se charge de la facilitation graphique a pour rôle de proposer un visuel selon le sujet traité. Plus précisément, il doit modéliser une idée ou un concept abstrait. Le facilitateur graphique doit accompagner et alimenter le processus de collaboration après plusieurs échanges d’idées et de pistes de réflexions. Pour cela, la facilitation graphique fonctionne sur 3 étapes : la récolte d’informations, le tri des informations dans le but d’identifier les contenus les plus pertinents et le traitement visuel.
Ensuite, le facilitateur graphique se sert des différentes techniques de modélisation mis à sa disposition pour mener à bien son travail. L’écriture et le dessin manuel sont privilégiés comme support. Mais, la technologie offre aujourd’hui des supports numériques comme les tablettes avec en plusieurs logiciels et applications spécialisées qui ont les mêmes avantages que la version manuscrite. [ ]
Ainsi, la facilitation graphique doit soigner l’interface graphique pour optimiser l’expérience utilisateur.
(Wendy Costiou, blog axance, 10 août 2018, https://www.axance.fr/2018/08/10/connaissez-vous-la-one-page-method-une-methode-de-facilitation-graphique/)
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[génie]
Là où le génie est mince, on voit le talent à travers.
(Ouverture des Maîtres chanteurs)
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1943, p.105)
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[otteur][montage]
Moi/otto, modéliser en modelant.
Modélisant en modelant. Bref, model(is)er.
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[brachy-logique]
Plutôt élaguer qu'élaborer.
Au lieu d'élaborer élaguer.
Il est plus laborieux d'élaborer que d'élaguer.
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[pour philippe]
[Léger tremblement du paysage]
Quelle fraîcheur ! Tu en as pas 10 autres comme ça ?
Sans autre intrigue que l'intriguant.
Ça ne tient que par sa poésie, son sens graphique et son sens cosmique (propre aux grandes oeuvres ou que je trouve les plus grandes, les plus justes. Ça doit être ton truc comme le mien, puisque déjà aussi ou ensuite Cosmodrama…)
Dès les premières images, cette lumière bleu ciel acidulée, et ce ciel, où tu l'as trouvé ? Aussi constant. Et ces toiles qui s'y fondent, et s'en fondent, et.. ce tout. Cet écran, ces décors… ces personnages, leur vie réglée dans la poésie, la relaxation/le zen et leur consommation de savoir mais en gourmets…
« (En)culé », comme c'est beau, et frais. Mais vraiment.
Et ce léger tremblement du cadre, plongé dans un tel sens de la précision, de l'exactitude mais légère, toute poétique. Tu connais Guillevic, Robbe-Grillet ? Et j'aurais envie d'ajouter Edouard Levé, mais je sais pas pourquoi sinon parce que je l'aime bien, et Wittgenstein qu'en ce moment je lis plus passionnément que jamais.
Et esth/éthique philosophique. Plus encore que dans les dialogues, évidemment. Cette sagesse poétique incarnée par la forme, ou plutôt modélisée par elle.
C'est d'une beauté magnétique, sidérante. Mais je te jure. Je te flatte pas, je te jure.
On en fait un autre comme ça ensemble ? Moi en retrait puisque toi tu le fais déjà très bien. Mais ça m'intéresserait tellement de participer à un truc comme ça. D'une façon ou d'une autre. Même en petite souris. (Je me passionne volontiers pour la physique en particulier quantique, ou relativiste ou la théorie des cordes. Bon, je dis ça en passant, mais le cosmique, le cosmique, toujours.)
C'est une merveille.
Ce film touche et recoupe tellement de choses en moi qu'il me motive à entreprendre plein de projets que j'avais en envies, en souffrance. Ça se fera probablement pas trop dans la mesure où j'en ai trop, mais… Il y a au moins l'effet que ça me fait. Et ça me console tellement que ce film existe. Je l'ai même téléchargé, si tu permets, pour le voir et le revoir.
#
[esth/éthique][M][formage]
– C'est très intéressant, tout ça. Très original.
– Hm, c'est assez nouveau en effet. On s'intéresse pas beaucoup à la forme encore actuellement.
– Non, c'est vrai, pas assez. On pense que les choses sont « naturelles ». Qu'est-ce que ça veut dire, au fond ? [Puis regard caméra]
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 54'15)
#+
Après tout, la forme avant tout
Au fond, la forme.
Après tout, au fond, la forme avant tout.
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[considération][cosmo-logique]
Alors : Siderit, vient du grec "sideros", qui veut dire "faire". Comme "sidérurgie". En latin "sidere" veut dire "frappé par les astres". Ce qui prouve que c'est parce qu'il est tombé du ciel que les hommes ont découvert le fer/faire. Sidérant, ça.
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 1:02'30')
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[TP][bio-logique]
C'est pas trop long, ces séances, comme ça, sans bouger ? Je vous ai chronométrée l'autre jour : 8'23'' sans un seul mouvement. Là, chapeau. [ ] Mais faut faire attention de pas trop contracter parce que ça fait des dégâts, après ça, hein. Vous faites du yoga, au moins, de la relaxation ? Si vous voulez, je pourrais vous montrer des trucs. Comme vous voudrez. Et je fais aussi de très bons massages.
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 57'30)
#
De : karl
À : Philippe Fernandez
Envoyé le : Dimanche 17 mars 2019 1h06
Objet : Re: USS Cosmodrama
Je viens enfin de le voir, de regarder Léger tremblement du paysage et... c'est une merveille. Sans flagornerie. Je suis très sincère. Et je t'en écrirai un peu plus un peu plus tard, il y en aurait tant à dire, de mon point de vue... Ou simplement que c'est une merveille ?
De même que ces photos bonus font un peu rêver. Avec vous deux, on pourrait se mettre à rêver d'un monde si légèrement entièrement graphique...
Je t'en écrirai, (hélas) comme je pourrai. Ça vaudra pas le film, mais...
kARL
2019 03 17
#
"Pour certains auteurs, le moi quotidien minable est un moyen privilégié d’accéder à l'universel. Je dois maintenant me rendre à l'évidence, je n'en fais pas partie, écrit Michel Houellebecq dans sa conversation avec Bernard Henri Lévy Ennemi public et il ajoute je n'aurai jamais l'indécence tranquille de Montaigne, ni celle moins tranquille de Gide, je n'écrirai jamais les Confessions ou les Mémoires d'Outre-Tombe pas davantage un Pedigree. Ce n'est ni malgré ni à cause de l'admiration que j'ai pour ces livres et ces auteurs, mais ma pente naturelle ne me conduit pas sur cette voie, plus que de creuser en moi-même une hypothétique vérité j'aime sentir les personnages naitre en moi".
(https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/le-mystere-houellebecq?fbclid=IwAR3MSKXwDsmbz8xoFZpsivPzZ57vFeqEsuSkqbh0BrWqUPzUpCC_KRDQal4)
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[multimédia][HN]
Audiovisualiser la pensée.
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[formule]
La philosophie, on devrait, au fond, ne l'écrire qu'en poèmes (nur dichten).
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1933-1934, p.81)
+
Infra : notage (a) [fichier notage #1]
(Jana Cerna, Pas dans le cul aujourd'hui, p.28-42)
2019 03 18
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[FELM]
Pour profiter pleinement de la vidéo, n'hésitez pas à la visionner en mode « plein écran ». Fonction que je vous trouverez tout en bas à droite du cadre de la vidéo, une fois celle-ci lancée : cliquez sur l'icône du carré en pointillés, tout à droite, dans le menu du bas de la vidéo en cours.
+
Spectacle du 17 décembre 2008 à la Gaîté-Montparnasse, pour les 5 ans de Faites entrer les musciens! Distribution : Yaïr Benaïm, (violoniste et chef d'orchestre), Boulou Ferré (guitariste), Léa Bridarolli (danseuse) Gilles Bugeaud (baryton/comédien), Natalie Cevallos-Morales (soprano), Tiziana De Carolis (pianiste-compositrice), Jean Dubé(pianiste), Bruno Dubois (comédien), Catherine Galitzine (soprano), Philippe Garcia (contrebassiste), Florent Garcimore (pianiste), Agnès Heidmann (comédienne), Alain Kremski (pianiste/compositeur), Natacha Medvedeva (pianiste), Edwige Morgen (chanteuse jazz), Dimitri Naïditch (pianiste /compositeur), Alceo Passeo (pianiste), Chloé Boyaud (violoncelliste), Tristan Pfaff (pianiste), Nicole Rivière (pianiste), Thierry Samouelian (violoniste), Romain Villet (pianiste), Emmanuelle Goizé (soprano/comédienne), Sophie Galitzine (soprano). Spectacle conçu par Catherine Galitzine Mise en espace Bruno Dubois Réalisation audiovisuelle par KARL (2019.03) Affiche réalisée par Naïra Davlashyan
Thibault Roche
2019 03 19
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[TP]
Il y a un moment donné, quand on parle de notre histoire, on voit pas trop qui peut la raconter mieux que nous, quoi. C'est pas possible de pas participer à l'écriture d'un truc qui nous concerne. Enfin, je veux dire…
(Kool Shen [NTM], Les adieux NTM - C à Vous - 18/03/2019, 11'15)
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[otteur]
Bah voilà, vous avez eu un échantillonnage de ce que j'ai de mieux à l'heure actuel en magasin. Je vous dis "ce que j'ai de mieux" parce que je suis évidemment comme les commerçants, je ne vais pas mettre dans ma vitrine ce que j'aime le moins, non, je vous ai montré les films que j'aime, les personnages qui me touchent et les choses auxquelles je suis sensible. Il y a de temps en temps des soucis, des préoccupations, mais il faut se cacher derrière les personnages, qui sont inventés par les auteurs, pour vous, pour nous, et c'est bien pratique de se cacher derrière quelque chose, derrière une grimace, derrière ça [masque 1], derrière ça [masque 2], derrière ça [grimace], derrière des choses qui ne nous appartiennent pas et qui nous ressemblent pas. Voilà. Bonsoir.
(Bernard Blier, Bernard Blier « Dernière ovation » Cérémonie des Césars – 04 mars 1989, 6'50)
#
[FELM]
Spectacle du 17 décembre 2018 à la Gaîté-Montparnasse, pour les 5 ans de (l'association) Faites entrer les musiciens!
Distribution : Yaïr Benaïm, (violoniste et chef d'orchestre), Boulou Ferré (guitariste), Léa Bridarolli (danseuse) Gilles Bugeaud (baryton/comédien), Natalie Cevallos-Morales (soprano), Tiziana De Carolis (pianiste-compositrice), Jean Dubé (pianiste), Bruno Dubois (comédien), Catherine Galitzine (soprano), Philippe Garcia (contrebassiste), Florent Garcimore (pianiste), Agnès Heidmann (comédienne), Alain Kremski (pianiste/compositeur), Natacha Medvedeva (pianiste), Edwige Morgen (chanteuse jazz), Dimitri Naïditch (pianiste /compositeur), Alceo Passeo (pianiste), Chloé Boyaud (violoncelliste), Tristan Pfaff (pianiste), Nicole Rivière (pianiste), Thierry Samouelian (violoniste), Romain Villet (écrivain/pianiste), Emmanuelle Goizé (soprano/comédienne), Sophie Galitzine (soprano).
Spectacle conçu par Catherine Galitzine
Mise en espace Bruno Dubois
Affiche réalisée par Naïra Davlashyan
Réalisation audiovisuelle par KARL (2019.03)
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[HN][YT]
1/ Qui sommes-nous l'un et l'autre ? (Et l'un & l'autre ?)
2/ Révolution numérique globale (« Simplement, c'est pas de ma faute si l'horloge est devenue digitale/numérique » – François Bon)
…
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[noirage][karl]
J'ai vécu, moi. J'en ai vu des vertes et des pas mûres. Je le sais que tout irait sur des roulettes, s'il y avait des roulettes. Mais il n'y a pas de roulettes. À l'endroit où il devrait y avoir des roulettes, il y a des boulons. Il aimait parler avec ceux qui ne sont pas tombés de la dernière pluie.
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p155)
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[neutralisage]
Qu'est-ce qui a le plus changé chez moi en 30 ans ? [ ] Prendre les choses un peu moins au sérieux. [ ] Y compris artistiquement ? Ouais, ouais, ouais. J'ai toujours pris les choses peut-être un peu trop au sérieux, quoi. Donc… C'est bien, pour une fin de vie, d'être un peu plus zen, tu vois ?
(Kool Shen [NTM], Les adieux NTM - C à Vous - 18/03/2019, 16')
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[HN][YT]
– Et j'adore cette émission parce qu'en fait, au départ, c'est un truc qui s'est monté sur… un peu comme on est là… Et si on faisait ça, et machin… Et hop, tac…
Kool Shen – Un peu comme NTM
– Un peu comme NTM
(JoeyStrarr [NTM], Les adieux NTM - C à Vous - 18/03/2019, 20')
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[bio-logique]
Ceux qui étaient là et qui s'en sont tirés, il fallait qu'ils en aient dans le ventre. D'abord. Ensuite, ils se sont fait la réflexion que c'était déjà très bien d'être vivants sans encore réclamer d'être des « bons vivants ». Après ils se sont rend compte que tout ne s'arrangeait pas avec une assiette de soupe [ ].
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p158)
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[maudit][pionnier][TP]
Il est vrai que moi, je travaillais sans tambours ni trompettes. Et ça y fait.
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p158)
2019 03 20
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[brachy-logique][méta]
[ ] qui ont, à dessein, et j'y tenais beaucoup, la forme des cahiers, de Charles Péguy, qui fut un très très grand éditeur, et qui avait trouvé cette formule géniale du cahier, c'est-à-dire du texte court, où des philosophes authentiques s'engageaient dans le débat, ce qu'il appelait un socialisme d'enseignement, avec une vraie exigence philosophique et en même temps avec un souci de l'adresse et de l'ouverture maximale du propos.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 20')
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[autophilosophe][méta]
[ ] une manière de [ ] s'approprier à la fois sa propre pensée et à la fois aussi la rencontre avec des auteurs, avec des idées.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 25'50)
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[défausophie][philosophie]
Moi je dis souvent que la philosophie elle ne prend pas la tête mais elle la retourne. Comme on laboure un champ, comme on retourne une terre pour la rendre fertile.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 26'20)
+
C'est juste que les gens aiment se poser ces questions-là, les gens aiment ce qu'on appelle les « mind blow », c'est-à-dire se faire retourner le cerveau et se dire : ah, j'avais pas vu les choses comme ça, etc., c'est-à-dire ils aiment… cette ouverture-là…
(Cyrus North, Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 50')
+
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[TP]
Donc moi, mon rôle, ma responsabilité, mon éthique, c'est de rester sur le domaine de la philosophie. C'est ne pas aller dans l'espace du… Je ne vends pas du bonheur. Je ne vends pas de solution. Je vends même quelque chose qui peut être un peu tempétueux, qui peut mettre en colère. [ ] Ça peut être un bouleversement.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 27')
+
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Dans la pharmacie du philosophe, alors il y a peut-être des huiles essentielles, de l'homéopathie, des anti-douleurs, en fait, des choses qui vont vers le bien-être, je pense qu'il y a des alcools forts, [ ] qui procurent comme ça une sorte d'ivresse, et puis de véritables poisons. Enfin c'est-à-dire qu'il y a un danger, et d'ailleurs Hegel le dit très bien, de sombrer dans ce qu'il appelle une sorte de « mysologie », c'est-à-dire un discours de la haine du monde. La philosophie vous met à distance, elle vous permet de projeter de la critique et de la négativité sur ce qui vous entoure, elle crée sous vos pieds une sorte de vide. Et c'est intéressant de vivre cette expérience, c'est une expérience effectivement difficile, dangereuse… [ ] Mais vous voyez, la philosophie, c'est ça, aussi. [ ] On est pas dans un spa. Voilà. C'est-à-dire, on est pas là pour se faire masser par des propos onctueux, non, c'est quelque chose qui va vous mettre votre vie entre les mains, faire de vous-même un acteur conscient de votre vie – ce que vous n'étiez peut-être pas auparavant –, avec tous les risques que ça comporte, parce que tout à coup vous pouvez faire usage de votre liberté ! Jusqu'à la folie ! Donc c'est pour ça que philosophie thérapeutique, oui, mais philosophie comme poison, folie, maladie, également. Enfin, c'est un danger à traverser.
(Alexandre Lacroix, Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 27'20)
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[philosophie][intelligence][défausophie][nuance]
Il faut rester authentiquement philosophe, c'est-à-dire, puisque vous parlez d'intelligence, avoir cette intelligence de l'entre-deux.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 32')
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[défausophie]
[ ] la bêtise, [ ] typiquement le con, c'est celui qui ne s'interroge pas, ne se questionne pas, pour qui les choses sont ce qu'elles sont et on ne va pas au delà. Et précisément, la philosophie, c'est l'art du questionnement. C'est même d'abord l'art de l'étonnement.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 32'30)
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"karl"
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 33')
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[autophilosophe][philosophie]
Donc pour moi, la philosophie, c'est toujours un aller-retour entre ce qui nous a constitué, ce qui nous a déterminé, toutes les constructions et les représentations mentales dans lesquelles nous baignons et dans lesquelles nous ne pouvons pas ne pas penser. Vraiment. Simplement, nous le faisons de manière inconsciente. Donc la philosophie met ça au jour. C'est-à-dire qu'elle dit, en fait : quand tu dis ça, c'est parce qu'il y a eu deux mille ans de réflexion qui font que tu penses ça. Mais ça, [ ] il y a une invisibilitation de cette construction, puisqu'on en revient à tout naturaliser, à penser que tout est naturel. En réalité, non.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 35'30)
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[infra]
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 54'15)
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[TP][méta][karl]
L'expérience qui m'a paru intéressante avec ces plus de dix ans maintenant de Philosophie [ ], c'était l'expérience d'inventer des formats, en fait. Moi j'aime beaucoup les formats. C'est peut-être une déformation [ ] d'écrivain, c'est-à-dire : j'aime inventer des formats. [ ] Vous voyez ? Je trouve qu'il y a quelque chose d'excitant à essayer d'inventer un style [ ] philosophique, que j'assume, avec… euh…
(Alexandre Lacroix, Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 42'20)
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[postsexuel]
La consommation pornographique blase du sexuel.
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[postsexuel]
Faites monter l'aventure
Au-dessus de la ceinture
(Et les pépites
Jetez-les aux ordures)
(Alain Bashung, "faites monter")
2019 03 21
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[âge]
On vieillit autour de sa jeunesse. (En s'y croyant encore, longtemps.)
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[taisage][s'injustifier]
Il ne s’occupe pas d’où je viens, c’est bon signe, mais où je vais. Je lui réponds que je ne suis pas bien fixé.
— Boulot ? dit-il.
— Oui et non.
Nous roulons un peu sans rien dire. Ça me plaît.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins », page 4.)
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Il y a un chien, mais c’est un labri à poils ras. Il aboie par acquit de conscience ; en vérité il plaisante. Il n’a pas l’air de s’effrayer de peu. Malgré tout il m’arrête et il me fait comprendre que c’est la loi. Il est bien tombé, je suis très respectueux de la loi des chiens. J’appelle. Le labri se couche et surveille mes pieds.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. », p9)
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Elle ajoute : « Il y a mieux mais c’est plus cher.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. », p13)
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[taisage]
C’est une bergère. Une vieille femme maigre et droite. Noire de la tête aux pieds. Elle arrive de l’autre côté de la route et se pose. Nous nous disons bonjour, puis j’ajoute :
— C’est beau par ici.
Elle répond :
— Oui, les gens le disent.
Après ça, nous restons en compagnie, séparés par la route. Elle m’a assez vu, mais elle reste là, contente. Ça dure longtemps. Elle pense ce qu’elle veut, moi aussi. On est très bien.
Finalement, je lui dis au revoir. Elle remonte sur son flanc de montagne et moi, je m’envoie dans la descente, mais je modère.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. », p15)
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[TP][nuit]
Je vois au clocher qu’il est déjà trois heures. Dans cette vallée qui se resserre, il fera nuit à six. Je ne crains pas la nuit, mais c’est l’heure où les gens ont peur de ceux qui passent.
[ ]
C’est difficile d’aborder les gens à cette heure-ci. On ferme les portes. C’est le soir qu’on a inventé le verrou ; et il y a une bonne paye d’années. Que c’est important la frousse ! Pour résister à l’instinct il faut des types bien, et les types bien, c’est rare.
À tourner comme ça, d’un côté et d’autre, j’aggrave mon cas. On commence à me regarder du coin de l’œil.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[nuit]
Je ne sens rien de particulièrement humain autour de moi, au contraire. En premier lieu, il y a l’odeur du vide. Sur ma droite, la forêt doit tomber raide et profond. De là vient aussi, par moments, une sorte de soupir qui ressemble à celui d’un homme endormi. Il doit y avoir en bas une vallée assez large et un torrent en conséquence qui frotte sur du gros gravier. Je sens aussi l’odeur résineuse des sapins et celle de la fiente d’oiseau. Il y a sans doute dans les parages une paroi de rocher ; c’est généralement leur odeur.
Je vois d’autres étoiles, mais celles-là au-dessous de moi. Un petit piquetage de feux pareil à une sorte de grande ourse, mais sous mes pieds. Ça fait toujours un drôle d’effet. J’essaie de voir les étoiles du ciel. Il n’y a pas mèche. Seules sont visibles la constellation du hameau d’en haut et la constellation du hameau d’en bas. Il n’y a pas de rapport entre les deux. Ils sont séparés par peut-être cinquante kilomètres de routes comme celle que je suis, toute en tournants, et qui va faire des détours au tonnerre de Dieu. Entre les deux, des centaines de milliards de tonnes de feuillages de toutes les espèces, toutes plus noires que l’ombre. Et moi, au milieu, je flotte.
La nuit met toujours un peu de mou dans les jambes.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[TP]
Je lui raconte mon histoire chez le docteur Ch. Il me dit : « Il était fou ! » Je lui dis : « Oui, il n’était pas tout à fait d’aplomb, mais la campagne lui faisait du bien.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. » )
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Il me demande ce que je fais. Je le lui dis. Il me pose des questions très précises. Je lui en pose, moi aussi, parce qu’il a l’air de ne pas être tombé de la dernière pluie.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. » )
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[goût][âge][karl]
Je pense à la femme aux pommes d’hier soir. J’ai plaisir à voir des gens frais. En lançant la pomme, elle avait vingt ans.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[Jean Giono]//
J’ai envie de me renseigner sur lui aussi, mais j’hésite. Il va sûrement me raconter des mensonges. D’un côté, c’est ce que je préférerais ; s’il me dit la vérité, j’ai peur qu’elle me dégoûte.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
+
Il ment. Il s’en tient fermement à son mensonge. Il embellit son mensonge. Je m’y connais et j’en bave. Il ment franc, si on peut dire. Je sais qu’il ment, il ne s’en cache pas et je sais qu’ayant écouté ce mensonge je ne saurai jamais la vérité. Même si un autre me la dit, même si cent autres me la disent. Même si j’ai des preuves. J’ai trop intérêt à croire ce qu’il dit. Et qui est si bien arrangé.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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Les filles sont très intéressées par la guitare. Mais nous filons et, ma parole, j’en suis très satisfait au point que j’abandonne volontiers l’idée d’acheter un peu de charcuterie.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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Il évite de me regarder en face. Il a des quantités de choses qui me déplaisent. Ce n’est vraiment pas un homme de ce genre que j’aimerais avoir pour ami.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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Je joue mon rôle au milieu de tout ça en dégustant une bonne pipe. Je reçois des ramponneaux ; on me bourre les côtes, on me marche sur les pieds mais je suis un de ceux qui savent apprécier le plaisir d’être entassés. On se regarde tellement sous le nez, hommes et femmes, qu’on ne peut plus rien prendre au sérieux. Et en effet, je rigole. Je distribue mes papiers avec bonne humeur. Un mot pour le grand-père, un mot pour la mère, un mot pour la fille. Ils me prennent tous pour ce que je suis : un type d’attaque et bon enfant. Quel dommage que je n’aie pas ma belle barbe !
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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De temps en temps il y a dans ses yeux un petit truc assez inquiétant. J’ai vu ça dans l’œil des bêtes de cirque quand on passe devant les cages. Je me dis que, quand le diable y serait, ce type-là me fera toujours un drôle d’effet. J’ai l’impression de le prendre constamment sur le fait.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[TP][karl]
— Tu aimes être seul, toi ?
— J’aime être seul et j’aime la compagnie. »
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[HNYT][pionnier]
Je sais plus qui a dit ça, qu'il y avait deux catégories d'artistes : les révolutionnaires et les décorateurs. Et, au fond, je pense que je suis un décorateur.
(Michel Houellebecq, Stupéfiant ! - Le style de Houellebecq, 3'40)
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La recette, en fait, elle est vraiment toute simple, hein ? Il faut se dire qu'on va mourir après le livre. Il faut arriver à s'en persuader. Donc en fait on a rien à perdre, quoi.
(Michel Houellebecq, Stupéfiant ! - Le style de Houellebecq, 7')
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[méta][épure][otteur]
Fiches, Ludwig Wittgenstein
Les remarques qui composent ce volume ont été retrouvées dans une boîte à fiches, après la disparition de Wittgenstein. Elles sont issues de découpes faites dans diverses dactylographies datant de la période 1929-1948 - plus particulièrement des années 1945-1948. La raison d'être de cette boîte a intrigué les exécuteurs littéraires de Wittgenstein : à quelle fin extrayait-il de ses écrits certains fragments pour les introduire dans la boîte à fiches (parfois sans aucun classement, parfois en agrafant les remarques portant sur le même sujet) ? Et pourquoi réélaborait-il ensuite les coupures elles-mêmes ? Le travail qu'ils ont fait sur l'origine de ces coupures et leurs modifications les a conduits à supposer qu'il accordait une importance particulière aux éléments qu'il conservait de la sorte et que son intention était de les incorporer à des textes à venir. L'intérêt des Fiches tient à l'ampleur et à la variété des questions qui y sont abordées et qui couvrent les axes majeurs de la «seconde» philosophie. Elles témoignent de la constance avec laquelle Wittgenstein - de la période de son retour à la philosophie, en 1929, jusqu'aux remarques qui composent ses derniers écrits - a traqué les pièges du langage et redéfini les questions mêmes de la «philosophie de la psychologie». Ce qui fait tout le prix du condensé qu'elles nous livrent tient à ce qu'elles offrent - parallèlement aux développements plus étendus que renferment les autres écrits et ouvrages de la même période - un choix de ses pensées les plus vives et certainement les plus significatives.
(https://www.amazon.fr/Fiches-Ludwig-Wittgenstein/dp/2070758532/ref=asap_bc?ie=UTF8)
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[surdouage][brachy-logique][amphibo-logique][fragmentage][formule][vrac]
Les pensées que je publie dans les pages qui suivent sont les sédiments de mes recherches philosophiques des seize dernières années. Elles portent sur de nombreux objets : les concepts de signification, de compréhension, de proposition, de logique, les fondements des mathématiques, les états de conscience, et bien d'autres choses encore. Je les ai toutes rédigées en de courts paragraphes sous forme de remarques qui tantôt constituent des séquences relativement longues sur le même objet, tantôt passent brusquement d'un domaine à un autre. — Au départ, mon intention était de rassembler tous ces matériaux en un livre de la forme duquel je me suis fait, à différents moments, des représentations différentes. Mais ce qui me paraissait essentiel était que les pensées y progressent d'un objet à l'autre en une suite naturelle et sans lacune.
Après de nombreuses tentatives infructueuses pour réunir en un tel ensemble les résultats auxquels j'étais parvenu, j'ai compris que je n'y arriverais pas, que ce que je pourrais écrire de meilleur ne consisterait jamais qu'en des remarques philosophiques, car mes pensées se paralysaient dès que j'allais contre leur pente naturelle et que je les forçais à aller dans une seule direction. — Et cela était évidemment lié à la nature même de la recherche, car celle-ci nous contraint à parcourir en tous sens un vaste domaine de pensées. Les remarques philosophiques de ce livre sont, en quelque sorte, des esquisses de paysage nées de ces longs parcours compliqués.
Sans cesse les mêmes points, ou presque les mêmes, ont été abordés à nouveau à partir de directions différentes, et sans cesse de nouveaux tableaux ont été ébauchés. Nombre d'entre eux dessinés de façon maladroite ou imprécise trahissaient tous les défauts d'un médiocre dessinateur. Et une fois ces tableaux-là écartés, il en restait un certain nombre qui étaient à demi réussis, mais qu'il fallait réorganiser ou même retoucher pour qu'ils présentent à l'observateur le tableau d'un paysage. — Ce livre n'est donc en réalité qu'un album.
Jusqu'à une date récente, j'avais vraiment abandonné l'idée de publier mon travail de mon vivant. De temps à autre cette idée se voyait pourtant ranimée, principalement du fait que je ne pouvais pas ignorer que les résultats auxquels j'étais parvenu et que j'avais divulgués dans des cours, des écrits et des discussions, avaient été fréquemment mécompris et qu'ils circulaient sous une forme plus ou moins édulcorée et mutilée. Cela piquait ma vanité, et j'avais quelque peine à la calmer.
Il y a quatre ans, j'ai eu l'occasion de relire mon premier livre (le Tractatus-logico-philosophicus) et d'en expliquer les pensées. Il m'est alors apparu soudain que je devais publier ces anciennes pensées en même temps que les nouvelles, car ces dernières ne pourraient être placées sous leur vrai jour que sur le fond de mon ancienne manière de penser et par contraste avec elle.
Depuis l'époque où j'ai recommencé, il y a seize ans, à m'occuper de philosophie, j'ai dû reconnaître de graves erreurs dans ce que j'avais écrit dans mon premier livre. La critique de mes idées par Frank Ramsey, avec qui je les ai discutées dans d'innombrables entretiens au cours des deux dernières années de sa vie, m'a aidé – dans une mesure que je ne suis pas à même d'apprécier — à me rendre compte de ces erreurs. — Et plus encore qu'à cette critique – toujours vigoureuse et sûre —, je suis redevable à celle que M. P. Srafia, professeur à l'université de Cambridge, a inlassablement exercée sur mes pensées pendant des nombreuses années. C'est à cette stimulation que je dois les idées les plus fécondes de cet écrit.
Pour plus d'une raisons ce que je publie ici touche à ce que d'autres écrivent aujourd'hui. — Si mes remarques ne portent aucun sceau qui les désigne comme miennes, — je ne chercherai pas davantage à les revendiquer comme étant ma propriété.
Je les livre au public avec des sentiments mêlés. Il n'est pas impossible qu'il revienne à ce travail, en dépit de son insuffisance et des ténèbres de ce temps, de jeter quelque lumière dans tel ou tel cerveau ; mais cela n'est à vrai dire guère probable.
Je souhaiterais que ce que j'ai écrit ici ne dispense pas les autres de penser, mais au contraire incite, si possible, tel ou tel à développer des pensées personnelles.
J'aurais volontiers produit un bon livre. Le sort en a décidé autrement ; et le temps est révolu qui m'aurait permis de l'améliorer.
(Ludwig Wittgenstein, Recherches philosophiques, préface)
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[autophilosophe]
Heureux dans la connaissance malgré la misère du monde.
(Ludwig Wittgenstein, cité par Marie-Anne Lescourret, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 27')
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[formule][perfectionnage][karl]
Je crois que lorsqu'on continue à écrire, et c'est ce qu'il fait inlassablement, c'est toujours pour essayer d'arriver à la bonne expression. Il cherche tout le temps. Il y a toujours cette idée d'arriver à l'expression juste, hein, la justesse de ton. Et, en effet, il y a [ ] une éthique perfectionniste. [ ] Donc [ ] arriver à son vouloir-dire, [ ] et arriver à une tonalité juste qui est d'ordre musicale aussi, hein !
(Sandra Laugier, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 33'30)
2019 03 22
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On lui dit qu'il peut faire de la philosophie, il fait de la philosophie mais en mécanicien, je dirais, puisque la mécanique, comme il dit, c'est avoir un plan de composition pour dire la totalité du monde. Et ce qu'il voulait faire dans le Tractatus, c'était résoudre la philosophie une fois pour toutes.
(Marie-Anne Lescourret, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 37')
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Il [Wittgenstein] lui dit : écoute, personne ne comprend ce que la musique a représenté pour moi, et à partir de là on ne comprendra pas mon oeuvre.
(Marie-Anne Lescourret, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 38')
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Que dit Wittgenstein ? Il dit : le génie juif, c'est un génie reproducteur. Ils sont incapables de créer.
(Marie-Anne Lescourret, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 39'30)
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[otteur][pionnier][karl]
– [ ] Dans tous les domaines qui l'intéressent, c'est comment est-ce qu'on peut avoir du nouveau, finalement. Inventer et créer, et c'est ça le devoir de génie. C'est toujours continuer, essayer de faire quelque chose de nouveau. [ ] Et dans l'usage du langage, c'est ça qui intéresse Wittgenstein dans Les Recherches, dans La Cahier bleu, c'est comment est-ce qu'on peut constamment inventer de nouveaux usages, utiliser un mot qu'on a appris dans un contexte complètement différent, et en faire autre chose. Et ça a l'air d'être un point un peu technique, grammatical, et en fait c'est complètement fondamental parce que c'est ce que nous faisons constamment dans la vie, c'est créer, inventer de nouveaux usages dans les nouvelles circonstances qui sont les nôtres, c'est-à-dire que ce qu'on fait, c'est vraiment de l'improvisation. [ ] C'est-à-dire qu'on est constamment un peu sur la corde raide, même dans nos usages, dans notre vie quotidienne, à essayer de créer du nouveau, et c'est cela qu'on sent dans l'écriture de Wittgenstein, hein, je crois que c'est ça qui est très puissant.
Adèle VR – Créer du nouveau à partir d'un langage qui est déjà là qui est le même. Comment fait-on pour apporter du nouveau alors que les composantes, les termes, les propositions sont les mêmes !
– Voilà. Et donc, on est dans l'invention, et donc ça c'est une espèce de génie quotidien de l'humain.
(sandra laugier, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 40')
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[formule]!! [≠ rédiger][éco-logique][taisage][no effort]
Ne rien dire que ce qui se laisse dire.
(Wittgenstein, Les nouveaux chemins, Le langage (2/4) - 15.03.2016 - Wittgenstein, "Ne rien dire que ce qui se laisse dire")
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Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence.
(Wittgenstein, Tractatus Logico-philosophicus)
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[taisage]
It's oh so quiet. (chanson)
(Betty Hutton – 1951 –, puis Björk)
(Paroliers : Bert Reisfeld / Erich Meder / Hans Lang)
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[neutralisage]
neutrali-sage
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[anaxia-logique][neutralisage]
Assurément, la lecture de cette description pourrait provoquer en nous la douleur, la colère ou toute autre émotion, ou nous pourrions lire quelle a été la douleur ou colère [ ] chez les gens [ ], mais il y aura là seulement des faits, des faits [ ][,] nos mots ne veulent exprimés que des faits ; comme une tasse à thé qui contiendra jamais d'eau que la valeur d'une tasse, quand bien même j'y verserai un litre d'eau.
(Wittgenstein, Conférence sur l’éthique, 1929)
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Édouard Levé... un peu wittgensteinien ? Ou en tout cas l'asymptote édouardlevienne (pour ne pas dire édouardlevée ou édouardlevier) ?
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[taisage]
Mon livre consiste en deux parties : celle ici présentée, plus ce que je n’ai pas écrit. Et c’est précisément cette seconde partie qui est la partie importante. Mon livre trace pour ainsi dire de l’intérieur les limites de la sphère de l’éthique, et je suis convaincu que c’est la seule façon rigoureuse de tracer ces limites. En bref, je crois que là où tant d’autres aujourd’hui pérorent, je me suis arrangé pour tout mettre bien à sa place en me taisant là-dessus.
(Wittgenstein, extrait de la lettre à Ludwig von Fricker sur le Tractatus, citée par C. Chauviré, L. Wittgenstein, Paris, Seuil, p. 75, https://monsieurphi.com/2018/07/06/le-gros-livre-de-wittgenstein-dixit-1/)
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cf. Cometti et Pouivet, postface sur Goodmann
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[intelligence]
– Pourquoi est-ce que vous vous intéressez à Wittgenstein ?
– Bah, tout simplement parce que j'y comprends rien du tout, et ça me fascine malgré tout. Il y a des choses que je comprends pas qui m'ennuient, et là il y a des choses [ ] à force d'essayer de lire sans rien comprendre, j'arrive à quand même déceler deux trois choses, mais malgré tout ça reste mystérieux. Et de mon point de vue, il a une expression, il a certaines expressions, certains aphorismes, certaines propositions qui sont des images très fortes et qui évoquent… qui touchent presque au surréalisme ou à l'abstraction. Comme certains – bon, c'est un logicien – grands mathématiciens, ou certains grands scientifiques [ ], ça touche un tel niveau de précision scientifique et de logique qu'on bascule dans le surréaliste et dans la poésie. Je pense. De mon point de vue. [ ] Et Wittgenstein, à sa façon à lui, produit des images… Quand il dit : si un lion arrivait à parler, c'est pas sûr qu'on comprendrait ce qu'il a à nous dire… C'est quand même des images très fortes qui pour moi évoquent plus que de la philosophie, on bascule dans une… Jusqu'à ce qu'un jour je comprenne et me dise : Ah oui d'accord je comprends très bien ce qu'il a voulu dire, ça reste un mystère qui développe chez moi beaucoup d'imaginaire, quoi. [ ] Mais par association d'idées, aussi parce que j'ai la chance de connaître des gens qui peuvent un peu m'initier à ce genre de choses, j'en arrive, moi, à me construire une sorte de vision du monde que j'aime bien, et qui me va bien.
(Melvil Poupaud, La Nuit rêvée de Melvil Poupaud - Entretien 2/3 (1ère diffusion : 22/10/2017) - Serge Daney, Raoul Ruiz, David Fray, Rimbaud, Bob Dylan, Ludwig Wittgenstein… 25')
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Frank Horvat : depuis l'enfance, lectures où je comprends pas tout…
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[intelligence]
Le « jeu de langage », quant à lui, n’est pas arbitraire, dans la mesure où il résulte de ce que Wittgenstein appelle une « forme de vie ». Dans la forme de vie de l’être humain, l’homme pratique des jeux de langage proprement humains : commander et obéir à des commandements ; décrire un objet ; rapporter un événement ; traduire d’une langue dans une autre ; demander, remercier, maudire, saluer, prier [Cf. §23]. Ces jeux de langage font partie de l’activité humaine, ils sont déterminés par elle. Aussi, nous dit Wittgenstein, si un lion pouvait parler, on ne le comprendrait pas : la langue que parlerait le lion renverrait à sa propre forme de vie, qui n’est pas la nôtre et que nous ne pourrions comprendre.
(Ludwig Wittgenstein (1889-1951) - Le langage ou la réalité comme surface tissée lundi 20 octobre 2014 par Phap, http://www.esperer-isshoni.info/spip.php?article175)
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Cinq ans après le succès de son premier récital Schubert (Impromptus et Moments Musicaux), le pianiste David Fray revient à un de ses compositeurs fétiches avec Fantaisie, un album consacré à quatre chefs-d’œuvre composés au soir de la vie de Schubert.
La grande Sonate ‘Fantaisie’, la dernière publiée de son vivant, fut qualifiée par Schumann de « la plus parfaite dans sa forme et dans sa conception ». Suivent la Mélodie hongroise et deux œuvres à quatre mains composées par Schubert durant la dernière année de sa vie, la célébrissime et bouleversante Fantaisie en fa mineur et le rare Allegro en la mineur ‘Lebensstürme’.
Pour ces deux œuvres, David Fray a invité son mentor et renommé professeur Jacques Rouvier à le rejoindre, faisant ainsi de cet album un vrai travail amoureux entre le professeur et son élève autour de ces deux chefs-d’œuvre.
Le jeu de David Fray est un bijou de lyrisme et de toucher, révélant la richesse mélodique unique de Schubert."
(https://www.francemusique.fr/emissions/l-invite-du-jour/david-fray-pour-l-album-schubert-fantaisie-15560)
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[HNYT][HN]
Se mettent au numérique, exploite, intègre…
James Blake
Nils Frahm
…
Emblématique :
Radiohead
…
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[âge]
Le propre d'un artiste, c'est de continuer toujours à chercher. Une interprétation, par définition, n'est jamais totalement aboutie. Après, il y a un moment où l'on pense qu'elle est digne d'être présentée, disons qu'elle est présentable, mais une interprétation elle suit aussi les méandres de l'évolution de votre propre personnalité, de votre propre vie, et elle est liée au vivant, c'est ça la beauté d'une interprétation. Donc elle n'est pas figée, et surtout elle doit refléter aussi l'état des lieux des recherches, finalement, que l'artiste a pu effectuer au moment où il interprète l'oeuvre.
(David Frey, France Musique - 2019 01 - La leçon de musique (et de philo) de David Fray, 1'50)
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[taisage]
Je pense que le rôle d'un artiste, c'est de s'interroger et d'interroger le monde aussi. [ ] La grandeur de la musique c'est de ne pas avoir besoin, justement, des mots pour interroger. C'est ça, aussi. Un tableau peut vous interroger juste avec un assemblage de couleurs, ou des figures, leur disposition. La pensée non-verbale est une chose importante aussi, je trouve. Et une oeuvre peut penser. Sans mots, mais elle peut penser. Et elle doit penser, sûrement.
(David Fray, France Musique - 2019 01 - La leçon de musique (et de philo) de David Fray, 4')
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OTTO - Pour pensée la musique.
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[TP]
Ce que j'attends de la musique, personnellement, c'est qu'elle rende ma vie plus belle. Parce que ça a été le cas depuis le début. J'estime que la musique a rendu ma vie plus belle, effectivement.
(David Fray, France Musique - 2019 01 - La leçon de musique (et de philo) de David Fray, 4'20)
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Sans la musique, ma vie serait une horreur.
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[éco-logique][TP][pionnier]
La fantaisie chez Schubert marque ce que sera la fantaisie après lui. C'est-à-dire [ ] l'idée pas seulement d'une improvisation, mais l'idée d'une part que l'oeuvre n'aura pas une structure qui correspond à des structures-types, et cette structure sera au service de l'inspiration, au service d'une poét[h]ique, au service d'un imaginaire. Voilà.
(David Fray nouvel album Schubert Fantaisie - Présentation, 6')
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[ARG]
[ ] because you have to accept to get lost, sometimes. With Beethoven it's impossible : each note is part of a progression and of destructer. Schubert, sometimes, there is a coincidence. As if you are walking, suddenly you see something, something from nature… You enjoy the moment.
(David Fray - Schubert Moments Musicaux Impromptus, 2')
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[surdouage][neutralisage]
Jacques Rouvier (professeur de piano de David Fray) – Je connais David depuis 17, 18 ans environ. C'était un talent… brut, je dirais. Que je qualifierais un peu de chien fou. Ça veut dire que ça partait dans tous les sens. Ce qui est à peu près tout le contraire de ce qu'il est devenu, grâce à son intelligence et à sa culture.
(David Fray nouvel album Schubert Fantaisie - Présentation, 8')
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Otto - dans la tête d'un surdoué 3/3 (titre provisoire, indicatif)
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[Wittgenstein] Une personnalité que Bertrand Russell résumait en quatre adjectifs : passionné, profond, intense, et dominateur.
(Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 1'20)
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[philosophie]
Mais à force d'étudier les mathématiques, il s'était pris d'intérêt pour leurs fondements-mêmes.
(Bertrand Russell, Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 23'15)
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[karl][TP][moustique]
C'est peut-être le plus parfait exemple que j'ai jamais connu du génie. Tel qu'on le conçoit traditionnellement. Passionné, profond, intense, et dominateur. Il avait une espèce de pureté que je n'ai jamais vue égalée, sauf par G.E. Moore [George Edward Moore (1873-1958)].
(Bertrand Russell (Autobiographie, citée par) Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 23'30)
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Comme tous les grands hommes, il avait ses faiblesses. [ ] je m'aperçus qu'il était terrorisé par les guêpes, et incapables à cause des punaises de rester une nuit de plus dans le logement que nous avions trouver à Innsbruck. Après mes voyages en Russie et en Chine, j'étais aguerri contre les petits inconvénients de cette sorte, tandis que toute sa conviction que les choses de ce monde ne comptent pas ne pouvait le rendre capable de supporter les insectes avec patience. Mais, en dépit de ces travers, c'était un de ces hommes qui forçaient l'admiration.
(Bertrand Russell (Autobiographie, citée par) Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 30'30)
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[formule]!
[recueil dans son éventuelle nouvelle forme, toutes les formules tournées au mode interrogatif]
Je l'ai entendu dire également qu'un ouvrage de philosophie pourrait se composer uniquement de questions, auxquelles on ne chercherait pas à apporter de réponses.
(Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 29'30)
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[sexage][âge]
Sexuellement un homme mûr est meilleur qu'un jeunot/jeune vert, comme une banane jaune est meilleure qu'une banane verte.
Un homme mûr est sexuellement meilleur qu'un jeunot/jeune vert, comme une banane jaune est meilleure qu'une banane verte.
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Je désespère (de) la médecine.
Je désespère de la médecine et c'est réciproque.
La médecine et moi désespérons l'un de l'autre.
Je désespère la médecine et d'elle.
Je désespère la médecine et de la médecine.
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[TP][âge]
[ ] Wittgenstein qui dit lui-même, dans ses Remarques mêlées, que celui qui gagne la course en philosophie est celui qui arrive le dernier ; et que les philosophes devraient se saluer entre eux en se disant : prends ton temps.
(Le langage (2/4) - 15.03.2016 - Wittgenstein, "Ne rien dire que ce qui se laisse dire", 5')
2019 03 23
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Bah oui, je suis surtout content qu'il y ait des personnes qui comprennent à la limite tout ce que je dis pas.
(Alain Bashung, Alain Bashung "Interview Vérité" de Thierry Ardisson | Archive INA, 1')
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C'est ce que tu appelais « la cacophonie rigoureuse » ou « les erreurs délibérées »…
(Thierry Ardisson, Alain Bashung "Interview Vérité" de Thierry Ardisson | Archive INA, 1'15)
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[surdouage]
Dispersion à concentrer.
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[surdouage]
Surdoué ? Une intelligence à (la) clé.
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Jp Albatros [commentateur youtube]
il y a 5 ans
Magnifique complicité, à jamais.... Et merde à ce que nous réservera la vie !
(Alain Bashung - Chloé Mons - To Bill, https://youtu.be/EXzVXAAyMqA)
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[otteur]
Quand la plupart se mettent en avant, je me mets en arrière.
Quant tant de gens se mettent en avant pour dire leur pensée, je me mets en arrière la leur reprendre en vertu de la mienne.
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[intelligence]
Sommes-nous conscient que ce que nous appelons la réalité n'est pas le réel, mais le réel à l'intérieur des limites de notre perception, de notre vision du monde ? Et est-il possible de rafraîchir et d'élargir notre vision du monde ?
(Aline Frankfort, Souriez, c’est déjà demain ! | Aline Frankfort | TEDxAlsace, 2'15)
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[défausophie]
Combien de gens ont essayé de nous prévenir de quelque chose que nous n'avions pas vu, pas anticipé, même pas imaginé ? Mais peut-être que le message ne nous plaisait pas ? Et que nous avons préféré éliminer le messager ou le traiter de menteur.
(Aline Frankfort, Souriez, c’est déjà demain ! | Aline Frankfort | TEDxAlsace, 7')
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(AF)!!
[éco-logique][HNYT][pionnier]
…
(Aline Frankfort, Souriez, c’est déjà demain ! | Aline Frankfort | TEDxAlsace, 13'30'')
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[pionnier][po/éthique]
Un proverbe d'un collectif de femmes en Bolivie dit : Prends garde au présent que tu crées, car il doit ressembler au futur dont tu rêves.
(Aline Frankfort, Souriez, c’est déjà demain ! | Aline Frankfort | TEDxAlsace, 19'30)
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[éco-logique]
Le caractère chinois 道 (dào) décrit un chemin, une route, une voie ou une méthode.
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[éco-logique]
– Une Chine qui ne se passionne pas pour la vérité, mais pour la voie. Qu'est-ce que ça veut dire ?
– Alors oui, c'est très très important dans la mesure où c'est tout à fait caractéristique de la pensée chinoise en général, et de la pensée taoïste en particulier, c'est-à-dire que l'important n'est pas d'atteindre une quelconque vérité, comme nous avons tendance à le penser en occident, mais plutôt de voir quels sont les moyens qui permettent d'obtenir ce chemin, qui est propre à chacun de nous, et qui serait en accord d'une part avec le temps dans lequel nous évoluons et d'autre part avec la nature des êtres avec qui nous sommes en communication. Et donc ce point est tout à fait central dans la pensée chinoise, et c'est la raison pour laquelle j'ai cru devoir y insister. [ ] Et je souhaiterais que l'occident fasse les pas vers la Chine, que la Chine a fait depuis longtemps vers l'occident.
(OTT(O) - 1903 - l'éco-logique chinoise)
2019 03 24
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Le hussard sur le toit, Jean-Paul Rappenau
https://www.dadyflix.net/films/le-hussard-sur-le-toit-7161/
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Jean-Paul Rappeneau est un réalisateur et scénariste français né le 8 avril 1932 à Auxerre (France) [Bélier]. En 49 ans de carrière, il a réalisé seulement huit longs métrages, mais consacre beaucoup de temps à l'écriture de chacun de ses scénarios.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Rappeneau)
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– C'est encore loin, Manosque ?
– Oh, vous n'y serez pas ce soir. Par la Bastille, il faut la journée.
(Le Hussard sur le toit [film], 9')
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Je vais à une ville qui s'appelle Manosque. Là-bas, vivent beaucoup de nos amis en exil. Ce sont eux les plus menacés.
(Le Hussard sur le toit [film], 10'15)
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J'ai marché comme un brave soldat à travers l'épidémie pour venir jusqu'ici, à Manosque, rejoindre mes amis exilés.
(Le Hussard sur le toit [film], 49'20)
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Vous m'avez enseigné comment vivre. Et chaque jour je vous en remercie.
(Le Hussard sur le toit [film], [lettre à sa mère], 12')
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[Giono]
– Ça, c'est dans les livres.
– Moi, je passe ma vie à lire. Ça me console de tout. [ ] J'en ai plein dans ce sac, ils ne me quittent jamais.
(Le Hussard sur le toit [film], 22'30)
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Dans le choléra « sec », la mort subite peut survenir par déshydratation aiguë, alors que la diarrhée ne s'est pas encore manifestée (l'intestin est rempli d'eau) ou qu'elle débute à peine.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Chol%C3%A9ra)
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[politique][moyenhomme]
Je me demande si tu as raison d'aimer les hommes, tu sais ? Quand ils prennent peur, méfie-toi.
(Le Hussard sur le toit [film], 35'15 + 36'40)
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Regardez-moi ça. Ils se dénoncent les uns les autres. Et là, tenez, dans la même famille. Quelle misère. [ ] Ah, le choléra est une saloperie, mais le reste est une saloperie encore pire. [ ] Ça les occupe.
(Le Hussard sur le toit [film], 28'20 + 30')
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Peut-être que dieu a décidé d'en finir une fois pour toutes. Avec les hommes en tout cas.
(Le Hussard sur le toit [film], 37'30)
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[TP]
[Il mange sa soupe.]
Je fais des bruits horribles. Excusez-mois [ ]
(Le Hussard sur le toit [film], 43')
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[taisage]
– Pourquoi n'êtes-vous pas partie ?
– …
– Pourquoi ?
– Je ne réponds pas à toutes les questions.
– Ah. Excusez-moi.
(Le Hussard sur le toit [film], 37'30)
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– Vous êtes toujours comme ça ? Aussi cérémonieux ?
– Vous trouvez ça ridicule ?
(Le Hussard sur le toit [film], 43'45)
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[Giono regain]
— Biographie
— Rapport à Manosque (sud, soleil, Mistral, Provence…) : « J'ai [ ] ce besoin d'enracinement. [ ] J'aime m'enraciner. Malgré tout, ça n'est pas incompatible avec le voyage. On peut s'enraciner dans le voyage ».
— Rapport (passionné) à la lecture : (Hussard sur le toit : "Moi, je passe ma vie à lire. Ça me console de tout".) « Je lis beaucoup, je lis énormément ». (Série Noire, Stendhal, Cervantes, Machiavel…)
— Rapport (passionné) à l'écriture, sa pratique, son processus : « C'est le plus grand plaisir de ma vie ». « J'écris tous les jours et tout le jour. »
— Évolution de son style
— Rapport (embarrassé) au cinéma : « Le cinéma n'est pas un art, c'est une industrie. »
« Le cinéma jusqu'à présent représentait pour moi une sorte d'art nouveau, qui pouvait se permettre de faire des images plus rapidement que l'écriture. Mais, depuis un certain temps, j'imagine une autre chose, j'imagine que le cinéma est surtout une industrie. »
— Rapport à la modernité, le progrès : « on n'arrête pas le progrès, paraît-il » « il n'existe pas, el progrès » « le progrès est rond, il tourne. On revient aux choses anciennes, après. » « Rien ne se perfectionne » : cinéma, urbanisme (manosque), lune, musique (mozart et pas debussy et ravel)…
— Personnalité : goûts (Mozart…), famille…
« Je suis toujours gêné par la vérité, je préfère inventer. » Ne pas donner le document. Et c'est ce qui me permet de prendre mon plaisir.
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Aussi parce que j'aime (sur toutes ses vidéos) sa position pépère, adossée, sa face concernée et appliquée, comme son toucher, à ce David Fray [ ]
Dans un autre style, son deuxième amour, avec Schubert, Bach, dont sa pente sensible se sent moins proche, naturellement, mais vers lequel il revient toujours. Et là, à quatre pianos ! (Et ce, sans le recours à la nouvelle appli préférée de Judicaël ; ) https://youtu.be/Di2k06uNU1U
Je précise que le plus âgé de la troupe, Jacques Rouvier, n'est autre que son (bon vieux) professeur, qu'il embringue résolument depuis quelques années dans ses projets, le David. C'est beau, non ? Classe.
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– Et vous dites : Une chanson, on n'y vient pour la musique, on y reste pour les paroles.
Boris Bergman – C'est Bashung qui disait ça. Il a raison.
(TV5 - L'invité - Boris BERGMAN : "Ma vie avec Bashung et les autres", 1'15)
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[scan][ARG][considération]
"Les instructions nautiques", description de tout… // ARG
(Jean Giono - 1965 12 25 - La nuit écoute - Jean Giono, 15')
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[TP][minimalisme][âge]
Il me semble cependant que je change. J'apprends à ne plus me contenter de peu.
(Le Hussard sur le toit [film], 50'20)
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[TP]
Je sais pas, je l'ai volé à Manosque.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:01'30'')
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[TP][âge]
J'ai déjà perdu tellement de temps. Merci de votre aide. C'est une chance de vous avoir rencontré. Sans vous je serais encore… Qui sait où !
(Le Hussard sur le toit [film], 1:01'50'')
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Pauline – Je n'aimerais pas être de vos soldats.
Angelo [colonel] – Moi non plus.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:04'30'')
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Pauline – Vous êtes un garçon tellement organisé. Vous êtes d'une famille de militaire ?
Angelo – Je crois.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:05'40'')
2019 03 25
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[formule][giono]
Et ses paroles [à Ermenegilda dite « tête de pipe »] les plus simples se formaient, dans sa bouche, en forme de proverbes. Sans qu'on sache pourquoi. Elle vous disait par exemple : "Tous les gens qui passent ont le regard triste, se dit la porte du riche". [ ] Ou d'autres choses qui n'avaient pas l'air d'être des proverbes et qui finissaient, si on y faisait attention, par être des proverbes. Par exemple, comme : "la pendule ne donne que l'heure". [ ] Allez imaginez ce que ça voulait prétendre pour elle. [ ] Alors évidemment, on se disait : [ ] la pendule ne donne que l'heure parce qu'on a besoin de beaucoup d'autres choses dans la vie, beaucoup plus importantes que de savoir l'heure, etc., etc. Et des quantités de choses de ce genre. Par exemple, un jour, elle dit cette chose épatante [ ] : "à quoi sert le tronc des arbres, dit l'oiseau ?" [ ] Oui, c'est charmant… C'est charmant. Mais, Ermenegilda ne donnait pas un ton charmant à toutes ces choses-là, elle donnait un ton sentencieux.
– Oh, tous les proverbes, Giono !
– Oh, il n'était pas question de proverbes, là, [ ] c'était son orgueil qui parlait. C'était son orgueil qui voulait donner à toutes ses phases la valeur sentencieuse d'une phrase écrite en lettres ronciales?, une phrase noble, une phrase de proverbe. Et elle figurait une sorte de sagesse paysanne, de sagesse de race, elle voulait figurer. Vous vous imaginez le personnage ? [ ] Et alors ce personnage assez anguleux… [ ]
(Jean Giono, #25 Un certain orgueil piémontais, 3'50)
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(Rappel]
[giono regain][plan]
— Biographie
— Rapport à Manosque (sud, soleil, Mistral, Provence…) : « J'ai [ ] ce besoin d'enracinement. [ ] J'aime m'enraciner. Malgré tout, ça n'est pas incompatible avec le voyage. On peut s'enraciner dans le voyage ».
— Rapport (passionné) à la lecture : (Hussard sur le toit : "Moi, je passe ma vie à lire. Ça me console de tout".) « Je lis beaucoup, je lis énormément ». (Série Noire, Stendhal, Cervantes, Machiavel…)
— Rapport (passionné) à l'écriture, sa pratique, son processus : « C'est le plus grand plaisir de ma vie ». « J'écris tous les jours et tout le jour. »
— Évolution de son style
— Rapport (embarrassé) au cinéma : « Le cinéma n'est pas un art, c'est une industrie. »
« Le cinéma jusqu'à présent représentait pour moi une sorte d'art nouveau, qui pouvait se permettre de faire des images plus rapidement que l'écriture. Mais, depuis un certain temps, j'imagine une autre chose, j'imagine que le cinéma est surtout une industrie. »
— Rapport à la modernité, le progrès : « on n'arrête pas le progrès, paraît-il » « il n'existe pas, le progrès » « le progrès est rond, il tourne. On revient aux choses anciennes, après. » « Rien ne se perfectionne » : cinéma, urbanisme (manosque), lune, musique (mozart et pas debussy et ravel)…
— Personnalité : goûts (Mozart…), famille…
« Je suis toujours gêné par la vérité, je préfère inventer. » Ne pas donner le document. Et c'est ce qui me permet de prendre mon plaisir.
2019 03 26
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[pionnier][HNYT]
– Oui, parce que c'est une sorte de géographie de l'esprit. Ça a à voir avec nos fonctionnements… les grands espaces, c'est peut-être ce qui nous manque ici ! [ ] Enfin, ça a à voir avec ce qu'on a dans la tête, aussi…
– De plus ouvert et de plus éclaté ?
– Oui, voir plus loin peut-être aussi. Pour l'instant, on a l'impression qu'on bute sur d'anciens problèmes encore. Alors on a peur de se projeter dans le futur un peu, il y a un peu de ça.
(Alain Bashung, Alain Bashung Je suis un autiste compositeur - Archive INA, 3')
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[TP]
Comment je le vis ? Je le vis très intensément. Parce que j'ai un peu de temps à rattraper, etc…
(Alain Bashung, Alain Bashung Je suis un autiste compositeur - Archive INA, 0'30)
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Rien ne l'a rendu malade, sinon la vieillesse.
(Calamity Jane, in La Ballade de Calamity Jane, par Chloé Mons, Bashung, Burger, Lecture 9)
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[karl][TP]
Si seulement je peux conserver ma bonne santé, et mon sens de l'humour, ça ira bien pour moi.
(Calamity Jane, in La Ballade de Calamity Jane, par Chloé Mons, Bashung, Burger, Lecture 11)
2019 03 27
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[défausophie]
Dans la vie, on se refait pas et on se refait mal.
On se refait pas et on se refait mal.
Quand on se refait pas, on se refait mal.
À ne pas se refaire, on se refait mal.
On se refait pas ? Et on se refait mal.
Maria Pourchet (source : Wikipédia) :
Sa thèse, « Faces et envers des écrans de la littérature : archéologie d'un monde du discours (1953-2007) », soutenue en 2007 à l'université de Lorraine, est consacrée à la médiatisation télévisuelle des écrivains.
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Des écrivains sur un plateau : une histoire du livre à la télévision (52 min), écrit par Maria Pourchet, co-réalisé avec Bernard Faroux, produit par l'INA, diffusion France 2, octobre 2009
2019 03 28
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[brachy-logique]
[ ] Mieux élucidé, voire démystifié, le Tractatus nous fait, encore et toujours, en revenir au texte, à sa lettre, et à son esprit car, en un sens, le texte, dans sa brièveté, en dit toujours plus, même si parfois on peut avoir l'impression que tout a été dit.
(Christiane Chauviré, Lire le "Tractacus logico-philosophicus", https://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=27933)
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BNFA
50 / trimestre
ou
100 / trimestre
2019 03 29
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[brachy-logique][rappel]
[ ] en revenir au texte, à sa lettre, et à son esprit car, en un sens, le texte, dans sa brièveté, en dit toujours plus, [ ]»
(Christiane Chauviré, Lire le Tractacus logico-philosophicus)
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[brachy-logique]
[ ] La beauté abstraite de son écriture, simple et ramassée [ ]
(Christiane Chauviré, Ludwig Wittgenstein, 4e de couv)
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[formule][brachy-logique]
Ses écrits théoriques, de par leur valeur littéraire et leur ‘ élévation ’ morale, exigent une autre approche que celles des philosophes académiques ; la beauté abstraite de son écriture, simple et ramassée, l’énergie morale, le courage, l’exigence, la tension intellectuelle que l’on sent à chaque ligne demandent qu’on les aborde comme on aborderait ceux d’un poète, d’un mystique ou d’un moraliste. »
(Christiane Chauviré, Ludwig Wittgenstein, 4e de couv.)
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[brachy-logique]
En exergue du Tractatus, Wittgenstein a mis une citation d'un écrivain viennois, Ferdinand Kürnberger, prisé par Karl Kraus : « Tout ce que l'homme sait, tout ce qu'il a entendu d'autres que grognements ou mugissements, tient en trois mots ».
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.66)
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[brachy-logique][minimalisme]
Parce que l'un des rares conseils moraux qu'il donnait à ses élèves durant ses dernières années était : « Dans la vie, on ne doit pas s'encombrer. »
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, chapitre "50 raisons d'aimer Wittgenstein", §6)
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[brachy-logique][formule]
Parce que son idéal était de concentrer un nuage de philosophie dans une goutte de grammaire.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, chapitre "50 raisons d'aimer Wittgenstein", §11)
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[brachy-logique]
Parce qu'il trouvait vulgaire toute forme d'argumentation philosophique. Il ne voulait pas, confia-t-il à Russell, salir une fleur avec des mains couvertes de boue.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, chapitre "50 raisons d'aimer Wittgenstein", §19)
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4. Quels traitements pour quels patients :
Les patients méritent une écoute attentive de la part de leur médecin. Le rejet ou l'ignorance du médecin face à la douleur du patient est insupportable pour eux et inacceptable pour tous. Les traitements proposés par l'ensemble des sociétés savantes mondiales reposent sur les études thérapeutiques réalisées et publiées dans la littérature médicale scientifique (référencée sur le site « PubMed »). Au cours des phases dites primaire ou secondaire de la maladie, des traitements « courts » de 2 à 3 semaines ont clairement montré leur capacité à guérir la grande majorité des patients. Pour les patients ayant des troubles chroniques, attribués à la borréliose de Lyme, les études thérapeutiques sont unanimes : aucune d'elles n'a montré un intérêt à prolonger les traitements antibiotiques [7]. C'est-à-dire qu'un traitement non efficace après 2 à 3 semaines ne sera jamais plus efficace après plusieurs mois. Dans ces conditions, il ne faut pas prolonger ces traitements, avec des risques d'effets secondaires qui augmentent avec l'exposition. Il est de notre devoir d'aider ces patients. Cependant, leur faire croire que la médecine s'est trompée n'est pas la solution. Ces patients ne retireront qu'un bénéfice limité et transitoire (au mieux) des multiples solutions thérapeutiques proposées, si le diagnostic initial est faux. C'est ce point qui devrait être l'objet de l'ensemble de nos efforts et qui devrait être travaillé avec les associations de patients.
(http://www.infectiologie.com/fr/actualites/maladie-de-lyme-position-de-la-spilf_-n.html)
2019 04 01
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[àmouréinventer]
[ ]
Juste une solitude aggravée par la joie
Impudique des femmes ;
Juste une certitude: "Cela n'est pas pour moi",
Un obscur petit drame.
Je m'adresse à tous ceux qu'on n'a jamais aimés,
Qui n'ont jamais su plaire ;
Je m'adresse aux absents du sexe libéré,
Du plaisir ordinaire.
Ne craignez rien, amis, votre perte est minime :
Nulle part l'amour n'existe.
C'est juste un jeu cruel dont vous êtes les victimes ;
Un jeu de spécialistes.
(Michel Houellebecq, "L'amour, l'amour", http://stephane.vergeot.free.fr/Web/lecture/houel_poesies.htm, lu par Blanche Gardin, pour Arte, https://www.youtube.com/watch?v=hX2ZW5mllR8&fbclid=IwAR2sR_2_X-w0PcShuWo1_dD68Pl_1vC8-CMU0zJh4N0wDuscu1bLPZreECU)
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[karl]!
– Inès n'était pas Inès lorsqu'elle n'était pas en roue libre. [ ]
– C'est la première qui a défilé en rigolant, en courant, en sautillant… Elle était marrante, elle déconnait avec le public, c'était comme un ovni, quoi.
– [ ] Elle voulait absolument que la vie soit sur le podium, et que les présentations de mode ne soient pas trop compassées, trop institutionnalisées, trop raides. Elle jouait un peu au mannequin en disant [par sa manière/son comportement] : bon, c'est vrai que je défile, mais je suis autre chose dans la vie, regardez, je suis autre chose !
(Inès de la Fressange : En avant, calme et droit !, 16'15)
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[HN][détournement]
Elle [Coco] a dit ça, en fait, à une période où les créateurs de mode s'étaient ligués pour lutter contre les copies. Et elle, au contraire, elle était ravie d'être copiée. Elle disait qu'une femme qui avaient pas es moyens de s'acheter du Chanel, elle avait qu'à faire une copie. Je trouve ça vachement intéressant, mais même par rapport… par exemple les droits musicaux. Souvent quand on fait un film on a envie de s'offrir une musique incroyable et puis on n'a pas les moyens de se la payer, il faudrait pouvoir la copier.
(Herby.tv, Anna Mouglalis, la nouvelle Coco Chanel, 3'05)
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[nokidding][Programme]
Les filles, elles, avaient hérité de leur père cette confiance inébranlable dans l'existence – et le désir de la perpétuer qui nous rend si souvent les femmes insupportables.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.19)
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[ ] comme Adolf [Hitler] d'ailleurs qui disait d'Otto qu'il était le seul [ ] qui aurait mérité de vivre.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.29)
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Wittgenstein n'oubliera jamais cette réflexion de Karl Kraus : « Pourquoi un homme écrit-il ? Parce qu'il n'a pas assez de caractère pour s'en abstenir. » Rien n'empêche ici, bien au contraire, de remplacer le mot écrire par celui de vivre.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.33)
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[physio-logique][politique]
[ ] Karl Kraus [ ] : « La politique, c'est ce que l'homme fait pour cacher ce qu'il est et qu'il ne sait pas lui-même. »
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.33)
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[éthique][politique]
Quand ses amis l'amenaient sur le terrain politique, il leur disait : « Contentez-vous de vous améliorer, c'est tout ce que vous pouvez faire pour améliorer le monde. » Comment ? En vous détachant des choses de ce monde. « Dans la vie, on ne doit pas s'encombrer », était une de ses formules favorites.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.33)
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[noirage][détourné, en omettant la fin de la phrase]
[ ] Karl Kraus ne mâcha pas ses mots : « [ ] On devrait écraser à coups de talon tous les rationalistes bienfaiteurs de l'humanité normale qui rassurent les gens [ ]
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.34)
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[noirage][moyenhomme]
Wittgenstein appréciait tout particulièrement ce que Kraus avait écrit du diable : « Le diable est bien optimiste s'il pense pouvoir rendre les humains pire qu'ils ne sont. »
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.34)
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« Celui à qui le génie fait défaut n'a qu'à s'abstenir. »
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.37, [de Wittgenstein ? ou bien citation sur la carte postale et qui correspond seulement à sa pensée ?])
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[TP][journal filmé]
Vidéaste, il [roland jaccard] tient depuis l'été 2013 son journal intime par le biais de courtes séquences mêlant photographies suggestives, tubes des années cinquante et propos nihilistes, alternant confessions et scènes de la vie quotidienne, instants pris sur le vif et vraies/fausses interviews de ses amis.[réf. souhaitée]
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Jaccard)
2019 04 01
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Puisqu'elle est un dilemme, la vie en est pleine.
Elle-même dilemme, la vie en est pleine.
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La manière de parler, de mettre sa bouche, voire le timbre de voix :
Inès de la Fressange // Muriel Robin
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Parce que je crois qu'il y a un moment dans la vie où on décide de ce qui est grave ou pas. Il y a une façon de voir les choses, et on peut décider de ce qui est atroce ou pas. Et je crois que c'est une espèce d'exercice au quotidien, d'avoir un tout petit peu de recul, et puis de prendre le temps de respirer. Et souvent les choses sont pas si graves que ça. Souvent les choses ont des solutions. Ou alors elle n'ont pas de solution. Et puis, bon. On se prend la tête pour des bêtises, hein ? Et ça, ça use.
(ONPC - Inès de la Fressange - On n'est pas couché 26 novembre 2016, 13')
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[brachy-logique][minimalisme]
[ ] un apparat critique que je dirai minimaliste. Sa seule ambition est en effet de permettre au lecteur de circuler plus aisément dans le texte.
(Élisabeth Rigal, "Avant-propos", Recherches philosophiques, Wittgenstein, p13)
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[TP]!![karl]!!
Ludwig voit les choses comme un artiste qui veut créer un oeuvre parfaite ou rien : l'éthique et l'esthétique pour lui ne font qu'un.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.51)
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Il vit dans le sentiment permanent d'être un « maudit » : jamais il ne sera à la hauteur de ses idées ; il voulait être un génie, mais il n'a qu'un petit talent [ ].
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.52)
2019 04 02
[panne internet à la roseraie]
2019 04 03
[panne internet à la roseraie]
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[autophilosophe]
Wittgenstein ne procède pas comme font d'habitude les philosophes contemporains.
(Vincent Descombes - Wittgenstein, le devoir de génie 34 les Recherches philosophiques, 3' ?)
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Il ferme ça gueule, un chien.
On aimerait qu'il l'a ferme, ça gueule, un chien.
On voudrait qu'il l'a ferme, ça gueule, un chien.
On voudrait qu'il l'a ferme, ça gueule.
La fermer, ça gueule.
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(AF)
[amphibo-logique][mes quantiques]
… chanson finale, des Charlots…
« – Ma chatte s'endort sur le sofa, je t'allume
Une cigarette
– Je te mets un doigt
De vodka
Et de suc…
surre des mots…
– Un désir de tendr…
dresse t'habite
dans la gorge
j'ai comme un noeud
… »
(Wittgenstein, le devoir de génie 3/4, les Recherches philosophiques, chanson de fin avant Journal de la philosophie, 47'40)
// [mes quantiques] !
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(AF)
[TP]!!
… perte des archives de toute une vie…
(Wittgenstein, le devoir de génie 3/4, les Recherches philosophiques, fin : Le Journal de la philosophie avec Belinda Canone)
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[ARG][QLPARG]!!
Grave, sûr de lui, l'inconnu accumule des preuves. Qui a raison ? Qui ment ? L'homme est-il un banal séducteur ? Un fou ? Ou bien confond-t-il deux visages ? Que s'est-il vraiment passé l'année dernière [à Marienbad] ? Voilà des questions que vous, spectateurs, aurez à répondre. Soyez attentif. Un objet, un geste, un décor, une attitude, le moindre détail a son importance. Pour la première fois au cinéma, vous serez le coauteur d'un film. À partir des images que vous verrez, vous créerez vous-même l'histoire, d'après votre sensibilité, votre caractère, votre humeur, votre vie passée… C'est à vous qu'il appartiendra de décider si cette image ou celle-là représente la vérité ou le mensonge, si cette image est réel ou imaginaire, si cette image figure le présent ou le passé. Tous les éléments vous seront donnés, à vous de conclure.
Bande-annonce de L'année dernière à Marienbad
(Wittgenstein, le devoir de génie 44 De la certitude, 3')
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[formule][philosophie]
Après, il y a cette notion de proposition pivot. La proposition pivot, ce qui est intéressant, c'est que c'est pas forcément une proposition super abstraite. Il y a une certaine rhétorique philosophique traditionnelle qui est celle du fondement : on va chercher ce qui est tellement essentiel que… ça peut pas être faux et on peut se reposer là-dessus.
(Jocelyn Benoist, Wittgenstein, le devoir de génie 44 De la certitude, 9')
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Une Marie honnête ? ( + marionnette)
Mari honnête.
Des maris honnêtes.
Maris honnêtes et marionnettes ?
Aux marionnettes les maris honnêtes ?
2019 04 04
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Coco Chanel – Ne perdez pas de temps, surtout.
– Son crédo : élégance et sobriété.
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 5'50)
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– J'avais cherché plus compliqué.
– Ah non. Non. La simplicité, c'était la ligne directrice de la vie de Coco Chanel.
– [ ] Les lignes pures et austères de ses collections [ ]
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 21')
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[défausophie]
– [ ] entre nous, vous foutez une peu le bordel.
– Pourquoi je fous le bordel ? Je dis simplement la vérité. Et puis, à mon âge, je m'en fous, hein.
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 24'50)
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[pionnier]
Coco Chanel disait : Je veux être de ce qui va arriver.
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 25')
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C'était un être très vulnérable, très fragile malgré sa grande force. [ ] Son secret, c'était la fragilité.
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 19'15)
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[neutralisage]
Aucune émotion visible – ou presque. Tout en retenue, précis, élégant.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 1')
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[karl]
Karl, c'était pas vraiment le genre à être tendre. [ ] Il aimait pas ce qu'il pouvait considérer comme de la mièvrerie.
(Inès de la Fressange, Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 5'20)
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[pionnier]
Karl était toujours tellement en avance, avec tout. Il voulait casser des choses.
(Suzy Menkes, Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 6'40)
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Toujours les jeux de mots, il aimait bien les jeux de mots.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 9'30)
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brachy-logique]
– Comment ça se passait quand vous présentiez un projet à Karl ?
– C'était très rapide. Parce qu'en réalité il fallait être capable d'expliquer le projet en vingt secondes, à Karl. Si c'est long et laborieux à expliquer, il y des chances que ce soit long et laborieux à développer. Donc… Je pense qu'il voyais les choses comme ça.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 9'30)
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[éco-logique]
Karl L. – J'adore les trucs qui étaient pas programmés. [ ] La démarche est moins pensée que vous pensez. [ ] Vous savez, moi je suis totalement improvisé, j'improvise.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 11'15)
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Il était lui-même un photographe de grand talent, donc il était assez acéré et précis.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 16'50)
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Il [Karl] m'a apporté tellement de choses ! Ma petite tête a bougé, là. Il fallait réfléchir.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 18'50)
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"otto" "karl"
Vous l'avez peut-être croisé dans la rue. Karl était toujours le même. Impeccable, droit… Il est partie avec le crayon à la main.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 20'15)
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Plumeetpinceau a posté le 04 avril 2019 à 06h36
Les médecins français sont emplis de leur arrogance, convaincus de détenir la vérité ultime. Beaucoup sont incompétents dès que l'on sort du sentier battu des otites et autres angines mais rien n'y fait. Leur prétention est sans limite alors les patients atypiques souffrent des années durant, jusqu'à ce qu'ils croisent enfin la route d'un praticien qui les prend au sérieux (s'ils sont chanceux)... Combien de fois ai-je entendu des commentaires méprisants sur la douleur chronique de ma compagne, ramenée à un problème psy (et c'est loin d'être la seule femme victime de ce mépris récurrent du "c'est dans la tête", de nombreuses collègues ont connu le même parcours).
(https://www.nouvelobs.com/nos-vies-intimes/20190403.OBS11063/aucun-medecin-francais-n-a-cru-a-sa-fibromyalgie-alors-veronique-est-allee-au-luxembourg.html)
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Le stress a le dos plus large que celui du patient.
Dans l'état actuel des connaissances et de l'arrogance médicales, le stress a le dos bien plus large que celui des patients.
Dans l'état actuel d'insuffisance et de suffisance médicales, le stress a le dos bien plus large que celui des patients.
Dans l'état actuel de la suffisante insuffisance des médecins, le stress a le dos bien plus large que celui des patients.
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[TP]
C'est plus fort que moi. J'ai l'impression que tous ceux que j'aime, tous ceux que j'ai connus vont disparaître. Un jour cette horreur sera fini mais pour moi le monde sera vide.
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[nosophobie]
– Oh la la, non non, n'approchez pas, restez où vous êtes.
– Ne craignez rien, écoutez-moi.
– Oui bah, je vous entends, là, c'est bon, c'est bon, pas la peine de souffler dans la figure.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:12')
+
(Le Hussard sur le toit [film], 1:19')
+
(Le Hussard sur le toit [film], 1:24')
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Il faut payer pour que ça agisse [, mon remède]. C'est comme pour tout.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:12'40'')
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[noirage][suicide][physio-logique]
Pauline – Sortir ? Mais pour aller où ? Je n'ai plus le courage. [ ] J'étais là tout à l'heure [ ], je regardais en bas et je pensais : c'est si simple de mourir, si bref. Une seconde ou deux, on se laisse glisser. [ ] On ne peut rien faire, vous le savez bien. La maladie est là, partout. Elle est peut-être déjà en nous.
Angelo – C'est faux. Allez vous reposer. Allez dormir.
[ ]
– J'ai dormi longtemps ?
– Assez longtemps, oui. Depuis ce matin.
– Je n'en pouvais plus, je ne m'en rendais même pas compte.
– Moi si mais vous ne vouliez pas l'admettre.
– Vous avez toujours raison. C'est très agaçant.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:33' + 1:36')
#
[philosophie][karl]
Pauline – [ ] je ne m'en rendais même pas compte.
Angelo – Moi si, mais vous ne vouliez pas l'admettre.
– Vous avez toujours raison. C'est très agaçant.
[ ]
– Vous êtes prête à me suivre ?
– Oui.
– Vous n'allez pas encore me dire que…
– Je ne vous dirai plus rien, je vous le promets. Je ne poserai plus de question, je vous obéirai comme un soldat.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:36' + 1:36'45)
#« Ces premiers résultats sont remarquables, explique Luis Rodriguez-Saona, principal auteur de l’étude. Si nous pouvons aider à accélérer le diagnostic de ces patients, leur traitement n’en sera que meilleur, tout comme leurs perspectives. Il n’y a rien de pire, dit-il, que d’être dans une zone grise où vous ne savez pas quelle maladie vous avez ».
(https://sciencepost.fr/2019/04/la-fibromyalgie-pourrait-bientot-etre-diagnostiquee-grace-a-un-test-sanguin/?fbclid=IwAR0WKT_-8-91JBVAYJLYdZqMdsllmPUCSNwujNmJ59i1lofLHZjKpyUwchU)
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[ ] alors que lui mourra très bientôt, il en a la certitude, sans avoir rien accompli. Le génie ou le néant – il n'y a pas de moyen terme… Peut-être qu'en s'exilant [ ] il parviendra enfin à mettre de l'ordre dans ses pensées.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p52-53)
+
La guerre vient d'éclater. Et il n'a toujours pas trouvé das erlösende Wort, le mot salvateur, ni écrit le livre qui justifierait l'injustifiable : son existence.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.58)
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[TP][défausophie]
… si raisonnable, à votre âge…
(Le Hussard sur le toit [film], 1:47')
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[psychosomatique]
Trouble somatoforme :
En médecine un trouble somatoforme est évoqué dans certaines situation d'incertitude quand le diagnostic différentiel n'a pas permis d'identifier les causes des symptômes d'un patient (face à des « symptômes médicalement inexpliqués ou SMI »1). En psychologie, un trouble somatoforme est un trouble mental caractérisé par des symptômes physiques évoquant une blessure ou une maladie physique – les symptômes ne peuvent être pleinement expliqués par une condition médicale générale, des effets directement causés par une substance ou attribués à un autre trouble mental (ex. trouble panique)2. Les symptômes causés par un trouble somatoforme sont d'origine mentale. Chez les individus souffrant de trouble somatoforme, les résultats à des tests médicaux n'indiquent rien d'anormal et n'expliquent aucunement les symptômes dont souffrent les patients. Les patients souffrant de ce trouble s'inquiètent pour leur santé car aucun docteur n'est capable de déceler physiologiquement les causes de leurs problèmes de santé. Pour cette raison, ils peuvent souffrir de stress intense, préoccupé par la sévérité que peuvent causer leurs symptômes. Les symptômes sont souvent similaires à ceux des autres maladies et peuvent durer pendant plusieurs années. Habituellement, les symptômes apparaissent pour la première fois durant l'adolescence, et les patients sont diagnostiqués avant l'âge de 25 ans. [ ]
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_somatoforme?fbclid=IwAR1K-FnGlMlNAOprGBTkrBdxBcbUrqSQx3IphsmTkT-cnt1KwxukSohj5bk
2019 04 05
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Lorsqu'une tumeur bénigne ou maligne se forme au niveau du cervelet, elle altère peu à peu son fonctionnement au fur et à mesure qu'elle grossit. Les symptômes peuvent d'abord passer inaperçus, car ils apparaissent progressivement. Les mouvements deviennent de moins en moins bien coordonnés et le patient a de plus en plus de mal à garder son équilibre. Les autres signes cliniques incluent les nausées, les vomissements, les maux de tête provoqués par une hypertension intracrânienne, les troubles visuels, la fatigue et le manque de concentration.
(https://www.medisite.fr/cancer-les-traitements-et-levolution-tumeur-du-cervelet-lesperance-de-vie.1879237.38946.html)
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Des Maux de tête inhabituels, fréquents et intenses Des Nausées et vomissements Des Troubles de la vision : vision embrouillée, vision double ou perte de la vision périphérique Des Engourdissements ou une perte de sensibilité d’un côté du corps Une Paralysie ou une faiblesse d’un bras ou d’une jambe, d’un seul côté du corps Des vertiges, des problèmes d’équilibre et de coordination Des Problèmes d’élocution Des Troubles de la mémoire et confusion Une modification des comportements ou de la personnalité, des changements d’humeur Des Troubles d’audition (surtout en cas de neurinome acoustique, une tumeur du nerf auditif) Des crises d’épilepsie Une perte de conscience Une perte d'appétit
(https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=tumeur-cerebrale-cancer-cerveau-pm-symptomes-d-une-tumeur-cerebrale)
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De : lll lkll llll
À : Yoland
Envoyé le : Vendredi 5 avril 2019 13h59
Objet : Re:
Chère maman,
Merci pour tous ces messages, de soutien... mais aussi de répétition des mêmes conseils-récriminations... hélas les choses ne sont pas si simples. Et déjà si je pouvais me reposer, comme tu dis et me le recommandes volontiers, oui, je suis bien d'accord, mais si seulement le sommeil m'était reposant... J'y arrive (ou plutôt il! y arrive) de temps en temps, mais exceptionnellement et c'est très loin d'être suffisant. Le sommeil fait partie intégrante du problème, j'en doute pas, puisqu'il est très mauvais. Il fait même partie des symptômes, on peut le dire. On pourrait dire paradoxalement que c'est généralement l'extrême fatigue qui me réveille, ha, ou qui m'accueille au réveil – nocturne ou matinal –, et en particulier à Nemours – comme ce matin.
...
Allez, j'allais repartir dans des descriptions, mais... J'en dis pas plus, allez. Ménageons toi, c'est déjà suffisamment angoissant d'être une « maman », comme tu dis, et celle-ci (anxieuse) en particulier ; ) Mais en espérant que tu te portes bien, toi ! Toujours un peu mieux. Et merci pour tes petits messages auxquels hélas j'ai rarement la force de répondre dans l'immédiat, mais... Tu vois ? Quand je peux et qu'ils s'accumulent, j'y viens.
Papa aussi m'envoie des messages, de soutien et même pragmatique, mais... il semble qu'on soit pour l'instant ici et là dépassé par mon cas, qui a, il faut le noter, comme rechuté (plus bas encore) autour du 28 mars, selon Marie et moi. Juste avant ça, ça allait un peu mieux. C'est très bizarre. Est-ce l'alimentation ? Ou surtout peut-être les médicaments que j'ai commencer à prendre alors, contre l'allergie au pollen, mais comme à chaque printemps. Mais là, ça aurait précipité encore mon cas déjà précaire ? Bref, bref... On est dépassé. Et les médecins si peu regardants... Crois-moi que si c'est eux qui souffraient...
Enfin bref.
Je te dis à plus tard ! Peut-être ; )
Et porte-toi bien toi-même, au moins ! (Et Monique ? Qui ne m'a pas écrit pour mon anniversaire, c'est mauvais signe. En tout cas, le signe qu'elle est préoccupée par son propre cas, et ça je comprends très bien. Tu lui passeras le bonjour et le soutien de ma part ?)
kARL
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[rappel]
https://www.psychoparis.com/les-troubles/la-depression/symptomes-de-la-depression/
Pascal Couderc
Psychanalyste, Psychologue Clinicien, Montpellier et Skype
Symptômes de la dépression
La maladie dépressive atteint l’homme et non l’organe. Le comportement habituel du patient cède la place à un autre type de fonctionnement : le comportement dépressif.
Les symptômes fondamentaux sur lesquels s’appuie aujourd’hui le diagnostic de dépression sont les suivants :
Symptômes psychologiques
Tendance à l’inertie
La capacité du déprimé à engager une action est largement entravée. La ” mise en route ” matinale, par exemple, est difficile. Le temps nécessaire à l’accomplissement de gestes habituels s’allonge. Tout travail devient pesant et demande une attention nouvelle, épuisante venant au détriment des ressources en énergie du sujet, dont l’élocution ralentit jusqu’à ne plus être que l’équivalent vocal d’une démarche traînante. L’activité quotidienne se désorganise progressivement venant ainsi renforcer le sentiment d’incapacité.
Le rapport au plaisir
Etonnamment, on constate :
• Soit que le déprimé est dans l’impossibilité de ressentir réellement les événements qui affectent sa vie. Il n’éprouve plus ni plaisir, ni déplaisir et semble indifférent aux gens et aux choses comme s’il était séparé du monde et abrasait toutes ses émotions. Certains disent ” qu’ils ne savent plus aimer “, que ” leurs proches leur sont indifférents ” ou ” qu’ils perdent leurs sentiments “.
• Soit au contraire une hypersensibilité, les événements quels qu’ils soient le touchant de façon excessive et négative, comme s’il avait la propriété de teinter chaque chose de désespoir, rendant tout insupportablement triste. Ainsi, même les joies de l’existence le font pleurer de chagrin et il n’est plus capable d’en tirer le plaisir escompté.
La perturbation du processus de pensée
L’efficience cérébrale est affectée. On note un ralentissement de l’enchaînement des idées , un affaiblissement de la mémoire, des difficultés de concentration. Le déprimé éprouve fréquemment un sentiment de ” vide dans la tête “.
Lorsque la pensée s’emballe, elle ” tourne en rond ” autour d’un thème forcément douloureux. Il ” rumine ” des pensées tristes et a fortiori négatives quant à sa propre personne, au monde et à l’avenir.
Passé, présent et futur sont frappés du même sceau négatif et douloureux. Si le déprimé parvient à anticiper l’avenir, ce n’est que pour en donner une représentation sombre ; incapable d’imaginer une amélioration de son état, il projette dans le futur l’image actuelle qu’il se fait de lui-même teintée de désespoir. Cette incapacité à penser le bonheur conduit naturellement le déprimé à vouloir mettre fin à ses jours.
Les troubles de la personnalité
Le déprimé ressent une double incapacité, la sienne en premier lieu, car il s’estime inutile, indigne, ” pas à la hauteur “, s’adressant de fait les pires reproches. L’entourage peut, en second lieu, lui aussi être perçu comme incapable : dans ce cas de figure, le déprimé camoufle (toujours de façon inconsciente) le fait d’avoir perdu l’estime de soi par des revendications formulées à l’égard de ses proches qu’il juge responsables de son malheur. Il est d’ailleurs à préciser que la demande affective adressée à l’entourage est souvent considérable. Le déprimé devient hostile, irritable et parfois violent. Se sentant coupable de son agressivité, cela peut, là encore, induire des conduites suicidaires, des troubles du comportement alimentaire (il mange trop ou trop peu) ou d’autres comportements addictifs (achats compulsifs, jeux pathologique, auto-mutilations, sexualité compulsive, toxicomanies, alcoolisme).
Symptômes physiques (ou somatiques)
Ils sont toujours au premier plan de la dépression dite ” masquée “.
Les signes généraux
• La fatigue (asthénie) est présente dans plus de 90 % des cas, et cette fatigue très caractéristique, est une fatigue matinale. Les déprimés se lèvent fatigués, leur nuit de repos, bonne ou mauvaise, n’a servi à rien. Cette fatigue va aller en s’estompant au cours de la journée mais elle est accompagnée de ” coups de pompe ” brutaux, avec une sensation d’anéantissement total.
• Parmi les autres signes généraux, on note des troubles de la régulation thermique : frilosité et/ou bouffées de chaleur ainsi que très fréquemment des troubles des conduites alimentaires : anorexie ou boulimie.
• Les rythmes physiologiques, et notamment le sommeil, sont perturbés par la maladie. Le déprimé se réveille vers deux ou trois heures du matin et éprouve des difficultés à se rendormir. Lorsqu’il finit par se rendormir, il fait des cauchemars épouvantables avec souvent des rêves de chute. Surtout, il se réveille trop tôt par rapport à son horaire habituel. Même lorsque le sommeil est quantitativement peu altéré, sa qualité est médiocre : il perd ses vertus réparatrices et le sujet a le sentiment de se réveiller aussi fatigué qu’il s’était couché.
Lorsque la dépression s’accompagne d’une anxiété élevée, une insomnie d’endormissement vient s’ajouter aux troubles déjà décrits.
Grâce à des enregistrements électroencéphalographiques réalisés au cours de la nuit, on a mis en évidence de profondes altérations dans les stades successifs du sommeil.
Chez un individu normal, le sommeil comporte quatre stades et une phase dite paradoxale, qui se succèdent régulièrement. Chez le déprimé, ce rythme est perturbé : on a notamment constaté un temps de latence dans l’apparition de la première phase de sommeil paradoxal, qui se trouve aussi très raccourcie. Il est possible que ce délai soit en rapport avec l’impression d’avoir mal dormi et d’avoir eu des rêves nombreux et pénibles.
Les signes de localisation
Douleurs chroniques Ce sont des douleurs sans cause véritable ou dont la cause paraît trop minime pour rendre compte de la persistance des troubles :
• douleurs de la colonne vertébrale au niveau du cou, du dos et surtout de la région lombaire, sans lésions rhumatologiques en évolution. Elles peuvent être déclenchées par un traumatisme minime qui crée une contracture des muscles paravertébraux qui sera entretenue par le cercle douleur/anxiété ;
• douleurs musculaires diffuses ;
• douleurs faciales et dentaires.
Signes vasomoteurs
Ils sont liés à des spasmes des vaisseaux sanguins. Au premier rang, les maux de tête (céphalées) qui peuvent prendre tous les types : en casque ou localisés, rétro-orbitaires, frontaux, migraines vraies localisées sur un côté de la tête. Ils sont permanents ou surviennent par crises.
Les lipothymies ou pertes de connaissance brèves précédées d’un malaise intense avec parfois oppression thoracique, fourmillement des doigts et de la bouche. Ces sujets tombent ” dans les pommes ” facilement, mais leurs malaises peuvent ne pas aller jusque-là.
Il existe aussi des sensations vertigineuses et des vertiges, des sensations de brouillard et de flou visuel, d’instabilité à la marche, des signes d’hypotension orthostatique (malaises aux changements brusques de position), des troubles vasomoteurs des extrémités allant du refroidissement banal au syndrome de Raynaud (doigts qui deviennent blancs et insensibles au froid).
Signes d’hyperexcitabiltié neuromusculaire
Eux aussi sont liés à l’anxiété :
• crampes musculaires ;
• fourmillements (paresthésies) des mains et des pieds ;
• fourmillements autour de la bouche ;
• fourmillements de la gorge (paresthésies pharyngées) ;
• myoclonies (tressautements musculaires involontaires) ;
• clonies palpébrales (paupières qui sautent ou frétillent).
Signes viscéraux
Ils atteignent les organes profonds et peuvent toucher :
• l’appareil cardio-vasculaire : palpitations, tachycardie, douleurs et oppression thoracique ;
• l’appareil digestif : troubles digestifs divers, pseudo-gastritiques, pseudo-biliaires, pseudo-colitiques, constipations ;
• l’appareil respiratoire : oppression respiratoire pseudo-asthmatique, ou encore sensations de striction laryngée et difficultés de déglutition dont parlent souvent ces malades.
Signes dermatologiques
La peau constitue un des lieux privilégiés où se manifestent les relations entre le physique et l’humeur. Une dépression masquée peut être présente dans bon nombre de troubles divers du revêtement cutané. En effet, la peau participe à l’expression des émotions : on rougit de honte, on devient blanc de colère, on transpire de peur…
De plus, elle exerce un rôle symbolique protecteur représenté par la ” frontière ” avec l’extérieur et est aussi, sans doute, liée au souvenir de la sécurité apportée par la mère.
Un des symptômes les plus fréquents est le prurit, c’est à dire des démangeaisons persistantes accompagnées du besoin continuel de se gratter. Ce type de prurit est très souvent pur, sans manifestations cutanées objectives et peut toucher l’ensemble du corps.
Autres atteintes comportant la présence de lésions dermatologiques objectives :
• le rougissement chronique
• les troubles du fonctionnement des glandes sudoripares (transpiration profuse des extrémités)
• les récidives de poussées d’herpès (dermatose virale) en rapport avec de grandes émotions ;
• les furonculoses (dermatoses microbiennes) souvent associées à des états dépressifs francs ou larvés ;
• eczéma et urticaire (dermatoses allergiques) ;
• psoriasis (lésions aux coudes, genoux, cuir chevelu, parfois tout le corps) en rapport avec des désordres immunitaires et dont les poussées sont contemporaines d’états pathologiques de l’humeur anxieuse et/ou dépressive ;
• Maladies du cuir chevelu (en dehors de leurs composantes endocriniennes).
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• Pascal Couderc Psychanalyste, psychologue clinicien à Paris et Montpellier Et en visio-consultation pour les francophones partout en France et dans le monde.
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[ARG][QLPARG]
[ ] mais comme on n'est pas censé comprendre grand-chose, finalement, ça allait très bien. Et d'ailleurs, ce que j'adore chez Raoul [Ruiz], [ ] c'est qu'il aime perdre son spectateur pour que le spectateur perdu se retrouve dans cette espèce de labyrinthe comme un enfant démuni, désarmé, enfant obligé de suivre cette voix, donc celle de Raoul, qui va le guider, on ne sait pas trop vers où, mais qui en chemin va lui faire vivre mille aventures, quoi.
(Melvil Poupaud, La Nuit rêvée de Melvil Poupaud - Entretien 2/3 (1ère diffusion : 22/10/2017) - Serge Daney, Raoul Ruiz, David Fray, Rimbaud, Bob Dylan, Ludwig Wittgenstein… 4')
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[Rohmer]
Je me suis rendu compte il y a pas si longtemps en voyant d'autres films de Rohmer que la façon dont le texte est écrit induit une diction particulière. Ce qui fait que même Marlon Brandon ou Robert de Niro, tu lui mets du Rohmer, il va se mettre à parler comme une rohmérienne, tu vois ce que je veux dire ? Il y a une sorte de magie dans le texte, qui fait que tu peux pas être naturel, mais la façon dont c'est écrit, c'est un sortilège, ça peut pas sortir de ta bouche naturellement.
(Arte, Rencontre avec Melvil Poupaud Acteur de "Conte d'été", 3'30'', https://www.arte.tv/fr/videos/087345-002-A/rencontre-avec-melvil-poupaud/)
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[brachy-logique]
Rohmer, c'est quand même/au moins la contraction de Romy Schneider.
La contraction c'est par exemple d'aller de Romy Schneider à Rohmer.
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L'été est la saison du passé, l'automne la saison des pommes, l'hiver un temps divers, le printemps la saison du temps.
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Mais, il n'y a rien dans votre pensée qui soit de nature à subvertir l'ordre existant.
(François Bégaudeau - Chez Moix - 27 mars 2019 [Bégaudeau/Porcher/Comte-Sponville], 1:00'15'')
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[psycho-logique]
Mais, là encore, vous psychologisez à outrance.
(François Bégaudeau - Chez Moix - 27 mars 2019 [Bégaudeau/Porcher/Comte-Sponville], 39'54'')
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Vous connaissez bien l'intérêt du chômage pour le capitalisme, quand même. Vous le connaissez. Marx en parlait déjà en 1867, donc c'est quand même une vieille lune qui se vérifie tous les jours : bien sûr que le capital a intérêt à ce qu'il y ait du chômage, parce que ça lui permet de rendre corvéable n'importe quel travailleur et du lui imposer n'importe quelle cadence, et donc par exemple de lui imposer de l'intérim. [ ] Donc non, non, nous n'avons pas affaire à des gouvernements qui sont des espèces de philosophes-rois qui ne gouverneraient qu'au nom de la raison, et vraiment sincèrement requis par le fait d'améliorer la condition des classes populaires. Ils servent des intérêts, ils ont été élus pour ça, et à ce titre-là ils ont tout intérêt à pérenniser le chômage.
(François Bégaudeau - Chez Moix - 27 mars 2019 [Bégaudeau/Porcher/Comte-Sponville], 40')
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[physio-logique]
Arnaud Viviant – [ ] Le mérite n'existe pas. Et c'est ça, le mensonge structurel sur lequel nous vivons. Le jour où nous comprendrons que le mérite n'existe pas, alors nous serons sauvés.
André Comte-Sponville – [ ] On ne croit ni l'un ni l'autre au libre-arbitre, et [ ] donc l'un et l'autre… la notion de mérite nous laisse tout à fait perplexe.
(Arnaud Viviant - Chez Moix - 27 mars 2019 [Bégaudeau/Porcher/Comte-Sponville], 45')
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[pour vincent almendros][postinterview][émission]
On serait tenté de croire que pour un écrivain il est naturel et facile de se livrer à cet exercice [de la parole]. Mais un écrivain, ou tout au moins un romancier, a souvent des rapports difficiles avec la parole. Il a une parole hésitante, à cause de son habitude de raturer ses écrits. Bien sûr, après de multiples ratures, son style peut paraître limpide, mais quand il prend la parole, il n'a plus la ressource de corriger ses hésitations.
(Patrick Modiano, L’Art de se taire - Stupéfiant !, 1'45'')
(https://youtu.be/Ez1MKrTGGIo)
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[otteur][taisage][s'injustifier][trompette de la renommée]
Aujourd'hui, de plus en plus d'artistes décident de créer dans le silence, en toute discrétion. Comme la star internationale du street art, Banksy. Une façon d'échapper à la célébrité, et aux souffrances qu'engendre parfois la parole publique. [ ] Pour se protéger, certains artistes sont devenus maîtres dans l'art de créer leur double célèbre. Sorte de masque, qui parle à la place de leur créateur.
[ ]
En 20 ans, la discrétion du duo français [Daft Punk] est devenu un modèle. Au point d'inspirer toute une nouvelle génération. [ ] Comme J.D. Salinger et Flaubert, les trentenaires considèrent que ce sont leurs oeuvres, sonores et visuelles, qui portent leur voix.
(L’Art de se taire - Stupéfiant !, 7' + 8'20 + 18'15'')
(https://youtu.be/Ez1MKrTGGIo)
+
Otto Karl : Évidemment un sujet qui me passionne, Otto étant précisément mon double taiseux (depuis 12 ans).
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[taisage][s'injustifier][surdouage]
– Depuis quand, vous voulez pas répondre à la presse ?
Michel Houellebecq – Euh, depuis 1 an et demi.
– Depuis 1 an et demi, et pourquoi ?
– Parce que je dis plus rien d'intéressant, je crois. Ça vaut pas le coup.
[ ]
– Pourquoi cette aversion pour les médias ? Pourquoi vous répondez plus aux questions ?
– Bah, parce que je me trouve pas intéressant. Transparent.
[ ]
– C'est votre image qui vous angoisse à ce point ? Ce que vous dites ?
– Non, mais j'ai l'esprit d'escalier, quoi. Donc quand on a l'esprit d'escalier, il faut pas faire d'interview.
(La politique et Houellebecq - Stupéfiant !, 1'15'')
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[taisage]
[ ] Installé sur son île de beauté découverte il y a plus de cinquante ans aux côtés de sa femme Françoise Hardy, avec pour seul horizon d'un côté la mer, de l'autre la montagne, [ ] Les journées de Jacques Dutronc sous le soleil Corse ? « Ça ressemble à rien. Ou plutôt à celle de la veille », lâche notre irrésistible à-quoi-boniste. La mer pour l'évasion, le bruit du vent dans les arbres… À ceux qui lui disent que toute cette quiétude environnante et enivrante devrait l'inciter à composer, voilà sa réponse : « C'est trop beau autour de soi, on n'a pas envie d'essayer de faire aussi bien, on ne pourrait pas de toute façon. » Et voilà. Un Jacques Dutronc heureux fait un Jacques Dutronc muet ! Tant pis pour ses fans. Et tant mieux pour lui. [ ]
(https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/jacques-dutronc-il-revele-pourquoi-il-ne-compose-plus-de-chansons_425755)
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[nokidding][programme]
Par contre, la progression de l'Islam en est à ses débuts parce que la démographie est de son côté, et que l'Europe, en cessant de faire des enfants, s'est engagée dans un suicide. Et on aurait tort de s'imaginer que c'est un suicide lent. Quand on a un taux de reproduction de 1,2 ou 1,3, ça va assez vite.
(Michel Houellebecq – La politique et Houellebecq - Stupéfiant !, 9'30)
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[minimalisme]
KL – On peut pas tout garder.
Léa Salamé – Vous n'êtes pas attaché à l'objet.
– Non, je suis pas né avec, je peux mourir sans.
(Karl Lagerfeld - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 5')
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[programme]
« Elle était jeune, elle a vu le monde, le monde l’a vue, elle sentait qu’elle plaisait, il faut lui pardonner. »
(Soi-disant Bossuet cité par Karl Lagerfeld - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 6')
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[programme][esth/éthique][esth:éthique]* [*première fois, trouvaille, par erreur de frappe – et solution enfin ?]
Karl Lagerfeld aime tellement lire qu’il se fait éditeur. [ ] Il faut être un lecteur rare pour dire : « Le sujet ne m’intéresse pas, mais la façon dont c’est écrit. » [ ] Il aime citer. À force de le faire, on améliore. Il m’a dit du Bossuet : « Elle était jeune, elle a vu le monde, le monde l’a vue, elle sentait qu’elle plaisait, il faut lui pardonner. » Je vérifie dans le texte original : c’est moins indulgent. Lagerfeld a ajouté du Fénelon à Bossuet, de la tendresse à l’aigle.
(Karl Lagerfeld par Charles Dantzig, par Stéphanie O'BrienStéphanie O'Brien, le 24 septembre 2010, http://madame.lefigaro.fr/celebrites/karl-lagerfeld-par-charles-dantzig-240910-21789)
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[programme][goût]
[ ]
Un film ?
Le cinéma muet. On n'en tourne plus aujourd'hui, c'est dommage, car les dialogues des films sont souvent très lourds. Parmi les parlants que je pourrais revoir encore trois cents fois, il y a les Dames du bois de Boulogne de Bresson. Ou Women de George Cukor. J'ai joué dans des films, mais toujours mon propre rôle, heureusement. Je n'aimerais pas jouer autre chose que moi, j'ai mis suffisamment de temps à m'habituer à moi-même. Même dans un très mauvais film d'Andy Warhol, par bonheur invisible, je joue mon propre rôle.
Un livre ?
Tout Bossuet. Il écrit de la première madame de Palatine princesse Palatine, la tante de la fameuse Palatine, mère du Régent : « Elle était jeune, elle a vu le monde, le monde l'a vue. Elle sentait qu'elle plaisait. Il faut lui pardonner. » C'est une épitaphe parfaite pour excuser un passé galant.
[ ]
([Karl Lagerfeld] – «Je suis une sorte de pantin public». Par Anne Diatkine — 1 août 2005 – Du lundi au vendredi, une personnalité répond à nos questions. Son identité sera révélée demain. https://www.liberation.fr/cahier-special/2005/08/01/je-suis-une-sorte-de-pantin-public_528193)
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Il [Houellebecq] a une façon de glorifier la médiocrité, qui est assez géniale.
(Karl Lagerfeld - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 6'40)
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[TP]
Est-ce que vous êtes une oeuvre d'art Karl [ ], vous-même ?
(Léa Salamé - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 6'20)
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[ ] mais l'art… le mot est à redéfinir parce qu'aujourd'hui il y a tellement de gens qui se disent artistes, souvent autoproclamés, qui vont dans des catégories si différentes qu'on ne peut plus généraliser.
(Karl Lagerfeld - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 13')
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[otto][à Catherine G., hier]
[ ] Disons que c'est une des astuces pour télécharger des vidéos (ou leur audio) de Youtube. J'ai tout plein de techniques comme ça, comme c'est un peu mon "métier" depuis 15 ans... Philosophe multimédia... piratement écologique ; )
2019 04 06
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[physio-logique][physio:logique]
J'ai fait un voyage de trois mois au cours duquel j'ai beaucoup dormi et travaillé, ce qui m'a sorti d'une dépression d'un an au cours de laquelle je dormais mal et je travaillais peu.
(Édouard Levé, Autoportrait, p.114)
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De : karl
À : Vincent A.
Envoyé le : Samedi 6 avril 2019 9h41
Objet : Re: Écrivain, point ?
À qui le dis-tu !
Et pour en dire deux mots de trop, comme si ça [te] faisait pas une belle jambe...
(Mon) Otto n'est précisément que ça, silence. À sa manière. Qui repêche du bavardage, certes, mais contre son péché*. Dont le mien.
Et mes formules (à la karl) : idem. Encore qu'Otto aille évidemment plus loin dans le silence, puisqu'il réalise entre autres avancées ce voeu d'Édouard Levé : « J'aimerais écrire dans une langue qui ne me soit pas propre ». Et textuelle et audiovisuelle, bref multimédia.
Du coup, ça (me) fait écho à la fin du reportage (que tu as peut-être regardé jusqu'au bout ?) :
(...) Pour se protéger, certains artistes sont devenus maîtres dans l'art de créer leur double (...), sorte de masque qui parle à la place de leur créateur. (...) Comme J.D. Salinger et Flaubert, [ils] considèrent que ce sont leurs oeuvres, sonores et visuelles, qui portent leur voix.**
Options (mais ne clique pas, ces quelques secondes d'otto te feraient perdre du temps sur le tien, d'écriture à toi par cette puissante « mise au silence du langage ») :
*
réécrivain taiseux (du bavardage du monde)
**
indirect écrivain
#
[otto][otteur]
Repêcher du bavardage, contre son péché.
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[goût]
Je ne crois pas au cinéma de fiction, seuls quatre films m'ont marqué, La Vie à l'envers d'Alain Jessua, Le Diable probablement de Robert Bresson, La Maman et la putain et Une sale histoire de Jean Eustache.
(Édouard Levé, Autoportrait, p.82)
//
Les Dames du bois de Boulogne de Bresson [ ]
(Karl Lagerfeld, infra)
#
[taisage]
Je regrette d'avoir parlé, mais pas de m'être tu.
(Édouard Levé, Autoportrait, p.47)
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[TP]
[ ] Chiisakobé est le récit de cette cohabitation et de la façon dont un jeune homme trouve sa place dans la société, en empruntant la Voie du charpentier comme d’autres suivent la Voie du sabre. Une traversée en solitaire car, comme l’expliquait le chercheur Jean-Marie Bouissou (1), «le héros à voie est hors de la société. Il n’a pas vocation à la servir. La seule chose qu’il donne à voir est la vertu de la voie en elle-même : rien, sinon l’idée que, pour maîtriser sa destinée, l’homme doit assumer pleinement ce qu’il veut être, en acceptant d’aller à des extrémités qui le mettront à l’écart de la communauté ».
( Marius Chapuis, «Chiisakobe», deuil pour œil - 9 octobre 2015, https://next.liberation.fr/images/2015/10/09/shigeji-artisan-de-son-dessin_1400737)
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Nom de ma maison d'édition, ha :
maximinimaliste
maximinimal
maximinima
minimaxima
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[vrac][méta][formule ][// Édouard Levé, Autoportrait]
Quand enfin on se retrouvait dans sa chambre pour se dire au revoir, mon père hissait sa valise pleine de vieux documents le concernant et disait, regarde, j'étais surtout attiré par l'emplacement de celui qui partageait la chambre et qui avait transformé le mur au-dessus de son lit en un immense pêle-mêle fait de photos découpées dans les journaux. Ce qui intriguait c'est qu'aucun ordre ni axe clair ne prévalait au choix des images. Des portraits de personnalités se trouvaient confrontés à des photos d'animaux domestiques, à des photos de famille, des photos publicitaires, des photos de recettes de cuisine, d'événements sportifs, de plantes vertes, de voitures de course. ll y avait également des documents historiques, des cartes postales, des reproductions d'œuvres d'art et des images délavées issues d'anciens catalogues Manufrance. Les confrontations étaient parfois violentes comme dans l'Histoire de l'œil de Bataille. Ce nivellement par le hasard livrait une vision exhaustive et parfaite du monde contemporain. Cette œuvre involontaire, qu'on aurait pu élever au rang d'installation brute, était d'une puissance frappante. La nature morbide de l'image n'existant que pour elle-même crevait les yeux. Plus tard j'offris à Ed* Voyeur de l'artiste Hans-Peter Feldmann qui était bâti sur le même principe et ce livre devint une référence absolue à laquelle nous revenions sans cesse. Des voyeurs, l'étions tous les deux. Rien ne excitait plus que faire marcher notre regard. Selon l'expression de Bram Van Velde, nous autres, les artistes, étions les forçats de l'oeil.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 1, #part0007_00_000)
* [Ed = Édouard Levé]
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Le seul crime parfait n'est pas celui qui n'est jamais élucidé, mais celui qui est résolu avec un faux coupable.
(Crimes à Oxford [film], bande-annonce, 1')
#
Meilie : Henri Bonnière (soi-disant Nouvelle Vague)
#
[TP]
Nous était également venue l'idée de reproduire. à l'échelle 1, les tableaux postiches qui peuplent les catalogues ikea et de les présenter avec leurs référents, en l'occurrence les pages du catalogue, avant de nous rendre compte que Bertrand Lavier avait fait la même chose en reproduisant à grands frais tableaux et sculptures modernes qui apparaissaient en arrière-plan d'une histoire de Mickey.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 1, #part0009_00_000)
#
Dans ce théâtre miniature, tout devenait jeu de regard et lignes de fuite. Par le rapprochement de l'art et de la vie, c'est-à-dire dans un délire d'interprétation de la vie, nous nous étonnions de la finition quasi artificielle de certaines carrosseries automobiles. Nous transformions les agencements typographiques des boutiques en manifestes esthétiques. Pour nous, certaines vitrines aux couleurs savantes – dont celle, très minimaliste, d'un syndic de copropriété – étaient autant de tentatives involontaires d'esthétiser le monde. Nous remarquions le dessin d'une femme collé sur une gouttière, un smiley court sur pattes sur le cadre d'un vélo, un coucher de soleil à la gouache sur la porte d'un foyer de sans-papiers, une jambe de plâtre à l'adresse d'un orthopédiste. Nous, les forçats de l'œil, aurions pu dresser un inventaire des signes.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0012_00_000)
#
[rappel][neutralisage][neutr]
Cela donnait un autoportrait laconique et détaché, si près d’un absolu impersonnel que mon ami rechercha toute sa vie : le contour extérieur d’un visage sans yeux ni bouche gravé à la pointe sèche sur une surface sans aspérité.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0015_00_000)
#
Je peux créer l'ambiance à une soirée ou à une fête.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0020_00_000)
#
Je suis logique et scientifique dans ma manière de penser.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0022_00_000)
#
J'ai parfois la sensation que je parle trop.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0022_00_000)
#
Le nombre de travaux inachevés que j'ai sur les bras me préoccupe.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0025_00_000)
#
[Surdouage]
Il m'arrive souvent de partir dans toutes les directions à la fois.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0026_00_000)
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[méta][pionnier][TP]
Tu m'a volé l'idée que j'ai en tête depuis des années, lui dit ce dernier. [ ] Ed avait soutenu à Tom que les idées appartenaient à tout le monde et surtout à ceux qui savaient les exploiter. Que tout le monde avait des idées et qu'il en avait d'ailleurs un plein cahier qu'il serait près à mettre à la disposition de tous.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0027_00_000+#part0028_00_000)
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[formule][brachy-logique]
John donnait I'impression de recommencer toujours le même tableau, comme ces grands artistes qui toujours reviennent à la même idée, à la même forme, comme si le monde était si vaste, si infini qu'iI fallait le réduire à un seul motif. Et, si la toile était bonne, ce motif contiendrait alors l'infini du monde.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0030_00_000)
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[pionnier]
Quand je lui avais confié que je voulais me lancer dans « l'aventure de la peinture » (c'étaient mes mots), nous n'étions plus dans l'atelier mais dans la longue prairie qui coulait de la maison. Nous étions assis dans l'herbe et tout, autour de nous, était merveilleux : il y avait à côté de moi cet homme que j'admirais tant, cet homme assoiffé de beauté et de justesse. [ ] Il m'avait regardé un peu surpris puis m'avait répété ce que lui avait dit un jour le vieux Gromaire, maître de gravure aux Beaux-Arts :
– Il faut cinquante ans pour faire un peintre. Puis il reprit : – C'est beau la vie d'un artiste, c'est émouvant, mais après, dans les livres. Pour arriver à un certain quelque chose, il faut d'abord n'être rien. La plupart du temps, il faut affronter le vide. Il faut un courage fou.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 3, part0031_00_000)
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Plus tard, John me raconta une histoire : celle du jeune Wei qui voulu apprendre l'art de la calligraphie auprès du Grand Maître Shan que tout le monde considérait comme un dieu vivant. [ ] Te voilà à présent mon égal, souffla Shan à son élève qui, cependant, n'avait jamais touché un pinceau de sa vie. Que devais-je comprendre ? Qu'il est inutile de pratiquer pour devenir un maître ?
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 3, part0033_00_000)
#
Je m'étais dit qu'en isolant dix centimètres carré d'une toile de Claude Monet, agrandis à la taille d'un mètre carré, on arriverait à un résultat visuellement intéressant.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 3, part0034_00_000)
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[ARG][XXI]
Jadis, j'aimais une étudiante à la Sorbonne qui connaissait par cœur tous les films de Godard. Quand je lui dis que je préférais Truffaut au gourou suisse, Flaubert à Robbe-GrilIet et Schubert à John Cage, elle me dit : tu changeras d'avis. Et quand je lui dis que je me sentais plus proche de la cause palestinienne que de celle, très sécuritaire, des Israëliens, Pat me dit pareil, ce qui s'avéra parfaitement exact.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 4, part0039_00_000)
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Longtemps j'ai vérifié la théorie de Bazaine selon laquelle d'abord un peintre « naît vieux », c'est-à-dire d'abord encombré de sa culture, écrasé par ses admirations et par tout ce qui a existé avant lui et qui perdure.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 5, #part0043_00_000)
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[TP]
Tout cet argent et ce temps dilapidé pour ce néant. Que de coups de hache portés à l'ambition ! « C'est un peu plus facile, pour moi, de faire un film tel qu'iI devrait se faire que vivre la vie que je devrais pouvoir vivre », disait Godard. Pour moi, il n'était pas plus facile de peindre un tableau que de vivre la vie d'artiste que j'avais voulu vivre. La théorie de Robert Filliou selon laquelle l'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art se trouvait illustrée dans mon cas par la négative : l'art pictural m'ennuyait et m'empêchait de vivre une vie meilleure.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 5, #part0046_00_000)
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[pionnier][TP][karl]
Personne dans son coin, me répétait Pat. Je n'avais pas d'opinion à ce sujet. ce que je pouvais dire, c'est que lors de « journées portes ouvertes » j'étais allé visiter les squats d'artistes qui, eux, avaient choisi de pratiquer l'art de manière communautaire mais i'y avais vu tellement de mauvaises choses que j'en étais ressorti cafardeux.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 5, #part0047_00_000)
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[nosophobie]
Ed, très hypocondriaque, m'avoua que la maladie était selon lui bien plus scandaleuse que la mort et qu'à tout prendre il préférerait la radicalité de la dernière aux caprices de la première. Je me rappelle avoir aimé cet adjectif. Scandaleuse.
Par la suite, je mesurai sa peur panique de la maladie. Par exemple, dans un espace public, il crachotait sans arrêt de peur d'avoir avalé un microbe ou bien choisissait l'apnée poμr traverser une foule qui ne lui disait rien. Aussi, il refusait de voir un ami si celui-ci avait un rhume ou, pire, une grippe. Si j'avais le malheur d'éternuer au téléphone ou de renifler, il lâchait un effrayé « houlà ! » et reportait sine die notre entrevue.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 6, #part0049_00_000)
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Maria Helena Vieira da Silva, née à Lisbonne le 13 juin 1908 et morte à Paris le 6 mars 1992, est une artiste peintre portugaise, puis naturalisée française, appartenant à l'École de Paris.
Son style pictural propose un espace qui combine réseaux et mosaïques dans des compositions aux perspectives fuyantes. Elle est considérée comme l'un des chefs de file du mouvement esthétique dit du paysagisme abstrait.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Maria_Helena_Vieira_da_Silva)
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[postérité][Programme]
Je vous assure que si on me donnait le choix entre 200 000 lecteurs aujourd'hui ou 2000 ou peut-être 200 30 ans après ma mort, eh bien je choisis les 300 (sic) après ma mort.
(Jean d’Ormesson – L' Interview « made in Italy » : Jean d’Ormesson - Stupéfiant !, 9'40)
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[trompette de la renommée]
Il y a une phrase que j'aime beaucoup de Madame de Staël, « La gloire est le deuil éclatant du bonheur ».
(Léa Salamé – L' Interview « made in Italy » : Jean d’Ormesson - Stupéfiant !, 10'40)
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[àmouréinventer]
Vous savez, c'était Colette qui disait : l'amour n'est pas un sentiment très honorable.
(Jean d’Ormesson – L' Interview « made in Italy » : Jean d’Ormesson - Stupéfiant !, 13')
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[TP][goût]
On peut très bien vivre sans art. Il y a des choses sans lesquelles vous ne pouvez pas vivre. Mais vous pouvez très bien vivre sans art. Mais vous vivez beaucoup moins bien.
(Jean d’Ormesson – L' Interview « made in Italy » : Jean d’Ormesson - Stupéfiant !, 14'30)
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[ARG][QLPARG][amphibo-logique]
Il est admis que ce qui fait une bonne œuvre d'art est cette zone de flottement qui saisit et égare le spectateur et ce que je peignais n'était encore que de la couleur joliment posée sur du papier. C'était mince et univoque.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0052_00_000)
#
[neutralisage]
La découverte des cires anatomiques me fit comprendre qu'il me fallait en finir avec cette trop riche « peinture de la chair » ou bien ce qu'un éphémère mouvement nomma le « Bio Art ». De plus, le nombre d'artistes qui déclaraient alors faire « un travail sur le corps » était considérable. C'étaient des artistes femmes pour la plupart et leurs œuvres se confondaient dans une même étrangeté sexuelle liée au dégoût de l'organique. D'une galerie l'autre, on en voyait des matrices en cire, en plâtre, en photo, en feutre, en bois ciré, robotisées. Cela tournait au lieu commun. Et on pouvait lire, dans des textes introductifs, des phrases absurdes comme dans « corps social », il y a « corps ». Toutes ces représentations d'écorchés n'avaient été pour moi que prétexte à une peinture molle. [ ] Un jour, je parlais à Ed de mon écoeurement face à ce travail. Je lui dis que, quitte à peindre de la chair, autant que cela reste neutre. Je lui soumis l'idée de faire une série sur les beefsteaks, ce à quoi il répondit : – Quitte à faire du neutre, autant ne peindre que l'assiette sous la viande.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0053_00_000)
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[otteur][détournement][plagiat]
Mais j'aime pas les plagiaires, j'ai le droit.
(Netflix, Emmanuel Macron, Christian Quesada... Les Moix d'Or - LTS 30/03/19, 2'20)
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[émoticône][nuage][pensée]
💭
#
Un marbre qui serait
de l'air
Un ciel bleu et noir
à la fois
Un instant profond
Où l'on n'est plus rien
Que la soif d'un son
Et la terreur qu'il ne s'éloigne
(Olivier Barbarant, Un grand instant, "Regina Caeli")
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[S.I.][Sauf incident][noirage]
Je serai avec vous mercredi, sauf incident… [paf ! le boomerang dans sa gueule]
(Le dîner de cons [film], 1'50)
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[bêtise][intelligence]
– Excusez-moi, j'avoue que je suis un peu perdu, j'essaie de comprendre, mais…
– La classe internationale. Peut-être même le champion du monde.
(Le dîner de cons [film], 35')
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– Oh, c'est juste un travail de perroquet. [ ] Je pourrais peut-être improviser un peu…
– Non ! [ ] Répétez ce que je vous ai dit, au rasoir, d'accord ?
(Le dîner de cons [film], 1:02'30)
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Il [Dominique Noguez] tenait un journal depuis l’âge de dix-neuf ans. Il a parfois déclaré que c’était la seule chose qui comptait dans ce qu’il écrivait. On ne peut en décider, cet écrit étant resté introuvable.
Le meilleur de son œuvre est postérieur à 2003. En guise d’épitaphe, il a fait graver sur sa tombe ce simple conseil : «N’écrivez jamais !»
Dominique Noguez
Notice rédigée en 2003
(Dominique Noguez, notice citée par: https://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20190315.OBS1831/dominique-noguez-est-mort-voici-comment-il-resumait-sa-vie.html)
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[à Romain]
Merci pour le tuyau sur le dernier Noguez. Il est possible que malgré tout, ça me plaise pas, remarque, Noguez en fait souvent des caisses, agite son érudition dans un humour un peu potache, mais surtout je n'aime pas trop le commentaire et a fortiori ou en tout cas d'aphorismes ! Enfin voyons... Je comprends la tentation, que j'ai eu mille fois, mais quelle idée d'aller au bout ! Wittgenstein dirait que c'est comme « salir une fleur avec des mains couvertes de boue ». [ ]
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[noirage]
Mort ? Pff... On dirait que tout le monde y passe un jour ou l'autre, c'est une maladie, ou quoi ?
On dirait bien que tout le monde meurt un jour, c'est une maladie, ou quoi ?
2019 04 07
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[neuralisage]
Pourquoi devrions-nous dire si fort et avec tant d'ardeur ce que nous sommes, ce que nous voulons ou ne voulons pas ? Considérons-le avec plus de froideur, de distance, d'intelligence, de hauteur, disons-le comme cela peut être dit entre nous, si discrètement que le monde entier ne l'entende pas, que le monde entier ne nous entende pas ! Surtout, disons-le lentement... Cette préface vient tard mais non trop tard. Qu'importe, au fond, cinq ou six ans ! Un tel livre, un tel problème ne sont pas pressés ; en outre, nous sommes tous deux des amis du lento, moi et mon livre. On n'a pas été philologue en vain, on l'est peut-être encore, ce qui veut dire professeur de lente lecture : – finalement on écrit aussi lentement. Maintenant cela ne fait plus seulement partie de mes habitudes, mais aussi de mon goût [ ]. Ne plus jamais rien écrire qui n'accule au désespoir toutes les sortes d'hommes « pressés ». La philologie, effectivement, est cet art vénérable qui exige avant tout de son admirateur une chose : se tenir à l'écart, prendre son temps, devenir silencieux, devenir lent, – comme un art, une connaissance d'orfèvre appliquée au mot, un art qui n'a à exécuter que du travail subtil et précautionneux et n'arrive à rien s'il n'y arrive lento.
(Nietzsche, Aurore, préface §5, cité par : Le langage (2/4) - 15.03.2016 - Wittgenstein, "Ne rien dire que ce qui se laisse dire" 3')
[Non pas traduction de Henri Albert mais bien meilleure traduction de… je crois… Julien Hervier : chez Folio et aussi Édition de référence. établie L par G. Colli et M. Montinari : Friedrich Nietzsche, Oeuvres philosophiques complètes, Paris, Gallimard, 1968-1997.]
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Traduction de Henri Albert :
– En fin de compte cependant : pourquoi nous faut-il dire si haut et avec une telle ardeur, ce que nous sommes, ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas ? Regardons cela plus froidement et plus sagement, de plus loin et de plus haut, disons-le comme cela peut être dit entre nous, à voix si basse que le monde entier ne l'entend pas, que le monde entier ne nous entend pas ! Avant tout, disons-le lentement… Cette préface arrive tardivement, mais non trop tard ; qu'importent, en somme, cinq ou six ans ! Un tel livre et un tel problème n'ont nulle hâte ; et nous sommes, de plus, amis du Iento, moi tout aussi bien que mon livre. Ce n'est pas en vain que l'on a été philologue, on l'est peut-être encore. Philologue, cela veut dire maitre de la lente lecture : on finit même par écrire lentement. Maintenant ce n'est pas seulement confomre à mon habitude, c'est aussi mon goût qui est ainsi fait, - un goût malicieux peut-être ? - Ne rien écrire d'autre que ce qui pourrait désespérer l'espèce d`hommes qui « se hâte ››. Car la philologie est cet art vénérable qui, de ses admirateurs, exige avant tout une chose, se tenir à l'écart, prendre du temps, devenir silencieux, devenir lent, - un art cl'orfevrerie, et une maîtrise d'orfèvre dans la connaissance du mot, un art qui demande un travail subtil et délicat, et qui ne réalise rien s'il ne s'applique avec lenteur: Mais c'est justement à cause de cela qu'il est aujourcl'hui plus nécessaire que jamais, justement par là qu'il charme et séduit le plus, au milieu d'un âge du « travail » : je veux dire de la précipitation, de la hâte indécente qui s'échaufl'e et qui veut vite « en finir ›› de toute chose, meme d'un livre, fût-il ancien ou nouveau. - Cet art lui-même n'en finit pas facilement avec quoi que ce soit, il enseigne à bien lire, c'est-à-dire lentement, avec profondeur, égards et précautions, avec des arrière-pensées, des portes ouvertes, avec des doigts et des yeux délicats Amis patients, ce livre ne souhaite pour lui que des lecteurs et des philologues parfaits : apprenez à me bien lire ! -
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Pour moi, la littérature, ce n'est pas un métier, c'est un vice ou un sport mortel.
(Drieu La Rochelle, cité par Julien Hervier, Entretien avec Julien Hervier auteur de Drieu La Rochelle une histoire de désamour, 1'30)
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[taisage][philosavis]
Il est difficile de vivre avec des humains, parce qu'il est difficile de se taire.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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[XXI]
Je vous enseigne le surhumain. L'homme n'existe que pour être dépassé. Qu'avez-vous fait pour le dépasser ?
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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[Àmouréinventer]
L'amour est l'état dans lequel les hommes ont les plus grandes chances de voir les choses telles qu'elles ne sont pas.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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[noirage]
Nous ne croyons pas que la vérité reste encore vérité quand on lui enlève ses voiles.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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[TP]
Tout ce qui a son prix est de peu de valeur.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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Toute communauté – un jour, quelque part, d'une manière ou d'une autre – rend « commun ».
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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Bruno Gibert, Les Forçats : les artistes réunis dans un squatt
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À lutter avec les mêmes armes que ton ennemi, tu deviendras comme lui.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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[TP][pionnier]
Deviens ce que tu es. Fais ce que toi seul peut faire.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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[noirage]
L'homme souffre si profondément qu'il a dû inventer le rire.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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[formule][brachy-logique][amphibo-logique][détail]
Pour bien voir un tableau et y prendre plaisir, il faut parfois se rendre attentif à un détail. Il en va de même pour les textes philosophiques. Une phrase, un mot manquant, une fracture du sens, et l’intelligence s’arrête, intriguée. Alors commence un travail de dépliage, d’où naît un texte nouveau. Pour ceux qui aiment lire, un plaisir leur est alors promis : le plaisir de comprendre. [ ] Pour mon plaisir, j’ai donné à mes dépliages la forme de l’enquête. [ ]
J.-C. M.
(Jean-Claude Milner, La puissance du détail: Phrases célèbres et fragments en philosophie, 2014)
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Guy Bennett
Œuvres presque accomplies
Lecture par l’auteur
Avec la complicité de Frédéric Forte
« Peut-on faire des œuvres qui ne soient pas accomplies ? » Duchamp n’a jamais répondu à cette question, ce qui ne surprend guère car on ne la lui avait jamais posée. Cela dit, Guy Bennett et Frédéric Forte risquent d’y apporter une réponse en discutant de leurs collaborations sur Poèmes évidents (2015), Ce livre (2017), et Œuvres presque accomplies (2018), traductions à quatre mains (littéralement) des textes de Bennett, publiées toutes par les éditions de l’Attente. Leur échange sera parsemé de lectures, d’anecdotes, de souvenirs, et d’oublis, ce qui n’empêche pas qu’il soit éclairant. Nul besoin, donc, d’apporter une bougie.
(https://www.maisondelapoesieparis.com/events/guy-bennett-oeuvres-presque-accomplies/)
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Idée titre :
Oeuvres presque
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[TP]
"À quoi bon exécuter des projets, demande Baudelaire dans les Petits poèmes en prose, puisque le projet est en lui-même une jouissance suffisante ? " Dans Oeuvres presque accomplies, Guy Bennett ne cherche pas tant à répondre à cette question (rhétorique, de toute façon) qu'à en démontrer Ia justesse en passant en revue une série de projets qu'il a conçus mais jamais menés à bien. Le livre qui en résulte interroge la notion de l'oeuvre littéraire de l'intérieur, à la manière des Poèmes évidents et de Ce livre, qui l'ont précédé dans la même collection.
(Guy Bennett, Oeuvres presque accomplies [Frédéric Forte (contribution à la traduction)])
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[HN][multimédia][ARG][QLPARG]
Ce livre, Guy Bennett
Ce livre détaille les clés théoriques et techniques de la matière textuelle qui le constitue. Il engage un processus littéraire presque entièrement axé sur lui-même. Sorte d’autoguide poétique, il n’est pas sans rapport avec Poèmes évidents (du même auteur, paru en 2015).
Extrait :
"Dans une époque de littérature post-littéraire et d’édition post-matérielle, un écrit premier n’est plus la condition préalable à sa lecture seconde. Nous pouvons nous dispenser du poème et nous rendre directement à son commentaire ou, mieux encore, concevoir un commentaire qui soit son propre poème, une explication son propre texte, un appareil critique son propre objet littéraire. [ ]"
(https://www.editionsdelattente.com/book/ce-livre/)
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[HN][multimédia]
Le son est une magie et une évidence. Fluidité insaisissable, il est matière disponible pour la littérature. Par le son, on entre dans le fantastique : saisi par l'oreille, le lecteur accepte la proximité d'une autre dimension et d'autres possibles. Les romans et les récits n'ont pas attendu les technologies de reproduction, de diffusion, de captation du son pour en faire le véhicule d'utopies et de légendes. Avec le progrès technique, le son se manipule, se stocke. C'est là que la radio entre en scène : avec elle, la parole se voit douée d'ubiquité, à la fois dans le studio et potentiellement dans le monde entier. Mais sait-on jamais qui écoute ? Voyage dans cet étrange pays de la radio et des sons en compagnie d'Homère, Rabelais, Francis Bacon, Samuel Beckett, Roland Dubillard, Jacques Roubaud, Denis Podalydès, Vincent Ravalec, Jean Tardieu, Roger Grenier, Roland Barthes, Éric Chevillard, François Bon, Dominique A, Jean Cocteau et bien d'autres...
(Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons)
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[vrac]
Hors-cage, Michelle Noteboom [traduction : Frédéric Forte – 2010]
Punk poésie
« Dès les premières pages, tout est déjà là, dans cette langue nerveuse et visuelle qui ne s’embarrasse d’aucun corset et qui semble constamment célébrer, sur le mode de l’ivresse baudelairienne, la poésie comme espace sauvage de pure liberté […]. Puis au fil des pages apparaissent quelques motifs récurrents : la nécessité d’arrêter la machine et de se délivrer de tout subterfuge, de toute emprise ou cocon. À cet égard, le feu sur la famille est nourri à coups d’aphorismes cinglants […]. Bref, avec ce premier livre publié en France, Michelle Noteboom nous sert un cocktail bien tassé, tonique et irrévérencieux en diable. » (Frédéric Lacoste, Spirit n°60)
Extrait : Souvent les choses avancent parce que tu es là. Reste un jardin vide d’actions, de poissons, sorte de lointaine explosion nucléaire. Ces taches rouges de ratures, témoins de nous en nos ébats, pourraient aussi bien être fleur ou cerveau. Combien as-tu mangé de petits animaux cette année ? Rugueux file à rebours entre mitaines noires, soulagement de ne pas être la cible pour une fois. Il est 2 h du matin et je t’aime (juste parce que tu es une fille et que tu ne flanches pas). Oui, il l’a bien impressionnée en étalant ses connaissances sur les abeilles / les oiseaux, mais faire des bourrelets les yeux fermés durant ce qui est peut-être l’année des dernières chances, ça ne te mènera nulle part. Apprendre le violon par osmose, soirées entières consacrées à inventer de nouveaux trucs pour se curer le nez en public. Il y avait ce dessin d'une femme dont les dents étaient des oies ou des chevaux plutôt en fait à cause de quelque chose à propos de descendre une montagne. Manivelle vite le rythme en découlant de l’enroulé du bras en regardant les fils se tisser de bois en objets par exemple une corde. Mouvement défini comme attaques ou orgasmes à répétition selon le jour et l’humeur générale. Parfois les chaussures fournissent d’importants indices sur l’identité.
(https://www.editionsdelattente.com/book/hors-cage/)
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[vrac]
Françoise Héritier, Le sel de la vie, 2012
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Elle [Françoise Héritier] meurt le jour de son anniversaire, le 15 novembre 2017 à l’âge de 84 ans à Paris à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
// Ozu, etc.
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[TP]
Il avait quitté la vie normale et productive depuis si longtemps qu'au regard du capitalisme, on pouvait le compter comme une âme morte, un déclinant social qui vivait d'épluchures arrachées au présent, une sorte de crépuscule permanent.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0055_00_000)
+
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[TP]
Ne plus rien vouloir. Attendre, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à attendre. Traîner, dormir. [ ] Perdre ton temps. Être sans désir, sans dépit, sans révolte.
(Georges Perec, Un homme qui dort, [film] 24')
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Marie-Georges Perec
(= Marie-jo Pérec + Georges Perec, + Marie-Georges Buffet)
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[taisage][autophilosophe]
Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s'apprend pas : la solitude, l'indifférence, la patience, le silence. Tu te laisses aller, et cela t'est presque facile.
(Georges Perec, Un homme qui dort, [film] 25'50)
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Tu apprends à regarder les tableaux comme s'ils étaient des bouts de murs, et les murs comme s'ils étaient des toiles dont tu suis sans fatigue les milliers de chemins, labyrinthes inexorables, texte que nul ne saurait déchiffrer, visages en décompositions.
(Georges Perec, Un homme qui dort, [film] 27')
+
Tu apprends à regarder les tableaux exposés dans les galeries de peinture comme s'ils étaient des bouts de murs, de plafonds, et les murs, les plafonds, comme s'ils étaient des toiles dont tu suis sans fatigue les dizaines, les milliers de chemins toujours recommencés, labyrinthes inexorables, texte que nul ne saurait déchiffrer, visages en décomposition.
(Georges Perec, Un homme qui dort [texte])
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[otteur][défausophie][autophilosophe][taisage][neutralisage]
Il y a une dimension presque négative de la philosophie, en tout cas dans le Tractatus, chez Wittgenstein, puisqu'il écrit quand même que le but de la philosophie est la clarification logique des pensées, et il va dire : finalement nous n'avons pas grand-chose à dire, nous avons à démontrer aux autres qu'ils se trompent lorsque leurs raisonnements sont erronés, on aura l'impression qu'en faisant cela nous n'avons rien appris mais nous avons mis en oeuvre une méthode essentielle qui est celle de la dissolution ou en tout cas de la désignation des problèmes.
(Adèle Van Reeth, Le langage (2/4) - 15.03.2016 - Wittgenstein, "Ne rien dire que ce qui se laisse dire",10')
//
Otto Karl : Rien à dire, mais à redire.
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Erro-né
Héros-nés.
Nous sommes héros-nés.
Erroné de se vivre en héros-né.
Héros-né ? Erroné.
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Le "v" se trouve dans le troue. (sic)
Quand tu ne ve(ux) plus qu'à moitié, tu te trouves dans le trou.
On ne ve plus qu'à moitié, se trouve dans le trou.
Ce qu'on ne ve plus tout à fait se trouve dans le trou.
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Quand on ne ve plus tout à fait.
On ne ve plus tout à fait.
Quand on ne veut plus tout à fait, on ve.
Quand on ne veut plus tout à fait, disons qu'on ve.
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Des fois tu veux, des fois tu voeux.
Des fois tu veux et des fois seulement tu voeux.
Tu veux, ou tu voeux seulement ?
Tu veux vraiment ou voeux seulement ?
Veux vraiment ou voeux seulement ?
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Contre la gueule de bois de l'eau.
Contre la gueule de bois bois de l'eau.
Contre la gueule de bois – de l'eau.
Contre la gueule de bois, de l'eau.
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Exprimer sa Choléra cette peste.
Prendre en grippe la gastro, opposer sa colère à cette peste.
Prendre en grippe la gastro, opposer sa colère à cette peste.
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[fragmentisme][fragmentage][s'injustifier][vrac][frormule]
– [ ] puisque si on dépasse la difficulté proprement formelle du livre… il est composé de propositions avec des numéros, qui se suivent, donc il est très éclaté : on peut ouvrir le livre à n'importe quel endroit et lire une proposition qui fait sens en elle-même, mais son sens réel ne découle que de la façon dont elle renvoie aux autres propositions. Donc à cette difficulté formelle vient s'ajouter cet entrelacement des problématiques au sein du Tractatus [ ].
– Oui. C'est-à-dire que, dans cet objet qu'est le Tractatus, il y a plusieurs dimensions, et on ne sait pas toujours très bien comment elles sont enchevêtrées. C'est la difficulté du livre. C'est aussi ce qui a donné lieu à de multiples interprétations.
(Adèle Van Reeth, Wittgenstein, le devoir de génie 24 le Tractatus logico-philosophique, 9'30)
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[fragmentisme]
Pour une forme qui s'éclate.
Je suis pour une forme qui s'éclate.
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Philippe Katerine
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Philip Catherine est un guitariste de jazz belge né à Londres le 27 octobre 1942 d'un père belge et d'une mère anglaise.
[Il a composé la musique du film Le dîner de cons, où Jacques Villeret a régulièrement des airs de Philippe Katerine 2019]
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Là il me semble authentiquement chrétien, et je dirais même, et c'est peut-être ce que nous révélera la suite de son oeuvre, c'est qu'avant même de croire en dieu, Michel Houellebecq est chrétien.
(Sébastien Lapaque [essayiste] – La politique et Houellebecq - Stupéfiant !, 13'30)
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[défausophie]
D'abord, je pense que c'est l'adepte de la phrase de Bernanos : « Je ne cesserai jamais d'offenser les imbéciles ».
(Marin de Viry [ami de M.H, témoin à son mariage], La politique et Houellebecq - Stupéfiant !, 21'30)
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[Edouard Levé radin]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0056_00_000)
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[TP][pour David]
Voilà donc à quoi nous ressemblions : à deux fainéants, deux vagabonds. Nous étions hors de tout, nous vivions dans un temps suspendu comme les acteurs d'un film sans narration.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0058_00_000)
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[STO][DTO]
Je n'aime pas le travail, même quand c'est un autre qui l'accomplit.
(Mark Twain, pensées)
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[haha]
Dieu a créé la guerre afin que les Américains apprennent la géographie.
(Mark Twain, pensées)
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[moyenhomme]
Peu m'importe qu'il soit blanc, noir, jaune ou indien. Il suffit qu'il soit un homme, il ne peut rien être de pire.
(Mark Twain, pensées)
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[ ] besoin de repos et d’un sommeil réparateur.
C’est d’autant plus vrai pour celles et ceux d’entre nous pour qui le sommeil est un problème : difficultés à s’endormir. Périodes d’insomnies au coeur de la nuit. Pensées qui tournent en boucle, ruminations, avec l’angoisse de ne pas se rendormir en sachant à quel point on sera fatigué le lendemain… ce qui n’arrange rien quand il s’agit de se détendre et de se retrouver le sommeil! Petits matins déprimés. Journées obscurcies par la fatigue. Crainte diffuse de retourner au lit et de retrouver son insomnie.
Personnellement j’ai expérimenté ces difficultés depuis que j’ai la quarantaine, et tout spécialement lors de certaines périodes troublées de ma vie. La méditation et le Yoga m’ont aidé, puis encore plus le Yoga Nidra, qui m’a offert des techniques d’une grande efficacité pour faire face à ces difficultés, au point de transformer radicalement ma relation avec mes nuits.
[ ]
Enfin, le Yoga Nidra va vous inviter, comme moi, à changer votre relation avec vos nuits. Sources d’une vague angoisse pour quiconque vit l’insomnie, elles peuvent devenir au contraire le moment de vous abandonner avec reconnaissance entre les bras du repos. Avec le bénéfice d’un peu de pratique, j’en suis venu à me coucher paisible et reconnaissant, sachant que ma nuit va débuter avec un court moment de méditation, et que là, je vais expérimenter l’accueil profond de qui je suis. Je vais me relaxer. Je vais entrer en contact avec moi-même. Et cela d’une manière si naturelle, si simple, si dénuée d’efforts. C’est cela le dernier cadeau du Yoga Nidra pour vos nuits: vous inviter dans les bras du repos, vous inviter à faire de vos nuits des espaces d’abandon et de développement personnel. Sans que ce soit toute une affaire. Facilement.
(Marc-Henri Sandoz, Mieux dormir avec le Yoga Nidra, https://www.yogajournalfrance.fr/mieux-dormir-avec-le-yoga-nidra/)
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Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez
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Alors. On va regarder ce film, vous allez essayer de comprendre ce qui se passe, et de vous en souvenir.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 0')
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[formule][amphibo-logique]
Elle [[la formule]] est donc animée de deux mouvements, et suit une trajectoire qui les combine.
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[Source : On peut sans doute comprendre mieux tout ceci si on suppose que le bateau passe sous un pont (navigation fluviale). Et lorsque le bateau passe, quelqu’un lâche une pierre du pont au même moment que la vigie au sommet du mât. Les deux pierres sont soumises à la même force de gravitation, et donc leur mouvement vertical est le même. Mais celle qui est lâchée du pont n’a pas de vitesse horizontale, et tombe donc d’un mouvement vertical pur. Par contre, celle qui est lâchée du mât possède, au moment où commence sa chute, une vitesse horizontale identique à celle du bateau. Aussi conserve-t-elle cette vitesse par inertie. Elle est donc animée de deux mouvements, et suit une trajectoire qui les combine.]
(https://astronomia.fr/6eme_partie/RelativiteGalileenne.php)
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[intelligence]
Il y a deux choses à retenir de cela :
• vue du bateau, la pierre tombe toujours au pied du mât, que le bateau soit à l’arrêt ou en mouvement uniforme (la physique est la même dans les deux situations) ;
• deux personnes qui observent la chute, l’une sur le bateau et en mouvement avec lui, l’autre sur le quai et qui voit le bateau se déplacer, ne décriront pas la scène de la même manière. Elles seront d’accord sur le point de départ et sur le point d’arrivée de la pierre (sommet et pied du mât), mais pas sur la trajectoire observée pour y parvenir.
Il faut donc admettre que l’on puisse décrire différemment UN MÊME PHENOMENE, selon le point de vue d’où on l’observe. En termes plus techniques, on dira que les mesures de position que l’on fait de la pierre dépendent de la situation de l’observateur !
Ce sont les conséquences de ces points de vue différents qui constituent la Relativité Galiléenne.
Précisons encore un peu cela : vu du quai, la trajectoire de la pierre est une parabole, vue du bateau elle est rectiligne. Mais si on projette la parabole sur un axe vertical, autrement dit si on annule le mouvement horizontal de la pierre, on retrouve exactement le mouvement de la pierre vu du bateau. Cette annulation du mouvement du bateau peut se faire si l’observateur qui est sur le quai marche dans la même direction et à la même vitesse que le bateau. Il voit alors le bateau immobile, et la pierre tomber verticalement au pied du mât.
Cette remarque nous indique que, même si les histoires racontées par deux personnes sur un même phénomène peuvent différer, on peut envisager un moyen de transformer l’une en l’autre, et donc de réduire ces différentes histoires à une seule qui représente le phénomène lorsqu’on ne se déplace pas par rapport à lui. Dans la suite, nous allons préciser tout cela. Puisque la différence est une question de point de vue, le promeneur sur le quai peut changer de point de vue en marchant à la même vitesse que le bateau.
(https://astronomia.fr/6eme_partie/RelativiteGalileenne.php)
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[formule]
Le principe d’inertie avait été envisagé avant Galilée, mais c’est lui qui l’a formalisé. Il résulte de ses travaux sur les plans inclinés. Il s’énonce :
Un corps qui n’est soumis à aucune force est soit au repos, soit en mouvement rectiligne uniforme.
Tant que le corps ne subit pas de force, il persévère donc dans ce mouvement.
+
[philosophie]
Il est impossible de se placer dans les conditions exactes de ce principe : l’expérience de Galilée ne pouvait annuler les frottements de ses mobiles sur le plan incliné.
Le principe est donc une extrapolation d’expériences réelles approchées.
(https://astronomia.fr/6eme_partie/RelativiteGalileenne.php)
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[De la comparaison (« comme ») à la métaphore (« tel »)]
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 7'40)
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Tout l'effort de la pensée philosophique est de trouver le passage, la relation entre le dehors et le dedans. Et c'est aussi l'effort des poètes.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 9')
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– Des problèmes ?
– (De) réglages ! Le réglage, tout est là.
[ ]
– Comment ça va, ces réglages ?
– Oh vous savez, on en a jamais fini, hein ? Surtout quand on est perfectionniste.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 5'10'' + 19'45)
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« Perspectives atmosphériques ». Très beau nom, d'ailleurs. Ça ferait un beau titre. Comment représenter la profondeur du monde ? Le proche et le lointain dans une même oeuvre.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 20')
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[pour philippe][rappel]
[Léger tremblement du paysage]
Quelle fraîcheur ! Tu en as pas 10 autres comme ça ?
Sans autre intrigue que l'intriguant.
Ça ne tient que par sa poésie, son sens graphique et son sens cosmique (propre aux grandes oeuvres ou que je trouve les plus grandes, les plus justes. Ça doit être ton truc comme le mien, puisque déjà aussi ou ensuite dans Cosmodrama…)
Dès les premières images (extérieures), cette lumière bleu ciel acidulée, et ce ciel, où tu l'as trouvé ? Et aussi constant. Et ces toiles qui s'y fondent, et s'en fondent, et.. ce tout. Cet écran, ces décors… ces personnages, leur vie réglée dans la poésie, la relaxation/le zen et leur consommation ou consultation de savoir mais en gourmets…
« 'Culé », comme c'est beau, et frais ou je ne sais quoi. Mais vraiment.
Et ce goût pour la radio, pour les livres de toute sorte (dont les manuels), où sans excès et selon son vice on prélève de quoi s'édifier, par touches, tiens, comme de peinture…
D'ailleurs, j'y pense, peinture atmosphérique pour ou dans film atmosphérique…
On s'édifie, on édifie dans l'expérience et le jeu, et on en enregistre, on rapporte, on note, bref on étudie.
Et ce léger tremblement du cadre, plongé dans un tel sens de la précision, de l'exactitude mais légère, relative, sans peser, toute poétique. Tu connais Guillevic, Robbe-Grillet ? Et j'aurais envie d'ajouter Edouard Levé, mais je sais pas pourquoi sinon parce que je l'aime bien, et Wittgenstein qu'en ce moment je lis plus passionnément que jamais.
Et esth/éthique philosophique. Plus encore que dans les dialogues, évidemment. Cette sagesse poétique incarnée par la forme, ou plutôt modélisée par elle.
C'est d'une beauté et d'une poésie magnétiques, sidérantes. Mais je te jure. Je te flatte pas, je te jure.
On en fait un autre comme ça ensemble ? Moi en retrait puisque toi tu le fais déjà très bien. Mais ça m'intéresserait tellement de participer à un truc comme ça. D'une façon ou d'une autre. Même en petite souris. Moi-même passionné par la physique relativiste, quantique, blabla, mais aussi l'épure, le minimalisme, etc. Et le cosmique avant tout.
Le juste dosage, raffiné, entre la technologie et la nature/cosmos.
C'est une merveille.
Ce film touche et recoupe tellement de choses en moi qu'il me motive à entreprendre plein de projets que j'avais en envies, en souffrance. Ça se fera probablement pas trop dans la mesure où j'en ai trop, mais… Il y a au moins l'effet que ça me fait. Et ça me console, si tu savais, que ce film existe. Je l'ai même téléchargé, si tu permets, pour le voir et le revoir.
La référence à Retour le futur, mon film fétiche dans ma jeunesse, que j'ai vu 17 fois à l'époque et encore quelques fois depuis. « Si on tombe en panne là-bas, on pourra plus revenir ! »
J'ai vécu et roulé sur ces chemins de terre/sablonneux bordés de pins, j'ai vécu – pour m'y être installé moi-même – 6 ans (isolé) dans les Cévennes.
La dictaphone a été le compagnon indispensable de mes études. À l'époque j'étais un peu le seul à oser, à m'en servir. Comme de filmer mon quotidien, par la suite, bien qu'ayant des prédécesseurs je crois être encore en avance sur la foule.
Tout est dit, où l'essentiel se dit là : « Perspectives atmosphériques ». Très beau nom, d'ailleurs. Ça ferait un beau titre. Comment représenter la profondeur du monde ? Le proche et le lointain dans une même oeuvre.
+ [rappel]
– C'est très intéressant, tout ça. Très original.
– Hm, c'est assez nouveau en effet. On s'intéresse pas beaucoup à la forme encore actuellement.
– Non, c'est vrai, pas assez. On pense que les choses sont « naturelles ». Qu'est-ce que ça veut dire, au fond ? [Puis regard caméra]
Au moins deux comédiens en commun avec Cosmodrama, ton comédien fétiche comme ton double, et le freudoïde.
Architecture fonctionnelle des années quoi ? 70 ?
Chacun dans sa passion, de/sa recherche, son étude.
Clin d'oeil à la relativité (l'expérience du mât), au paradoxe des jumeaux (l'expérience de pensée)…
Clin d'oeil à 2 ou 3 choses que je sais d'elle ? À Kusturika ?
The sky is blue. The clouds are grey.
M'évoque par certains côtés "Free radicals"/Böse Zellen". La collectionneuse, de Rohmer. Melancolia, deuxième partie.
Tous des chercheurs dans leur domaine, leur passion, le même but : résoudre l'équation. Rerchercheur en peinture, en trajectoire automobile, etc.
Le peintre dans son bain de nuages.
Le dernier plan sur le ciel (de cette planète "errante"), avec ce dernier mot lancé par dessus : "(en)culé".
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[méta][détournement][otteur]
Start copying what you love. Copying, copying, copying. And at the end of the copy, you will find yourself.
(Kenneth Goldsmith @kg_ubu 1 avr., Twitter)
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Le pilotage, c'est comme la peinture : une touche ici, un touche là, une touche de trop et c'est raté, hein ? En fait, une trajectoire, c'est comme un dessin dans l'espace, non ?
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 35')
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[cosmo-logique]
Allégeons-nous jusqu'à être le nuage qui passe haut dans le ciel qui s'étend à l'infini. Nous avons préparé ce silence intérieur, source de toutes les vraies richesses.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 35'30)
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[TP]!![karl]!!
Huck voulait toujours s'investir dans n'importe quelle entreprise du moment qu'elle offrait de l'amusement et ne réclamait aucun capital. Car il avait une surabondance de temps à perdre et pas un sou.
(Mark Twain, Les Pensées, "H", "Huckleberry Finn")
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Ce qui définit un auteur, souvent, c'est la vocation... En matière de poésie, il n'y a pas de cours ! On n'apprend pas...
(Cyrille martinez, interview, in Les Rencontres de Zone : Cyrille Martinez, tout un poème, http://www.zone-litteraire.com/litterature/portraits/cyrille-martinez-tout-un-poeme.html)
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En littérature comme en musique, Cyrille aime reprendre des discours existants (politiques, entre autres) pour se les réapproprier. Il les remanie, les transforme, les fait siens... Avec son groupe, Jaune sous marin, la technique consistait, jusqu'à présent du moins, à reprendre des chansons pop et à les retravailler, sous forme de traductions littérales... Mais toujours dans une perspective et un souci de réécriture : « Ce qui est marrant, dans le détournement, c'est qu'il y a très vite un regard bizarre qui se crée... Le lecteur, l'auditeur se pose des questions. C'est une nouvelle lecture critique, finalement ! Mais je reste définitivement ancré dans la pratique du texte. Je suis bien moins dans la théorie : je peux l'utiliser comme un outil, comme une clé de douze : je m'en sers, et je la repose. Je ne suis pas un universitaire. »
(Cyrille martinez, interview, in Les Rencontres de Zone : Cyrille Martinez, tout un poème, http://www.zone-litteraire.com/litterature/portraits/cyrille-martinez-tout-un-poeme.html)
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Ainsi, le récit obéit à un canevas savamment maîtrisé... C'est d'ailleurs de cette façon que Cyrille travaille ses textes : pratiquement entre 9h et 20h, dans une vraie discipline et une rigueur toute professionnelle. « J'ai envie de rester dans le récit, c'est une forme qui me plait. Je vais persister. Ce texte m'a pris deux ans. Quand j'écris, je travaille et retravaille le texte, je réécris beaucoup. J'écris sur une idée pendant quelques mois, et quand je suis arrivé au bout, que je vois que je n'arrive plus à rien, j'arrête ; j'écris autre chose. Et j'y reviens par la suite...
(Cyrille martinez, interview, in Les Rencontres de Zone : Cyrille Martinez, tout un poème, http://www.zone-litteraire.com/litterature/portraits/cyrille-martinez-tout-un-poeme.html)
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[brachy-logique]
Le bouquin des aphorismes, Philippe Moret
Tout aphorisme se doit de résumer en quelques mots une vérité fondamentale ou d'énoncer de manière succincte une vérité banale de la vie courante pour, souvent, aller à l'encontre des stéréotypes et des idées convenues. La tradition des formes brèves et sentencieuses remonte à la culture grecque et traverse toutes les époques. Illustrée à l'origine par Plutarque, Héraclite, Aristote ou Marc Aurèle, elle est poursuivie par Villon et Montaigne, dont les Essais fourmillent d'aphorismes, puis par La Bruyère, Chamfort, Vauvenargues ou La Rochefoucauld, et jusqu'à Cioran. Tous firent de cet " art de la pointe " un art à part entière. Cet ouvrage de Philippe Moret témoigne de la richesse d'un genre littéraire proprement universel. Il ne se limite d'ailleurs pas au domaine français, puisant aussi bien dans les littératures anglaise, allemande et espagnole que dans celles d'Afrique ou d'Orient. Conçu sous forme d'abécédaire, il embrasse, de A comme " Ages de la vie " à Z comme " Zoologie ", en passant par E comme " Eros ", R comme " Rire " ou S comme " Sociabilité ", tous les thèmes ayant trait aux grandes questions de l'existence et de la culture, de la relation à soi et à autrui. Le lecteur trouvera dans ce vaste répertoire quantité d'aphorismes souvent savoureux, drôles, incisifs, comme ceux-ci : " Il y a toujours une philosophie pour le manque de courage " (Albert Camus) ; " On est orgueilleux par nature, modeste par nécessité " (Pierre Reverdy) ; " La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde " (Paul Valéry) ; " La vie familiale est une intrusion dans la vie privée " (Karl Kraus) ; " Toute confidence engendre deux servitudes " (comtesse Diane). Il y a ici matière à s'instruire autant qu'à se distraire.
2019 04 08
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[TP]
[Titre]
Ma meilleur amie
Marie rieur amie
Ma rieur amie
MA meilleuRe amIE
MA (meilleu)R(e am)IE
M.A.R.I.E. : Meilleure Amie Rieuse I… E…
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[àmouréinventer][TP]
L'amitié féminine tient toujours de l'amour, et l'amour féminin est d'une jalousie féroce.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 2 décembre 1877.)
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Il n'y a pas de meilleur ami qu'une amie, cela pense à tout et pourvoit aussi à tout.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 19 février 1864.)
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Moi je dirais qu'en philosophie, si l'activité du philosophe, c'est de relancer la pensée ou de poser la bonne question, on sait d'où le coup va partir. C'est-à-dire que il y a à chaque époque eu des académiques, dans l'Antiquité, des scolastiques au Moyen-âge, aujourd'hui il y a des universitaires, mais peut-être que le prochain coup peut partir sur Youtube ou ailleurs, et de quelqu'un qui n'est pas diplômé. Le prochain Rousseau, le prochain Nietzsche est peut-être un marginal complet aujourd'hui.
(Alexandre Lacroix - Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 55')
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Ceux qui marquent l'avenir ne l'ont pas attendu.
Celui qui marque l'avenir ne l'a pas attendu.
Qui marque l'avenir ne l'a pas attendu.
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Qui marque l'avenir ne l'a pas attendu, qui au présent n'est pas entendu.
Qui marque l'avenir ne l'a pas attendu, au présent n'est pas entendu.
Celui que l'avenir retiendra ne retient pas l'attention du présent.
Le présent s'occupe de ce qui se présente, l'avenir de ce qui le fomente.
Le présent retient ce qui se présente, l'avenir de ce qui le fomente.
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[taisage][neutralisage]
Comme dans un film d'Ozu, l'empathie qu'elle suscite, les émotions fortes qu'elle soulève, sont sans cesse tenues à distance, contestées même, par des coups de canif qui dégonflent la compassion. Akerman n'est pas aimable et c'est tant mieux, quand tant d'autres courent après nos mamours. Elle ne se répand pas. Se répandre, maladie dégoûtante, dérèglement inavouable. Se répandre, c'est se vider. Akerman au contraire fait le plein de super. [ ]
(Gérard Lefort - Libération du 24 octobre 2013, sur : Chantal Akerman, Ma mère rit)
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[intelligence]
Avant que je comprenne que j'avais peut-être tout compris de travers. Avant que je comprenne que je n'avais qu'une vision tronquée et imaginaire. Et que je n'érais capable que de ça. Ni de vérité ni à peine de ma vérité.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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Je suis revenue de New York pour passer quelques jours avec elle.
Et je ne sais pas pourquoi ni comment mais elle me laisse exister comme je suis. Mon désordre ne semble plus la déranger. Elle a l'air de ne plus l'apercevoir. Elle accepte. Elle m'accepte comme je suis. C'était pas comme ça avant mais depuis qu'elle a senti la mort et qu'elle s'en est sortie elle a changé. Elle sait ce qui est important et ce qui ne l'est pas et elle m'accepte.
Parfois elle parle encore de ma naissance et du fait que son lait ne me convenait pas et qu'elle voyait son enfant dépérir et que c'était terrible. Un jour on a fini par trouver un lait qui me convenait.
Qu'est-ce qui serait arrivé sinon.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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[TP]
Moi je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à attendre le printemps. Je suis dans l'hiver avec des nuages sombres et lourds qui ont l'air d'être là pour toujours.
J'ai l'impression que c'est la fin mais ce n'est pas la fin.
Je ne sais pas ce que je vais faire ni où je vais vivre et si je vais encore partir quelque part. Mais je vais partir à Paris dans mon appartement. J'ai un appartement. C'est chez moi. C'est ce qu'on dit, chez moi.
Mais je ne sens pas que j'ai un chez moi ni un ailleurs. Quelque part où se sentir chez soi ou ailleurs.
Parfois je me dis je vais aller à l'hôtel, là ce sera un chez moi ailleurs, là je pourrai écrire.
J'ai relu tout ce que j'ai écrit et cela m'a profondément déplu. Mais que faire, je l'ai écrit. C'est là.
Je me dis que si je retravaille, peut-être que cela me déplaira moins. Pourtant pendant les mois où je ne faisais rien, je me disais bientôt je recommencerai à écrire, ou je continuerai et ce sera bien.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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Nia mère dort dans son fauteuil électrique comme dans les avions. C'est un fauteuil extraordinaire comme les avions en business class. Elle adore ce fauteuil et dort très souvent dedans, comme ça elle n'a pas l'impression de rester dans son lit.
Le lit c'est terrible. Il vaut mieux n'y aller que la nuit.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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Moi je suis un mélange de mon père et de ma mère alors [ ]
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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[karl]
Elle s'applique à faire les exercices et le kiné la félicite.
Quand je suis là il dit, mais regarde-moi ça, regarde-moi ces jambes et son dos.
Il dit elle est tellement souple on dirait une jeune femme. Il y a même des exercices qu'il n'arrive plus a faire lui-même parce qu'il est raide, il n'a pourtant que cinquante ans.
Il dit la souplesse on naît avec elle et si on ne nait pas comme ça il faut faire tant d'exercices pour atteindre cette souplesse et dès qu'on les arrête elle repart.
Il montre à ma mère comme il est raide et dit que ma mère a de la chance, elle a toujours été souple, c'est ce qui la maintient et moi aussi.
Et ma mère rit et après la visite du kiné elle n'arrête pas de répéter ce que le kiné lui a dit et elle est très contente. Elle dit j'ai toujours été souple et toi aussi. Je t'ai transmis ma souplesse.
Au moins ça.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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[HN][multimédia]
La radio est la promesse de rassembler le lyrique et la philosophie, la réalité et la manipulation de la forme. C'est ainsi que Rudolf Arnheim la présente. Comme un chantier qui s'offre à l'artiste.
(Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, #07, 5'30)
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[HN][multimédia][TP]["'coute !"]
Le son est une magie et une évidence. Il est le premier mystère, capté instinctivement avant même la naissance. « Écoute » fait partie des injonctions de départ. Un murmure, tout près. Fluidité insaisissable, il est matière disponible pour la littérature, à portée de main. Et avec quelle force. [ ] Avec le progrès technique, le son se manipule, se stocke. [ ] La littérature a su parfois se saisir de cette énigme quotidienne et de ses contours plastiques. [ ] À l'âge mécanique il a fallu découper le son en unités bruts. C'était une nécessité pour mieux écouter. Le trop-plein aiguisait la curiosité de créateurs qui voulaient être au diapason du monde en marche. Que faire de ses morceaux ? Les observer, les classer et composer avec eux. On a écrit beaucoup pour formaliser la grammaire de cette rupture. Les mots font du bruit, leur son est la langue.
((Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, "introduction", #02))
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[formule]
La formule qu'on retient dématérialise son écriture.
La formule écrite qu'on retient se dématérialise.
Dans la dématérialisation de l'écriture, quoi de mieux que la formule qu'on retient ?
Vers la dématérialisation de l'écriture, quoi de mieux que la formule qu'on retient ?
En termes de dématérialisation de l'écriture, quoi de mieux que la formule qu'on retient ?
La formule conçue pour se retenir, et ainsi dématérialiser son écriture, son support d'écriture.
Quoi de plus dématérialisé que la formule qu'on retient ?
Quelle écriture plus dématérialisée que la formule qu'on retient ?
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[brachy-logique]
Je reste souvent subjugué par la profondeur élégante et cependant si rafraîchissante de ses haïkus.
(Pascale Senk, L'effet haïku, p.105)
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Marqueur officiel d’une poésie des débordements (illustrée par ses diverses revues, hier « Recueil », « Nioques » maintenant où sont compilés des poètes condescendants), Gleize offre une parole de magister. Elle prétend à un engagement douteux. Celui qui s’affirme zélateur et praticien d’une écriture où « le langage est une manière de se taire » ne cesse de parler. Il est de ces poètes qui comme Parra sont des poètes de cours spécifiques et de prés gardés sous couvert de chemin de traverses.
(jean-paul gavard-perret, 16 juin 2018, Jean-Marie Gleize, Trouver ici — reliques et lisières, http://www.lelitteraire.com/?p=41289)
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Les derniers jours d'Henri-Frédéric Amiel, Roland Jaccard
Chaque jour est le dernier pour Henri-Frédéric Amiel et c’est pourquoi il conjure son angoisse de la mort en tenant son journal. Roland Jaccard se substitue à lui alors qu’il agonise et se remémore ce que fut sa vie. Et, paradoxalement, il y trouve plus de raisons de se réjouir que de se lamenter. Cet inlassable séducteur tergiverse sans fin sur les avantages et les inconvénients du célibat. Travaux pratiques à l’appui. Ce mélancolique fait tourner les têtes sans pour autant y sacrifier la sienne. Rien ne saurait pourtant lui faire oublier sa tendre Cécile qui s’est suicidée à la fleur de l’âge. S’il fallait le rapprocher d’un personnage contemporain, ce serait de Charles Denner dans L’homme qui aimait les femmes, le film le plus personnel de François Truffaut.
(http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=53827#notice-resume)
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[TP][noirage]
Vivons avec ceux qu'on aime comme si c'était la dernière année, peut-être le dernier mois.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 31 mai 1849.)
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[haha ]
J'étais honteux comme la vache à qui on retire sa clochette !
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 28 avril 1872.)
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[noirage]
Les vivants ne sont que des fantômes voltigeant un instant sur la terre, faite de la cendre des morts, et rentrant bien vite dans la nuit éternelle comme des feux follets dans le sol.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 18 mars 1869.)
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(ok)!
[àmouréinventer]
Qui aime le plus est la victime de celui qui aime le moins.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 15 juin 1878.)
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[àmouréinventer][karl]
Celui qui ne se fait pas un peu craindre ne se fera jamais beaucoup aimer.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 25 février 1876.)
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Le pédant a du savoir sans savoir-vivre.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 29 août 1879.)
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[philosavis]
Face à un sot, seul le silence est grand, seul le silence est digne.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 8 mars 1876.)
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[noirage]
Vivre est un énorme travail dont la mort nous délivre.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 7 avril 1873.)
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[postsexuel][prosexuel]
La pudeur est un phénix qui se consume dans l'amour, mais pour renaître du bûcher.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 27 juin 1848.)
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[philosophie][neutralisage]
La mesure est le signe de la maturité intérieure, l'équilibre est la marque de la sagesse.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 25 octobre 1870.)
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[défausophie]
"À vendeur de sagesse, il n'est pas de chalands.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 30 mai 1876.)
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[vrac][méta][TP][pionnier][reconnaifiance]
Je déteste le décousu, le dépareillé, l'arriéré, et ici j'y suis contraint dans ma vie intellectuelle, manque d'aliments, de ressources et d'un entourage d'émulés.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 18 mars 1869.)
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Quand le monde se refuse à ta compagnie, passe-toi du monde.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 3 avril 1869.)
(https://www.proverbes-francais.fr/citations-henri-frederic-amiel/)
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[physio-logique]
Mets-y un peu du tien ? Mais nos ressorts ne sont pas du nôtre. Donc le mien n'est pas du mien.
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Roland Jaccard se souvient ainsi de la meilleure définition du tourisme : « l’industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux dans des lieux qui serai[en]t mieux sans eux ». La sentence est de Jean Mistler.
(http://www.gillespudlowski.com/166455/livres/jaccard-prend-conge)
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[éphébophilie]
Vous connaissez Roland Jaccard ? Ce dandy séducteur, dragueur septuagénaire, qui pratique l’auto-fiction avec un sens aigu de l’autodérision, s’est inventé une fin amusante. Station Terminale ? Le journal-confession que retrouve son frère après sa disparition. Psy, essayiste, diariste, provocateur talentueux, collectionneur de minettes – cousinant en cela avec son ami Gabriel Matzneff -, suisse né à Lausanne au « milieu du monde » (on se souvient du beau film d’Alain Tanner), il vit en exil à Paris, voyage un peu partout, mais surtout de palace en palace, s’attire les bonnes grâces de jeunes filles prêtes à s’entretuer pour lui. Mais finalement c’est lui qui… (on ne dévoile pas la fin, même si elle est inscrite en liminaire) – sous l’œil de son frère qui, lui, vit une existence lausannoise pépère et bien rangée.
On prend un malin plaisir à suivre notre Casanova des palaces de Séoul à Tokyo, en passant par le boulevard Saint-Germain et les rives du Léman.
(http://www.gillespudlowski.com/166455/livres/jaccard-prend-conge)
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Il suffisait de presque rien pour que le nihiliste frivole et la Lolita morbide se croisent, eux dont les trajectoires parallèles, malgré cinquante années d'écart, étaient amenées à ne jamais se frôler. Le hasard d'Internet les a réunies, leur défiance réciproque faillit les éloigner. La rencontre de ces deux caractères, explosive à tous points de vue, enfanta une liaison dangereuse. Ni victime ni bourreau déclarés : tous deux le sont et à armes égales, la cruauté des premières amours égalant la fureur des dernières." Une histoire d'amour remarquable entre une femme de 23 ans et un homme de 73 ans.
(Une liaison dangereuse, Roland Jaccard et Marie Céhère, 2016, 4e de couverture)
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[àmouréinventer][TP]
[ ] Il ne passe pas pour un pauvre type, mais pour un drôle de type. Pas encore une épave, ni un vieux beau. Mais ça viendra. À moins que...
À moins que l'histoire que vous ne voulez pas lire ne finisse mal. Vous vous doutez qu'il s'agit de sexe, de jalousie, de l'éternelle question : Comment se débarrasser d'une fille qu'on n'aime plus pour la remplacer par une autre qu'on croit aimer ? Vous n'avez pas tort. J'ajoute que ces situations m'ennuient autant que vous. J'en ai trop connu – et je sais de quelle façon elles s'achèvent. On veut bien faire et on fait mal. Celle qui vous procure le plus de volupté l'emporte immanquablement. Ou pour être plus précis : c'est alors que cette terrible divinité, la lassitude, s'invite dans votre couple. Elle s'y incruste, insidieusement. Et aussi ravissante et experte que soit votre nouvel-amour-pour-la-vie, elle aura le dessus.
Vous m'assurez que l'erreur est de choisir, qu'il faut mener des vies doubles, triples, voire plus. Je n'ai jamais fait autre chose. Mais le pauvre type que je suis aspire à une autre vie. Il craque : toujours les mêmes mélodies, toujours le même genre de femmes, toujours les mêmes commentaires ineptes sur la politique, toujours les mêmes serments qu'on ne tiendra pas, toujours cette feuille d'impôts qu'on déchirerait volontiers, mais on n'ose pas. Il y aurait un livre à écrire sur tout ce qu'on ne se permet pas. La conscience a fait de nous des lâches et, avec l'âge, ça ne s'arrange pas.
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[Programme][psycho-logique]
Le caractère absurde du Vouloir demeure, ainsi qu’il apparaîtra ailleurs, l’intuition majeure de Schopenhauer. Cette recherche de l’absurde est la seconde origine du désintéressement de Schopenhauer à l’égard des thèmes généalogiques. Le dessein philosophique n’est pas d’expliquer le comportement singulier, mais de faire apparaître l’absurde de tout comportement. Pour servir ce dessein, l’étude du Vouloir uniforme et aveugle est plus intéressante que l’étude de ses manifestations particulières, qui peuvent expliquer généalogiquement un caractère dans sa singularité. Précisément, le propos de Schopenhauer n’est pas d’expliquer, mais de dénoncer les explications. Aussi la généalogie n’est-elle invoquée qu’à titre de moyen, et jamais de fin. L’intuition généalogique, qui tourne court, n’est qu’une étape vers l’absurde. »
(Clément Rosset, Schopenhauer, philosophe de l'absurde, 4e de couv)
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[neutralisage][minimalisme][TP]
Ed avait une prédilection pour les habits de travail de qualité lourde et les vêtements militaires inusables. Plus tard, il se définit un style unique qui lui évita de se poser la question du comment s'habiller : jean en toile brute, chemise noire ou blanche, pull en cachemire à col V noir ou gris foncé, chaussures américaines ou baskets en toile, veste militaire vert olive, blouson de motard.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 8, #part0059_00_000)
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[vrac][listage][méta]
Pour Ed et moi, le classement et la série étaient la plus belle et la plus pure des mises en forme. En ce début des années 90, nous ne manquions pas une exposition de Claude Closky.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 8, #part0060_00_000)
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[multimédia][otteur][neutalisage]
Claude Closky fraye avec l’immatérialité, à l’aise avec les supports électroniques, les images, textes, chiffres, et sons qu'il prélève dans notre environnement. [ ]
Closky s'empare sans complexes des codes de la publicité, de supports tels que l'affiche, le calicot, le magazine, des moyens de production et de diffusion du quotidien, sans se dissocier de ce qu’il détourne. Ses autoportraits [ ], ses interventions dans la presse telle L’Œil de Claude ou en shopping boy dans un magazine féminin, le montrent aliéné au monde qu’il décrit. Il use une forme d’humour qui repose à la fois sur la proximité avec ce qu’il vise et la retenue du jugement personnel. Quant à la réserve de Closky, au prix d’un déficit assumé, elle représente une méthode d’imprégnation formidable, et lui permet d’opérer un gros plan sur les choses : une vision qui sème le doute.
Il s'intéresse également aux accumulations et aux classements qu'il rationalise jusqu'à l'absurde : « les 1 000 premiers nombres classés par ordre alphabétique », par exemple, ou encore « Tableaux comparatifs », publié par Point d'Ironie, qui reprend les tableaux comparatifs de la Fnac pour leur seule valeur plastique. Closky simplifie la grammaire des choses qui nous environnent et les fait apparaître comme les mots d’une langue invisible et muette.
Son scepticisme envers la production d'objet, l'occupation de l'espace, les effets spectaculaires, le conduisent à travailler sur et avec internet à partir de 1997. Après un premier projet en ligne sur le site de la Dia Art Foundation (New York), tous les suivants seront réalisés en collaboration avec Jean-Noël Lafargue.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Closky)
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[vrac][QLPARG]
[Romain : Dans Encore une citation Monsieur le bourreau, Noguez commente la citation de Cioran que voici :]
Depuis longtemps, je ne lis plus que des textes écrits par nécessité immédiate ou à la suite de quelque incident. Toute œuvre qui se tient m'ennuie. Faire un livre me paraît une insanité. J'abhorre la préméditation et l'esprit de système, et il faut reconnaître que l'essai même en participe, parce qu'il est, jusqu'à un certain point, inféodé, par un reste de philosophie, à la plus funeste des superstitions, à la cohérence. L'avantage, en revanche, d'une pensée tronquée est de traduire toutes les contradictions et toutes les perplexités qui nous stimulent ou nous rongent.
(Cioran)
+
Mais [ ] la cohérence [ ] c'est un effort qui en vaut la peine, et plus encore en philosophie. Là où le prime-saut et l'hétéroclite peuvent se défendre, c'est en art – et encore ! Même chez les tachistes ou Pollock il y a de la cohérence. Et, en littérature, même chez Montaigne, Ramuz, Cioran, il y en a abondamment. Concluons par cette synthèse : Ia présentation en fragments est louable, même admirable – pourvu qu'elle recouvre une profonde aspiration à l'unité.
(Dominique Noguez, Encore une citation Monsieur le bourreau)
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[noirage]
[Par Marie : Ça aurait pu être une de tes formules :]
[ ] parce que, comme le souligne le slogan de son Fonds de donation : « Les malades n'ont pas le temps d'être patients ».
(Science magazine n°61 ?)
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[amphibo-logique][formule][mes quantiques]
Conserver la cohérence
Lorsqu'il est placé dans une superposition d'états, un système oscille indéfiniment* entre les différents états qui le constituent : on le dit « cohérent ». Mais toute interaction avec le monde extérieur, par de très fines interactions fluctuantes avec l'environnement ou la mesure des propriétés du système, tend à modifier l'état quantique bien préparé. Ceci déphase de façon aléatoire les fonctions d'onde des états de la superposition initiale, qui est brouillée et perd ainsi sa cohérence : c'est la décohérence. Les chercheurs tendent à identifier des matériaux et des conditions physiques qui permettent à des qubits de conserver leur cohérence le plus longtemps possible.
(Science magazine n°61)
[* C'est moi qui souligne]
+
[ ] merci ! Ce petit résumé (vulgarisateur voire simplificateur ?) des notions de cohérence et décohérence quantiques risque de me servir aussi, grave, pour rapprocher encore tout ça de mes propres trucs, de mon style pour mes formules, etc., et pour mes chansons – que j'appelle justement « mes quantiques », tu te souviens peut-être. Mais enfin voilà, en gros : préserver leur multiplicité de sens, leur polysémie, c'est (paradoxalement pour nous) préserver leur cohérence ; si en revanche on les fait basculer dans un seul sens, unique, on bascule dans la ou leur décohérence. Si tu vois un peu ce que je veux dire ; ) En tout cas, belles trouvailles et très bon choix de mes les faire suivre, merci Marieso ! : )
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[formule]
Proust profite de l'ouverture de Daudet pour carrer les choses : « La vérité, même littéraire, n'est pas le fruit du hasard, et on pourrait s'asseoir devant un piano pendant cinquante ans et essayer toutes les combinaisons de notes, sans trouver telle divine phrase de tel grand musicien. Je crois que la vérité (littéraire) se découvre à chaque fois comme une loi physique. On la trouve ou on ne la trouve pas. »
(Philippe Sollers, Carnet de nuit, p.29)
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[brachy-logique]
Antisthène, bref et profond. Ce que l'homme peut faire de mieux ? Mourir heureux. [ ] « L'envie ronge les envieux comme la rouille le fer ». [ ] Et ceci : Il faut n'avoir commerce qu'avec les femmes qui vous en sauront gré. »
(Philippe Sollers, Carnet de nuit, p.23-24)
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[intelligence][autophilosophe]
Antisthène enseignait que la seule philosophie est éthique, et que la vertu s’enseigne et suffit au bonheur du sage. Elle se manifeste dans les actions, elle se passe des discours et des théories. En conséquence, il faut mener une vie aussi simple et morale que possible, et se détacher des conventions sociales. Ce n’est pas un hasard si Antisthène se référait à Héraclès, le héros admis parmi les dieux après avoir surmonté les travaux qui avaient mis sa vertu à l’épreuve. Car l’effort est un bien et conduit à la vertu. Selon son dialogue Héraclès, Chiron fut le seul Centaure épargné par Héraclès ; c’est accidentellement qu’une flèche du carquois atteignit Chiron, qui en mourut. Polémiquant contre les Idées de Platon, il déclarait « qu’il apercevait bien le cheval mais non la caballéité », rejetant ainsi l’ontologie platonicienne. Il niait la possibilité de définir ce qu’est une chose, « to ti estin », parce que la définition n’est autre qu’un logos étendu ; mais il admettait la possibilité d’enseigner comment est une chose, « poion ti estin ». Il niait aussi la possibilité de contredire, « ouk estin antilegein », au motif que rien ne peut être désigné autrement que par son logos propre, et il n’y a qu’un seul logos par chose. Antisthène a énoncé le fondement logico-moral du stoïcisme, à savoir que le bonheur se trouve dans le bon usage des représentations, autrement dit dans ce qui dépend de nous. Il professait que seul le plaisir lié à l’effort et résultant d'une ascèse personnelle peut contribuer au bonheur : « le plaisir est un bien, et il ne faut pas s'en culpabiliser » ; « il faut rechercher le plaisir résultant à l'effort et non celui qui le précède ».
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Antisth%C3%A8ne)
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[amphibo-logique]![formule]
Sur la nature
On suppose en suivant les anciens qu'Héraclite écrivit un seul et unique livre dont il ne nous reste que quelques fragments (plus d'une centaine). Selon la Souda, « il écrivit beaucoup d'ouvrages, en un style poétique », mais cette dernière indication est évidemment très incertaine. Les meilleurs analystes français, à ce jour, d'Héraclite demeurent Marcel Conche, Jean Bollack et Heinz Wismann. Ce livre, dont l’existence demeure hypothétique11, aurait été écrit en ionien, langue d’Héraclite, et est désigné sous le titre Sur la nature (Περὶ φύσεως / Perì phýseôs). On le connaît également sous le titre de Mousai, les Muses (titre qui semble venir de Platon12). Il existe également des lettres apocryphes d'Héraclite.
Hypothèses sur cette œuvre
Héraclite aurait déposé son œuvre sur l'autel d'Artémis13. On peut y voir la volonté de protéger son œuvre écrite dans un lieu sûr de sa région natale, pour éviter qu'elle soit perdue14. Héraclite fut en effet, avec Anaximandre, l'un des plus anciens auteurs à mettre par écrit des textes en prose. Peut-on aussi y voir un geste d'une générosité désespérée ? Car située à la frontière entre le monde civilisé et le monde sauvage, Artémis aurait ainsi pu en faire bon usage, elle qui préside à l'initiation des petits d'hommes et d'animaux et les accompagne jusqu'au seuil de la vie adulte. Ce livre totalement incompris et oublié par l'histoire, lui valut en effet le surnom d'« Héraclite l'Obscur », car on jugeait la compréhension de sa pensée difficile en raison d'une écriture poétique, de l'abondance des formules paradoxales, à quoi s'ajoutait15 l'absence de toute ponctuation, un style haché et détaché. Étrange sort réservé à ce livre dont la densité l'élèverait au rang d'œuvres mondiales tel le Tao-Te-King ou les Yoga Sutras, et qui reste victime de l'oubli et de commentaires aussi peu élogieux que peu vérifiables. Aristote se plaint ainsi : « C'est tout un travail de ponctuer Héraclite, car il est difficile de voir si le mot se rattache à ce qui précède ou à ce qui suit. Par exemple au commencement de son ouvrage, il dit : le logos / ce qui est / toujours / les hommes sont incapables de le comprendre. Il est impossible de voir à quoi toujours se rattache, lorsque l'on ponctue16. » Une autre interprétation peut se décrypter ainsi : le logos : l'ordre divin, ce qui est toujours : ce qui a toujours existé et existera toujours, les hommes sont incapables de le comprendre : l'homme accaparé par ses préoccupations matérielles ne s'en soucie guère. Ce style semblait mieux convenir à la profondeur de sa pensée ; et, en effet, il compare ses discours aux propos graves et inspirés de la Sibylle et aux oracles du dieu de Delphes. Ce ton oraculaire a été bien souvent mal perçu, car lorsque le lecteur s'en donne la peine, il y trouve non pas l'obscurité, mais au contraire de multiples interprétations possibles amenant le lecteur au sens le plus profond de la philosophie.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9raclite#cite_note-25)
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[Pour Romain]
Les yeux et les oreilles sont de mauvais témoins pour les hommes, s'ils ont des âmes qui ne comprennent pas leur langage.
(Héraclite, §4, — R. P. 32 ; D 107.)
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[défausophie][détail]
La foule ne prend pas garde aux choses qu'elle rencontre, et elle ne les remarque pas quand on attire son attention sur elles, bien qu'elle s'imagine le faire.
(Héraclite, §, — D 17.)
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[amphibo-logique][formule][multimédia]
Le maître à qui appartient l'oracle des Delphes, ni n'exprime ni ne cache sa pensée, mais il la fait voir par un signe.
(Héraclite, §11 — R P. 30 a ; D 93.)
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[brachy-logique]
Profondément bref.
J'essaie d'être profondément bref.
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[infra] "bref et profond"
[infra] "profondeur élégante"
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[brachy-logique][minimalisme]
C'est là aussi un mouvement beckettien, amoindrir, retirer la matière. En ce sens, le dramaturge débute avec cette pièce [Dernière bande] un travail qui l'amènera, pour la scène, la radio ou l'image, à réfléchir à l'unité sonore la plus ténue.
((Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, #10, 3'30))
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[brachy-logique][minimalisme][ARG]
Je me remis à écrire - en français - avec le désir de m'appauvrir encore davantage", nous dit Samuel Beckett en 1968. Derrière ce désir d'appauvrir son écriture se devine une volonté de prendre le contrepied du dramaturge anglais par excellence, Shakespeare. Les œuvres de ce dernier témoignent en effet d'une incroyable richesse de la langue vis-à-vis de laquelle Beckett doit [[sic !]] prendre ses distances pour ne pas rester dans l'ombre de son prédécesseur. Une difficulté plus générale s'ajoute à cette nécessité propre à Beckett, difficulté que doivent affronter les écrivains au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : celle-ci constitue le récit ultime, total, devant lequel la littérature est tentée de renoncer.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Derni%C3%A8re_Bande)
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[brachy-logique][minimalisme]
Le style de Beckett dans La Dernière bande : un art du dérèglement
Dans La Dernière bande, la langue est simple, caractérisée par une grande économie de moyens. On pourra la lire comme une tentative de tirer parti, autant que possible, du minimum de procédés littéraires. Parmi ceux-ci, les plus visibles sont la disjonction, la répétition et la collocation.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Derni%C3%A8re_Bande)
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Il arrangea par la suite les diverses bandes en les combinant, transformant ainsi le son naturel [ ] . Plutôt fier du résultat, Sven éprouva pour la première fois le désir de faire partager son travail en le produisant comme une oeuvre à part entière, sans avoir recours au support de l'image. Mais à qui pouvait-il faire entendre cet objet sonore insolite, fruit d'une réclusion de plusieurs de mois des Sannes ?
(Bertrand de la peine, bande-son, cité par Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, #11, 1')
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[noirage][brachy-logique][TP][méta]
Carnets en marge, Roland Dubillard :
« Ce journal pose un problème que je ne puis guère résoudre maintenant, écrit Roland Dubillard. J'arrive à proférer les idées les plus intelligentes (selon moi) et les plus sérieuses comme des plaisanteries irrésistiblement stupides. » Pendant cinquante ans, dans ces Carnets en marge, Dubillard a noté ses réflexions, des poèmes, des contes, des projets, des choses vues. C'est un mélange tout à fait personnel d'extrême intelligence, d'imagination burlesque, d'humour et de sens de l'absurde. Qui d'autre que Roland Dubillard sait faire tenir en trois lignes à la fois un roman, une philosophie et une morale ? « Je ne vous reproche pas d'être fidèle à votre mari. Ne me reprochez pas d'être un ivrogne. Nous tenons tous les deux à notre passion que nous avons choisie dans un lot de passions sans valeur. » À chaque coin de page, la pensée, le bien, le mal, l'amour, la mort, la vérité et son contraire s'entrechoquent, sont retournés comme des gants. Et comment dire mieux le mystère de l'existence que par cette boutade qui mérite d'être longuement méditée : « Je suis entré dans [l]e monde pour le rendre provisoire. »
(Roland Dubillard, Carnets en marge, 4e de couv)
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[vivant][ -',- ][TP]
Cendras fait flèche de tout bois. Le rythme est trépidant. Il y a urgence à écrire, à conduire, à se rendre au Bourget, à en revenir pour le dîner. Le son est centre de cette agitation.
((Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, #13, 3'50))
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[formule][brachy-logique]
– Oh, vous faites de la courses ?
– Oui, oh, en amateur, hein ? Ce qui me passionne, vous savez, c'est pas tant la victoire que la recherche… du réglage optimum, de la trajectoire parfaite. Le pilotage, c'est comme la recherche : il y a un ensemble de paramètres, et une trajectoire réussie, finalement, c'est comme une équation résolue.
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 1:05')
#
[théorie des extra-terrestres comme les hommes du futur]
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 1:06'30)
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Vous savez ce que voulait dire "planetes" en grec, qui a donné le mot planète ? Ça voulait dire : errant.
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 1:17'15)
#
[neutralisage]
Je compris un jour pourquoi mon ami portait un tel intérêt aux freaks. Celui qui ne cherchait jamais le conflit, n'adoptait pas de position qui pouvait heurter, présentait aux autres l'apparence la plus lisse possible, soudain jouissait d'être submergé par l'antineutre.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 8, #part0061+62_00_000)
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[la boule disco d'Édouard Levé et suicide]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 8, #part0069_00_000)
#
Pour ce qui est du contemporain, je partais de loin mais compris vite que le seul héritage valable est celui qu'on se fabrique par affinités électives.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 11, #part0071_00_000)
#
[formule]
Puis il [John] reprit : – Peindre, c'est toucher le vrai. C'est faire surgir la vision dont on a besoin. Quand on va très loin, on s'éloigne nécessairement des autres.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 11, #part0074_00_000)
#
[neutralisage]
(AF)
…
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 11, part0075_00_000+0076-78)
+
La question n'était plus comment faire entrer le monde dans une oeuvre d'art, mais comment l'en faire sortir. [ ] D'un côté il y avait John, ce sanglier emmuré dans sa tour fortifiée, et de l'autre côté Ed., insecte expérimental et réjouissant. J'avais 30 ans et il était temps pour moi de renaître, en changeant de guide.
((Bruno Gibert, Les Forçats, chap 11, part0078))
#
Il [Ed] s'amusait à confier la carabine à notre ami Tom, agrégé de lettres, homme d'une maladresse rare.
((Bruno Gibert, Les Forçats, chap 12, part0080))
->
- Thomas Clerc, né en 1965 à Neuilly-sur-Seine, est un romancier, essayiste, poète et universitaire français.
Thomas Clerc est agrégé de lettres modernes, docteur ès lettres et maître de conférences en littérature contemporaine à l'université Paris-Nanterre.
- Édouard Levé, né le 1er janvier 1965 à Neuilly-sur-Seine et mort le 15 octobre 2007 à Paris, est un artiste conceptuel et un écrivain français.
- Bruno Gibert, date et lieu de naissance : 1961 (Âge: 58 ans), Paris
+
Thomas Clerc reste, à l’instar de son ami Édouard Levé, « fidèle à sa conception autobiographique de la littérature » et donne en pâture ses travers d’homme né au milieu des années soixante, piètre cuisinier, agacé par les « objets défaillants » et s’adonnant à la « prolifération décorative ».
(https://www.humanite.fr/culture/thomas-clerc-fait-le-tour-du-proprietaire-551325)
+
« Je n’ai pas de père spirituel. Je ne sais pas vis-à-vis de quels artistes j’ai des dettes. Je ne me sens sous l’influence d’aucun écrivain ». « Il n’avait pas d’écrivains préférés, mais il lisait Roussel, Perec, Barthes et Philip K Dick », dit de lui Thomas Clerc qui fut son ami (dans L’Homme qui tua Roland Barthes).
#
Édouard Levé (1965-2007, suicidé le 17 octobre, jour d’ouverture de la FIAC), de 1992 à 2007 : une trajectoire d’artiste, photographe restreint puis généralisé, que bouclent les cinq livres publiés chez POL, que donc Œuvres ouvre – comme les étapes, les stations, d’une démonstration.
(http://jeanpierresalgas.fr/edouard-leve-ou-la-mort-de-lauteur-dans-lart-contemporain/)
2019 04 09
# [intelligence][karl]
Quoi que tu dises, – ce que tu dis peut en dire plus que tu ne crois – si celui qui t'écoute est plus que ce que tu crois qu'il est – ou moindre !
(Paul Valéry, Mauvaises pensées, p.96)
#
[pour Romain]
L'accord.
« Il fait beau », dit Arnolphe. Tout le monde en convient. « Il fait chaud », ajoute-t-il. Mais Climène aussitôt : « Vous trouvez ? », lui dit-elle.
On s'accorde sur ce que l'oeil voit. Il nous fait unanimes. Mais la peau est plus personnelle, et je me demande pourquoi.
Que nous différons les uns des autres par cette sensation de la peau bien plus que par celle de la vue, c'est donc cette dernière qui aura le privilège de nous accorder. Elle fera qu'il n'y ait qu'un monde pour tous, de mêmes objets, des termes définissables et une « science objective ».
(Paul Valéry, Mauvaises pensées, p.96-97)
//
"École du regard"
"Les Forçats de l'oeil"
#
Nous pensions être ce que I'époque avait produit de plus parfait et celle-ci ne le savait pas encore.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 12, #part0087_00_000)
#
[TP]
[collectionneur peintures croûtes ratées kitsch]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0087-0090)
#
Un des codes de la peinture d'amateur est d'arborer une signature démesurée.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0088)
#
[ ] était donc un praticien délicat s'effaçant derrière sa réalisation. Un Emmanuel Bove à la partition sourde. Retranscription sans effet du réel.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0089)
##
On est passé de Coco Chanel au logo Chanel.
De Coco Chanel au logo Chanel.
#
[anaxio-logique]
Il n'existe rien de plus sinistre qu'une dénonciation ratée, tout comme il est indécent de recevoir une aussi impure leçon de morale.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0090)
#
[ARG]
A contrario de l'écrasant chef d'oeuvre, la médiocrité est d'une grande générosité, puisqu'elle permet à tout le reste d'exister.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0091)
#
Ça y est, j'y étais. [ ] Comme le disaient mes amis, j'y étais. Mais où donc ? Dans le présent. [ ] En vérité, je venais juste de comprendre les codes que l'époque attendait de moi.
((Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0094))
#
Avec Ed, nous bravions notre aversion pour taper dans une collection très intéressante de revues porno scandinaves des années 70, que je trouvais plus intéressantes que les productions contemporaines peuplées d'acteurs glabres et sains comme s'il s'agissait de faire l'apologie de l'aérobic. Le sexe relié à la notion de culture physique représentait, pour moi, un non-sens total. Dans les éditions des années 70, les photos étaient peut-être moins parfaites techniquement mais elles avaient quelque chose d'amateur, qui les rendait plus charnelles. Aussi, la place de la fiction ( « Un couple se rencontre dans une chambre, un salon, un train, dans un champs [sic : un champ] ») était prédominante, ce qui n'était pas le cas chez les culturistes californiens du porno.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0104)
+
Le mouvement continu des acteurs où n'intervenaient ni intellect ni psychisme ni affectivité les faisait ressembler à des machines. Quant à l'absence de toute fioriture filmique, elle était comparable aux vidéos ..?.. de démonstration présentes dans les magasins de bricolage. Cet allemand blond un peu épais qui ne cache pas sa fierté de manipuler une si puissante perceuse, ou cette démonstratrice aux longs cheveux bouclés nettoyant une vitre avec une mousse miraculeuse n'étaient pas si loin des professionnels du hard.
((Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0106-107))
#/<
Les cultureux et les culturistes, les artistes et les arrivistes, etc.
#
[vrac][TP]
Ceci me rappelait une oeuvre de Gianfranco Baruchello et Alberto Grifi constituée d'extraits mis bout à bout de façon aléatoire, à part que là c'est moi qui contrôlait.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0106)
[Cf. "Verifica Incerta", 1964, Gianfranco Baruchello et Alberto Grifi]
#
Il en sait « maintenant plus que moi sur la mort », et moins sur le deuil.
cf. infra, édouard levé
J'en saurai bientôt plus que vous sur la mort, et moins sur le deuil
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[neutralisage]
Au delà de cette alchimie propre à l'art (transformer le plomb en or), j'y voyais une ruse snob pour échapper au vulgaire. Le goût absolu pour le neutre, n'était-ce pas la parade qu'Ed avait élaborée pour échapper à ce dernier ? Si.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0109_00_000)
#
[postsexuel]
Pour Ed, la boîte échangiste était le paradigme de la boîte de nuit poussé à son maximum : lieu de rencontre idéal dans lequel il est inutile de savoir danser, inutile de savoir draguer pour étreindre quelqu'un, enfin un lieu sans détour où le sexe est central comme il l'est dans la vie. Selon Ed, la boîte à partouze fonctionnait comme une utopie démocratique dans laquelle chacun était libre de se choisir un rôle (baiseur, baisé, regardeur, regardé), en dépit du genre, masculin ou féminin.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 15, partpart0111_00_000)
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[brachy-logique]
Bien qu'elle n`ait guère suscité d'intérêt théorique, la nouvelle connaît une fortune considérable, comme si le plaisir de raconter était inversement proportionnel à la rareté de la réflexion qu'elle appelle. Genre réputé mineur, elle repose sur le mythe d'une littérature de pur récit, où il s'agirait simplement de bien raconter une histoire brève. Ce contrat basique, gênant par sa naïveté même, a pu lui assurer son succès, notamment dans la sphère anglo-saxonne, où son intérêt ne s'y dément pas. En France, en revanche. la nouvelle n'a pas vraiment pris, victime d'une légèreté supposée (par rapport au roman) et dégagée d'un discours critique (par rapport à tous les autres genres). Dans notre pays de théoriciens, elle n'existe que sous forme sporadique, apparaissant çà et là, et se soutenant d'une exception notable (Maupassant). Alors même que sa simplicité et sa concision devraient contribuer à sa popularité, la nouvelle reste marginale à l'heure où il est question de rendre l'art littéraire plus attrayant.
L'une des raisons de ce discrédit tient à la forme du cadre où s'inscrivent les nouvelles, le recueil. Sa volatilité, son éclectisme gratuit font qu'une nouvelle lue est une nouvelle vite oubliée, figurant de façon hasardeuse dans un ensemble qui ne l'est pas moins. Mon idée est simple : je ne conçois de nouvelles qu'unifiées autour d'un axe créant la cohésion du Livre – en l'occurrence, le crime. Curieusement, ce n'est pas la littérature mais le rock qui m'a fait comprendre cette nécessité de l'agencement global, par l'intermédiaire de ce qu'on appelle l'album-concept, qui obéit à un principe surdéterminant son contenu [ ]
(Thomas Clerc, L'homme qui tua Roland Barthes, postface)
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De : karl
À : Guillaume Louet
Envoyé le : Mardi 9 avril 2019 18h07
Objet : Re: repense-bête ?
Cher Guillaume,
Merci !
Dès que mon état le permet (et c'est déjà bien optimiste de le dire), je vois ça et je [te] dis, ou on en reparlera. Sauf incident, donc.
J'ai d'ailleurs déjà commencé, pour ne rien te cacher. De loin, ici, à Nemours.
Note : Je n'ai pas traité Christophe Hanna d'imposteur, mais disons d'esbroufeur, de mousseur, de poseur... sonnant et trébuchant un peu creux.
Jean-Marie Gleize, oui, mais ça m'a l'air d'être un peu vaseux, voire de la foutaise, mais très a priori.
En revanche, Cyrille Martinez, oui. Ça, ça [me] paraît mieux – et comme tu le dis. Bon, j'ai feuilleté ça de loin, ici à Nemours, donc sur internet, et entre deux malaises, mais bientôt (si ça existe, ça), entre rendez-vous médicaux et autres, je compte traîner ma carcasse (désormais pour la casse) jusque chez Gibert pour consulter tout ça de plus près, pourvu qu'alors j'en aie la force. Comme j'ai celle de lire en ce moment (ou plutôt de me faire lire) cet autre Gibert, Bruno celui-là, Les Forçats. Tu me diras peut-être que c'est bourgeois (d'origine), mais... comme je suis (à l'heure actuelle) un "fan" d'Autoportrait d'Edouard Levé (bourgeois d'origine), et que ce livre en parle, et compagnie...
En tout cas merci ! À toi !
Et bien à toi. (Au moins.)
kARL
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De : karl
À : Guillaume Louet
Envoyé le : Mardi 9 avril 2019 18h11
Objet : Re: repense-bête ?
Faute. Oubli. Je reprends :
En tout cas vraiment merci ! À toi !
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À quoi bon nager ?
De l'eau à quoi ?
#/<
Baigner/nager dans l'eau nous réinitiatlise.
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Cependant, la fête finie, redevenu ascète, il renvoyait ce monde composé
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 15, partpart0111_00_000)
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[TP][solo][ascèse]
Cependant, la fête finie, redevenu ascète, il renvoyait ce monde composé seulement de prénoms afin de retrouver sa chère solitude. ll goûtait alors chaque minute de sa propre compagnie et jouissait du plaisir d'être de nouveau en conversation avec lui-même, dans le silence de son appartement. Je pouvais imaginer le plaisir, pour ce solitaire, de recouvrer son état premier, son rêve d'unité hors duquel rien n'est possible. La peur du conflit et de la souffrance relationnelle confortait, de jour en jour, sa position. Je m'entends très bien avec moi, disait-il, comme une fin à tout, comme la solution de tout.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0111-112)
#
Plus ça va, plus je ne peux être en relation qu'avec des gens qui sont comme moi et qui pensent comme moi, me confia plus tard Ed, sans pour autant le regretter.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0116)
#
[TP][karl][solo]!
…
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 16, part0118_00_000)
#
[-',-]
[Le quartier de La Défense]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 16, part0124_00_000)
#
[STO]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 16, part0126_00_000)
#
[DTO]
[Désertion du travail obligatoire d'Ed, rendu dépressif/burn-out]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 16, part0127_00_000)
#
[oligarchisme][centre]
[Le monde fermé des galeries]
…
C'est dans ce sens que les choses se faisaient et pas autrement. Ce qui me paraissait paradoxal, c'est que ces commerçants très libéraux attendent la validation des institutions publiques pour exercer leur commerce. Le réseau, tout était là.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 17, part0130_00_000-0131)
#
[TP][karl][mdlp]!!!…
Le réseau, tout était là.
Je me rappelle une phrase prononcée par Ed quand il avait décidé de faire artiste de métier : – Le matin, je travaille et I'après-midi, j'ai des rendez-vous. En observant les autres, Ed avait compris qu'être un artiste contemporain reconnu passait par beaucoup de relationnel. Il sortait beaucoup, il fréquentait les vernissages avec bien plus de constance que moi qui préférais, souvent, rester en famille. Ed était de tous les événements, de tous les lancements. [ ] Personne dans le milieu ne connaissait très bien son travail, mais il était toujours là, ce garçon cultivé, spirituel et volubile. Il ne ressemblait pas encore à un artiste pour la simple raison qu'il s'intéressait aux autres et quand il parlait avec eux, ce n'était jamais de son travail, a contrario des artistes qui, eux, ne peuvent parler que d'eux-mêmes et de leur création. Il aurait pu pourtant évoquer ses expérimentations photographiques et littéraires et pourquoi pas ses tableaux à la cire et mine de plomb. Elles valaient aussi bien que nombre d'oeuvres accrochées sur les cimaises des galeries de la rue Louise-Weiss ou du quartier de la Bastille qui fleurissaient alors à la faveur d'un boom du marché de l'art.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 17, part000-0132)
+’
#
[méta][TP][karl][bio-logique][surdouage]
Et il n'est pas très connu non plus. Quand il meurt, on pourra dire de lui qu'on enterre beaucoup d'espoirs. C'est-à-dire quand même ses propres amis ont l'impression qu'il est encore à la porte de quelque chose. [ ] Intellectuellement je crois qu'il était vorace. Vorace de tout ce qu'il pouvait apprendre, notamment sur la musique, bien sûr. Et d'une sensibilité absolument bouleversante – aux yeux de ses camarades.
(Franz Schubert ou le voyageur immobile, 4'30 + 6'40)
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[bio-logique][TP]?
Fin 1822-début 1823, Schubert contracte une infection vénérienne. Différents indices (symptômes, déroulement ultérieur de la maladie) laissent penser qu'il s'agit de syphilis. Il effectue vraisemblablement en octobre 1823 un séjour à l'Hôpital général de Vienne. Par la suite sa santé, malgré quelques rémissions, ne cesse de se dégrader, ce à quoi contribue le traitement au mercure habituel à l'époque.
Années de maturité
Dès la Fantaisie en ut majeur « Wanderer », op.15, D.760, composée fin 1822 et publiée en 1823, Schubert avait réussi à achever une grande œuvre au style totalement personnel. En 1823, le cycle de lieder Die schöne Müllerin (« La Belle Meunière »), D. 795 avait ouvert une nouvelle page de l'histoire du lied. À partir de 1824, il est en pleine maîtrise de son style et les inachèvements se raréfient. Les lieder témoignent d'un nouveau changement d'orientation littéraire : les poètes romantiques cèdent peu à peu la place aux poètes du pessimisme et de la résignation. Déjà Wilhelm Müller faisait partie de cette école ; les nouveaux poètes auxquels se consacrera Schubert seront les Autrichiens Leitner, Seidl, les Allemands Schulze et bientôt Rellstab et Heinrich Heine. Sa santé défaillante et les attaques répétées de la maladie ont certainement leur part dans cette vision du monde pessimiste ou résignée.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Schubert)
En mars 1827 meurt Ludwig van Beethoven. Schubert participe comme porte-flambeau à la grande cérémonie de ses funérailles. La disparition de celui qui était reconnu comme le plus grand musicien du temps semble agir comme un élément libérateur et durant les vingt mois qui lui restent, Schubert va accumuler les chefs-d'œuvre, à commencer par le cycle de lieder Winterreise (« Le Voyage d'hiver »), D. 911.
[ ]
Un an après la mort de Beethoven, le 28 mars 1828, a lieu le premier concert totalement consacré à ses œuvres. C'est un grand succès, un peu éclipsé toutefois par la présence à Vienne de Niccolò Paganini. À l'automne, Schubert emménage chez son frère Ferdinand. Bien qu'atteint de syphilis, après deux semaines de maladie, il meurt de la fièvre typhoïde (ou typhus abdominal) le 19 novembre 1828 à 31 ans.)
[ ]
À sa mort à l'âge de trente et un ans seulement, Schubert laisse un millier d'œuvres. Environ une centaine d'opus sont publiés de son vivant, ce qui est peu au regard de sa productivité, mais plus que ce que Robert Schumann ou Frédéric Chopin auront publié au même âge.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Schubert)
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Les amis de mes amis sont les amis de mes amis.
Les amis de mes amis restent d'abord les amis de mes amis.
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Disque : le Schubert de haute volée de David Fray
Virtuosité, subtilité, émotion, prise de son remarquable : ce « Schubert -Fantaisie » enregistré par le jeune pianiste est une grande réussite discographique.
Avant la musique il y a le son. Sensuel, boisé, capiteux, profond, étourdissant de beauté, propre à soumettre au syndrome de Stendhal celui qui s’y expose trop longtemps. David Fray, avec la complicité d’une prise de son qui fait du disque un concert à domicile, a compris que le début de la prodigieuse « Sonate D 894 » osait se construire presque plus sur le son et sa résonance que sur une idée mélodique. Alors il prend le temps de laisser les notes se déployer et nous enivrer.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : si Schubert fredonne ensuite un de ces airs à l’allure populaire dont il a le secret, presque anodin, innocemment porté par son rythme ternaire, il n’hésite pas au détour d’une brusque modulation à crier son désespoir. On l’imagine après une soirée amicale et musicale, une « Schubertiade » où il entraînait toute l’assistance depuis son piano, se retrouver désespérément seul.
Toucher de rêve
David Fray restitue, par un toucher de rêve et une palette infinie de couleurs et de nuances, l’atmosphère douce-amère, ambiguë de cette sonate de quarante minutes. Aucun effet de manche, aucune subjectivité envahissante ne viennent gêner le cours de cette pièce intitulée en allemand « Fantasie » c’est-à-dire imprévisible, fantasque, décidée à soumettre la forme à son imagination.
(Philippe Venturini, Les échos, 06/05/15, https://www.lesechos.fr/2015/05/disque-le-schubert-de-haute-volee-de-david-fray-261345)
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Infra (aujourd'hui) : Edouard Levé, après soirée (échangiste/partouze), renvoie tout le monde et solitude…
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[intelligence][défausophie]
D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas et un esprit boiteux nous irrite ? À cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons. Sans cela nous en aurions pitié, et non colère.
(Blaise Pascal, cité en partie par Clément Rosset, Loin de moi, p.81)
2019 03 10
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[merci à Romain]
La foule en raffole.
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Romain :
La fraternité n'existe qu'entre alliés-nés.
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À moins d'habiter Miami, janvier est le membre mort de l'année.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 17, part0137)
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Tout concordait à ce que je décroche, à l'inverse de mon ami Ed qui possédait les qualités requises pour réussir dans ce milieu fermé : un sens de l'entregent, une pensée positive et consensuelle sur le temps présent, une réelle ambition artistique, une perméabilité aux mondanités et une parfaite maîtrise du langage des intérimaires de l'art (par exemple dire « pièce » plutôt que « oeuvre » et « plasticien » plutôt que « artiste ». Le croiser au coeur de ce monde était une expérience pénible. En représentation, il faisait mine d'ignorer ses vieux amis de peur sans doute qu'ils lui rappellent d'anciens fiascos, qu'ils déterrent ses années de tâtonnement que, le succès venant, il s'était efforcer d'oublier. Dans ces conditions moi le sceptique et lui le volontaire n'étions plus dans le même mouvement et ces flux contraires participèrent à notre éloignement. Son déménagement au plus près des galeries du Marais finit par distendre la pelote que nous avions tisser ensemble pendant dix ans. Tout comme les années 80 furent celles d'une peinture libre et toute puissante, les années 90, elles, portèrent haut le média photo et la vidéo. C'est dans ces années-là qu'Ed, sentant le vent tourner et non sans pragmatisme, arrêta totalement de faire une peinture qui, même conceptuelle, risquait d'être obsolète pour se replier vers la photo plasticienne. C'est par ce biais qu'il accéda enfin à la reconnaissance qu'il avait tant convoitée.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 17, part0137-0138)
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[TP]
Anne Charlotte Robertson est une cinéaste américaine née le 27 mars 1949 à Columbus (Ohio) et morte d'un cancer le 15 septembre 2012 à Framingham (Massachusetts). Elle est considérée comme une pionnière du cinéma expérimental à la première personne.
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À partir de 1976, Anne Charlotte Robertson commence à réaliser des films qui s'inscrivent dans la tradition du journal filmé. Ils nous font partager sa vie intime par un mélange d'essais, de performances et de séquences d'animation. Une œuvre viscérale et obsédante dans laquelle la cinéaste, en se filmant elle-même, a su exorciser les angoisses, obsessions et compulsions liées aux troubles psychiques dont elle souffrait, en abordant de façon inédite l'expérience thérapeuthique par le cinéma. Selon la cinéaste, le cinéma est un moyen de guérison, un remède.
Five Year Diary
Autoportrait monumental, gigantesque corpus d'une durée de 36 heures, divisé en 85 bobines d'une durée de 26 minutes, Five Year Diary est l'œuvre la plus importante de la cinéaste. Elle couvre deux décennies. Dans cette chronique de sa vie quotidienne dans le Massachusetts, Robertson documente sans détour son combat pour survivre face à la dépression. De sombres et intenses monologues intérieurs, teintés çà et là de l'humour et de l'autodérision propre à la conscience qu'avait l'artiste de sa maladie, donnent toute sa profondeur à cette expérience thérapeutique en cinéma.
[ ]
Depuis la mort de la cinéaste qui distribuait ses films elle-même (et qui étaient donc peu vus), son œuvre est numérisée et conservée par The Harvard Film Archive.
En 2013, le grand maître américain du Super 8 Saul Levine a réalisé un film en hommage à Anne Charlotte Robertson : Falling Notes Unleaving (16 mm, 13 minutes.)
Jonas Mekas, cinéaste et fondateur de l'Anthology Film Archives, écrit en 1994 dans une lettre à Anne Charlotte Robertson : « J'étais tellement impressionné par ce que je voyais. Je ne pense pas que c'est moi qui suis un film diarist : c'est toi ! C'est toi ! Je suis très très ému et je ne peux dormir sans y penser. »
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Charlotte_Robertson)
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Bernard Heidsieck
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À la suite de la parution du recueil Sitôt dit, en 1955, Bernard Heidsieck constate l'état moribond de la poésie, cantonnée selon lui à l'espace blanc de la page dans laquelle elle finit par se "noyer". C'est après avoir assisté aux concerts du Domaine Musical de Pierre Boulez, où il entend notamment le Chant des adolescents de Stockhausen, puis aux performances des artistes de Fluxus au Domaine Poétique (créé par Jean-Loup Philippe [archive] et Jean-Clarence Lambert en 1961), qu'il prend conscience du "retard" de la poésie sur les expérimentations musicales et artistiques du temps. Il entreprend alors de sortir le poème de la page imprimée, et crée, à partir de 1955 ses premiers "poèmes-partitions", avant d'utiliser le magnétophone comme principal outil de création à partir de 1959, fondant ainsi, avec François Dufrêne, Gil J. Wolman et Henri Chopin, la "poésie sonore", c'est-à-dire, selon sa définition restreinte, une poésie faite par et pour les magnétophone qui use des moyens de l'électro-acoustique.
Cependant, au-delà de la dimension sonore, la dimension visuelle du poème prend pour Heidsieck une importance majeure : le poème, tel qu'il est conçu, trouve son achèvement sur la scène, dans le moment de sa performance. C'est la raison pour laquelle il rebaptise sa pratique, à partir de 1963, "Poésie action" [ ]
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Heidsieck)
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[multimédia]
Et donc, je me suis dit, si on y croit encore, il faut changer ça. Personne ne lit de la poésie, il faut donc que ce soit le poème qui bouge et qui aille vers un lecteur auditeur. Un auditeur qui potentiellement peut devenir lecteur.
(Bernard Heidsieck - La poésie n'est pas une solution - 26/07/2012 - Bernard Heidsieck (France)[poésie sonore], 1')
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Charly GRUBSZTEJN
Ostéopathe
Centre kiné-sport
26 Rue du Canal, 94170 Le Perreux-sur-Marne
2019 04 11
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[brachy-logique]
Avec ces courts textes, Villet démontre une fois de plus qu’un petit livre plein de verve, d’enthousiasme et de conviction, assaisonné d’un doigt d’exubérance est bien plus convainquant qu’un gros pavé ennuyeux.
(http://mesimpressionsdelecture.unblog.fr/2019/04/09/my-heart-belongs-to-oscar-romain-villet/, cité par https://romainvillet.com/my-heart-belongs-to-oscar-2/)
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[brachy-logique]
Faire court en dit long.
Faire court en dit plus long.
2019 04 12
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Christine :
Yohji Yamamoto
Alexander Mac Queen
Christian Dior
Coco Chanel
2019 04 13
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[otteur]
Pourquoi faudrait-il que la parole appartienne à quelqu’un, même si ce quelqu’un la prend ?
(Fernand Deligny, https://www.maisondelapoesieparis.com/events/entretiens-de-posie-2/)
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La vulve révulse ?
2019 04 14
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Rauschenberg : Je considère être parvenu à mes fins que quand mes oeuvres se rapprochent du désordre que moi-même je ressens.
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(AF)
[TP][capitalisme][politique]
…
(André Gorz)
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 12')
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[minimalisme[[brachy-logique]
Épicure, le rien de trop…
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 19')
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…
abondance, détournement
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 21')
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[HN]
…
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 26')
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écologie
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 36')
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Le jeune karl Marx
http://dpfilmz.com/le-jeune-karl-marx/
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[brachy-logique][abrégé]
Abrégé du "Capital" de Karl Marx, par Carlo Cafiero traduit en français par James Guillaume
Cet abrégé de 1878 reprend l'essentiel de la critique du système capitaliste exposée par Karl Marx dans le lire 1 du Capital. Destiné à un public populaire, écrit dans un style débarrassé de l'appareil scientifique qui rend parfois ardue l'oeuvre originale, ce résumé fut approuvé par Marx lui-même.
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Abrégé du Traité de la nature humaine, David Hume (Allia)
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Romain Villet :
Sur le profil de François Bon, au-dessus de 8 photos, j'ai pu lire ceci qui devrait attiser la curiosité du plus levéolâtre d'entre nous: "hommage conjoint à Bernard Bretonnière, Edouard Levé, Olivier Hodasava et Google Saint View". Je comprendrai pas tant que personne ne m'aura expliqué...
=>
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[vrac]
Surnommé, selon la formule de François Bon, le « poète-énumérateur », il [Bernard Bretonnière] est particulièrement connu pour ses listes dont il donne de nombreuses lectures publiques depuis le début des années 1990. Ainsi, Alain Girard-Daudon le voit-il comme un « collectionneur passionné de toutes choses, qui se plaît à ranger le monde à sa fantaisie » Il pratique l'art postal, collectionne les anges, les citations littéraires, les dates d'événements littéraires, les histoires ligériennes, estuariennes et atlantiques. Au-delà de sa propre création, il aime se présenter comme entremetteur : « Celui qui intervient entre deux ou plusieurs personnes pour les rapprocher ». Son plus grand plaisir revendiqué est en effet de provoquer et de favoriser les relations entre les artistes et toutes les personnes ou organismes susceptibles de faire fructifier et avancer leurs projets.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Bretonni%C3%A8re)
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Il [Bernard Bretonnière] pratique et accumule les énumérations, dans la visée d’un projet autobiographique, depuis de nombreuses années. Les cinq énumérations que nous présentons ci-dessous sont inédites.
(François Bon, Tiers Livre (blog), cité par https://remue.net/Bernard-Bretonniere-j-ai-fait-la-liste-des-choses-a-oublier-nous-ne-manquerons)
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Démarré en 2010, il [Olivier Hodasava] crée un blog intitulé Dreamlands Virtual Tour, dans lequel il publie régulièrement de courtes histoires inspirées de captures d’écran prises avec l’application Google Street View. Son blog est un carnet de voyages imaginaires, rédigé en surfant sur des images capturées aux États-Unis, en Europe, en Asie, en Afrique. En utilisant la cartographie virtuelle de Google Street View, Olivier Hodasava compose des récits et des courtes histoires à partir des photographies et des impressions que lui laissent ses visites virtuelles.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Hodasava)
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Google Street View est un service de navigation virtuelle lancé le 25 mai 2007 afin de compléter Google Maps et Google Earth. Il permet de visualiser un panorama à 360° d'un lieu situé sur une voie urbaine ou rurale, sur laquelle aura préalablement circulé un véhicule chargé d'enregistrer les prises de vues.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Google_Street_View)
2019 04 15
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[HN]
l’émergence d’une réflexion dialectique et récurrente sur les rapports complexes de l’oral et de l’écrit, évidemment guidée par des travaux fondamentaux récents comme ceux de Jack Goody (1979).
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la nature pluridimensionnelle de l’expérience orale et la nature unidimensionnelle de l’écrit (Frigyesi 1999 : 71)
(https://journals.openedition.org/ethnomusicologie/812)
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Cette inaptitude de la notation écrite solfégique occidentale à transcrire un certain nombre de paramètres musicaux liés à la subtilité de l’ornementation, au timbre, c’est-à-dire à ce qui définit le « style » musical, à l’inégalité du tempérament, à l’hétérochronicité de la pulsation rythmique ou son insaisissabilité dans les « rythmes libres », sans parler des délicates questions du rubato ou de l’agogie, est connue depuis longtemps et a d’ailleurs été soulevée par les collecteurs eux-mêmes dans la plupart des préfaces de leurs anthologies (Charles-Dominique 2000).
Cela dit, il n’est pas inintéressant, bien au contraire, de constater sous la plume de Lothaire Mabru ou Françoise Morvan, par exemple, que des collecteurs comme Félix Arnaudin (Landes de Gascogne) ou François-Marie Luzel (Basse-Bretagne), considérés pourtant comme scrupuleux et méthodiques, ont volontairement manipulé leurs sources pour en faire des pièces publiables aux yeux de la société littéraire bourgeoise du XIXe siècle.
+
[ ] cette recherche et cette réflexion critique autour du mouvement romantique de collecte que connurent la quasi totalité des pays européens, notamment la France, au XIXe et dans la première partie du XXe siècle.
[ ]
D’une façon plus générale, il me semble que l’un des objets du colloque aurait pu être de s’interroger sur les fondements même de la démarche ethnographique, notamment celle des folkloristes occidentaux de l’ère romantique. En effet, il est très révélateur de constater que, dans le domaine français en particulier, ces collecteurs ont globalement ignoré volontairement le phonographe, dont l’invention assez ancienne (1877), aurait pu le placer dans les mains de ceux de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Ces folkloristes, soudainement confrontés à une culture de l’oralité dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence, et à laquelle ils ont immédiatement attribué une ancienneté ancestrale voire immémoriale et dont ils ont estimé qu’elle était globalement en perdition et menacée de disparition rapide, se sont sentis investis d’une mission de sauveurs. Or, pour tous ces collecteurs « historiques », par quel biais sauver l’oralité, c’est-à-dire lui offrir l’immortalité ? Par l’écriture. L’écrit semble donc être le corollaire obligé de l’historicité, le lien indéfectible entre histoire et mémoire. Grâce à leurs écrits bienfaiteurs, ces folkloristes iront même, dans leurs préfaces, jusqu’à réclamer la postérité, ce qui signifie que l’écrit non seulement offre l’immortalité à la mémoire orale mais aussi à son collecteur !
(https://journals.openedition.org/ethnomusicologie/812)
-> Aujourd'hui où l'oralité (de nature pluridimensionnelle) n'a plus nécessité d'être sauv(egard)ée par l'écriture scripturale, la réduction scripturale unidimensionnelle.
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Écriture :
Procédé qui permet de représenter un langage avec des symboles ou des lettres.
[ ]
Ensemble des procédés et des systèmes signifiants par lesquels les hommes ont transcrit matériellement, à travers les âges, leurs paroles et leurs pensées.
(https://fr.wiktionary.org/wiki/%C3%A9criture)
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L’écriture face à l’oralité : d’hier à aujourd’hui, quel impact sur la vie en société ?
Publié le 29 juin 2009 Roland Colin | Analyse
À l’occasion d’une conférence donnée le 23 février 2009 dans le cadre des 4 saisons du Lire à Figeac, Roland Colin interroge les rapports entre écriture et oralité et la manière dont ces deux versants de la parole s’articulent dans l’histoire.
De la parole à l’écriture La parole est fondatrice de l’humanité. Les hommes de Neandertal, eux-mêmes, possédaient un langage. Dès les origines, s’est posée la question des traces. Ce que nous appelons l’art pariétal des cavernes – ainsi des chevaux de Pechmerle et de l’abondance des signes qui les entourent – répondait au besoin d’évoquer, de représenter, de transmettre, de signifier. C’est donc le degré initial de l’écriture, s’ajoutant à l’oralité qui trouve ses droits, par ailleurs, dans nombre d’autres espèces animales. Les systèmes d’écriture les plus anciens sont partis du dessin figurant la réalité : idéographes et idéogrammes appelant, par un exercice de l’esprit, le passage, mixte d’abord entre image et son, puis basculant, dans la voie nouvelle, vers la représentation symbolique codée. On peut dire, d’une certaine façon, qu’il n’y a aucune société humaine sans écriture. Ainsi donc, le processus du signe mis en partage renvoie à la nuit des temps. Toutefois, les formes prises par l’élaboration de codes investissant la parole ont conduit, passé un certain seuil, à reconnaître, à des étapes différentes de l’histoire, la naissance de ce que l’on a appelé « l’écriture proprement dite ». Parmi les plus anciennes : le cunéiforme de Sumer, le hiéroglyphique des Egyptiens, l’écriture encore en partie mystérieuse des Maya – pour une grande part détruite par les conquistadores. Dans tous ces cas de figure, la maîtrise des pratiques d’écriture n’était pas sans relation avec les positions de pouvoir. On peut dire donc qu’à la fois elles induisaient une division des positionnements spécifiques à l’intérieur des structures sociales, tout en remplissant des missions d’intérêt collectif. Dans ces situations, à l’intérieur d’un même peuple, on en vient à distinguer les « lettrés » et les « non-lettrés ». L’une des illustrations les plus marquantes est offerte par le mandarinat chinois. On peut évoquer aussi la place des scribes dans la société de l’ancienne Egypte. Par contraste, l’oralité est omniprésente dans les cultures humaines, avant l’écriture proprement dite tout comme à travers elle. L’oralité habite l’écriture, dans la mesure où toute chose écrite peut être lue à voix haute : elle est produite par des locuteurs s’adressant à d’autres locuteurs. Elle représente le degré fondateur de la parole. Pendant des millénaires et bien plus, et jusque dans le monde contemporain, la culture humaine s’est développée à travers la parole. La parole inscrite charnellement dans le corps de l’homme l’habite et le met en mouvement. On peut dire ainsi que le chant et la danse sont indissociables de l’oralité. L’oralité, habitant le corps entier, par-là même engage la personne, les personnes dans un jeu collectif. Il y a une dimension chorale dans la conversation qui est aussi le degré premier du théâtre et de la danse. Comment donc ces deux versants de la parole, oralité et écriture, s’articulent-ils dans l’histoire en affectant le lien social ? Je prendrai l’Afrique comme terrain de référence, non seulement parce que là se situe le berceau de l’humanité, mais aussi parce que ce continent nous donne à voir la gamme la plus étendue et significative, largement étalée dans le temps jusqu’aux problèmes les plus actuels, des rapports oralité / écriture. À telle ou telle étape, on pourra y reconnaître des situations qui nous renvoient bien plus au Nord, dans la France historique et contemporaine. L’Afrique des origines : un monde de la parole Les préhistoriens démêlent laborieusement, avec, de temps à autre, des avancées fulgurantes, l’écheveau des langages de nos origines. Le pôle de l’Égypte antique, dont on retrouve les traces jusqu’au cinquième millénaire avant notre ère, occupe une place prééminente, particulièrement dans la création de l’écriture. La colonne vertébrale de cette civilisation était le Nil. Au sud et au sud-ouest vivaient des populations noires, dont l’histoire du peuplement s’avère complexe. On admet aujourd’hui que les interactions étaient nombreuses avec le monde égyptien. Les textes hiéroglyphiques nous apprennent que les maîtres de ballet et de musique des cours pharaoniques ont été, à maintes reprises, des Pygmées, eux-mêmes, certainement, occupants antérieurs, et se métissant avec des populations nilotiques et bantoues. Des symboles égyptiens ont pénétré certaines cultures noires. On ne peut guère en dire plus. À une période plus récente, les Carthaginois, ancêtres au moins pour partie des Berbères, avaient créé une écriture propre. Les Berbères Touareg d’aujourd’hui en ont gardé la connaissance et l’usage sous la forme du « tifinar ». Mais les peuples noirs au-delà du Sud-saharien, Soudanais, Nilotiques, Bantous sont restés, de façon générale, étrangers aux systèmes d’écriture, à quelques exceptions près, très localisées. Par contre, l’oralité y était fertile, puissante, se traduisant en productions langagières riches et différenciées en centaines de langues. Civilisation de la parole et du signe, s’appuyant sur une symbolique et une mythologie n’ayant rien à envier aux Égyptiens et aux Grecs. Les signes tangibles, là où l’écosystème en fournissait les matériaux, prenaient souvent forme à travers la statuaire et les masques, habités par la parole. J’ai connu un sculpteur samogo, dans la région du Kènèdougou, il y aura bientôt soixante ans, qui me rapportait son art de faire. Il sculptait en chantant, incorporant, me disait-il, sa parole dans le bois. Le masque est indissociable de la danse et de la parure du corps, où tout est signifiant, tout comme les scarifications et tatouages rituels, écriture de la peau. Cette intelligence du sens est dispensée par l’initiation qui permet la maîtrise des signes, en perpétuant, reproduisant, développant le lien social. Les premiers explorateurs n’y ont vu que du feu, s’abritant derrière les jugements péremptoires de « fétichisme » et de barbarie. Les maîtres d’initiation étaient nécessairement des maîtres de la parole, usant, lorsqu’il le fallait, d’une langue secrète pour préserver l’agencement des pouvoirs. On doit noter aussi l’existence, plus ou moins développée selon les peuples, d’une « écriture sonore » : les langages tambourinés. J’ai gardé un souvenir très vif de séjours en pays mandjak, au nord de l’actuelle Guinée-Bissau, où je découvrais ces tambours qu’on nomme bombolon. Lorsque le soleil décline et que les travailleurs reviennent des champs, alors que la vie sociale reprend ses droits, les tambours parlants, dans chaque village, entament un fascinant jeu de communication. Les rythmes traduisent d’étonnantes productions langagières, limpides pour les locuteurs de la langue. Ainsi, à des kilomètres à la ronde, se diffusent de place en place les nouvelles, les interpellations, les messages socialement utiles : écriture sonore indubitablement efficace et riche de sensations créatives, une écriture en mouvement, portée par le vent.
L’intrusion première de l’écriture littérale L’Islam, peut-être plus que toute autre, est une religion de l’écriture, en connivence avec ses cousines, les « religions du Livre » (Ahel el kitab), judaïque et chrétienne. Si le christianisme est apparu le premier, dans notre ère, sur le versant Est de l’Afrique, en Éthiopie, il ne déborda guère de ce noyau initial pendant très longue période. Par contre, la religion musulmane, plus tard venue, ne franchissant la barrière saharienne qu’aux abords de l’an Mil, entama une progression, à la fois lente et soutenue, vers les terres du Sud. Aussitôt conquis le désert, des foyers d’Islam flamboyants s’installèrent dans certains hauts lieux, véritables Universités coraniques médiévales, s’accompagnant d’une production écrite prestigieuse, dont les manuscrits ont été conservés jusqu’à nos jours. Ainsi des bibliothèques insérées dans le tissu social, spécialement à Chinguetti en Mauritanie et à Tombouctou dans la boucle du Niger, ont su garder leurs trésors fragiles à travers les siècles. Le personnage du « marabout », sage, guide spirituel, parfois magicien, enseignant et interprète du message sacré, capable donc de lire le Coran et d’enseigner à le lire, est le vecteur par excellence de l’expansion religieuse, au sahel d’abord, en savane ensuite, avant d’atteindre plus laborieusement les zones forestières méridionales. L’Islam, vecteur d’écriture, pénétrait de la sorte, à l’aide de multiples canaux, par une manière de capillarité, dans des terroirs où régnait depuis des millénaires l’oralité puissante des cultures et religions des terroirs. On a longtemps nommé ces dernières « animistes », alors qu’aujourd’hui on a pris le parti de récuser ce terme. Il suffit de s’entendre. Il est sommaire d’y voir des cultes prêtant une « âme » aux choses. En réalité, il s’agit toujours de cultes de la Vie, saisie sous toutes ses formes, du végétal à l’animal et à l’homme. Les « animistes » mesurent l’extraordinaire solidarité / dépendance entre tous les « porteurs de vie », ainsi que, logiquement, leur enracinement dans le terreau qui les potentialise et les nourrit : le minéral, l’eau, la force du soleil. Philosophie de la force, des forces, des jeux de forces dominant le système des idées. À l’heure des grandes prises de conscience écologiques contemporaines, il serait léger de s’en tenir à une condamnation d’archaïsme, ce que l’Occident a fait, oubliant ses propres « animismes » antécédents, qui ont pourtant laissé d’impressionnantes traces, ne serait-ce que dans ma Bretagne natale. Ces philosophies de la vie, apanages de chasseurs, pêcheurs, cueilleurs, agriculteurs, éleveurs, donnaient une place de choix à la parole, fondement du lien social, sous toutes ses formes vivantes : mythes, contes, récits, proverbes, soutenus par la musique et le chant et scandés par la danse et le mime, engagement total des corps. J’en appelle, là encore, à la mémoire de mon terroir breton, et à ses cousinages dans d’autres provinces profondes de notre pays. Or donc, en Afrique, l’écriture vint d’abord par le marabout prêcheur, s’attachant, hormis les temps guerriers de djihad, à se faire une place dans la société telle qu’elle était. Je me suis trouvé, dans mes années de jeunesse, vivant au Kènèdougou, en pays sénoufo du Sud de l’actuel Mali, exactement sur le front d’avancée de l’Islam lettré venant en interaction avec les oralités paysannes des religions du terroir. J’y rencontrais de petits marabouts qui s’intégraient, la plupart du temps sans trop de difficulté, à la société villageoise. Ils y étaient les colporteurs initiaux, même si leur savoir était sommaire, de l’écriture coranique. L’écrit prend alors un statut social assorti d’un certain prestige puisqu’il soutient des pouvoirs occultes et sacrés. Ces marabouts vont prendre de la sorte un statut de notables dans la société rurale. Peu à peu, la cohorte des convertis s’élargit. On observe alors deux cas de figure. Dans le premier, progressivement, l’Islam s’affirme en force, et le dignitaire religieux y acquiert un véritable pouvoir. Le nombre des lettrés en arabe s’accroît et l’arabe devient une langue associée à la vie du groupe. Il arrive, et c’est le cas dans la vallée du Fleuve Sénégal, que les plus avancés des lettrés utilisent la graphie arabe pour écrire leur propre langue maternelle, le peul (pulaar). On dispose ainsi de textes littéraires peul écrits en lettres arabes. Au fil du temps, certains marabouts parmi les plus importants, se nourrissant de l’influence de grands pôles de spiritualité extérieurs, fondent des confréries soufi qui leur sont reliées : notamment Tidjanya et Qadriya. Parfois, et c’est le cas des Mourides sénégalais, la symbiose avec les pratiques du terroir y laisse apparaître des composantes syncrétiques. Dans tous les cas, l’oralité première demeure vivace, spécialement dans la vie sociale et familiale. Le second cas de figure montre le foyer musulman environné d’une organisation socio-religieuse « animiste » faire bon ménage avec elle, selon une sorte de division du travail laissant apparaître des phénomènes marqués plus nettement de syncrétisme. L’Islam était, à l’origine, une religion de nomades, de guerriers, de commerçants, alors que les cultes du terroir sont reconnus dans bien des cas comme plus efficaces lorsqu’il s’agit d’entretenir la fécondité de la terre. Parfois, le syncrétisme donne lieu à la création de mouvements de type messianique, tel le prophétisme du « dieu de San », que j’ai connu au Sud-Mali dans les années cinquante. Dans les sociétés étatiques des zones du sahel et des savanes, on voit apparaître très tôt une division sociale en castes. L’une d’elles est celle des griots. Ces derniers sont, par excellence, les « gens de la parole », faisant fonction de gardiens de la mémoire des rapports lignagers, sociaux et politiques, et les authentifiant. Ils demeurent résolument étrangers au monde de l’écriture dans l’exercice de leur art, illustrant l’efficacité supérieure de l’oralité. Par leur récitatif ritualisé, ils confirment, affermissent ou détruisent les réputations, alliant souvent le chant et le rythme au beau langage. Ils sont indubitablement les détenteurs d’un contre-pouvoir nécessaire au maintien de l’ordre social dominant. Les griots ont traversé le temps d’avant les colonies, la colonisation, et tiennent encore la part belle dans les jours présents.
La colonisation territoriale vecteur d’une écriture nouvelle Avec la colonisation territoriale, inaugurée dans la seconde décennie du XIXe siècle, deux courants nouveaux se font jour : l’introduction de la culture écrite du colonisateur, induisant la fondation du système scolaire ; le prosélytisme chrétien développé par les Missions, qui, lui aussi, soutiendra un recours à l’écriture, notamment pour accéder aux textes sacrés, et transmettre le catéchisme. L’écriture à l’européenne a pris place de la sorte dans les sociétés et les cultures paysannes de l’Ouest africain au début de l’avant dernier siècle. La colonisation territoriale succède à la colonisation mercantile lorsque à la fin des guerres napoléoniennes la traite atlantique des esclaves est proscrite par le Congrès de Vienne en 1815. Ainsi prend fin le commerce triangulaire. La nouvelle colonisation aura notamment comme objectif d’exploiter la force de travail indigène sur place, renonçant donc à la transporter au-delà des mers dans l’économie des plantations. La compétition coloniale conduira les nations européennes à s’approprier chacune le plus vaste espace possible. Entre 1815 et 1885 – date de la Conférence de Berlin sanctionnant les règles du partage – l’Afrique est quasiment entièrement conquise et découpée par ses nouveaux maîtres en territoires coloniaux. S’agissant de la France, dans cette aventure expansionniste, le Sénégal fait figure de tête de pont. Louis XVIII nomme, en 1816, le colonel Schmaltz gouverneur du territoire, avec mission de conquérir et de mettre en valeur le plus de terres possible. À cette fin, il est nécessaire de disposer, parmi les sujets colonisés, d’auxiliaires de l’encadrement expatrié. Il faudra instruire ceux-ci, dans leurs fonctions de relais intermédiaires, pour traduire et faire appliquer les ordres des Blancs. Le gouverneur décide de créer en conséquence une première école à Saint-Louis du Sénégal. Il fait venir un jeune instituteur, Jean Dard, qui appartient au mouvement de l’Enseignement mutuel. Ce dernier découvre avec effarement que ses élèves ne parlent pas français, alors que lui-même ignore leur langue. Faisant acte de bon sens élémentaire, il estime nécessaire de les initier à la lecture et à l’écriture dans leur langue maternelle. Ne doutant de rien, il apprend le wolof, rédige la première grammaire et le premier dictionnaire en langue africaine. On introduira ensuite le français comme langue seconde. Le projet suscite d’immenses débats empreints de passion. La nation colonisatrice n’est pas préparée à reconnaître à des langues orales, jugées rudimentaires et barbares, la dignité de langues écrites, qui les mettrait à égalité avec celle des Maîtres. Cependant, dans un premier temps, Schmaltz prend le parti de l’efficacité et soutient Jean Dard. L’école mutuelle de Saint-Louis, malgré les tempêtes, fonctionne une vingtaine d’années, non sans succès. À partir de 1840, date d’expansion massive de la culture de l’arachide, les vents contraires l’emportent. On fait venir, en lieu et place, les Frères de Ploërmel pour créer un système d’enseignement reposant exclusivement sur le français, et se chargeant d’éradiquer l’usage des langues maternelles. Les auxiliaires des Blancs seront dès lors formés à l’image fidèle de leurs Maîtres. Le système perdurera tout au long de l’histoire coloniale à suivre, c’est-à-dire pendant un siècle et demi, et ses conséquences contemporaines sont loin d’être effacées. Il est intéressant de noter qu’une politique comparable avait pris forme sur le sol métropolitain. La Congrégation des Frères de Ploërmel avait été fondée en Bretagne dans le dessein d’éradiquer la langue bretonne, véhicule majeur, jusqu’au XIXe siècle, de l’oralité paysanne, au bénéfice du français, langue écrite d’adhésion pure et simple à la culture du pouvoir central, et donc aussi dispensatrice d’un lien social uniforme et conforme au modèle général. Ainsi, en exportant en Afrique les Frères enseignants, leur doctrine et leur pédagogie niveleuse des différences, on disposait d’une arme efficace pour faire prévaloir un modèle de rapports sociaux répondant au projet de la nation colonisatrice. Dans la société coloniale prenant forme au long du XIXe siècle, la classe lettrée indigène, ordonnée strictement à la langue du colonisateur, marquait, par délégation de l’autorité supérieure, sa position de domination sur le peuple majoritairement cantonné dans son oralité première. Toute promotion dans le cursus de pouvoir exigeait que l’on quitte la formation orale pour accéder à la formation lettrée en langue étrangère. On pouvait alors observer la constitution d’une division de classes dont la clé était la maîtrise de l’écriture. Tout lettré ayant réussi le passage se voyait vocation à s’intégrer dans la classe des fonctionnaires où prenait forme peu à peu une nouvelle configuration de l’inégalité. Le processus se déployait lentement, car le pouvoir colonial, malgré une idéologie théoriquement assimilationniste, contrepoint de sa mission « civilisatrice », rechignait à passer le relais aux nouveaux « assimilés ».
Oralité et écriture au temps des indépendances Lorsque enfin, à l’issue de la Seconde guerre mondiale, le système colonial se fissura avant de s’effondrer – du moins formellement – les nouveaux maîtres émancipés héritèrent structurellement des fractures sociales antérieures. Un fossé profond séparait ainsi la classe dirigeante lettrée et légitimée par un modèle exogène, et les classes dirigées, confinées dans une culture orale endogène. Ces dernières se trouvaient en effet dépouillées des instruments leur permettant d’assumer et de promouvoir de l’intérieur leur accession à une modernité qui leur soit propre. Au moment des indépendances, autour de l’année emblématique 1960, les problèmes de fond surgirent en force. Sur quelles bases construire les nouvelles nations, organiser les nouveaux États ? À partir de quelles options et de quelles références promouvoir leur développement ? Questions cruciales commandant l’avenir. La problématique de l’oralité et de l’écriture n’y était pas en position seconde. Le thème de l’alphabétisation avait été pris en compte par l’UNESCO lors de la Conférence de Téhéran en 1965. Il en était ressorti une option pour « l’alphabétisation fonctionnelle ». On reconnaissait par-là que la maîtrise de l’écriture était un ressort essentiel des pratiques de développement. La voie était ouverte, de la sorte, pour que l’on positionne l’écrit dans la vie, dans la société réelle, et donc que les langues maternelles puissent en être la pierre angulaire, sans fermer la porte pour autant au pluralisme langagier. En somme, on revenait à Jean Dard. Cependant, dans bien des cas, les experts et techniciens revendiquaient d’être en première ligne, et le « fonctionnel » fut souvent entendu au sens étroit et utilitariste du terme, les bénéfices sociaux et le respect des identités culturelles se perdant alors dans les sables. Parallèlement, et spécialement dans le monde francophone, les langues de l’oralité première se sont heurtées à de nombreuses réticences pour se voir reconnaître le droit de cité dans les systèmes d’enseignement. On retrouvait alors, curieusement, des argumentaires proches des grands débats du temps de Jean Dard. Seuls quelques pays, le Mali en particulier, se résolurent à des options claires. La « pédagogie de convergence » malienne articule de façon efficace l’apprentissage de la lecture et de l’écriture en langue maternelle, et l’accès au français, langue de communication élargie. Les résultats sont probants, mais les appareils institutionnels restent encore tributaires de frilosité pour donner à une telle réforme toute la portée que l’on peut en attendre. On peut aussi se référer à l’expérience passionnante menée par Mamadou Dia ; chef du gouvernement sénégalais de l’indépendance, entre 1958 et 1962. Ayant opté pour une démocratie participative, il eut l’audace de créer un système d’éducation populaire dénommé Animation rurale qui avait vocation à s’implanter dans toutes les communautés de base pour mettre à leur service un outil d’éducation et de formation permanente intégré dès le départ dans la socioculture traditionnelle. L’Animation pratiquait une pédagogie du développement qui fonctionnait en première instance dans l’oralité de la vie villageoise, en la faisant s’ouvrir progressivement au partenariat avec l’appareil d’État qui, lui, utilisait ordinairement le support de l’écriture. On voyait ainsi les démarches d’oralité et d’écriture collaborer en osmose croisée, s’enrichissant mutuellement sans se détruire. Le résultat en était une véritable participation populaire au développement et à la vie démocratique. Cependant, malgré le succès marquant de cette politique, qui contribuait de façon profonde à mettre à bas l’économie de traite héritée de la colonisation, les forces contraires se coalisèrent et réussirent à éliminer Mamadou Dia de façon cruelle, en décembre 1962. Amilcar Cabral, la figure de proue de la lutte de libération en Guinée-Bissau, lui aussi éliminé sauvagement par les pouvoirs colonialistes, a écrit que l’arme de la culture est le ressort décisif de l’émancipation des peuples. Quelles leçons pour le présent ? Des enseignements peuvent être mis en évidence à partir de cette revue des problèmes et des expériences, qui nous concernent dans notre vécu actuel. Les questions posées par le rapport de l’oralité à l’écriture, nous renvoient à la problématique fondamentale de l’appropriation par les acteurs de la vie en société de leurs outils de conception, de création, de communication. Dans les cas évoqués, l’oralité s’est identifiée à l’outil d’expression humaine faisant corps avec le sujet. L’écriture, qui permet aux productions de se détacher de leur auteur, a un rôle de premier plan à jouer pour maîtriser l’aventure collective des hommes. Mais elle ne garde son sens, ne demeure sous leur contrôle qu’à la condition qu’ils puissent se l’approprier pleinement, non pas pour reproduire, mais pour produire de l’intérieur des réponses à la mesure des objectifs et des besoins de tous et de chacun. Cela suppose que les acteurs humains puissent se voir reconnaître le droit d’acquérir, de maîtriser les moyens de créer, de gérer, de communiquer. Ces moyens, au stade où nous sommes, impliquent une alliance, on peut même dire un alliage entre les différents supports de la parole, y compris dans leur développement technologique les plus récents. Une telle entreprise semble vitale pour défendre et promouvoir la démocratie réelle, et pour pouvoir coaliser les énergies humaines, au Nord comme au Sud, face aux défis immenses que nous devons affronter. Par delà les vastes positions de principe, on doit y voir de graves interpellations concrètes touchant particulièrement les politiques et les pratiques d’information, de formation, d’éducation concernant tous les humains. Pour progresser dans cette voie, il serait bien utile de mettre en partage les expériences menées à différents niveaux, dans différents pays, à travers des réseaux de réflexion et d’échanges reliés aux terrains de l’action, en retenant la leçon de Mamadou Dia : le développement, qui nous concerne tous, commence à la base, et, pour ne pas perdre son âme, il doit toujours garder la sève de ses racines.
Les 4 saisons du Lire à Figeac sont organisées chaque année, en quatre temps, par l’association Lire à Figeac en partenariat avec le Musée Champolion et la Bibliothèque intercommunale autour du thème « Voyage au cur des langues ». Plus d’infos : À l’occasion de la 11ème édition du Festival culturel Africajarc (du 23 au 26 juillet 2009), aura lieu une rencontre autour des liens entre oralité et écriture contemporaine (littéraire et cinématographique) en Afrique à laquelle participeront, entre autre, Roland Colin et Boniface Mongo Mboussa. Pour en savoir plus : http://www.africajarc.com///Article N° : 8732
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[débit]
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ADSL 4 heures
Fibre 5 minutes
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[pionnier][HN]
Les milieux littéraires sont toujours en retard d’une guerre sur ce qui se fait dans le domaine de la pensée, tout comme les penseurs, bien entendu, sont une guerre en retard sur les dernières inventions littéraires.
(Laurent de Sutter, https://www.actualitte.com/article/interviews/laurent-de-sutter-j-imagine-l-essai-comme-une-machine-a-exciter-le-cerveau/70757)
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Car, de fait, le livre de Fanny Taillandier [États et empires du Lotissement Grand Siècle] représente une très jolie réussite dans mon programme, une rencontre réussie entre une invention de forme et une invention de pensée.
Bien davantage qu’un ovni, je dirais qu’il est une incarnation parmi d’autres de ce que je souhaite promouvoir, au même titre que les livres de Pacôme Thiellement, Mark Alizart, Pierre Pigot, Christophe Beney, et ainsi de suite, que j’ai publiés dans le passé. Ou alors, il faudrait tenir que c’est toute ma collection qui est un ovni, ce qui n’est pas impossible. Lorsque je regarde autour de moi, je suis bien obligé de me rendre compte que le paysage éditorial contemporain, malgré son hyper-productivité, demeure très timoré, surtout du côté des maisons d’édition traditionnelles.
Les tenants de l’essai, s’ils produisent de nombreux titres de qualité (comme on parlait de Qualité Française à l’époque de la Nouvelle Vague), le font souvent en restant persuadés de l’importance de ce qu’ils font. L’essai doit être noble, et toucher des grands sujets, ou bien il n’est qu’écume. Pour ma part, j’ai tendance à croire que l’écume est la chose la plus intéressante, non pas en soi, mais en tant qu’elle ouvre davantage de possibilités de pensée, et donc de compréhension du présent. J’imagine l’essai comme une machine à exciter le cerveau à travers une narration traitant les idées comme des événements de nature presque érotique. Car je ne crois pas à la pensée sans forme, donc sans corps, donc sans affects.
(https://www.actualitte.com/article/interviews/laurent-de-sutter-j-imagine-l-essai-comme-une-machine-a-exciter-le-cerveau/70757)
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[intelligence]
C'est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale qu'un auteur de science-fiction américain a eu la vision que les chiens allaient nous remplacer. Dans Demain, les chiens de Clifford Simak, les humains ont disparu au terme du conflit de trop. Seules les bêtes ont survécu, et parmi elles, les chiens, qui connaissent un destin particulier : ils deviennent peu a peu parlants et végétariens, tant et si bien qu'après des milliers d'années, ils règnent sur la terre, mais cette fois dans une harmonie et une paix que plus rien ne viendra troubler.
Cette hypothèse futuriste peut avoir de quoi surprendre les gens qui tiennent les chiens en basse estime. Quitte à choisir un animal pour remplacer l'humanité, on croirait la « planète des singes » plus crédible. Quiconque voue aux chiens un amour profond ne montrera aucun étonnement en revanche. Non seulement les propriétaires de chiens jouissent d'une légendaire complicité avec leur compagnon, mais ils savent que ceux-ci possèdent au moins deux qualités précieuses par temps d'apocalypse : une surprenante dureté au mal – les chiens savent vivre de restes, et même de restes de restes, ils dorment n'importe où et n'importe comment, s'adaptent à tous les environnements, fraternisent avec qui veut, souffrent en silence –, mais aussi une extraordinaire délicatesse, sans laquelle la force n'est que de la brutalité. Les chiens sont naturellement doux avec les enfants, patients avec les hommes, fraternels avec les autres animaux ; bref, ils possèdent une authentique sagesse qui semble n'attendre que la parole pour s'exprimer.
(Mark Alizart, Chiens, Puf)
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[karl]
De : karl
À : "galitzinecatherine
Envoyé le : Lundi 15 avril 2019 20h33
Objet : Re: Re : tpkarXXX vous a envoyé des fichiers avec WeTransfer
Heureusement que tu le dis par écrit ! À l'oral, ça laisserait entendre aussi bien son contraire : tu es impur ; )
Cela dit, oh, la pureté n'existe pas, mais... le spectre est large, et j'en suis un peu plus près que la moyenne, j'ai cru remarquer, oui, à force (et de comparaison). Et si tant est que ce soit une qualité (de nos jours) et s'il y avait pas de jeu de mots, de sonorités, dans ton assertion, je t'en remercie ; )
Oui, il arrive même qu'on me rapproche d'une sorte de chevalier (sorti de l'imaginaire des temps anciens), tu vois un peu le tableau ? Imaginaire...
De : "galitzinecatherine
À : karl
Envoyé le : Lundi 15 avril 2019 20h22
Objet : Re : tpkarlXXX vous a envoyé des fichiers avec WeTransfer
Tu es un pur.
Envoyé depuis mon mobile Huawei
-------- Message original --------
Objet : Re: tpkarlXXXvous a envoyé des fichiers avec WeTransfer
De : "(otto)karl"
À : galitzine catherine
Cc :
Alors super, vraiment ! Et, si, j'imagine un peu, et de mieux en mieux, vu ton enthousiasme endurant, réitéré. Dont je te remercie tout à fait.
Je pourrais te dire aussi comme me disait l'un des deux technicien "Orange" tout à l'heure : « Votre satisfaction fait la nôtre. »
Même si c'est pas tout à fait vrai dans mon cas, je peux être satisfait en toute indépendance. Et, tu me diras ou je me dirai, heureusement pour mon oeuvre personnelle, par ailleurs ! Qu'elle ne dépende pas de sa réception ! C'est la marque des vraies ? ; )
De : galitzine catherine
À : karl
Envoyé le : Lundi 15 avril 2019 18h09
Objet : Re: tpkarlXX vous a envoyé des fichiers avec WeTransfer
Merci infiniment, je suis si contente d'avoir ce film, tu peux pas savoir....
Catherine Galitzine
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[HN]
Et à propos de Fanny Taillandier, otto préparait justement l'exploitation de ça, ci-joint. (Et ça toucherait un point de notre truc, sur la littératube-and-co : ses vertus d'initiation à la littérature-au-sens-large, sur le plan de sa réception dont il est ici question mais aussi (et ça vaut pour le rap qu'elle évoque aussi) de sa pratique. La littérature "scripturale" traditionnelle se réservant à une élite, au spectre plus large du côté de sa réception mais bien plus étroit côté création. Si tu vois ce que j'essaie de dire. Quand la littérature (né)orale, visuelle, audiovisuelle d'aujourd'hui, elle, rouvre en grand les champs réceptif et contributif. Il me semble. Il nous semble ?)
Bref, fichier joint.
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De : karl
À : Ochaudenson
Envoyé le : Mardi 16 avril 2019 13h31
Objet : Re: Bashung dix it, « à plusieurs » ?
Et, au fait, Olivier, le projet Bashung dix it ?
Pardon, je reprends :
Cher Olivier,
Qu'en devient-il du projet Bashung ? Tu réfléchis à des noms de lecteurs, ou Chloé ? Ou à ne pas le faire ? Et dans ce cas, je te prends au (bon) mot et on le fait chez moi, oui, et on t'invite ? (Chez Marie, plutôt, ""sa"" maison est grande avec jardin, et à deux stations de Paris.)
En tout cas, à chaque fois que j'en cite des bouts, et pas d'hier, j'ai mon petit succès, que je rends illico à Bashung and co, mais ça semble faire mouche, comme dirait l'autre – sur qui ça le fait aussi, d'ailleurs.
Bonne journée à toi,
et à bientôt dans une maison ou dans une autre, pas de souci,
kARL
De : karl
À : Ochaudenson
Envoyé le : Mardi 16 avril 2019 13h45
Objet : P.-S.
P.-S. :
Je t'avais parlé aussi d'un ami écrivain-jazzman (aveugle) qui (après un roman chez Gallimard) sortirait un nouveau livre au Dilettante en avril, eh bien c'est fait, c'est sorti – Romain Villet, My Heart belongs to Oscar –, qui lui vaut déjà de bonnes critiques dans la presse, et je pense qu'il y aurait évidemment un truc à faire autour, mais peut-être pas exactement son spectacle qu'il donnera en trio au Théâtre de L'île Saint-Louis tout le mois mai ? J'ai bien quelques idées, moi qui en ai toujours plein, par exemple d'un entretien mené au piano, etc., mais je suppose que tu verras ça avec son éditeur ?
J'ai repéré aussi Laurent de Sutter et son tout récent Qu'est-ce que la pop'philosophie ? (Puf), moi qui ne fais que ça depuis 10 ans, une soirée sur ce thème (deleuzien !) m'intéresserait évidemment, et me frustrerait à la fois si on ne parle pas de ce qui se fait aussi en dehors du livre, et d'encore plus pop et d'avenir, selon moi, et c'est-à-dire aussi ce qui se fait chez toi, scène philosophico-littéraire ! Mais...
À toi,
et bien à toi,
kARL
2019 04 17
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Before sunrise
VF
https://www1.filmstreaming.to/films/before-sunrise-1995/
ou
https://ww16.zone-telechargement.lol/films-gratuit/28016--before-sunrise.html
VO
https://www.dailymotion.com/video/x1m79y4
+
https://www.dailymotion.com/video/xw98ig
Ou
(Sur écran de biais)
https://www.youtube.com/watch?v=-sCg0bs7CIE
Ou
https://ok.ru/video/249092901446
Before sunset
VF
https://ww1.streamay.com/10902-before-sunset/
->
https://uptobox.com/u4jarl1otwzv
VO
https://www.shahidwbas.com/watch.php?vid=db36cac65
VOSTFR
https://ww16.zone-telechargement.lol/films-gratuit/472396-before-sunset-DVDRIP%20MKV-MULTI.html
Before Midnight
https://ww1.streamay.com/6146-before-midnight/
Streaming VOSTFR
https://www1.filmstreaming.to/films/before-midnight-2013/
VOSTFR télécharger
https://ww16.zone-telechargement.lol/films-gratuit/25260-before-midnight-vostfr-1080p-light.html#
->
https://uptobox.com/aacyaa16t9yb
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Rayure sur métal
:
https://www.toutpratique.com/5-La-maison/5215-Effacer-les-rayures-sur-le-metal.php
https://www.maison-travaux.fr/maison-travaux/materiaux/metal-materiaux/4-astuces-effacer-rayures-metal-fp-161303.html#item=1
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[pop'philosophie]
J'ai toujours voulu écrire un livre qui se déroulerait en l'espace d'une chanson. Trois ou quatre minutes, en totalité.
(Before Sunset [film], 4'15)
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Dans [c]e cas précis, évidemment il faut d'abord être un bon médecin. Donc établir un diagnostic, ensuite imaginer des remèdes, et puis ensuite on passe à la 'action.
(Jack Lang - Notre-Dame de Paris : Jack Lang, ancien Ministre de la Culture - C à Vous - 16/04/2019, 3'15)
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Liste pour stephanie
Olivier Quintyn, Dispositifs/Dislocations
https://www.amazon.fr/Dispositifs-Dislocations-Olivier-Quintyn/dp/2847619674/ref=sr_1_fkmrnull_3?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=olivier+quintyn&qid=1555755043&s=books&sr=1-3-fkmrnull
Guy Bennett, poèmes évidents
https://www.amazon.fr/Po%C3%A8mes-%C3%A9vidents-Guy-Bennett/dp/2362420582/ref=la_B004MWFWD2_1_5?s=books&ie=UTF8&qid=1555575605&sr=1-5
Michelle Noteboom, Hors-cage
https://www.amazon.fr/Hors-cage-Michelle-Noteboom/dp/2914688938/ref=sr_1_fkmrnull_3?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=hors+fr%C3%A9d%C3%A9ric+forte&qid=1555575691&s=books&sr=1-3-fkmrnull
Bernard Comment, Roland Barthes : vers le neutre
https://www.amazon.fr/Roland-Barthes-neutre-Bernard-Comment/dp/2267016648/ref=sr_1_fkmrnull_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=roland+Barthes+vers+le+neutre+comment&qid=1555576112&s=books&sr=1-1-fkmrnull
Walter Benjamin, Sens unique
https://www.amazon.fr/Sens-unique-Walter-Benjamin/dp/222890838X
OU
https://www.amazon.fr/Rue-sens-unique-Walter-Benjamin/dp/B07KZ4MV79/ref=sr_1_fkmrnull_2?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=walter+benjamin+sens+unique&qid=1555772754&s=books&sr=1-2-fkmrnull
Marylin Monroe, fragments
https://www.amazon.fr/Fragments-Po%C3%A8mes-%C3%A9crits-intimes-lettres/dp/2757828959/ref=sr_1_fkmr0_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=marylin+monroe+seuil&qid=1555576181&s=books&sr=1-1-fkmr0
Pierre Reverdy, oeuvres complètes T1
https://www.amazon.fr/Oeuvres-Completes-T-Reverdy-Pierre/dp/2081222000/ref=sr_1_fkmr0_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes+de+mon+bord&qid=1555576792&s=books&sr=1-1-fkmr0
Pierre Reverdy, oeuvres complètes T2
https://www.amazon.fr/Oeuvres-compl%C3%A8tes-2-Pierre-Reverdy/dp/2081222019/ref=sr_1_fkmr0_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes+de+mon+bord&qid=1555576839&s=books&sr=1-1-fkmr0
Charles Reznikoff, Témoignage: Les États-Unis (1885-1915)
https://www.amazon.fr/T%C3%A9moignage-%C3%89tats-Unis-1885-1915-Charles-Reznikoff/dp/2846820961/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=reznikoff&qid=1555576888&s=books&sr=1-1
Pierre Reverdy, En vrac
https://www.amazon.fr/Oeuvres-Compl%C3%A8tes-11-vrac-morceau/dp/2080663984/ref=sr_1_7?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes&qid=1555576339&s=books&sr=1-7
Pierre Reverdy, Le livre de mon bord
https://www.amazon.fr/Livre-bord-Notes-1930-1936-Bleue-ebook/dp/B010E70QIY/ref=sr_1_fkmrnull_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+de+mon+bord&qid=1555576591&s=books&sr=1-1-fkmrnull
Cyrille Martinez, Deux jeunes artistes au chômage
https://www.amazon.fr/gp/offer-listing/2283025230/ref=tmm_pap_used_olp_0?ie=UTF8&condition=used&qid=1555575890&sr=1-2-catcorr
Cyrille Martinez, Premiers ministres de la Ve république
https://www.amazon.fr/Premiers-ministres-R%C3%A9publique-Cyrille-Martinez/dp/2847619828/ref=sr_1_12?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Cyrille+Martinez&qid=1555575968&s=books&sr=1-12
Manuscrits de 1844 Manuscrits de 1844 de Karl Marx (Poche)
https://www.amazon.fr/dp/2080707892/?coliid=I3ACE239BEAWC&colid=1OVGRELBAM9LG&psc=0&ref_=lv_ov_lig_dp_it
https://www.amazon.fr/dp/B01IITGL16/?coliid=I5DDYC8H91QDZ&colid=1OVGRELBAM9LG&psc=0&ref_=lv_ov_lig_dp_it
2019 04 18
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[ARG]
ARG ne comprend pas le monde, et travaille à en donner cette expérience.
ARG ne comprend pas le monde dont il est une part, et oeuvre à en offrir cette expérience, pour rappel.
ARG ne comprend pas le monde dont il est une part, et oeuvre à en suggérer l'expérience, pour indice.
ARG ne comprend pas le monde dont il est une part, et oeuvre à en suggérer l'expérience, du monde et de son incompréhension.
ARG se garde de prétendre comprendre le monde dont il est une part, et oeuvre à suggérer cette expérience, du monde et de son incompréhension. De sa complexité et sa perplexité.
ARG a la lucidité et l'honnêteté intellectuelle de ne pas comprendre le monde, le monde dont il est une part, et de là, oeuvre à suggérer cette expérience que la même honnêteté intellectuelle/clairvoyance paradoxale nous fait partager : complexité et perplexité.
ARG prétend/se targue de ne pas comprendre le monde, le monde dont il est une part, et de là, oeuvre à en donner cette expérience (littéraire) que la même honnêteté intellectuelle/clairvoyance paradoxale nous fait partager (dans la vie). Complexité (du monde) et perplexité.
ARG oeuvre à donner/produire/offrir quelque/une expérience littéraire de notre incompréhension du monde, c'est-à-dire de notre expérience du monde dans sa complexité et notre perplexité.
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Parler plutôt en mon nom ?
ARG offre une expérience littéraire de notre incompréhension du monde, c'est-à-dire de notre expérience du monde dans sa complexité et notre perplexité.
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[à marine](brouillon)
En fait, on aura peut-être besoin de discuter encore un peu, si tu veux bien.
Otto est lancé dans un montage. Non sans rapport (avec une éventuelle mise en relation) avec Laurent de Sutter, dont la collection me déçoit quand même, a priori. Encore un peu pédant ou aristocratique, pas si pop. Entre autres impressions. De toute façon, rien de plus pop, selon moi, qu’otto. Qui formule sa pensée à travers la culture pop elle-même, ses moyens textaudiovisuels, sa langue, ses objets, son langage. Et c’est ce que celui-ci est en train d’essayer de formuler, et avec les moyens du bord, comme toujours.
D’autre part, tu sembles plus près que moi de pouvoir formuler ta pensée. De mon côté, et a priori, c’est du sauvage, de l’intuitif, des récoltes, des articles accumulés. Et sans doute y est-il plus apte. Moi mon truc c'est plus l'exploration, la récolte, la réécriture, la synthèse, etc. Donc j'avais pensé qu'on pourrait éventuellement et avantagement repenser l'exploitation et donc l'organisation (pour ne pas dire la répartition) de notre complémentarité. En tout cas, il y a au moins des questions de timing. Me suis à acheter des livres, il va falloir que je le les lise, etc. Mais j'aurais déjà aussi des citations, venues de loin, et bientôt de plus près, de partout. Sans parler des intuitions.
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[vrac]
A partir de 1929-1930 et jusqu'à sa mort, Pierre Reverdy ne cesse de consigner des " notes ", comme il se plaît à qualifier ces réflexions sur l'art, la poésie, l'être de toujours ou l'homme du présent. Ecrites d'abord sans horizon de publication, elles seront, selon son expression, " poussées par leur masse " pour constituer, après des sélections exigeantes et combien de réécritures, deux recueils, Le Livre de mon bord (1948) et En vrac (1956). L'exercice de la faculté de penser se substitue ici à une activité poétique qui connaît, entre d'admirables résurgences, des périodes de rétraction. Mais la volonté tendue de généralisation et d'abstraction n'étouffe pas le battement d'un rythme, pas plus qu'elle ne prive la prose des alluvions des images.
(Pierre Reverdy, Oeuvres Complètes, Tome 11 : En vrac. suivi de Un morceau de pain noir : Notes, https://www.amazon.fr/Oeuvres-Compl%C3%A8tes-11-vrac-morceau/dp/2080663984/ref=sr_1_7?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes&qid=1555576339&s=books&sr=1-7)
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ses trois volumes de " notes " (Le Gant de crin, Le Livre de mon bord, En vrac)
(https://www.amazon.fr/Oeuvres-compl%C3%A8tes-2-Pierre-Reverdy/dp/2081222019/ref=sr_1_fkmr0_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes+de+mon+bord&qid=1555576693&s=books&sr=1-1-fkmr0)
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[HN]
Hier, idée d'un double livre entre marine et moi, et des passerelles, un dialogue, un jeu de complémentarité de l'un à l'autre, bref : du "crossover" ? Selon le mot que je découvre aujourd'hui.
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[pionnier]
Eric Judor : "Dans la saison 3 de Platane, il va y avoir un crossover avec Le Bureau des légendes"
[ ]
Une pluie de guests pour cette saison 3, la précédente ayant été diffusée en septembre 2013 sur Canal+. Eric Judor a expliqué pourquoi cela avait pris autant de temps. "J’ai fait des films, Problemos, La tour de contrôle infernale, Roulez jeunesse, ça prend un peu de temps. Et puis Canal+ ne s’était pas précipitée pour lancer une saison 3 car l’accueil de la saison 2 était plutôt tiède, voire froid, voire glacial, ça ne les a pas forcément motivés de lancer tout de suite une saison 3. Mais avec le temps, cette série a gagné du public et est devenue l’un des projets artistiques de ma carrière dont on me parle le plus. Donc Vincent Bolloré, le patron de Canal+ m’a demandé si j’avais envie de faire une saison 3, donc j’ai foncé direct parce que c’est mon bébé Platane." La saison 3 devrait être lancée d’ici la fin de l’année 2019 ou début 2020 selon le comédien.
(https://www.programme-tv.net/news/series-tv/229780-eric-judor-dans-la-saison-3-de-platane-il-va-y-avoir-un-crossover-avec-le-bureau-des-legendes/)
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[formule][brachy-logique]
Mes formules = mes gif(fles) philosophiques. Le tag parfait.
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[ARG]
Ses romans fonctionnent énigmatiquement comme un poème.
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[ARG]
Arg des années 70 : sorte de pop littérature.
2019 04 19
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Convers(at)ion.
2019 04 20
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[épure]brachy-logique][minimalisme]
L'allure de Chanel / [propos recueillis par] Paul Morand :
Paul Morand faisait partie des proches de Chanel. Son dernier livre, écrit à partir des conversations qu'il eut avec la modiste, restitue, dans la langue étincelante de ce grand conteur, l'insaisissable Coco Chanel. Nous suivons, racontées à la première personne, son enfance chez des tantes qui lui donneront le goût de l'épure et le sens de l'argent, ses rencontres avec les providentiels M. B. et Boy Capel ; puis la création de sa maison, ses luttes contre les excentricités vestimentaires des dames du monde, ses succès, ses amitiés... [ ]
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De la philosophie considérée comme un sport, Jacques Bouveresse :
[ ] En invoquant la poésie philosophique de l'anti-philosophe Paul Valéry, Jacques Bouveresse questionne… [ ]
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[méta]
Félix Ravaisson, Testament philosophique
“La nature serait ainsi l’histoire de l’âme, histoire continuée, achevée par l’humanité et par son art.”
Le Testament philosophique constitue une synthèse de la pensée de Félix Ravaisson, dont le parcours témoigne d’une curiosité insatiable pour les échos qui résonnent d’un domaine de la pensée à un autre. Derrière la profusion des œuvres citées s’affirme une pensée qui s’écrit comme elle se construit, dévoilant une architecture organique. La structure végétale apparaît en effet comme l’un des modèles de cette approche philosophique originale, aux racines multiples. Véritable odyssée philosophique, le Testament embrasse tous les champs de la pensée et des religions. Dans ce texte ambitieux, Ravaisson nous entraîne, en une centaine de pages, dans un parcours étourdissant, de l’Antiquité à la philosophie contemporaine. Sous des pensées a priori dissemblables, il fait apparaître les signes qui les résument pour les délivrer des œillères de l’intelligence. Ravaisson s’appuie sur des motifs récurrents pour proposer des rapprochements inédits entre biologie et art, entre religion et morale, et révèle des parallèles surprenants d’une ère culturelle à une autre. Tout ce que De l’habitude concentre dans un texte dense et complexe, le Testament le déploie dans une liberté et une approche poétiques. Son but avoué est de rendre les “âmes pénétrables les unes avec les autres, sensibles aussi les unes aux autres, tout le contraire du séparatisme de l’heure présente”.
Présenté par Claire Marin.
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/112/testament-philosophique)
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De l'habitude, Félix Ravaisson
“Toutes les fois que la sensation n’est pas une douleur, à mesure qu’elle se prolonge ou se répète, par conséquent, qu’elle s’efface, elle devient de plus en plus un besoin.”
D’un thème évoquant d’ordinaire la répétition et la monotonie, Ravaisson révèle la puissance métamorphique et libératrice ; l’habitude accélère, exalte, intensifie. Contre toute attente, Ravaisson esquisse la possibilité d’une forme d’intelligence délestée de l’inertie inévitable de la conscience. Se défaire de l’emprise de ce carcan permet plus d’efficacité. Et son écriture témoigne de cette précipitation de l’intelligence. “L’action devient plus libre et plus prompte, elle devient davantage une tendance qui n’attend plus le commandement de la volonté.” Cet éloge d’une spontanéité, d’une intériorisation inconsciente qui seconde la conscience puis la précède, conduit Ravaisson à exalter l’intuition, “acte inexplicable d’intelligence et de désir”, plus énergique que l’intellect prisonnier de ses propres catégories.
Présenté par Claire Marin.
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[pionnier]
Walter Benjamin, 1892-1940, Hannah Arendt (Allia) :
La gloire posthume est le lot des inclassables. On n’a mesuré l’importance de Walter Benjamin qu’après sa mort. Au croisement de la biographie, de la philosophie politique et de la critique littéraire, Hannah Arendt retrace dans cet essai daté de 1971 le destin individuel et l’itinéraire spirituel d’un homme pris dans “les sombres temps”. La vie de Benjamin ne fut qu’un “entassement de débris”, placée sous le signe de la malchance. Ce mélange de faiblesse et de génie le rendait totalement incapable de faire face aux difficultés de l’existence. Arendt, fidèle aux grands thèmes qui structurent sa pensée, analyse ses rapports tourmentés avec la judéité et le marxisme, son amour de Paris et de la flânerie ainsi que ses relations complexes avec les intellectuels de son temps. Plongeant au plus intime de l’œuvre, elle décortique la façon unique en son genre qu’il avait de “penser poétiquement”. Philosophe elle-même inclassable, Hannah Arendt était la mieux à même de saisir la subtilité de la figure de Walter Benjamin. Le portrait sensible qu’elle dresse de cet homme constitue sans conteste la meilleure introduction à son œuvre.
#
[pionnier]
La gloire posthume semble donc être le lot des inclassables, c’est-à-dire de ceux dont l’œuvre n’est pas ajustée à l’ordre existant ni n’introduit un genre nouveau qui se prête lui-même à une classification future.
(Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 4'40)
#!!
[méta]!![TP][karl]
Il était un écrivain-né, mais sa plus grande ambition était de produire une oeuvre consistant entièrement en citations.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 5'50))
#
[autophilosophe]
J'essaierai de montrer que sans être poète ni philosophe, il pensait poétiquement.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 6'30))
#!!
[pionnier][méta] [HN][TP]
Quand les messieurs en question ont expliqué plus tard qu'ils ne comprenaient pas un traître mot à l'étude sur l'Origine du drame baroque allemand que Benjamin avait présentée, on peut certainement les en croire. Comment auraient-ils pu comprendre un auteur dont la plus grande fierté était que « le texte est fait presque entièrement de citations » – « la plus folle technique de mosaïque imaginable » – et qui accordait la plus grande importance « aux six phrases qu'il avait mises en exergue ». « Personne […] n'en pourrait réunir de plus rares et de plus précieuses ». Il faisait penser à un maître qui aurait façonné un objet unique pour le mettre en vente au plus proche marché.
(Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 15'30)
#!!
[brachy-logique][méta][s'injustifier]
Ce qui le fascinait là était que l'esprit et sa manifestation matérielle fussent liées au point d’inviter à découvrir partout des correspondances (au sens de Baudelaire), leur capacité à s’illuminer réciproquement lorsqu’on les mettait dans le rapport convenable, et à vouer à une inutilité manifeste tout commentaire explicatif ou interprétatif. L'intérêt de Benjamin allait à l'affinité qu'il pouvait percevoir entre une scène dans la rue, une spéculation en bourse, un poème, une pensée, au fil caché qui les reliait et permettait à l'historien ou au philologue de reconnaître qu'il fallait les rattacher à la même période.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 26'))
#!!
[brachy-logique][minimalisme]
Benjamin avait une passion pour les petites choses, et même pour les choses minuscules. [ ] Pour lui, la grandeur d'un objet était inversement proportionnelle à sa signification. [ ] Plus l'objet était petit, plus il était susceptible de contenir, sous la forme la plus concentrée, tout le reste.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 27'))
#!!
[TP]!![pour le site ottokarl.com]
Au flâneur, qui est celui qui erre sans but au milieu des foules des grandes villes, dans une attitude opposée à leur affairement utilitaire, les choses se révèlent dans leur signification secrète. [ ] et le flâneur, seul, reçoit le message dans son errance nonchalante.
(Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 28'15)
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[karl][TP]
Charles Baudelaire a utilisé le mot flâneur pour caractériser l'artiste dont l'esprit est indépendant, passionné, impartial, « que la langue ne peut que maladroitement définir ». « Pour le parfait flâneur, pour l'observateur passionné, c'est une immense jouissance que d'élire domicile dans le nombre, dans l'ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l'infini. Être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi ; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde ». Sous l'influence de Georg Simmel, le philosophe allemand Walter Benjamin (traducteur de Baudelaire) a développé cette notion et, après lui, beaucoup d'autres penseurs ont aussi travaillé le concept de « flâneur », en le liant à la modernité, aux métropoles, à l'urbanisme et au cosmopolitisme.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Fl%C3%A2neur)
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Les métaphores, en ce sens, mettent poétiquement en oeuvre l'unité du monde. Ce qui est difficile à comprendre au sujet de Benjamin est que, sans être poète, il pensait poétiquement et que, par conséquent, était tenu de considérer la métaphore comme le plus grand don du langage.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 32'50))
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(AF)
[TP][karl]
…
http://leblogabonnel.over-blog.com/2017/01/baudelaire-a-banyuls-sur-mer-cafe-philo-sur-le-theme-du-flaneur-le-baudelaire-de-walter-enjamin-par-l-association-w.benjamin-sans-fr
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[formule]!
Avec Brecht, il pouvait pratiquer ce que Brecht lui-même appelait « la pensée massive », [ ? ], la chose capitale est d'apprendre à penser massivement. [ ]. [«] Une pensée doit être massive pour entrer en possession de son bien dans l'action [»]. [ ] « Ce n'est pas avec la profondeur que l'on arrive à quelque chose, c'est Brecht qui parle [»], [ ] était probablement moins son rapport à la praxis qu'à la réalité, et pour lui cette réalité se manifestait le plus directement dans les proverbes et les locutions du langage courant. « Le proverbe est une école de pensée massive », écrit-il dans le même contexte, et l'art de prendre au mot les expressions proverbiales et idiomatiques a donné a Benjamin comme à Kafka (chez qui les locutions toute faites sont souvent clairement discernables comme sources d'inspiration et livrent la clé de bien d'énigmes) la capacité d'écrire une prose d'une proximité à la réalité si singulièrement enchanteresse et enchantée.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 37'))
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[TP][maudit][pionnier]
[Gershom] Scholem a certainement raison quand il dit qu'à côté de Proust, parmi les auteurs contemporains, c'est Kafka dont Benjamin se sentait le plus proche, et il n'y a pas de doute que c'est au champ de décombres et de catastrophes de sa propre oeuvre qu'il songeait lorsqu'il écrivait que la compréhension de la production de Kafka dépend, entre autres, de cette simple chose : que l'on reconnaisse qu'il a échoué.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 41'))
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[autophilosophe]
Il n'avait pas besoin de lire Kafka pour penser comme Kafka.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 41'40))
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[TP][karl][méta]!
Comment allait-il, lui, vivre sans bibliothèque, et comment subsister sans son considérable recueil de citations et d'extraits ?
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 43'))
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[HN]
Rue à sens unique, Walter Benjamin (Allia) :
[ ] Arrachée du livre imprimé, son asile de prédilection, l'écriture se retrouve désormais dans la rue, à travers la publicité, prise dans le chaos d’une économie devenue toute-puissante.
(https://www.editions-allia.com/fr/bibliotheque/table/10?p=61)
2019 04 23
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[méta][fragmentage][otto]
Extraire la philosophie.
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[HN]
Avec le numérique, un pas de plus dans la « reproductibilité » et la « reproduction technique de l'art », dans sa création et sa diffusion.
Avec le numérique, généralisation et démocratisation de la « reproductibilité » et l'effective « reproduction technique de l'art », dans sa création et sa diffusion : copier-coller, captures, réappropriations, etc.
Avec le numérique, démocratisation et (donc) généralisation de la « reproductibilité » et l'effective « reproduction technique de l'art » (et de la culture), dans sa création et sa diffusion : copier-coller, captures, réappropriations, etc. Reproduction et transformation.
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[HN]
Aux alentours de 1900, la reproduction technique avait atteint un niveau lui permettant de faire non seulement de l'ensemble des oeuvres d'art du passé son objet et de soumettre leur effet aux plus grandes transformations, mais lui permettant aussi de conquérir une place à part entière parmi les procédés artistiques. Pour la présente étude, rien n'est plus instructif que d'observer comment ses deux manifestations différentes, la reproduction de l'oeuvre d'art et l'art filmique, agissent sans retour sur l'art dans sa forme traditionnelle.
((Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, #09, 3'))
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Films pour La Roseraie :
Le mecano de la general
Une sale histoire VU
(15 ou) 17 filles
OJ.Simpson.Made.in.America.2016
Triple frontière (Triple Frontier) est un film d'action américain réalisé par J. C. Chandor, sorti en 2019 en exclusivité sur Netflix.
Regain, Pagnol
2019 04 24
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[Pourquoi inviter précisément ceux qu'on entend pas dans le débat. Qu'est-ce qu'il fait là, celui-là ? Bah…] En général, ceux qui changent le monde, c'est pas l'establishment, c'est les contestataires. Tous les contestataires ne changent pas le monde, mais à chaque fois que le monde a changé, c'était sous la pression des contestataires.
(Frédéric Taddeï - La Croix [yt] - Frédéric Taddeï : "Les médias se soucient de moins en moins de la vérité", 3'15)
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[pionnier][reconnaifiance][ARG]
C'est depuis toujours l'une des tâches les plus importantes de l'art que de susciter une demande dont la pleine satisfaction ne peut être exaucée pour la raison précise qu'il est, par définition, en avance sur son temps.
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.86)
Note : « L'œuvre d'art, dit André Breton. n'a de valeur que dans la mesure où elle frémit des réflexes de l'avenir. »
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[àmouréinventer]
De la dernière pluie
de la nuit
nous sommes tombés
tous deux
amoureux
(Serge Gainsbourg, parolier de France Gall, pour "Attends ou va-t'en")
2019 04 25
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[physio-logique]
Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent.
(Spinoza, Lettre à Schuller, n° LVIII (58), https://fr.wikipedia.org/wiki/Lettre_%C3%A0_Schuller)
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[physio-logique]
Tout s'entredétermine sans exception.
Tout ce qui est en rapport s'entredétermine sans exception.
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[physio-logique]
Nous sommes aussi libre que le reste (qui) ne l'est pas.
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Rien dans la nature n'est cause de soi-même.
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Cause toujours de toi-même qui ne l'est pas.
Cause toujours de toi-même qui de toi-même ne l'est pas.
Cause de toi-même, tu ne l'es pas.
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[minimalisme]
Monsieur Fraize
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[multimédia]
Il lisait son journal en écoutant la radio quand il regardait la télé. [ ] Il détestait les silences.
(M. Fraize - [6] Accro à l'info - ONDAR, 1'20)
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La maison ressemble à celle d'à côté. Et à celle d'à côté. Et à celle d'à côté.
(POLTERGEIST (1982) [film] Bande annonce Française, 0', https://www.youtube.com/watch?v=EZZwnv1VrVc)
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Quand le culturel perd son air cultuel.
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[HN][pop][multimédia]
La réception dans la distraction, qui se manifeste avec une insistance croissante dans tous les domaines artistiques, et qui est le symptôme des transformations profondes de l’aperception, a avec le cinéma son instrument d’exercice véritable.
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.95)
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[HN]
De nombreuses formes artistiques sont nées et ont disparu. La tragédie fit son apparition avec les Grecs, pour s’éteindre avec eux, et ne renaître des siècles plus tard qu’à travers ses « règles ». L’épopée, dont l’origine se situe dans l’enfance des peuples, disparut en Europe avec la fin de la Renaissance. La peinture de chevalet est une création du Moyen Âge, et rien ne lui garantit une durée éternelle.
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.95)
Note :
L’Œuvre d’art… n’est pas le seul texte, dans l’œuvre de Benjamin, à souligner le caractère historique des genres artistiques et des supports culturels. On pourra ainsi se reporter, au sujet de la disparition possible du livre, ou du moins de ses métamorphoses possibles, au fragment – certes moins théorique – intitulé « Inspecteur général du livre assermenté » dans Sens unique, op. cit., p. 93-96. (N.d.T.).
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[HN]
La « vie liquide » liquide les rapports de propriété.
Cette « vie liquide » oeuvre à la liquidation des rapports de propriété.
2019 04 26
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Vous voulez faire un don à un proche au RSA ? Mieux vaut éviter de sortir votre chéquier ou de faire un virement bancaire. [ ]
Depuis 2016, les comptes des bénéficiaires du RSA sont scrutés à la loupe par les départements, qui versent cette allocation mensuelle. Les allocataires ont l’obligation de déclarer tous leurs revenus. [ ] « On parle de libéralités lorsque les sommes versées démontrent un caractère régulier [ ]. Il va de soi que nous regardons surtout les proportions des libéralités à l’égard de l’allocation. » « La jurisprudence considère que, oui, c’est de la fraude dans ce cas ».
Il n’empêche, ce système produit des cas jugés « ubuesques » par les délégués du Défenseur des droits. [ ] par exemple [ ] cet homme proche de la retraite, auto-entrepreneur et allocataire au RSA qui se fait rembourser des frais kilométriques. Des sommes considérées comme un revenu régulier par la CAF, qui lui réclame un trop-perçu de plusieurs milliers d’euros. « Ces personnes se retrouvent dans une situation financière très délicate alors qu’elles sont déjà fragilisées », regrette le délégué Jacques Dentz. « C’est une incitation à verser ces sommes en liquide », ajoute-t-il.
« Si les sommes sont modiques, elles ne seront pas prises en compte » [ ] « Pour perdre complètement le bénéfice du RSA, il doit être constaté une aide mensuelle [ ] au montant du RSA, soit 559 euros au 1er avril 2019 », est-il précisé. Un allocataire averti en vaut deux.
(https://www.20minutes.fr/societe/2493583-20190412-alsace-allocation-beneficiaires-rsa-menacee-cause-aide-famille?fbclid=IwAR2Oeq5ktuspmd8vDCs2OGY_9otrwZKpqp41iXhZwbNB6mRRSGLUwj2qkv4)
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[moyenhomme]
L’alignement de la réalité sur les masses et des masses sur la réalité est un processus d’une portée illimitée [ ].
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.43)
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Platane à télécharger :
https://ww3.zone-telechargement2.org/?p=serie&id=970-platane-saison1
Mieux, en streaming (les 2 saisons) :
https://les.seriestreaming.site/platane/saison/2/episode/5/series-en-francais-streaming
En téléchargement :
https://ww3.zone-telechargement2.org/?p=serie&id=970-platane-saison1
2019 04 27
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[HN]
[ ] selon moi, écrire aujourd’hui, c’est écrire dans un grand Après, dans un présent inouï où la littérature est bel et bien morte et où elle a disparu. Ainsi, ce que j’ai voulu montrer, c’est qu’à rebours de ces préjugés, écrire aujourd’hui ne débute qu’au moment même où écrire consiste à prendre précisément en charge cette mort, consiste à comprendre que la littérature est derrière nous, et qu’il faut recommencer l’écriture depuis cette faillite même. Nous vivons un temps de post-littérature : tel est le grand cri de cet essai qui entend tordre le cou aux discours apocalyptiques sur la littérature et le contemporain.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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Sa pensée [à Antoine Compagnon] puissamment réactionnaire doit avant tout se lire comme une démission critique devant la littérature contemporaine. A le lire, on n’écrirait plus comme avant, les grands écrivains seraient tous immanquablement derrière nous. Il s’agit pour lui de faire de l’histoire de la littérature pour dénigrer le présent perçu comme trop vide et trop veule. [ ]
Je suis toujours très étonné que personne, aussi bien dans la presse que dans le monde universitaire, ne signale combien cette pensée historicisante de la littérature (sereinement conçue pour nier le présent) empêche la venue d’un renouvellement critique et un examen profond de notre temps.
[ ]
Il [le colloque « Aux côtés de la littérature : dix ans de nouvelles directions » organisé en 2017 par Antoine Compagnon au Collège de France] s’impose ainsi comme une date significative pour moi dans la faillite de la saisie critique contemporaine : comme un testament et le signal de la nécessité d’un re-départ dans la critique. C’est le sens du combat que voudrait ouvrir Après la littérature [ ]
– [ ] Tu montres magnifiquement que le présent est ce temps paradoxal et invisible, non le passé magnifié de la grande littérature consacrée, dans une grande et vide Restauration, non l’avenir incertain mais une « revie », dans un grand Après.
– Il faut se donner la chance de notre temps car il faut aider notre époque : tel est peut-être le grand cri critique que voudrait proférer Après la littérature. Le contemporain existe : il faut se donner les moyens de l’apercevoir, et même de le créer, de le donner à la pensée et à la critique comme un concept à concevoir. Deleuze le disait déjà formidablement à propos du baroque dans Le Pli en une formule que j’aime à paraphraser à propos du contemporain : le contemporain n’est ni une licorne ni un éléphant rose. Il doit venir au grand matin des concepts et s’éprouver dans la lecture de notre temps. C’est en cela qu’après l’examen critique de l’incontemporain, Après la littérature choisit de livrer la profonde formule de notre temps : écrire après.
Écrire après, c’est, comme je l’indique dans l’essai, comprendre tout d’abord que nous vivons dans un trou du temps et qu’en effet, ce temps reste à nommer.
[ ]
mon essai Après la littérature voudrait dire combien notre présent, encore sans nom, peut être un temps retrouvé et non un temps perdu. C’est à sa recherche que l’essai part en posant l’Après, le temps de ce qui vient après la mort de la littérature comme temps fondateur de notre époque : ce temps comme dérobé, sans projecteurs, luciole du monde. Notre temps est encore non-visible. Il est encore notre ombre sur laquelle on ne s’est pas retournés : mon but est de le faire parvenir, par autant de concepts et de figures de rhétorique, à sa pleine visibilité et à sa lisibilité la plus patente. Il faut décidément se donner la chance du contemporain pour ne pas vivre comme des hommes anachroniques à nous-mêmes.
[ ]
Notre contemporain pose une littérature dont le centre est une mort surmontée, « une revie » qui ne considère par la mort comme une fin définitive et irrémédiable mais comme un « re-départ » dans les choses.
[ ]
Dans l’essai, j’essaie donc de définir l’Après que nous vivons et qui s’écrit comme un temps de « re-littérature » en adéquation avec cette grande revie qui soulève l’écriture elle-même. Cette « re-littérature » est celle qui rédime et se hisse au-delà de toutes les fins à la manière de l’Aufhebung de Hegel que l’on peut toujours traduire en deux sens : la fin, l’achèvement mais aussi la revenue, la grande relève.
[ ]
les écrivains qui viennent alors se heurtent à une figure reine du contemporain : la « page noire ».
[ ]
Tous les livres à venir sont advenus. Blanchot s’est trompé : le dernier écrivain est déjà mort depuis bien longtemps. L’écriture est confisquée. A sa table, l’écrivain n’a plus devant lui la mythique page blanche mais la terrible et tragique page noire, saturée jusqu’à n’en plus pouvoir de tous les grands livres, les livres définitifs qui se sont succédé : ces Livres majuscules qui ont privé l’écrivain qui vient de l’espoir de l’œuvre. La littérature est morte parce qu’on ne peut plus écrire : tous les écrivains ont déjà tout écrit.
[ ]
Quant à Didi-Huberman, il s’impose par ce texte qui, avec Aperçues paru au printemps dernier, est sans doute son plus grand texte – comme la synthèse lumineuse de sa pensée sur notre rapport au temps. Survivance des lucioles distingue là encore les lucioles de Pasolini qui seraient notre présent dérobé à nous-mêmes et les grands projecteurs médiatiques qui nous dérobent précisément notre propre temps. Ce texte de Didi-Huberman est un traité d’anti-mélancolie, un point de dépassement du cassandrisme qui ne peut qu’inspirer chacun et dont je tâche de m’inspirer à mon tour.
[ ]
Comme je l’explique là encore en détail dans mon essai, j’appelle « mécontemporains », ces hommes et ces femmes qui n’ont pas compris que nous vivions après la littérature et qui expriment sans le savoir une démission critique totale devant la littérature. Les « mécontemporains » sont des écrivains qui sont en retard sur le présent et sont autant d’aveugles : ils n’ont pas vu la page noire et continuent à écrire dans la grande quiétude de ceux qui n’ont pas compris que la littérature était morte et qu’il fallait faire revenir l’écriture de cette mort même. Comme les incontemporains, les mécontemporains sont un obstacle évident à la venue du contemporain à lui-même.
[ ]
le contemporain ou « re-littérature » invente un contrelivre de tous les retours, qui entend revenir décidément de toutes les morts et qui décident de placer la parole au cœur d’une politique inédite de l’atome. Le contemporain déploie une véritable physique de la littérature, entend effleurer le monde de la phrase et caresse à voix haute le rêve insensé et pourtant tenu de trouver une issue au langage par le langage lui-même. Le contemporain rêve de quitter le livre pour retrouver le monde.
En ce sens, que ce soit Quintane ou Bouquet, le contemporain est avant tout politique. Il veut que les hommes s’éprennent du monde et de ses atomes depuis le rêve d’une démocratie fraternelle retrouvée. Il faut dès lors, contre tous les préjugés modernistes, concevoir l’écriture comme une grande et puissante communication que le quotidien refuse. Les personnages de Mauvignier ne rêvent ainsi que d’une adresse permanente que la vie leur refuse, comme si leur vie portait la mort. C’est depuis cette non-mort qu’une littérature transitive et directe voudrait s’inventer. Telles sont les quelques pistes que j’esquisse ici et que je développe dans l’essai.
Notre époque a oublié l’écriture parce qu’une large part d’elle n’a décidément toujours pas compris que la littérature était morte
(AF)
…
(https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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[rappel][TP][éco-logique]
Courbet a beaucoup médité la phrase de son aîné paysagiste Camille Corot : « Il ne faut pas chercher, il faut attendre. » Il a beaucoup attendu, laissé parler le silence, vivre les choses.
(Fabienne Pascaud, télérama, à propos de David Bosc, La claire fontaine, https://www.telerama.fr/livres/la-claire-fontaine,102216.php)
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[nokidding][[TP]
Un homme d'une quarantaine d'années, Milo, s'installe dans les Bouches-du-Rhône, dans une maison familiale abandonnée depuis longtemps. Il y vit en marginal, travaillant au noir à l’écart des habitants du village. On le découvre hanté par des cauchemars fratricides et le souvenir d'une ancienne compagne. Parce qu’il refuse d’avoir un enfant avec celle qu’il aime et qui le lui demande, Milo a fait délibérément un pas de côté par rapport au cours logique de l’existence. En opposant un refus radical au destin qui lui semblait assigné, il s’aventure tel un funambule sur le fil fragile de l’existence, en quête d’une vie nouvelle. Milo pourrait s’apparenter à un roman d’apprentissage. Or, de cheminements hasardeux en errances volubiles, c’est à un roman de la reconstruction que le lecteur s’avère convié.
(David Bosc, Milo, https://www.editions-allia.com/fr/livre/386/milo)
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Mais le village est un vieux cœur, il bat pour que rien ne change.
(David Bosc, Milo)
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[goût]
Les cités HLM ne sont pas laides – les photographes le savent –, elles sont mauvaises. Tandis qu’une villa de lotissement nous ennuie davantage, parce que c’est une caricature de nos mas, parce que, en un mot, c’est l’expression du mauvais goût. Et que le mauvais goût, s’il faut tout dire, existe très près du bon goût, avec presque les mêmes formes, presque les mêmes couleurs, presque les mêmes matériaux.
(David Bosc, Milo)
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[postsexuel]
Voici la R5 grise d’un homme qui vient pour un porno. Il est déjà venu hier pour la même chose. Il reviendra sans doute encore une fois, demain ou après-demain. Et puis il disparaîtra toute une quinzaine, dans l’abstinence retrouvée, à la grâce d’une résolution fragile. Il aura le pas léger, la tête haute à nouveau, un peu d’attention pour les gens, pour le monde. Aujourd’hui, son cœur bat la marche lourde. Ses yeux rougis poussent à la roue. Son corps est le fourgon d’une idée fixe.
(David Bosc, Milo)
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[neutralisage]
C’est un texte qui, cependant, porte en soi sa propre limite puisque, comme souvent chez Agamben, le propos demeure abstrait et ne s’attache pas à dessiner, en les nommant, ce qui fonderait précisément notre contemporain et les raisons pour lesquelles il nous échappe encore.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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[Centre][pionnier][HN]
Quant à Didi-Huberman, il s’impose par ce texte qui, avec Aperçues paru au printemps dernier, est sans doute son plus grand texte – comme la synthèse lumineuse de sa pensée sur notre rapport au temps. Survivance des lucioles distingue là encore les lucioles de Pasolini qui seraient notre présent dérobé à nous-mêmes et les grands projecteurs médiatiques qui nous dérobent précisément notre propre temps. Ce texte de Didi-Huberman est un traité d’anti-mélancolie, un point de dépassement du cassandrisme qui ne peut qu’inspirer chacun et dont je tâche de m’inspirer à mon tour.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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[ ] les écrivains endoxaux : ce sont en effet ceux que je nomme les éditorialistes du récit : ils disent ce que l’on sait déjà et chaque lecteur va vérifier dans leurs livres qu’il sait déjà ce qui est dit. Il ne faut jamais négliger la tautologie : elle est une puissance intellectuelle qui permet à une société de tenir debout. La littérature endoxale est ainsi une forme de non-inquiétude aux « puissances émollientes » dirait Quintane. Ces écrivains endoxaux, dont la profession de foi est de conforter la doxa en elle-même, sont légion dans les médias car c’est une littérature non pas sociale mais de socialisation active : c’est notre grande littérature mondaine, c’est-à-dire notre grande non-littérature.
[ ]
Le mécontemporain doit donc se comprendre comme un produit politique, toujours réactionnaire, avant d’être un texte et il n’est jamais un texte : c’est une pure parlure de clichés.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
+
[rappel]
L’alignement de la réalité sur les masses et des masses sur la réalité est un processus d’une portée illimitée [ ].
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.43)
#
la littérature conçue comme réparation du monde et du vivant.
[ ]
Réparer appartient ainsi à une thèse de sophrologue qui renvoie également au discours tenu par les manuels de développement personnel : « le monde vous brise mais nous avons les moyens de vous aider à panser vos plaies ». On le comprend sans peine : le discours sur la réparation est un discours de management appliqué à la littérature car on sait que le développement personnel est le service après-vente des horreurs du management. Or la littérature n’est pas le service après-vente de l’aliénation de nos sociétés néolibérales. Car ce discours sur la réparation n’est peut-être pas à entendre autrement que comme un discours de puissants, un discours de dominants qui font de la compassion une monnaie d’échange sur le terrain critique. La compassion y verse des larmes de crocodile et cache mal combien il s’agit d’un discours réactionnaire : on vous répare mais on ne change pas le monde qui vous a blessé et presque tué. On vous répare, et ça repart.
[ ]
C’est une parenthèse consolatrice dans un monde de terreur et d’aliénation sociale. Réparer, ce n’est pas révolutionner : c’est pourtant la ligne d’horizon du contemporain tel que le donne à lire Quintane ou encore Bouquet, mais encore faudrait-il les lire.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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Pour Marine
« Rien n’est la fin du monde » dit Antoine Wauters et de fait, cette phrase sonne comme une devise du contemporain.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
2019 04 28
#
[ ]
Une tombe d'une seule pierre, longue, plate, sans couleur, dans l'herbe, sans ornements, une modestie féroce.
L'herbe vient dessus, graminées, à même la terre.
On y lit :
LUDWIG WITTENGESTEIN
1889 - 1951
[ ]
(Jacques Roubaud, in Quelque chose noir, "Ludwig Wittgenstein")
#
Soir après soir
Le vecteur de lumière traverse
La même vitre
S'éloigne
Et la nuit
L'emporte
Où tu te ranges
Invisible
Dans l'épaisseur
(Jacques Roubaud, in Quelque chose noir, "Méditation du 8/5/85")
#/<
Je préfère la prise que le prose.
À la prose je préfère la prise.
Au lieu de la prose la prise.
Substituer la prise à la prose.
Substituer à la prose la prise – électrique.
#
[âge]
Et sa jeunesse, son increvable jeunesse ? Elle s'usait, tout de même. [ ] Il s'indignait moins. Il pardonnait plus.
(Dominique Noguez [1942-2019], L'interruption, 2018)
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[TP][non-introspectif]
Dans sa Vie de Swift en 1875, John Forster révéla l’existence d’un “journal inédit, de la main de Swift, singulier dans sa nature et d’un extraordinaire intérêt, écrit sur la route de Dublin, dans une terrible inquiétude pour Esther Johnson, alors dangereusement malade”. Ce journal fut tenu du 24 au 29 septembre 1727, au terme du dernier séjour de Swift en Angleterre. [ ] Lorsqu’il arriva enfin à Dublin, aux premiers jours d’octobre, Swift trouva Stella à l’article de la mort. Il écrivit à Sheridan : “En ce moment même, je me dis que la plus belle âme qui fût au monde a quitté son corps. Je suis depuis longtemps las du monde, et pour le restant de mes jours je serai las de la vie, car j’aurai perdu pour toujours cette amitié qui seule pouvait la rendre tolérable à mes yeux.” Esther Johnson s’éteignit le 28 janvier 1728. Swift n’avait pas coutume d’écrire pour lui-même ; ce journal, tout à la fois intime et cocasse, s’adresse à un ami, comme autrefois le Journal des années 1710-1714 l’avait été à Stella.
(Présentation de : Jonathan Swift, Journal de Holyhead, trad. David Bosc, Allia)
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/93/journal-de-holyhead)
#
[noirage]
Il écrivit à Sheridan : “En ce moment même, je me dis que la plus belle âme qui fût au monde a quitté son corps. Je suis depuis longtemps las du monde, et pour le restant de mes jours je serai las de la vie, car j’aurai perdu pour toujours cette amitié qui seule pouvait la rendre tolérable à mes yeux.”
(Présentation de : Jonathan Swift, Journal de Holyhead, trad. David Bosc, Allia)
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/93/journal-de-holyhead)
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[pionnier]
C'était peut-être un peu tôt pour l'époque, ainsi un critique musical déplora : « Je dois avouer que je ne peux dire avoir été charmé, parce que ce n’était pas aussi agréable à entendre que ce n’était fait avec art ».
(https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/52661-Vivaldi-le-premier-punk-de-la-musique)
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[karl][TP][DTO]
[ ] ce feu follet [Vivaldi], que ses amis décrivent d'ailleurs comme «quelqu'un d'agité et de très nerveux». [ ] Oui, on a oublié de vous dire mais en fait il était prêtre, enfin un prêtre un peu déviant pour l'époque. En vrai, il n'en avait à peu près rien à foutre de la religion — c'était surtout la planque ultime pour ne pas payer de loyer, avoir un petit revenu régulier et pouvoir exercer son art en toute liberté. Il n'en avait tellement rien à carrer que dès 1706, il refusa de dire la messe, plein le cul de ces salades, après quoi il fut aussitôt considéré par l’Église comme un «homme dont la tête n'était pas saine».
(https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/52661-Vivaldi-le-premier-punk-de-la-musique)
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[Programme][àmouréinventer][postsexuel][nokidding]
« Et quant à la vie, elle ne brisera les liens qui la figent que si nous parvenons à déprogrammer l'œuf, la graine, à les rouvrir à la surprise, à la conjonction, au hasard des forces et des faiblesses. Je médite un ventre-château, hanté, enchanté, un ventre laboratoire, un ventre lui aussi au pouvoir du Caprice, afin de n'être plus ni une ni deux, mais fragmentaire et multitude, enceinte non d'un enfant, mais d'un essaim, d'une colonie de chenilles processionnaires, d'un carnaval d'embryons dissemblables.
(David Bosc, Mourir et puis sauter sur son cheval, cité un commentateur Amazon, https://www.amazon.fr/dp/B019G0P1P8/ref=dp-kindle-redirect?_encoding=UTF8&btkr=1)
2019 04 29
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[TP]
Je mets le temps, mais le paquet.
Mettre le temps, mais le paquet.
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« En 2020, Black Mirror deviendra réalité en Chine. Et mieux vaut ne pas finir sur la liste noire des mal notés... »
OK : Décidément, Orwell a toujours de beaux jours devant lui en tant que visionnaire, et les philosophes de très mauvais jours, c'est juste incroyable.
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[philosavis][moyenhomme]
Il est dans la nature humaine [ ] de raconter beaucoup, et de réfléchir peu.
(Le Cardinal dans "La Controverse de Valladolid" [film], 15'20)
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Il y a des textes et des pré-textes.
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Tous les matins du monde
24'10
Monsieur, vous vivez dans la ruine et le silence. On vous envie cette sauvagerie. On vous envie ces forêts vertes qui vous surplombent.
[ ]
– Je suis si sauvage, monsieur, que je n'appartiens qu'à moi-même.
(Tous les matins du monde [film], 24'10)
#
Ce que vous écrirez plaira, n'épouvantera jamais. Vous gagnerez votre vie, votre vie sera entourée de musique, mais vous ne serez pas musicien.
(Tous les matins du monde [film], 45'30)
#
Sans doute avez-vous trouvé une place qui est d'un bon rapport. Vous publiez des compositions habiles, et vous y ajoutez des doigtés et des ornements que vous me volés. Peu importe. Ce ne sont que des notes noires ou blanches qui sont imprimées sur du papier. Il y a autre chose. Il y a quelque chose de plus. C'est la vie passionnée que je mène.
– Vous vivez une vie passionnée ?
(Tous les matins du monde [film], 1:00)
#
[noirage][àmouréinventer][postsexuel][âge]
Je n'ai plus rien pour vous au bout de mon ventre. Je vous quitte. Si je vous abandonne, c'est que j'ai vu d'autres visages. La vie est belle à proportion qu'elle est féroce.
– Arrête de parler, va-t'en.
(Tous les matins du monde [film], 1:08'20)
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Tous les matins du monde sont sans retour.
(Tous les matins du monde [film], 1:25'45)
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Je ne supportais pas que mon maître voulût que ses oeuvres se perdent avec sa mort.
(Tous les matins du monde [film], 1:27'45)
2019 04 30
#
Les réponses avec le Dr Jean-François Lepeintre, neurochirurgien : "Il existe beaucoup de raisons pour les craquements du cou. Comme toutes les articulations, le cou peut craquer. Il y a des personnes qui font craquer leurs mains. On peut parfois entendre un coude craquer. Dans le cou, il y a beaucoup d'articulations. Il y a des articulations entre chaque vertèbre, chaque niveau vertébral est articulé par rapport au niveau au dessus et en dessous. Il y a donc des articulations qui peuvent provoquer ce genre de petits bruits. Les personnes n'aiment pas trop ces bruits désagréables, elles ne savent pas si c'est grave ou si ce n'est pas grave. Le bruit en lui-même n'est pas grave. En revanche, si le bruit s'accompagne de douleurs, il faut consulter."
(https://www.allodocteurs.fr/j-ai-mal/au-dos/torticolis-cervicales/craquements-au-niveau-du-cou-faut-il-s-inquieter_19371.html)
+
Les réponses avec le Pr Christian Mazel, chirurgien orthopédiste-traumatologue :
"Tout dépend de l'âge du patient. Les troubles de l'équilibre s'observent chez des patients qui ont un canal cervical étroit. Quand ils marchent, ils ne savent pas trop où mettre les pieds. Ils ne savent pas trop où sont leurs pieds car la partie postérieure de la moelle (cordons postérieurs) est comprimée. Du coup les patients perdent la sensation du positionnement des pieds. Il s'agit d'un trouble de l'équilibre car on a un trouble de la sensibilité profonde. On observe ce phénomène chez les gens âgés. "Les vertiges peuvent être liés au rachis cervical puisque en plus des deux artères carotides, à l'intérieur de la colonne cervicale, il y a deux artères : les artères vertébrales. Et quand on a un début d'arthrose chez des gens plus jeunes, on peut avoir dans certaines positions de rotation ou de flexion-extension, une compression partielle de cette artère qui peut créer des troubles de l'équilibre. Enfin les vertiges posturaux peuvent être liés à l'oreille interne et dans ce cas, ils n'ont rien à voir avec ces phénomènes."
(https://www.allodocteurs.fr/j-ai-mal/au-dos/torticolis-cervicales/y-a-t-il-un-lien-entre-douleurs-cervicales-et-vertiges_10395.html)
+
Le haut du dos comprend les vertèbres cervicales au nombre de sept et une partie des vertèbres thoraciques. Entre chaque vertèbre se trouve un disque qui limite les frottements osseux et sert d'amortisseur. Pour assurer le maintien de la colonne vertébrale, sa flexion, son extension et sa rotation, les vertèbres ont besoin d'être maintenues les unes aux autres. D'abord grâce à des bandes fibreuses, les ligaments, et par les tendons de différents muscles. Les muscles sont très nombreux, ils se présentent en couches superposées, certains sont superficiels, d'autres profonds. Les trapèzes par exemple relient les vertèbres cervicales et dorsales à l'omoplate et à la clavicule. Ils maintiennent le cou, permettent l'inclinaison de la tête et l'élévation de l'épaule. Alors que les longs dorsaux assurent la verticalité de la colonne vertébrale et permettent de relever le buste et de se pencher en avant.
(https://www.allodocteurs.fr/j-ai-mal/au-dos/torticolis-cervicales/douleurs-cervicales-des-causes-multiples_1256.html)
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Jean Prévost aux avant-postes, dir. par Jean-Pierre Longre, William Marx :
Résistant, romancier, critique, essayiste, journaliste, athlète, séducteur, etc. : Jean Prévost fut le surdoué et l’homme à tout faire de la république des lettres françaises depuis les années 1920 jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il en fut aussi l’honneur, lui qui mourut dans les combats du Vercors le 1er août 1944, à 43 ans, en laissant devant lui probablement le meilleur de sa carrière. Cet ouvrage dresse le portrait d’une personnalité aussi complexe que fascinante. Ses combats, ses convictions politiques, son engagement journalistique, son amour du cinéma et de la littérature, sa fréquentation des grands écrivains et des grands livres, sa vision esthétique : telles sont quelques-unes des facettes multiples que l’on verra ici présentés par certains des meilleurs spécialistes de l’écrivain ainsi que par ses proches, qui proposent des témoignages émouvants. Aux avant-postes de l’Histoire, aux avant-postes de la littérature, Jean Prévost reste, à n’en pas douter, un héros pour notre temps.
(https://lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/jean-prevost-aux-avant-postes/)
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Pour Lorenz
https://soundcloud.com/lfdln/unsavoirgai#t=12:54
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[nokidding][childfree]
"Je dois dire que j'ai quand même passé ma vie à rigoler."
Cela ne signifie pas pour autant qu'elle [Anémone] n'a pas eu de regrets. L'un d'entre eux ? Avoir eu des enfants, dit-elle, avec son franc parler habituel. Son fils Jacob est né en 1979, d'une première relation et Lily, fille de son actuel mari, est née en 1983. Si elle ressent une véritable affection pour eux, elle avait toutefois affirmé ne pas avoir désiré ces maternités. "Le premier est arrivé comme ça. Après, tout le monde m'est tombé dessus pour que je lui trouve un père, alors j'ai culpabilisé, j'ai visé un mec qui avait à peu près le profil." Un homme qui voulait lui aussi un enfant, à lui. "J'ai donc dû en faire un deuxième, la mort dans l'âme."
Pourtant très jeune, Anémone était certaine de ne pas vouloir d'enfants : "A 22 ans, je voulais me faire ligaturer les trompes. Je me suis dégoflée. Mais j'ai regretté toute ma vie d'avoir des gosses.
(https://www.gala.fr/l_actu/culture/anemone-est-decedee-son-rapport-complique-a-la-maternite-jai-regrette-toute-ma-vie-davoir-des-gosses_429089)
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Matières à penser : Fanny Taillandier
1'
2'30
3'30
5'30
7'45
(10'20 libre-arbitre)
(14'30 LT !! + 34')
(16'15 sidération)
(18'+19'15 TP !)
21'
25'50 méta
27' méta (littérature numérique !!)
(28'30 colère contre la littérature industrielle)
29'50 méta
30'50
35'30 méta !! (sculpteur)
40'50 - 42'30
->
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Un très beau livre, qui m'a impressionné, que je trouve à la fois audacieux, puissant et exact.
(Patrick Boucheron – bMatières à penser - Face au présent (5/5) : Le roman critique de la modernité - Fanny Taillandier, 27')
#
Et à un moment donné, j'ai eu envie de faire quelque chose de toutes ces pistes qu'il y avait autour de moi [ ], qui me poussaient à lire et à me documenter, et puis qui finalement formaient une sorte de masse, assez chaotique, que j'ai eu envie de mettre en ordre dans un roman.
(Fanny Taillandier - Matières à penser - Face au présent (5/5) : Le roman critique de la modernité - Fanny Taillandier, 27')
#
[HN]
Dans ce métier de prof on se rend compte qu'il y a mille façons de la transmettre [la littérature], et que parfois les caractères noirs sur une page blanche, c'est pas du tout la bonne. mais qu'il y en a plein d'autres. Et que la littérature est active même en dehors de son côté imprimé auquel on peut être habitué parce que l'imprimerie existe depuis quelques siècles maintenant, mais en fait c'est beaucoup plus vaste.
– Donc, les écrivains ils doivent aller au contact, quoi…
– Chacun fait comme il veut, mais…
– Chacun est libre, mais vous, vous avez envie de faire ça.
– Ben, moi je trouve que la littérature, c'est le règle des mots et que les mots c'est pas fait seulement pour être lus dans un texte. Mais après, lire un texte, c'est aussi un immense plaisir pour moi, que je ne renie pas du tout, mais… voilà, je pense que c'est complémentaire, mais que ça peut se passer partout, la littérature. Et notamment, moi je suis une grande adepte de hip-hop et de rap depuis très longtemps, et pour moi c'est de la l'ordre de la littérature, ce qui se joue là.
(Matières à penser - Face au présent (5/5) : Le roman critique de la modernité - Fanny Taillandier, 27')
#
Moi je pense souvent aux gens qui sculptent et qui sont obligés de… il veulent faire une figure mais ils ont un bloc de marbre qui est extrêmement dur et qui a ses propres veines, en fait, et donc il faut faire avec ce bloc, et si la figure et le bloc ne s'entendent pas, c'est qu'il faut changer soit de bloc soit de figure. Et en tout cas, c'est la synthèse des deux, qui réussit. Moi c'est ça qui m'intéresse, j'ai pas envie d'avoir une recette…
(Matières à penser - Face au présent (5/5) : Le roman critique de la modernité - Fanny Taillandier, 35'30)
#
(AF)
Par les temps qui courent : Maria Pourchet
5'
9' - 11' méta (Olivier Cadiot), réglage
11'40
14'45
17' !
20'30
21'40
23'40 "c'est que du bonheur"
28'30
35'
(40'15 lalala la)
54' (écho avec Fanny Taillandier)
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[méta][formule][brachy-logique]
… du fait de se revoir par un curieux mouvement qui fait qu'il a besoin d'un support pour parler aux autres, parce qu'au fond le personnage [otto] c'est pas pour moi, c'est pour vous, c'est pour que ce ce soit entre nous, c'est un messager, et providentiel. Moi j'ai pas du tout l'impression de travailler à l'écart, et d'être un écrivain qui filtre, ou qui fait je sais pas quoi, comme quelqu'un qui fait… une espèce d'énorme alambic, qui fait du parfum, qui prend le monde, comme ça, et qui le broie pour obtenir un par…
(Olivier Cadiot, archive 2015 l'humeur vagabonde" citée par Par le temps qui courent - 01/02/2019 - Maria Pourchet : "Je voulais que ce livre galope", 9')
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Un livre, finalement, propose un réglage. Un livre dit à un lecteur : voilà, bah moi je vois ça comme ça. Alors, est-ce qu'éventuellement ça te va aussi ? C'est une proposition de réglage.
(Olivier Cadiot, archive 2015 l'humeur vagabonde" citée par Par le temps qui courent - 01/02/2019 - Maria Pourchet : "Je voulais que ce livre galope", 10'30)
Cf. infra demain, pour rappel et développement
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[formule][karl]
L'écriture, certaines fonctions de l'écriture, déjà j'en fais un projet pour moi, c'est-à-dire que c'est un exercice dans le cadre duquel je supporte pas de me faire mal ou de m'ennuyer – parce qu'on a d'autres ressources pour ça –, donc je veux que… c'est sensoriel, l'écriture, donc que ça me fasse du bien d'écrire une phrase et que, quand on met un point finale à la phrase qu'on a dite telle qu'on voulait la dire, c'est bon, et voilà, je veux reproduire ce plaisir-là tout le temps, je… [ ]
(Maria Pourchet, Par le temps qui courent - 01/02/2019 - Maria Pourchet : "Je voulais que ce livre galope", 16'45)
2019 02 06
#
« Pendant plusieurs années, le prophète Mohammad a reçu de l’ange Gabriel des morceaux du message de dieu, et il les a répétés aux hommes qui l’entouraient. Ces mêmes hommes les ont appris par coeur, avant de les mettre par écrit quelques années plus tard. Quand on est croyant, on peut penser que dieu est à l’origine du message. »
(Raphaël Enthoven citant [ le Coran ? ou sa préface ?], Philosophie, Qui a écrit le Coran ? [youtube] 0’30)
#
Raphaël Enthoven – Ce qui est intéressant, c’est que Confucius dit, un moment dans Les Entretiens, il dit : je n’ai rien créé, je n’ai fait que transmettre. [ ] c’est une position, la position de l’intercesseur, qui est une position essentielle, en vérité.
Rachid Benzine – Absolument. Et d’ailleurs le Coran dit souvent au prophète de l’islam : « tu n’es là que pour transmettre, que pour avertir ». Et c’est ça qui est très important, c’est-à-dire que le véritable actant, dans le Coran, ce n’est pas le prophète mais c’est dieu lui-même.
(Philosophie, Qui a écrit le Coran ? [youtube] 4’20)
#
Le poète, dit René Char, est celui qui doit laisser des traces, et non des preuves, car, ajoute-t-il, seules les traces font rêver.
(Raphaël Enthoven, Philosophie, Qui a écrit le Coran ? [youtube] 7’50)
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Rachid Benzine – Le Coran est anthropocentré, contrairement à la bible. Puisque [dans] la bible [ ] dieu crée l’homme [ ] au sixième jour voire au septième jour.
Raphaël Enthoven – Effectivement. Avec la matière qu’il lui reste.
(Philosophie, Qui a écrit le Coran ? [youtube] 7’)
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Mais j'ai en moi mille pages de cauchemars en réserve, celui de la guerre tient naturellement la tête. Des semaines de 14 sous les averses visqueuses, dans cette boue atroce et ce sang et cette merde et cette connerie des hommes, je ne me remettrai pas, c'est une vérité que je vous livre une fois encore, que nous sommes quelques-uns à partager. Tout est là. Le drame, notre malheur, c'est cette faculté d'oubli de la majorité de nos contemporains. Quelle tourbe !
(L.F. Céline, merci à Romain Villet, « Louis-Ferdinand CÉLINE, médecin et patient »)
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« La destinée est une putain qui se tait quand on l’enfile, mais pour ça il faut bander. »
(L.F. Céline, lettre, cité par Romain Villet, « Louis-Ferdinand CÉLINE, médecin et patient », 39’)
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C’est que Céline, au fond, nous dit : j’écris tout simplement parce que je suis malade. Il le dira dans le dernier entretien qu’il donne le 6 février 1960 : « L’écriture est une maladie, c’est un signe de maladie. Si vous êtes dans la vie, vous êtes avocat, vous êtes médecin, vous prenez vos plaisirs dans la vie, tandis que quand vous vous [amusez ?] à raconter des histoires, c’est que vous fuyez la vie. Je suis un malade nerveux détraqué, comme mon père et ma mère, qui étaient ataviquement très nerveux. Je ne suis qu’une malade et l’écriture est une tare. » [ ] Après, [ ] il a fini par dire : c’était un don que j’avais, que je ne pressentais pas, qui me gênait, mais j’avais ce don-là et j’aimais malgré tout tortiller la phrase. Et je me suis donc accommodé de ça, comme j’étais fait pour faire des livres… »
(Romain Villet, « Louis-Ferdinand CÉLINE, médecin et patient », 48’)
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Tu les crois malades ?... Ça gémit… ça rote… ça titube… ça pustule… Tu veux vider ta salle d’attente ? Instantanément ? même de ceux qui s’en étranglent à se ramoner les glaviots ?... Propose un coup de cinéma !... un apéro gratuit en face !... tu vas voir combien qu’il t’en reste… S’ils viennent te relancer c’est d’abord parce qu’ils s’emmerdent. T’en vois pas un la veille des fêtes… Aux malheureux, retiens mon avis, c’est l’occupation qui manque, c’est pas la santé… Ce qu’ils veulent c’est que tu les distrayes, les émoustillent, les intrigues avec leurs renvois… leurs gaz… leurs craquements… que tu leur découvres des rapports… des fièvres… des gargouillages… des inédits !... Que tu t’étendes… que tu te passionnes… C’est pour ça que t’as des diplômes… Ah ! s’amuser avec sa mort tout pendant qu’ils la fabriquent, ça c’est tout l’Homme, Ferdinand ! Ils la garderont leur chaude-pisse, leur vérole, tous leurs tubercules. Ils en ont besoin ! Et leur vessie bien baveuse, le rectum en feu, tout ça n’a pas d’importance ! Mais si tu te donnes assez de mal, si tu sais les passionner, ils t’attendront pour mourir, c’est ta récompense ! Ils te relanceront jusqu’au bout. […] « Ferdinand ! […] voilé les sciatiques !... S’il en vient pas dix aujourd’hui, je peux rendre mon papelard au Doyen ! » […] « Je veux être enculé ! tu m’entends ! si cette nuit même les pleuridriques crachent pas leurs caillots ! Merde à Dieu !... Je serai encore réveillé vingt fois !... »
(Céline, Mort à Crédit, merci à Romain Villet, « Louis-Ferdinand CÉLINE, médecin et patient », 1:04’)
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Sauf que… pas sauf.
Sauf que pas sauf.
2019 02 07
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[nokidding]
Cet Indien va poursuivre ses parents en justice pour lui avoir donné naissance sans son consentement
par Ulyces | 4 février 2019
Autoproclamé « antinataliste », Raphael Samuel compare le fait de mettre au monde des enfants à un « kidnapping et à de l’esclavage ». Cet Indien de 27 ans a donc décidé de poursuivre ses parents en justice et les accuse de lui avoir donné naissance « sans son consentement », rapporte le DailyMail. Bien qu’il ait de bonnes relations avec ses parents, Raphael Samuel trouve le fait d’avoir des enfants « égoïste et hypocrite », comme il l’explique sur sa page Facebook, consacrée à sa lutte.
« J’aime mes parents, mais ils m’ont eu pour leur propre plaisir. Ma vie a été incroyable, mais je ne vois pas pourquoi je devrais infliger à un autre être la comédie de l’école et d’une carrière, surtout quand il n’a pas choisi d’exister », estime Raphael Samuel. Suivi par plusieurs centaines de personnes, le jeune homme est un des représentants du mouvement antinataliste grandissant en Inde.
Cette idéologie, qui émerge depuis quelques temps, trouve ses adeptes à travers différents principes. Certains estiment ainsi que mettre au monde des enfants met en péril l’équilibre écologique et, à terme, épuise les ressources naturelles de la Terre. D’autres, comme Raphael Samuel, se concentrent plutôt sur le libre arbitre. « Forcer un enfant à venir au monde avant de le contraindre à travailler, n’est-ce pas un enlèvement suivi d’esclavagisme ? » interroge-t-il ainsi sur Facebook. Sources : The Daily Mail / The Print
(https://www.ulyces.co/news/cet-indien-va-poursuivre-ses-parents-en-justice-pour-lui-avoir-donne-naissance-sans-son-consentement/?fbclid=IwAR2R8KjKMkp3Z9VuWKx2f2bA5d8RKqJ-jy_tqPxNAk0Z3Skr0OpN_vLxtIQ)
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Otto Karl : Eh ben voilà, on me rejoint de plus en plus ! Sans le savoir. L'autre jour encore je tournais ma vieille idée comme ça : "ni la mort ni la vie, ne rien imposer à personne". Ou encore : "ne rien imposer à personne, et a fortiori la source de tous nos maux, la vie".
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Et il y a une phrase [ ] « Je roule donc au néant en musique. » Voilà. Donc sauver sa vie, c’est ça que ça veut dire. Ça veut dire : en musique. Sinon, ça n’a pas d’intérêt. [ ] Donc là, c’est : être vivant. Rouler au néant en musique, ça veut dire rouler vers le néant mais en étant vivant.
(Christine Angot, ONPC - Philippe Sollers - On n'est pas couché 14 avril 2018 #ONPC, 10’15+10’40)
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[TP] mon tour de Bretagne, à Néant-sur-… [Yvette ?]
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Liste pour Romain BNFA suite :
Nicolas Mathieu, leurs enfants après eux
François Bégaudeau, en guerre + La politesse + etc.
Olivia de Lamberterie, Avec toutes mes sympathies
Erwan Desplanques
Gaëlle Obiégly
Alexandre Soljenitsyne
Gombrowicz (dont Cosmos et Le Journal)
Nathalie Quintane (Formage, Tomates, Chaussure…)
Edouard Levé
Grégoire Bouillier [bis]
Romain Villet, Look
…
Jacques Perry, Vie d’un païen
François Roustang, Stopper la plainte
Philippe Sollers (Femmes, Studio, Passion Fixe, Une vie divine, Centre…)
Pascal Quignard (Les ombres errantes, Vie secrète…)
L'homme-dé, Luke Rhinehart.
Erwan Lahrer (le livre que je ne voulais pas écrire, etc.)
Loulou Robert, Bianca
Philippe Forest (tout, dont surtout Sarinagara, Le chat de schröninger, Le nouvel amour !)
Ulysse, Joyce
L'homme sans qualité, Musil
Don Quichotte, cervantès
Les belles endormies; Kawabata
Chantal Thomas
Luis Borges
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Mon tourment à moi c'est le sommeil. Si j'avais bien dormi toujours j'aurais jamais écrit une ligne.
(Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, éd. Gallimard Folio, 1952, p17)
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Le vrai charme appartient à celui, ou à celle, qui est allé, les yeux ouverts, dans son propre enfer. C'est très rare, et il s'ensuit une gaieté spéciale, teintée d'un grand calme.
(Philippe Sollers, Centre, cité par Christine Angot, 12’30)
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Le nouvel emoji « main qui pince » ne va servir qu’à parler des petites… choses
(par Ulyces | 6 février 2019)
Chaque année, la tension est palpable et l’atmosphère s’électrise pour leur arrivée : celle des nouveaux emoji approuvés par le Consortium Unicode. [ ] Avec toujours plus d’inclusion et de diversité, Unicode introduit cette année une liste de 59 nouveaux emoji de base, soit 230 si l’on inclue les variations de peau et de genre. Ce mois de février voit donc arriver des emoji avec une chaise roulante, une personne malentendante, un chien guide ou encore des dizaines de configurations de couples ; mais également un paresseux, du maté, un flamand rose, un temple hindou, une gaufre ou du beurre [ ]. Si Unicode les révèle dès maintenant, les symboles devraient prendre place dans les smartphones du monde entier autour de l’automne prochain et agrémenter leurs messages presque aussitôt. Mais, rappelez-vous, dans l’art de l’emoji, tout est question de justesse et d’à-propos.
(https://www.ulyces.co/news/le-nouvel-emoji-main-qui-pince-ne-va-servir-qua-parler-des-petites-choses/)
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Dès que dans l'existence ça va un tout petit peu mieux, on ne pense plus qu'aux saloperies.
(Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, éd. Gallimard Folio, 1952, p. 461)
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[rappel]
Ah ! s'amuser avec sa mort tout pendant qu'il la fabrique, ça c'est tout l'Homme, Ferdinand !
(Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, éd. Gallimard Folio, 1952, p.23)
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[TP]
La source des préoccupations théoriques de Winnicott se trouve déjà chez Freud à propos du jeu et de la créativité, S. Freud écrit en 1908 : « Chaque enfant qui joue se conduit comme un écrivain, dans la mesure où il crée un monde à son idée, ou plutôt arrange ce monde d'une façon qui lui plaît… Il joue sérieusement. Ce qui s'oppose au jeu n'est pas le sérieux, mais la réalité ». (https://fr.wikipedia.org/wiki/Donald_Winnicott#Relations_avec_Melanie_Klein)
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Journal filmé
Le journal filmé est un genre cinématographique.
Il s'est surtout développé depuis les années 1960 grâce à la démocratisation des moyens de production, notamment le Super 8, et encore plus depuis la fin des années 1990 avec l'apparition du format DV.
Le cinéaste filme ce qui lui arrive au jour le jour, librement.
Exemples de cinéastes :
Jonas Mekas Anne Charlotte Robertson David Perlov Boris Lehman Stephen Dwoskin Birgit Hein Lionel Soukaz Joseph Morder Rémi Lange Alain Cavalier Joaquim Pinto Gérard Courant
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Journal_film%C3%A9)
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Je me suis rendu compte que lorsqu’il y avait les manifestations pour les retraités il n’y avait que les retraités, lorsqu’il y avait les manifestations pour les étudiants il n’y avaient que les étudiants, etc., etc., et on brassait toujours et on n’arrivait jamais à s’unir. Alors forcément les Gilets jaunes, c’est l’accumulation de tous les petits qui ont enfin compris qu’un moment il faut s’unir.
(Karine, gilet jaune, France Culture, Les Pieds sur terre (par Sonia Kronlund), Les "gilets jaunes", au-delà du politique : être ensemble, 01/02/2019, 19’)
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[surdouage]
(AF)
…
(RTS - 30.01.2019 - Dans le cerveau… d’un surdoué)
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Les grands corbeaux sont réputés pour leur aptitude au jeu. Ce qui est un indice d’intelligence.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 5’30)
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Ce comportement est caractéristique des corbeaux. Ils savent interpréter le contexte et agir en conséquence.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 7’15)
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Quelque soit la situation [ville ou campagne], les corvidés ne sont jamais dépaysés.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 13’30)
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Ils récupèrent des matériaux aux alentours ou directement dans la rue. Il leur arrive aussi de se servir dans les nids voisins. Pourquoi faire des kilomètres quand il y a plus simple ? [ ] Les corbeaux sont totalement dénués de scrupules lorsqu’il s’agit de piller les matériaux dans le nid du voisin.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 14’ + 15’25)
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"otto"
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 19’)
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Les corbeaux sont omnivores…
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, ?')
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L'un deux va cacher un morceau de viande. Un vieux réflexe de corbeau. Ce qui n'est pas mangé sur place est stocké quelque part.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 32')
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Les grands corbeaux sont trop intelligents pour courir des risques inutiles.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 33'50)
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Les décharges sont des garde-manger artificiels et démesurés. [ ] Elles donnent lieu à d'xtraordinaires rassembments de corbeaux. Car fidèle à sa qualité d'omnivore et d'éboueur de la nature, un corbeau ne peut pas passer au-dessus d'une décharge sans s'y arrêter.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 38'30)
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[En hiver, en ville] Non seulement elles [les corneilles mantelées] y trouvent une nourriture abondante, mais il y est aussi plus chaud que dans les champs, où souffle un vent d'est glacial. Autant dire le paradis pour des corvidés. Grignotage sur un fourgon postal. Recyclage des restes sur un banc de square.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 40'10)
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Les corneilles mantelées ne dérogent pas à la règle et raffolent des noix. Mais, qui trouve une noix ne connaît plus la paix. Les corneilles du fourgon postal ont terminé leur repas. Pour n'importe quel oiseau, cette écuelle vide serait sans intérêt. Mais pas pour une cornneille. On peut jouer, avec cette chose ! Encore un signe incontestable de leur intelligence supérieure à la moyenne. le fait de se constituer des réserves est également un signe d'intelligence. La noix qui n'est pas consommée dans l'immédiat est stockée quelque part en prévision des périodes difficiles. Un corvidé est capable de retrouver ses cachettes au bout de plusieurs mois.
(Animal World [documentaire animalier] - Un Oiseau Mythique Super intelligent: Le Corbeau, 41')
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Les corvidés (Corvidae) constituent une famille de passereaux comprenant 25 genres et 130 espèces de corbeaux, corneilles, pies, témias et geais. Les corvidés comptent (avec les perroquets) parmi les oiseaux qui ont produit les meilleurs résultats en termes d'intelligence, certains étant capables d'utiliser des outils, et d'en fabriquer. Ces oiseaux ont des comportements sociaux développés et ont une hiérarchie au sein du groupe. Nombre d'entre eux jouent par ailleurs un rôle important dans les écosystèmes en tant que charognards.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Corvidae)
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Mais c'est aussi une période qui peut basculer dans une solitude pathologique. Une solitude que vivent les hikikomori, ces adolescents ou jeunes adultes japonais incapables de supporter les pression sociale et scolaire, et qui s'isolent pendant des mois voire des années dans leur chambre. [ ] Le phénomène ne concerne plus uniquement la société japonaise, en Suisse aussi des jeunes gens désemparés s'enferment volontairement dans cette solitude carcerale. Avec souvent comme seul compagnon un écran.
(RTS - Dans la tête... d'un solitaire, 13'45)
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Il [Alex, un perroquet "gris du Gabon"] a le niveau d'intelligence d'un enfant de 5, 6 ans, même si ses capacités de communication sont celles d'un enfant de 2 ans, 2 ans et demi.
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 10'50)
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Ce qui est intéressant dans le cerveau des perroquets, c'est qu'il est plus gros proportionnellement que le cerveau des autres oiseaux, et notamment la structure qui est le siège de l'intelligence chez les oiseaux, qu'on appelle le striatum, est plus développée chez les perroquets que chez d'autres espèces d'oiseaux.
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 19')
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Et quelque chose en plus chez les perroquets, ça pourrait être la monogamie. [ ] parce que la plupart des oiseaux sont monogames mais c'est souvent le temps, simplement, d'une saison de reproduction. Alors que les perroquets ou les corvidés, l'autre famille intelligente d'oiseaux, ils ont une vie monogame pour leur vie entière, en fait. Et donc, come nous le savons tous, c'est pas forcément facile de garder une relation pour toute la vie, ça demande de l'intelligence. Et peut-être que c'est aussi la gestion de cette relation particulière, en plus de la relation avec les autres oiseaux du groupe, qui est importante pour stimuler l'intelligence des perroquets.
– Et qu'est-ce qui se passe pour eux quand ils se retrouvent tout seuls dans une cage, alors ?
– Bah justement, ça peut se passer très mal. Ils essaient de reformer avec leur propriétaire ou la personne qui s'en occupe le plus ce lien de monogamie, mais mais normalement un lien monogamme ça consiste à passer 24h sur 24 avec l'être aimé, à le toiletter, à commuiquer avec lui. Donc, forcément, c'est pas toujours facile à faire avec un humain. Et donc, souvent ça se passe mal parce que l'oiseau va se retrouver à devenir neurasthétique [ ] …
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 21')
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– Maman, je veux pas que les filles grandissent avec des parents qui s'aiment plus. Tu as réussi à vivre dans le mensonge, moi j'y arrive pas.
– Mais qu'est-ce que tu racontes ? Mais je n'ai jamais vécu dans le mensonge ! Ton père m'a toujours dit la vérité. On peut pas désirer toute la vie la même personne. Ça n'existe pas. Ça c'est un mensonge. Mais l'amitié peut remplacer le désir, et ça c'est éternel. C'est du boulot, je sais, mais ça vaut la peine. Au moins pour les enfants.
– Maman, je suis plus amoureuse, c'est tout.
– Autrefois on savait réparer. On réparait les chaussettes, les frigidaires… Et maintenant on jette. Dès qu'il y a un problème, on jette. Pareil dans un couple. Plus de désir ? On jette. Mais personne n'est parfait.
(L'économie du couple, Joachim Lafosse, 1:09')
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Ils [les perroquets] ont toujours imité leurs congénères, mais l'imitation est typique de la captivité. Et en fait on pense que c'est une demande sociale voire une souffrance. [ ] Ça voudrait dire : j'ai besoin qu'on m'aime… Voilà. Parce qu'ils sont souvent tout seuls et c'est souvent les perroquets seuls qui imitent le plus. Et ce qu'on s'est aperçu [sic], c'est que ça essayait de provoquer une réaction chez nous. Et qu'est-ce qui provoque le mieux les réactions ? Ce sont les injures et les obsénités.
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 34')
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Oui, le perroquet joue énormément. Énormément.
(France Culture - L’intelligence du perroquet (09/08/2017), 38')
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[physio-logique]
L'écrivain [François Bégaudeau] explique comment la bourgeoisie se réfugie derrière des mots creux, des concepts vides pour se légitimer et défendre sa position. [ ] « Quand un bourgeois vous parle de mérite. C'était la pirerre d'angle de l'entreprise révolutionnaire de la bourgeoisie au 18e siècle, contre les aristocrates qui étaient les/des nantis. Bon. La notion de mérite n'a évidemment aucun sens dans une société où les gens finalement acquièrent leur fortune et leur capital essentiellement par héritage. Héritage direct, indirect, par le réseau… Donc ils inventent cette notion de mérite. »
(France Culture - François Bégaudeau en guerre contre la bourgeoisie, 0'40)
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[ARG]
Et à chaque fois que devant une actualité donnée ou un phénomène donné mon réflexe est plus sécuritaire que, je dirais, d'aller du côté de ce qui désordonne la situation, à ce moment-là j'ai un/le réflexe bourgeois.
(France Culture [youtube][vidéo] - François Bégaudeau en guerre contre la bourgeoisie, 2'30)
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OK :
Et pour ceux, comme David ?, qui voudraient voir un film néo-pialatien (les clins d'oeil et rapprochements sont évidents), je recommande : (très bon titre et assez bon film) "L'économie du couple", de Joachim Lafosse, 2016, à télécharger par ici :
https://www.1divx.net/telecharger-le-film-leconomie-du-couple-gratuitement.html
2019 02 08
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« L'accident, pour nous, ce serait de mourir dans un lit. »
(Jean Mermoz, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz)
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« Ce sont les échecs bien supportés qui donnent le droit de réussir. »
(Jean Mermoz, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz)
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« La vie moderne autorise les voyages, mais ne procure pas d’aventure. »
(Jean Mermoz, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz)
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« Tu sais, je voudrais ne jamais descendre. »
(Jean Mermoz, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mermoz)
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Ce qu'il faut prendre conscience [sic], c'est que vivre en fauteuil roulant, c'est comme si vous étiez dans les embouteillages. Tout est compliqué, tout est énervant.
(Dorine, rescapée, France Culture, Les Pieds sur terre - Frissons (6/6) : Rescapées - 07/02/2019, 26'15)
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Chaque hiver, la grippe saisonnière – due à un virus très contagieux – touche entre trois et six millions de personnes. Elle débute généralement en novembre ou décembre pour se terminer au début du printemps. [ ] Il faut combiner vaccination et comportement.
La campagne de vaccination contre la grippe qui vient d'être lancée met l'accent sur la responsabilité individuelle et collective pour limiter le risque de contamination, explique le professeur Bruno Lina [ ] « [ ] Il faut combiner la vaccination et les comportements qui visent à réduire le risque de contamination comme les mesures d'hygiène, la logique d'évitement du virus. »
(https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-grippe-prenez-vos-precautions-68811/)
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Me revoilà… équipé, et à Nemours.
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Mieux vaut être seul qu'avec une conne qui claque son salaire en chaussures.
(Klub des loosers, la fin de l'espèce, "Destin D'hymen")
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[ARG]
Normand, l'écrivain Pascal Quignard est en réalité natif de l'Eure. Mais ses parents s'installent au Havre alors qu'il n'a pas trois ans et que la ville attend de renaître des décombres des grands bombardements de 1944. Du Havre il dira : "Le moderne pour moi est arrivé [ ] à l'état de ruines".
(https://www.franceculture.fr/litterature/pascal-quignard-je-nai-jamais-quitte-les-ruines-du-havre)
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(version audio)
France Culture - Pascal Quignard, "Je n'ai jamais quitté les ruines du Havre", 1'
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Et j'ai besoin d'un contact avec le réel. Et derrière le réel il y a l'imprévisible.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 8')
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Parce que les rapaces volent avec un vol totalement silencieux.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 8'30)
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Et puis il y a un sens politique aussi peut-être dans les oiseaux. Les oiseaux [ ], lorsqu'ils chantent… plus ils sont éloignés du groupe, plus ils sont virtuoses. Plus ils quittent le chant générique.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 10'40)
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[TP]
Le passé le plus lointain est le plus dense de l’énergie de l’explosion. Tout souvenir intense approche de la force.
(Pascal Quignard, Les ombres errantes, chap. 2)
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[méta][formule]
L’écrivain comme le penseur savent qui est en eux le vrai narrateur : la formulation.
(Pascal Quignard, Les ombres errantes, chap. 3)
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[TP]
Rancé a écrit à Retz en 1673 : Tout fuit avec une vitesse effroyable.
L’autre mot de Rancé : Le temps est perdu.
Le temps humain comme Royaume où le Perdu règne. Ses traces s’effacent à une vitesse effroyable qui nous emporte tous. En s’effaçant cette vitesse fait tout tomber. Dans le chaos des guerres religieuses et civiles il semble que chacun ne songe qu’à son enfance qui s’efface avec lui. [ ]
(Pascal Quignard, Les ombres errantes, chap. 5)
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Passer de la guerre civile à la guerre civique.
Plutôt la guerre civique à la guerre civile.
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[vrac][neutralisage]
Deux ans plus tôt, Levé avait publié un livre remarquable, Autoportrait (P.O.L). Cette performance autobiographique prolongeait son travail d’artiste, en particulier photographique. Elle était digne de la sobriété quasi impersonnelle des vêtements d’A.P.C. L’auteur enchaînait des phrases affirmatives, sans lien entre elles, qui le définissaient, lui, ses goûts, ses dégoûts, ses habitudes, ses façons, ses manies, par une série de constats sans commentaires donnant à l’ensemble une couleur unie et mate. [ ] C’était une nouveauté formelle, qui s’inspirait de Perec et de Barthes, mais pour aller ailleurs, vers un espace où fleurissait une émotion inattendue, discrète, et dont le motif est défini dans les Forçats [de son ami Bruno Gibert] : « Le goût absolu pour le neutre. »
(Edouard Levé, tableaux d’une amitié, Par Philippe Lançon — 6 février 2019, Libération)
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[neutralisage]
Un jour, «Ed» entre à l’église de scientologie pour faire, par curiosité, le test qu’on impose aux candidats ; puis il fuit en courant, poursuivi dans la rue par le scientologue qui l’insulte lorsqu’il comprend qu’il a été joué. Ce test, écrit Gibert, «était un mélange de marketing, de psychologisme bas de gamme et de développement personnel à la mode anglo-saxonne, le tout mal traduit de l’américain avec des fulgurances comme "la vie vous semble-t-elle plutôt vague et irréelle ?" et des dénominations étranges comme "la musique émotionnelle". A partir de ce qu’il considérait comme un ready-made littéraire, Ed me dit qu’il serait possible de créer quelque chose de puissant. "Par exemple, juste en répondant aux questions par la positive."»
Le résultat donnait «un autoportrait laconique et détaché, si près d’un absolu impersonnel que mon ami rechercha toute sa vie : le contour extérieur d’un visage sans yeux ni bouche gravé à la pointe sèche sur une surface sans aspérité. » Le texte de six pages qu’il reproduit alors est bel et bien une ébauche de ce qui deviendra Autoportrait. Le programme et la technique sont en place. On lit par exemple ceci : «On me considère en général comme quelqu’un de froid. Mes opinions ne sont pas suffisamment importantes pour que je les communique à d’autres. Je garde un contrôle étroit sur des objets m’appartenant et que j’ai prêtés à des amis.» Et plus loin : «Cela me demanderait un effort certain que d’envisager l’idée du suicide.» Il a fini par l’envisager. Il ne faut pourtant pas accorder à cette phrase un sens prémonitoire que lui retire le hasard du moment où elle fut écrite. La psychologie se dissout dans la neutralité.
(Edouard Levé, tableaux d’une amitié, Par Philippe Lançon — 6 février 2019, Libération)
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47 % des vertébrés disparus en dix ans, faut qu’on se refasse une cabane, mais avec des idées au lieu de branches de saule, des images à la place de lièvres géants, des histoires à la place des choses. – Olivier Cadiot
Il faut faire des cabanes en effet, pas pour tourner le dos aux conditions du monde présent, retrouver des fables d’enfance ou vivre de peu ; mais pour braver ce monde, pour l’habiter autrement, pour l’élargir.
Marielle Macé [Nos Cabanes, Ed. Verdier] les explore, les traverse, en invente à son tour. Cabanes élevées sur les ZAD, sur les places. Cabanes bâties dans l’écoute renouvelée de la nature, dans l’élargissement résolu du « parlement » des vivants, dans l’imagination d’autres façons de dire « nous ». Cabanes de pensées et de phrases, qui ne sauraient réparer la violence faite aux vies, mais qui y répliquent en réclamant très matériellement un autre monde, qu’elles appellent à elles et que déjà elles prouvent.
(https://editions-verdier.fr/livre/nos-cabanes/)
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[nuit]
– Bref, il y a une sorte de paix, que j'éprouve. [ ] Pour eux la nuit était quelque chose d'angoissant. Et pour moi c'est quelque chose d'absolument apaisant. Je me crois sauvegardé par la nuit. Alors que le jour, je pense, la séparation des objets, l'objectivation, l'extériorisation du jour est quelque chose qui me blesse plutôt qu'il ne me rassure.
CB – Presque… un lieu de punition s'est transformé en refuge.
– Voilà. Voilà. Exactement.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 20')
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Le jour m'éblouit, Le soir m'apaise, La nuit m'enveloppe.
(Edouard Levé, Suicide)
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[nuit][neige][neutralisage]
La nuit. La neige.
La nuit. La neige. Le neutre. Etc.
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[éco-logique][TP]
CB – Est-ce qu'il y a une dimension écologique dans ce travail-là ?
PQ – Oui ! Oui. Oui.
(Pascal Quignard, France Cuture, L'Invité culture de la Matinale (par Caroline Broué) - 20.05.2017 - Pascal Quignard : "Je me sens sauvegardé par la nuit", 24'30)
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J'admire l'intelligence des solutions écologiques.
(Edouard Levé, Autoportrait, p119)
#
[brachy-logique]
En vieillissant, je deviens bref.
(Edouard Levé, Autoportrait, p119)
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" Tu as écrit un recueil de tercets, brefs et condensés comme ta vie. Tu n'en parlas à personne. Ta femme les découvrit après ta mort dans le tiroir de ton bureau:
[...]
Le jour m'éblouit, Le soir m'apaise, La nuit m'enveloppe.
Dominer m'oppresse, Subir m'asservit, Etre seul me libère.
La chaleur me gêne, La pluie m'enferme, Le froid m'éveille.
Le tabac m'irrite, L'alcool m'endort, La drogue m'isole
Le mal me surprend, L'oubli me manque, Le rire me sauve.
L'envie me porte, Le plaisir me déçoit, Le désir me reprend.
[...]
L'équilibre me tient, La chute me révèle, Le rétablissement me coûte.
[...]
Le temps me manque, L'espace me suffit, Le vide m'attire.
[...]
Le bord me tente, Le trou m'aspire, Le fond m'effraie.
Le vrai m'émeut, L'incertain me gêne, Le faux me fascine.
Le bavardage m'égare, La polémique m'enflamme, Le silence me rachète.
L'obstacle m'élève, L'échec m'endurcit, Le succès m'adoucit.
[...]
L'offense me surprend, La répartie me tarde, L'affection me rédime.
[...]
Le sermon m'irrite, L'exemple me persuade, L'acte me prouve.
Nettoyer m'ennuie, Ranger m'apaise, Jeter me délivre.
[...]
Savoir me grandit, Ignorer me nuit, Oublier me libère.
Perdre m'énerve, Gagner m'indiffère, Jouer me déçoit.
Nier me tente, Affirmer m'exalte, Suggérer me contente.
[...]
Dire m'engage, Ecouter m'apprend, Taire me tempère.
Naître m'advient, Vivre m'occupe, Mourir m'achève.
Monter m'est difficile, Descendre m'est facile, Stationner m'est inutile.
[...]
La menace me trompe, L'angoisse me meut, La peur m'exalte.
[...]
La fatigue me calme, La lassitude me décourage, L'épuisement m'arrête.
Construire m'obsède, Conserver m'apaise, Détruire m'allège.
[...]
Le groupe m'oppresse, La solitude me tient, La folie me guette.
Plaire me plaît, Déplaire me déplaît, Indifférer m'indiffère.
L'âge me gagne, La jeunesse me quitte, La mémoire me reste.
Le bonheur me précède, La tristesse me suit, La mort m'attend.
(Edouard Levé, Suicide)
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Le lac m'attire, la mare me repousse, l'étang m'indiffère.
(Edouard Levé, Autoportrait, p118)
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[neige]
Ma voix porte moins sous la neige.
(Edouard Levé, Autoportrait, p118)
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Crois peut-être savoir pour les corvidées [corbeaux, etc.] raffolent des noix : – défi/casse-tête intellectuel – bon pour cerveau – très haute qualité de conservation, bon pour stockage (comme ils aiment)
2019 02 09
#
La solitude me donne de la constance.
(Edouard Levé, Autoportrait, p. ?, 13')
#
Pour conduire un homme à mourir, il suffit souvent d'un rien, ce rien pouvant bien être n'importe quoi.
(Bertrand Belin, Requin, p15)
+
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Pour ce qui est de vivre, nous sommes toujours dans ce rapport de confiance aveugle. [ ] il y a simplement dans tout cela une immense part d'inconséquence. Dans leur large majorité, les vivants s'activent sans jamais songer au pire.
(Bertrand Belin, Requin, p16)
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En dépit de siècles empesés de morts particulières, [ ] l'homme reste stupéfait devant la possibilité qu'il a de ne plus être alors qu'il fut. Sa finitude, il la constate d'abord à la faveur de la disparition d'un autre que lui. Mais passé cet épisode où tout lui fut révélé, il retourne à son illusion en un clin d'oeil. Il faut attendre qu'il soit lui-même, et qu'il le soit clairement, dans le collimateur de la mort, pour qu'il s'émeuvent enfin d'être, comme chacun, sujet au trépas. D'où vient qu'il en soupire encore et comment ne s'est-il pas familiarisé avec l'idée de sa mort assurée ? Comment diable, le reste du temps, arrive-t-il à ignorer son sinistre sort avec un tel naturel ?
(Bertrand Belin, Requin, p17-18)
+
p.59
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[ ] vivre de la sorte, dans la noirceur d'une conscience éclairée [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p21)
#
Dans un entretien accordé au Vogue américain, dont ils font la couverture de mars, Hailey Baldwin et Justin Bieber expliquent les raisons de leur mariage express, seulement quelques mois après leurs fiançailles.
"J'ai besoin de quelque chose qui soit sûr. Et ça, c'est mon bébé". Mariés civilement depuis septembre dernier, Justin Bieber et Hailey Baldwin avaient créé la surprise quelques mois plus tôt en annonçant leurs fiançailles. Une union expresse dont le chanteur canadien révèle aujourd'hui l'une des véritables raisons dans une interview accordée au Vogue américain. En effet, il admet avoir épousé le jeune mannequin afin qu'ils puissent avoir leur première nuit d'amour ensemble.
Un an avant leurs retrouvailles, Justin Bieber s'était imposé une abstinence sexuelle afin de se tourner vers la religion, tandis qu'il vivait une véritable "descente aux enfers" et avait "un problème réel avec le sexe". "Je pense que le sexe peut causer beaucoup de douleur, explique le chanteur canadien. Parfois, les gens ont des rapports sexuels parce qu'ils ne se sentent pas assez bien. Parce qu'ils manquent de confiance en eux. Les femmes le font, et les mecs aussi, a-t-il confié. Je voulais me dédier à nouveau à Dieu de cette façon parce que j'avais vraiment le sentiment que c'était mieux ainsi pour mon âme", ajoute-t-il avant de lancer : "Et je pense que Dieu m'a béni avec Hailey."
[ ]
(https://fr.yahoo.com/news/justin-bieber-hailey-baldwin-attendu-142000864.html)
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En d'autres termes, n'ayant pas notoirement réussi mon entrée, voilà que je me trouve sur le point de bâcler ma sortie.
(Bertrand Belin, Requin, p23)
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[programme]!!
[ ] ma propre naissance, elle-même renvoyée à une banale affaire biologique indépendante de toute volonté humaine et ne résultant que de l'injonction du vivant faite à l'espèce : se reproduire.
(Bertrand Belin, Requin, p24)
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[programme]
Il en va de la survie de l'espèce qui est son unique prérogative.
(Bertrand Belin, Requin, p60)
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[programme]
[ ] l'évolution (dont on célèbre à tort et à travers l'ingéniosité quand il n'est peut-être question que de vulgaire obstination) [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p60)
#
[programme]
Pour la grande majorité des espèces, l'opéra se résume à ces deux livrets : manger OU se faire manger et d'autre part manger ET se faire manger.
(Bertrand Belin, Requin, p61)
#
[pour Manuella ?]
Mon enfance ne fut pas malheureuse mais, c'est là un tour courant de la vie, bien des années plus tard, elle le devint.
(Bertrand Belin, Requin, p25)
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[TP]
Mon agitation m'aura conduit à dessiner un cercle, j'occupe ce cercle. Quoi que j'aie pu vivre depuis, je l'ai vécu depuis ce cercle.
(Bertrand Belin, Requin, p28-29)
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[squelette][finesse]
De taille modeste, elle semblait pourtant longue et haute. Des os fins se devinaient aux poignets et aux clavicules.
(Bertrand Belin, Requin, p43)
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[TP][surdouage]
Hélas, nous n'eûmes ce soir-là qu'une seule occasion de nous parler. J'en fis un piètre usage. Je ne sus lui parler que de ma dévorante passion : l'archéologie. Il ne fut question que d'archéologie. Elle manifesta d'abord une généreuse attention qui se mua sûrement en civilité puis en politesse avant de s'installer en véritable ennui. [ ] J'avais été ennuyeux, égocentrique et collant. [ ] M'étant juré de ne reprendre à aucun prix le fil de notre conversation de la veille, qui l'avait laissée exangue [ ], craignant encore de me laisser emporter dans [ ] un de mes bientôt tristement célèbres monologues que Peggy, avec humour, allait baptiser : « Tes bruits de bouche » [ ].
(Bertrand Belin, Requin, p44-45-46-47)
#
[taisage]
Épaulé dans mon voeu de silence [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p47)
#
[ ] et ce sujet risquait de m'entraîner dans un torrent grouillant d'approximations [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p47)
#
[ ] ma pratique amateur remarquablement désordonnée [ ]
(Bertrand Belin, Requin, p47)
#
[inhibition][autodestruction]
Mais je continuerai de penser (plus pour très longtemps, semble-t-il) qu'il est préférable de contracter un cancer que d'en être un soi-même, simple question de dignité.
(Bertrand Belin, Requin, p55)
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Le verre est un objet en sursis. Il est à la lisière. Sa situation est critique, plus ou moins. D'ailleurs, lorsqu'on le manipule, c'est avec une attention particulière. Exactement comme s'il s'agissait d'un mourant ou d'un nouveau-né.
(Bertrand Belin, Requin, p56)
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[ ] chacun se débrouille donc avec sa propre catastrophe.
(Bertrand Belin, Requin, p58)
#
[défausophie][cosmo-logique][ARG]
Tous les hommes ne sont pas prêts à accepter la matière. La masse et le silence du monde en pétrifient plus d'un. [ ] la matière, et sa violente indifférence à l'homme [ ].
(Bertrand Belin, Requin, p63)
#
[multimédia]
« Vous écrirez télégraphique ou vous écrirez plus du tout. » Vous écrirez numérique ou vous écrirez plus du tout.
(Cf. Céline, Guignol's band :
– Enfant, pas de phrases !…
[ ]
Le Jazz a renversé la valse, l’Impressionisme a tué le « faux-jour », vous écrirez télégraphique ou vous écrirez plus du tout !)
#
[multimédia]
Le Jazz a renversé la valse, l’Impressionisme a tué le « faux-jour », l'écran a recouvert/supplanté/balayé/balaye la page, vous écrirez numérique ou vous écrirez plus du tout !
#
[multimédia]
[le lendemain…]
Otto Karl
10 février, 20:00
(Je retombe sur cette photo du mois dernier, haha, et j'en profite pour reprendre...) Le Jazz a renversé la valse, l’Impressionisme a tué le « faux-jour », l'écran a recouvert la page, vous écrirez numérique (multimédia) ou vous écrirez plus du tout ! (L.-F.C./O.K.)
[photo : autoportrait Karl "l'avenir"]
+
Romain Villet :
C'est ça, exactement ça! Une phrase tirée d'un livre que le temps, contrairement aux Youtubades et autres évanescences numériques, n'arrive pas à démoder. Et oui, "ou vous écrirez plus du tout". Vous montez, vous montez, et le niveau baisse...
Otto Karl :
Que répondre à cette RÉACTION ? Qu'on se désole un peu de ne pas trouver à la hauteur de son maître ou modèle qui en son temps écrivait justement "Le Jazz a renversé la valse, l’Impressionisme a tué le « faux-jour »…", sous-entendu : et ainsi de suite, de tout temps les nouvelles formes renversent les traditionnelles, qu'on le veuille ou non ? Enfin bref – car ce serait trop long. Et Céline, précisément, l'émotion et le caractère oral (ou oraux, devrais-je dire mais ça sonne mal) dans l'écrit littéraire ? Pensez donc ! Mais où va-t-on ! C'est le début de la fin, mes aïeux ! Ou justement le début de la suite ? de la relève ?… que constitue très probablement aujourd'hui l'écriture directement audio, et -visuelle ou non. Que ça nous plaise ou non, qu'on ait la sensibilité, les moyens, le discernement de l'apprécier ou non. En sachant aussi que, comme en littérature et dans n'importe quoi, il y a de tous les niveaux. Le plus en vue et répandu étant souvent le plus médiocre. N'est-ce pas. Mais que répondre à ça ? Ce serait trop long...
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Exhausted d'exhaustivité – ou d'exhaustivisme, ou mieux : d'exhaustivage.
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[TP]
En tout cas, moi je sais que j'ai des projets cinématographiques, mais je pense maintenant à des petites promos internet en faisant croire que c'est vrai… parce que c'est intéressant, quoi. [ ] Prendre une caméra, faire croire que c'est vrai… Internet on n'a pas besoin d'avoir une lumière superbe, au contraire, même, avoir le côté vrai et trash, ça c'est intéressant.
(Didier Bourdon, Clique TV - Bourdon et Lacheau : c'est ton destin - Clique Dimanche - CANAL+, 8')
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[épure][brachy-logique][injustifier][formule][amphibo-logique]
Rémi Durand – À travers aussi le design, qui doit être le plus épuré possible, le plus spectaculaire, le plus séduisant, « sexy » on pourrait dire.
Zoé Sfez – Et c'est la grande force du Mac, et notamment de l'i-mac, vous le dites, c'est que alors que jusque là les ordinateurs étaient des technologies disons ouvertes qu'on pouvait bidouiller, non seulement il est beau, mais en plus il est fermé, ce qui en fait un objet magique.
R.D. – Oui. Oui oui, c'est ça. Parce qu'en fait, quand on veut créer un objet magique, si on peut l'ouvrir, voir les cartes électroniques et puis comment ça fonctionne, ça casse un peu la magie. C'est comme une sorte de profanation, voir ce qu'il y a derrière la scène. Et donc, pour maintenir cette sorte de pureté de l'expérience "utilisateur", il faut la maintenir un petit peu fermée. C'est pour ça que Steve Jobs, avec une espèce d'obsession, un côté un peu maniaque avec le contrôle autour des technologiques qu'il développait [ ] c'était très lié à ce désir de créer quelque chose de très épuré, de très magique, à travers ces technologies.
(L'invité innovation - 25/11/2018 - L'utopie numérique : de la révolte hippie au capitalisme high-tech de la Silicon Valley [avec Rémi Durand], 5'40)
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Après la première nuit, être loin d'elle devient une aberration.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §24)
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Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte sarah :
Expressions tout faites/figées
Je meurs de chaud.
…
J'ai le coeur qui bat la chamade.
Elle m'embrasse furieusement.
Elle est ivre, ivre morte.
La vie va trop vite, à toute berzingue.
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[autoportrait][TP]
Elle ne comprend pas qu'elle s'épuise, qu'elle m'épuise.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §44)
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Klub des loosers
Le Chat et autres histoires
http://www.frap.ru/22437-klub-des-loosers-le-chat-et-autres-histoires-2017.html
2019 02 10
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Faire l'amour sans le défaire ?
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Être de gauche, c'est rêver parfosi que tous les spermatozoïdes soient gagnants.
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La vie se disper… -me.
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Invincible sans haine/"n" : invisible.
Retirer la haine d'invincible vous obtenez invisible.
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[philosophie][défausophie]
Les corbeaux tirent les leçons de ce qui est arrivé à leurs congénères. Ainsi, lorsque l'un d'entre eux a été tué dans un champ, il n'est pas rare que tous les corbeaux modifient leur route migratoire afin d'éviter le champ en question, durant près de deux ans. Cela ne fait aucun doute, les corbeaux communiquent entre eux.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 7')
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Les chercheurs voudraient savoir pourquoi ces animaux [les corbeaux], qui n'ont pas le plus gros cerveau de tous les oiseaux, sont malgré tout les plus intelligents. « Ce ne sont pas les corbeaux qui ont le plus gros cerveaux, ce sont les perroquets. Mais les corbeaux sont les plus doués. »
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 12')
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Il n'y a que trois espèces capables de se fabriquer des outils : les éléphants, les chimpanzés et les corbeaux calédoniens.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 14'50)
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[à romain]
Remettre en question, tout est là. Mais remettre en question aussi ce que tu entends, ou peut-être devrais-je dire ce que la tradition/habitude et toi entendez par écriture et intelligence ?
Remettre en question, tout est là. La sagesse même. À condition de remettre aussi en question ce que tu entends, ou peut-être devrais-je dire ce que la tradition/habitude et toi entendez par écriture et intelligence ? Dommage d'être encore plus réac en ton temps que ton maître Céline en le sien, sur son arbre perché plus haut ?
« Et du fait de leur intelligence, ces oiseaux [corbeaux] sont plein de ressource.(s). Leur grande force, c'est leur capacité d'adaptation. » Le corbeau à gros bec est une espèce particulièrement inventive lorsqu'il s'agit de bâtir son nid. Ces oiseaux sont constamment à la recherche de nouveaux matériaux de construction.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 24'40)
D'autre part, tu as des raisons de te sentir exclu et donc ennemi de ces avancées, contre lesquelles on peut peu.
Quel niveau ? De quoi ? Où est-ce qu'on le place et pourquoi ici et pas là ? Et quel montage ? Mais enfin, est-ce que seulement tu vois bien de quoi tu parles ?
Je voudrais pas dire, mais… est-ce que toi et moi voyons aussi bien de quoi on parle ?
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[intelligence]
C'est une chose d'utiliser un outil pour attraper de la nourriture, mais c'en est une autre d'utiliser un outil pour attraper un autre outil, afin d'atteindre de la nourriture. Cela requiert des facultés cognitives beaucoup plus élaborées. Cette capacité à utiliser un méta-outil a notamment été déterminante pour l'évoloution de l'espèce humaine. « Ce qui a déclenché le processus technologique, c'est lorsque l'homme s'est mis à utiliser des pierres, non pas [ou non plus seulement] pour casser des noix, des os ou de la nourriture, mais pour casser d'autres pierres. Donc, c'est très intéressant de voir un corbeau se servir d'un méta-outil parce que ça nous donne une idée des facultés cognitives de nos ancêtres.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 16')
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Chez les corbeaux aussi, l'unité sociale de base, c'est la famille.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 21'15)
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[otteur][éco-logique]
« Et du fait de leur intelligence, ces oiseaux [corbeaux] sont plein de ressource.(s). Leur grande force, c'est leur capacité d'adaptation. » Le corbeau à gros bec est une espèce particulièrement inventive lorsqu'il s'agit de bâtir son nid. Ces oiseaux sont constamment à la recherche de nouveaux matériaux de construction.
(Documentaire - Les Corbeaux ont ils une cervelle d'oiseau ?, 24'40)
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[végétarisme][bio-logique]
Comme tous les corbeaux, elle [cette jeune femelle] apprécie différents types de nourriture. Et ce régime alimentaire varié a lui aussi une influence sur le développement de son cerveau. « Un mode de vie complexe, qui vous force à consommer plusieurs types d'aliments explique en partie l'intelligence de certains primates, et de certains oiseaux. Parce que le fait d'être omnivore oblige le cerveau à développer davantage de zones, pour pouvoir traiter toutes ces informations relatives à la nourriture ». Si un animal ne se nourrit que de fruits, il n'a à connaître qu'une seule catégorie d'aliments. Mais comme les corbeaux mangent des fruits, des légumes et de la viande, ils doivent être capables d'identifier tous ces aliments pour savoir comment les traiter.
(33')
+
#
« Si les animaux sociables sont les plus intelligents, ce n'est pas par hasard. La socialisation demande une grande capacité d'apprentissage et de mémoire. [ ] « Donc chaque individu doit se souvenir où et quand il a vu ses congénères, et du type de relation qu'il entretient avec tel ou tel corbeau. Cette flexibilité exige de grandes capacités cognitives.
(35'35)
=> omnivore + sociabilité –> intelligence
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Tous les animaux intelligents ont une caractéristique en commun, ils se livrent à des jeux.
(40'45)
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Projet abécédaire :
##
Noix :
cerveau
corbeaux
outils/armes (: pharmaco-logique)
méta-outils
##
Communisme
Famille
…
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Je croyais avoir vécu. J'ai dû rêver.
Bien vécu, moi ? J'ai dû rêver.
#
[àmouréinventer]
Carla Bruni – C'est certain, que c'est compliqué. Enfin, l'amour ets compliqué, le désir est compliqué, l'amitié est compliqué. Tout est compliqué.
Christine Angot – Vous me rassurez.
(ONPC - Carla Bruni - On n'est pas couché 18 novembre 2017 #ONPC, 12'10)
2019 02 11
#
2 exercices pour chasser les pensées négatives ou les transformer en pensées positives
(par Jeff · octobre 2, 2015)
[ ]
Ce deuxième exercice est proposé par Dominique Loreau. Il s’agira cette fois de tout bonnement chasser les pensées négatives.
Pour cela, nous ferons appel aux listes.
Prenez un stylo et une feuille puis dressez une des listes suivantes (ou plusieurs si cela vous fait du bien) :
5 choses agréables qui m’occupent l’esprit les activités qui ne me font plus penser les personnes que je connais qui sont joyeuses de nature les choses gaies (musique, livre, film,…) les endroits gais les parfums que j’aime les personnes que j’aime les personnes qui m’aiment
Source : « L’art des listes » de Dominique Loreau.
(http://anti-deprime.com/2015/10/02/2-exercices-pour-chasser-les-pensees-negatives-ou-les-transformer-en-pensees-positives/)
#
[programme]
https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/
Pourquoi avons-nous des pensées négatives ?
La pensée négative est une stratégie de survie qui nous amène à chercher ce qui ne va pas afin de nous protéger du danger. C’est archaïque, on n’y peut rien. On est programmé ainsi. C’était bien pratique du temps où on servait d’apéro aux lions et autres bêtes féroces. Mais ça l’est beaucoup moins dans notre société modernisée. Nos pensées créent réellement la réalité. Ainsi, au lieu d’empêcher les mauvaises choses de se produire, nous disons à notre inconscient de tout faire pour les matérialiser. Nous sommes aussi influencés par nos parents, nos enseignants, les médias et la société dans notre manière de penser. Si ceux qui nous ont élevés pensaient négativement, nous avons appris à faire de même. Nos croyances négatives sur nous-mêmes et le monde nous font avoir des pensées négatives. Si vous croyez que vous êtes stupide, vos pensées soutiendront cette croyance.
Pensée positive vs négative : où se fait la bascule ?
La pensée négative consiste simplement à penser à ce que l’on ne veut pas. Tandis que la pensée positive se concentre sur ce que l’on veut.
Demandez-vous, est-ce que je me concentre davantage sur ce que je veux ou ce que je ne veux pas ? Pour la majorité d’entre nous, la réponse est la deuxième. La plupart des gens sont inconsciemment accro à la pensée négative. La pensée négative n’est pas seulement une mauvaise habitude, c’est une dépendance terrible. Je sors un peu de ma zone d’expertise mais je suis persuadée que cela est directement responsable de toutes les autres addictions connues de l’homme. Après tout, quand nous sommes accro à la nourriture, à la télé, à l’alcool, à la drogue…, nous essayons vraiment d’échapper à nos propres pensées.
La pensée négative inclut les mots que vous dites et pensez. Elle inclut également des visualisations négatives, le monologue intérieur et des métaphores, ainsi que, mentalement, se remémorer des souvenirs malheureux.
Bien souvent nous ne reconnaissons même pas la pensée négative. Alors prenons un moment pour clarifier les manières de penser qui cachent de la négativité. En prendre conscience, c’est déjà énorme.
– Accuser les autres ou les circonstances de son infortune
– Estimer ou plutôt confondre des émotions pour des faits.
– Prévoir un futur négatif par rapport à ce qu’il pourrait se produire
– Prendre pour soi les situations ou les comportements des autres (Comment rendre cette pensée positive ? Observez la situation avec objectivité. Donc tenez-vous en aux faits et rien qu’au fait. Limitez l’affect.
– Exagérer au-delà du réel (Comment rendre cette pensée positive ? Faites un pas en arrière et observez la situation. Relativisez. Et concentrez-vous sur tout le positif que cette situation vous apporte ou va vous apporter.)
– Mettre des étiquettes sur soi et les autres (Comment rendre cette pensée positive ? S’il s’agit de vous, faites le point sur votre croyance. Vous n’êtes pas nul en anglais. Vous n’en avez juste pas besoin au quotidien. [ ])
– Tout ou rien et surtout pas de nuance
[ ]
Vous l’avez compris, les pensées négatives sont basées sur la peur. Par exemple, si vous pensez que vous allez éprouver de l’anxiété, vous le ferez inévitablement. Si vous croyez que vous allez paniquer, cela devient une prophétie auto-réalisatrice. C’est pourquoi je vous propose un exercice qui consiste à apprendre à contrôler ses pensées. En contrôlant vos pensées, vous pouvez réduire vos pensées négatives et tout ce qui en découle : l’anxiété, la tension, la panique et les effets généraux du stress.
L’exercice peut sembler un peu complexe et rebutant en le lisant pour la première fois. Tout ce que je peux suggérer c’est que vous lui consacriez du temps et de la patience. Les avantages l’emporteront sur les tentatives peu fructueuses du départ. Vous devriez atteindre un point où vous pouvez inviter des pensées positives dans votre esprit et mettre les pensées provoquant de l’anxiété à distance. Ce changement d’organisation mentale est très stimulant.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
+
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ARG (±) : J'aime, j'aime pas ? Je n'aime pas penser à ce que je n'aime pas.
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Observez la situation avec objectivité. Donc tenez-vous en aux faits et rien qu’au fait. Limitez l’affect.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
#
(Merci à Stéphanie Vautrin, ci-dessus)
S'en tenir plus au fait qu'à l’affect.
S'en tenir au fait plus qu'à l’affect.
Les faits plus que l'affect.
#
[haha]
Vous n’êtes pas nul en anglais. Vous n’en avez juste pas besoin au quotidien.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
#
[physio-logique]
[ ]
Pourquoi je ne suis pas bienveillant ? Qu’est ce qui se passe en moi ?
Souvent, les émotions désagréables qui nous traversent sont le résultat d’un besoin ignoré, frustré. Un exemple tout simple : Je conduis ma voiture, j’ai un besoin très pressant. Je m’énerve contre la voiture devant moi car elle n’avance pas. Mon besoin physiologique est mis à mal. Et pourtant, ce n’est pas la faute de la voiture de devant si j’ai besoin d’aller aux toilettes. D’où la nécessité de ne pas se laisser contrôler par nos émotions.
Le cerveau ment monumentalement. C’est bien là toute l’utilité que prennent la bienveillance et le développement personnel en général : sortir de nos illusions. Prendre le contrôle sur nos mécanismes. Ouvrir son cœur en même temps que son esprit. Pour cela, après avoir réussi à capter la phase 2, celle des sentiments, intéressons nous à la phase 3, celle des besoins. Abraham Maslow a mis au point une pyramide bien connue en management et marketing qui classe ces besoins. Plus on monte dans cette pyramide, moins les besoins sont accessibles au plus grand nombre. A noter que lorsqu’un besoin subalterne n’est plus satisfait, il redevient prioritaire.
Dans notre exemple précédent, mon besoin physiologique d’aller aux toilettes prend le dessus sur mon besoin de sécurité. Ma conduite peut devenir dangereuse. [ ]
(Stéphanie Vautrin, http://improvyourself.fr/bienveillance-cle-de-voute-relationnelle/)
+
#
[ ] comprenez que quand on généralise, on bloque le dialogue car on crée une frustration, voir[e] une injustice chez l’autre. [J'exagère] Mon compagnon ramasse ses chaussettes la plupart du temps et [il exagère] je ne passe pas mon temps à râler.
[ ] Petit conseil de technique de communication bienveillante : évitez le « tu » et utilisez le « je ». Parlez en votre personne et ne projetez pas vos frustrations sur l’autre.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
#
[formule]
[ ] comprenez que quand on généralise, on bloque le dialogue car on crée une frustration, voir[e] une injustice chez l’autre.
(Stéphanie Vautrin, https://improvyourself.fr/pensee-positive-definition-et-exercice/)
#
C'est pas mal l'arrivée de l'hiver. Le problème avec l'hiver c'est sa durée et sa dureté. Février-mars, quoi.
Mon problème avec l'hiver, c'est sa durée et sa dureté. Ou la dureté de sa durée.
#
Cerné ? Discerner.
#
(AF)!
1'30
4'
5'
6'15
8'30
11'25
13'40
14'10
15'10
19'20 sartre : "karl"
(C à vous - 29/01/2019 - Le retour de la lutte des classes [françois Bégaudeau])
#
[TP]
Cette bulle dans laquelle il s'enferme peut être utilisée [ ] comme un moment d'expérimentation, comme pour se renforcer, pour se préparer pour en ressortir et faire face au monde réel.
…
(Philip Nielsen – psychologue –, RTS - Dans la tête… d'un solitaire, 18')
+
…
(Philip Nielsen – psychologue –, RTS - Dans la tête… d'un solitaire, 20')
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C'est ce que j'appelais cette fois la solitude-outil. Parce que ça consiste à accentuer la solitude. Au lieu de lutter pour en sortir, pour la dépasser, pour éradiquer une situation de solitude, on va au contraire l'approfondir, l'accroître, un petit peu comme si on voulait toucher le fond.
– Pour mieux rebondir, en fait.
– C'est pour mieux rebondir, c'est pour mieux d'abord approfondir ce rapport à soi, ce rapport à la nature, s'être ressourcé, s'être renforcé dans son être, aussi dans sa personnalité, dans sa force intérieure. Et les personnes à ce moment-là se rendent compte qu'elles sont plus capables de recréer du lien, suite à cette accentuation de l'expérience de solitude.
(Marie-Noëlle Schurmans – sociologue –, RTS - Dans la tête… d'un solitaire, 38'40)
2019 02 12
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[groupie]
J'ai du mal à me rendre compte que je sers contre moi la fille qu'il y avait sur la scène prestigieuse quelques heures auparavant.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §62, cf. #64, 0'30'')
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[TP]
Elle sourit quand je lui dis que j'aimerais qu'elle écrive de la musique, que je vois son destin bien plus grand encore que celui qu'elle a déjà. Son regard de serpent me pique dans le ventre quand je lui dis que si elle meurt demain, je veux que personne ne l'oublie. Et que je m'y emploierai.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §63, cf. #65, 0'05'')
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[ ] elle murmure qu'elle me trouve belle, elle ne sait pas que ça ne me console pas, que je voudrais avoir une beauté à la hauteur de la sienne, un destin à la hauteur du sien. Elle ressemble à un personnage de roman. Elle ne se rend pas compte que c'est douloureux, pour les autres qui l'entourent. Elle est vivante.
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §70, cf. #72)
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[princesse]
…
(Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, §72, cf. #74)
+
… ses tocades de princesses…
§77, #79
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[TP]
La vie solitaire, c'est la liberté. [ ] C'est simple.
(Emmanuel (solitaire volontaire dans la forêt) RTS - Dans la tête... d'un solitaire, 57'30)
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[considération]
Lavabo :
Le lavabo est généralement fabriqué en porcelaine sanitaire ou en grès sanitaire, équipé ou non d'un trop-plein et d'une bonde manuelle, automatique ou fixe, suspendu (accroché au mur via des boulons ou des crochets), encastré dans un plan de travail (il est alors appelé « vasque »), ou posé sur une colonne. Le lavabo intègre ou non un porte-serviette ou un porte-savon. Il est pourvu d'un robinet l'alimentant en eau courante, et d'un système d'évacuation des eaux usées munie d'un siphon à godet ou en tube.
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En se rappelant que tout ça n'est que de la roche, de la vase et de l'eau, de la poussière sidérale : sidérant, n'est-ce pas ?
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[méta] : titre :
retrouvé
(Le pendant de "Temps perdu", de karl, otto : "retrouvé". Et ensemble : temps perdu retrouvé. Cf. Quelques articles vidéos d'otto, voix de sollers : c'est le temps perdu ailleurs, c'est le temps retrouvé là.)
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[brachy-logique]
@editionsPOL 31 janv.
Dans l’Obs, Élisabeth Philippe sur la réédition de « Dans ma chambre », le premier roman de Guillaume Dustan en #formatpoche aux éditions P.O.L :« minimalisme cru, prosaïsme ravageur, l’écriture frontale va à l’essentiel. Pas de temps à perdre. Il est déjà trop tard. » @BibliObs
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Quand les dieux se mettent à être explicites, les églises se vident.
(Marc Bonnant, avocat jouant la reconstitution de procès des Fleurs du mal - Stupéfiant ! - Parler, pourquoi est-ce un art ? - Stupéfiant !, 8'50)
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Pline l'ancien disait déjà « cum libris loquor » : je parle avec les livres.
(Marc Bonnant - Stupéfiant ! - Parler, pourquoi est-ce un art ? - Stupéfiant !, 9'30)
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Il parle très faux, là. Ah bah, on parle pas comme ça. [ ] Et un bon orateur, c'est quelqu'un qui parle normalement, avec naturel.
(Pierre Delavène – Stupéfiant ! - Parler, pourquoi est-ce un art ? - Stupéfiant !, 12'40)
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[méta][otto]!!
Il aurait souvent suffi que quelqu'un d'autre tienne tes propos pour que tu les aimes. Tu as noté ce qu'on te répétait. Ce texte que tu écrivais, tu en étais deux fois l'auteur.
(Édouard Levé, Suicide, p15)
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Titre : Retrouvé (cf. infra, juste au-dessus)
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Comment décririez-vous La Banlieue du monde ?
Gérard Berréby : Mes poèmes viennent de mots ou de choses attrapés au vol, au café, dans la rue, dans les journaux, et sur lesquels je rebondis. J’adore la notion de badaud, de mec qui traîne, qui capte des choses qui entrent en résonance. À partir de là, j’invente une histoire, une interprétation, une formulation.
(Gérard Berréby, Nouveau Magazine Littéraire, janvier 2019, https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/entretien-po%C3%A9sie/%C2%AB-je-ne-supporte-pas-la-po%C3%A9sie-fleurie-o%C3%B9-il-faut-s%E2%80%99armer-d%E2%80%99un-dictionnaire-%C2%BB)
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Je ne pense pas à un public particulier quand j’écris. Mais je m’impose une règle, celle d’employer la langue la plus courante possible. S’il me vient naturellement un mot rare ou désuet, je le gomme. Parce que, malgré mes activités littéraires et ma culture, je connais la langue contemporaine. Et je ne supporte pas, c’est même épidermique, la poésie fleurie où il faut s’armer d’un dictionnaire. Je ne fais pas partie des gens qui pensent que la poésie disparaît parce que les gens écoutent du rap ou envoient des SMS. À chaque époque il y a eu quelque chose de nouveau, tant mieux. La poésie qui refuse cela a toujours été et continuera de rester à côté de la plaque.
((Gérard Berréby, Le Nouveau Magazine Littéraire, janvier 2019, https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/entretien-po%C3%A9sie/%C2%AB-je-ne-supporte-pas-la-po%C3%A9sie-fleurie-o%C3%B9-il-faut-s%E2%80%99armer-d%E2%80%99un-dictionnaire-%C2%BB)
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Qu'on m'oublie m'épargne la gêne de devoir briller.
(Édouard Levé, Suicide, p17)
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Ta vie fut une hypothèse. [ ] On pense à toi, et apparaît ce que tu aurais pu être. Tu fus et tu resteras un bloc de possibilités.
(Édouard Levé, Suicide, p15)
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Et je me suis demandé si ce que ça veut dire c'est que : pour être un grand artiste, il faut être un genre d'autiste, c'est-à-dire il faut être tout entier dévoué à son art, et refuser le reste de la réalité, ne jamais desecndre de son paquebot – qui peut être une galère, d'ailleurs [ ].
(Charles Consigny, ONPC, André Dussollier - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 7')
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Une ruine est une objet esthétique accidentel. L'embellissement, certain, n'est pas choisi.
(Édouard Levé, Suicide, p16-17)
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Tu en sais maintenant plus que moi sur la mort.
(Édouard Levé, Suicide, p10)
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[hoptique][improvisation]
Il y a une phrase de Roland Dubillard [dramaturge et comédien] que j'aime beaucoup, il dit : il faut se lancer dans le vide sans réfléchir, si vous vous apercevez ensuite que vous avez oublié votre parachute, tant mieux, c'est alors que vous ferez vos preuves.
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Je veux dire, ne serait-ce que de pas perdre ses moyens devant un public… C'est un truc que je pense pas être capable de faire aujourd'hui.
(Alain-Fabien Delon, ONPC, André Dussollier - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 10')
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[Contre Le Petit Prince, tarte !]
(Raphaël Enthoven ONPC, André Dussollier - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 18'50)
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[Dussolier, excellent lecteur de Proust, À le recherche du temps perdu, audiolivre]
(Raphaël Enthoven ONPC, André Dussollier - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 19'20)
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Bah, moi, ma position aujourd'hui elle me plaît absolument,j'aime bien toucher un peu à tout et c'est génial de pouvoir composer entre plein de plans différents du milieu artistique.
(Alain-Fabien Delon - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 0'15)
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Tu lisais debout dans les librairies plutôt qu'assis dans les bibliothèques. Tu voulais découvrir la littérature d'aujourd'hui, pas celle d'hier. Aux bibliothèques le passé, aux librairies le présent. [ ] Tu faisais confiance aux éditeurs pour actualiser aujourd'hui le savoir d'hier. [ ]
(Édouard Levé, Suicide, p20)
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Laurent Ruquier – Il paraît que la mère d'Alain Resnais lui disait "Mais pourquoi tu fais pas des films comme les autres ?", et il lui a répondu "Parce que les autres le font".
André Dussolier – "Oui, parce que les autres les font", oui. Oui, c'était magnifique, comme réponse, parcequ'elle était un peu inquiète que son rejeton fasse des films un peu singuliers et qui ne plaisaient pas forcément au plus grand nombre.
(ONPC - Intégrale - On n'est pas couché 9 février 2019 #ONPC, 2:24'30'')
2019 02 13
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[méta]
Le Brouillon général, Novalis
De l’Europe napoléonienne à la révolution de 1848
Nouveau monde et nouvelle sensibilité "L'espoir est une joie lointaine (distance temporelle). Le pressentiment est une représentation lointaine. La crainte est une douleur lointaine. Souvenir de l'agréable – souvenir du désagréable – plaisir ou déplaisir lointains en arrière. Ce que le plaisir perd avec le souvenir, le déplaisir le gagne, et inversement. Ils passent l'un dans l'autre – même chose pour la crainte et l'espoir. Plus ils sont proches, plus ils sont différents." Art, grammaire, morale, médecine, minéralogie, Dieu, algèbre, autant de domaines abordés dans ce vaste projet d’encyclopédie. Ni dictionnaire, ni classification rationnelle des savoirs, cet ensemble se veut une "science du tout" à l'inflexion résolument romantique. Dans l'intimité de ce cabinet de curiosités ou de cet antre de chercheur, Novalis désorganise plus qu'il ne classe, libère la pensée plus qu'il ne l'ordonne. Les fragments qu'il offre à lire, à picorer ou à méditer composent entre eux une poésie en acte. Novalis expérimente, donne une forme visible à la pensée comme il transforme la réalité palpable en matière à rêver. Ce qu’il faut : trouver l'harmonie dans le chaos, disséminée dans ces traits d'esprit fugitifs. Ces notes posthumes mettent en évidence la singularité et la modernité de la réflexion de leur auteur : le systématisme de la volonté encyclopédique héritée du XVIIIe siècle se renouvelle au contact de l’esprit libre du romantisme qu'incarne la forme fragmentaire.
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/95/le-brouillon-general)
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[méta]
Semences, Novalis
De l’Europe napoléonienne à la révolution de 1848
Nouveau monde et nouvelle sensibilité “L’art d’écrire des livres n’est pas encore inventé. Mais il est sur le point de l’être. Des fragments de ce genre sont des semences littéraires. Il peut bien s’y trouver de nombreuses graines sèches : qu’importe, tant qu’une seule éclôt !” Deuxième tome de la publication des Œuvres philosophiques complètes de Novalis entreprise par les éditions Allia, Semences est représentatif de cette “symphilosophie” que recherchait Novalis, qui permettrait de rendre compte de la totalité infinie du monde. Le fragment, reflet du chaos mobile et variable du monde, est bien sûr la forme qui seule permet d’approcher cette totalité. On trouvera donc dans ce volume en grande partie inédit en français à la fois des aphorismes politiques, des “anecdotes”, un ensemble de réflexions sur l’art, réunies sous le titre de Pollen ou Fleurs, et même des dialogues philosophiques. Ce gigantesque magma, plein de fulgurances, qui abolit toute notion de genre et aborde tous les thèmes, est à l’image même de ce que fut le romantisme allemand.
Traduit de l'allemand, annoté et précédé de Fragments et totalité par Olivier Schefer.
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/97/semences)
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[méta]
Comme les Pensées de Pascal, les Fusées de Baudelaire, les fragments narratifs de Kafka ou la somme inachevée de Walter Benjamin, Das Passagen-Werk, ces manuscrits font partie de ces écrits posthumes qui éclairent le centre par ses marges ou qui déplacent le centre à la périphérie. Le lecteur sera donc parfois pris de vertige – un vertige hautement stimulant et qui invite à tout repenser – en présence de ces fragments, où les disciplines et les objets les plus divers sont également convoqués, brassés, mélangés. Dieu, le monde, la médecine, la minéralogie, l’algèbre, la morale, l’art, la grammaire, la numismatique, etc.
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[méta][TP]
Son ambition synthétique, tout d’abord, que Novalis partage avec les philosophes post-kantiens de l’idéalisme allemand. “Proposition : toutes les sciences sont une”, écrit-il ici même (no 526), en suggérant plus loin la nécessité de réaliser une “pantomathie” (no 553), une science du tout, dont ce brouillon est bien l’esquisse : un savoir universel qui serait en même temps un savoir de l’universalité et de l’Univers. Cette ambition systématique et cosmologique qui recueille l’héritage platonicien de l’âme du monde, tel qu’il ressort du Timée de Platon jusqu’à la Weltseele (De l’âme du monde, 1798) de Schelling, confie singulièrement à la poésie et à l’imagination créatrice un rôle de premier plan, celui de médium de toute révélation et de toute synthèse réelle. Novalis note d’un trait vif et essentiel : “Chaque science devient poésie – après être devenue philosophie” (no 684). Cette entreprise se caractérise enfin par son inachèvement, inachèvement par défaut, semble-t-il, qui condamne Novalis, faute de temps, ou dépassé par l’ampleur de la tâche, à ne livrer qu’un “fragment d’exécuté” pour reprendre une formule de Mallarmé qualifiant son propre projet de Livre absolu, avec lequel l’encyclopédie romantique possède quelques affinités et de nombreuses différences 1. Novalis note ainsi avec lucidité : “(Si mon entreprise devait se révéler trop grande pour être menée à bien – je ne donnerai que la méthode et le procédé – et des exemples – la partie la plus générale et des fragments tirés des parties particulières.)” (no 526)
Mais cet inachèvement est aussi largement programmatique et nécessaire, à l’instar de la “poésie universelle progressive”, défendue par son ami Friedrich Schlegel, laquelle, en se destinant à embrasser une totalité vivante et en devenir, renonce à l’accomplissement et à la perfection : “Le genre poétique romantique est encore en devenir ; et c’est son essence propre de ne pouvoir qu’éternellement devenir, et jamais s’accomplir.” Le Brouillon général nous le dit à chaque étape : Novalis veut le Tout, mais il le veut à travers des fragments, ou en convoquant une multitude de formes qui sont aussi bien l’expression moléculaire de la totalité que sa dispersion et son éparpillement en d’autres directions, souvent inconnues.
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[TP]
[ ] à ne livrer qu’un “fragment d’exécuté” pour reprendre une formule de Mallarmé [ ]
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[philosophie][philowsophie]
Novalis note d’un trait vif et essentiel : “Chaque science devient poésie – après être devenue philosophie” (no 684).
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[philowsophie][méta][formules]
Cette ébauche d’encyclopédie, retravaillée par son auteur, comme l’indiquent les titres qu’il donne après coup à plusieurs fragments (physique, mathématique, musique, doctrine de l’avenir...), évoque un laboratoire mental prodigieux – situé entre le cabinet de curiosités et la chambre du Docteur Faust –, où le jeune poète-philosophe jette ses pensées les plus urgentes (il les qualifie en allemand d’Einfälle, ce sont des trouvailles, des fulgurances, des incidences), en réservant leur organisation. Mais le problème est-il vraiment d’organiser, de classer, de ranger en rubriques les proposi- tions jetées sur le papier, et non pas plutôt de les déclasser, de faire sauter les verrous hiérarchiques, les divisions en genres, y compris sexuels (“l’homme est d’une certaine manière aussi une femme, de même la femme est aussi un homme”, no 117) ? En somme, le problème n’est-il pas surtout d’adopter la “leçon de désorganisation”, qu’évoque son ami Friedrich Schlegel dans l’un de ses fragments ? “
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[injustifier]
Cet état nécessairement versatile et flottant de la pensée engage tout d’abord sa dimension expérimentale. Car chez Novalis, la pensée n’est pas démonstrative, contrairement à Spinoza [ ]
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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[philowsophie] (= [philoeasy])
Comme ses compagnons romantiques, Novalis ne conçoit guère de division entre les disciplines, en particulier entre la poésie et la philosophie.
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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Mais si la praxis importe tant à la théorie et si la poésie prolonge essentiellement la pensée, pourquoi imaginer une encyclopédie ? Que peut une encyclopédie, même romantique, puisque Novalis écrivait quelques mois plus tôt, “plus c’est poétique, plus c’est vrai”?
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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Les trois dernières années de sa brève existence sont extrêmement fructueuses, à la fois en termes de création littéraire, de réflexion de nature scientifique et de spéculation philosophique et religieuse, qu'en termes de rencontres et d'expériences. Il se lance dans le projet gigantesque de réalisation d'une encyclopédie délibérément fragmentaire, où se théorisent et s'interpellent toutes les sciences et tous les arts : le Brouillon général (Das Allgemeine Brouillon). Il écrit quantité de fragments, non seulement pour l'encyclopédie mais également pour d'autres recueils et d'autres contextes. [ ] En 1800, après avoir soumis divers Probeschriften (mémoires scientifiques), il est nommé Amtshauptmann (responsable local) des salines à Artern1. Il se lance dans sa grande-œuvre, la rédaction de Heinrich von Ofterdingen, un roman d'une puissante complexité (sous des dehors en apparence accessibles), dont les multiples portes d'entrée, le travail sur le style et l'écriture réflexive, en font l'un des premiers romans « modernes ». Il condense toutes les exigences romantiques (réflexivité, ironie, référence au roman de formation goethéen, transgénéricité, etc.) et demeure inachevé, par la mort de Novalis mais aussi peut-être en raison de la nature même de l’œuvre romantique. [ ]
De santé fragile depuis sa naissance, Novalis côtoie la maladie, la sienne ou celle de ses proches, depuis toujours. Il allait se marier avec Julie von Charpentier lorsque sa phtisie s'intensifie. Malgré une cure à Teplitz, il meurt l'année suivante à Weissenfels d'un épanchement de sang consécutif à sa phtisie. Il a 29 ans et laisse derrière lui une œuvre extraordinaire par sa créativité, son élévation spirituelle et la beauté de son expression. L’œuvre, polyphonique, marque par sa profondeur, tant au regard de la théorie de la littérature qu'à celui de l'histoire des sciences ou au niveau de l'élaboration d'une philosophie transcendantale renouvelée après Kant, puisque Novalis marque de son empreinte chacun de ces domaines. Son ami Friedrich Schlegel et son frère Karl assisteront à ses dernières heures.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Novalis)
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« L’œuvre de Novalis est une affirmation dont on commence à peine à mesurer la portée. Sa présence importe. Elle est ce signe mystérieux qui « autorise ». Et qui déjà autorise à être, envers et contre tout ce monde qu’on nous fait, à être et à demeurer ainsi. Les tout premiers « disciples » de Novalis sont véritablement pour demain.» (Armel Guerne, Préface aux Disciples à Saïs, GLM, 1939)
(http://www.litteratureaudio.com/index.php?s=novalis&sbutt=Ok)
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[TP]
Et puis, un partage du temps de création entre paris et la campagne !
(François Busnel à Simon Libérati – LGL - Simon Liberati publie « Occident », 1'25)
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[otteur]
On travaille… enfin moi je travaille sur des matériaux qui existent.
(Simon Libérati – LGL - Simon Liberati publie « Occident », 1'30)
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[multimédia][HN]
– Regarde sur internet.
– Je croyais qu'on méprisait internet.
– [Geste de la main, signifiant : plus ou moins/ça dépend/bof/mouais…]
(Sils Maria [film], 14'30]
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C'est quelqu'un qui n'a aucune expérience de cette vie-là, qui n'a jamais eu d'enfant et qui n'en aura jamais, et qui n'est voué qu'à son art [ ]
(Simon Libérati – LGL - Simon Liberati publie « Occident », 6')
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[nokidding]
[Malgré tout, faire un enfant.
Pas d'enfant parce que monde trop dur. Stoper la malédiction.
Moi l'inverse.]
(LGL - Sarah Chiche nous emporte dans « Les Enténébrés », 9'40+11'40)
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[brachy-logique]
De : karl
À : Vincent Almendros
Envoyé le : Mercredi 13 février 2019
Objet : en levé
En art, retirer est parfaire. (Édouard Levé, Suicide)
; )
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Marie en deux mots ?
Généreuse, rieuse.
Générieuse.
Marieuse, générieuse.
Marie en deux mots ? Rieuse, généreuse. Et en un ? Générieuse.
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[rappel]
Il y a solitude et solotude.
2019 02 14
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Le 9 novembre 1969, Robert [Plant] épouse Maureen, une métisse anglo-indienne qu'il avait rencontrée trois ans plus tôt. Ils auront trois enfants [ ]. Le couple divorce en août 1983. [ ] en juillet 1977, [leur] fils Karac meurt d'une maladie foudroyante. En 1991, Plant a un fils, Jesse Lee, avec Shirley Wilson, la sœur de Maureen.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Plant)
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[postsexuel]
Plus envie de se crever le mou sur/dans du mou.
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[postsexuel]
Prendre son sexe en main.
Prendre le sexe en main.
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Elle conduit comme c'est pas permis.
Conduire comme c'est pas permis.
Ils conduisent comme c'est pas permis.
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[ ]
Ménage ton manège
Manège ton manège.
Manège ton ménage.
[ ]
(Max Jacob, "Avenue du Maine")
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Ce projet encyclopédique, qui vaut à la fois pour lui-même et comme matrice théorique de certaines de ses œuvres romanesques (Les Disciples à Saïs et Henri d’Ofterdingen), émerge dans un contexte professionnel et personnel bien spécifique. Descendant par son père d’une ancienne noblesse saxonne, Georg Philipp Friedrich von Hardenberg (1772-1801) aura en l’espace de quelques brèves années (il meurt de phtisie, une tuberculose pulmonaire, à l’âge de 29 ans) inventé et réinventé à peu près toutes les formes d’expression et de réflexion : essais, récits, romans, poèmes, dialogues, lettres, contes, fragments. Sa vie elle-même est un roman, du moins est-ce ainsi que l’ont narrée ses amis Ludwig Tieck et Friedrich Schlegel, premiers éditeurs de ses Œuvres en Allemagne. Ses compagnons voient en lui une sorte de saint ou de héros romantique, et il reste parfois difficile de faire la part des faits et de la fiction. Novalis réchappe à 9 ans d’une grave dysenterie qui menace de le tuer. D’un coup, notera l’un de ses frères, Karl, les facultés intellectuelles du jeune Hardenberg s’éveillèrent. Que la pensée naisse dans l’épreuve de la maladie, qu’elle éclose en traversant le corps, c’est aussi ce que les écrits théoriques de Novalis ne cessent de rappeler en accordant une place considérable à la médecine et aux sciences naturelles. Alors qu’il suit une formation de juriste, que lui impose son père, le jeune homme assiste, fasciné, aux leçons sur l’histoire de Schiller, à l’univer- sité de Iéna, en 1791, tout en prenant connaissance des écrits de Kant et bientôt, vers 1794, de ceux de Fichte. Dans ce parcours fulgurant, que je brosse ici à grands traits 1, l’événement majeur de sa brève existence fut sa rencontre avec une jeune enfant de 12 ans et demi, Sophie von Kühn (qui s’éteint trois ans plus tard, en mars 1797). Novalis tombe immédiatement amoureux de celle qui occupera bientôt le foyer mythique, poétique et théorique de son écriture. “Ma discipline préférée, écrit-il à Friedrich Schlegel, s’appelle au fond comme ma fiancée. Elle s’appelle Sophie – la philo-Sophia est l’âme de ma vie et la clef de mon moi le plus intime1.” Il note ailleurs dans l’un de ses fragments : “J’ai de la religion pour Sophie – pas de l’amour. Un amour absolu, indépendant du cœur et fondé sur la foi, est religion 2.” Les sublimes Hymnes à la Nuit, parus à la fin de la brève existence du poète, en 1800, érigent cet “amour absolu” et mystique en une forme initiatique qui lui ouvre les portes du rêve et de l’éternité. En atteste le fameux hymne iii qui ressaisit poétiquement la “révélation” quasi hallucinatoire du 13 mai 1797, au cours de laquelle Novalis crut voir sa fiancée morte, tel un Christ féminin ressuscité sortant du tombeau.
Mais nous sommes encore à la fin de l’année 1797. Novalis, alors en plein travail de deuil, n’a pas encore écrit ce poème majeur. Pour l’heure, il se tourne vers les sciences, qui ont aussi pour lui une valeur thérapeutique importante. C’est ainsi qu’il intègre le 1er décembre 1797, pour environ deux ans, l’École des Mines de Freiberg où lui sont dispensés des enseignements de disciplines variées, parmi lesquelles la chimie, la géologie, la cristallographie, la physique, la métallurgie et, bien entendu, l’“oryctognosie” – minéra- logie et étude des terrains – de son maître Abraham Gottlob von Werner.
Au terme de cette formation, Novalis deviendra assesseur puis directeur de salines. On perçoit plus d’un écho de ces études théoriques et pratiques dans Le Brouillon général qu’il rédige chaque matin, à raison d’une heure ou deux, durant 6 mois environ, de septembre 1798 à mars 1799. En somme, Novalis naît ou renaît durant cette période – lui dont la vie et l’œuvre tout entière sont placées sous le signe de la métamorphose (Verwandlung) et du devenir. À ses yeux, on le lira ici, Protée est philosophe. Il adopte durant cette période son pseudonyme, Novalis, transposition latine de son nom de famille, Hardenberg (novale, en friche), pour sa première importante publication: le recueil de fragments intitulé Pollen, écrit quelques mois avant Le Brouillon général, et qui paraît dans le premier tome de la revue des frères Schlegel, l’Athenaeum. À l’été 1798, Novalis publie un autre ensemble de réflexions, mi-poétiques, mi-politiques, Foi et savoir.Tout s’accélère donc et se cristallise en cette intense période d’échanges intellectuels, et celui qui faisait part dans le journal après la mort de sa fiancée d’une étrange résolu- tion (ein Entschluß), peut-être suicidaire, semble avoir trouvé une consolation dans la philosophie et les études, à moins qu’il n’ait fait que prolonger et amplifier un amour qui por- tait, on l’a vu, le nom même de la philosophie.
Projet de bible scientifique et poétique ou ébauche de sys- tème, nous ne saurons jamais avec certitude la forme ni la nature exacte de l’encyclopédie rêvée par Novalis. Mais ce que nous pouvons en lire, même et surtout sous la forme provisoire et processuelle d’une réflexion qui essaie et s’essaie en permanence à de nouvelles combinaisons, suffit à faire de ce texte énigmatique et rayonnant l’une des grandes œuvres de la modernité.
de l’encyclopdie l’encyclopdistique : potiser les sciences
le maître mot du projet de Novalis est peut-être celui d’ency- clopédistique avec lequel il s’est efforcé de cerner au plus près son entreprise.
potique de la germination 15
1 heure pour l’encyclopédistique en général. Celle-ci contient l’algèbre scientifique – équations. Rapports – similitudes – ressemblances – actions réciproques des sciences entre elles. (no 233)
Que désigne donc l’“encyclopédistique” que ne recouvre pas l’encyclopédie telle que nous l’entendons ordinaire- ment ? Cette note 1 l’indique déjà : il ne s’agit pas d’écrire une encyclopédie savante, rangée par ordre alphabétique, ni même un système du savoir, ordonné selon une logique dialectique nécessaire, telle la future Encyclopédie des sciences philosophiques de Hegel, ce vaste “système de la science”, exhibant la vérité même dans son contenu et sa forme. Novalis, avec une géniale intuition, propose déjà un contre- modèle au système philosophique, que son époque s’efforce de mettre au jour, sous des formes diverses (philosophie de la liberté absolue, théorie de la nature, philosophie de l’art). L’encyclopédistique est une méthode plus encore qu’un texte ou un savoir à constituer : elle n’a d’autre objet et d’autre finalité que de mettre en relation et en contact toutes les disciplines et toutes les pratiques entre elles. On dira, à juste titre, que telle fut aussi l’ambition des systèmes théoriques qui s’élaborent à cette période. Mais Novalis pressent et comprend qu’avec le romantisme autre chose est en jeu. Il ne s’agit pas de définir ni de circonscrire la vérité dans un texte, mais de la faire naître au gré de relations mul- tiples et souvent inédites. Aussi Novalis se montre-t-il tout particulièrement attentif aux modes de la connexion (analogies, polarités, échanges, métamorphoses, passages et inversions) entre toutes les sciences et les pratiques, ce que Roger Caillois, qui condamnait sévèrement le goût de l’analogie dans le premier romantisme et chez Novalis en particulier, ne semble pas avoir perçu en son temps2. D’où une fascination récurrente pour les structures de pensée et d’écriture (table des catégories, abécédaire, index, plan, titre,
1.Voir également l’évocation de l’encyclopédistique aux fragments nos 218, 229 et 231. 2. Roger Caillois, “L’alternative”, dans Albert Béguin (dir.), “Le Romantisme allemand”, Les Cahiers du Sud, Paris, Cahiers du Sud, 1937, texte repris dans Roger Caillois, Approches de l’imaginaire, Paris, Gallimard, 1974.
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[TP][surdouage][autoportrait]
Novalis réchappe à 9 ans d’une grave dysenterie qui menace de le tuer. D’un coup, notera l’un de ses frères, Karl, les facultés intellectuelles du jeune Hardenberg s’éveillèrent. Que la pensée naisse dans l’épreuve de la maladie, qu’elle éclose en traversant le corps, c’est aussi ce que les écrits théoriques de Novalis ne cessent de rappeler [ ].
(Olivier Schefer, préface – Le Brouillon général (nouvelle édition, 2015), Novalis, ed. Allia)
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OK : Depuis des années maintenant j'avance l'hypothèse que c'est peut-être par elle, la maladie, que j'ai le plus appris, c'est-à-dire de plus décisif. (Et suis devenu ce que je suis – ou ai pu être ?) Dès mon plus jeune âge. Et par elle que je serais devenu ce/si... bizarroïde ? « Ce qui ne nous tue pas nous rend... simplement plus bizarre » ? Bref. Hypothèse. Intuition ? Bref.
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OTTO - 1902 - récit à part(tenaire surdoué)
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Thierry Fourreau. Perfecto.
Libértation - 11 mars 2004 à 23:41 «Enfin, quand il mourut, je ne m'autorisai pas à tenter, pour moi-même, de me délivrer de ce poids par un moyen dans lequel je ne croyais plus et qu'il avait lui-même, d'une certaine manière, tué.» Un beau et bref «mausolée» pour un amant mort, qui raconte aussi comment on devient écrivain (en arrêtant de ne pas l'être).
(https://next.liberation.fr/livres/2004/03/11/thierry-fourreau-perfecto_472063)
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[Àmouréinventer][postsexuel]
– Tu avais 18 ans. Tu n'étais plus une gamine. Il devait y avoir une certaine attirance. Wilhem était loin d'être un saint.
– Peut-être.
– Il m'a choisie [dans sa pièce de théâtre/son film]. Il devait bien ressentir quelque chose. Mais c'est resté non dit. [ ] Et peu importe. Ce n'est pas très important.
– Si ça, c'est pas important, putain…
– L'important, c'est ce qui est dans le film.
– Tu admets une certaine attirance ?
– Stop.
– Pourquoi ? C'était réciproque ?
– Oui. Non ! Je ne sais pas. Tu ne comprends pas. Oui, j'étais attirée par Wilhem, mais… c'est normal. Je me contentais d'petre attirée par lui. Et de l'intimité.
– Donc il y avait aussi de l'intimité ?
– Ne me reprends pas sur chaque mot. Au delà, ça aurait menacé notre relation. Mon intuition me disait qu'elle était bien plus précieuse que le désir.
– C'est clair. Tu étais amoureuse.
– Bien sûr que non.
– Arrête de suimplifier, c'est trop facile. C'était moins que ça. Et c'était mieux.
(Sils Maria [film], 42'30)
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[karl]
Si j'ai une qualité, c'est de savoir lire les comportements.
(Sils Maria [film], 55'08'')
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Parle à mon cul, d'Aurélie Djian, arte radio
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Faites vos "je", sans moi.
Faites vos "je" mais sans moi.
Faites vos je sans moi.
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Sois pas jalouse, c'est pas séduisant.
(Sils Maria [film], 1:12'20'')
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[pour François Matton]
[ ] ce dicton : nourris un chat pendant une vie, il te quittera en un jour ; nourris un chien pendant un jour, il te sera fidèle pour la vie. Tu fus le chat, et moi le chien.
(Édouard Levé, Suicide, p.25)
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[mariage]
[ ] ce choix de mon frère de faire approuver son amour des tiers, fussent-ils lointain.
(Édouard Levé, Suicide, p.25)
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Tu disais qu'il valait mieux écouter du rock dans une langue étrangère qu'on connaît mal Que les paroles sont plus belles si on les comprend à moitié. Que le dadaïsme aurait donné du bon rock si les dates avaient coïncidé.
(Édouard Levé, Suicide, p.27-28)
[cf. Lipsick Traces]
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[méta]
Tu recueillais des phrases dites dans la rue par des passants.
(Édouard Levé, Suicide, p.28)
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[TP]!
Tu conservais tes agendas des années passées. Tu les relisais quand tu doutais d'exister. Tu revivais ton passé en les feuilletant au hasard, comme si tu survolais une chronique de toi-même. Il t'arrivait de trouver des rendez-vous dont tu ne te souvenais plus et des gens dont les noms, écrits de ta main, ne t'évoquaient rien. La plupart des événements te revenaient cependant en mémoire. Tu t'inquiétais alors de ne pas te souvenir de ce qu'il y avait entre les choses écrites. Tu avais aussi vécu ces instants. Où étaient-ils passés ?
(Édouard Levé, Suicide, p.29)
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Commentaire de Catherine RG (par mail) :
Ah... c’est bien vrai, tout ça.
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[brachy-logique]
Tu refusais d'être abondant. Tu faisais peu, mais bien, ou rien, plutôt que mal. Tu ignorais les soifs contemporaines. Tu n'exigeais pas d'avoir tout, tout de suite. [ ] Cette sécheresse était ton classicisme.
(Édouard Levé, Suicide, p.29)
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[TP][karl]
Tu faisais peu, mais bien, ou rien, plutôt que mal. Tu ignorais les soifs contemporaines. Tu n'exigeais pas d'avoir tout, tout de suite.
(Édouard Levé, Suicide, p.29)
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[brachy-logique]
Tu refusais d'être abondant. [ ] Cette sécheresse était ton classicisme.
(Édouard Levé, Suicide, p.29)
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[brachy-logique]
[à Vincent Almendros]
Tu refusais d'être abondant. Tu faisais peu, mais bien, ou rien, plutôt que mal. (...) Cette sécheresse était ton classicisme.
(Édouard Levé, Suicide)
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[méta][fragmentage]
Tu lisais des dictionnaires comme d'autres lisent des romans. Chaque entrée est un personnage, disais-tu, que l'on peut retrouver dans une autre rubrique. Les actions, multiples, se construisent au fil de la lecture aléatoire. Selon l'ordre, l'histoire change. Un dictionnaire ressemble plus au monde qu'un roman, car le monde n'est pas une suite cohérente d'actions, mais une constellation de choses perçues. On le regarde, des objets sans rapport s'assemblent, et la proximitié géographique leur donne un sens. Si les événements se suivent, on croit que c'est une histoire. Mais dans un dictionnaire, le temps n'existe pas : ABC n'est ni plus ni plus chronologique que BCA. Décrire ta vie dans l'ordre seraut absurde : je me souviens de toi au hasard. Mon cerveau te ressuscite par détails aléatoires, comme on pioche des billes dans un sac.
Ne croyant pas aux récits, tu écoutais les histoires d'une oreille flottante, pour en découvrir l'os.
(Édouard Levé, Suicide, p.37-38)
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[karl][brachy-logique]
Ne croyant pas aux récits, tu écoutais les histoires d'une oreille flottante, pour en découvrir l'os.
(Édouard Levé, Suicide, p.38)
2019 02 15
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Et vous dites, en revenant sur cette époque-là [twilight] : je suis devenue excessivement, ridiculement et stupidement célèbre.
(C à Vous - Le phénomène Kristen Stewart - C à vous - 08/12/2016, 10')
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Elle [Gaëlle] arrivait pas à synthétiser aussi vite que j'aurais voulu, oui, et j'ai eu la légèreté de ne pas l'informer explicitement de mon objectif, de ce que j'attendais un peu du jeu : qu'elle réponde justement du tac au tac, de manière ludique, mais... À la réflexion, oui, c'est pas dans son style, car pas dans son style d'écriture non plus ! Elle n'a rien contre le fait d'en faire long, de prendre son temps, de s'étendre, etc. Tandis que moi... bien que partagé par ma double nature, entre mon caractère foisonnant et mon goût de l'épure, je serais quand même plutôt porté, quand il s'agit de créer, vers l'édouard levé : « Tu refusais d'être abondant. Tu faisais peu, mais bien, ou rien, plutôt que mal. (...) Cette sécheresse était ton classicisme ».
[ ]
N'empêche, elle a voulu garder son jeu de fiches. Peut-être qu'elle en fera quelque chose ? Puisqu'elle a même eu l'idée, en sortant, de me répondre à tout ça par écrit. Ah, il y en qui aiment vraiment gratter du papier avec des mots, c'est fou. Ou pire que des mots, des phrases ! Les unes après les autres. Les enchaîner, comme ça. Rah lala... Tandis que moi, au plus sec ! Sans verbe, si je pouvais. Comme je le faisais déjà au collège. « Télégraphique ». Et à côté ça, oui, des heures et des heures et des mois et des jours et des années à gratter de l'audiovisuel, oui, ça oui, donc je suis bien placé pour les comprendre, du moins en décalé : moi sur l'avenir, eux sur le passé, haha ; )
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[autoportrait][style][brachy-logique]
[ ] partagé par ma double nature, entre mon caractère foisonnant et mon goût de l'épure [ ]
(kARL, à marie)
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Il est plus facile de s'identifier à la force qu'à la faiblesse.
(Sils Maria [film], 1:25'20)
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Comme tous les artistes de sa génération il a le sens de la com'.
(Sils Maria [film], 1:42'40)
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Joli nom (et minois dans Sils Maria) de l'actrice : Chloë Grace Moretz.
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[brachy-logique][formule]
L'impression de légèreté et de pureté l'emporte [ ]
Pourtant, les plus réussis [des haïkus] sont emplis d'une densité inégalable. « Aussi simple et dépouillée soit la forme des haïku, c'est comme un diamant aux innombrables facettes, me dit le poète et conteur Thierry Cazals. On n'a jamais fini d'en faire le tour, d'en contempler tous les scintillements… »
(Pascale Senk, L'effet haïku, p38)
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[brachy-logique][formule]
En ce qui me concerne, abreuvée, dans l'exercice de mon métier, d'informations et de commentaires, critiques, jugements incessants, je ressens une grande fraîcheur lorsque je lis des haïkus. Enfin, du brut, du sharp, du pur ! Enfin un auteur qui ne m'encombre pas de ses démonstrations discursives, mais m'offre simplement à voir !
À lire ces haïkus, nous découvrons peu à peu qu'il est possible de penser et capter le réel par « flashs », en quelques visions émergeant sans lien logique ou même chronologique entre elles [ ].
(Pascale Senk, L'effet haïku, p39)
2019 02 16
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Je vais mourir, Paul. [ ] Je crois que le moment le plus dur, c'est quand j'ai réalisé que j'avais plus d'avenir. Plus le choix.
(L'homme qui voulait vivre sa vie [film], 8' + 9'25)
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– Déprime totale. Et puis, au bout d'un moment, je me suis dit : bah, Greg, mon gars, il faut te rendre à l'évidence, tu es pas un génie.
– C'est des choses qui arrivent.
(L'homme qui voulait vivre sa vie [film], 18'20)
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[Àmouréinventer]
Mais qu'est-ce que tu veux ? Tu veux qu'on parle ? Qu'on se mette d'accord ? Tu veux qu'on la partage [ta femme] ? Ah, je suis pas contre, hein ? Pourquoi on serait pas un peu moderne.
(L'homme qui voulait vivre sa vie [film], 27'30)
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https://www.site-telechargements.com/lhomme-qui-voulait-vivre-sa-vie-le-film-gratuitement.html
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[HN][méta][détournement]
La plupart d'entre nous sommes nés dans les années 70 et 80. Donc nous ne sommes pas complètement des geeks, mais nous ne sommes non plus surpris qu'internet fonctionne, contrairement à la plupart des politiciens qui vivent encore à l'ère de l'imprimé. Ces personnes ne comprennent pas que nous sommes dans la société de l'information depuis les années 70 ! Et qu'aujourd'hui, cette société, eh bien, elle doit se transformer, allez, disons le mot, en société de la sagesse, parce que toutes les informations sont disponibles grâce aux nouvelles technologies. Il suffit de s'en emparer pour rendre la vie meilleure.
(Ivan Bartoš (Président du Parti Pirate tchèque) – France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 7')
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"un détournement…"
(France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 9'20+22'20)
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Pirate…
(France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 28')
# (AF)
[HN]!
– Je pense que la réforme du droit d'auteur est un sujet très complexe. [ ] Concernant la réforme du droit d'auteur, part exemple, il y a des personnes très en avance, dans presque tous les groupes [(partis) politiques]. Ça a davantage à voir avec l'expérience personnelle de chaque individu. Si vous avez grandi avec internet, ou si vous avez été employé dans une profession qui vous montre les limites de la législation actuelle. Par exemple, des universitaires, des bibliothécaires et des professeurs nous [le parti pirate] ont soutenu. Ils savent combien c'est difficile de se conformer à la loi d'aujourd'hui. Ça nous a permis de travailler avec des personnes de différents groupes politiques, parce que vous pouvez avoor une approche libérale ou alors carrément communiste et arriver à la même conclusion, qu'il faut réformer le droit d'auteur. [ ]
– Cette conception pirate qui consiste à voir la toile comme un espace neutre, parallèle et sans frontières, divise dans le parlement européen. En témoigne, Jean-Marie Cavada… [ ] « Vous savez, madame, la liberté, c'est avoir le choix entre des contenus sérieux. C'est pas avoir le choix entre des poubelles, de la non-existence informative ou du pillage créatif. C'est pas de la liberté. D'aileurs, vous-même, quand vous lisez, vous choisissez des choses ».
(France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 28'30+32')
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Le [parti] pirate est un parti qui, comme l'encre sur le buvard, gagne tout le papier.
(Jean-Marie Cavada – France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 28'30+32'
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faire évoluer la loi…
(France Culture – Grande reportage - 08/02/2019 - Partis Pirates : Immersion dans les cyberpartis de l'Union européenne, 42'15)
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[TP]
– Francis, on n'a pas bossé pendant deux ans pour rien. Déjà on peut se resservir de ce travail pour…
– Pour ? Pour ? Pour ? Pour ?
(Prête-moi ta main [film], 5'50)
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[âge]
J'ai 43 ans
0'25 + 4'15 + 9' + 9'40 + 33'20 (Gamin, gamin… J'ai quand même 43 ans. – Vous les faites pas.)
(Prête-moi ta main [film])
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– Tu sais que tu as bientôt passé la date limite, Luis, hein ? Encore trois quatre ans et tu es dans le camp des vieux beaux.
– Quand je pense qu'on t'avait trouvé une fille super, et que tu as tout gâché…
(Prête-moi ta main [film], 51'30)
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C'est nul, comme prénom, Simone.
(Prête-moi ta main [film], 1')
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[-age]
Lui – [ ] Donc, pour gagner du temps : la mariage, non, le baisage, oui. Voilà. Que du cul, ça me va.
Elle – Bah, éventuellement, ouais. Mais alors ça vous embête pas si on fait ça avec deux ou trois copains ?
– Euh…
– Ben, parce que ! Le cul à deux… je sais pas, vous, mais moi j'en ai fait le tour. Le mieux c'est à quatre. Surtout quand les mecs commencent à se rouler des pelles. Ça m'excite.
(Prête-moi ta main [film], 15'20)
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[Il retombe par hasard sur sa copine de jeunesse, des années plus tard. Très décevant.]
(Prête-moi ta main [film], 17')
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Elle est pas dans le coma, je suis sûr que c'est psychsomatique.
(Prête-moi ta main [film], 44')
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– De tout façon, vous êtes pas du tout mon genre, j'aime les nanas avec des nichons.
– Ouais, bah moi moi j'aime les mecs avec des couilles.
(Prête-moi ta main [film], 44'10)
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[Il marche dans la merde sur trottoir.]
Ah, putain mais quelle ville de merde.
(Prête-moi ta main [film], 44'20)
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Lui – D'après elles, il y a personne sur terre qui vous arrive à la cheville.
Elle – Bah, ça me paraît évident.
(Prête-moi ta main [film], 46')
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– Dans mon bureau ?
– Ouais ! Je me suis dit que c'était là que ça gênait le moins !
– Ça gêne le moins qui ?
(Prête-moi ta main [film], 53')
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– La violette, par exemple. Bah, elle veut pas qu'on la sente.
– C'est-à-dire ?
– Une des partucularités de la violette, c'est de bloquer les récepteurs de l'odorat. C'est-à-dire que une fois qu'on la sent, eh bah très vite on la sent plus. Il faut attendre un certain temps avant de pouvoir reprofiter de son parfum.
– C'est bizarre !
– Ouais, c'est la violette. La sensation d'un souvenir… impalpable.
(Prête-moi ta main [film], 54'30)
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– J'espère que t'aimes la truffe ?
– On se tutoie ?
– M(ouais) ?
(Prête-moi ta main [film], 55')
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[TP]
– Tu me raconteras la fin ?
– Bah, ils meurent tous.
(Prête-moi ta main [film], 56'15)
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[nokidding][programme]
– Et donc ?
– Et donc, elle était folle de lui, et elle s'est barrée quasiment du jour au lendemain. Je crosi qu'elel en avait marre d'attendre qu'il lui fasse un môme.
– Ouais. Il en voulait pas ?
– Je crois pas, non. Par contre, elle, elle ne pense qu'à ça ! C'est pour ça qu'elle adopte !
– Elle adopte ?
– Oui, elle adopte.
(Prête-moi ta main [film], 58'30)
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– Tu es enceinte ?
– Oh non ! Non non. Oh non ! Avoir un alien dans le ventre, les seins qui pètent, la germe, tout ça, non. Non, on adopte.
(Prête-moi ta main [film], 1:08'15)
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Bon anniversaire, Marie ! [ ] Joyeux anniversaire, Marie.
(Prête-moi ta main [film], 59'30)
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[Méta]
Titre : non-livre
Titre : Livre malgré lui
Titre : À la page de l'écran
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[brachy-logique]
[Résumé hypersynthétique du film L'Homme qui voulait vivre sa vie, d'Éric Lartigau inspiré du roman du même nom de Douglas Kennedy]
Ayant provoqué la mort accidentelle d'un homme, Paul Exben, avocat à succès mais photographe frustré, laisse derrière lui une carrière et un mariage désormais brisé pour assumer l'identité de la victime et prendre la fuite ; s'offre ainsi à lui l'opportunité de recommencer sa vie.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_qui_voulait_vivre_sa_vie_(film))
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[brachy-logique]
[ ] le haïku n'emprunte pas les longues et sinueuses circonvolutions du cerveau. [ ] il se livre sans atours, brièvement, modestement.
(Pascale Senk, L'effet haïku, p40)
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[cosmo-logique][brachy-logique ]
« [ ] le haïku [ ] recentre la pensée sur l'essentiel, c'est-à-dire la grande et fascinante orchestration cosmique, dont l'être humain représente un tout petit maillon. »
(Danièle Duteil, cité par Pascale Senk, L'effet haïku, p41)
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[pionnier][TP](https://fr.wikipedia.org/wiki/Kobayashi_Issa)
Issa Kobayashi (小林 一茶, Kobayashi Issa?), plus connu sous son seul prénom de plume Issa (一茶?, signifiant « une (tasse de) thé »), est un poète japonais du XIXe siècle [ ]. Il est considéré comme l'un des quatre maîtres classiques du haïku japonais (Bashō, Buson, Issa, Shiki).
Auteur d'environ 20 000 haïkus en quasi-totalité composés au XIXe siècle, Issa rompt avec les formes de classicisme du XVIIIe de Buson en proposant un type de romantisme qui renouvelle le genre en y infusant l'autoportrait, l'autobiographie, et le sentiment personnel.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Kobayashi_Issa)
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« La sagesse est de voir le nouveau dans l'ordinaire, en s'accomodant du monde tel qu'il est. Il y a des trésors cachés dans l'instant présent. »
(Santoka, cité par Pascale Senk, L'effet haïku, p41)
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– Pourquoi, à votre avis, ces théories de la résilience, cette expression de « faire son deuil »… toutes ces notions-là ont pris autant d'importance dans nos sociétés ? [ ] Alors pourquoi c'est cette théorie-là, à votre avis, qui a pris le dessus ?
– Parce que nous vivons dans ce que j'ai appelé – c'était dans un petit essai qui s'appelle Tous les enfants sauf un et qui est la réécriture sous forme d'essai de L'enfant éternel –, nous vivons dans ce que j'ai appelé une « société de consolation ». C'est-à-dire les gens veulent être consolés, quitte à fermer les yeux sur le vrai et sur le tragique.
(Philippe Forest – BPI - Entretien entre Philippe Forest, écrivain, et Daniel Martin, journaliste, autour du roman "Sarinagara", 11')
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[méta]
C'est un texte absolument étonnant puisque c'est un texte qui date du 10e siècle, qui est l'oeuvre d'un des plus anciens écrivains japonais qu'on connaisse, qui s'appelle kinotso haïuki (?), qui est essentiellement un poète et un compilateur de poésie(s) à son époque. Et donc il pratique une genre qu'on appelle le "Nikki" (?), c'est-à-dire le journal, mais le journal au Japon, à cette époque-là, dans la littérature classique et ça continue jusqu'à Bashô et jusquà nos jours d'une certaine manière, le journal, c'est un texte qui, un peu comme La Vita Nova de Dante ou Une Saison en enfer de Rimbaud, alterne la prose et les vers.
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2014, 23'45)
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C'est un poème dans lequel "kinotso haïuki/kuno tsouraki" (?) dit : « Entre les hommes les langues diffèrent, mais l'ombre de la lune est le même et le coeur des hommes n'est qu'un. » Ce qui est quand même une formidable déclaration d'universalisme. Qui passe par le biais de la poésie. La poésie, elle est là pour dire l'universalité de l'espèce humaine…
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2014, 25')
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De Kurosawa, philippe forrest recommande : "Rêves", et "Madadayo".
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– Des rapports pas si simples que ça, finalement, Philippe Forest, avec l'écriture. Vous dites que vous auriez pu très bien ne pas écrire.
– Ah, j'ai souvent pensé ça, j'ai souvent pensé que les vrais écrivains, en tout cas les écrivains que moi j'apprécie, c'est des gens qui auraient pu être autre chose que les écrivains qu'ils sont devenus.
– [ ] Vous dites que vous avez toujours pensé qu' « on ne devrait jamais faire confiance à un écrivain qu'à la condition qu'il puisse faire la preuve qu'il avait également les moyens d'être autre chose aussi bien ».
– [ ] un détachement aussi par rapport à la littérature [ ]
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 2'30)
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[ARG][romanesques]!
Ça permettait de montrer quelque chose à quoi moi je tiens beaucoup, c'est-à-dire que l'autofiction ou ce qu'on appelle comme ça n'est pas en rupture avec la littérature d'avant-garde des années 60-70, mais dans le prolongement. Les grands écrivains du "je", outre ceux qu'on vient de citer, c'est des gens comme Roland Barthes, bien sûr, mais aussi comme Perec, comme Claude Simon, comme Marguerite Duras… C'est-à-dire des gens qui ont aussi été des auteurs expérimentaux, et qui à mon avis ont poursuivi l'expérimentation sous la forme d'une écriture du "je".
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 6')
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[ARG][réêl]
Oh, c'est une expérience qui est assez banal en rêve. En rêve, justement, on fait l'épreuve du caractère inconsistant de sa propre identité. Sauf que là ça prend une dimension complètement hallucinante, au sens strict du terme.
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 12'45)
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[noirage]
Toute l'immense et cruelle beauté de ce spectacle sans merci.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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Mon existence ne différait de celle des autres que sur un seul point : elle était sans avenir. Je flottais dans la formidable nonchalance d’un perpétuel présent. Le futur me faisait défaut. Tout projet m’était impossible. La reconduction à l'identique des jours, des semaines, des années me laissait immobile au sein du grand mouvement du temps qui poussait tous les autres vers l’avant.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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Je me trouvais dans une grande librairie où je voulais divertir un peu mon ennui, feuilletant des livres dont plus aucun ne paraissait avoir quoi que ce soit à me dire. Ma curiosité était épuisée de tout. J'en avais assez, assez de tous ces mots – auxquels j'avais ajouté le déshonneur des miens.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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[maladie][TP][noirage]
[ ] toute la douleur vous revient. Et si la souffrance la plus récente est si insupportable, c'est qu'elle contient en elle toute la somme des souffrances anciennes.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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Avant de devenir amoureux d'elle, quelque chose cependant me plaisait déjà en Lou. Rien ne paraissait pouvoir l'intimider. Dans le milieu d'hommes vaniteux et importuns où son travail la forçait à vivre, elle ne s'en laissait conter par personne. Aucun des personnages prétendument importants avec lesquels il lui fallait frayer (faux philosophes, hommes de lettres sans talent, toute la racaille culturelle et la faune professorale à laquelle moi-même j'appartenais), aucun ne semblait l'impressionner.
Avant d'aimer Lou, j'aimais déjà sa liberté.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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[TP][Karl]
Si elle arrive tôt, comme ce fut le cas dans ma vie, la solitude laisse en soi une empreinte que rien ne vient jamais effacer. Elle creuse un trou plutôt qui dévaste et déprime la surface du monde.
(Philippe Forest, Le nouvel amour)
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La question essentielle, pour moi, est celle de la survie. Je crois fondamentalement que la littérature ne sauve pas. Elle est un des modes possibles de la survie pour un individu qui traverse une épreuve. On écrit pour se souvenir et ne pas oublier.
(Philippe Forest, https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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[taisage]
Pourquoi ne pas avoir préféré le silence ? Se taire, c'était consentir à ce qui avait eu lieu. Il fallait produire une parole qui soit dans la fidélité de l'événement. Se taire, c'était donner raison à la mort.
(Philippe Forest, https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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[otteur]
Dans Le roman, le réel, vous [Philippe Forest] citez Flaubert : "Il ne faut pas s'écrire. L'artiste doit être dans son oeuvre comme Dieu dans la création, invisible et tout-puissant ; qu'on le sente partout, mais qu'on ne le voie pas."
(https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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– Pour qui écrivez-vous ?
– D'abord pour moi-même. Pour essayer de m'expliquer les choses qui m'échappent. Je pense aussi que j'écris pour des gens qui me sont proches.
(Philippe Forest, https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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[noirage][défausophie][intelligence]
– Pour qui écrivez-vous ?
– D'abord pour moi-même. Pour essayer de m'expliquer les choses qui m'échappent. Je pense aussi que j'écris pour des gens qui me sont proches. Avec certainement le fantasme d'écrire pour ma fille. Mes livres suscitent des réactions très opposées. De rejet a priori, de répulsion, de la part de gens qui considèrent que ce n'est pas de la littérature parce que ça touche à des choses trop intimes ou trop violentes. En général, ceux qui rejettent mes livres ont été épargnés par l'expérience de la souffrance. Alors qu'au contraire ceux qui ont eu une expérience similaire sont beaucoup plus réceptifs. J'aime bien l'idée d'emmerder les premiers et de faire signe aux autres. Cela dit, je ne crois pas pousser les gens au désespoir. Je crois au contraire à la nécessité d'un mouvement perpétuel vers l'avant.
(Philippe Forest, https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/03/08/philippe-forest-il-faut-une-litterature-revoltee_880518_3260.html)
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AV – Donc 750 pages [ ] pour arriver à un Oui.
PhF – Voilà. Oui.
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 29')
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[postmoderne]
– Pour vous, il y a un côté postmoderne dans ce roman [Ulysse, de Joyce].
– Oui, moderne, postmoderne… Ce qui est postmoderne dans le livre, c'est l'ironie, la distanciation, le jeu sur les citations… Il y a notamment un chapitre qui montre Leopold Bloom en train de se masturber sur une plage en épiant une jeune femme. Et le livre est écrit tout à fait au second degré parce que Joyce joue de tous les clichés de la littérature sentimentale pour faire dire à cette littérature sentimentale le contraire de ce qu'elle dit d'habitude, parce qu'on n'est pas du tout dans le roman à l'eau de rose, mais on est dans un épisode d'une très grande trivialité presque pornographique. Donc ça, c'est certainement une dimension postmoderne du livre.
[ ]
Umberto Eco dit Qu'est-ce que c'est que le postmoderne ? Dans un livre qui s'appelle Apostille au Nom de la rose. Il dit, le postmoderne c'est [ ] un homme [très intelligent et très cultivé] qui veut dire qu'il l'aime, à une femme qui elle-même est très cultivée et très intelligente, et donc il sait qu'il ne peut pas lui dire « je t'aime » parce que ces mots ont déjà été tellement de fois utilisés qu'ils ont une dimension vraiment ridicule et insignifiante, donc l'homme postmoderne, dit Umberto Ecco, c'est celui qui dit à la femme qu'il aime : Comme on dit dans les romans de Barbara Cartland, "je t'aime". Et donc là on est en plein dans le second degré ironique. [ ]
– Et vous résumez tout ça en disant qu'il parodie ce que son époque produit littérairement de pire.
– Bah oui ! [ ]
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 30')
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[QLPARG][brachy-logique]
Mon idée de départ, c'était quand même de proposer un guide. Donc un guide, en principe, ça doit être assez direct, assez concis, mais de ce point de vue-là, j'ai échoué, mais je crois que la réussite était impossible ! [ ]
(Philippe Forest, du jour au lendemain, 2012, 32'30'')
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Alain Robbe-Grillet disparaissait il y a 11 ans, aujourd'hui, à cette heure. Et sa littérature reste encore – à appréhender.
2019 02 18
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Les documentaires forme Arte : fo(r)matés.
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Écrire avait été ma façon de partir, de disparaître en plein jour. Et j'avais réussi. J’avais réussi au-delà de toutes mes espérances. Nulle part n’existait plus où me figurer que ma vie m’attendait.
(Philippe Forest, Sarinagara, #3, 10'40)
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"Quand je lis un livre sur la physique d'Einstein auquel je ne comprends rien, ça ne fait rien : ça me fera comprendre autre chose"
(Picasso, cité par Philippe Forest, Le Chat de Schrödinger)
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D'une côté, il y a la matière tendre et mobile de la vie ; de l'autre, il y a ce qu'en fixent les livres.
((Philippe Forest, Sarinagara, #7, 0'40''))
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[noirage]
Parfois une fissure se fait. L'univers rappelle aux hommes sa fatalité de violence [ ]
((Philippe Forest, Sarinagara, #9, 1'15''))
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[ ] Le roman vécu se transforme alors en une fable fantastique dévoilant le vide où s’en vient verser toute vie et qui en révèle la vérité.
(Philippe Forest, Crue, 4e de couverture)
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Vi(d)e.
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Mais le temps de l'Histoire n'est pas un, il n'a pas de sens, vient de nulle part, conduit n'importe où. Chacun s'y trouve un jour jeté et s'éveille avec stupeur parmi un fouillis de fables, dans l'épaisseur d'un récit mal tramé et au fond indifférent où de vieilles légendes font autour de soi une rumeur d'échos déclinants. Ni le passé ni l'avenir n'existent, le présent est un pur vertige, verticalement ouvert entre deux perspectives fausses filant dans le vide devant et derrière soi.
(Philippe Forest, Sarinagara, #12, §8)
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[TP][karl][autoportrait][autophilosophe][méta][otteur][otto][otto karl]
À cinq ans, Issa sait tout du monde, de sa méchanceté et de son inépuisable beauté. Vivre va lui servir à vérifier ce savoir.
(Philippe Forest, Sarinagara, #21, §17)
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[TP][éco-logique][otteur][neutralisage]
Il [Issa] n'est pas un poète précoce. Si l'on y pense, il a presque trente ans quand il compose les premiers vers qui nous restent de lui. [ ] Il sait tout d'un jeu dont les ressources ont été épuisées par d'autres. Son pinceau reste longtemps suspendu sur le blanc du papier. Il hésite à y laisser une trace.
alors tout est dit — a déjà été pensé —
et l'on vient trop tard
Ce n'est pas qu'Issa ait trop de respect pour la poésie, qu'il se sente indigne d'elle. Au contraire. Pour s'y livrer avec l'arrogance que les autres y mettent, il manque juste d'assez de sérieux et d'un peu de courage. ll se dit qu'au fond cela suffit et qu'il y a déjà eu assez de mots posés sur le monde au cours des siècles, de poèmes fatiguant l'horizon de toute leur solennité vaine, que la lune, l'étang, la neige, les fleurs de cerisier ont bien mérité qu'on les laisse un peu tranquilles, qu'on les abandonne au grand silence calme qui leur convient. Si Issa se résout à écrire, peut-être est-ce avec la certitude que cette décision ne l'engage à rien, que toute histoire est finie, qu'il n'y a rien à ajouter du tout à ce que d'autres ont dit, qu'il est juste question de s'effacer, de fatiguer sa vie dans l'insignifiance paisible d'un temps qui, de toute façon, s'enfuit.
Écrire, il le sait, est juste une façon de laisser pour personne un signe dans le soir :
au soleil couchant — sur un mur pour toi j'écris —
j'ai été ici
(Philippe Forest, Sarinagara, #22, §18)
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infra :
(Philippe Forest, Sarinagara, #53, chap. 3, §16)
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[à Romain]
Sans aller jusqu'à réinstaller ça sur mon disque dur – comme ça plantait et alourdissait ma machine par le passé –, ça semble marcher, oui, super, et super merci ! Et Benech, tiens, ha ! Son essai, oui, dont j'étais curieux, même si le gars m'est moyennement sympathique, que j'ai rencontré deux fois. Bon, mais il est Taureau, normal, disons que ça calme, qu'il est moins fou fou que moi, c'est un peu le grand ado qui se donne des airs plus grands que lui... mais ne disons pas de mal, continuons de lui laisser sa chance, la dernière fois il a été plus chaleureux – et c'est normal, il lui faut le temps, au Taureau –, mais... ça reste et restera probablement limité. On se refait pas, ou se refait mal, c'est animal... et en l'occurrence Taureau. Aïe. Et Taureau parigot du milieu littéraire, ouille. Bref. Mais je vais essayer de découvrir ça, j'en étais justement curieux, merci !
Et moi, je te mets quoi ? En format d'origine, ton numéro à la Gaîté pèse 3 Go, donc trop lourd ? Alors, format compressé ? Ou on attend Amiens ?
Roh, putain, Philippe Forest... Quelque chose me dit que l'histoire va durer. Enfin, si je dure moi-même. Un telle profondeur du mec qui a vraiment connu et reconnu le fond. Et servi par une telle plume, à la fois légère, souple et d'une telle profondeur... toute en finesse, puissance et sobriété... Wow ! Je crois qu'encore une fois je me suis pas trompé, et merci pour cette offrande du jour !!
(J'y repense et le redis, quelle nullité cette librairie de Fontainebleau. En tout cas, pas pour moi. Presque jamais rien de ce qu'il faut. Zéro Philippe Forest en rayons, par exemple. Entre autres manque(ment)s.)
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Philippe Forest, Sarinagara :
https://books.google.fr/books?id=yXcrDgAAQBAJ&pg=PA18&lpg=PA18&dq=philippe+forest+de+po%C3%A8mes+fatigant+l%27horizon&source=bl&ots=ejZgJMXGUC&sig=ACfU3U3Elaa4zSROqiyXtuobC0RRStT6cA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi75cvYoMbgAhUJ3RoKHe4fA3kQ6AEwAXoECAQQAQ#v=onepage&q&f=false
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[HN]
Écriture écologique
Écriture documentaire, oralité (cf. Céline) ≠ livre audio : lecture de textes écrits
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[neutralisage][maudit]
Sans bruit, il se retire et se livre tout entier à la seule expérience qui le concerne. Il le fait sans fracas. C'est à peine si les annales de son époque conservent la trace de son passage. Quelque chose d'autre le requiert. On peut nommer cela la vérité. D'une certaine façon, il la trouve. Il est naturel qu'on lui en fasse payer le prix. Sa poésie attendra un siècle pour être lue. Elle aurait pu aussi bien ne jamais I'être. Et cela n'aurait strictement rien changé.
(Philippe Forest, Sarinagara, #27, §23)
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(AF)
[neutralisage]! mais [TP]
…
(Philippe Forest, Sarinagara, #29, §25)
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[brachy-logique]formule]!!
Toute vérité tient en une phrase si brève que, pour la dire, même la brièveté du poème serait encore trop bavarde [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #33, §29)
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[noirage][pour judicaël]
Leur enfer tient à leur avidité de salut.
(Philippe Forest, Sarinagara, #33, §29)
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[noirage]
Que dit la poésie ? Elle dit le perpétuel désastre du temps, l'anéantissement de la vie auquel seul survit le désir infini. À la grande loi du rien régnant sur le monde, la fausse sagesse des hommes invite à se soumettre. En échange de la résignation, elle promet la paix et l'oubli.
(Philippe Forest, Sarinagara, #34, §30)
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[noirage] [pour judicaël]
Quand son père agonise, Issa écrit : comme il est vrai, le proverbe qui nous rappelle que meurent tous ceux qui naissent et que toute rencontre sur cette terre n'est jamais qu'un adieu.
(Philippe Forest, Sarinagara, #34, §30)
2019 02 19
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Le lecteur ne manquera pas d”évoquer un autre texte paru cinq ans plus tard, Garasudo no uchi (À travers la vitre, Rivages, 1993), qui n'est pas sans présenter nombre de similitudes, car on y voit l'écrivain s'exprimer sur un ton intime et familier à propos de la mémoire, de la mort, de l'art. On songe également à une œuvre antérieure, Kusa makura (Oreiller d'herbes, Rivages, 1987), que l'écrivain lui-même définissait comme un roman-haïku, où il s'interrogeait sur la beauté, la peinture, la poésie.
(Préface - Choses dont je me souviens, par Natsume Sôseki, Editions Philippe Picquier (1 janvier 2005))
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Il faut lire ce texte [Oreiller d'herbe ou le voyage poétique] d'une originalité et d'une poésie absolues, que Sôseki appelait son roman-haïku. Au printemps, un jeune artiste décide de se retirer dans la montagne, loin des passions et de l'agitation de la cité, rencontre une jeune femme malicieuse et fantasque, rêve de peindre le tableau qui exprimerait enfin son idéal et ne réussit qu'à aligner poème sur poème ! Dans ce manifeste poétique et esthétique, profond, piquant, passionné, indigné, éblouissant, Sôseki approfondit sa méditation sur la création et la place de l'artiste dans la société moderne.
(Présentation éditeur, Picquier poche)
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[TP]
Sôseki compose son premier haïku en 1889, qu'il adresse dans une lettre à son ami Masaoka Shiki, grand poète, fondateur de la revue Holotogisu, principal artisan du renouveau du haïku, et dont le rôle fut décisif pour imprimer un élan créateur à l'oeuvre poétique de l'écrivain. Deux périodes fixrent particulièrement fécondes. La première se situe entre 1895 et 1900, années qu'il passe à Matsuyama puis à Kumamoto, où il occupe le poste de professeur d”anglais jusqu'à son départ à destination de l”Angleterre sur l'ordre du ministère de l'Education ; la seconde embrasse les dernières années de sa vie, avec la redécouverte fulgurante du bonheur de l'inspiration poétique dont il fait l'expérience en 1910, après avoir frôlé la mort. La joie intense d”avoir échappé à la mort, l'expérience d'une vie libérée de l'étouffante quotidienneté, qui a retrouvé douceur et chaleur, lui soufflent ses poèmes.
(Préface - Choses dont je me souviens, par Natsume Sôseki, Editions Philippe Picquier (1 janvier 2005))
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Montagne hivernale
Y eût-il un promeneur
Resterait invisible
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Si je pouvais être
L'hirondelle
Qui tout entière se donne à ses pensées
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Et, en ces premières années du vieux XXe siècle, ces hommes qui ont quitté le pays de leur naissance, parce qu'un chagrin ou un désir les pousse en avant, accomplissent tous, et sans le savoir vraiment, la grande et héroïque aventure qui a fait la terre une et qui a rapproché tous les continents de la pensée. Le temps des explorateurs est terminé. Avant celui des touristes, commence alors le temps des voyageurs : ambassadeurs, fonctionnaires, médecins qu'une vague obligation appelle de l'autre côté de la planète afin d'y exercer leur talent, d'y accomplir leur devoir, et de vérifier enfin que là-bas rien n'est en somme et fondamentalement différent de ce que l'on connaît sous leur climat. Pour la première fois, l'autre bout de la terre n'est plus une chimère, juste une destination encore un peu lointaine.
(Philippe Forest, Sarinagara, #50, chap. 3, §13)
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[formule][amphibo-logique]
Mais Sôseki a une expression plus juste et plus étrange (plus juste parce que plus étrange) pour décrire son impression la plus vraie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #53, chap. 3, §16)
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Au plus profond du plus profond des cachots – celui de la tour Beauchamp – figurent les neuf cent onze inscriptions que les prisonniers ont gravées dans le noir : sur les murs comme une marque laissée d'eux-mêmes et de leur existence pourtant déjà rendue à la nuit et au néant. Avec humour, Sôseki qualifie les graffitis d'« antiphrases » car ces traces, dit-il, témoignent exclusivement du rien qui les engloutit quand elles prétendaient justement lui survivre. ll y a là une leçon railleuse et cruelle, et c'est la seule que la littérature et la vie puissent, au fond, dispenser.
(Philippe Forest, Sarinagara, #53, chap. 3, §16)
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Infra :
(Philippe Forest, Sarinagara, #22, §18)
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Thierry Sabine (à propos du Paris-Dakar) :
L'important, c'est de passionner ceux qui partent en faisant vibrer ce qui restent.
(Thierry Sabine - LES GRANDS DRAMES DU SPORT - Documentaire inédit sur l'accident mortel de Thierry Sabine et Daniel Balavoine (2015), [titre offciel : Les grands drames du sport : Dakar, le 14 janvier 1986, RMC Découverte, 13 janvier 2015] 5'40)
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Je [chirurgien-dentiste] habille pour travailler, pour opérer, et on m'appelle… une infirmière arrive et elle me dit : on vous demande d'Afrique. ( ] Voilà comment j'ai appris la mort de thierry. Ça a été un coup de massue… J'ai jamais remis les pieds dans ma clinique, j'ai jamais retouché à un instrument chirurgical, j'ai l'impression que le cerveau a fait demi-tour et il est parti ailleurs.
(Gilbert Sabine, Le père de Thierry Sabine - LES GRANDS DRAMES DU SPORT - Documentaire inédit sur l'accident mortel de Thierry Sabine et Daniel Balavoine (2015) [titre offciel : Les grands drames du sport : Dakar, le 14 janvier 1986, RMC Découverte, 13 janvier 2015], 43')
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La nuit étant tombée, ils suivent le fleuve Niger (un repère plat et simple). À vingt-deux kilomètres de Gourma, ils n'ont d'autres choix que de se poser en urgence, toute progression étant désormais impossible. Il est 19 heures, Sabine sort et croise une voiture. D'un ton calme et rassurant, il demande aux pilotes de signaler leur position au bivouac afin de réquisitionner un véhicule et de les ramener. Mais inexplicablement, alors que tout danger était désormais écarté, l'appareil va redécoller et progresser avec comme seul repère au sol les feux arrière d'un 4x4 ; les deux concurrents à l'intérieur seront témoins de la filature. Volant en rase-mottes et balayé par la tempête, l'engin tangue dangereusement. L'hélicoptère sévèrement désorienté passe sur l'avant droit du véhicule avec une vitesse horizontale très élevée. Il heurte un arbre avec l'avant droit du patin et part en looping en se désintégrant sur plus de 150 mètres. Il est alors 19 h 20 ; l'accident se produit à seulement huit kilomètres de Gourma-Rharous (approx. 16° 49′ 42″ N, 1° 51′ 01″ O). Les cinq passagers sont tués sur le coup.
Malgré tout, de nombreuses zones d'ombres demeurent. [ ]
certains se sont penchés sur l'objet de leur redécollage. La seule et unique cause qui ait été avancée fut la thèse de la blessure se fondant sur la découverte de gazes à l'endroit de leur arrêt. Morsure de serpent, piqûre de scorpion ou tout autre traumatisme suffisamment grave pour s'envoler en urgence et ainsi arriver le plus vite possible. Cependant aucune certitude n'existe [ ]
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Sabine)
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À dimitri (inédit)
Et à une petite condition, si tu veux bien : que personne chez toi ne soit atteint au même moment d'un de ces virus hivernaux (gastro et surtout grippe) que personnellement je redoute comme la peste, j'avoue. Pour te dire un peu la folie ou disons la phobie, je m'isole même ici pendant des semaines pour fuir ce risque ! Je sais, c'est bizarre, déraisonnable, mais aussi avec quelques raisons, il faut dire. Donc me prévenir s'il y a un virus qui traîne ?
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C'est vite mal dit.
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[à romain]
C'est beau la jeunesse d'y croire encore. Enfin, quand je dis c'est beau... Disons que ça me rappelle ma propre jeunesse, ma foi, mes fois de jeunesse... Mais il en faut. Donc moi je dis vas-y ! Benech, j'ai déjà pris, aussitôt, depuis hier soir. Et le maxime, je veux bien, oui, en espérant qu'il soit aussi concis que le voudrait son prénom.
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Ma foi, ça me rappelle ma jeunesse.
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Et donc, bah moi j'ai, heureusement ou malheureusement, hérité des gènes de ma mère.
(Chaîne-TVL – Gérard Fauré : le dealer des stars dit tout, sur TV Libertés !, 3'10)
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[TP][Otto Karl]
D'où la nécessité, et chacun de son côté, et parfois sous forme de roman quand on est écrivain, de façonner sa propre fiction pour résister à celle que les autres veulent vous imposer.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 3')
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[méta][TP]
Ne pas se soumettre aux mots des autres, et se réapproprier le discours que les autres tiennent sur vous, de telle sorte que vous fabriquiez en quelque sorte le roman de votre vie. Je crois que chacun d'entre nous est l'auteur du roman de sa vie. Oh, c'est un roman qui peut être purement mental et implicite, et seuls les écrivains – je ne suis pas sûr que ce soit vraiment un privilège essentiel – consignent par écrit ce roman que chacun d'entre nous porte en lui.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 17'30)
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[ARG]
Il y a un texte de Freud, que j'aime bien, qui s'appelle « Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci », dans lequel Freud dit les souvenirs d'enfance ça n'existe pas puisque ce sont toujours les adultes qui se souviennent ou qui croient se souvenir des enfants qu'ils ont été. Aragon dit aussi, dans Le mentir-vrai : "Je me souviens, non, j'imagine". Se souvenir, ou croire se souvenir, c'est en réalité s'imaginer, donc on est en plein dans le romanesque, dans la fable, dans la fiction.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 15')
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[méta][noirage]
Je crois qu'on écrit parce qu'on veut que des paroles nous accompagnent dans le noir.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 16')
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Karl est mort, mais pour l'instant Karl Lagerfeld – de son vrai nom Karl Otto Lagerfeldt. Un autre Otto Karl.
« Admis en urgence à l'hôpital franco-américain de Neuilly-sur-Seine ce lundi 18 février, il [serait] décédé dans la nuit des suites d'un cancer du pancréas. » Exactement au même âge, le même jour et peut-être à la même heure de la nuit qu'Alain Robbe-Grillet, 11 ans plus tôt !
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Eh non, on considère, et à juste titre, j'avoue, qu'il est le mort le 19, alors que ARG le 18. Après hospitalisation express tous les deux, allez. Et la nuit d'après... Mais bon. Et à nous bientôt. À commencer par moi, parti comme je suis. Mauvais parti, mal parti ; /
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[recyclage][otteur][postmoderne]
Vidéastes, chorégraphes et enfants du Web, les membres de de (LA) HORDE déploient l’énergie du jumpstyle à la Biennale de la Danse de Lyon.
Harlem Shake, Dab, Barbs, Backpack Dance… un buzz vite oublié dans le tréfonds d’Internet ? Ce n’est pas l’avis de de (LA) HORDE, artisans et amoureux des danses « post-internet », un terme qui désigne les danses virales popularisées sur le Web. Preuve de cet amour : ils ont créé une encyclopédie des danses du Web pour toutes les répertorier. À la frontière entre danse, performance et arts plastiques, (La) Horde, est un trio composé de Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. En 2014, avec « Avant les gens mourraient », ils s’attaquaient au jumpstyle, gestuelle virtuose et dynamique dite « hardstyle » (dansée sur de la techno hardcore), un mouvement né dans les années 90, qui s’est propagée sur les Internets courant 2000. Fidèles à leurs obsessions, ils reviennent avec « TO DA BONE» en 2016, une création qui met encore une fois à l’honneur des danses « post internet », jumpstyle mais aussi d’autres hardance à l’instar du Tekstyle, Shuffle ou encore Hakken… cette fois-ci dansé par des experts dans le genre, repérés grâce à leurs vidéos. Hypnotique et grisant Spectacle capté le 22 septembre 2018 à la Biennale de la Danse, Lyon.
(https://www.arte.tv/fr/videos/084896-001-A/to-da-bone-de-la-horde-a-la-biennale-de-la-danse/)
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[TP]![multi-bande-annonce TP] [ARG]
– Ça voudrait dire, Philippe Forest, que chaque texte serait presque forcément la réécriture d'un autre texte, aussi ?
– Ah oui ! Et dans mon cas, je vois tous mes livres comme composant une série à l'intérieur de laquelle chaque livre constitue comme la reprise de tous les autres. J'aime beaucoup le mot de reprise. C'est un mot auquel le philosophe danois Kierkegaard a donné un sens particulier, il dit que la reprise c'est un souvenir en avant. Ben, c'est une définition qui me va, parce que je crois que chaque livre pour moi est un souvenir, le souvenir toujours de cette même expérience dont nous avons parlé, mais avec la volonté de projeter vers l'avant et d'une façon nouvelle ce souvenir pour lui donner une forme et tout simplement pour rester vivant.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 24')
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[anaxio-logique][otteur]
– Puisqu'on parle de reprise, le texte que vous allez nous lire maintenant [ ] se présente sous la forme d'une réécriture d'un passage de la bible. Et il se trouve, par ailleurs, qu'il s'agit du tout début de votre prochain roman, que vous nous livrez en toute amitié. Un livre en devenir. [ ]
– [ ] Ô, qui que tu sois, toi qui juges, tu es impardonnable. Car en jugeant les autres, c'est toi-même que tu condamnes. Chacun est un autre, et tous les hommes sont un. Il n'y a qu'une seule histoire au monde, mais nul ne sait qu'il s'agit de la sienne tant que le malheur ne lui tend pas le miroir où il reconnaît son visage.
(Philippe Forest – France Inter – Boomerang - 16 02 2018 - Cours Philippe Forest !, 26')
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[À romain]
De : "villet.romain
À : '(otto)karl'
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h14
Objet : Flaubert et nous!
Je rentre d’un dîner avec une collègue spinoziste et très sympa d’Elise.
Cette dernière me voit écouter frénétiquement mon téléphone et demande :
-Tu fais quoi ?
-J’écoute des messages de Karl.
-Au fond tu aurais dû épouser Karl.
-Parles pas de malheurs ! Quelle fatigue !
-Mais si ! Vous seriez plus jamais sortis. Il aurait fait Bouvard et toi Pécuchet. »
Ça nous a tellement fait rire qu’on espère que toi aussi.
R
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h22
Objet : Re: Flaubert et nous!
Désolé de m'arrêter plutôt à ça, mais :
Ah, parce qu'élise me trouve incomparablement plus fatiguant/bavard que toi ? Alors oui, quelque chose me dit que l'amour est bien aveugle ! Quant à mes messages, je suppose que tu veux parler de mes mails ? Un conseil et reconseil : les lire à la main ! Je joue beaucoup avec la graphie : parenthèses externes, internes et autres bricolages et simplexités. Bon, Élise a peut-être raison, quelle fatigue. Mais surdoué (cérébral) on se refait pas ? L'AVC ou l'Alzheimer ou autre s'en charge(ra) bien, va.
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h34
Objet : Re: Flaubert et nous!
N'empêche, moi marié avec Élise ? Parle pas de malheur ! Elle aurait voulu, au contraire, me traîner au théâtre, quelle horreur, horrible. Entre autres débauches de mauvais goût. Et elle Pécuchet, pourquoi pas, mais moi Flaubert ! Haha. Le rapprochement voire l'identification tient d'ailleurs tellement, si tu savais. (Ou d'ailleurs tout court ? Haha.) C'est au point que je voulais en faire un article, mais j'ai vite été écrasé par le projet, tellement c'est du lourd. Bref, Flaubert, c'est moi. Mais comme je suis tous les grands noms de l'histoire, tu me diras, cher Friedrich. Et un ami officiel grand spécialiste de Flaubert ne bondit pas à cette identification, qu'il a même suggéré de lui-même, sans savoir que je le faisais moi-même avant lui. Mais passons. Ne parlons pas de malheur, stop. (Eh oui, télégraphique ou plus du tout.) Il voyagea. Il connut la mélancolie...
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h39
Objet : Re: Flaubert et nous!
Oups, pardons ! C'est elle qui parlait de mariage ! Et toi qui lui répondais ! Haha ! Bon, ça change tout. Ou si peu ? Haha...
En tout cas, c'est vexant... qu'on veuille pas se marier avec moi. Encore que, ouf ! Haha...
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h43
Objet : Re: Flaubert et nous!
Ah oui, et du coup, le coup de Bouvard et Pécuchet devient beaucoup plus drôle, oui, haha ! Ok, c'est bon, je raccroche... les wagons ; )
De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Mardi 19 février 2019 23h54
Objet : Re: planches
Et du coup, figure-toi que ça me rappelle un vague projet qui m'est passé la tête. Un spectacle à nous deux, où on s'affronterait caustiquement sur un sujet ou des sujets, par exemple sur l'amour, justement. Moi, ma conception totalement désenchantée et lucide, disons les choses, et toi [la tienne}totalement illuminée et enchantée, mais parce qu'en chantier ? Haha... Bref, deux intellos comiques en verve s'affrontant idéologiquement en toute amitié caustique sur scène – ou en conférence, quoi, il faudrait inventer le concept si ça ne l'est déjà –, ça pourrait donner, grave. Toi, with piano pourquoi pas, moi with écran, etc. Ou sur la littérature, le cinéma ou sur plein de trucs. Je crois qu'on aurait de quoi. Mais si tu vois un peu le truc, l'idée. Mais bon, on a déjà tellement d'autres projets, c'est vrai, et de pain sur la... avant les quatre planches... Cela dit, c'est une idée, non ?... Hop, en planches ? Et planchons ? Non... Ha...
Bouvard
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[perfectionnage]
Au moment où Saint Laurent entre chez Christian Dior, d’abord comme assistant modéliste du grand couturier avant de prendre sa suite à sa mort, Karl Lagerfeld devient le second de Pierre Balmain. Il y reste trois ans. «J’étais fatigué d’être un simple assistant. Je n’étais pas né pour ça.» Il quitte la maison pour Jean Patou où il est nommé directeur artistique. «Il m’a dit une chose que je n’oublierai jamais : ne jamais faire une robe laide, car quelqu’un pourrait l’acheter.»
(Marie Ottavi, https://next.liberation.fr/mode/2019/02/19/karl-lagerfeld-se-defile_1704779)
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[postsexuel]
Jacques de Bascher, dandy sans œuvre, oisif, noceur invétéré, seul amour déclaré de Karl Lagerfeld. Une relation de dix-huit ans vécue sans sexe, car l’Allemand s’est toujours intéressé à d’autres sphères que les plaisirs de la chair.
(Marie Ottavi, https://next.liberation.fr/mode/2019/02/19/karl-lagerfeld-se-defile_1704779)
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Malgré son omniprésence médiatique, Karl Lagerfeld n’en est pas moins resté un mystère savamment entretenu. Il a fait de sa propre figure un logotype, parfait pour la génération selfie où tout doit s’incarner en quelqu’un prêt à se transformer en quelque chose. Lagerfeld est devenu une marque. Il était le luxe et toute sa démesure, doublé d’une certaine idée de l’anticonformisme. Un homme hors sol, définitivement.
(Marie Ottavi, https://next.liberation.fr/mode/2019/02/19/karl-lagerfeld-se-defile_1704779)
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Le grand tournant de sa carrière, c’est Chanel à l’évidence. Il n’est alors pas si connu, ou seulement d’un petit milieu. En 1982, les frères Alain et Gérard Wertheimer lui proposent de prendre la tête de la griffe dont ils sont seuls propriétaires depuis 1954 et l’engagent pour trois ans. La maison a perdu de son aura, ne s’adresse plus qu’à des bourgeoises d’un autre temps. Elle est «ringarde» ose le couturier. Karl Lagerfeld négocie un contrat en or (on parle d’un million de dollars par an au départ) où on lui octroie une liberté totale et personne pour lui dicter sa conduite. La figure de Gabrielle Chanel, morte en 1971, semble écrasante mais rien ne fait peur à Karl Lagerfeld. Il fait de la griffe au double «C» l’une des plus belles réussites commerciales de la fin du XXe siècle. Avec Chanel, il célèbre la mode, organise de vrais shows en musique (que «Coco» avait en horreur et qui tranchent avec les défilés très ampoulés vus jusque-là). Lagerfeld réinterprète les camélias, le tweed, le tailleur, la robe noire, la maille. Une gageure, car contrairement à Yves Saint Laurent qui a bouleversé les codes et accompagné les mutations de la société française, lui n’a pas créé de pièces iconiques, ne lègue pas un avant-après stylistique que l’on citerait intuitivement. Son talent se place ailleurs. Il a réhabilité, rajeuni (parfois à la limite du bon goût), globalisé, une maison naphtalinée à force de grands coups marketing. Il a notamment réinventé le statut de mannequin avec Inès de la Fressange – une égérie en contrat d’exclusivité, ce qui ne s’était jamais vu jusque-là – chargée de symboliser la Parisienne, la fameuse, que Coco Chanel avait érigé au rang de mythe. Inès de la Fressange et Karl Lagerfeld se brouilleront un temps avant de se retrouver.
(Marie Ottavi, https://next.liberation.fr/mode/2019/02/19/karl-lagerfeld-se-defile_1704779)
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[ ] l'arrogance ajoutée à la médiocrité, l'avidité à défaut d'ambition [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #55, chap. 3, §18)
2019 01 20
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[nokidding]
Quelque chose s'est perdu avec le premier enfant, que rien ne viendra remplacer, qui ruine toute confiance possible placée dans la monde. La grande désespérance féminine s'installe dans le coeur, l'inerte et fébrile fureur devant la frustante incomplétude des choses, la violence et impuissante aspiration au néant à laquelle les hommes, en général, préfèrent donner le nom d'hystérie. De cela aussi, Sôseki parle dans ses romans.
(Philippe Forest, Sarinagara, #62, chap. 3, §25)
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[nokidding]
Mais quand Sôseki décrit cetet naissance dans l'un de ses romans, il dit autre chose. La panique devant cette chose génaliteuse et sans nom, vivante pourtant, que le ventre de sa femme vient de laisser tomber dans le monde.
(Philippe Forest, Sarinagara, #62, chap. 3, §25)
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[noirage][karl][TP][maladie]
[ ] mais chaque nouvelle grossesse réveillera chez la mère les mêmes accès de terreur, comme si ce qui a eu lieu une fois avait donné forme définitive à la vie, creusant parmi les choses un profond sillon de souffrance destiné à être suivi, jusqu'au bout cette fois, un jour ou l'autre.
(Philippe Forest, Sarinagara, #63, chap. 3, §26)
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Ensuite viennent toujours les mots ordinaires, ceux qui invitent à revenir vers la vie, à remplacer au plus vite ce qui a disparu.
(Philippe Forest, Sarinagara, #64, chap. 3, §27)
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[ebooks]
https://www.bookys-gratuit.org/livre-6606-Se-simplifier-la-vie-%3A-Se-recentrer%2C-trier%2C-ranger-et-se-d%C3%A9sencombrer
https://www.bookys-gratuit.org/livre-10244-Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Lenoir-Le-miracle-Spinoza
http://www.vosbooks.tv/105322-livre/etre-heureux-avec-spinoza.html
http://www.vosbooks.tv/106193-livre/vivre-libre-avec-les-existentialistes-sartre-camus-beauvoir-et-les-autres.html
http://www.vosbooks.tv/78772-livre/les-plus-beaus-contes-zen-henri-brunel.html
http://www.vosbooks.tv/86720-livre/milan-kundera-linsoutenable-legerete-de-letre.html
http://www.vosbooks.tv/160503-livre/la-fonte-des-glaces-baque-joel-rentree-litteraire-2017.html
http://www.vosbooks.tv/92011-livre/harrap-s-japonais.html
http://www.vosbooks.tv/92021-livre/parler-chinois-avec-500-caracteres.html
http://www.vosbooks.tv/145881-livre/le-feng-shui.html
http://www.vosbooks.tv/143145-livre/ma-lecon-dautomassage.html
http://www.vosbooks.tv/146867-livre/sestimer-soi-meme-avec-descartes.html
http://www.vosbooks.tv/143132-livre/le-massage-histoire-techniques-et-exercices-illustres-a-faire-a-la-maison.html
http://www.vosbooks.tv/173801-livre/faire-le-menage-chez-soi-faire-le-menage-en-soi-dominique-loreau.html
http://www.vosbooks.tv/122357-livre/les-bienfaits-de-la-simplicite.html
http://www.vosbooks.tv/110321-livre/communiquer-avec-un-proche-alzheimer.html
http://www.vosbooks.tv/108802-livre/citations-de-spinoza-expliquees.html
http://www.vosbooks.tv/168403-livre/le-grand-livre-de-la-methode-mezieres-2018.html
http://www.vosbooks.tv/152055-livre/la-petite-bedetheque-des-savoirs-2016-tome-12-le-minimalisme-moins-cest-plus.html
http://www.vosbooks.tv/155573-livre/les-larmes-2016-pascal-quignard.html
http://www.vosbooks.tv/154102-livre/dans-ce-jardin-quon-aimait-pascal-quignard-rentree-litterature-2017.html
http://www.vosbooks.tv/138983-livre/philippe-forest-rentree-litteraire-2016-crue.html
http://www.vosbooks.tv/5730-livre/comprendre-langlais-de-la-radio-et-de-la-television.html
http://www.vosbooks.tv/172094-livre/cioran-solitude-et-destin.html
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http://www.vosbooks.tv/147835-livre/lart-daller-a-lessentiel-2-eme-edition.html
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[audiobooks]
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Chez Sôseki, les hommes et les femmes se tiennent, ensemble et séparés, face à une même vérité dont ils ont éprouvé un jour l’amertume. L’amour est le nom qu’on donne à cette expérience partagée. L’amour : oui, ce qui se passe entre un homme et une femme qui s’aiment, les sortilèges un peu sots de la séduction, le magnifique rêve imbécile de n’être plus qu’un et puis l’installation dans la longue et impitoyable tendresse de la guerre conjugale, l’hostilité négociée, les grandes manœuvres et les petits mensonges de l’adultère, le théâtre et les scènes, la paix quotidiennement rompue et retrouvée, le drame dont on se sauve en apprenant les règles du vaudeville. Il y a de tout cela dans Sôseki, sans oublier l’essentiel : l’amour, justement. Une grande ombre grise et légère pèse sur l'existence de Sôseki, sur celle de sa femme, sur cette double démence douce que fut leur vie commune. Les plus grands romans de l'écrivain – qui s'intitulent Mon, Michikusa, Meian – font se poursuivre une même et longue histoire d'amour singulière, souriante cependant et qui exprime tout ce qu'il peut y avoir de tendresse et de tristesse entre un homme et une femme. Une joie discrète et amusée se loge dans toute cette désespérance. Le pessimisme de Sôseki – tel qu'il le prête a certains de ses personnages – est si sombre et sentencieux qu'il en devient parfois objet de comédie.
Aux dernières lignes d'un de ses livres, un homme déclare devant son épouse et son enfant : « Rien, pour ainsi dire, ne se règle dans le monde. Ce qui est arrivé une fois nous poursuit sans fin. Simplement, la forme en est toujours différente, et personne ne s'en rend compte, pas plus les autres que soi-même. » Et cela est vrai, certainement. Mais le dernier mot, comme il se doit, appartient à la mère s'amusant, son bébé dans les bras, des grandes maximes creuses de son mari philosophe.
(Philippe Forest, Sarinagara, #64, chap. 3, §27)
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[noirage][TP]karl]
Le pessimisme de Sôseki [ ] est si sombre et sentencieux qu'il en devient parfois objet de comédie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #64, chap. 3, §27)
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[à charlotte]
Super, alors !
Et finalement mieux qu'à noël peut-être tu emménageras pour... le printemps ! Ou presque. Si c'est pas (sym)beau(lique), ça...
Et printemps qui, lui, semble comme en avance cette année. J'en profite donc un peu dans... notre campagne, allez, ha...
Mais super pour toi. Et bon reste de patience ! Dernière cartouche. Et dans la cartons déjà, j'imagine !
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[à yolande][TP]
Encore une fois, moi c'est pas tellement une question de douleurs, comme toi. C'est du plus lourd. Étourdissements, vertiges, malaises du système nerveux général, déplacements et claquements de la mâchoire, craquements permanents du dos et des cervicales, et j'en passe. Mais certaines choses semblent sur la voie de se résoudre, comme la mâchoire. Et le reste peut-être. J'y travaille ! Même si un peu d'aide de quelqu'un qui s'y connaîtrait, comme un bon ostéo ou chiro, me serait d'un bon secours, c'est clair. Seulement voilà... La compétence ne court pas les rues, et le budget non plus. Etc. Mais si ça va beaucoup mieux pour toi, tant mieux, et si j'en suis pour quelque chose, encore mieux ! ; )
[ ]
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Aux dernières lignes d'un de ses livres, un homme déclare devant so épouse et son enfant : « Rien, pour ainsi dire, ne se règle dans le monde. Ce qui est arrivé une fois nous poursuit sans fin. Simplement, la forme en est toujours différente, et personne ne s'en rend compte, pas plus les autres que soi-même. » Et cela est vrai, certainement. Mais le dernier mot, comme il se doit, appartient à la mère s'amusant, son bébé dans les bras, des grandes maximes creuses de son mari philosophe.
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[maladie]
[Sôseki malade… Intermittance… Mort…]
(Philippe Forest, Sarinagara, #66, chap. 3, §29)
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[ARG][noirage]
(Philippe Forest, Sarinagara, #67, chap. 3, §30)
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En plein ravissement, Sôseki achève son livre comme s'il s'agissait de celui d'un autre. Bientôt, il ne concemera plus personne. Bienheureuse, I'heure sera venue de la sieste sous le soleil.
(Philippe Forest, Sarinagara, #67 ou 68, chap. 3 (ou, merde, 4) , §30)
cf. infra (hier, avant) : ± on écrit pour personne, dans le vide
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Seul l'autre bout de la terre conviendrait à ce que nous cherchions : un horizon où disparaître, où devenir suffisamment étranger à soi-même pour n'avoir plus de comptes à rendre à quiconque [ ].
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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C'est d'ailleurs à un poème de Kobayashi Issa que le roman de Philippe Forest emprunte son titre énigmatique, Sarinagara, un mot japonais qui se peut traduire par « cependant ». « Monde de rosée - c'est un monde de rosée - et pourtant pourtant », écrivait le poète. « Pourtant pourtant », « cependant », « sarinagara » : toute la réflexion, fluide, profonde et grave de Philippe Forest est centrée autour de ce mot, rempart précaire mais tangible contre l'attraction du vide, la certitude du désastre.
(Nathalie Crom, https://www.la-croix.com/Archives/2004-08-26/Le-parcours-initiatique-de-Philippe-Forest-_NP_-2004-08-26-215992)
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[réêl]
Singulièrement, ce chemin, qui est aussi pour lui un retour vers sa propre enfance, le narrateur de Sarinagara le parcourt aimanté par la certitude que « les jours de notre vie éveillée ne sont que le développement dans le temps de quelques images venues de notre nuit la plus lointaine », l'accomplissement d'un rêve ancien. [ ]
(Nathalie Crom, https://www.la-croix.com/Archives/2004-08-26/Le-parcours-initiatique-de-Philippe-Forest-_NP_-2004-08-26-215992)
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Un identique soupçon d'impuissance affleure dans Sarinagara. Que peut l'écriture - que peut l'art - face au « perpétuel désastre du temps » ?
(Nathalie Crom, https://www.la-croix.com/Archives/2004-08-26/Le-parcours-initiatique-de-Philippe-Forest-_NP_-2004-08-26-215992)
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[formule][brachy-logique]
Emil Cioran - Exercices négatifs. En marge du Précis de décomposition | GALLIMARD | 2005
Dans l’œuvre de Cioran, les Exercices négatifs marquent une différence tout en assurant une continuité, jetant même un pont entre deux époques d’une vie et d’une écriture. Ils se tiennent à la marge du Précis de décomposition, ils en sont le prélude et le soubassement, la caisse de résonance et l’atelier. Ils incarnent ce moment du passage au français désormais irrémédiablement préféré au roumain. En ce sens, ils attestent une rupture et une crise. Tout autant, les Exercices négatifs donnent à lire la pensée de Cioran dans la fraîcheur de son apparition, dans la jubilation de sa trouvaille, s’éloignant de tout style corseté. Cioran se fait face en toute liberté, il se découvre dans le quotidien merveilleux de son esprit, il circule dans ses idées sans souci de les figer. Il est encore proche du lyrisme de son époque roumaine. Cependant c’est en français qu’il s’avance, qu’il livre ses tâtonnements et ses reprises, ses anticipations et ses visions. Les Exercices négatifs, comme les textes de transition avec Les Syllogismes de l’amertume, offrent au lecteur un Cioran sans fard qui s’attache à l’aveu immédiat, non sans éclat de langue déjà. Un Cioran essentiel.
(https://www.bookys-gratuit.org/livre-11234-Emil-Cioran-Exercices-n%C3%A9gatifs.-En-marge-du-Pr%C3%A9cis-de-d%C3%A9composition)
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La qualité de ces inédits ou des variantes repose sur une tonalité d’écriture singulière, souvent gommée ou estompée dans l’œuvre publiée d’E. M. Cioran. On découvre ainsi un Cioran plus ouvertement provocateur, aux formulations truculentes. Cette édition permet de saisir comment Cioran aboutissait à ses « raccourcis », à ses « formules », dans un souci de condensation. Le lecteur retrouvera donc des textes où transparaît un « lyrisme échevelé », « enthousiaste », primitif, proche du premier versant roumain. Les Exercices négatifs montrent l’« explosion » vécue, et le lent travail d’épure du style. »
(Ingrid Astier, avant-propos, Emil Cioran - Exercices négatifs. En marge du Précis de décomposition)
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LA FACULTÉ D'ESPÉRER
L’espoir n’est pas un résultat de notre existence, mais notre existence même. Un désespoir absolu est non seulement incompatible avec notre être comme tel, mais il est inimaginable dans une forme de vie quelconque. [ ]
Ainsi la clef de notre destinée est cette propulsion indomptable qui nous incite à croire dans n’importe quelle circonstance, que tout est encore possible, en dépit des obstacles infranchissables et des évidences irréparables. Quand même nous arriverions à des certitudes sans tache et d’une netteté froide dans leur opposition à nos désirs, notre cœur ouvrirait une faille au milieu d’elles, par où s’insinuerait le dieu de toutes les âmes : le Possible. Et c’est lui qui nous empêche de voir les choses telles qu’elles sont ; c’est lui qui nous rend spectateurs inexacts de notre sort et des surprises que nous nous offrons à nous-mêmes. Quand tout est perdu, il est là pour démentir l’incurable, il est là41, ennemi bienveillant de notre clairvoyance.
L’activité d’espérer a pourtant des degrés, sa substance n’étant infinie que dans l’imagination de notre… espoir, de cet espoir qui meurt et renaît chaque jour : production inlassable d’erreurs vitales, qui affaiblit à la longue notre capacité d’espérer sans toutefois réprimer l’éclosion d’espoirs individuels et divers. S’accoutumer aux déceptions et se complai[re] secrètement à leur séduction, c’est ruiner la force de cette « faculty of hoping », dont parlait Keats. Ainsi notre volonté d’aveuglement continue d’espérer, attachée à une chose ou à toutes, mais la source des méprises se dessèche ; nous apercevons le fond de cette fontaine des leurres, que nos regards désensorcelés rendent limpide et sans profondeur.
[ ]
« La diminution de la faculté miraculeuse implique une réduction équivalente de notre être : on espère moins et on est moins. Mais nous vivons néanmoins par ce renouvellement incessant que représente l’activité de chaque espoir isolé, par la fantaisie du Possible qui revivifie les illusions retombées. Nous pouvons vivre sans la conscience de l’espoir – la fierté intellectuelle nous y oblige – mais nous ne pouvons pas vivre sans son dynamisme caché ; nous pouvons être las d’espérer, mais le luxe d’un refus complet du possible est coûteux et mortel. Pour le même motif, la plupart des hommes ne croient pas à l’immortalité – la raison en serait trop embarrassée – mais néanmoins chacun vit comme s’il était immortel. Cette immortalité inconsciente est de la même nature que la faculté d’espérer. L’homme connaît l’inévitable de la mort : il agit comme s’il ne le connaissait pas ; il sait qu’il est déraisonnable d’espérer : il se comporte comme si tout le futur lui appartenait. »
(Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2)
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[mauvaise foi de Cioran]
LE SUICIDE COMME MOYEN DE CONNAISSANCE
Pour se tuer il faut être surpris par le malheur, il faut être apte à concevoir autre chose que lui. Seule une âme fraîche envahie par les déceptions peut se résoudre à un acte aussi capital. Celui qui s’est habitué à ne plus croire à la vie, pleinement exercé à ne plus rien attendre d’elle, n’osera jamais conclure par un geste une amertume invétérée. Il a acquis l’automatisme dans le malheur ; il s’est sauvé. Il sait trop bien que rien ne démentira cette lie d’irréparable où a échoué son espoir et que dans son cœur les êtres et les choses ont déposé toute leur quintessence d’horreur et de pourriture. [ ]
Le suicide, c’est encore de l’enthousiasme, c’est encore de l’inspiration : un jeune malheur entreprenant, trop assoiffé d’action et soumis aux réflexes.
Mais il en est qui, hésitants, ont succombé, à force de réfléchir, au seuil de leur propre suppression. Ils se sont tués mille fois en pensée et mille fois ont recommencé d’être.
Ils ont vécu leurs jours comme des veilles et des lendemains de suicide. Chaque fois ils ont tué quelque chose en eux ; ce qu’il en reste compose leur « vie ».
Ainsi, l’acte le plus important qu’un être puisse exécuter, ils l’ont converti en exercice, en moyen de connaissance. [ ]
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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[pour romain]
Être objectif c’est n’adhérer qu’à la vue, qui n’adhère à rien. C’est se mettre dans la position d’un dieu, qui n’eût pas créé le monde. Et c’est à cette extrémité qu’arrive l’Esprit quand, maître absolu de ses pouvoirs, il ne les exerce plus sur les choses. Celles-ci, il les voit telles qu’elles sont. Quelle ruine pour la vie, – jardin qui ne fleurit que sous les rayons partiels de points de vue, sous un soleil fragmentaire et émiettant ses trésors de clarté !
Un trouble vital flétrit l’être séparé de la sève des choses, de cette sève qui ne prospère que dans l’étroitesse des absolus finis et successifs, partis pris qui seuls composent l’histoire et en inscrivent les chapitres.
La partialité, c’est la vie ; l’objectivité, c’est la mort.
(Cioran, "philosophe du parti pris", in Exercices négatifs. En marge du Précis de décomposition, ed. GALLIMARD, 2005)
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« Je ressentis cela comme une destitution – c’en était une. »
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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[TP]
[ ] je ne quittais jamais la maison sans emporter un livre, qu’au désespoir de ma mère, qui n’avait de cesse de recoudre celles-ci, je glissais dans l’une de mes poches, car la pensée que je pusse n’avoir rien à lire m’angoissait plus que tout.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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[légende][considération]
Ma lexicomanie était telle que, où que je me trouvasse, il me fallait être en mesure de décrire dans le détail cela que je voyais. Le vocabulaire me manquait-il, je me tournais vers les adultes qui m’entouraient et, tendant un doigt devant moi, leur adressais cette question qui fut sans doute celle que je posai le plus au cours de mon enfance : « Comment appelle-t-on cela ? » Je ne dirais pas que les choses n’avaient de réalité pour moi que si je les nommais, mais, sans nom, elles me demeuraient vagues, lointaines, insaisissables – je ne les distinguais véritablement qu’à la condition de les pouvoir désigner par leur terme propre : ce n’est qu’alors, et alors seulement, que leur essence m’était accessible. Voir ou percevoir ne me suffisait pas : le monde ne prenait sa pleine dimension à mes yeux que par le verbe.
Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66
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[vulve]
Néanmoins, pour l’enfant que j’étais encore, le détail le plus saisissant résidait naturellement ailleurs : au bas de son ventre, tranchant sur la marque triangulaire de son maillot de bain, qui étendait sa pâleur des hanches jusqu’au périnée et l’enveloppait comme d’un nimbe, frisottait une toison follette et sombre, dans la partie inférieure de laquelle saillaient et s’étiraient les flexueuses et roses froissures des grandes lèvres.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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mais je n’ignorais pas que le sexe de ces petites filles, ne fût-ce que par sa glabréité, se distinguait de celui des femmes, des vraies femmes, dont il ne présentait somme toute qu’une manière d’esquisse, à l’instar du mien si je le comparais à celui de mon père.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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[postsexuel][passante]
Toutefois, l’émotion que je ressentais n’était pas seulement d’ordre physique, ou érotique, mais esthétique : cette créature sublime et nue m’était aussi bien, et peut-être même davantage, un objet de contemplation qu’un pur objet de désir : de son corps tout entier émanait quelque chose qui générait en moi un sentiment inconnu – pour la première fois de ma vie, je faisais l’expérience du Beau. »
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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cette manie de l’accumulation qu’elle partageait avec mon père, laquelle les poussait tous les deux à conserver presque tout, jusqu’à leurs vieux sous-vêtements, dont ils se servaient comme chiffons, elle entreposait tous les anciens numéros au grenier, bien qu’elle ne les relût jamais.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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en me faisant rejouer précisément la scène qui était devenue à la longue le drame le plus cruel de ma jeunesse, c’est-à-dire renouer avec ces mêmes pratiques onanistes auxquelles, entre mes seizième et vingtième années, me condamnait la solitude, mais cette fois-ci avec une jolie fille dont il me suffisait de tendre la main pour toucher le corps, elle me semblait apporter une consolation rétrospective à l’adolescent désespéré de pouvoir un jour faire l’amour que j’avais été, comme si, par-delà le temps qui nous séparait, je me fusse alors penché vers lui, dont les yeux s’emplissaient quelquefois de larmes au-dessus des photographies qu’il compulsait en se polluant, et lui eusse murmuré à l’oreille, une main posée sur son épaule : « Ne t’en fais pas ! Sois patient ! Le jour viendra où tu connaîtras une femme... Tu en connaîtras même bien d’autres – et, crois-moi, certaines seront aussi belles que celles-ci.
(Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66)
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« Pour surprenant que cela paraîtra, ce n’était pas en effet la jouissance sexuelle que je recherchais en feuilletant ces revues. Même si elles généraient en moi une indéniable excitation, dont l’expression anatomique la plus manifeste m’obligeait le plus souvent à me déculotter par confort, quoiqu’à demi, soit à mi-cuisse, afin d’être en mesure de remonter mon pantalon d’un trait en cas de retour impromptu de mes parents, et s’accompagnaient subséquemment de quelques attouchements, mais distraits, imprécis et vagabonds, l’état dans lequel elles me plaçaient tenait avant toute chose de la contemplation. C’est que rien ne me paraissait plus admirable ici-bas que ces jeunes femmes dénudées, que je ne me lassais pas d’observer, et cela jusqu’en leurs moindres détails, j’entends au point de pouvoir définir non seulement la texture de leurs seins, le modelé de leurs fesses, le dessin de leur sexe ou l’aspect de toute autre région du corps féminin ressortissant à ce que l’on nommait jadis les appas, autrement celles susceptibles d’aiguillonner le désir, mais l’agencement de leur coiffure, la couleur de leurs yeux, la modénature de leurs lèvres, la forme de leurs orteils, la longueur de leurs ongles, voire de désigner l’emplacement exact de tel grain de beauté ou de telle petite cicatrice sur leur peau, ou bien encore de décrire leurs vêtements, leurs dessous, leurs chaussures, leurs bijoux, si bien que subsiste aujourd’hui en moi, plus de trente ans après, gravé avec la même netteté qu’une Vierge de Raphaël, une Vénus du Titien ou quelque autre divinité de Rubens (je veux signifier par là que, à l’instar de tous les chefs-d’œuvre de l’histoire de la peinture devant lesquels je me suis longuement attardé au cours de mon existence, que ce fût dans un musée, une église ou un palais, il me serait possible d’en donner de mémoire une description relativement fidèle), si bien que, disais-je, subsiste aujourd’hui en moi le souvenir de certaines photographies.
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[ ] il s’agissait, disais-je, d’une nouvelle érotique, qui s’inspirait d’un des fantasmes les plus prégnants de mon adolescence : être initié aux plaisirs de la chair par une femme plus âgée que moi. Celle-ci avait en l’occurrence les traits de la mère de Renaud Deligny, alors l’un de mes bons camarades. Relativement jeune encore, cette dame ne pouvait certes être rangée dans la catégorie de celles que nous nommions les « canons ». Elle était cependant loin d’être sans grâce : quelque épais qu’ils fussent, ses traits n’en étaient pas moins réguliers et fort bien dessinés ; même son corps, aux formes pourtant pleines, amples, presque massives, révélait d’harmonieuses proportions, de la chair duquel, loin de la flaccidité qu’on prête généralement aux tissus adipeux, une puissante impression de fermeté émanait de surcroît. Aussi, plus que le symptôme d’un dérèglement hormonal, la séquelle de trois grossesses successives ou la conséquence de quelque intempérance pathologique, ses rondeurs apparaissaient-elles comme l’expression d’une éclatante santé, dont témoignaient, si besoin en était, les vaporeuses roseurs qui, sur ses joues, dans son cou, sur sa gorge, rehaussaient bien souvent la lactescence bleutée de sa peau – leur générosité procédait tout simplement d’un excès de vitalité, dont le trop-plein se fût épanché dans la matière, de ses mollets potelés jusqu’à ses lèvres, à l’ourlet presque négroïde.
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[première éjaculation, et vocation d'écrivain]
Grisé par la chaleur qui régnait ce jour-là et la tournure lascive de mes pensées, je m’étais entièrement dénudé pour écrire cette nouvelle, dans laquelle j’imaginais que madame Deligny me faisait don de ses dernières faveurs sur le canapé de son salon. Je venais d’en achever la rédaction quand soudain, tandis que je la relisais en promenant distraitement sur mon prépuce la paume de ma main libre, je m’étais senti défaillir, comme pris de vertige ; j’avais écarté la main de mon bas-ventre ; et c’est alors que, par jets successifs, chauds et lourds comme une ondée d’été, jaillissant de mon sexe en de longs traits blanchâtres qui s’étiraient puis s’incurvaient dans l’air, pour retomber parmi les feuillets étalés sur le bureau, auxquels ils semblaient un instant me relier, s’y épandant en petites grumes éparses et translucides, ondoyant de reflets flavescents et nacrés, sous lesquelles se formaient peu à peu des macules pelucheuses et gaufrées dont la teinte gris perle se marbrait des arabesques bleutées et veloutées de quelques mots, c’est alors, disais-je, que j’avais pour la première fois de ma vie éjaculé sous mes propres yeux, découvrant ainsi le plaisir sexuel au moment même où se révélait ma vocation littéraire, dans un état de transport que je n’avais jamais connu jusque-là, où les joies de la chair et celles de l’esprit se mêlaient, voire se fondaient, prodige que matérialisaient au reste parfaitement les pages disposées devant moi, sur lesquelles du sperme à de l’encre s’alliait.
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±[TP]
[ ] probablement éveillé par ma tardiveté à leur présenter une bru (ou, plus exactement, par le fait que j’eusse soudain cessé de leur en présenter, lassé que j’étais de les entendre me dire, chaque fois que je venais les voir en compagnie d’une nouvelle jeune femme : « Bon, il ne nous reste plus qu’à prier pour que cette fois-ci ce soit la bonne », désireux que j’étais aussi de leur épargner l’embarras, palpable et que je sentais croître avec le temps, dans lequel les plaçait chaque rencontre avec l’une de mes petites amies, qu’ils accueillaient certes toujours avec hospitalité, mais à l’endroit desquelles ils ne pouvaient s’empêcher de témoigner une certaine réserve, non qu’ils dédaignassent par nature à ouvrir leur cœur à une inconnue, mais pour la raison que, sachant par expérience qu’ils n’étaient pas assurés de la revoir, ils craignaient de s’attacher à elle inutilement, autrement dit – car, malgré eux, ils ne pouvaient se défaire de ces arrière-pensées qui, même chez les êtres les plus généreux, entrent toujours dans la formation des sentiments – de lui donner en quelque sorte de l’amour à fonds perdu)) [ ]
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[ ] non que j’épousasse, disais-je, l’opinion négative de ma classe sociale à l’égard des artistes, mais pareille prétention (à savoir devenir écrivain) m’était tout bonnement inconcevable, par humilité tout d’abord, car je me savais d’une intelligence médiocre (or, croyais-je alors, un écrivain était nécessairement doué de facultés intellectuelles supérieures à la moyenne) [ ]
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[ ] allait me faire fréquenter le gratin (car, à l’instar de la plupart des anonymes, ils se figuraient la renommée comme le fait d’être connu moins par des gens qu’on ne connaît pas, c’est-à-dire le « public », que par des gens connus, de telle sorte que tous ceux dont sa trompette faisait retentir les mérites leur semblaient former une caste homogène, uniquement composée de célébrités qui ne frayaient qu’entre elles, quel que fût le domaine (art, science, politique, télévision ou sport) dans lequel elles s’illustrassent)) [ ]
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[ ] enfin par ce fatalisme assez répandu dans les classes inférieures, nourri de la conviction (malheureusement fondée dans la plupart des cas) qu’une extraction modeste condamne inéluctablement à occuper une position subalterne dans la société et qu’il est en conséquence ridicule et parfaitement vain de vouloir s’élever, conviction dont mon père, qui ne cessait d’affirmer que toute réussite ne tenait qu’au coup de piston dont on bénéficiait, était parmi mes proches le principal propagateur.
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J’étais malheureusement fort laid à l’époque et ne l’ignorais point, en ayant pris pleinement conscience quelques années plus tôt au collège de Courbourg, à l’occasion d’un de ces palmarès, concurrents du tableau d’honneur (et s’y opposant bien souvent) qui y étaient régulièrement établis dans le dos du professeur par un vote à bulletins secrets pour désigner qui était le plus beau, le plus fort, le plus intelligent ou le plus drôle de la classe, et (ces appréciations ayant des visées tout autant avilissantes que laudatives) qui l’était le moins, palmarès où mon nom – et je ne crois pas avoir depuis subi telle avanie – était apparu en première place sous la rubrique du « garçon le plus moche ». Ne pouvant alors soupçonner qu’à l’instar de nos corps, qui se métamorphosaient, ou de nos voix, qui muaient, le visage que nous présentions tous n’était que provisoire et que son aspect ne présageait en rien celui qu’il prendrait au sortir de la puberté, qu’une révolution même s’opérerait avec les années, qui renverserait la hiérarchie en vigueur et ferait à quelques exceptions près des plus beaux d’entre nous des adultes sans charme et révélerait à l’inverse d’inattendus attraits sous les plus vilains traits, j’étais convaincu que nulle fille ne voudrait jamais de moi et que ma face repoussante, laquelle, par contiguïté phonétique avec mon patronyme (et dès lors qu’acheva de la défigurer une effroyable acné, dont l’apparition ne m’accabla pas moins que Job en voyant tout son corps se couvrir d’un ulcère), finit par m’attirer l’abominable sobriquet de l’« Orang-outang », dont chaque émission s’enfoncerait en moi comme la pointe d’un stylet et dont je me surprends aujourd’hui encore, malgré les quelques preuves en ce sens que m’a apportées le temps, à vérifier sur la plupart des surfaces réfléchissantes devant lesquelles je passe la résorption des disgrâces qui me valurent de le porter durant toute une année scolaire, et que ma face repoussante, disais-je, me condamnait à demeurer vierge jusqu’à la fin de mes jours.
C’est ainsi que j’entrai dans l’âge adulte non seulement sans avoir fait l’amour, mais sans avoir connu un seul flirt, autrement dit sans avoir jamais embrassé aucune fille sur la bouche ni même en avoir tenu une par la main ou la taille.
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[ ] le slow – cette danse qu’on hésite à qualifier de telle, n’étant en effet fondée sur aucune figure imposée ni même aucun geste, pour se réduire en définitive à une simple et lente giration, à pas glissés, sans autre mouvement qu’une légère oscillation du bassin –, aussi le slow [ ]
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Nonobstant, et quoique la plupart de mes condisciples m’assurassent que j’avais un ticket avec elle, je n’avais jamais osé lui demander de sortir avec moi, pour reprendre la tournure dont nous usions à l’époque pour désigner l’établissement de relations amoureuses : l’image que je me faisais de moi-même était tellement dépréciative qu’il m’était inconcevable que l’on pût s’éprendre de ma personne. C’est pourquoi j’étais persuadé que les sentiments de la jeune fille à mon égard ne dépassaient pas le cadre de l’amitié.
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« Ça se sent, ces trucs-là », argumentai-je présomptueusement, sans me douter qu’Isabelle n’était pas moins insensible à ma personne que je ne l’étais à la sienne et que son invitation à danser n’avait précisément eu d’autre objet que de me le signifier, ainsi que je l’apprendrais quelque dix ans plus tard, un soir que je la croisai par hasard sur un trottoir de Clermont au sortir du bureau d’études où elle travaillait comme ingénieure, ayant alors longuement conversé avec elle dans l’un des cafés de la place de la Victoire, au comptoir puis à une table duquel nous avions bu quelques verres puis dîné, avant que de nous diriger après la fermeture de l’établissement dans une discothèque de l’avenue des États-Unis pour prolonger le bonheur de nous être retrouvés, et là, comme mus par le souvenir de l’émotion qui nous avait saisis au cours de notre lointain et platonique slow, d’en gagner la piste de danse et de nous y enlacer, nous confessant ce faisant nos sentiments anciens, tels, devenus adultes, le narrateur d’À la recherche du temps perdu et Gilberte, désormais épouse de son ami Saint-Loup, à cette différence près que, une fois remis de l’ébahissement dans lequel nous jetterait la découverte de leur conformité (car cette découverte ne portait pas à notre connaissance un simple fait, un point de détail, une contingence : elle éclairait d’un jour nouveau tout un pan de notre passé en nous révélant que cela que nous souhaitions alors le plus ardemment, mais jugions impossible, était en réalité à notre portée, nous eussions facilement pu le vivre – autrement dit, nous venions tout bonnement de prendre conscience que notre existence eût été changée si nous nous étions compris) [ ]
Extrait de: Éric Laurrent. « Les Découvertes. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=2034DEA5F8766998602C04B630BBAC66
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Avec les années, j’en vins peu à peu à croire que faire l’amour me serait à jamais défendu. Au lieu que de m’en rapprocher en effet, il me semblait que le temps m’en détournait au contraire inexorablement. C’est qu’au désespoir d’être toujours vierge à vingt ans se mêlait désormais la honte de l’être encore à cet âge-là, laquelle ne rendait que plus vive mon appréhension à m’unir un jour à une femme, non que j’ignorasse la mécanique des corps et la manière dont les organes génitaux pouvaient se conjoindre (complétant les cours d’éducation sexuelle qui nous avaient été dispensés au collège, ma longue fréquentation d’ouvrages licencieux m’avait parfaitement éclairé à ce propos (j’avais en outre récemment vu sur une chaîne de télévision privée, qui en diffusait le premier samedi de chaque mois, juste après minuit, un film pornographique, lequel avait parachevé mon instruction)), mais, dans l’éventualité où le miracle se produirait malgré tout, je craignais alors (quand bien même les nombreux camarades que j’avais consultés à ce sujet m’eussent-ils certifié que cela se faisait tout seul ou, pour user ici de la locution familière et bien peu ragoûtante que plusieurs d’entre eux avaient employée, que ça rentrait comme dans du beurre – affirmation qu’était d’ailleurs venu confirmer le spectacle dudit film pornographique, dont les interprètes copulaient avec une stupéfiante facilité, comme si leurs sexes, plus que d’être attirés, étaient tout bonnement aimantés les uns par les autres), je craignais alors, disais-je, de ne pouvoir dissimuler mon inexpérience à ma partenaire avec la même assurance de matamore que je déployais depuis peu auprès de ces mêmes camarades, auxquels, las de paraître le plus benêt d’entre tous, écrasé à la fin par un insupportable complexe d’infériorité, il m’arrivait de narrer de fictives aventures érotiques [ ]
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À la vérité, c’était surtout elle, qui parlait, non qu’elle fût de ces êtres garruleux et solipsistes qui ne vous laissent pas en placer une, mais elle avait trouvé en moi un public attentif et surtout curieux, qui relançait constamment sa parole.
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[karl]
[ ] je me sentais comme neuf ou, à tout le moins, plus tout à fait le même que celui que j’étais encore ce matin. Il n’était pas jusqu’à mon prénom qui ne me parût, lorsqu’il franchissait les lèvres de la jeune femme, transfiguré, comme si les quatre petites lettres qui le composaient eussent été purifiées et caties par sa bouche – un temps m’était nécessaire à le reconnaître et à comprendre que la personne qu’il désignait n’était autre que moi-même.
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[ ] cette mésaventure révéla brusquement à ma conscience amollie par l’aisance matérielle et longtemps épargnée par la peur du lendemain que le contenu de la corne d’abondance qui faisait pleuvoir ses pièces d’or sur moi n’était pas renouvelable à l’infini – le récipient prodigue était vide. La vie insouciante que j’étais parvenu à prolonger jusqu’à l’âge de trente-cinq ans venait ainsi de toucher à son terme, et il allait dès à présent me falloir songer à entrer dans celle, commune et aliénante, et par là même honnie, que j’avais toujours fuie, jusqu’à refuser de m’y préparer en abandonnant mes études de lettres après la licence : la vie active.
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LA TRIBU PHILOSOPHIQUE
Tout philosophe qui aborde les choses avec une arrière-pensée d’espoir – par là même – se disqualifie pour toujours. Il faut envisager l’univers et les hommes comme si on n’en faisait guère partie. Le penseur doit être monstre ou comédien : il est comédien s’il respecte quoi que ce soit ; monstre, s’il brise ses attaches aux objets et aux créatures, la pensée véritable devenant alors nécessairement le produit d’un non-être. – Par quel prodige de ruse et fausseté la bande d’optimistes a-t-elle envahi l’espace de la philosophie ? C’est qu’il est plus facile de considérer les problèmes en citoyen qu’en solitaire. Servir, servir ! tel est devenu le refrain secret du philosophe qui ne se lasse de prolonger – sur le plan intellectuel – l’œuvre de ses réflexes. « Il me faut un but, comme il en faut un aux autres ! » se répète-t-il avant même d’avoir entrevu une réponse aux insolubles questions qui le pressent. Et voilà l’univers débordant de sens, s’acheminant vers une fin morale, s’empêtrant presque dans une jubilation que pourtant rien ne présage ni ne justifie. Regardez en face chaque instant et la quantité de stupeur qu’il recèle pour un œil non prévenu. Le philosophe-citoyen vous en détourne : « L’avenir est devant vous, vous attend, n’est-ce pas ? Ayez un peu de patience, comptez sur la spiritualisation imminente de la matière, sur le triomphe certain du Bien ; le Mal est-il autre chose qu’un accident ? » Ainsi la superstition et l’espoir ont infesté non seulement la conduite des hommes, mais leur logique même : c’est que peut-être les cœurs ne palpitent et les idées n’agissent qu’entretenus par la farce du bonheur.
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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[formules][philowsophe][brachy-logique][méta][fragmentage]
PHILOSOPHIE DU PAPILLON
S’appesantir sur une idée, s’y agripper, la fouiller, et s’en imbiber, – quelle monotonie, quel labeur de forçat, de consciencieux ! La profondeur est inséparable de la stupidité. Je puis happer une idée au passage, m’y arrêter, à quoi bon ? J’en démêlerais les implications dernières que je ne serais guère plus avancé qu’en l’effleurant, puisqu’il n’y a rien à expliquer et que rien ne s’explique. Toute idée est ennuyeuse, toute idée est superflue. Le philosophe-avorton sans nerfs – ou lourde créature empêtrée dans l’archéologie des vocables – se refuse les surprises réservées à celui qui glisse avec enjouement sur la futilité de questions et des réponses ; le philosophe – vraie taupe de l’esprit – vit dans le souterrain des problèmes ; il n’a pas d’yeux pour les scintillations des apparences ni pour le miroitement et la splendeur de la fatalité. Je vole d’une idée à l’autre, non pas pour en profiter comme l’abeille qui pille les fleurs, je vole par nécessité de divertissement, sans désir de prospection ni d’utilité et pour le seul plaisir des ailes. L’air m’entoure de partout – et il ne cache rien ; lui seul règne ici-bas : les idées en sont les figures, impalpables et inutiles comme lui. Comment leur reconnaître une pesanteur qu’elles n’ont pas et ne sauraient avoir, et leur attribuer des couches ou des abîmes étrangers à leur nature diaphane, alors qu’elles surpassent en irréalité les instants les plus humbles et les songes les plus volatils ? Je n’ai jamais eu aucune idée ; cependant tout le monde s’enorgueillit d’en avoir. Possesseurs de vent, propriétaires de fumée, usurpateurs de brises… Une légère excitation du cerveau – et vous êtes les maîtres d’un insaisissable trésor ; vous n’attendez que les félicitations – et la jalousie… Il se pourrait que le Ciel lui-même fût fier de ses nues.
Rien ne flatte autant que l’Idée. C’est le faux le plus honorable. Et même celui qui s’en détourne ne saurait se passer de puiser dans son mépris une satisfaction de supériorité : il aura eu l’« idée » de vaincre les idées en les survolant ; il ne se sera point départi d’un sérieux dans son inconstance ni libéré d’un poids sur ses ailes.
… C’est que nous sommes tous complices d’un univers non valable.
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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DÉLICES DE L’APATHIE
Je ne pense – comme je ne vis – que par accès : il m’arrive d’avoir une idée et de la subir ; je l’isole de quelques autres – puis m’en désintéresse et retombe en moi-même. [ ]
Fanatique de l’inaccompli, toute conclusion – fût-elle d’un geste ou d’une pensée – me fait peur.
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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AUTOBIOGRAPHIE
Avec quelle quantité d’illusions ai-je dû naître pour pouvoir en perdre une tous les jours ! [ ]
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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[philosophie][autophilosophe][philowsophie]
LA VOGUE DE LA MORT
[ ]
[ ] devant l’irréparable déguisement inefficient du désastre imminent et indéfinissable de chaque créature comme telle. Ce n’est pas dans les grands systèmes antiques qu’on peut trouver des lumières ou des ombres sur ce problème, à la fois quotidien et éternel. Il faut attendre pour cela les penseurs crépusculaires, contemporains de la fatigue et du déclin historiques qui dans un monde de problèmes élargi, cherchaient un remède à leur situation concrète plutôt qu’un débat logique ou un exercice des fonctions pures de l’esprit. [ ]
Schopenhauer et surtout Nietzsche ont déplacé le centre d’intérêt des spéculations pures vers les zones irrationnelles. Les constructions grandioses d’ancien style ne sont plus possibles, s’il en existent, elles n’ont pas d’échos, n’intéressent nullement les cercles extraphilosophiques, ne concernent que les techniciens de la philosophie. Celle-ci est devenue pratique ; répond à un appel. Les littérateurs et tous les gens qui ne se font pas de la rigueur une idole la cultivent.
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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[philowsophie]
C’est que la philosophie est un mode d’expression inapte à rendre ce qu’il y a de plus intime et de plus nécessaire en nous. Elle a une réputation de profondeur, mais elle n’est pas profonde, ni réellement géniale. Il y a un moment où tout philosophe cite un poète ou le devient lui-même : cette faillite des concepts coïncide avec le vrai moment philosophique, et constitue l’excuse de la philosophie.
Extrait de: Cioran, E. M. « Exercices négatifs. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=05E07756995373B08D99A934F8F572A2
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[pour david][TP]
[Vivre à l'étranger… en étranger…]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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En tout cas, moi je suis structuré par cette idée, de vouloir rendre fier mes parents.
(Félix Moati, C à vous, Au dîner avec Vincent Lacoste et Félix Moati - C à Vous - 08/02/2019, 7'30)
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[Vincent Lacoste]
Vincent [Lacoste] a cette espèce de nonchalance concernée, cette espèce de manière de ne jamais courir derrière l'intensité… [ ] Il est très naturel. Il veut pas se servur des mots pour avoir l'air intelligent. Et ça, c'est merveilleux.
(Félix Moati, C à vous, Au dîner avec Vincent Lacoste et Félix Moati - C à Vous - 08/02/2019, 8')
2019 02 21
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– Tu respires pas. [ ] Dès/À chaque fois que tu es sous pression, tu retiens ton souffle. Arrête (de faire ça).
(Million Dollar Baby [film], 39'50)
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Le corps en sait plus que le boxeur, il se protège.
(Million Dollar Baby [film], 45'25)
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Formule : oeil se ferme avant…
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« Toujours se protéger ». Les gens ne suivent pas leurs propres conseils.
(Million Dollar Baby [film], 1:03'15'')
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Frankie aimait dire que la boxe est contre-nature, qu'en boxe, tout est à l'envers. Parfois, pour porter un bon coup, il faut reculer. [ ] Mais si tu recules trop, tu te bas plus.
(Million Dollar Baby [film], 4'50'')
+
Frankie – Ce que je veux, c'est pas que tu frappes fort, c'est que tu frappes bien.
(Million Dollar Baby [film], 35'55'')
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[esth/éthique][po/éthique]
Une éthique par une esthétique.
(sollers, carnet de nuit, p.83)
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[postsexuel]
Elles, voulant être baisées pour qu'il n'en soit plus question [ ]
(sollers, carnet de nuit, p.74)
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[ ] je me suis que c'est dans les chambres étrangères que nous pouvons saisir la sensation la plus juste parce que la plus égarée de notre existence [ ]
(Nathalie Léger, Supplément à la vie de Barbara Loden, p43)
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[Vivre à l'étranger. Jamais rien à faire là. Décalé.]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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[Un étranger au japon. Bienveillance, secours, voeux se réalisent…]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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[Rencontrer un écrivain qu'on aime.]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 7', chap. 5, §1)
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[Après mes deux premiers livres.
Je me trouvais face à un mur.
Un détour était nécessaire.
Par le Japon ?]
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, chap. 5, §1)
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[méta][otteur]
Toutes les histoires qu'on me racontait répétaient la mienne.
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 9'40, chap. 5, §1)
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Lorsqu'il s'agit de faire tenir des mots autour de quelques images dont la vérité concerne tous les vivants. C'est l'histoire de chacun. Et c'est la mienne aussi. Il n' y a rien quis soit assez fort pour empêcher que reviennent à soi les images de sa propre vie, et qu'elle sorte de l'épaisseur jaune et abstraite où flottent des fantômes.
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 11', chap. 5, §1)
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On se trompe toujours sur le Japon, non pas parce qu’il y aurait – comme le prétendent les faux experts intéressés à l’épaississement du mystère dont ils font commerce – un secret japonais à élucider mais précisément parce qu’un tel secret n’existe pas. Le fond de l’affaire est très trivial. Une seule chose est à comprendre, aussi bête qu’une maxime ou un proverbe : là-bas, c’est comme ailleurs et partout, c’est pareil. Dans sa langue plus choisie, un philosophe écrirait que dans toute existence humaine – quels que soient l’époque et le lieu où cette existence se déroule – l’expérience de vivre fait s’ouvrir le même abîme et que sur le bord de cet abîme identique, les civilisations avec leurs cortèges de croyances viennent seulement disposer le décor au fond indifféremment de leurs vérités vaines et variables. Mais tout est toujours beaucoup plus simple que ne le disent les philosophes. Sur les Japonais, n’importe qui en sait plus long que Heidegger : ils sont comme nous, et c’est tout, ils naissent, ils vivent, ils meurent, comme nous, ils passent d’un néant à l’autre, en essayant de sauver ce qui peut l’être du magnifique désastre d’exister et, comme nous, il arrive parfois que quelques-uns y parviennent.
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 11'15'', chap. 5, §1)
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[formules]!!
Une seule chose est à comprendre, aussi bête qu’une maxime ou un proverbe : là-bas, c’est comme ailleurs et partout, c’est pareil. [ ] Mais tout est toujours beaucoup plus simple que ne le disent les philosophes.
(Philippe Forest, Sarinagara, #69, 11'15'', chap. 5)
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[ ] la toute première photographie de l'histoire, satisfaite de ne rien refléter d'autre que le vide du monde sans profondeur, que le hasard avait ouvert devant elle.
(Philippe Forest, Sarinagara, #71, 0'58, chap. 6, §1)
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[TP]?
Et puis, un beau jour, comme on dit, mais pour lui ce jour fut certainement l'un des plus beau, Felice Beato part pour le Japon.
(Philippe Forest, Sarinagara, #74, 0'58, chap. 6, §4)
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[noirage][maladie]
[ ] insuffisamment loin cependant de tous les corps, que la mort avait mêlés à la terre, et dont certains imploraient une aide impossible [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #81, chap. 6, §11)
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[TP]
[ ] jusqu'à ce que — et personne ne peut jamais saisir l'instant exact où la chose se produit enfin — les morceaux épars du monde se rejoignent et recomposent le spectacle ordinaire de la vie. Ce qu'il voyait ? En un mot, toute la fade poésie céleste qui indique au regard le perpétuel recommencement du temps.
(Philippe Forest, Sarinagara, #81, chap. 6, §11)
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[noirage][maladie]
Une idée fausse et rassurante court un peu partout. Elle veut que la mort atomique soit la plus douce, qu'eIle consiste en l'anéantissement immédiat du corps et de l'esprit, que la force incandescente du souffle frappe avec tant de rapidité, que la conscience et la sensibilité se trouvent, en quelque sorte, prises de court : on meurt sans le savoir ni le sentir, se dissipant instantanément dans la flamme presque abstraite d'un grand éclair. Bien sûr, rien n'est plus inexact. Quelle que soit la forme qu’elle emprunte, la mort est partout semblable à elle-même, sale, malfaisante, insensible, cruelle, absurde, parfois grotesque : elle souille, torture, humilie, déchire le cœur, dévaste la chair, et c’est seulement une fois cette longue besogne accomplie, qu’elle laisse en paix ceux qui furent des vivants. Personne ne peut dire combien de personnes à Hiroshima ou à Nagasaki connurent la grâce effective d’une mort immédiate intervenant dans la seconde même de l’explosion, entre le moment de l'éclair et celui du tonnerre. Certains estiment que le nombre des blessés fut largement supérieur à celui des morts. L'agonie dura quelques heures, quelques jours, quelques mois, quelques années. On sait comment, pour ceux qu'on nomme les hibakucha, cette agonie finit par se confondre avec le temps de leur vie : une vie passée dans la semi-clandestinité honteuse, à supporter la disgrâce d'un corps ou d'un visage défait, attendant que le travail final du cancer vienne parachever toute cette somme de souffrances, d'humiliations, lui donner la forme bien ronde et consolante d'une mort tout ordinaire survenant dans le contexte techniquement médicalisé de tel ou tel service oncologique.
(Philippe Forest, Sarinagara, #83, chap. 6, §13)
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[réêl]
Ce jour-la, Yamahata dut éprouver à quel point paraissent paraissent irréelles les choses les plus vraies et comment I'incroyabIe, lorsqu'on le rencontre, a toujours I'apparence du déja-vu.
(Philippe Forest, Sarinagara, #86, chap. 6, §16)
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[Description et commentaire de la photo de la jeune fille qui sourit en sortant de sa trappe, son abri, à Nagasaki]
(Philippe Forest, Sarinagara, #88, 1', chap. 6, §18)
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[anaxio-logique]
Muga-muchu signifie « sans conscience ». C'est-à-dire : dépourvu de moi, livré au vide, perdu dans l'extase d'un anéantissemnt où s'abolit toute certitude d'être encore quelqu'un. Mais aussi (en français tout au moins) : affranchi du jugement moral, débarrassé de tout souci du bien ou du mal. Telle est l'expression dont usèrent la plupart des surivants pour indiquer l'état d'abattement et de sidération sans attache dans lequel les avait laissés la catastrophe nucléaire. Dans tous les regards qu'a fixés Yamahata, on peut voir le même grand vide calme et inexpressif, comme si la commotion avait uniformément plongé les êtres dans un état comateux unique, un sommeil silencieux s'étendant sur le monde, et absorbant tout dans sa seule épaisseur de rêve.
(Philippe Forest, Sarinagara, #91, chap. 6, §21)
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L'homme qui descend de son vivant en Enfer (cela existe) ne souffre pas la souffrance des autres. Il est tout au vertige de sa chute, spectateur sidéré flottant tout à coup au coeur d'une réalité que l'horreur a dénudée de sa signification, et a transformée en simple support d'une stupéfaction sans valeur. Les mots se sont détachés des choses. Ils les ont laissées seules. Et elles restent là, désoeuvrées, comme des épaves abandonnées, dont plus rien n'indiqueraient ce qu'elles ont été. [ ] l'angoisse au fond sans objet de voir le monde enfin rendu au néant, de comprendre soudainement qu'un désastre sans reste a ouvert dans la chair des choses une déchirure d'où s'élève, comme d'un horizon nouveau, un soleil illuminant la liberté inutile de la vie. [ ] … (AP)
(Philippe Forest, Sarinagara, #92, chap. 6, §22)
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[ ] où rien, pourtant, ne se perd de l'impossible et immonde travail de l'agonie. Je veux dire que : bien sûr, tout reste en place, la panique de devoir s'en aller, séparé pour toujours de qui l'on aime, son corps défait. Et bien sûr, aucune miracle ne vient au secours du mourant. Il y a juste, cependant, la grâce incompréhensible de cette extase où tout se perd enfin.
(Philippe Forest, Sarinagara, #92, chap. 6, §22)
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[noirage]
Qu'il pleure n'est pas nécessaire. Il sent juste souffler autour de lui le grand vent calme de la vérité, celui qui, à un moment ou à un autre de chaque vie, finit toujours par se lever, laissant chacun seul plans le vide.
(Philippe Forest, Sarinagara, #95, chap. 6, §25)
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[TP]!!
Il faut le regard second qu'appelle l'image pour que nous parvienne ainsi la vérité de notre vie, offerte et dérobée à la fois. Qu'elle nous donne la chose, mais qu'elle nous la donne comme perdue, voilà ce qui fait au fond la vérité pathétique de l'image.
(Philippe Forest, Sarinagara, #96, chap. 6, §26)
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U.S.A. peut se lire aussi comme le passé simple du verbe "user" (à la troisième personne du singulier).
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Parmi mes chanteuses préférées :
Hope Sandoval
Voir : mazzy Star, "fade into you", sur MTV 1994
Massiv Attack, The Spoils (feat. Hope Sandoval)
The Chemical Brothers, Asleep From Day (feat. Hope Sandoval)*** [pub Air France, Michel Gondry 1999]
(Massiv Attack, Paradise Circus (feat. Hope Sandoval))
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[M][po/éthique]
Hippocrate, Thomas Lilti, 2014
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Entre les murs, Laurent Cantet, 2008
2019 02 22
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[cosmo-logique]
Ses dernières photographies, Tamahata les prit quelques jours après son malaise, alors que le travail de la mort sur lui avait déjà commencé et que sans doute il en avait conscience. Ce sont des photographies de vacances. [ ] elles montrent des vagues se brisant sur des rochers, leur panache d'écume. Elles disent seulement la splendeur sans mémoire du monde.
(Philippe Forest, Sarinagara, #98, chap. 6, §28)
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[noirage]
La mauvaise foi d'accuser la difficilité de (vivre à) notre époque pour ne pas accuser celle de la vie tout court.
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[TP]
«… l'image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. »
Marcel Proust – cité en exergue de Le Tramway, de Claude Simon.
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[devenir]
L'homme souffre [[notamment]] à cause de sa soif de posséder et de garder ce qui est essentiellement transitoire.
(Alan Watts – in L'esprit du zen (1976) –, cité par Pascale Senk, in L'effet haïku, p60)
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[devenir]
Tous les éléments sont pareils à des nuages emportés par le vent, une lune décroissante, des bateaux naviguant sur l'océan, des rivages mourant dans les vagues.
(Yuen-Chioh Sutra, cité par Alan Watts in L'esprit du zen (1976), cité par Pascale Senk, in L'effet haïku, p61)
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[ ] et m’accueillant chaque fois avec cette redoutable et féroce adoration maternelle qui l’amenait à dramatiser théâtralement la moindre mauvaise note ou la moindre punition inscrite sur le cahier que je lui présentais.
Extrait de: Claude Simon. « Le tramway3. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=1C74F3B3C6FAF044B2B942407FBD1BF4
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[physio-logique]
[ ] dont un membre proclamait que Grâce à Dieu nous sommes encore quelques-uns ici à ne rien devoir au mérite ou au talent.
Extrait de: Claude Simon. « Le tramway. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=1C74F3B3C6FAF044B2B942407FBD1BF4
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[Claude simon]
Esthétique du collage
Les romans de l'auteur sont traversés par les thèmes de l'érotisme, de la guerre, de l'histoire perçue comme un éternel recommencement et du temps conçu comme un piétinement immobile. Ils évoquent également l'embourbement et l'enlisement, tant physique que psychique. La thématique de l'enlisement est rendue, dans le texte, par des procédés d'écriture particuliers tels que l'étirement de la phrase, la répétition, la digression, la disparition de la ponctuation ou encore l'emboîtement vertigineux de parenthèses. Un flot d'images, de citations, de jeux de mots et de métaphores vient perturber la logique narrative, sans toutefois s'éloigner d'une certaine cohérence. L'auteur cherche également à exalter la sensation, donnant une dimension éminemment tactile à ses évocations. Inspirée d'abord par Marcel Proust et William Faulkner auquel elle emprunte la forme « -ing », retranscrite en français par l'emploi répété des participes présents pour tenter de figer le temps, l'écriture de Claude Simon se caractérise par un travail formel d'importance. On y retrouve l'approche du peintre cubiste qui brouille la figuration, déforme les corps et tord la perspective. Sa composition littéraire, qui malmène la chronologie et unit ou sépare des scènes et des images disparates, est aussi comparée au collage en peinture. Son style, très découpé et visuel, est par ailleurs rapproché du cinéma ; Simon étant un grand cinéphile doublé d'un passionné des formes et de la virtuosité technique des films. La perception organique de l'histoire vécue s'illustre par la présentation de détails apparemment insignifiants et par le mouvement chaotique de l'imagination qui guide le récit. À cela se mêlent des considérations esthétiques et des réflexions fournies sur le langage littéraire.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Simon)
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[ ] le prétexte pour ma tante [ ] d’afficher ce hautain désespoir appuyé par un certain goût du théâtral que les deux sœurs, maman et elle, semblaient tenir de notre grand-mère [ ]
Extrait de: Claude Simon. « Le tramway3. » iBooks. https://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewBook?id=1C74F3B3C6FAF044B2B942407FBD1BF4
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Leur conclusion manque à toutes les fables.
(Philippe Forest, Sarinagara, #100, chap. 6, §30)
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[noirage][défausophie]
Mes conclusions manquent à toutes leurs fables.
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[noirage]défausophie]
Il n' y a rien à redire à tout cela sinon que l'impensable insiste précisément là où la frayeur humaine fabrique ses fictions consolantes.
(Philippe Forest, Sarinagara, #101, chap. 6, §31)
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[réêl]
[thèse du rêve primitif = notre vie…]
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 1'30, chap. 7)
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[Kobé][postmoderne]
…
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 4', chap. 7)
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[TP]
Contrairement à ce que tout le monde croit, les livres sont faits pour l’oubli, pour verser dans le grand rien inconsistant que leurs mots méritent. On écrit à seule fin d’effacer, de faire s’étendre encore davantage le vide où vont toutes les histoires et, quand tout s’est perdu, pour guetter le retour des formes qui veillent dans le blanc sans fond de la nuit. Dire que j’avais écrit ma vie pour pouvoir l’oublier prêtait à confusion. Non, en vérité, j’avais écrit afin de faire s’étendre sur mon existence l’oubli au cœur duquel se conserverait sauf mon souvenir le plus vif.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 12', chap. 7)
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[maladie][TP]?
[ ] le progrès insensé du mal qui engloutit tout énergie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, ±17', chap. 7)
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[ ] stupidement confiants dans les traitements qui allaient suivre, attendant le début de la première cure, et de la chimiothérapie, nous pouvions faire comme si la vie continuait, semblable à elle-même.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 18', chap. 7)
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Au cours des vingt secondes que dura le séisme, la ville n'avait été qu'un immense vertige, où le sol se dérobe, où le monde n'est plus qu'un puits obscur qui anéantit tout, avalant les vivants dans sa profondeur sans nom.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 19', chap. 7)
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L'histoire des hommes est un long séisme à peine interrompu. Entre deux secousses, l'accalmie peut durer des décennies ou des siècles. Mais le moment du désastre vient toujours. L'univers est un vaste vertige. Tout appui se dérobe pour finir. La terre ferme n'offre qu'un répit entre deux catastrophes. Il y a ce grand mouvement de toupie et de balancier qui emporte la planète, et qui met tout à terre. Il faudrait pouvoir se représenter l'apparente fixité des choses pour ce qu'elle est : une illusion, l'image arrêtée un instant de la fuite du temps, qui porte tout vers le néant. D'ailleurs, il n'y a rien à tirer d'une telle évidence, aucune philosophie à déduire de cette vérité vaine que chaque vie à son tour vérifie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 21', chap. 7)
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Toute vie est la somme de centaines de coïncidences, dont aucune n'est dotée de davantage de signification qu'une autre.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 22'30, chap. 7)
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Au reste, je ne cherche pas à tout expliquer. Je sais bien que trop de points resteraient dans l'ombre, et que je serais incapable de dire jusqu'au bout [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 23'15, chap. 7)
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Au reste, je ne cherche pas à tout expliquer. Je sais bien que trop de points resteraient dans l'ombre, et que je serais incapable de dire jusqu'au bout pourquoi le Japon nous est apparu naturellement comme le lieu vers où aller [ ]
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 23'15, chap. 7)
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Il y avait toute sorte de souvenirs liés au Japon, qui venaient de ma propre enfance. Ou encore, ce goût naïf que nous avions de toutes les choses japonaises : nourriture, jeux, dessins animés, films. Et ces romans dont j'ai parlé, et que nous lisions alors, ceux de [ ? ] de Sôseki.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 23'45, chap. 7)
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Je crois avoir compris ceci, seulement ceci : survivre est l'épreuve et l'énigme.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 25'30, chap. 7)
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[TP]!!
Mais je parle simplement pour ceux qui savent. Et je me soucie peu que quiconque vienne juger cette forme que j'ai donnée à ma vie.
(Philippe Forest, Sarinagara, #102, 25'50, chap. 7)
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[Rappel : montage]
S'[il] se résout à écrire, peut-être est-ce avec la certitude que cette décision ne l'engage à rien, que toute histoire est finie, qu'il n'y a rien à ajouter du tout à ce que d'autres ont dit, qu'il est juste question de s'effacer, de fatiguer sa vie dans l'insignifiance paisible d'un temps qui, de toute façon, s'enfuit.
Écrire, il le sait, est juste une façon de laisser pour personne un signe dans le soir
[ ]
Contrairement à ce que tout le monde croit, les livres sont faits pour l’oubli, pour verser dans le grand rien inconsistant que leurs mots méritent. On écrit à seule fin d’effacer, de faire s’étendre encore davantage le vide où vont toutes les histoires et, quand tout s’est perdu, pour guetter le retour des formes qui veillent dans le blanc sans fond de la nuit. Dire que j’avais écrit ma vie pour pouvoir l’oublier prêtait à confusion. Non, en vérité, j’avais écrit afin de faire s’étendre sur mon existence l’oubli au cœur duquel se conserverait sauf mon souvenir le plus vif.
(Philippe Forest, Sarinagara, infra)
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[défausophie]
« On regrettera plus tard », titre d'un roman de Agnès Ledig.
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Il y a une fidélité qui est nécessaire à cette souffrance-là, parce que c'est de ce côté-là, pour moi, que se tient disons la vérité.
((Philippe Forest, Hors-Champ, 2012, 2'30))
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Ph. Forest – [ ] c'est tabou et c'est effrayant. Parce que ça nous confronte à ce qui est, pour chacun d'entre nous, je crois, l'une des angoisses majeures. Donc j'essaie de faire apparaître dans ces livres cette vérité-là [ ]
Laure Adler – [ ] parce que, effectivement, ce voile noir qui recouvre le monde après l'expérience de la disparition d'un enfant, vous a donné d'autres lunettes !
Ph. Forest – Voilà. Enfin, je crois. C'est ce que j'essaye de faire en tout cas. Je vois les choses différemment et j'essaye de les faire voir différemment, autant que possible. [ ] pour que [ ] une vérité apparaisse qui me semble indispensable pour comprendre véritablement ce qu'il en est de l'expérience humaine. Dans son versant de deuil mais aussi dans son versant de désir, parce que pour moi les deux vont ensemble.
((Philippe Forest, Hors-Champ, 2012, 9'15))
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Oublier le moins possible devient essentiel quand on devient brutalement étranger à ce qu'on a vécu. Quand on se sent fuir de partout. [ ] Il faudrait noter les plus petits détails de ce qu'on vit, la moindre des choses moindres, comme si on allait mourir dans la minute qui suit, ou changer de planète.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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Dans le monde des bavards à opinion instantanée, chacun presque allait donner son avis [ ].
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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Le pessimisme et le sarcasme laconique de Houellebecq avait un naturel qui ne fanait pas. À cette époque [de ses chroniques], j'imagine qu'on le croyait de gauche.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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Il n'allait pas m'expliquer ce que j'aurais dû lire et je n'allais pas lui expliquer ce que j'avais cru lire. La plupart des entretiens avec des écrivains ou des artistes sont inutiles. Ils ne font que paraphraser l`oeuvre qui les suscite. Ils alimentent le bruit publicitaire et social. Par fonction, je contribuais à ce bruit. Par nature, il me dégoûtait. J'y voyais une atteinte à l'intimité, à l'autonomie du lecteur, que ne compensaient pas les informations qu'on lui donnait. Il aurait eu besoin de silence, le lecteur, et moi, de passer à autre chose [ ]
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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Infra : Philippe Forest, Sarinagara, rencontrer un écrivain… juste faire signe derrière vitre voiture…
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Puis j'ai [ ] regardé comme chaque matin mon vieil appartement – celui, plus exactement, le mon propriétaire – en me demandant par quoi commencer.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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[noirage]
Le mail de Nina finissait par ces mots :
[ ]
Cette soirée reste, pour moi, suspendue entre deux mondes. Le lendemain, la chute a été vertigineuse. T'avoir vu si proche la veille et te savoir, le lendemain, si loin de l'humanité même est insupportable.
Je suis restée dans le bon côté de la vie et toi tu as basculé dans l'horreur alors que nous étions assis côte à côte quelques heures auparavant. Ces deux mondes semblent désormais être parallèles, et j'ignore s'ils pourront se rejoindre un jour.
Ils ne le pourront pas, ni dans la vie ni dans ce livre. Les mots d'un côté, nos rencontres de l'autre, tendent à reconstruire entre nous le pont détruit. Mais il reste un trou au milieu. Assez étroit pour que de part et d'autre nous puissions nous voir, nous parler, presque nous toucher. Assez large pour qu'aucun des deux ne puisse rejoindre l`autre dans cette zone faite d'habitudes, d'improvisations, d'amitié, mais d'abord de continuité.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 1)
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Lui, mort ? II était donc possible de mourir en reportage, d'un reportage ? De tomber du tapis volant sur lequel on survolait le monde ? Oui, c'était possible. J'étais naïf, optimiste, angoissé, presque innocent. Je crois qu'alors nous l'étions presque tous. Le monde qui s'achevait nous laissait encore la possibilité d`être jeunes le plus longtemps possible.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 2)
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[anaxiol-logique]
Fabrice Nicolino n'avait pas encore entamé l'une de ses tirades nerveuses et mélancoliques contre la destruction écologique du monde. Fabrice avait besoin d'être indigné pour ne pas être désespéré, mais il était quand même désespéré – un bon vivant désespéré. La voix de crécelle tonitruante d'Elsa Cayat a retenti, suivie d'un immense rire sauvage, un rire de sorcière libertaire.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 3)
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Les gens que leur compétence obsède écrivent des articles rigoureux, certes, mais ils finissent par manquer d'imagination.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 3)
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[ ] il a dit une banalité [ ]. Je me sentis coupable de ne rien pouvoir dire qui aurait transformé cette banalité en or.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 3)
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On ne cesse jamais d'être tous ceux qu'on a été [ ].
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 3)
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[Cavanna] ce costaud raffiné, avec sa voix haut perchée qui ne portait pas et sa grande moustache blanche [ ]
2019 02 23
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"Les Démons", Dostoïevski porté à ébullition par Sylvain Creuzevault.
Le metteur en scène signe ce qui est sans doute sa création la plus aboutie avec cette adaptation survoltée du roman. Prenant le pari audacieux d’aborder l’œuvre sous un angle comique, il en révèle d’autant mieux la dimension tragique et les enjeux philosophiques. Un spectacle d’une beauté époustouflante servi par des comédiens de haut vol [dont Nicolas Bouchaud].
[ ]
À l’origine Dostoïevski avait conçu Les Démons comme une œuvre polémique inspirée par un fait-divers, le meurtre à Moscou d’un étudiant par un certain Netchaïev à la tête d’un groupuscule révolutionnaire, La Vindicte du Peuple. Très vite le roman va prendre une forme plus ambitieuse.
Je désire exprimer plusieurs idées, dussent mes facultés artistiques y périr. Je suis entraîné par ce qui s’est amassé dans mon esprit et dans mon cœur.
- Dostoïevski dans une lettre à l’un de ses proches. -
[ ]
(Par Hugues Le Tanneur, https://culturebox.francetvinfo.fr/des-mots-de-minuit/sortir/theatre-les-demons-dostoievski-porte-a-ebullition-par-sylvain-creuzevault-280103)
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[considération][clinique]
Les nommer, c'était les apprivoiser et pouvoir vivre un peu mieux, ou un peu moins mal, avec ce qu'ils désignaient. L'hôpital est un lieu où chacun, en paroles comme en actes, a pour mission d'être précis.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 6'45'')
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[noirage][défausophie]
Car c'est par elle [le cervelle de Bernard Maris], à ce moment-là, que j'ai enfin senti, compris, que quelque chose d'irréversible avait eu lieu. [ ] Ce fut très lent. Je ne crois pas que nous étions d'accord, celui [le moi] d'avant et moi-même [ ]. Il y avait débat. Celui d'avant ne voulait pas découvrir les conséquences de ce qui avait eu lieu. Il était assez sage pour deviner que les mauvaises nouvelles peuvent attendre lorsque les bonnes ne viennent pas les tempérer. Mais il était bien obligé de suivre celui qui les vivait, il n'avait pas la main, il s'éteignait peu à peu sans le savoir dans la conscience nouvelle qui, comme d'un sommeil confondu avec l'existence, émergeait.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 8')
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Un livre sans lecteur(s), c'est un objet triste.
(Philippe Lançon, sur France info, lors de sa remise du prix Fémina, 14)
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"Ce livre "Le lambeau" est un chef d'œuvre qui répond aussi à un événement unique et donc il est hors catégorie", a déclaré Chantal Thomas, la présidente du jury Femina. Surtout, ce roman s'est, paraît-il, imposé comme le lauréat dès les premières réunions même si "chaque livre a été discuté", ajoute la présidente du jury.
[ ]
Un chef d'œuvre sans doute, mais qui n'a pas obtenu les grâces de l'académie Goncourt. Les membres du jury ont retiré "Le lambeau" de leur dernière sélection, considérant qu'il ne constituait pas une "œuvre d'imagination". Pour le jury Femina, écarter "Le lambeau" n'était pas imaginable. "La distinction récit-roman se pose chaque année et doit être décidée au cas par cas", explique Chantal Thomas. "Certains récits se donnent comme des récits objectifs, quasi journalistiques. D'autres supposent une écriture, une intériorisation et une mise en forme romanesque sans laquelle le récit ne serait pas possible. Le livre de Philippe Lançon est l'exemple même de cela."
(https://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/prix-femina-pour-le-lambeau-philippe-lancon-reapparait-depuis-l-attentat-281571)
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[multimédia][otteur]
Je sais ce que c'est exactement que "littéraire", mais pour moi, si c'est quelque chose, c'est une expérience, sous une forme ou une autre, qui peut être imaginaire ou non imaginaire, dans mon cas elle ne l'est pas, qui est donnée en partage [ ] à travers une forme, une forme écrite qui, elle, est construite, [ ] qui est construite par rapport à ce qu'on souhaite dire d'une manière ou d'une autre. Donc, de ce point de vue-là, si faire acte littéraire, c'est ça, et j'espère l'avoir fait, eh bien voilà, c'est de la littérature, enfin en tout cas c'est de l'écriture.
(France Info ? - Philippe Lançon, Le lambeau, prix Femina 2018, 2')
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Quand j'étais à l'hôpital [ ], une des personnes qui m'a évidemment beaucoup soutenu, c'est mon père. Et il est mort le jour où je recevais les épreuves de ce livre. Donc il a pas pu le lire. Et c'est à lui que je pense. Voilà. C'est ce que j'ai à dire aujourd'hui. J'aurais aimé qu'il soit là, qu'il le lise, euh… qu'il le lise d'abord, qu'il soit là. Et… on écrit avant tout pour les vivants, mais en pensant aux morts.
(France Info ? - Philippe Lançon, Le lambeau, prix Femina 2018, 0')
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C'est la première fois que je reçois un prix dans ma vie. [ ] une pensée pour ma maman, qui est plus là, et mon père, qui est plus là, et quand je pense que j'ai fait tout ça pour qu'ils me voient… Et ils sont pas là.
((AF) Vincent Lindon - Discours de Vincent Lindon au Festival de Cannes 2015, 2' + 6'40)
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2011-02-25
chronologisbeautiful
Leibniz (...). Dates: 1646-1716. C’est une longue vie, il est à cheval sur plein de choses.
(G.D.)
On devrait prêter attention, à travers l'interminable boulevard Raspail... (...)
Mais qui est au juste ce Raspail ? (...)
Raspail a donc 20 ans quand Sade meurt à Charenton, 27 ans à la mort de Joseph de Maistre à Turin, 48 ans à la mort de Stendhal, 54 ans à la mort de Chateaubriand, 56 ans à la mort de Balzac, 73 ans à la mort de Baudelaire, 76 ans à la mort d'Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, 79 ans au moment de la parution totalement occultée d'Une saison en enfer de Rimbaud, et 81 ans à la sortie des Trois Contes de Flaubert (alors qu'il en avait 71 au moment de Madame Bovary).
Il a 46 ans à la naissance de Rodin, et 77 ans à la naissance de Proust.
Un boulevard.
(Ph.S.)
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[TP]
Parce que je n'étais pas assez vivant pour retomber en enfance ou dans ma jeunesse, dans la vie qu'on mord à pleines dents [ ], pas assez vivant ni assez mort pour affronter ce qui m'attendait.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 11'30)
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Tout dessinateur dessinait sans doute pour avoir le droit de s'en aller dans ce qu'il dessinait, de même que tout écrivain finissait par se dissoudre, pour un temps, dans ce qu'il écrivait. Cette dissolution n'était pas une garantie de survie ni même de qualité, mais elle était une étape nécessaire sur le chemin qui pouvait y conduire.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 14'30)
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On les avait fait entrer de force dans un dessin qu'ils n'avaient pas imaginé, une idée noire de Franquin, et ils n'en étaient pas sortis.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 14'45)
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[pour Erwan]
[brachy-logique]
Yves Frémion – Tu disais que Franquin aimait les petits détails. Et c'est vrai que [ ] tous les détails sont soignés. C'est… le petit chien qui fait deux millimètres, au fond, qui passe sur le trottoir, c'est pas n'importe quel petit chien, quoi, il l'a travaillé un petit peu, et c'est là qu'on voit son espèce de minutie presque maniaque, qu'il avait sur chacune de ses cases. Et [ ] Franquin, c'est quelqu'un qui était très moderne, en fait, notamment en matière de goûts artistiques. Et regardez : alors, évidemment son goût des machines et des engins parce que Gaston représente Franquin dans cet amour-là, mais même une table, une chaise, un meuble derrière, c'était souvent le dernier cri du design des années 60-70 – qui a été la grande période du design il faut le dire –, et il était très très très au courant. [ ] Et vraiment, on sentait qu'il aimait ça. Et pareil pour l'urbanisme. [ ] Et ça, ce sont des choses qu'on voit pas au premier plan, ce sont des choses qu'on peut voir quand on regarde, quand on relit. Franquin, c'est vraiment quelqu'un qu'il faut relire, comme on relit Balzac, comme on relit Zola, comme on relit des gens comme ça, parce que sans arrêt on trouve des choses nouvelles.
Gérard Viry-Babel – Tu parlais de petits détails. [ ] Il y a un graveur, lorrain d'ailleurs, du 16e siècle, [que] Franquin rappelle un peu [ ], c'est Jacques "Callot". J'ai chez moi la Foire de (?) grossie deux fois, de Jacques "Callot", et c'est exactement ça, c'est-à-dire que le moindre petit détail derrière… on voit la foire, donc il y a des milliers de personnes, tous ont leur personnalité, leurs détails, on voit même, si on regarde bien, des chiens qui copulent dans un coin de la foire, etc., et je pense qu'il y a ce même souci du détail [ ], je pense qu'il [franquin] aurait été graveur dans un autre temps.
Frédéric Jannin – Je suppose que ça correspond à une vraie angoisse de la part de Franquin. ce qui est marrant, c'est que, comme disait "Delporte", Franquin sait qu'il dessine mal, mais à côté de ça il était fasciné par le dessin de Morris, qui est à l'extrême opposé. Donc quand Morris dessinait un troupeau de vaches, il faut deux vaches et trois silhouettes derrière, et la planche de Franquin avec toutes les vaches qui sont troublées par le "gaffophone", bah il y a 250 vaches, je crois, donc… C'est cette fascination-là, c'est très bizarre, en fait, il s'acceptait pas. [ ]
Yves Frémion – Il était plutôt du clan des Jérôme Bosch ou Dubout, qui soignaient aussi leurs personnages complètement au fond de l'histoire, et puis c'est vrai qu'il y a des dessinateurs qui vont vers la simplification maximale…
Frédéric Jannin – Et curieusement, Franquin, adorait ça.
Yves Frémion – Eh oui, il adorait Reiser, il adorait Sempé, il adorait…
Frédéric Jannin – Brétecher…
Yves Frémion – Brétecher, tout ça, voilà.
(BPI - L'art de Franquin, 16'30 + 19' + 1:15'+1:25'30 (Morris))
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[brachy-logique][épure]
L’exposition, l’Art de Morris, qui va ouvrir ses portes à la Cité à l’occasion du 43èmeFestival d’Angoulême sera, bien évidemment et avant tout, l’occasion pour tous les amateurs du 9ème Art de prendre plaisir à découvrir les œuvres originales d’un créateur hors norme. L’un de ceux, peu nombreux, qui font progresser leur art.
Mais elle aura aussi pour vocation de réparer une injustice commise, bien involontairement, par l’un des plus grands justiciers. En effet, la popularité de Lucky Luke est telle qu’elle en est venue à dissimuler son auteur. Le caractère épuré des dessins de la série semble si évident qu’il a fini par masquer la dextérité et l’inventivité de celui qui les a tracés. Et même les personnages qui accompagnent le cow-boy solitaire dans ses aventures ont contribué à cet escamotage. Ils sont devenus si connus – preuve de la richesse de l’œuvre – qu’eux aussi ont aidé à gommer leur dessinateur aux yeux de leurs fans, se donnant même, parfois, le premier rôle. Qui ne connaît pas Jolly Jumper, Rantanplan ou les Dalton ? En occupant le devant la scène devant leur géniteur, peut être ces derniers ont-ils finalement réussi leur plus beau hold-up ?
[ ]
Inspiré par Hergé, formé par Jijé aux côtés de Franquin, Morris s’affirme très vite comme un maître du dessin. Il cherche sans cesse à représenter le bon mouvement, à épurer son trait pour gagner en lisibilité et en dynamisme, et il fait peu à peu de Lucky Luke le modèle reconnaissable du héros flegmatique sans peur et sans reproche que plusieurs générations de lecteurs connaissent si bien. Installé aux États-Unis pendant plusieurs années, Morris côtoie les auteurs du magazine Mad et donne alors à ses histoires une dimension parodique. Celle-ci est renforcée, dès le milieu des années 1950, par la présence de René Goscinny, qui, pendant plus de vingt ans, signe les scénarios de la série.
(L'art de Morris, dossier de presse, festival d'angoulême, PDF)
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Et il [Gottlieb] dit : un grand artiste, il travaille sur quelque chose et puis au bout d'un moment il arrive au bout de quelque chose, et quand on arrive au bout, bah, on déprime, on dit "Ah je vaux rien, je sais pas dessiner", etc., jusqu'à ce qu'on trouve… qu'on crée autre chose…
(Gérard Viry-Babel, BPI - L'art de Franquin,1:01')
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[M][esth/éthique][détail]
Et j'espère qu'on vous aura expliqué que lire une bande-dessinée, ça prend pas un quart d'heure, un album de 48 planches, s'il est bon, ça prend autant de temps qu'un roman de 200 pages. Il faut bien comprendre ça. Ça se lit lentement, [ ] ça se relit. Parce qu'il ne suffit pas d'essayer de suivre l'histoire en lisant les bulles.
(Yves Frémion, BPI - L'art de Franquin,1:31'40'')
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La vie ne s'est pas faite. S'est défaite sans se faire.
Que la vie qui se défait ne soit pas défaite.
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[brachy-logique]
J'ai pas le sens des décors, de même que j'ai pas le sens de la couleur… Je sais pas planter une perspective, des trucs comme ça. Donc, petit à petit, j'ai eu tendance à éliminer [de mes dessins] les décors, et pour pas que ça fasse vide il a fallu que je trouve autre chose, qui était dans mon tempérament à moi.
(Gotlib, Court-Circuit 20/09/1973 - Rencontre avec Gotlib, 6')
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Gaëlle Obiégly, itw Mollat sur Mon Prochain : par son incapacité, trouver son génie.
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Ultime distinction, il [Karl Lagerfeld] ne souhaitait pas d'enterrement, préférant être incinéré : « J'ai horreur d'encombrer les gens avec les restes. », avait-il déclaré dans le documentaire de Loïc Prigent, Karl se dessine.
(https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/karl-lagerfeld-ce-jour-ou-une-journaliste-la-fait-pleurer_426135)
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[minimalisme][épure]
[ ] la sensation revigorante que l'on éprouve en faisant le vide autour de soi.
(Fumio Sasaki, L'essentiel, et rien d'autre, p19)
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[minimalisme][épure][neutralisage]
Arrivé à [l'hôtel] [ ]. Vous vous sentez bien. La chambre est propre et dégagée. Vous êtes débarrassé de tous les objets qui vous distraient d'habitude, de toutes les affaires qui occupent continuellement votre attention. Voilà pourquoi l'on se sent souvent si bien à l'hôtel. [ ]
Il s'agit là d'un état minimaliste. La plupart des gens l'ont déjà connu, mais l'inverse est tout aussi vrai. [ ]
Il s'agit d'un état maximaliste. [ ] Il est alors impossible de distinguer ce qui est réellement important.
(Fumio Sasaki, L'essentiel, et rien d'autre, p20)
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[minimalisme][épure]
Vous croyez ne pas pouvoir vous y mettre tant que vous ne serez pas plus posé ? C'est le contraire qui est vrai : vous ne trouverez jamais le calme tant que vous ne vivrez pas en minimaliste.
(Fumio Sasaki, L'essentiel, et rien d'autre, p77)
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[musique]
Francis Wolff
Clément Rosset, La force majeure
Jankélévitch, L'enchantement musical (cf. ebook)
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[noirage][défausophie]
J'étais [ ] celui dont la simple présence leur rappelait malgré lui, malgré eux, sans discours, combien nos vies sont incertaines, et combien il est audacieux et inconscient de l'oublier.
(Philippe Lançon, Le Lambeau, chap. 5, 44'20)
2019 02 24
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[HN][otteur]
Retrait du je(u)
Retrait de l'autorité (auctoriale), déjouer sa propre autorité (auctoriale)
(Ré)habilitation de la langue orale et de l'oralité dans la littérature (écrite)
(Philippe Forest - "Céline" (47'20) : « [Céline] manière qu'il a eu de faire passer le langage parlé dans le langage écrit, de manière à rappeler la langue française à la vie, et à lui imprimer la marque de l'émotion pure. Voilà en quelques mots l'idée que Céline met en avant. »]
Parole vivante et documentaire
Multi-média (multidimensionnelle) : audio, visuel : images, textes, sons, musiques, chansons…
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L’été où j’ai vu s’en aller Alice — où je l’ai vue concrètement s’éloigner à jamais et alors même que plusieurs années de vie commune nous restaient encore à partager — [ ]
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. Chap. 2)
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J’ai laissé s’écouler quelques jours mais je sentais que sa pensée grandissait dans mon cœur, qu’avec elle je recommençais à croire en quelque chose de ma vie.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap. 2)
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Si elle arrive tôt, comme ce fut le cas dans ma vie, la solitude laisse en soi une empreinte que rien ne vient jamais effacer. Elle creuse un trou plutôt qui dévaste et déprime la surface du monde. Plusieurs fois, on dégringole. Et plusieurs fois, on croit pouvoir encore remonter la pente. Du moins, il en va ainsi tant qu’on est jeune. Et puis un jour vient où l’on se résout au siphon qui vous tire vers la bonde tournoyante de l’ennui. On n’a plus l’énergie d’aller à contresens. On serait prêt à se raccrocher à n’importe quoi. Mais même pour cela, on ne trouve plus du tout de force en soi.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition)., chap. 2)
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Je me trouvais dans une grande librairie où je voulais divertir un peu mon ennui, feuilletant des livres dont plus aucun ne paraissait avoir quoi que ce soit à me dire. Ma curiosité était épuisée de tout. J’en avais assez, assez de tous ces mots — auxquels j’avais ajouté le déshonneur des miens.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap 2)
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Nous sommes allés prendre un café et nous avons parlé. Ce qui allait suivre était devenu si évident que ni elle ni moi n’avions désormais le désir de trop le presser.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks.)
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J’étais parti pour Rome avec Alice y passer le réveillon. Parce que ce jour de décembre (le 24) marquait également la date anniversaire de Pauline, parce que depuis sa mort nous avions renoncé à toutes les fêtes de famille, elle et moi avions pris l’habitude de nous enfuir ainsi chaque année, entre Noël et le jour de l’an. L’idée était de se divertir de monuments et de paysages, disparaissant un temps dans la splendeur pour rien de l’Afrique ou bien celle de l’Asie, parmi la grande indifférence des terres ocre et vertes flottant dans le vide et le bleu, la sagesse sans importance des ruines et la merveilleuse insignifiance des soleils se couchant dans le ciel, toute la féerie facile des cartes postales.
Je ne méprise pas le mensonge de ces moments vécus, l’extrême mélancolie de se sentir ainsi ensemble au milieu de rien, vivant en vue d’aucun lendemain, entièrement rendus à la paisible désolation de l’absence : le spectacle du monde se repliant fabuleusement sur la pointe de rien — d’une beauté intense au point de s’évanouir. Je crois que je me serais volontiers établi jusqu’à en mourir dans l’affadissement de ce crépuscule lointain. Mais, depuis quelques mois, Alice — en sortant de ma vie — avait elle-même crevé ce rêve auquel, je crois, elle tenait pourtant plus que moi.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap 2)
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Je mens. Je savais bien le secret de mon chagrin. Silencieusement, je pleurais sur Alice, sur moi, sur notre amour qui s’en allait, sur l’amertume de voir se défaire la figure même de notre affection la plus vraie.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks.)
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Depuis plusieurs mois, Alice s’était installée dans l’étrange vie nouvelle dont la routine n’allait en somme pas changer : disparaissant quelques jours puis repassant à la maison pour une ou deux nuits avant de repartir à nouveau, menant de son côté une existence que je pouvais facilement imaginer mais dont je ne voulais trop rien savoir. Si dès ce moment-là nous ne nous sommes pas séparés, si pendant si longtemps nous avons accepté entre nous cette proximité singulière où, ensemble, chacun de nous aimait pourtant ailleurs, je sais bien pourquoi et que nous nous trouvions absolument liés l’un à l’autre par le souvenir de notre fille. Ce qui restait d’elle était passé dans l’autre et nous ne pouvions pas accepter de le perdre tout à fait, de le laisser s’en aller une seconde fois.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap 2)
—>
[TP]?
Depuis plusieurs mois, [il] s’était installé dans l’étrange vie nouvelle dont la routine n’allait en somme pas changer : disparaissant quelques jours puis repassant à la maison pour une ou deux nuits avant de repartir à nouveau, menant de son côté une existence que je pouvais facilement imaginer mais dont je ne voulais trop rien savoir. Si dès ce moment-là nous ne nous sommes pas séparés, si pendant si longtemps nous avons accepté entre nous cette proximité singulière où, ensemble, chacun de nous [vivait] pourtant ailleurs, je sais bien pourquoi et que nous nous trouvions absolument liés l’un à l’autre par le souvenir de notre [vie (commune)]. Ce qui restait d’elle était passé dans l’autre et nous ne pouvions pas accepter de le perdre tout à fait [ ].
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[Centre]
Et c'est un succès mérité parce que l'album est déjà disque d'or en France et en Belgique.
(Mouloud Achour, Clique TV - Angèle : Belge, pop et libre - Clique Dimanche - CANAL+, 2')
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Le plaisir qu’Alice pouvait avoir d’un autre, [ ] si je l’acceptais, c’est bien parce qu’il m’apparaissait comme le juste dédommagement que méritait Alice — dédommagement au demeurant insignifiant pour une souffrance dont je n’avais pas su la protéger et pour laquelle il était normal qu’elle obtienne réparation auprès d’un autre que moi. Sincèrement, j’aurais parfois souhaité Alice heureuse sans moi, recommençant tout, retrouvant assez de ressources d’oubli et d’illusion afin de m’abandonner tout à fait et se lancer pour de bon dans le projet d’une existence débarrassée de toute douleur. J’espérais même cette délivrance et je crois que l’entêtement mélancolique, la pesante passivité dans laquelle je me réfugiais auprès d’elle lors des deux ou trois soirées que nous passions ensemble chaque semaine avaient pour but de la pousser à bout, de rendre insupportable la poursuite même d’un semblant de vie commune : si bien qu’elle serait partie vraiment. Alice en allée, égoïstement, j’aurais été libre tout en faisant porter sur elle la responsabilité de notre rupture — une rupture qui concernait moins le couple que nous formions que le lien qui l’unissait à notre enfant perdue.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks., chap 2)
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[joie]
L’approbation de la vie jusque dans la mort ? Oui, peut-être, si je savais ce que cela signifie. Mais l’inverse aussi bien : la fidélité à la mort jusque dans l’exacerbation de la vie.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. Chap 2)
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Nous sentons et nous expérimentons que nous sommes éternels (spinoza)
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[Programme]
Ce qui arrive aux parents endeuillés, il existe toute une littérature qui l’explique : mélancolie, dépression ou bien l’oubli immédiat et sauvage, l’illusion répétée de la procréation afin qu’un enfant nouveau en chasse un autre, le plus souvent la séparation consécutive à l’épaississement du chagrin et puis la reprise par chacun de sa vie répétée. Je veux bien que notre cas vienne simplement confirmer une telle règle. Simplement, je m’étonne que personne n’ait jamais osé porter témoignage sur le versant proprement sexuel de l’affaire : le phénomène très visible d’aimantation érotique que produit l’expérience.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. Chap 2)
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À toutes les bonnes et les mauvaises raisons que nous avions de tomber amoureux l’un de l’autre, Lou et moi, pourtant, à cette époque de notre histoire, nous ne pensions pas du tout. L’évidence d’être déjà l’un à l’autre nous portait vers l’avant et nous faisait oublier le reste. L’avenir nous paraissait irréversiblement acquis. Nous étions tout à notre chance.
Rien ne s’était encore pourtant véritablement passé. Toutes sortes de prétextes — dont aucun de nous n’était dupe — nous fournissaient l’excuse dont nous pensions encore avoir besoin pour nous voir presque tous les jours.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Dans toute histoire d’amour, il y a ce point d’équilibre où l’on se tient un seul instant, dont ensuite reste à jamais la nostalgie, et à partir duquel on surplombe soudain tout le temps de sa vie. Le passé semble alors tout entier derrière soi. C’est à peine s’il a jamais existé. Le présent est là et il fait s’ouvrir devant soi, à ses pieds, le vide fabuleux d’un merveilleux avenir au bord duquel on se trouve encore, ivre d’un vertige stupide auquel on veut s’abandonner, tombant pour de bon et sans aucun remords vers un nouveau demain.
Il suffit de se pencher légèrement vers l’avant et tout bascule ensuite. Un geste est juste indispensable, magique et bienveillant, tout comme la délicatesse d’une main posée sur soi et qui vous pousse amoureusement vers où plus rien ne vous retient. Nous avions déjà passablement bu mais nous étions éveillés au beau milieu de la nuit comme si la soirée seulement débutait. Lou a fait le geste que j’espérais. C’est elle qui m’a forcé vers le vide. Elle m’a demandé si j’imaginais que nous pourrions avoir une histoire ensemble. Je lui ai répondu que cette histoire, elle savait bien qu’elle avait déjà commencé. Alors, j’ai caressé sa joue, passé ma main dans ses cheveux et j’ai posé très doucement mes lèvres sur les siennes.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Je n’étais pas excité. J’étais étonné de ne pas être excité. Mais je n’en étais pas inquiet. J’étais tout entier à la formidable douceur de sentir cette femme contre moi. Mes bras, mes mains apprenaient pour plus tard la forme de son corps et cela me suffisait.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Lou m’a rejoint. Elle paraissait radieuse, légère, confiante. Toute la douleur de l’enterrement était passée sur elle sans même qu’elle en ait conscience. Elle la tenait pour rien. Son cœur était ailleurs : la cruauté de l’amour, son insensibilité la possédaient tout à fait.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Personne ne dit jamais rien du formidable fiasco des premières nuits. Ni dans les livres ni dans la vie.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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Si ! Karl !
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J’étais maussade cependant, un peu consterné d’avoir pu donner l’impression à Lou que je ne la désirais pas. Je m’en voulais. On dit parfois que l’impuissance naît non de l’absence du désir mais de son excès. Je ne sais pas.
[ ]
L’idée de n’avoir pas pu prendre Lou le premier soir m’exaspérait. Et l’exaspération redoublait sans doute ma maladresse. La deuxième nuit, j’ai faufilé mon sexe dans le sien. Il faut dire qu’elle était si magnifiquement ouverte pour moi que je n’avais aucun mérite à y parvenir. Je la sentais sous moi immensément humide. Je ne peux pas dire que je l’ai prise. Disons plutôt que je me suis vaguement caressé à l’intérieur d’elle. Je ne parvenais pas à durcir tout à fait mais, quand j’ai joui malgré tout, j’ai eu l’impression de me répandre complètement en elle avec de très longs spasmes à mon tour, surpris moi-même de chaque nouvelle éjaculation, ayant l’impression soudaine de me libérer, même d’une manière pitoyable, de la frustration de la soirée précédente et, avec celle-ci, de quelque chose de plus ancien qui m’avait accompagné depuis des années, depuis toujours peut-être. »
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 3)
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[pour l'art rencontre]
Il paraît que l’amour n’est pas la grande affaire dans l’existence des hommes, qu’ils ne grandissent pas en pensant qu’il y a devant eux cette chose affolante, ce souci d’être à quelqu’un d’autre où se tient tout le sens possible de leur vie. Il paraît que de telles fables sont l’affaire exclusive des femmes. Que ce sont elles seules qui calculent tout de leur temps en raison de l’amour qui viendra.
Je ne sais pas. Il me semble que j’ai toujours pensé que l’amour m’attendait, que j’allais à sa rencontre, et que si par malheur je le manquais, j’aurais tout manqué avec lui. Qu’il n’y avait au fond rien d’autre que cela à attendre de la vie.
Rien d’autre, oui, si ce n’est l’amour. Et comme l’écrit un poète, tout le reste m’est feuilles mortes.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 4)
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Je pense simplement qu’il fallait qu’il se transforme en ce personnage impossible afin que Lou se détache tout à fait de lui. Peut-être l’avait-il compris. Peut-être l’avait-il même décidé pour qu’elle s’éloigne enfin de lui et redevienne libre.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 4)
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Nous nous sentions trop proches l’un de l’autre pour avoir l’impression de nous être quittés et de devoir vivre quelque chose comme des retrouvailles.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. Chap 4)
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[àmouréinventer][amour poli]
D’autres le peuvent certainement. Nous y serions parvenus aussi bien qu’eux si nous l’avions voulu. Physiquement, rien n’était plus facile. Mais ce commerce-là — faire l’amour à deux personnes à la fois, reproduire avec l’une les gestes que l’on vient juste de faire avec l’autre, laisser le désir passer d’un corps à l’autre comme si ces deux corps étaient interchangeables —, il y avait quelque chose en nous qui n’y consentait pas. Tenace, imprévu, fidèle, au fond, peut-être était-ce encore l’amour.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 4)
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Il est très difficile de parler d'un livre de Philippe Forest, car il dit et commente des choses si radicales, si personnelles, avec tant de finesse, de vérité, en employant des mots si pesés que le critique est presque réduit à le paraphraser en redoutant de le trahir. Un critique lit un livre, le stylo à la main, en vue de noter ce qu'il devine peu à peu émerger d'essentiel. Le problème avec Philippe Forest, c'est qu'on souligne tout ! [ ]
(PATRICK GRAINVILLE, L'Amour, toujours, 23/08/2007, http://www.lefigaro.fr/livres/2007/08/23/03005-20070823ARTFIG90181-l_amour_toujours.php)
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(AF)
[Souffrance, comme un ancrage dans le réel pour faire oeuvre.]
…
(UnivNantes - Philippe Forest - "Céline", 57'+1:00'+1:01')
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Outre le fait que, à mon sens, Michel Houellebecq est tout sauf un génie littéraire [ ].
(UnivNantes - Philippe Forest - "Céline", 1:03'45'')
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[Écrire roman par la rage de l'absence de dieu, de la perte, du tragique, etc.]
…
(UnivNantes - Philippe Forest - "Céline", 1:09'30'')
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"merde ! merde ! merde !" la conscience c'est ça : merde ! merde !... jamais, en quelque circonstance, j'ai pu me résigner à la mort... j'ai jamais pu abandonner rien... la mort pour moi personnelle, serait une aubaine, je serais bien content, mais la mort des autres me vexe... dans le fond du tréfonds de tout c'est pour ça qu'on peut pas me piffrer, qu'on s'acharne à me trouver mille crimes, parce que je râle à la mort des autres... même les centenaires qui cassent leurs pipes jamais j'ai été d'accord !... je suis pour le départ de rien... merde ! merde ! merde !
(Louis-Ferdinand CÉLINE, Féerie pour une autre fois II, Romans IV, Pléiade p. 393. _ cité par Philippe Forest - "Céline", UnivNantes, à la toute fin)
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[multimédia][postlittérature][HN]
La merde a de l'avenir. Vous verrez qu'un jour on en fera des discours.
(L.F. Céline, https://www.babelio.com/auteur/Louis-Ferdinand-Celine/2086/citations)
2019 02 25
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Résumons-nous, Alexandre Vialatte (2017)
Pendant un demi-siècle, Alexandre Vialatte a cultivé l’art de la chronique. Ses oeuvres constituent une sorte d’encyclopédie des activités humaines vues au travers du kaléidoscope d’un observateur malicieux qui sait résumer d’une sentence, lapidaire et drôle, le fond de son propos.
[ ] Vialatte s’en donne à coeur joie, avec la plume d’un poète, l’imagination d’un conteur, l’humour d’un savant désabusé. [ ] sa manière, toujours singulière et décalée. [ ] il exprime ses goûts, ses admirations avec une intelligence savoureuse, une virtuosité et une liberté de ton qui n’ont cessé d’enchanter ses innombrables lecteurs et lui valent d’occuper aujourd’hui une place prépondérante dans notre histoire littéraire.
(https://www.bookys-gratuit.org/roman-14891-R%C3%A9sumons-nous-Alexandre-Vialatte-%282017%29)
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Bouvard lui [Pécuchet] dit : il y a moyen toujours de réparer le temps perdu ! Pas de tristesse, voyons.
(Flaubert, Bouvard et Pécuchet, chap 3, 11'50)
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[TP]
[ ] aux côtés desquelles je retrouvais la grande et évidente simplicité banale de vivre, rendu au temps, au monde.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 5, #6' ±)
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J’avais été toujours frappé par l’extraordinaire pragmatisme des toutes petites filles, des futures femmes sachant que leur survie dépend de leur capacité à séduire, à susciter l’amour chez les hommes qui les entourent et à l’affection desquels elles doivent de ne pas être détruites par l’impitoyable machine machiste du monde.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 5)
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J’aimais tout de Lou et pourtant je ne cessais jamais complètement de penser à Alice.
L’amour de l’une n’enlevait rien à l’amour de l’autre et le laissait intègre, intact. Chacun de ces amours faisait naître comme un monde à part et parallèle où il était seul souverain.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 6, ± 6')
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[àmouréinventer][amour poli]
[ ] L’égoïsme ou le courage me manquait certainement pour partir. Pourtant, dans mon cœur n’existait pas ce partage dont autour de moi il arrivait que l’on me soupçonne, laissant entendre que je ne couchais avec Lou que dans la mesure où je ne l’aimais pas et que, si je ne couchais plus avec Alice, la raison en était précisément que c’était elle qu’au fond j’aimais, que le désir et l’amour s’étaient ainsi commodément, banalement séparés en moi pour se fixer sur deux personnes entre lesquelles je partageais confortablement le temps de ma vie.
Non, j’aimais Lou totalement — et pas seulement pour la formidable excitation qu’elle me procurait. Je l’aimais tout à fait comme on aime une femme dont on sait qu’elle est rentrée pour de bon et à jamais dans son existence, une femme avec laquelle on se sait vraiment installé dans l’irréversible gravité de la vie : au cœur le plus secret de son affection la plus vraie. Quant à Alice, si nous avions cessé de faire l’amour, le désir n’avait pas disparu entre nous. Une indéfectible intimité subsistait à l’intérieur de laquelle nos deux corps se retrouvaient chaque fois.
[ ]
« Adultère » est un mot démodé, venu du vaudeville, né d’un autre siècle. Pourtant, si je voulais regarder la situation en face et nommer les choses par leur nom, il n’y en avait pas d’autre pour dire celle où je me trouvais maintenant — un adultère double et singulier, vécu dans la plus totale transparence, sans mensonges mais à l’intérieur duquel nous ne parvenions pas totalement à faire l’économie d’une fatigante et inlassable souffrance dont je savais bien qu’elle ne pourrait pas durer toujours.
[ ]
Dans mon amour pour Lou, il n’y avait absolument rien de la clandestinité honteuse qui s’attache aux relations adultères. Toute ma vie tournait autour de mon amour pour elle. Lou, d’ailleurs, était forcée de me le concéder : le mot juste, disait-elle, n’était pas adultère mais bigamie. J’étais bigame et fidèle — tout comme ce héros d’un vieux roman chinois qu’elle m’avait un jour ironiquement offert.
Car Alice restait ma femme. Sauf dans les moments de désespoir les plus violents, elle ne manifestait jamais le désir de me quitter — moins encore celui de divorcer. Elle se satisfaisait de rentrer à la maison pour m’y retrouver quand elle en avait envie, totalement insoucieuse de la vie que je pouvais mener sans elle.
[ ]
Aurions-nous pu être heureux ainsi ? Dans leurs moments les plus optimistes, Lou et Alice le prétendaient pareillement, disant qu’à tout prendre la vie que nous vivions n’était pas plus bizarre que beaucoup d’autres, qu’il n’y avait pas de raison qu’elle ne continue pas ainsi. Mais c’est moi qui ne voulais pas y croire. Toute la sentimentalité de mon cœur se révulsait à cette idée.
C’était ma faute, certainement. Je le savais bien : à tous les égards, j’étais un esprit assez anachronique. J’en étais encore à croire à l’exclusivité de l’amour, prisonnier passionné d’une philosophie fossile, livré tout entier à l’illusion d’aimer quand celle-ci n’avait plus cours depuis longtemps, comme une vieille monnaie que plus personne n’accepte et dont la valeur a disparu tout à fait : des pièces anciennes oubliées au fond des tiroirs et avec lesquelles on laisse jouer les enfants qui s’essayent, pour de faux, au commerce des grandes personnes.
Si un jour l’idée folle et suicidaire me prenait de raconter ce que j’avais vécu, je deviendrais un objet de risée. Et je l’aurais bien mérité. À l’heure du marché sentimental (le divorce à la chaîne, l’échangisme systématisé, l’affolement sexuel, la démultiplication des liaisons, la conversion convenue des préférences érotiques, le prétendu libertinage vécu comme une industrie de loisirs et tout le reste), je m’en tenais à une idée inappropriée de l’amour à laquelle les gens de mon âge avaient le plus souvent renoncé. Depuis longtemps, ils avaient grandi et étaient passés à autre chose : le mariage, la maison, les amis, les enfants, l’endormissement progressif du désir dans la routine matrimoniale. Ou alors : ils avaient trouvé un arrangement avec la vie qui revenait au même et où, le sexe transformé en jeu de société, ils oubliaient tout autant l’amour. Moi, je n’y parvenais pas. Je me sentais tout seul à ressentir la vie comme je le faisais. L’époque parlait contre moi et elle me laissait seul. On ne va pas contre son temps. Je voulais continuer à aimer. J’avais tort. J’allais au désastre et j’en étais parfaitement conscient.
Aimant Lou, aimant Alice, ne parvenant pas à trouver entre elles dans un rôle banal pour lequel je n’étais pas fait. Je ne me sentais pas coupable pourtant. Ce n’était pas une question de morale. Qu’aurions-nous eu à faire avec la morale ? Le bien, le mal, tout cela ne nous concernait pas, n’avait plus rien à voir avec ce que nous vivions.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 6)
+
[ ] J’étais heureux néanmoins dans l’euphorie de ces jours — heureux comme rarement, peut-être comme jamais. Et Lou l’était également, tout à son amour pour moi. Alice aussi, certainement, de son côté, qui paraissait revivre, dont toute la joie d’exister éclatait parfois avec une force qui m’émouvait plus que tout et où je ne pouvais pas nier que, pour elle, j’avais aussi ma part. Nous aurions dû avoir assez de réalisme pour trouver alors un arrangement avec l’amour, avec la vie. Il aurait fallu nous satisfaire du pur contentement d’un plaisir partagé. D’autres y parviennent. Je leur donne raison sans hésitation. Mais moi, je n’y arrivais pas. J’aurais voulu pouvoir aimer tout à fait. Le démon de la sentimentalité — je ne vois pas quel autre nom lui donner — me dominait complètement. J’étais à lui.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. chap 6)
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« Hypocondriaques, je vous l’ai prouvé, je vous ai compris ! À vous, maintenant, de m’entendre : et si vous décidiez d’en finir avec ce besoin irrépressible de soigner un corps que vous soupçonnez de tous les dysfonctionnements alors que vous êtes surtout malade d’inquiétude ? Osez ! Vous n’imaginez pas à quel point votre qualité de vie en sera transformée. Car il n’est rien de plus délectable que de se réveiller gorgé de confiance, en soi et en son corps, pour croquer la vie. Se débarrasser de son hypocondrie, c’est inscrire son parcours dans une dynamique vertueuse, où l’envie remplace la peur, où les projets se substituent à la paralysie, où l’énergie retrouvée vous mènera ailleurs, aux confins du plaisir de vivre. Et puisque votre santé vous préoccupe, je ne saurais trop vous conseiller de commencer par le commencement : alimentation saine, alcool raisonnable, suppression du tabac, relations sociales, sport et culture. Tenez, à ce propos, commencez par relire ce bon vieux Knock de Jules Romains qu’on vous a infligé lorsque vous étiez ado. Vous y réapprendrez que « Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore ». Et, plutôt que de replonger, vous en déduirez qu’il est urgent de rire de nos maladies fictives. »
(Extrait de: Michel Cymes. « Chers hypocondriaques.. » iBooks, [derniers mots du livre, "conclusion"])
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[TP][psychosommation]
Moi, je ne pleurais pas. C’est venu plus tard. Mais chaque jour, je me tassais davantage. La main glacée d’un malheur pesait sur moi et me poussait vers le bas. C’était comme un poids grossissant au-dessus de mes épaules, pressant sur mes vertèbres, voûtant davantage mon dos et dont je ne savais aucun endroit où j’aurais pu m’en délivrer.
(Extrait de: Forest, Philippe. « Le nouvel amour (Folio) (French Edition). » iBooks. )
2019 02 27
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Se résoudre à vivre.
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Ne se résoudre à rien.
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Se résoudre à tout résoudra tout.
Se résoudre à tout, résoudra tout.
Se résoudra tout.
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La pensée pure et la découverte de la vérité en soi ne peuvent jamais aspirer qu'à la découverte ou à la construction de quelque forme.
(Paul Valéry, cité par Roland Barthes, Préparation du roman, 04. SEANCE DU 06_01_79, 22'30)
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[esth:éthique][brachy-logique]
Une forme prouve, manifeste la vérité. Il y a une preuve par la forme distincte de la preuve par le raisonnement. [ ] C'est que la brièveté de l'énoncé, l'encadré de l'énoncé est déjà une forme en soi. Voilà déjà ce que le haïku m'apprend : la forme brève est un inducteur de vérité [ ]
(Roland Barthes, Préparation du roman, 04. SEANCE DU 06_01_79, 22'45)
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Mais bon, je n'ai pas essayé de faire quelque chose de philosophique, je me suis juste laissé guider par ce qui me touchait.
(Charles Reznikoff, cité en archive dans La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis))
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[méta][otteur](AF)!!!
…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 12'-16')
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[brachy-logique]
Être concis, car cela ajoute à la beauté et à l'efficacité du discours.
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 16'15)
#
(AF)
…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 27'15)
#
(AF)!!!
[brachy-logique][otteur]
soustraction, rature...
"otto"
élagage… ascèse…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 29'10)
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[méta]
Le ton est anti-épique, sans réflexion ni effusion - comme on plante des colonnes nues entre l'usine, la voie ferrée, l'arbre à lynchage, le champ, le saloon et la morgue : « Je vois une chose. Elle m'émeut. Je la transcris comme je la vois. Je m'abstiens de tout commentaire. Si j'ai bien décrit l'objet, il y aura bien quelqu'un pour en être ému, mais aussi quelqu'un pour dire : "Mais, Bon Dieu, qu'est-ce-que c'est que ça ?" Les deux ont peut-être raison. »
[ ]
Son premier recueil, en 1918, s'intitulait Rythmes. Premier poème : «Les étoiles sont cachées/ les lumières sont visibles/ les grandes maisons noires ont l'air rangées./ Je frappe des poings/ Sur la grosse porte/ Les marches n'envoient /Aucune réponse au plancher.» P.O.L, l'éditeur de Georges Perec et d'Edouard Levé, ne pouvait que faire partie de ceux qui ont été émus.
(Philippe Lançon - Libération du 14 juin 2012, sur : Témoignage: Les États-Unis (1885-1915), de Charles Reznikoff)
(https://www.amazon.fr/T%C3%A9moignage-%C3%89tats-Unis-1885-1915-Charles-Reznikoff/dp/2846820961/ref=pd_sbs_14_1/262-1477373-2606062?_encoding=UTF8&pd_rd_i=2846820961&pd_rd_r=6568f527-3a76-11e9-96dc-71f118ab2dd5&pd_rd_w=wfrBe&pd_rd_wg=aQ0yJ&pf_rd_p=ce0bf35d-908d-4dcb-a083-3a6e21394b79&pf_rd_r=V2NJZTV1YEWY0J05K3MX&psc=1&refRID=V2NJZTV1YEWY0J05K3MX)
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• Auteur : Charles Reznikoff
• Traducteur : Eva Antonnikov | Jil Silberstein
• Genre : Poésie
• Editeur : Ed. Héros-Limite, Genève, Suisse
• Prix : 8.00 €
• Date de sortie : 15/03/2013
• GENCOD : 9782940358885
Résumé
Celle qui travailla patiemment, les enfants élevés, gît dans sa tombe patiemment. She who worked patiently, her children grown, lies in her grave patiently. «La poésie présente l'objet afin de susciter la sensation. Elle doit être très précise sur l'objet et réticente sur l'émotion.» L'injonction, revendiquée par Reznikoff, pourrait servir de définition à l'Objectivisme poétique, dont le point de départ serait le conseil, la formule de William Carlos Williams : «No ideas, but in things» (pas d'idées, sinon dans/par les choses) Reznikoff précisait : «Je suppose qu'on peut qualifier du terme objectiviste un écrivain qui n'écrit pas directement sur ses sentiments, mais sur ce qu'il voit et ce qu'il entend, qui se restreint presque au témoignage devant une cours d'assisse, qui exprime ses sentiments indirectement par le choix de son sujet, et, s'il écrit en vers, par sa musique.» Et cela, comment ? «Nommer, nommer, toujours nommer.»
La revue de presse : Monique Petillon - Le Monde du 27 juin 2013
On peut découvrir aujourd'hui, en édition bilingue, la simplicité épurée de ses trois premiers recueils, Rythmes 1 et 2 (1918 et 1919), suivis de Poèmes, un volume publié en 1920. " Personne dans la rue à part le vent qui souffle,/ éclairages baissés derrière les vitres dépolies -/ étoiles, comme d'un soleil brisé, pulvérisé ".
La revue de presse : Philippe Lançon - Libération du 23 mai 2013
Cette édition bilingue contient ses premiers poèmes, publiés à compte d'auteur à partir de 1918. Ils sont écrits à l'époque où s'achève la sombre épopée américaine dont il chantera le constat dans Témoignage. Reznikoff a 20 ans. Il écrit : «J'entre dans l'étang aux truites / comme dans la fraîcheur / d'une crypte. / A mon tour, je deviens / de sang froid, sans voix.» Il remonte le courant pour la retrouver.
(https://www.20minutes.fr/livres/1168065-20130627-20130605-rythmes-1-amp-2-poemes-charles-reznikoff-chez-ed-heros-limite-geneve-suisse)
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(AF)
[méta]
…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 35')
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[TP]
Oeuvre instable, mouvante
littoral sans bord, lisière…
(La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), 39')
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Lisière : Partie extrême (d'un terrain, d'une région).
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[multimédia]
Laurie Anderson, née Laura Phillips Anderson, le 5 juin 1947 à Glenn Ellyn dans l'Illinois, est une artiste expérimentale et musicienne américaine, connue pour ses performances multimédia et les nombreux albums qu'elle a réalisés.
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George Oppen est un poète et critique littéraire américain, né à New Rochelle (dans l'état de New York) le 24 avril 19082, il meurt des suites de la maladie d'Alzheimer3 à Sunnyvale (Californie) le 7 juillet 1984. [ ] En décembre 1982, il reçoit le prix du PEN/West Rediscovery Award ; cette même année , il a été diagnostiqué comme atteint de la maladie d'Alzheimer, il meurt deux ans plus tard à Sunnyvale, en Californie. Son œuvre reste appréciée pour sa clarté, son ciselage artisanal et le respect philosophique de la singularité des choses, dans un monde universaliste. De nombreux jeunes poètes engagés dans la tradition moderniste reconnaissent son influence.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Oppen)
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Mois, je suis neuf.
Moi, je suis né à neuf.
Je suis né à neuf, moi.
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Failli naître ascète, né à neuf.
Certains naissent ascètes, d'autres à neufs.
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1
Certaines choses
Nous entourent « et les voir
Équivaut à se connaître »
Occurrence, élément
D'une série infinie,
Les tristes merveilles ;
Dont fut tirée
L'histoire de notre cruauté.
Qui n'est pas notre cruauté.
« Rappelle-toi la ville antique où nous étions allés : assis dans l'embrasure d'une fenêtre en ruine, nous avions essayé d'imaginer que nous appartenions à cette époque révolue – tout cela est mort sans être mort, impossible d'en imaginer l'existence ou la disparition ; la terre parle et la salamandre parle, le printemps survient et ne fait qu'obscurcir cela — »
(George Oppen, Poésie complète, http://www.jose-corti.fr/titres/poesie-complete.html)
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George Oppen (arrêt de littérature pendant 25 ans, vie dure, puis retour à)
//
Rimbaud (s'il n'était pas mort à 37 ans ?)
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[cosmo-logique]
[ ] dans l'ignorance
un certain savoir et dans le savoir,
intacte, sa propre ruine.
(William-Carlos Williams, Paterson)
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Bonne journée à tous, bon weekend, et d'ici là, surveillez votre langage.
(Frank Smith (producteur/présentateur, mot de la fin), La poésie n'est pas une solution - 03/08/2012 - Charles Reznikoff (États-Unis), [mot de la fin])
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Si on veut résumer les choses dans une formule,…
(émission jean daive…)
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Dès lors des leurs.
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Troubles de la mémoire antérogrades.
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Elle rougit, et Karl l'attire/la tire. [+ écarlate]
Elle rougit, et Karl la tire, à lui.
Rouge, elle devient… et Karl attire…
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« Mouvement poétique américain illustré par Charles Reznikoff, George Oppen, Louis Zukofsky (qui édita une anthologie en 1932 : An Objectivist’s Anthology) et qui, dans les années 1930, appela une esthétique du poème-objet, cherchant à calquer la spontanéité de l’expression sur l’immédiateté des choses. À contre-courant de la poésie et du théâtre engagés de la grande dépression, le mouvement fut redécouvert comme une "école du regard" par Charles Olson, Robert Creeley et le "pop’art". » (Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».)
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(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 57')
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Pas encore né, né, encorné.
Pas encore né, né, écorné, corné, encorné.
Pas encore né, né, écorné, corné, encorné.
Pas encore né, né, écorné, encorné.
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Mais en même temps qu'est-ce qu'il ont fait, qui relève véritablement de ce regroupement « objectiviste », ils ont surtout fait une maison d'édition. Qui s'appelait The Objectivist Press (?). Et je trouve que c'est leur geste le plus significatif. C'est-à-dire qu'au lieu de faire des manifestes et tout, ils ont fait des livres. Avec un intitulé, et je vous rappelle cette magnifique formule, magnifique par sa brièveté et son efficacité, que Reznikoff avait trouvée, pour définir l'Objectivist Press (?) : « regroupe des écrivains publiant leurs oeuvres et celles d'autres auteurs méritant à leurs yeux d'être lus ». C'est pratiquement le meilleur manifeste objectiviste.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 25'20)
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[brachy-logique]
– Il y a un attachement au quotidien, une forme d'humilité du regard posé sur ce qui n'est pas forcément spectaculaire, il y a un rejet du spectaculaire [ ] ?
– C'est plutôt le rejet du pathos. Et pas d'explications. On n'explique pas.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 34')
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[TP][otto]+[karl]
Louis Zukofsky (1904-1978) est l'un des plus grands poètes américains du vingtième siècle. Il initie le mouvement "objectiviste" auquel sont associés Charles Reznikoff, George Oppen et Carl Rakosi. En 1928 il commence un long poème en 24 mouvements intitulé "A", qu'il achèvera en 1974. En marge de ce "poème d'une vie", il continue à écrire des poèmes courts. 80 fleurs est son dernier livre, pour la première fois traduit en français. Il constitue en tout point un achèvement : l'aboutissement d'une poétique, la récapitulation de l'oeuvre, une réinvention de la tradition lyrique. Que faire une fois "le poème d'une vie" achevé?
(https://www.amazon.fr/80-fleurs-Louis-Zukofsky/dp/2370840587/ref=pd_day0_b_14_3/262-1477373-2606062?_encoding=UTF8&pd_rd_i=2370840587&pd_rd_r=48be4209-3a9f-11e9-97ed-1d275c8563c8&pd_rd_w=Ipbec&pd_rd_wg=ZXCQw&pf_rd_p=21ee2bf7-b256-4549-9ccb-3e6ca2006272&pf_rd_r=V53AHRNTFEMAXPB5TFDX&psc=1&refRID=V53AHRNTFEMAXPB5TFDX)
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[simplexité][formule][brachy-logique]
[ ] Louis Zukowski, qui signait un manifeste intitulé « sincérité et objectivation », dans lequel il considérait le poème, en tant qu'objet en formation, fruit d'un travail, où la complexité du détail doit se résoudre en un objet unique.
(Christian Rosset, Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 1')
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Aux postiers (inédit)
D'autres ont suivi :
« L'amour est à un réinventer, on le » fait ?
Croire en soi, ou bien y croître.
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[brachy-logique]
« Inscriptions » donne à saisir ce geste essentiel de Charles Reznikoff, son économie sa concision, parfaite introduction à la méthode objectiviste, faite de précision et d’intensité.
(https://www.franceculture.fr/emissions/jacques-bonnaffe-lit-la-poesie/charles-reznikoff-dans-lobjectif-du-poeme-14-une-ecole-americaine)
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D.H. Lawrence pensait que les faits, en eux-mêmes, sont aussi vides que l’Américain moyen, et il le prouvait. Reznikoff pense le contraire, et le prouve. Les deux ont peut-être raison. (Extrait Philippe Lançon, site POL)
(https://www.franceculture.fr/emissions/jacques-bonnaffe-lit-la-poesie/charles-reznikoff-dans-lobjectif-du-poeme-34-ca-et-la)
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[karl]
Mais il y avait chez lui [George Oppen] une sorte de calme, de rétention, qu'il n'y avait pas chez les autres. Pour vous en décrire un autre, je dirais que Reznikoff, par exemple, était, lui, au contraire, familier, et extrêmement drôle, extrêmement amusant.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 18'50)
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[méta][otteur][HN]
Pour ce qui serait peut-être que j'aurais tendance à appeler un objectivisme radical, c'est l'entrepise de Reznikoff, dans sa série Témoigne, où il fait une sorte de portrait des États-Unis à la fin du 19e siècle, et ceci en allant chercher des témoignages de faits divers, de procès, de choses comme ça, donc des choses de tribunaux, et à partir de ça, par des prélèvements stricts, il opère ce que j'appellerais une compactification. Et donc, l'objectivisme radical est vraiment cette compactification qui apparaît dans Témoignage.
– C'est pas tout à fait du ready-made, c'est pas tout à fait ce qu'a fait Cendrars, mais ça se rapproche.
– Non, parce qu'il y a, disons, il y une intention unifiante. Bon, bien sûr on peut dire que d'une certaine façon, ça a une parenté avec Kodak.
– Kodak de Cendrars qui avait repris Le mystérieux docteur Cornélius, qui l'avait donc…
– Et d'une certaine façon on peut dire que les haïkus de Cage à partir du journal de Thoreau, ça rentre là-dessus [sic], mais dans le cas de Reznikoff [ ], c'est pas quelque chose qu'il prélève et qui n'a en quelque sorte plus de rapport avec le contexte… Cendras prend dans des romans, Cage prend dans Thoreau, c'est vrai que ça rend compte du contexte, mais Reznikoff, lui, il fait un compact, une présentation compacte de tel événement, de tel événement de la vie des États-Unis. [ ]
C'est quelque chose qui est pas vraiment éloigné d'une ligne de la poésie américaine, simplement il l'a radicalisée. Il l'a radicalisée puisque il ne porte pas de jugement, évident, explicite, il fait parler, il fait parler les choses, et se borne à les mettre en vers. Et c'est dans le choix des éléments et la mise en vers qu'a lieu le travail. [ ] C'est du vers libre « traditionnel » (il y a pas d'enjambement, etc.), sauf que, outre le choix des éléments qui sont choisis, les choix des allée-à-la ligne est toujours significatif : ça fait ressortir, ça fait ressortir. Alors c'est une très très grande entreprise.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 26'30)
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[pionnier][multimédia][HN]
– Ma mère va travailler dans une grosse boîte qui fait des ordinateurs ou je sais pas quoi, et les fusées du futur.
– Jamais entendu parler.
– Oh, c'est plein d'avenir.
(Karaté Kid 1, 5')
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Et, c'est comment [ton prénom] ?
Daniel.
(Karaté Kid 1, 17')
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[blonde]
La mère – Pour moi, la Californie, c'est le paradis des blondes. Il y en a une que tu as repérée ?
Le fils – Mh…
– Ah ? Jolie ?
– Non, jolie, non, elle est est beaucoup plus que jolie.
_ Et bien sûr elle est blonde ?
– Ouais, elle a les cheveux blonds, ouais.
(Karaté Kid 1, 23'20)
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[nokidding]
Abeille, quand fait le miel, va chercher jeune fleur et non vieux fruit.
(Karaté Kid 1, 33'30)
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J'ai dit : il n'y a pas mauvais élève, il y a mauvais maître. Maître dit, l'élève fait.
(Karaté Kid 1, 43')
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Tête sert pour penser, pas pour avoir bosses.
(Karaté Kid 1, 43'15)
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– Tu comprends ?
– Euh… oui, je crois.
(Karaté Kid 1, 45')
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– Quand tu marches sur routes, tu marches sur route, tu marches à droite, ça va, tu marches à gauche, ça va. Tu marches milieu, tôt ou tard, couic : tu es écrasé comme crapaud. Alors, karaté, c'est pareil. Quand tu fais karaté, tu fais bien ou tu ne fais pas du tout. Si ton karaté est entre deux, couic, comme crapaud. Bien compris ?
– Ouais, bien compris.
(Karaté Kid 1, 51'50)
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[noirage][philosophie][défausophie]
Loi de la nature, Daniel San. Pas la mienne.
(Karaté Kid 1, 1:17')
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[TP]
[Monsieur Miyagi trinque avec le portrait de sa (jeune) femme (disparue, mort en couche), pour son anniversaire.]
(Karaté Kid 1, 1:23')
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[noirage]
Claudia Wells [ ] Après quelques apparitions dans des séries TV, et avoir participé - infructueusement - au casting de Gremlins, Goonies et Young Sherlock Holmes pour Amblin Ent., elle participe à nouveau à un casting devant Spielberg, Zemeckis et Gale. Elle remporte un rôle majeur et un grand succès en 1985 avec le film Retour vers le futur, où elle joue Jennifer Parker, la petite amie de Marty McFly. Toutefois, un cancer ayant été diagnostiqué chez sa mère, elle n'a pas été disponible pour reprendre le rôle dans les deux derniers épisodes. Elle y a été remplacée par Elisabeth Shue.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Claudia_Wells)
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Comme de nombreux membres ou compagnons des Objectivistes, [Carl] Rakosi abandonna la poésie dans les années 1940. Après la publication, en 1941, de Selected Poems, il ne se consacra plus qu'à son métier de travailleur social. C’est une lettre [élogieuse] qu’il reçut du poète anglais Andrew Crozier à propos de sa poésie qui relança l'écriture chez Rakosi. Après 26 ans de silence, il publia Amulet chez New Directions en 1967 et ses Collected Poems furent publiés, en 1986, par la National Poetry Foundation.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Rakosi)
//
George Oppen
//
Arthur Rimbaud
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Vu qu'il y a un sens du montage, chez les objectivistes.
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 54'40)
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(AF)
…
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 57')
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Poésie objectiviste // Haïku, poésie japonaise
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 1:06')
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(AF)
[brachy-logique]
expansion ≠ resserrement, économie (G. Oppen)
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno, 1:13')
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(AF)
G. Oppen, côté philosophique, et le plus loin dans la révolution formelle
(Surpris par la nuit - 11 avril 2003 - Les objectivistes américains - par Christian Rosset, avec la participation de Serge Fauchereau, Jacques Roubaud et Yves Di Manno,1:15')
2019 02 28
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[Almendros][poétique du scan]
Petit scan sur ce qui m'environne.
(Franck Monnet, "soliloque", in Les Embellies)
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[devenir][intelligence]
Il n’aime plus cette personne qu’il aimait il y a dix ans. Je crois bien : elle n’est plus la même ni lui non plus. Il était jeune et elle aussi, elle est tout autre. Il l’aimerait peut‑être encore telle qu’elle était alors.
(Pascal, Pensées, §381/§122)
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[noirage][psycho-logique]
Nous nous connaissons si peu que plusieurs pensent aller mourir quand ils se portent bien ; et plusieurs semblent se porter bien quand ils sont proches de mourir, ne sentant pas la fièvre prochaine, ou l’abcès prêt à se former.
(Pascal, Pensées, §431/§175)
+
[rappel][infra]
Tenez, à ce propos, commencez par relire ce bon vieux Knock de Jules Romains qu’on vous a infligé lorsque vous étiez ado. Vous y réapprendrez que « Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore ». Et, plutôt que de replonger, vous en déduirez qu’il est urgent de rire de nos maladies fictives. »
(Extrait de: Michel Cymes. « Chers hypocondriaques.. » iBooks, [derniers mots du livre, "conclusion"])
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[ ] suivant une forme très linéaire en crescendo. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le crescendo n’est pas forcément un exercice facile : il n’y a qu’à voir ces dizaines de groupes de post-rock incapables de composer un seul build-up de qualité, comme si un bon climax suffisait à faire un bon morceau et que les 10 douloureuses minutes précédant le déluge de guitare final n’existaient que pour accumuler la frustration nécessaire à la réussite de ce dernier. Mais ici, on reste accroché du début à la fin.
(https://www.albumrock.net/album-alt-j-relaxer-8358.html)
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Alt-j
https://ww2.wawacity.ec/?p=musique&id=1272-alt-j-relaxer
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Talent principal, qui règle tous les autres.
(Pascal, Pensées, §423/§118)
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Accepter sa propre mort, c'est (daigner) se résoudre à l'énigme.
Se résoudre à l'énigme qu'on ne résoudra pas. Et se résoudre en elle.
Se résoudre à l'énigme qu'on ne résoudra pas. Et/voire se résoudre en elle.
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Et la figue prend un air de figure. [+ un "r"]
Et la figue prend un (ai)r de figure.
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Le visage prend un (ai)r de virage.
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[multimédia]
Les éditions Héros-Limite ont été créées en 1994, par Alain Berset, à Genève au milieu de plusieurs tonnes de caractères en plomb, d’une presse à épreuves et d’un massicot. Associer un atelier d’imprimerie typographique à une maison d’édition était lié à une perception de la littérature. Un point de départ. Nous pensons toujours que l’écriture ne peut être qu’artisanale et que les conditions dans lesquelles un livre se conçoit ne sont pas indifférentes ou anodines. Tout d’abord les éditions Héros-Limite se sont consacrées aux livres d’artistes, à la poésie visuelle et concrète, à la poésie lorsqu’elle quitte la page imprimée. Aujourd’hui, nous nous attachons à publier de la prose poétique, des récits, plus généralement des écrits et des documents sonores qui trouvent leur sens dans la recherche d’une forme et donnent ainsi vie à l’expression d’une pratique artistique.
(https://www.heros-limite.com/presentation)
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J'entre dans l'étang aux truites
comme dans la fraîcheur
d'une crypte.
À mon tour, je deviens
de sang froid, sans voix.
(Charles Reznikoff, Rythmes 1&2 Poèmes, "Rythmes 1", §4)
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[noirage][indifférence][cosmo-logique]
Comment donc vous pleurez, qui fûtes tués, gâchés,
certain que vous ne mourriez pas sans avoir achevé
votre tâche,
comme si la faux dans l’herbe s’arrêtait pour une fleur ?
(Charles Reznikoff, Rythmes 1&2 Poèmes, "Rythmes 1", §14)
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[pour Vincent Almendros]
Le mât
S'élance, inaudible ; comme un tronc, fuselé :
La voile se détache, aplatie par le vent.
L'eau maintient mollement les flancs ronds
du navire. Le soleil
Étire sa lumière sèche sur le pont.
En dessous glissent
Des rochers, du sable, des trouées indistinctes.
(George Oppen, Série discrète, in poésie complète p.24)
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Poésie du sens des mots
Nouée à l'univers
Je crois qu'il n'y a pas de lumière en ce monde
sinon ce monde
Et je crois que la lumière est
(George Oppen, Le poème, in poésie complète p.327)
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De : karl
À : "villet.romain
Envoyé le : Jeudi 28 février 2019 22h51
Objet : Re: db
L'horizon étant assombri par la santé, je doute de plus en plus qu'un jour me reviendront la disponibilité, l'énergie, le sens pour tout ça. Ce que tu m'envoies spontanément sur la db. Mais je t'en remercie. J'accumule. Mes enfants trouveront ça après ma mort. Oups, personne ? Personne. Mais comme je suis, et resterai donc. Pas eu le temps, le champ, la chance. Tout à l'heure encore un poème de Reznikoff, qui, encore un, me plagie quasi, pour un peu, mais si peu (que je suis, donc on va dire que c'est moi qui suis) :
Comment donc vous pleurez, qui fûtes tués, gâchés,
certain que vous ne mourriez pas sans avoir achevé
votre tâche,
comme si la faux dans l’herbe s’arrêtait pour une fleur ?
Dans la db, du Platon intégral t'attend, pour vous deux. Ion y est, j'ai vérifié, yeah.
Bonnes lectures et projets à la pelle, à vous, et pour longtemps !
K.
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[àmouréinventer]
Je ne comprenais pas pourquoi l'amour était toujours calculé à l'aune de la passion, comme si seule la violence pouvait le rattacher à la vie, au vivant. L'amour raisonnable était rarement admis ; on ne parlait jamais de sa profondeur, toujours de son intensité, préférant celui qui attise à celui qui apaise.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.34)
cf.
Mais celle de M(…) était paisible. Pas une beauté égoïste, recroquevillée sur les pulsions qu'eIle suscite, mais une beauté diffuse et généreuse, qui glissait sur vous comme un baume.
(Erwan Desplanques, Si j'y suis, Éditions de l'Olivier, 2013)
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Otto Karl [à Judicaël] : Bah, euh, oui, et pourquoi je l'ai pas eu ? Si ? (Bon, j'avoue, en ce moment (si ce n'est pas qu'un début), moi et la mémoire ça fait... à peu près deux, littéralement.)
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Mon état s'entérine avant qu'on ne m'enterre.
Ma maladie s'entérine avant qu'on l'enterre, avec moi.
Ma maladie s'entérine et bientôt m'enterrera.
2019 03 01
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Tomber avant la relève.
Retomber avant la relève.
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Tomber sur la relève.
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Ne pas relever la chute.
Manquer de relever la chute.
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Le sanglier singulier.
Singulier sanglier.
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Les Alzheimer ont-ils une âme ?
Qui sera là-haut l'âme d'un Alzheimer.
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Au lieu de croire en soi-même, y croître.
Au lieu même de croire en soi-même, y croître.
Au lieu de croire en soi-même, y croître.
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[otto]
Elle feuillette un livre de photos.
(vers la lumière [film], 27'20)
-> Elle feuillette un livre de "otto".
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(V)
[Le joli visage/personnage féminin sur fond de lumières nocturnes floues.]
(vers la lumière [film], 37'50 + 1:20'30)
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Parfois on meurt alors qu'on voudrait vivre, et parfois on doit vivre alors qu'on veut mourir.
(vers la lumière [film], 40'40)
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[brachy-logique][épure][pour vincent almendros]
A – Comparé à la dernière fois, je trouve ça plus ordonné et plus clair.
B – Le fait qu'il y ait des respirations laisse plus de place au suspense et permet à l'émotion de s'installer. Ce qui est très appréciable.
C – Tant mieux.
B – Le texte était parfaitement rythmé.
A – Oui, c'est très agréable.
D – [ ] Dans la première scène, [ ] tu as tellement élagué tes descriptions que, au final, on ne peut plus du tout se représenter l'espace.
[ ]
E – J'ai peut-être trop épuré. Entendu. Je vais reprendre la première scène.
(vers la lumière [film], 44'45)
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Est-ce que tu me laisserais toucher ton visage ?
(vers la lumière [film], 1:03'45)
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[TP]
Voix-off – Il se voit sur une plage en hiver. Il fait des photos au bord du rivare, penché sur son rolleiflex)
– Je ne veux rien oublier. Pas un seul instant.
(vers la lumière [film], 1:08'45)
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[TP]
[à l'écran, le joli visage de l'actrice ayame misaki, avant de disparaître par une coupe]
Rien n'est plus beau que ce qu'on a sous les yeux et qui s'apprête à disparaître.
(vers la lumière [film], .. + 1:10' + 1:34')
#
[TP]
Devoir se séparer de ce à quoi on tient le plus. C'est vraiment insoutenable.
(vers la lumière [film], 1:18'30'')
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[Sa mère atteinte d'Alzheimer ; sa femme]
(vers la lumière [film], 14' + 1:23' ; 3' + 1:32'30)
#
[postsexuel]
La beauté est attirante, la sexualité fatigante.
Beauté attirante, sexualité fatigante.
Beauté attirante, séduction excitante, sexualité fatigante.
#
[postsexuel]
Beauté fascinante, sexualité fascisante.
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[brachy-logique]
brachylogie concision épure élagué/élagage (≠ touffu) résumé ramassé condensé bref abréger (≠ développer) éluder/éludé en creux (≠ en plein) contourner dépouillé/dépouillement (≠ abondant/abondance) dénuement (≠ surcharge) sobriété (≠ chargé) implicite (≠ explicite) suggestif (≠ démonstratif/explicatif) léger (≠ chargé) dense peu (≠ plein) simple pur/purifié concentré non élaboré minimum/minimal minimaliste ascèse/ascétique raréfié quintessencié sélectionné (≠ accumulé) troué (≠ totalisant) compact/compacté réduction miniature/miniaturiser
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[TP][âge]
Le temps retrouvé… les personnages reviennent, vieillis… illustration que tous destinés à vieillir et mourir…
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 26')
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Il y a une phrase de Proust qui dit, dans Le temps retrouvé : C'est quelquefois au moment où tout nous semble perdu que l'avertissement arrive qui peut nous sauver.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 32'20)
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[ARG]
Il butte sur des pavés disjoints…
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 34'15)
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[TP]
L'épreuve du deuil. Alors on a beaucoup glosé – Barthes notamment, et d'autres après lui – sur la mort de la mère de Proust, elle meurt en 1905 et beaucoup de spécialistes – c'est le cas de Barthes notamment – explique que ce chagrin personnel a eu paradoxalement des effets désinhibants sur Proust, et lui a permis… alors qu'il était loin d'être tout jeune, quand il se met à écrire la recherche du temps perdu, Proust approche des 40 ans, donc c'est assez âgé, en tout cas pour se lancer en littérature… Donc il y a peut-être eu, effectivement, un effet désinhibant produit par cette perte douloureuse liée à la perte de sa mère. Mais il y a une autre mort dont on parle moins souvent, qui est la mort en 1914 de son secrétaire-chauffeur Agostinelli, qui était également son amant [ ] et c'est une douleur terrible pour Proust, qui va imprimer sa marque à la Recherche du temps perdu [ ]
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 51')
#
[noirage]
Bien sûr, c'est une idée très ancienne que Proust se contente de réactiver. Elle est tellement ancienne qu'elle remonte aux philosophes que l'on dit présocratiques, et notamment à Héraclite, qui montre bien comment la violence est fondatrice de tout, et qui déclare dans un de ses aphorismes célèbres : la guerre est le père (ou la mère) de toute chose. C'est aussi l'idée de Hobbes, au début du Léviathan, qui présente l'état de nature comme la guerre de tous contre tous. Idée qui est reprise au 19e siècle par des philosophes que Proust connaît au moins de seconde main, qu'il s'agisse Hegel ou du grand Clausewitz, celui qui a écrit que la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens [ ] Et tout ça qui gouverne la vie sociale et la vie sexuelle.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 58')
#
[défausophie][noirage][programme]
[ ] dans la mesure où on ne pardonne pas, bien sûr, à celui qui témoigne pour la vérité, qu'elle soit sociale ou sexuelle.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 1:00'20'')
#
[TP]?
[ ] désormais un proscrit. Déchéance sexuelle, déchéance sociale, déchéance physique, puisque Charlus sera frappé par une attaque qui le laissera, lui, ce formidable causeur, à demi aphasique. Passion [au sens christique] de Charlus, mais une passion sans résurrection, puisque Charlus, lui, à la différence du narrateur [± Proust], dont il est pourtant si proche par bien des côtés, ne deviendra pas artiste et donc ne parviendra pas à transformer sa souffrance en beauté artistique.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 1:02'30'')
#
(AF)
[TP]
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 1:08')
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[formule][philosophie][karl]
[ ] cet être-là ne se nourrit que de l’essence des choses, en elles seulement il trouve sa subsistance, ses délices.
(Proust, le temps retrouvé, https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouv%C3%A9,_tome_2.djvu/20)
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(AF)
[TP]?
"Célibataires de l'art", poètes de leur vie, et non poètes dans leur vie.
(Philippe Forest - UnivNantes - Proust, 1:17')
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[multimédia][HN]
Le cinéma jusqu'à présent représentait pour moi une sorte d'art nouveau, qui pouvait se permettre de faire des images plus rapidement que l'écriture. Mais, depuis un certain temps, j'imagine une autre chose, j'imagine que le cinéma est surtout une industrie.
(Jean Giono - 1961 05 07 - Reflets de Cannes - Interview de Jean Giono, président du jury du 14ème festival, 0'20)
+
Je pense qu'il faut que le livre collabore avec le cinéma. Je crois que, actuellement, il y a une certaine habitude à se servir des moyens mécaniques pour se cultiver. Par exemple, la radio, la télévision, le cinéma, et on abandonne un peu le livre. Je crois qu'il faut que tout collabore.
(Jean Giono - 1961 05 07 - Reflets de Cannes - Interview de Jean Giono, président du jury du 14ème festival, 1'50'')
+
Robert Bresson. Cf. Otto - … comme il croît
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On en arrive au postsexuel parfois comme on en arrive au végétarisme.
2019 03 02
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J'aimais ta géométrie
Exacerbée d'une pensée profonde
(Bashung, "Alcaline")
->
[formule][brachy-logique]
J'aimais [la] géométrie
Exacerbée d'une pensée profonde
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C'est difficile [ ] d'aborder la plupart, pas tous mais la plupart des textes contemporains si on n'a pas assimilé au moins une partie de ce qui s'est écrit pendant le 20e siècle dans le domaine [de la poésie]. C'est-à-dire que si on en reste effectivement à Baudelaire, même Apollinaire et compagnie, et qu'on passe directement aux contemporains d'aujourd'hui, évidemment il y a un espèce de fossé entre les deux. Donc il faut arriver aussi, sans doute, à rétablir un fil, un fil historique. Je pense qu'il y a un problème important à cet endroit-là, mais de qui est-ce la faute ? J'en sais trop rien non plus, hein.
– Et commencer, Yves Di Manno, comme vous le dites dans l'Anthologie [Un nouveau monde Poésies en France, 1960-2010. Un passage anthologique], par se déprendre de la fascination pour ce qui a eu lieu dans la première moitié du 20e siècle.
(Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 4')
#
…Jean-Philippe Salabreuil, suicidé à 30 ans [29 ans]…
(Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 20'30)
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[TP]
Dans sa [Jean-Philippe Salabreuil] poésie, caractérisée par une rythmique savante, la fluidité d'une musique volontiers élégiaque et de longues envolées lyriques, le "moi" semble disparaître et se confondre avec le cosmos : "Chercherai-je un sens, ou bien le sens me cherchera-t-il ? Et pourtant quelque chose s'efforce en moi. Il s'achemine un monde obscur vers un vrai livre où je mettrai mon nom. Je suis hanté de sources profondes. J'ai de grands travaux dans le silence. Il me reste à découvrir le premier mot."
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Philippe_Salabreuil)
+
#
J'ai voulu l'intelligence au service du talent. À présent, je voudrais le talent au service de l'intelligence. Rien de plus important, de plus exaltant que le pouvoir de mettre sa pensée en valeur, de la faire vivre et dominer.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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(AF)
… Reverdy…
(Yves Di Manno, Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 23')
+
Anne Malaprade – Et puis c'est un texte [Le Voleur de Talan, de Pierre Reverdy] qui touche une thématique, moi, qui me frappe beaucoup, qui m'interroge beaucoup, celle du vol en poésie, du plagiat, de l'emprunt, du coupage, du découpage, de qu'est-ce que c'est que lire un texte, se reconnaître dans le texte de l'autre, qu'est-ce qu'oser reprendre un peu de texte de l'autre pour en faire quelque chose de différent et en même temps un hommage et en même temps une poursuite. [ ]
C'est un espèce de puzzle, je trouve, enfin on tourne les pages d'un livre et on s'aperçoit au fur et à mesure de la lecture que le livre est un puzzle, chaque page fonctionne enfin de manière très énigmatique et très aimantée en même temps, enfin c'est vraiment magnifique.
(Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 26'30)
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Et ç'a été essentiellement un travail… Anne Malaprade parlait du vol et de la captation, moi je suis assez partisan de ça aussi, enfin en tout cas du travail de lecture, de relecture active, c'est-à-dire que c'était un travail d'écriture qui était profondément lié à la lecture, non seulement, bien sûr, des contemporains, mais aussi beaucoup d'autres choses, beaucoup de textes. En tout cas, j'avais l'impression à ce moment-là que, oui, la poésie était tout à fait possible, et que même justement elle pouvait presque recommencer, vous voyez ?
(Yves Di Manno, Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 29'50)
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(AF)
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(Anne Malaprade, Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 34')
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[ ] lire le Voleur de talan à travers une grille, comme l'on déchiffre un code, c'est méconnaître l'intention première de l'artiste, qui est de donner à la page un aspect définitif, — où le «désordre», aussi, intervient.
(Léon Somville, (1970). Les Romans autobiographiques de Pierre Reverdy. Études littéraires, 3(1), 21–45.)
(https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1970-v3-n1-etudlitt2184/500110ar.pdf)
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Le génie est un vide qui se comble par lui-même. Le talent est un vide qui se comble par l'extérieur: tout lui est extérieur» (Pierre Reverdy, VDT, p. 171)
https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1970-v3-n1-etudlitt2184/500110ar.pdf
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« Je suis le seul poète au monde et le seul homme qui ait des ailes aux pieds. Quand je serai mort le monde sera mon ombre » (Pierre Reverdy, VDT, p. 141 )
https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1970-v3-n1-etudlitt2184/500110ar.pdf
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Au fond de soi il y a toujours un pauvre enfant qui pleure (Pierre Reverdy, P- 10)
https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1970-v3-n1-etudlitt2184/500110ar.pdf
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Pierre Reverdy, poésie plastique : formes composées et dialogue des arts (1913-1960), de Isabelle Chol, éditeur : Librairie Droz, 2006
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[pionnier]![TP]
Par son ampleur, sa fluidité formelle, son timbre testamentaire, Sable mouvant [de Pierre Reverdy] cristallise tout ce qu'une vie peut transmettre d'expérience, d'intuition, de lumière visitée. Cette alliance rare de pensée et de grâce fait passer, dans le champ de la poésie vécue, comme un souffle de révélation : ici, une voix fragile et souveraine change une destinée, même à son terme terrestre, en un mouvement d'approche.«De ma vie, je n'aurai jamais rien su faire de particulièrement remarquable pour la gagner, ni pour la perdre», avouait Pierre Reverdy, pour souligner de la façon la plus légère et la plus ironique qui soit combien sa biographie n'était pas celle d'un carriériste des lettres. Né à Narbonne en 1889, Pierre Reverdy avait fondé la revue Nord-Sud, qui annonçait le surréalisme avec quelques années d'avance. Dès 1926, il se retirait près de l'abbaye de Solesmes où il demeurait jusqu'à sa mort, en 1960. Lui qui avait anticipé bien des avant-gardes s'était éloigné, quand des suiveurs plus tacticiens commençaient à occuper le haut du pavé littéraire. La mise à distance était ce qui fondait à la fois son existence et son écriture. «La poésie, c'est le bouche-abîme du réel désiré qui manque», disait-il. Son œuvre s'impose désormais, solitaire et inégalée, au point que l'on a pu suggérer qu'il n'était pas poète : il était la poésie même.
(https://www.amazon.fr/Sable-mouvant-plafond-Libert%C3%A9-%C3%A9motion/dp/2070423743/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1551537426&sr=8-1&keywords=Pierre+Reverdy)
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[noirage][défausophie][philosavis]
Quoi qu'il en soit un poète naïf, ça se supporte encore. Mais la naïveté des philosophes est outrageante.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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Alors vous ne haïssez pas la loi, seulement celle que vous n'avez pas faite.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[philosavis]
Il y a les idées qui partent dans l'air, dans la réalité comme des balles de pelote. Les dures, les bonnes rebondissent – les molles, les mauvaises, les fausses retombent au pied du mur, lamentables. Mais c'est de celles-là que l'on est, précisément, assommé.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[autophilosophe]
Le champ de la connaissance s`étend et celui où l'esprit peut s'ébattre semble devenir singulièrement plus petit.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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±[neige]
Hier, je me suis enfermé, à la nuit, par un temps doux malgré le vent violent qui avait, toute la journée, brossé les landes. Et ce matin, j'ouvre sur un calme parfait – route l'étendue poudrée de gelée blanche. Magnifique spectacle, sans nuances, qui m'émerveille et m'enchante et dont je ne me lasse jamais. Comme la gelée est très forte, le décor est d'une remarquable dureté, déjà tout scintillant, bien que lc soleil ne soit pas encore levé et qu'un léger brouillard moutonne au ras du sol. Féerie poignante de l'hiver. Éclatante marge de glace qui précise la solitude, la dureté de vivre et resserre la zone de vie humaine et de chaleur.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[pionnier]
Un auteur qui prétendrait n'écrire que pour la postérité serait comme l'enfant qui rêve de suicide pour embêter ses parents : Ils en pleureront bien après. Et l'autre : quelle honte pour ceux qui n`auraient pas su, à temps, l'apprécier. Seulement ceux qui sont de son temps, les responsables, seraient morts aussi bien que lui.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[brachy-logique][bavardage]
Pudeur et audaces de la plume. Toutes les choses que l'on écrit et que I'on ne dit pas. Toutes celles que I'on dit et qu'on n'écrirait pas.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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[moyenhomme]
Si l'on observe le Fond de l`homme rien ne change – si I'on s'arrête aux événements, le monde est un perpétuel changement. [ ]
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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J'ai voulu l'intelligence au service du talent. À présent, je voudrais le talent au service de l'intelligence. Rien de plus important, de plus exaltant que le pouvoir de mettre sa pensée en valeur, de la faire vivre et dominer.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord. Notes (1930-1936))
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Né à Narbonne en 1889, installé en 1910 à Montmartre où il participe à la naissance du cubisme, Pierre Reverdy fonde en 1917 la revue Nord-Sud, en même temps qu'il renouvelle la poésie française aux côtés d'Apollinaire, de Max Jacob, de Blaise Cendrars et de quelques autres. Dès la fin des années 1920, il se retire dans le village de Solesmes, où il poursuit son oeuvre exigeante et solitaire jusqu'à sa mort en 1960. Cette édition en deux volumes de ses oeuvres complètes remet pour la première fois en perspective l'ensemble de son parcours. On y trouvera bien sûr, au fil de la chronologie, ses grands recueils poétiques (Plupart du temps, Main d'oeuvre... ), mais aussi ses étonnants récits (Le voleur de Talan, La Peau de l'homme, Risques et périls), ses trois volumes de " notes " (Le Gant de crin, Le Livre de mon bord, En vrac) et la totalité de ses textes critiques sur la peinture et la poésie.
(https://www.amazon.fr/Oeuvres-compl%C3%A8tes-2-Pierre-Reverdy/dp/2081222019/ref=sr_1_2?s=books&ie=UTF8&qid=1551542953&sr=1-2&keywords=Pierre+Reverdy++oeuvres)
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Après avoir envisagé les pathologies périphériques les plus courantes voyons les pathologies centrales. D'une manière un peu caricaturale on pourrait dire que le vertige est un symptôme périphérique. Ceci veut dire qu'en dehors du syndrome de Wallenberg il n'y a pas de vertige central. En revanche les instabilités et divers troubles de l'équilibre sans vertiges sont plus volontiers d'origine centrale. Le syndrome vestibulaire central se traduit non pas par des réponses diminuées mais par une désinhibition des réponses. Les syndromes centraux sont caractérisés par une certaine distorsion entre l'importance des signes et des symptômes. Il n'est pas rare dans les phases initiales de se trouver face à un sujet qui manifestement souffre atrocement alors que les signes sont bien moins spectaculaires que dans une affection périphérique. En dehors des affections dégénératives qui se traduisent par l'apparition progressive d'une instabilité se transformant en réels troubles de l'équilibre on voit des affections d'apparitions brutale. Il ya bien sur les infarctus du tronc cérébral dont les signes sont très localisateurs du siège de l'infarcisement. Et puis il y a tous les AITs principalement du territoire vertébro-basilaire qui se traduisent par un nystagmus spontané vertical mais surtout par une impossibilité de verticaliser le malade sans provoquer une formidable sensation de bascule, de chute, de souffrance cérébrale, associée à une résolution du tonus musculaire. Devant de tels portraits on ne peut qu'éprouver un profond respect face à cette discipline qu'est la neurologie. Le rééducateur vestibulaire verra ces sujets après coup, lorsqu'ils sont capables de se déplacer ou d'être déplacés avec l'aide d'un tiers. Sur le plan rééducatif autant le traitement d'une atteinte périphérique va être tonique, actif, autant le traitement des atteintes centrales demandera de la vigilance, de la délicatesse, de l'attention et d'être à l'écoute du malade. En rééducation vestibulaire il est plus facile d'aggraver l'état d'un malade que de le soulager.
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Il écrit Les Erreurs amoureuses à Lyon en 1549, recueil qu'il prolonge jusqu'en 1555 de plusieurs ajouts. [ ]
Pontus [de Tyard] est d'ailleurs comme Ronsard et Joachim du Bellay un des membres de la Pléiade [l’un des fondateurs de la Pléiade (premier mouvement de l'histoire littéraire française)], mais il s'implique moins dans les recherches poétiques du groupe, dans les années 1550, car il travaille à une œuvre plus philosophique : les Discours philosophiques, une série de dialogues qui paraissent jusqu'en 1557, anonymement. Ces discours lui permettent d'explorer les connaissances dans les domaines de la poésie, de la musique, du temps, de la divination et de la science de l'univers entier. Le point de vue spirituel (psychologie, théodicée) et le point de vue matériel (astronomie, physique, météorologie) y sont abordés. Il fait ainsi mention des nouvelles théories de Copernic à plusieurs reprises. Pontus de Thyard fait précéder le Second Curieux d'un mémorable avant-propos, qui constitue un vibrant plaidoyer pour la langue française. Vers 1550-1560, il anime une société littéraire chalonnaise avec Philibert Guide, Guillaume des Autels…
Après 1570, Pontus connaît un certain succès dans les salons parisiens à l'occasion du courant néo-pétrarquiste qui voit dans ses Erreurs amoureuses une œuvre fondatrice. Ses Œuvres poétiques, en 1573, sont dédiées à la maréchale de Retz. Il devient évêque de Chalon-sur-Saône en 1578, et sa vie prend alors un nouveau tournant puisqu'il se consacre entièrement à sa nouvelle charge.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Pontus_de_Tyard)
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(AF)
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(Leslie Kaplan (citée en archive, "déplace le ciel", Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 35')
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– Et c'est cette mère symbolique [Leslie Kaplan] qui m'a autorisée, je pense, à écrire et à prendre la plume.
– Alors qu'est-ce qui vous empêchait ?
– Ce qui m'empêchait ? La musique, le cinéma… Toutes les autres passions que j'ai… L'absence de temps… Enfin, on a toujours mille raisons de pas se mettre à écrire. la peur, aussi. J'étais même terrorisée. Et puis, je suis très bien aussi, je suis très heureuse à lire les écrivains que j'aime, à essayer d'en dire quelque chose, donc… Je sais pas très bien.
(Anne Malaprade, Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 38'30)
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(AF)
[multimédia]
… sortir de l'écriture pour écrire, poésie sonore, vidéo, multiplication des supports, et sortie du support…
(Poésie et ainsi de suite - 09/06/2017 - Poésie et manifestes (avec Yves Di Manno), 50')
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[brachy-logique]
Comme auteurs que je lisais, bien sûr il y a eu les surréalistes. C'était leur grande époque à ce moment-là. Euh, sans enthousiasme, du reste, de ma part. Par contre, j'ai fait une découvert par hasard, comme ça, à la Une, en feuilletant dans le rayon "poésie", je suis tombé sur Pierre-Jean Jouve, dont la concision m'a beaucoup plus. À la fois, sa poésie et ses romans. Donc, ça, ça a été important.
(Bernard Heidsieck, La poésie n'est pas une solution - 26/07/2012 - Bernard Heidsieck (France)[poésie sonore], 5'30)
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(AF)
[otteur][détournement][multimédia]
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(Bernard Heidsieck, La poésie n'est pas une solution - 26/07/2012 - Bernard Heidsieck (France)[poésie sonore], 15')
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[s'injustifier][brachy-logique][amphibo-logique]
Rien ne vaut d'être dit en poésie que l'indicible : c'est pourquoi l'on compte beaucoup sur ce qui se passe entre les lignes.
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord (notes 1930-1936))
2019 03 03
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La montage m'exalte.
La montage m'en impose.
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[Planning]
(9/03 Soirée chez dimitri)
11/03 mdlp Erwan
14/03 Projection B&C, au 104 de Pantin du «Dîner Noir», «chasse à l’homme»
15/03 FELM (25 villa du Roule. 92200 Neuilly/Seine)
17/03 Romain, Je pense donc je swingue, Amiens 17h
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Ça dure, dure, dur, dur…
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En te remerciant, et avec mon chapeau, car : chapeau !
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[brachy-logique]
Il y une langue, il y a une structure linguistique qui est une structure linguistique classique. C'est la langue du 18e. Absolument. C'est du Voltaire, c'est vraiment… C'est cadré, c'est carré, ça coule, il y a une élégance de langue. Mais, le classicisme en général exclut tout apport, hein ? La langue classique n'a eu de cesse de couper les ailes et d'élaguer. Or, lui, il garde la structure classique, et il va rajouter, à l'intérieur de cette structure classique, des éléments qui sont des apports extérieurs qui vont l'enrichir.
(Une vie, une oeuvre, Jean Giono, le déserteur du réel, 22'20'')
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[otto][ottobiographie]
Alors quand Giono écrit sur un autre écrivain, comme Melville, comme Virgile… alors là c'est de l'autobiographie, presque à 100%.
(Une vie, une oeuvre, Jean Giono, le déserteur du réel, 35')
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[formule]
Et il y a un certain nombre d'écrivains comme ça pour lesquels écrire c'est pas parcourir une surface, c'est creuser un trou, toujours le même, et descendre de plus en plus bas, et plus on descend, plus le trou à l'air petit, plus on est proche de quelque chose qui est la vérité de tout le monde. Je me souviens de [Nathalie Sarraute qui me] disait: j'ai un tout petit territoire, mais je vais jusqu'au bout de ce petite territoire-là. Et finalement qu'a fait d'autre Giono ?
(Une vie, une oeuvre, Jean Giono, le déserteur du réel, 57'30)
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[Brachy-logique]
Mozart ? Trop de notes. Le rap ? Trop bavard.
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[postsexuel][noirage]autoportrait][autophilosophe]
– Mais tu sais, j'aime bien la société, moi. On s'assoit devant la porte le soir, on boit un fiasco, on cause…
– De quoi ?
– Je ne sais pas ! Ce qui passe par la tête. Et puis, on amène les petites dans un coin, on les chatouille. Tu n'aimes pas les femmes ?
– Non.
– Ah ! Tu as été trop gâté par la vie.
_ Tu crois ?
– Tu es un fils à papa. Qu'est-ce qu'il fait, ton père ?
– Je suis orphelin.
– Quel âge as-tu ?
– Cent ans.
– Cent ans ?! Haha, c'est pas vrai, ah.
– Il faut pas longtemps pour avoir cent ans. Quelques mois. Il suffit d'être au bon endroit, au bon moment.
(Le salaire de la peur [film], 1:05'45)
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[Yves Montand] – Joe ! Tu vas descendre, hey, salope !
(Le salaire de la peur[ film], 1:32')
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[âge][pour marie]
– Tu veux que je te dise ? Tu crèves de peur, t'es une gonzesse.
– Ah je te défends de dire ça, hein. Si t'étais passé par où je suis passé…
– Oh non, dis, tes histoires, polope [= que dalle], hein ! T'as peut-être été un homme, dans le temps, je dis pas, mais ça remonte à ma grand-mère, ça. Maintenant tout ce que tu sais, c'est descendre les types dans le dos, là, sans risque. Parce que les risques tu les aimes pas, hein ?
– Je les aime pas parce que je les connais ! Toi, t'es comme ça, tu comprends ? Tu fonces sans regarder. Tu crois que t'es incassable. C'est facile parce que t'as pas d'imagination. Moi je guette le caillou ou le trou qui va nous faire sauter. [ ] Ça se passe là-dedans, moi, [dans la tête] tu comprends ? Je me vois, je me vois éclaté/éclater, déchiqueté, éparpillé partout de… raaah, non ! C'est pas être une lope [= un lâche/homosexuel] que d'avoir quelque chose dans le citron.
(Le salaire de la peur [film], 1:36')
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cf. infra : Émile Coué : l'imagination…
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[philosavis]
Ici, chacun donne son avis : tu peux donner le tien.
(Le salaire de la peur [film], 1:43')
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[maladie][noirage][agonie]
Tu trouves pas que ça pue ? [ ] C'est moi qui sens la charogne. [ ] C'est moche de mourir vivant, non ? [ ]
– Dis donc pas de blagues. Tu vas pas te laisser mourir, non ?
– Ah, ça se commande pas, ça.
(Le salaire de la peur [film], 2:10'30'')
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[TP]
De : lll lkll lllll
À : David S.
Envoyé le : Dimanche 3 mars 2019 23h09
Objet : Re: Et sinon ?
Ah, c'est sûr que le climat... et l'air! parisien ne me fait pas de bien, ça ne fait que se confirmer ! Puisque déjà ma première expérience... et qui m'a fait le fuir, à l'époque ! Mais là, je peux moins. Il faudrait que je m'en sorte d'une autre façon. Mais ce sera peut-être par le trou, ou pire, le fond. La mer, je sais pas, – moi j'adore la montagne – mais le soleil, ça oui, et c'est sans doute pas pour rien que j'ai tenu à m'installer dans le sud, au sortir de l'Allemagne, alors que j'y connais rien de rien ni personne. L'instinct, sans doute ? Aujourd'hui piégé ? Bref...
#
Il était oublié – simplement, comme s'oublie le
chagrin d'un autre.
(Charles Reznikoff, Poèmes (1920), §10, p.61)
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[ ]
mangeant religieusement la nourriture, grande
consolatrice.
(Charles Reznikoff, Poèmes (1920), §10, p.55)
+
Tout ce qu'il pouvait faire était de leur servir à
manger,
ou de descendre chez l'épicier pour des pickles ou du ketchup –
histoire de rendre la vie plus savoureuse,
d'implanter dans le cuir de la vie de quoi faire une
fourrure où les tenir au chaud.
(Charles Reznikoff, Poèmes (1920), §10, p.59)
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[« Moins, c'est plus » (Cf. Robert Browning)]
Moins, c'est mieux.
2019 03 04
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« Cause toujours, tu m'intéresses », dit la conséquence.
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Victor Hugo disait la forme c'est le fond qui remonte à la surface.
(Charles Consigny – Cédric Villani - On n'est pas couché 2 mars 2019 #ONPC, 16'10)
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C'est vraiment faire du neuf avec du vieux.
de vieilles idées peuvent être remises au goût du jour.
(Charles Consigny – Cédric Villani - On n'est pas couché 2 mars 2019 #ONPC, 20'30)
2019 03 05
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Ça porte à conséquence, dit la cause.
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(AF)
Marcadé
Ducasse…
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[pionnier]
D'autres que nous viendront,
Plus patients, plus têtus,
Plus forts ou plus habiles.
Ils auront su ravir
Davantage à la terre.
Ils auront pour appui
Le chant qui fut chanté.
Lorsque c'était à nous.
(Guillevic, Sphère, p130-131)
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[-age]
rage
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ll y a un exemple que je prends souvent parce qu'il est à la fois simple et profond : c'est celui de ma mère qui, quand j'étais enfant, me répétait toujours : « L'école, ça n'a jamais été mon truc, ça ne m'a jamais intéressée ››, comme le disent les frères de Didier Eribon dans Retour à Reims. Quand ma mère le disait, pour moi ce n'était qu'une phrase, comme ça, insignifiante, juste un détail sur sa vie ou sur son caractère.
Mais quand j'ai lu Eribon, puis Bourdieu, j'ai compris que cette phrase n'était pas seulement un détail, une succession de mots et de sons, mais qu'elle révélait tout un système d`exclusion, de domination et de reproduction sociale. Ma mère pensait qu'elle avait fait un choix en arrêtant l'école à 16 ans, mais elle ne se rendait pas compte que tout le monde dans son milieu, dans sa classe sociale, dans son village, avait fait la même chose et que donc sa décision était le résultat d'un déterminisme social, collectif. Elle ne voyait pas que pour les classes les plus privilégiées, faire des études est une évidence, alors que dans sa classe à elle, c'est une chose presque impossible.
Ce que ma mère pensait comme un choix, comme une petite caractéristique individuelle à peine intéressante à raconter, avait en fait un sens très profond : les femmes dans son cas, nées dans un milieu pauvre, dans un petit village loin de tout, étaient dans l'ensemble prédestinées à cette vie, à ne pas faire d'études, à avoir des enfants très jeunes, comme la mère de Didier Eribon. Tout à coup, après la lecture de Retour à Reims, une simple phrase de ma mère avait un sens vertigineux, presque infini, qui disait quelque chose sur le monde, sur les inégalités sociales, la reproduction, le destin - les destins collectifs.
Beaucoup d'éléments, de scènes, de paroles entendues pendant mon enfance se sont mis à émerger, par le sens qu'ils avaient et que je découvrais. C'était comme si je vivais mon enfance après l'avoir vécue, tout à coup ma vie prenait de l'épaisseur, de la profondeur parce que je voyais des choses que je n'avais pas pu voir au moment où je les vivais, qui n'avaient pas eu d'existence dans ma conscience. Des journées, des heures entières se mettaient a exister ; elles étaient arrachées au néant. Retour à Reims, et les rares livres du même ordre, semblent avoir une capacité à rallonger la vie, d'une façon quasi magique ; une enfance sur laquelle je n'aurais eu que quelques mots à dire devenait beaucoup, beaucoup plus longue à raconter que ce que j'aurais jamais pu imaginer.
(Edouard Louis, cité en préface de Retour à Reims, de Didier Éribon)
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Tu aurais été si heureuse de remettre ce César du meilleur montage. Car tu le disais toi-même : un film, c'est comme un homme, c'est quand c'est bien monté que ça devient intéressant.
(Cérémonie des César 2019, L'hommage hilarant [sic] de Jérôme Commandeur à Betty Marmont, 2'10)
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Comme quoi, le talent ne fait pas tout, hein ? Il faut aussi de la chance.
(Cérémonie des César 2019, L'hommage hilarant [sic] de Jérôme Commandeur à Betty Marmont, 2'40)
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[les Tuche 1]
http://streaming-film.org/les-tuche-1/
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Article otto
Titre
surarborefficience intellectuelle
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CQIFD
2019 03 06
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[formule][brachy-logique]
Certaines phrases [de livres] n'avaient cessé de m'accompagner depuis cette époque. Par leur ironie ou leur finesse, elles m'apportaient d'infimes consolations, comme si, à la précision médicale, pouvait correspondre une justesse de formulation, un degré supérieur dans l'expression des émotions susceptible d'atténuer la douleur.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.110)
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À l'échauffement, juste avant la finale [du 400 mètres, aux J.O d'Atlanta], il y a des nanas qui se foutaient de moi parce qu'en fait j'avais pas un départ terrible [ ]. Les placements, les bras, le bassin, les jambes, le tracté… enfin, tout ce que j'ai répété pendant des années, je sais pas, ce jour-là, en fait, ça s'est mis en place… J'ai l'impression que je marche sur la pointe des pieds, quoi. J'ai une sensation, mais… j'ai jamais eu ça [auparavant]. J'ai envie de dire que j'étais en train de courir sur l'eau, quoi. Je suis légère, je vais décoller, enfin… et je pense que dans la vie on a rarement des moments comme ça.
(Marie-José Pérec, in [documentaire] La belle histoire de l'athlétisme féminin, 5'30)
2019 03 07
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[formule][brachy-logique]
Il y a le génie des phrases, et l'ingénieux des phrases.
#
[ ]
et nous sommes alors convenus
de rester approximatifs comme des mouches
qui vivent peu c'est vrai mais
que sait-on d'une mouche exactement
quand en plus elle se pose
sur tous les livres ?
(Thomas Clerc, Poeasy, p142)
#
Ni philosophy ni poésie
it's just poesy
that drives me, drags
me.
(Thomas Clerc, Poeasy, p143)
#
[nokidding]
ENFANTS NON
Enfants lions sans cage.
Je n'en ai pas eu.
Non ne regrette pas.
Je n'ai pas eu l'âge.
Les mauvais dresseurs
et le bon papa
ça ne m'allait pas.
Et puis surtout ce sont des liens
trop faibles.
(Thomas Clerc, Poeasy, p108)
#
J'ai 50 ans
de poèmes enfouis, , cachés, pliés
au fond des caves et des placards
comme des juifs de guerre
sauvés par le retrait.
[ ]
qui ressortent maintenant
[ ]
(Thomas Clerc, Poeasy, p108)
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L'Amérique derrière moi :
Cocasse, touchant, fluide, légèrement profond (sans lourdeur), comme adulte…
#
[défausophie]!
Je lui envoyais par mail plusieurs dossiers de presse sur les pervers narcissiques. Elle répondait « Oui, très juste, bien vu », mais je pressentais qu'il était trop tard, qu'elle ne le quitterait pas avant d'être totalement anéantie. Je redoutais qu'elle fasse partie de cette population qui tirait de chaque mauvaise expérience une mauvaise conclusion.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.145-146)
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La vie a fait qu'on est là, il faut faire avec, on est là.
La vie a fait qu'on est là, il faut faire avec.
La vie a fait que, il faut faire avec.
La vie a fait que, faire avec.
Les choses ont fait que, faire avec.
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La vie a fake.
La vie a fa-ke.
La vie a fait que, fake.
La vie fait que, fake.
La vie ne « fake ».
La vie ne fait que fake.
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La vérité fake.
2019 03 08
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Pour lui [Bigard], "si on a encore le droit de rire, même du pire, on est sauvés, sinon on est perdus". Il a enfin repris à son compte cette phrase de la bande de "Groland", signée Benoît Delépine et Gustave Kervern : "On ne peut rire que de tout".
(https://www.ozap.com/actu/-tpmp-apres-sa-blague-et-son-boycott-jean-marie-bigard-au-bord-des-larmes-sur-le-plateau-de-cyril-hanouna/575603)
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[lecture]
Wittgenstein, Remarques mêlées : !!
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Elles se donnent un mal de chiennes pour attirer les mâles – de chien.
Elle se donne un mal de chienne pour attire le mâle – de chien.
Elle se donne un mâle de chienne pour l'attirer.
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[TP][brachy-logique]
De : lll lkll lllll
À : Yolande
Envoyé le : Vendredi 8 mars 2019 22h58
Objet : Re:
Bonsoir maman,
Si je mets autant de temps à te répondre, c'est que... entre le boulot et ma santé... et parce que j'aimerais attendre encore pour pouvoir te répondre que je dors bien, que tout vas mieux, mais... alors je laisse passer une nuit puis une autre, mais hélas... rien de très convaincant jusqu'ici. Sauf que moins froid, ça c'est sûr, et super – même si parfois trop chaud. Enfin, cet appartement a l'air de vouloir ma peau. Et depuis le début ! Et pour l'instant, j'ai beau lutter, et on vient m'aider parfois de Bretagne, mais rien n'y fait, non. Mais j'espère encore, quoique... je me réveille tellement épuisé, et même parfois dans un tel malaise... Mais passons. Et en fait, la semaine prochaine, je risque d'être chez Marie à la Roseraie, je pourrai comparer, mais en général la différence est nette, et encore plus nette quand je dors ailleurs, loin de la région parisienne, décidément, ou dans un meilleur confort, par exemple chez vous à rennes, etc. Je soupçonne de l'apnée du sommeil qu'on m'a effectivement diagnostiquée, alors depuis deux nuits j'essaie de dormir exclusivement sur le côté, mais rien de très concluant là non plus. Et je te raconte pas mon état parfois en pleine nuit ou au réveil. Et mes étourdissement de ouf ! Mais non, ne racontons pas. À part ça, et même si c'est le principal, je viens de terminer un gros boulot d'une semaine, de montage, pour cette association qui m'emploie... à aller filmer des concerts dans des propriétés bourgeoises. Bon, là c'était du lourd : le concert anniversaire dans la fameuse salle parisienne La Gaîté Montparnasse. Gros gros boulot, d'autant que je ne sais pas bâclé, surtout. Du coup, je leur rends un boulot... d'orfèvre ! Comme d'hab. La folie, quoi. Mais c'est tellement satisfaisant aussi de faire de beaux objets, gracieux et impeccables comme ça. Sinon, à quoi bon ? C'est comme mes formules, dont je vous dédierai le recueil si on me le publie, tu sais, mes « phrases toute faites », comme je les appelle en clin à toi, aux tiennes... eh bah, beaucoup de ces formules sont vraiment impeccables, de concision, d'astuce, etc. Comme de beaux objets design, tu vois ? Enfin, moi j'adore. Bref.
Ah oui, tu as été rejoindre tes frangines par surprise ? Eh bah... J'espère qu'elles ont apprécié ! Haha... (Comme moi, si tu te souviens, quand j'avais débarqué par surprise à l'anniversaire de mon parrain Jean Morel...)
Et Gaël, oui, bah... que dire ? Je suppose qu'il vous restera attaché, oui, mais... souviens-toi des attitudes de Conny et de Deele après coup... Ah non, c'est vrai, Deele vous reste encore un peu proche (et même Conny vous est revenue), mais... c'est quand même plus tellement ça, si ? (D'ailleurs Deele t'a répondu pour son anniversaire ?). Enfin, certes, c'est pas le même cas, loin de là : l'éloignement géographique, et... vous n'êtes pas les grands-parents de leurs mioches non plus ! Haha...
Tu vois, si je me marre, c'est que je t'écris, là, dans un (très relatif) léger mieux, mais qui, dans cet appartement, du moins, ne dure jamais bien longtemps. Presque chaque nuit refout tout en vrac. Hier, à bout, j'ai pris un nouveau rendez-vous (80 €, tant pis) avec un ostéo qui soi-disant fait des miracles. Ouais, tu me diras, tout le monde dit toujours ça de son ostéo, mais... apparemment... Et au téléphone, il me dit : rendez-vous le 8 avril ? Je lui dis que je tiendrai difficilement jusque là, et soudain il me déniche par surprise un rendez-vous cadeau pour le... 29 mars ! Joli, non ? En espérant que ce soit un signe ? Encore que le jour de naissance soit pas vraiment un cadeau en soi, sinon même tout l'inverse, n'est-ce pas ? Comme dirait ma mère, « la vie c'est la merde », haha...
Ici aussi, ça alterne soleil et grisaille. Hier énorme grisaille et pluie et aujourd'hui soleil mêlé de nuage mais plutôt beau, et c'est tellement plus agréable, c'est clair ! Bref, sur ce, assez papoter, mais comme je sais que tu aimes bien ça... C'est comme Marie... ; )
Je devrais la revoir demain, d'ailleurs, je l'invite à un concert maison que le pianiste m'a demandé de venir filmer si je voulais bien. C'est un pianiste vraiment impressionnant, virtuose, je pourrais te le montrer sur Youtube, il est passé quelques fois à la télé, mais pour l'heure, il est l'heure, passons, n'est-ce pas ?
Bonne nuit et/ou bonne journée à toi ! Et si tu t'amuses bien au quotidien, c'est le principal ! À faire des surprises comme ça à tes soeurs, etc. Et avec Monique, je suppose ! ; )
2019 03 09
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[-age]
-age
Étymologie
Du suffixe latin -atĭcus ou -atĭcum, ex. viaticum qui a donné voyage. Ce suffixe -atĭcus connut un développement prodigieux en latin populaire.
Le suffixe latin est essentiellement adjectival : salvaticus donne sauvage, umbraticus (« qui vit dans l’ombre », de umbra) a donné ombrage (« ombreux ») encore adjectif en ancien français. Les adjectifs qui en relevèrent étant tous plus ou moins substantivés, il a pris le sens « ensemble des caractères relatifs au [subst. de base] » ou celui de « collection des choses qui en font partie ».
Suffixe -age \aʒ\ masculin
Nom dérivé d’un verbe : indique l’action du verbe, parfois le résultat de l’action.
Par exemple, aborder donne abordage, raser donne rasage, emboutir donne emboutissage, etc. Nom dérivé d’un substantif apporte une notion de collectivisation. Feuille — feuillage. Outil — outillage. Poil — pelage. indiquant un état, une condition, une relation avec un groupe. Esclave — esclavage. veuve — veuvage. indique un rapport avec un lieu chaussée — chausséage. marais — marécage. pays — paysage. Notes Les mots se finissant en -age sont habituellement masculins. Les exceptions sont cage, énallage, hypallage, image, nage, page, plage, rage, saxifrage (qui ne dérivent pas du suffixe).
Synonymes -ment
Traductions ±[Enrouler] Terminaison qui indique surtout les substantifs Anglais : -age (en), -ing (en) Espagnol : -aje (es) Espéranto : -ado (eo) Occitan : -atge (oc) Picard : -åjhe (*), -ache (*) Portugais : -agem (pt) Roumain : -aj (ro) Russe : -аж (ru)
(https://fr.wiktionary.org/wiki/-age)
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[-age]
Les mots français finissant par -age :
abatage, abattage, abordage, accostage, accouvage, accrochage, achalandage, aciérage, aconage, adage, adoucissage, adressage, affacturage, affaitage, affenage, affermage, afféage, afféagé, affichage, affilage, affinage, afflouage, affouage, affourage, affouragé, affûtage, age, agiotage, agnelage, agrafage, aiguillage, aiguilletage, aiguisage, ajustage, alevinage, alésage, alliage, allumage, alpage, aluminage, aluminiage, alunissage, amarinage, amarrage, amerrissage, aménage, aménagé, amidonnage, amorçage, ancrage, anthropophage, antibrouillage, apanage, apiquage, aplatissage, appareillage, applicage, appointage, appontage, apprentissage, apprêtage, arbitrage, archivage, aréage, aréopage, argentage, arpentage, arrachage, arrérage, arréragé, arrimage, arrivage, arrondissage, arrosage, asphaltage, assemblage, assurance-chômage, astiquage, attelage, atterrage, atterrissage, attrapage, auto-allumage, auto-amorçage, autoréglage, avantage, avantagé, average, avivage, azurage, âge, âgé, babillage, bachotage, bactériophage, badigeonnage, badinage, bafouillage, bagage, bailliage, balayage, balisage, balivage, ballastage, ballottage, banchage, bandage, baragouinage, barattage, barbotage, barbouillage, bardage, barguignage, bariolage, baronnage, barrage, bastingage, batelage, batifolage, battage, bavardage, bâchage, bâclage, becquetage, bertillonnage, béguinage, bétonnage, bêchage, bichonnage, biffage, billage, billonnage, binage, biseautage, bistournage, bitumage, bizutage, blackboulage, blanchissage, blindage, blocage, blutage, bobinage, bocage, bocardage, boisage, bombage, bordage, bornage, bossage, bosselage, bottelage, boucanage, bouchage, bouchonnage, bouclage, boudinage, boulonnage, bourrage, boursicotage, boursouflage, bousillage, boutonnage, bouturage, boycottage, braconnage, bradage, branchage, braquage, brasage, brassage, bredouillage, breuvage, bricolage, brigandage, briquetage, brocantage, brochage, bronzage, brossage, brouettage, brouillage, broutage, broyage, bruissage, bruitage, brunissage, brûlage, burinage, buttage, cabotage, cabotinage, cachetage, cadmiage, cadrage, cafardage, cafouillage, cage, caillage, cailloutage, calage, calaminage, calandrage, calfatage, calfeutrage, calibrage, calorifugeage, calquage, cambrage, cambriolage, camionnage, camouflage, cannage, canonnage, canotage, caoutchoutage, capelage, capitonnage, capotage, capsage, capsulage, captage, caquetage, carambolage, carambouillage, caravanage, cardage, carénage, carnage, carottage, carrelage, carrossage, carroyage, cartilage, cartonnage, cassage, catapultage, catissage, câblage, ceinturage, centrage, cerclage, cépage, chaînage, chalutage, chamoisage, chantage, chapardage, charbonnage, chariotage, charpentage, charriage, charronnage, charruage, chauffage, chaulage, chaumage, chemisage, chiffonnage, chiffrage, chinage, chipotage, chômage, chromage, chronométrage, cintrage, cirage, clabaudage, clabotage, clapotage, claquage, clavetage, clayonnage, clichage, clivage, cloutage, coconnage, cocuage, codage, coffrage, collage, collectage, colmatage, colombage, colonage, coloriage, colportage, coltinage, commérage, compactage, compagnonnage, compartimentage, compérage, compostage, comptage, concassage, concubinage, contage, contre-espionnage, contre-placage, copartage, copiage, copinage, copsage, coquillage, cordage, corroyage, corsage, cottage, couchage, coulage, coupage, couplage, courage, courtage, crabotage, craquage, craquelage, crayonnage, creusage, crépissage, crêpage, criblage, crochetage, cubage, culbutage, culottage, curage, curetage, curettage, cuvage, cuvelage, cylindrage, dallage, damage, damasquinage, datage, davantage, dessalage, desserrage, dessuintage, déballage, déballastage, débarbouillage, débardage, débauchage, débenzolage, débitage, déblayage, déblocage, déboisage, débouchage, déboulonnage, débourbage, débourrage, déboutonnage, débrochage, débrouillage, décalage, décalquage, décapage, décapsulage, décarrelage, décervelage, déchaumage, déchaussage, déchiffrage, décilage, décintrage, décliquetage, décochage, décodage, décoffrage, décoiffage, décollage, décolletage, décomptage, décorticage, découchage, découpage, découplage, décourage, découragé, décrassage, décreusage, décrépissage, décrêpage, décrochage, décrottage, décruage, décrusage, décryptage, décuvage, dédommage, dédommagé, dédorage, dédoublage, déferrage, défeutrage, défibrage, défilage, défournage, défrichage, dégage, dégagé, dégarnissage, dégasolinage, dégauchissage, dégazage, dégazolinage, dégazonnage, dégivrage, déglaisage, dégommage, dégonflage, dégoudronnage, dégraissage, dégrossissage, déjaugeage, délainage, délaitage, délaminage, délavage, délayage, délestage, délignage, délissage, délitage, délustrage, délutage, démaillage, démaquillage, démarchage, démariage, démarquage, démarrage, démasclage, démasquage, démasticage, démâtage, déméchage, déménage, déménagé, démêlage, déminage, démolissage, démontage, démoulage, dénoyautage, dépaillage, dépannage, dépaquetage, déparaffinage, déparage, départage, départagé, dépavage, dépeçage, déphasage, dépicage, dépilage, dépiquage, dépistage, déplantage, déplâtrage, dépliage, déplissage, déplombage, dépointage, dépolissage, dépotage, dépoussiérage, dérage, déragé, dérapage, dérochage, déroulage, déroutage, désamorçage, désarrimage, désassemblage, désavantage, désavantagé, désengage, désengagé, désensimage, désentoilage, déshabillage, désherbage, désiliciage, détachage, détartrage, dételage, déterrage, dévergondage, dévernissage, déverrouillage, dévidage, dévirage, dévisage, dévisagé, dévissage, dévoltage, dommage, domptage, dopage, dorage, dosage, doublage, doucissage, dragage, drageonnage, drainage, drayage, dressage, droppage, dynamitage, effeuillage, effilage, effilochage, effleurage, emballage, embattage, embauchage, emblavage, emboîtage, embossage, embouteillage, emboutissage, embrayage, embrouillage, emmagasinage, emménage, emménagé, empaillage, empalmage, empannage, empaquetage, empennage, empesage, empilage, emplissage, encabanage, encage, encagé, encaissage, encartage, encaustiquage, encavage, enchemisage, encliquetage, encodage, encollage, encourage, encouragé, encrage, encuvage, endigage, endommage, endommagé, enfantillage, enfilage, enfleurage, enfournage, enfumage, enfûtage, engage, engagé, engluage, engobage, engommage, engraissage, engrenage, enlevage, ennoyage, ennuage, ennuagé, enrage, enragé, enrayage, enrobage, ensachage, ensilage, ensimage, entaillage, entartrage, enterrage, entoilage, entomophage, entonnage, entortillage, entourage, entôlage, entreposage, envisage, envisagé, ergotage, ermitage, escamotage, esclavage, esclavagé, espionnage, esquimautage, essaimage, essangeage, essanvage, essartage, essayage, essorage, essuyage, estampage, estampillage, estivage, estompage, ébarbage, ébauchage, éborgnage, ébouillantage, ébourgeonnage, ébranchage, ébroudage, écabochage, écaillage, échafaudage, échalassage, échantillonnage, échardonnage, écharnage, échaudage, échenillage, échevettage, échevinage, échoppage, échouage, écimage, éclairage, éclaircissage, éclissage, éclusage, écobuage, écolage, écorchage, écrabouillage, écrémage, écrouissage, écroûtage, écumage, écurage, écussonnage, égermage, égouttage, égrainage, égrappage, égrenage, égrisage, égrugeage, élagage, élavage, élevage, émaillage, émondage, émorfilage, émottage, émoulage, épamprage, épandage, épiage, épierrage, épinglage, épluchage, épointage, épongeage, épouillage, époussetage, époutissage, épurage, équarrissage, équerrage, équeutage, équilibrage, équipage, éreintage, étage, étagé, étalage, étalagé, étalonnage, étamage, étampage, étayage, étendage, étêtage, étiage, étincelage, étiquetage, étirage, étouffage, étripage, étuvage, évidage, évitage, factage, factorage, fagotage, faisandage, faîtage, fanage, fardage, farinage, fartage, fascinage, fauchage, faufilage, fendage, fenestrage, fenêtrage, ferlage, fermage, ferrage, ferraillage, ferroutage, feuillage, feuilletage, feutrage, fibrocartilage, ficelage, fichage, fignolage, filage, filetage, filmage, filtrage, finage, finissage, fixage, flaconnage, flambage, fleurage, fléchage, flocage, flottage, fluage, fluotournage, forage, forçage, forgeage, formage, formariage, fortage, fouage, foudroyage, fouillage, fouissage, foulage, foulonnage, fourbissage, fourrage, fourragé, fraisage, franchisage, frayage, freinage, frelatage, frettage, frégatage, fricotage, frisage, frittage, fromage, frottage, fumage, furetage, fuselage, gabariage, gabionnage, gage, gagé, gagnage, gainage, galandage, galetage, galvaudage, garage, gardiennage, garnissage, garrottage, gaspillage, gaufrage, gaulage, gavage, gazage, gazonnage, gâchage, gemmage, gerbage, géophage, givrage, glaçage, glanage, glandage, glissage, godage, godronnage, gommage, gondolage, gonflage, goudronnage, goujonnage, grainage, graissage, graphitage, grappillage, grattage, gravillonnage, greffage, grenadage, grenage, grenaillage, grenouillage, grésage, gribouillage, griffonnage, grignotage, grillage, grillagé, grimage, grippage, groupage, grugeage, guidage, guillochage, guipage, gunitage, gypsage, habillage, hachage, halage, hallage, hannetonnage, harponnage, haubanage, havage, herbage, herbagé, herchage, hersage, herschage, héliportage, hélitreuillage, héritage, hivernage, hommage, hongroyage, hortillonnage, houage, houblonnage, hourdage, huilage, humage, humectage, hydrocraquage, hypallage, ichtyophage, image, imagé, inalpage, indexage, interfoliage, interlignage, inventoriage, îlotage, jambage, jardinage, jaugeage, jaunissage, javelage, jetage, jumelage, kidnappage, kilométrage, labourage, laçage, lainage, laitage, laitonnage, lamage, lamanage, lambrissage, laminage, langage, langueyage, laquage, largage, lattage, lavage, lâchage, lessivage, lestage, lettrage, levage, léchage, liage, libage, libertinage, lignage, ligotage, limage, limogeage, limonage, limousinage, linkage, lisage, lisérage, lissage, listage, lit-cage, lithophage, louage, loupage, lustrage, lynchage, maclage, maculage, magasinage, mage, maillage, malaxage, mallophage, maltage, manage, mandrinage, maquignonnage, maquillage, maraîchage, maraudage, marchandage, marchéage, marcottage, mareyage, marécage, mariage, marinage, marivaudage, marmitage, marnage, maroquinage, marouflage, marquage, martelage, masquage, massage, masticage, matage, maternage, matraquage, mercerisage, message, mesurage, meulage, méchage, mégotage, méjanage, mélophage, ménage, ménagé, métalangage, métayage, métissage, métrage, microphage, millage, millerandage, minage, minutage, mirage, mitage, mitraillage, mixage, modelage, moirage, moissonnage, moletage, monitorage, monnayage, montage, mortaisage, mouchage, mouchardage, mouillage, moulage, moulinage, moyen-âge, mucilage, multiplexage, murage, mutage, mûrissage, nage, nagé, nappage, nattage, naufrage, naufragé, nettoyage, nécrophage, nickelage, niellage, nivelage, non-engagé, non-usage, nouage, nourrissage, noyautage, nuage, numérotage, oeilletonnage, oesophage, ombrage, ombragé, orage, organsinage, orpaillage, orphelinage, otage, ouillage, ourdissage, outillage, outrage, outragé, ouvrage, ouvragé, oxycoupage, pacage, pacagé, pacquage, page, paillage, paillassonnage, pairage, panachage, panneautage, pansage, papillonnage, papillotage, papotage, paquetage, parachutage, paraffinage, parage, paralangage, parcage, paréage, parfilage, pariage, parquetage, parrainage, partage, partagé, passage, passerage, pataugeage, patelinage, patentage, patinage, patronage, pattinsonage, pavage, paysage, pâturage, peignage, peinturlurage, pelage, pelletage, pelliculage, pelotage, pendage, pennage, perchage, perçage, perforage, persiflage, personnage, pervibrage, pesage, pèlerinage, péage, pédalage, pétrissage, phage, phosphatage, photomontage, pianotage, picage, picotage, piégeage, pilage, pillage, pilonnage, pilotage, pinaillage, piochage, piquage, piquetage, piratage, pistage, pitonnage, placage, plafonnage, plage, planage, planchéiage, planctophage, plantage, plaquage, plasticage, plastiquage, platelage, platinage, plâtrage, pleurage, pliage, plissage, plombage, plumage, poinçonnage, pointage, pointillage, polissage, pompage, ponçage, pontage, populage, portage, postage, potage, poudrage, pourcentage, pourrissage, poussage, pralinage, pressage, pressurage, préchauffage, prélavage, présage, présagé, primage, profilage, propage, propagé, provignage, publipostage, pucelage, puddlage, puisage, quadrillage, quartage, quartagé, rabattage, rabâchage, rabibochage, rabotage, raccommodage, raccrochage, racinage, raclage, racolage, radiobalisage, radioguidage, radioreportage, radiosondage, radotage, raffinage, rafistolage, rage, ragé, rainurage, ramage, ramagé, ramassage, ramonage, rapatronnage, rapetassage, rapiéçage, rapportage, rasage, ratage, ratinage, ratissage, rattrapage, raturage, ravage, ravagé, ravaudage, ravivage, rayage, rayonnage, râpage, râtelage, recépage, rechampissage, rechapage, recollage, recordage, recouvrage, reculage, recyclage, redémarrage, remariage, remballage, remblayage, rembourrage, remisage, remmaillage, remodelage, remontage, remorquage, rempaillage, remplage, remplissage, remue-ménage, rencaissage, renflouage, rengage, rengagé, renvidage, repartage, repassage, repérage, repêchage, repiquage, replâtrage, reportage, repoussage, reprisage, resquillage, ressayage, ressemelage, ressuyage, retirage, retordage, retournage, retroussage, réchauffage, récurage, réessayage, rééquilibrage, régalage, réglage, rétamage, rétropédalage, réunissage, rhabillage, rhizophage, riblage, ridage, rigolage, rinçage, ringardage, ripage, rivage, rivetage, robage, robelage, rocaillage, rochage, rodage, rognage, rongeage, rosage, rouage, rouissage, roulage, roulottage, routage, rôtissage, rusticage, sablage, sabordage, sabotage, sabrage, saccage, saccagé, sage, salage, salinage, salpêtrage, saprophage, sarclage, sarcophage, sassenage, satinage, saumurage, saunage, saupoudrage, saurissage, sauvage, sauvetage, savonnage, saxifrage, scarifiage, scatophage, scellage, schlittage, sciage, secrétage, seigneuriage, serfouissage, serrage, sertissage, servage, sevrage, séchage, sifflage, sillage, silotage, similisage, smillage, solidage, sondage, souchetage, soudage, soufflage, soufrage, soulage, soulagé, soulignage, soutirage, stage, stellage, steppage, sternopage, sténosage, stockage, stoppage, striage, stripage, stucage, suage, sucrage, suffrage, sulfatage, sulfitage, sulfurage, surcollage, surdosage, surfilage, surmenage, surmoulage, surnage, surnagé, surpâturage, survirage, survoltage, taillage, tallage, talonnage, tambourinage, tamisage, tangage, tanisage, tannage, tapage, tapagé, tapotage, taquage, tarabiscotage, tarage, tararage, taraudage, tassage, tatouage, tavellage, teillage, tensionnage, termaillage, terrage, terreautage, testage, télescopage, téléaffichage, téléguidage, téléjaugeage, téléphérage, téléphonage, télépointage, téléreportage, téléréglage, témoignage, thermoformage, tillage, timbrage, tirage, tissage, titrage, toilage, toilettage, tondage, tonnage, tonnelage, tordage, torpillage, tortillage, touage, touillage, touraillage, tournage, traçage, traînage, tranchage, transcodage, travelage, treillage, treillagé, trempage, tressage, treuillage, tréfilage, trélingage, trématage, triage, tricotage, trimbalage, trimballage, tripatouillage, tripotage, tronçonnage, troussage, trucage, truquage, tuage, tubage, tunage, turbinage, tussilage, tuteurage, tuyautage, usage, usagé, usinage, vagabondage, vaigrage, vannage, vaporisage, vasselage, ventage, verbiage, verdage, verdissage, vernissage, verrage, verrouillage, versage, veuvage, vêlage, vibrage, vidage, village, vinage, virage, virolage, visage, visnage, vissage, vitrage, vitriolage, voilage, voisinage, voiturage, volage, voligeage, voltage, voyage, voyagé, vrillage, wagage, warrantage, xylophage, zérotage, zincage, zingage, zonage
(http://dict.xmatiere.com/suffixes/mots_finissant_en_age.php)
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[ ] j'évitais de front le piège de la reproduction comme celui de l'opposition : je m'exfiltrais.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.150)
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Je demande encore ce que ça peut bien être pour créer autant de mal être.
Qu'est-ce que ça peut bien être pour créer autant de mal-être.
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Je me laisse bien moins dupé par la beauté des jeunes filles. Peut-être parce que je suis plus un jeune homme.
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[programme][anaxiologique]
Le (port du) voile est un … [asservissement ? contrainte ? entrave ?] de la femme, lancent/disent-elles (en jupe fourreau) du haut de leurs talons.
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[multimédia]
Gangpol Und Mit
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Je crois au libre-arbitre et au mérite de personne.
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(Remarque, je ne peux que ça. Aucune expérience, perso. Et pourtant ça me disait bien, dans ma jeunesse. D'ailleurs, si un jour tu cales ou veux t'amuser à tenter une collab... n'hésite pas : j'ai le sens de la formule sinon de la répartie, je suis drôle, si si, et philosophe, si si aussi. Voilà pour le CV. Héhé. Et multimédia qui plus est. Entre autres, passion et "génie" du montage, j'avoue – et comme je crois au mérite de personne, je crois pas me vanter, ce disant, je dis, simplement.)
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Touché ? Cool. Et ?
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Moins pour la forme que pour l'info.
Plus pour la forme que pour l'info.
Quand l'info prime sur la forme.
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Adresse Dimitri : 38, Paris Forêt – 77760 ACHERES LA FORET
2019 03 11
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[…] une observation rigoureuse et concernée du monde, suffisamment riche de désillusions pour se teinter d'humour ou de grâce, […] c'est ainsi que je souhaitais considérer les événements les plus récents, des plus fragiles aux plus spectaculaires, en me délivrant d'un certain accablement pour tenter autre chose, un autre regard, une autre voix.
(Erwan Desplanques, L'Amérique derrière moi, p.156)
2019 03 12
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Ils me font rigoler quand ils disent que je suis un poète. Triste défaite de corps qui ont perdu le goût de vivre parce qu'ils ont per- du la façon. C'est vrai que c'est presque toujours péjoratif mais ils en seraient eux-mêmes, des poètes, c'est-à-dire de vrais hommes, s'ils avaient encore la vieille façon amoureuse, la naturelle façon amoureuse de faire la connaissance des choses.
(Jean Giono, Provence, p126 (ebook))
2019 03 13
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De : karl
À : Maria P.
Envoyé le : Mercredi 13 mars 2019 13h25
Objet : Re: Bah alors ?+
(...)
Et, en option, mais comme je t'en ai parlé hier... moi, ou plutôt mon double virtuel, Otto, synthétisant/détournant cette thèse forest... ière :
https://youtu.be/o0fC8TUb8UQ
: « ... Ce "merde !" (...) c'est le dernier mot (...) de toute grande oeuvre littéraire. »
+
« Quand on dit merde, c’est qu'on combat. »
(Maria Pourchet)
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(AF)
[autoportrait]
…
Maria Pourchet, (Répliques - 22/12/2018 - La réalité sociale dans deux romans d’aujourd’hui, avec Nicolas Mathieu et Maria Pourchet, 16'30)
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Corrections du texte de Maria :
deçevant = décevant
mon beaux-parents = mes beaux-parents
moqette = moquette
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Pour l'organisation, merci à
Pour l'organisation, remerciements à
Marie-Alicia Bourrat
Jean-François Force
Diane Thierry-Mieg
Béatrice d'Hauteville
Anna Galitzine
Ludmila Lavriv
Christian Penassou
Romain Chausserie-Laprée
"Faites entrer les musiciens!" remercie tout spécialement Louis-Michel Colla, propriétaire du Théâtre de la Gaîté/Gaieté-Montparnasse, pour sa généreuse hospitalité et son soutien à la musique.
Spectacle conçu par Catherine Galitzine
Mise en espace : Bruno Dubois
Régie et éclairage : Geoffrey Clès
Réalisation audiovisuelle : (Otto) Karl
2019 03 14
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[intelligence][psycho-logique]
On ne voit jamais les choses en plein.
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p103)
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[FELM]
Faites entrer les musiciens, youtube :
faitesentrerlesmusiciensXXX
kXXX
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Avant de découvrir Pierre Michon, j'avais une idée de la perfection littéraire un peu… parce qu'à 20 ans, [ ] j'étais un peu con et tout, j'avais une idée assez arrêtée de ce qu'était la perfection littéraire, que je devais situer quelque part entre Flaubert et Giono [ ]
(Maria Pourchet, Hier encore j'avais 20 ans (1/2), 49'15)
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[brachy-logique]
[ ] c'est si fin, si droit, si rapide, si prompt (si cruel aussi) [ ]
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p131)
2019 03 15
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"Les légendes, ça se sculpte."
(https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-de-la-bretagne-44-la-vallee-des-saints-les-legendes-ca-se-sculpte)
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(Je suis (un)) Rétif breton à toute autorité.
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[TP]
Mes fées et gestes.
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[TP]
Il ira très loin, ce sera un génie
Suffira de faire des économies.
[ ]
Et puis, quand viendra la fin des folies
On regardera nos photographies.
On mourra tranquille, c'est pas difficile.
Suffira d'faire des économies.
(Alain Bashung, Roman-photos, "Roman-photos")
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Le paradis c'est là
On va faire un show
Avec les morceaux
De ta vie
(Alain Bashung, Roman-photos, "Le pianiste de l'Eden")
2019 03 16
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[brachy-logique]
La différence entre un bon et un mauvais architecte consiste aujourd'hui en ceci, que le dernier cède à toutes les tentations, tandis que l'architecte authentique leur résiste.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1930, p.54)
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[philosophie][formule]
Chaque phrase que j'écris vise toujours déjà le tout, donc toujours à nouveau la même chose, et toutes ne sont pour ainsi dire que des aspects d'un objet considéré sous des angles différents.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1930, p.59)
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[philosophie][formule][brachy-logique]
Mais il me semble cependant qu'outre le travail de l'artiste, il existe encore une autre façon de saisir le monde sub specie aeterni : c'est, à ce que je crois, la pensée, qui pour ainsi dire s'élève dans son vol au-dessus du monde et qui le laisse tel qu'il est – le considérant d'en haut, en vol.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1930, p.56)
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Sub specie æternitatis (en latin : « sous l'aspect de l'éternité » ou encore, d'une façon moins littérale, « de toute éternité ») est une notion à la fois religieuse et philosophique qui remonte à l'herméneutique de la Torah. Développée par Spinoza, cette métaphysique de la non-temporalité est illustrée par Ludwig Wittgenstein. Une vision du monde sub specie æternitatis est antinomique d'une vision sub specie durationis, « sous l'aspect de la durée ».
[ ]
Ludwig Wittgenstein, dans ses Carnets 1914-1916, établit une corrélation entre l'œuvre d'art, qui est par excellence l'objet envisagé sub specie æternitatis, et la morale, qui procède d'une vision du monde sub specie æternitatis : là se situe le point de jonction entre l'esthétique et l'éthique.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Sub_specie_%C3%A6ternitatis)
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Testé, détesté.
Testé : détesté.
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Lorsque je pense pour moi-même, sans vouloir écrire un livre, je tourne autour du thème, par bonds successifs ; c'est la seule façon de penser qui me soit naturelle. Être contraint d'aligner mes pensées est pour moi une torture. Mais faut-il même essayer de le faire ?
Je prodigue des efforts indicibles pour mettre en ordre mes pensées – un ordre qui peut-être ne vaut rien.
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1937, p.86)
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[brachy-logique][multimédia]
Le sketchnoting, aussi appelé prise de notes visuelle, est une manière créative de prendre des notes ou d'organiser les informations. C'est un outil de pensée visuelle qui permet de transformer tous types d'informations : vidéo, texte, conférence, cours... en une représentation graphique du texte, en y ajoutant des images, sur une seule page (ce que les Anglo-Saxons appellent « One Page Method », dont nous verrons les avantages un peu plus bas). Attention, nul besoin de savoir dessiner artistiquement mais simplement de transformer des mots et des idées en images simples et spontanées et de les combiner avec des textes courts.
Le terme et sketch » signifie croquis ou ébauche en anglais et « noting » le fait de prendre des notes de façon dynamique.
[ ]
c'est [le sketchnoting] avant tout une façon de simplifier l'information et de cultiver la pensée visuelle et la créativité au quotidien.
[ ]
Il suffit de se replonger dans les carnets de notes du célèbre Léonard de Vinci pour réaliser que [ ] Léonard pensait déjà en images, en mots, en schémas. [ ] Plus près de nous, Jacques Prévert utilisait aussi une technique similaire qui ne s'appelait pas encore sketchnoting mais contenait un grand nombre d'éléments, couleurs, textes, dessins. Son travail préparatoire pour le film Les Enfants du paradis est à ce titre remarquable.
Dans les années 1970 en Californie. des consultants américains posent les bases de la facilitation visuelle ou graphique comme un outil permettant de capitaliser les échanges au cours d'une réunion ou d'un séminaire. Ils produisent en temps réel une synthèse visuelle, traduisent la parole en images, donnent à voir ce qui est dit. Des images simples, des effets de lettrage, des structures simples pour organiser l'espace visuel, nous sommes déjà très proches du sketchnoting [ ]
Le boom des technologies numériques provoque un besoin permanent d'apprendre et de se mettre à jour. [ ]
L'effet de surprise, le côté à la fois ludique et synthétique des notes visuelles séduit la communauté des designers d'interaction qui adoptent progressivement le sketchnoting.
[ ]
Pourquoi aujourd'hui ?
Nous sommes aujourd'hui bombardés d'informations que nous subissons passivement. Il suffit de regarder le traitement de l'information sur toutes les chaînes d`information en continu ou sur les radios lors d'un événement pour ressentir ce sentiment d'indigestion. [ ] L'information numérique explose. Une étude de l'université de Californie a démontré que nous sommes soumis a un flux d'information cinq fois supérieur à celui de 1986. Nous prenons des notes en réunion que nous relisons peu, voire pas, ou difficilement. Elles ne sont souvent pas très claires, sont peu agréables à relire et le temps nous est compté.
(L'INFOBÉSITÉ : Ce terme est issu de la contraction entre « information » et « obésité ». Il désigne la surcharge d'informations à laquelle nous sommes tous les jours confrontés.)
Le contexte de communication est de plus en plus visuel, et il devient essentiel de naviguer dans l'information plutôt que de la lire. Cette nouvelle manière de saisir l'information se développe en tant que stratégie cognitive. Cela ne signifie pas que nous devions laisser tomber la lecture plaisir. La joie de dévorer des romans reste présente. Nous sommes nous-mêmes, de gros consommateurs de récits, d'histoires, de nouvelles en version papier ou digitale et nous conservons toujours le plaisir du livre. Sinon vous n'auriez pas cet ouvrage entre les mains. Toutefois, [ ] il est impératif d'alléger la masse d'informations à laquelle nous sommes soumis et de la simplifier pour éviter la surcharge cognitive et le burn-out au bout de la route.
[ ]
Ce contexte nous pousse à utiliser de nouvelles approches et méthodes pour changer de regard et imaginer de nouvelles solutions.
[ ]
une approche douce et écologique de travailler et d'apprendre.
[ ]
une manière d'affirmer une approche collaborative, ludique et innovante du travail.
[ ]
Ceci nous oblige à nous centrer sur l'essentiel et à augmenter notre concentration. Nous développons des qualités d'écoute plus fortes, de synthèse pour regrouper en une page les informations sur un sujet.
[ ]
Les outils de pensée visuelle comme le sketchnoting permettent de simplifier la complexité. C'est ce que l'on appelle la simplexité.
( La SIMPLEXITÉ est une notion émergente d'ingénierie et des neurosciences sur l'art de rendre simple, lisible, compréhensible les choses complexes. De même que « complexe » ne doit pas être confondu avec « compliqué », « simplexe » ne doit pas être confondu avec « simple ». Une « chose simplexe » est une « chose complexe dont on a déconstruit la complexité que l'on sait expliquer de manière simple ». (Source = Wikipédia) Avec le sketchnoting, c'est la simplexité qui est recherchée, le fait de détricoter la complexité en produisant une représentation synthétique et simplifiée. )
La pensée visuelle étant de plus en plus présente dans notre entourage (infographies, interfaces numériques, Mind Mapping…), le langage visuel devient la langue que nous pouvons tous parler. Elle est moins sujette aux barrières culturelles et normatives que le langage verbal, et favorise un mode non linéaire d'acquisition des connaissances. Le sketchnoting est une façon de travailler cette compétence au quotidien.
Les Anglo-Saxons l'appellent la « Visual Litteracy › (alphabétisation visuelle).
[ ]
Ces dernières années, l'apport des sciences cognitives nous a permis de constater que, dans notre cerveau, nous avons plus de neurones dédiés à la vue qu'à tous les autres sens combinés. Cette capacité à construire des images fonctionne d'ailleurs même quand nous avons les yeux fermés, et même quand nous dormons.
La perception sensorielle est principalement à dominante visuelle. Et nous nous appuyons tous sur cette préférence, même ceux qui sont malvoyants car ils peuvent créer des représentations visuelles et spatiales intérieures.
Les études récentes soulignent que l'on interprète une image beaucoup plus rapidement qu'un mot. Il suffit de 11 millisecondes pour reconnaître une image. L'utilisation de la sketchnote permet donc d'être dans cette logique de balayage visuel plutôt que dans une lecture linéaire. Elle rejoint les nouvelles habitudes de consultation des contenus digitaux (lecture des tablettes, écrans d'ordinateur, Smartphones…).
(Audrey Akoun, Philippe Boubobza, Isabelle Pailleau, Travailler avec le sketchnoting, Comment gagner en efficacité et en sérénité grâce à la pensée visuelle, éditions Eyrolles)
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[brachy-logique][multimédia]
Connaissez-vous la One page method, une méthode de facilitation graphique ?
Dans le design thinking, la pratique de la facilitation graphique (en anglais one-page method) consiste à construire une vision commune après avoir échangé et réfléchi au sein du groupe.
Comment procéder ?
La personne qui se charge de la facilitation graphique a pour rôle de proposer un visuel selon le sujet traité. Plus précisément, il doit modéliser une idée ou un concept abstrait. Le facilitateur graphique doit accompagner et alimenter le processus de collaboration après plusieurs échanges d’idées et de pistes de réflexions. Pour cela, la facilitation graphique fonctionne sur 3 étapes : la récolte d’informations, le tri des informations dans le but d’identifier les contenus les plus pertinents et le traitement visuel.
Ensuite, le facilitateur graphique se sert des différentes techniques de modélisation mis à sa disposition pour mener à bien son travail. L’écriture et le dessin manuel sont privilégiés comme support. Mais, la technologie offre aujourd’hui des supports numériques comme les tablettes avec en plusieurs logiciels et applications spécialisées qui ont les mêmes avantages que la version manuscrite. [ ]
Ainsi, la facilitation graphique doit soigner l’interface graphique pour optimiser l’expérience utilisateur.
(Wendy Costiou, blog axance, 10 août 2018, https://www.axance.fr/2018/08/10/connaissez-vous-la-one-page-method-une-methode-de-facilitation-graphique/)
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[génie]
Là où le génie est mince, on voit le talent à travers.
(Ouverture des Maîtres chanteurs)
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1943, p.105)
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[otteur][montage]
Moi/otto, modéliser en modelant.
Modélisant en modelant. Bref, model(is)er.
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[brachy-logique]
Plutôt élaguer qu'élaborer.
Au lieu d'élaborer élaguer.
Il est plus laborieux d'élaborer que d'élaguer.
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[pour philippe]
[Léger tremblement du paysage]
Quelle fraîcheur ! Tu en as pas 10 autres comme ça ?
Sans autre intrigue que l'intriguant.
Ça ne tient que par sa poésie, son sens graphique et son sens cosmique (propre aux grandes oeuvres ou que je trouve les plus grandes, les plus justes. Ça doit être ton truc comme le mien, puisque déjà aussi ou ensuite Cosmodrama…)
Dès les premières images, cette lumière bleu ciel acidulée, et ce ciel, où tu l'as trouvé ? Aussi constant. Et ces toiles qui s'y fondent, et s'en fondent, et.. ce tout. Cet écran, ces décors… ces personnages, leur vie réglée dans la poésie, la relaxation/le zen et leur consommation de savoir mais en gourmets…
« (En)culé », comme c'est beau, et frais. Mais vraiment.
Et ce léger tremblement du cadre, plongé dans un tel sens de la précision, de l'exactitude mais légère, toute poétique. Tu connais Guillevic, Robbe-Grillet ? Et j'aurais envie d'ajouter Edouard Levé, mais je sais pas pourquoi sinon parce que je l'aime bien, et Wittgenstein qu'en ce moment je lis plus passionnément que jamais.
Et esth/éthique philosophique. Plus encore que dans les dialogues, évidemment. Cette sagesse poétique incarnée par la forme, ou plutôt modélisée par elle.
C'est d'une beauté magnétique, sidérante. Mais je te jure. Je te flatte pas, je te jure.
On en fait un autre comme ça ensemble ? Moi en retrait puisque toi tu le fais déjà très bien. Mais ça m'intéresserait tellement de participer à un truc comme ça. D'une façon ou d'une autre. Même en petite souris. (Je me passionne volontiers pour la physique en particulier quantique, ou relativiste ou la théorie des cordes. Bon, je dis ça en passant, mais le cosmique, le cosmique, toujours.)
C'est une merveille.
Ce film touche et recoupe tellement de choses en moi qu'il me motive à entreprendre plein de projets que j'avais en envies, en souffrance. Ça se fera probablement pas trop dans la mesure où j'en ai trop, mais… Il y a au moins l'effet que ça me fait. Et ça me console tellement que ce film existe. Je l'ai même téléchargé, si tu permets, pour le voir et le revoir.
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[esth/éthique][M][formage]
– C'est très intéressant, tout ça. Très original.
– Hm, c'est assez nouveau en effet. On s'intéresse pas beaucoup à la forme encore actuellement.
– Non, c'est vrai, pas assez. On pense que les choses sont « naturelles ». Qu'est-ce que ça veut dire, au fond ? [Puis regard caméra]
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 54'15)
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Après tout, la forme avant tout
Au fond, la forme.
Après tout, au fond, la forme avant tout.
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[considération][cosmo-logique]
Alors : Siderit, vient du grec "sideros", qui veut dire "faire". Comme "sidérurgie". En latin "sidere" veut dire "frappé par les astres". Ce qui prouve que c'est parce qu'il est tombé du ciel que les hommes ont découvert le fer/faire. Sidérant, ça.
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 1:02'30')
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[TP][bio-logique]
C'est pas trop long, ces séances, comme ça, sans bouger ? Je vous ai chronométrée l'autre jour : 8'23'' sans un seul mouvement. Là, chapeau. [ ] Mais faut faire attention de pas trop contracter parce que ça fait des dégâts, après ça, hein. Vous faites du yoga, au moins, de la relaxation ? Si vous voulez, je pourrais vous montrer des trucs. Comme vous voudrez. Et je fais aussi de très bons massages.
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 57'30)
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De : karl
À : Philippe Fernandez
Envoyé le : Dimanche 17 mars 2019 1h06
Objet : Re: USS Cosmodrama
Je viens enfin de le voir, de regarder Léger tremblement du paysage et... c'est une merveille. Sans flagornerie. Je suis très sincère. Et je t'en écrirai un peu plus un peu plus tard, il y en aurait tant à dire, de mon point de vue... Ou simplement que c'est une merveille ?
De même que ces photos bonus font un peu rêver. Avec vous deux, on pourrait se mettre à rêver d'un monde si légèrement entièrement graphique...
Je t'en écrirai, (hélas) comme je pourrai. Ça vaudra pas le film, mais...
kARL
2019 03 17
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"Pour certains auteurs, le moi quotidien minable est un moyen privilégié d’accéder à l'universel. Je dois maintenant me rendre à l'évidence, je n'en fais pas partie, écrit Michel Houellebecq dans sa conversation avec Bernard Henri Lévy Ennemi public et il ajoute je n'aurai jamais l'indécence tranquille de Montaigne, ni celle moins tranquille de Gide, je n'écrirai jamais les Confessions ou les Mémoires d'Outre-Tombe pas davantage un Pedigree. Ce n'est ni malgré ni à cause de l'admiration que j'ai pour ces livres et ces auteurs, mais ma pente naturelle ne me conduit pas sur cette voie, plus que de creuser en moi-même une hypothétique vérité j'aime sentir les personnages naitre en moi".
(https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/le-mystere-houellebecq?fbclid=IwAR3MSKXwDsmbz8xoFZpsivPzZ57vFeqEsuSkqbh0BrWqUPzUpCC_KRDQal4)
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[multimédia][HN]
Audiovisualiser la pensée.
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[formule]
La philosophie, on devrait, au fond, ne l'écrire qu'en poèmes (nur dichten).
(Wittgenstein, Remarques mêlées, 1933-1934, p.81)
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Infra : notage (a) [fichier notage #1]
(Jana Cerna, Pas dans le cul aujourd'hui, p.28-42)
2019 03 18
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[FELM]
Pour profiter pleinement de la vidéo, n'hésitez pas à la visionner en mode « plein écran ». Fonction que je vous trouverez tout en bas à droite du cadre de la vidéo, une fois celle-ci lancée : cliquez sur l'icône du carré en pointillés, tout à droite, dans le menu du bas de la vidéo en cours.
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Spectacle du 17 décembre 2008 à la Gaîté-Montparnasse, pour les 5 ans de Faites entrer les musciens! Distribution : Yaïr Benaïm, (violoniste et chef d'orchestre), Boulou Ferré (guitariste), Léa Bridarolli (danseuse) Gilles Bugeaud (baryton/comédien), Natalie Cevallos-Morales (soprano), Tiziana De Carolis (pianiste-compositrice), Jean Dubé(pianiste), Bruno Dubois (comédien), Catherine Galitzine (soprano), Philippe Garcia (contrebassiste), Florent Garcimore (pianiste), Agnès Heidmann (comédienne), Alain Kremski (pianiste/compositeur), Natacha Medvedeva (pianiste), Edwige Morgen (chanteuse jazz), Dimitri Naïditch (pianiste /compositeur), Alceo Passeo (pianiste), Chloé Boyaud (violoncelliste), Tristan Pfaff (pianiste), Nicole Rivière (pianiste), Thierry Samouelian (violoniste), Romain Villet (pianiste), Emmanuelle Goizé (soprano/comédienne), Sophie Galitzine (soprano). Spectacle conçu par Catherine Galitzine Mise en espace Bruno Dubois Réalisation audiovisuelle par KARL (2019.03) Affiche réalisée par Naïra Davlashyan
Thibault Roche
2019 03 19
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[TP]
Il y a un moment donné, quand on parle de notre histoire, on voit pas trop qui peut la raconter mieux que nous, quoi. C'est pas possible de pas participer à l'écriture d'un truc qui nous concerne. Enfin, je veux dire…
(Kool Shen [NTM], Les adieux NTM - C à Vous - 18/03/2019, 11'15)
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[otteur]
Bah voilà, vous avez eu un échantillonnage de ce que j'ai de mieux à l'heure actuel en magasin. Je vous dis "ce que j'ai de mieux" parce que je suis évidemment comme les commerçants, je ne vais pas mettre dans ma vitrine ce que j'aime le moins, non, je vous ai montré les films que j'aime, les personnages qui me touchent et les choses auxquelles je suis sensible. Il y a de temps en temps des soucis, des préoccupations, mais il faut se cacher derrière les personnages, qui sont inventés par les auteurs, pour vous, pour nous, et c'est bien pratique de se cacher derrière quelque chose, derrière une grimace, derrière ça [masque 1], derrière ça [masque 2], derrière ça [grimace], derrière des choses qui ne nous appartiennent pas et qui nous ressemblent pas. Voilà. Bonsoir.
(Bernard Blier, Bernard Blier « Dernière ovation » Cérémonie des Césars – 04 mars 1989, 6'50)
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[FELM]
Spectacle du 17 décembre 2018 à la Gaîté-Montparnasse, pour les 5 ans de (l'association) Faites entrer les musiciens!
Distribution : Yaïr Benaïm, (violoniste et chef d'orchestre), Boulou Ferré (guitariste), Léa Bridarolli (danseuse) Gilles Bugeaud (baryton/comédien), Natalie Cevallos-Morales (soprano), Tiziana De Carolis (pianiste-compositrice), Jean Dubé (pianiste), Bruno Dubois (comédien), Catherine Galitzine (soprano), Philippe Garcia (contrebassiste), Florent Garcimore (pianiste), Agnès Heidmann (comédienne), Alain Kremski (pianiste/compositeur), Natacha Medvedeva (pianiste), Edwige Morgen (chanteuse jazz), Dimitri Naïditch (pianiste /compositeur), Alceo Passeo (pianiste), Chloé Boyaud (violoncelliste), Tristan Pfaff (pianiste), Nicole Rivière (pianiste), Thierry Samouelian (violoniste), Romain Villet (écrivain/pianiste), Emmanuelle Goizé (soprano/comédienne), Sophie Galitzine (soprano).
Spectacle conçu par Catherine Galitzine
Mise en espace Bruno Dubois
Affiche réalisée par Naïra Davlashyan
Réalisation audiovisuelle par KARL (2019.03)
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[HN][YT]
1/ Qui sommes-nous l'un et l'autre ? (Et l'un & l'autre ?)
2/ Révolution numérique globale (« Simplement, c'est pas de ma faute si l'horloge est devenue digitale/numérique » – François Bon)
…
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[noirage][karl]
J'ai vécu, moi. J'en ai vu des vertes et des pas mûres. Je le sais que tout irait sur des roulettes, s'il y avait des roulettes. Mais il n'y a pas de roulettes. À l'endroit où il devrait y avoir des roulettes, il y a des boulons. Il aimait parler avec ceux qui ne sont pas tombés de la dernière pluie.
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p155)
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[neutralisage]
Qu'est-ce qui a le plus changé chez moi en 30 ans ? [ ] Prendre les choses un peu moins au sérieux. [ ] Y compris artistiquement ? Ouais, ouais, ouais. J'ai toujours pris les choses peut-être un peu trop au sérieux, quoi. Donc… C'est bien, pour une fin de vie, d'être un peu plus zen, tu vois ?
(Kool Shen [NTM], Les adieux NTM - C à Vous - 18/03/2019, 16')
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[HN][YT]
– Et j'adore cette émission parce qu'en fait, au départ, c'est un truc qui s'est monté sur… un peu comme on est là… Et si on faisait ça, et machin… Et hop, tac…
Kool Shen – Un peu comme NTM
– Un peu comme NTM
(JoeyStrarr [NTM], Les adieux NTM - C à Vous - 18/03/2019, 20')
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[bio-logique]
Ceux qui étaient là et qui s'en sont tirés, il fallait qu'ils en aient dans le ventre. D'abord. Ensuite, ils se sont fait la réflexion que c'était déjà très bien d'être vivants sans encore réclamer d'être des « bons vivants ». Après ils se sont rend compte que tout ne s'arrangeait pas avec une assiette de soupe [ ].
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p158)
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[maudit][pionnier][TP]
Il est vrai que moi, je travaillais sans tambours ni trompettes. Et ça y fait.
(Jean Giono, Un roi sans divertissement, p158)
2019 03 20
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[brachy-logique][méta]
[ ] qui ont, à dessein, et j'y tenais beaucoup, la forme des cahiers, de Charles Péguy, qui fut un très très grand éditeur, et qui avait trouvé cette formule géniale du cahier, c'est-à-dire du texte court, où des philosophes authentiques s'engageaient dans le débat, ce qu'il appelait un socialisme d'enseignement, avec une vraie exigence philosophique et en même temps avec un souci de l'adresse et de l'ouverture maximale du propos.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 20')
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[autophilosophe][méta]
[ ] une manière de [ ] s'approprier à la fois sa propre pensée et à la fois aussi la rencontre avec des auteurs, avec des idées.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 25'50)
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[défausophie][philosophie]
Moi je dis souvent que la philosophie elle ne prend pas la tête mais elle la retourne. Comme on laboure un champ, comme on retourne une terre pour la rendre fertile.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 26'20)
+
C'est juste que les gens aiment se poser ces questions-là, les gens aiment ce qu'on appelle les « mind blow », c'est-à-dire se faire retourner le cerveau et se dire : ah, j'avais pas vu les choses comme ça, etc., c'est-à-dire ils aiment… cette ouverture-là…
(Cyrus North, Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 50')
+
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[TP]
Donc moi, mon rôle, ma responsabilité, mon éthique, c'est de rester sur le domaine de la philosophie. C'est ne pas aller dans l'espace du… Je ne vends pas du bonheur. Je ne vends pas de solution. Je vends même quelque chose qui peut être un peu tempétueux, qui peut mettre en colère. [ ] Ça peut être un bouleversement.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 27')
+
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Dans la pharmacie du philosophe, alors il y a peut-être des huiles essentielles, de l'homéopathie, des anti-douleurs, en fait, des choses qui vont vers le bien-être, je pense qu'il y a des alcools forts, [ ] qui procurent comme ça une sorte d'ivresse, et puis de véritables poisons. Enfin c'est-à-dire qu'il y a un danger, et d'ailleurs Hegel le dit très bien, de sombrer dans ce qu'il appelle une sorte de « mysologie », c'est-à-dire un discours de la haine du monde. La philosophie vous met à distance, elle vous permet de projeter de la critique et de la négativité sur ce qui vous entoure, elle crée sous vos pieds une sorte de vide. Et c'est intéressant de vivre cette expérience, c'est une expérience effectivement difficile, dangereuse… [ ] Mais vous voyez, la philosophie, c'est ça, aussi. [ ] On est pas dans un spa. Voilà. C'est-à-dire, on est pas là pour se faire masser par des propos onctueux, non, c'est quelque chose qui va vous mettre votre vie entre les mains, faire de vous-même un acteur conscient de votre vie – ce que vous n'étiez peut-être pas auparavant –, avec tous les risques que ça comporte, parce que tout à coup vous pouvez faire usage de votre liberté ! Jusqu'à la folie ! Donc c'est pour ça que philosophie thérapeutique, oui, mais philosophie comme poison, folie, maladie, également. Enfin, c'est un danger à traverser.
(Alexandre Lacroix, Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 27'20)
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[philosophie][intelligence][défausophie][nuance]
Il faut rester authentiquement philosophe, c'est-à-dire, puisque vous parlez d'intelligence, avoir cette intelligence de l'entre-deux.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 32')
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[défausophie]
[ ] la bêtise, [ ] typiquement le con, c'est celui qui ne s'interroge pas, ne se questionne pas, pour qui les choses sont ce qu'elles sont et on ne va pas au delà. Et précisément, la philosophie, c'est l'art du questionnement. C'est même d'abord l'art de l'étonnement.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 32'30)
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"karl"
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 33')
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[autophilosophe][philosophie]
Donc pour moi, la philosophie, c'est toujours un aller-retour entre ce qui nous a constitué, ce qui nous a déterminé, toutes les constructions et les représentations mentales dans lesquelles nous baignons et dans lesquelles nous ne pouvons pas ne pas penser. Vraiment. Simplement, nous le faisons de manière inconsciente. Donc la philosophie met ça au jour. C'est-à-dire qu'elle dit, en fait : quand tu dis ça, c'est parce qu'il y a eu deux mille ans de réflexion qui font que tu penses ça. Mais ça, [ ] il y a une invisibilitation de cette construction, puisqu'on en revient à tout naturaliser, à penser que tout est naturel. En réalité, non.
(Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 35'30)
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[infra]
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 54'15)
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[TP][méta][karl]
L'expérience qui m'a paru intéressante avec ces plus de dix ans maintenant de Philosophie [ ], c'était l'expérience d'inventer des formats, en fait. Moi j'aime beaucoup les formats. C'est peut-être une déformation [ ] d'écrivain, c'est-à-dire : j'aime inventer des formats. [ ] Vous voyez ? Je trouve qu'il y a quelque chose d'excitant à essayer d'inventer un style [ ] philosophique, que j'assume, avec… euh…
(Alexandre Lacroix, Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 42'20)
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[postsexuel]
La consommation pornographique blase du sexuel.
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[postsexuel]
Faites monter l'aventure
Au-dessus de la ceinture
(Et les pépites
Jetez-les aux ordures)
(Alain Bashung, "faites monter")
2019 03 21
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[âge]
On vieillit autour de sa jeunesse. (En s'y croyant encore, longtemps.)
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[taisage][s'injustifier]
Il ne s’occupe pas d’où je viens, c’est bon signe, mais où je vais. Je lui réponds que je ne suis pas bien fixé.
— Boulot ? dit-il.
— Oui et non.
Nous roulons un peu sans rien dire. Ça me plaît.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins », page 4.)
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Il y a un chien, mais c’est un labri à poils ras. Il aboie par acquit de conscience ; en vérité il plaisante. Il n’a pas l’air de s’effrayer de peu. Malgré tout il m’arrête et il me fait comprendre que c’est la loi. Il est bien tombé, je suis très respectueux de la loi des chiens. J’appelle. Le labri se couche et surveille mes pieds.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. », p9)
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Elle ajoute : « Il y a mieux mais c’est plus cher.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. », p13)
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[taisage]
C’est une bergère. Une vieille femme maigre et droite. Noire de la tête aux pieds. Elle arrive de l’autre côté de la route et se pose. Nous nous disons bonjour, puis j’ajoute :
— C’est beau par ici.
Elle répond :
— Oui, les gens le disent.
Après ça, nous restons en compagnie, séparés par la route. Elle m’a assez vu, mais elle reste là, contente. Ça dure longtemps. Elle pense ce qu’elle veut, moi aussi. On est très bien.
Finalement, je lui dis au revoir. Elle remonte sur son flanc de montagne et moi, je m’envoie dans la descente, mais je modère.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. », p15)
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[TP][nuit]
Je vois au clocher qu’il est déjà trois heures. Dans cette vallée qui se resserre, il fera nuit à six. Je ne crains pas la nuit, mais c’est l’heure où les gens ont peur de ceux qui passent.
[ ]
C’est difficile d’aborder les gens à cette heure-ci. On ferme les portes. C’est le soir qu’on a inventé le verrou ; et il y a une bonne paye d’années. Que c’est important la frousse ! Pour résister à l’instinct il faut des types bien, et les types bien, c’est rare.
À tourner comme ça, d’un côté et d’autre, j’aggrave mon cas. On commence à me regarder du coin de l’œil.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[nuit]
Je ne sens rien de particulièrement humain autour de moi, au contraire. En premier lieu, il y a l’odeur du vide. Sur ma droite, la forêt doit tomber raide et profond. De là vient aussi, par moments, une sorte de soupir qui ressemble à celui d’un homme endormi. Il doit y avoir en bas une vallée assez large et un torrent en conséquence qui frotte sur du gros gravier. Je sens aussi l’odeur résineuse des sapins et celle de la fiente d’oiseau. Il y a sans doute dans les parages une paroi de rocher ; c’est généralement leur odeur.
Je vois d’autres étoiles, mais celles-là au-dessous de moi. Un petit piquetage de feux pareil à une sorte de grande ourse, mais sous mes pieds. Ça fait toujours un drôle d’effet. J’essaie de voir les étoiles du ciel. Il n’y a pas mèche. Seules sont visibles la constellation du hameau d’en haut et la constellation du hameau d’en bas. Il n’y a pas de rapport entre les deux. Ils sont séparés par peut-être cinquante kilomètres de routes comme celle que je suis, toute en tournants, et qui va faire des détours au tonnerre de Dieu. Entre les deux, des centaines de milliards de tonnes de feuillages de toutes les espèces, toutes plus noires que l’ombre. Et moi, au milieu, je flotte.
La nuit met toujours un peu de mou dans les jambes.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[TP]
Je lui raconte mon histoire chez le docteur Ch. Il me dit : « Il était fou ! » Je lui dis : « Oui, il n’était pas tout à fait d’aplomb, mais la campagne lui faisait du bien.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. » )
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Il me demande ce que je fais. Je le lui dis. Il me pose des questions très précises. Je lui en pose, moi aussi, parce qu’il a l’air de ne pas être tombé de la dernière pluie.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. » )
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[goût][âge][karl]
Je pense à la femme aux pommes d’hier soir. J’ai plaisir à voir des gens frais. En lançant la pomme, elle avait vingt ans.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[Jean Giono]//
J’ai envie de me renseigner sur lui aussi, mais j’hésite. Il va sûrement me raconter des mensonges. D’un côté, c’est ce que je préférerais ; s’il me dit la vérité, j’ai peur qu’elle me dégoûte.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
+
Il ment. Il s’en tient fermement à son mensonge. Il embellit son mensonge. Je m’y connais et j’en bave. Il ment franc, si on peut dire. Je sais qu’il ment, il ne s’en cache pas et je sais qu’ayant écouté ce mensonge je ne saurai jamais la vérité. Même si un autre me la dit, même si cent autres me la disent. Même si j’ai des preuves. J’ai trop intérêt à croire ce qu’il dit. Et qui est si bien arrangé.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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Les filles sont très intéressées par la guitare. Mais nous filons et, ma parole, j’en suis très satisfait au point que j’abandonne volontiers l’idée d’acheter un peu de charcuterie.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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Il évite de me regarder en face. Il a des quantités de choses qui me déplaisent. Ce n’est vraiment pas un homme de ce genre que j’aimerais avoir pour ami.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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Je joue mon rôle au milieu de tout ça en dégustant une bonne pipe. Je reçois des ramponneaux ; on me bourre les côtes, on me marche sur les pieds mais je suis un de ceux qui savent apprécier le plaisir d’être entassés. On se regarde tellement sous le nez, hommes et femmes, qu’on ne peut plus rien prendre au sérieux. Et en effet, je rigole. Je distribue mes papiers avec bonne humeur. Un mot pour le grand-père, un mot pour la mère, un mot pour la fille. Ils me prennent tous pour ce que je suis : un type d’attaque et bon enfant. Quel dommage que je n’aie pas ma belle barbe !
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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De temps en temps il y a dans ses yeux un petit truc assez inquiétant. J’ai vu ça dans l’œil des bêtes de cirque quand on passe devant les cages. Je me dis que, quand le diable y serait, ce type-là me fera toujours un drôle d’effet. J’ai l’impression de le prendre constamment sur le fait.
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[TP][karl]
— Tu aimes être seul, toi ?
— J’aime être seul et j’aime la compagnie. »
(Extrait de: Giono Jean. « Les Grands Chemins. »)
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[HNYT][pionnier]
Je sais plus qui a dit ça, qu'il y avait deux catégories d'artistes : les révolutionnaires et les décorateurs. Et, au fond, je pense que je suis un décorateur.
(Michel Houellebecq, Stupéfiant ! - Le style de Houellebecq, 3'40)
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La recette, en fait, elle est vraiment toute simple, hein ? Il faut se dire qu'on va mourir après le livre. Il faut arriver à s'en persuader. Donc en fait on a rien à perdre, quoi.
(Michel Houellebecq, Stupéfiant ! - Le style de Houellebecq, 7')
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[méta][épure][otteur]
Fiches, Ludwig Wittgenstein
Les remarques qui composent ce volume ont été retrouvées dans une boîte à fiches, après la disparition de Wittgenstein. Elles sont issues de découpes faites dans diverses dactylographies datant de la période 1929-1948 - plus particulièrement des années 1945-1948. La raison d'être de cette boîte a intrigué les exécuteurs littéraires de Wittgenstein : à quelle fin extrayait-il de ses écrits certains fragments pour les introduire dans la boîte à fiches (parfois sans aucun classement, parfois en agrafant les remarques portant sur le même sujet) ? Et pourquoi réélaborait-il ensuite les coupures elles-mêmes ? Le travail qu'ils ont fait sur l'origine de ces coupures et leurs modifications les a conduits à supposer qu'il accordait une importance particulière aux éléments qu'il conservait de la sorte et que son intention était de les incorporer à des textes à venir. L'intérêt des Fiches tient à l'ampleur et à la variété des questions qui y sont abordées et qui couvrent les axes majeurs de la «seconde» philosophie. Elles témoignent de la constance avec laquelle Wittgenstein - de la période de son retour à la philosophie, en 1929, jusqu'aux remarques qui composent ses derniers écrits - a traqué les pièges du langage et redéfini les questions mêmes de la «philosophie de la psychologie». Ce qui fait tout le prix du condensé qu'elles nous livrent tient à ce qu'elles offrent - parallèlement aux développements plus étendus que renferment les autres écrits et ouvrages de la même période - un choix de ses pensées les plus vives et certainement les plus significatives.
(https://www.amazon.fr/Fiches-Ludwig-Wittgenstein/dp/2070758532/ref=asap_bc?ie=UTF8)
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[surdouage][brachy-logique][amphibo-logique][fragmentage][formule][vrac]
Les pensées que je publie dans les pages qui suivent sont les sédiments de mes recherches philosophiques des seize dernières années. Elles portent sur de nombreux objets : les concepts de signification, de compréhension, de proposition, de logique, les fondements des mathématiques, les états de conscience, et bien d'autres choses encore. Je les ai toutes rédigées en de courts paragraphes sous forme de remarques qui tantôt constituent des séquences relativement longues sur le même objet, tantôt passent brusquement d'un domaine à un autre. — Au départ, mon intention était de rassembler tous ces matériaux en un livre de la forme duquel je me suis fait, à différents moments, des représentations différentes. Mais ce qui me paraissait essentiel était que les pensées y progressent d'un objet à l'autre en une suite naturelle et sans lacune.
Après de nombreuses tentatives infructueuses pour réunir en un tel ensemble les résultats auxquels j'étais parvenu, j'ai compris que je n'y arriverais pas, que ce que je pourrais écrire de meilleur ne consisterait jamais qu'en des remarques philosophiques, car mes pensées se paralysaient dès que j'allais contre leur pente naturelle et que je les forçais à aller dans une seule direction. — Et cela était évidemment lié à la nature même de la recherche, car celle-ci nous contraint à parcourir en tous sens un vaste domaine de pensées. Les remarques philosophiques de ce livre sont, en quelque sorte, des esquisses de paysage nées de ces longs parcours compliqués.
Sans cesse les mêmes points, ou presque les mêmes, ont été abordés à nouveau à partir de directions différentes, et sans cesse de nouveaux tableaux ont été ébauchés. Nombre d'entre eux dessinés de façon maladroite ou imprécise trahissaient tous les défauts d'un médiocre dessinateur. Et une fois ces tableaux-là écartés, il en restait un certain nombre qui étaient à demi réussis, mais qu'il fallait réorganiser ou même retoucher pour qu'ils présentent à l'observateur le tableau d'un paysage. — Ce livre n'est donc en réalité qu'un album.
Jusqu'à une date récente, j'avais vraiment abandonné l'idée de publier mon travail de mon vivant. De temps à autre cette idée se voyait pourtant ranimée, principalement du fait que je ne pouvais pas ignorer que les résultats auxquels j'étais parvenu et que j'avais divulgués dans des cours, des écrits et des discussions, avaient été fréquemment mécompris et qu'ils circulaient sous une forme plus ou moins édulcorée et mutilée. Cela piquait ma vanité, et j'avais quelque peine à la calmer.
Il y a quatre ans, j'ai eu l'occasion de relire mon premier livre (le Tractatus-logico-philosophicus) et d'en expliquer les pensées. Il m'est alors apparu soudain que je devais publier ces anciennes pensées en même temps que les nouvelles, car ces dernières ne pourraient être placées sous leur vrai jour que sur le fond de mon ancienne manière de penser et par contraste avec elle.
Depuis l'époque où j'ai recommencé, il y a seize ans, à m'occuper de philosophie, j'ai dû reconnaître de graves erreurs dans ce que j'avais écrit dans mon premier livre. La critique de mes idées par Frank Ramsey, avec qui je les ai discutées dans d'innombrables entretiens au cours des deux dernières années de sa vie, m'a aidé – dans une mesure que je ne suis pas à même d'apprécier — à me rendre compte de ces erreurs. — Et plus encore qu'à cette critique – toujours vigoureuse et sûre —, je suis redevable à celle que M. P. Srafia, professeur à l'université de Cambridge, a inlassablement exercée sur mes pensées pendant des nombreuses années. C'est à cette stimulation que je dois les idées les plus fécondes de cet écrit.
Pour plus d'une raisons ce que je publie ici touche à ce que d'autres écrivent aujourd'hui. — Si mes remarques ne portent aucun sceau qui les désigne comme miennes, — je ne chercherai pas davantage à les revendiquer comme étant ma propriété.
Je les livre au public avec des sentiments mêlés. Il n'est pas impossible qu'il revienne à ce travail, en dépit de son insuffisance et des ténèbres de ce temps, de jeter quelque lumière dans tel ou tel cerveau ; mais cela n'est à vrai dire guère probable.
Je souhaiterais que ce que j'ai écrit ici ne dispense pas les autres de penser, mais au contraire incite, si possible, tel ou tel à développer des pensées personnelles.
J'aurais volontiers produit un bon livre. Le sort en a décidé autrement ; et le temps est révolu qui m'aurait permis de l'améliorer.
(Ludwig Wittgenstein, Recherches philosophiques, préface)
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[autophilosophe]
Heureux dans la connaissance malgré la misère du monde.
(Ludwig Wittgenstein, cité par Marie-Anne Lescourret, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 27')
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[formule][perfectionnage][karl]
Je crois que lorsqu'on continue à écrire, et c'est ce qu'il fait inlassablement, c'est toujours pour essayer d'arriver à la bonne expression. Il cherche tout le temps. Il y a toujours cette idée d'arriver à l'expression juste, hein, la justesse de ton. Et, en effet, il y a [ ] une éthique perfectionniste. [ ] Donc [ ] arriver à son vouloir-dire, [ ] et arriver à une tonalité juste qui est d'ordre musicale aussi, hein !
(Sandra Laugier, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 33'30)
2019 03 22
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On lui dit qu'il peut faire de la philosophie, il fait de la philosophie mais en mécanicien, je dirais, puisque la mécanique, comme il dit, c'est avoir un plan de composition pour dire la totalité du monde. Et ce qu'il voulait faire dans le Tractatus, c'était résoudre la philosophie une fois pour toutes.
(Marie-Anne Lescourret, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 37')
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Il [Wittgenstein] lui dit : écoute, personne ne comprend ce que la musique a représenté pour moi, et à partir de là on ne comprendra pas mon oeuvre.
(Marie-Anne Lescourret, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 38')
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Que dit Wittgenstein ? Il dit : le génie juif, c'est un génie reproducteur. Ils sont incapables de créer.
(Marie-Anne Lescourret, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 39'30)
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[otteur][pionnier][karl]
– [ ] Dans tous les domaines qui l'intéressent, c'est comment est-ce qu'on peut avoir du nouveau, finalement. Inventer et créer, et c'est ça le devoir de génie. C'est toujours continuer, essayer de faire quelque chose de nouveau. [ ] Et dans l'usage du langage, c'est ça qui intéresse Wittgenstein dans Les Recherches, dans La Cahier bleu, c'est comment est-ce qu'on peut constamment inventer de nouveaux usages, utiliser un mot qu'on a appris dans un contexte complètement différent, et en faire autre chose. Et ça a l'air d'être un point un peu technique, grammatical, et en fait c'est complètement fondamental parce que c'est ce que nous faisons constamment dans la vie, c'est créer, inventer de nouveaux usages dans les nouvelles circonstances qui sont les nôtres, c'est-à-dire que ce qu'on fait, c'est vraiment de l'improvisation. [ ] C'est-à-dire qu'on est constamment un peu sur la corde raide, même dans nos usages, dans notre vie quotidienne, à essayer de créer du nouveau, et c'est cela qu'on sent dans l'écriture de Wittgenstein, hein, je crois que c'est ça qui est très puissant.
Adèle VR – Créer du nouveau à partir d'un langage qui est déjà là qui est le même. Comment fait-on pour apporter du nouveau alors que les composantes, les termes, les propositions sont les mêmes !
– Voilà. Et donc, on est dans l'invention, et donc ça c'est une espèce de génie quotidien de l'humain.
(sandra laugier, Les chemins de la philosophie : Wittgenstein, le devoir de génie 1/4 De la vie à l'oeuvre, 40')
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[formule]!! [≠ rédiger][éco-logique][taisage][no effort]
Ne rien dire que ce qui se laisse dire.
(Wittgenstein, Les nouveaux chemins, Le langage (2/4) - 15.03.2016 - Wittgenstein, "Ne rien dire que ce qui se laisse dire")
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Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence.
(Wittgenstein, Tractatus Logico-philosophicus)
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[taisage]
It's oh so quiet. (chanson)
(Betty Hutton – 1951 –, puis Björk)
(Paroliers : Bert Reisfeld / Erich Meder / Hans Lang)
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[neutralisage]
neutrali-sage
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[anaxia-logique][neutralisage]
Assurément, la lecture de cette description pourrait provoquer en nous la douleur, la colère ou toute autre émotion, ou nous pourrions lire quelle a été la douleur ou colère [ ] chez les gens [ ], mais il y aura là seulement des faits, des faits [ ][,] nos mots ne veulent exprimés que des faits ; comme une tasse à thé qui contiendra jamais d'eau que la valeur d'une tasse, quand bien même j'y verserai un litre d'eau.
(Wittgenstein, Conférence sur l’éthique, 1929)
//
Édouard Levé... un peu wittgensteinien ? Ou en tout cas l'asymptote édouardlevienne (pour ne pas dire édouardlevée ou édouardlevier) ?
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[taisage]
Mon livre consiste en deux parties : celle ici présentée, plus ce que je n’ai pas écrit. Et c’est précisément cette seconde partie qui est la partie importante. Mon livre trace pour ainsi dire de l’intérieur les limites de la sphère de l’éthique, et je suis convaincu que c’est la seule façon rigoureuse de tracer ces limites. En bref, je crois que là où tant d’autres aujourd’hui pérorent, je me suis arrangé pour tout mettre bien à sa place en me taisant là-dessus.
(Wittgenstein, extrait de la lettre à Ludwig von Fricker sur le Tractatus, citée par C. Chauviré, L. Wittgenstein, Paris, Seuil, p. 75, https://monsieurphi.com/2018/07/06/le-gros-livre-de-wittgenstein-dixit-1/)
//
cf. Cometti et Pouivet, postface sur Goodmann
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[intelligence]
– Pourquoi est-ce que vous vous intéressez à Wittgenstein ?
– Bah, tout simplement parce que j'y comprends rien du tout, et ça me fascine malgré tout. Il y a des choses que je comprends pas qui m'ennuient, et là il y a des choses [ ] à force d'essayer de lire sans rien comprendre, j'arrive à quand même déceler deux trois choses, mais malgré tout ça reste mystérieux. Et de mon point de vue, il a une expression, il a certaines expressions, certains aphorismes, certaines propositions qui sont des images très fortes et qui évoquent… qui touchent presque au surréalisme ou à l'abstraction. Comme certains – bon, c'est un logicien – grands mathématiciens, ou certains grands scientifiques [ ], ça touche un tel niveau de précision scientifique et de logique qu'on bascule dans le surréaliste et dans la poésie. Je pense. De mon point de vue. [ ] Et Wittgenstein, à sa façon à lui, produit des images… Quand il dit : si un lion arrivait à parler, c'est pas sûr qu'on comprendrait ce qu'il a à nous dire… C'est quand même des images très fortes qui pour moi évoquent plus que de la philosophie, on bascule dans une… Jusqu'à ce qu'un jour je comprenne et me dise : Ah oui d'accord je comprends très bien ce qu'il a voulu dire, ça reste un mystère qui développe chez moi beaucoup d'imaginaire, quoi. [ ] Mais par association d'idées, aussi parce que j'ai la chance de connaître des gens qui peuvent un peu m'initier à ce genre de choses, j'en arrive, moi, à me construire une sorte de vision du monde que j'aime bien, et qui me va bien.
(Melvil Poupaud, La Nuit rêvée de Melvil Poupaud - Entretien 2/3 (1ère diffusion : 22/10/2017) - Serge Daney, Raoul Ruiz, David Fray, Rimbaud, Bob Dylan, Ludwig Wittgenstein… 25')
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Frank Horvat : depuis l'enfance, lectures où je comprends pas tout…
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[intelligence]
Le « jeu de langage », quant à lui, n’est pas arbitraire, dans la mesure où il résulte de ce que Wittgenstein appelle une « forme de vie ». Dans la forme de vie de l’être humain, l’homme pratique des jeux de langage proprement humains : commander et obéir à des commandements ; décrire un objet ; rapporter un événement ; traduire d’une langue dans une autre ; demander, remercier, maudire, saluer, prier [Cf. §23]. Ces jeux de langage font partie de l’activité humaine, ils sont déterminés par elle. Aussi, nous dit Wittgenstein, si un lion pouvait parler, on ne le comprendrait pas : la langue que parlerait le lion renverrait à sa propre forme de vie, qui n’est pas la nôtre et que nous ne pourrions comprendre.
(Ludwig Wittgenstein (1889-1951) - Le langage ou la réalité comme surface tissée lundi 20 octobre 2014 par Phap, http://www.esperer-isshoni.info/spip.php?article175)
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Cinq ans après le succès de son premier récital Schubert (Impromptus et Moments Musicaux), le pianiste David Fray revient à un de ses compositeurs fétiches avec Fantaisie, un album consacré à quatre chefs-d’œuvre composés au soir de la vie de Schubert.
La grande Sonate ‘Fantaisie’, la dernière publiée de son vivant, fut qualifiée par Schumann de « la plus parfaite dans sa forme et dans sa conception ». Suivent la Mélodie hongroise et deux œuvres à quatre mains composées par Schubert durant la dernière année de sa vie, la célébrissime et bouleversante Fantaisie en fa mineur et le rare Allegro en la mineur ‘Lebensstürme’.
Pour ces deux œuvres, David Fray a invité son mentor et renommé professeur Jacques Rouvier à le rejoindre, faisant ainsi de cet album un vrai travail amoureux entre le professeur et son élève autour de ces deux chefs-d’œuvre.
Le jeu de David Fray est un bijou de lyrisme et de toucher, révélant la richesse mélodique unique de Schubert."
(https://www.francemusique.fr/emissions/l-invite-du-jour/david-fray-pour-l-album-schubert-fantaisie-15560)
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[HNYT][HN]
Se mettent au numérique, exploite, intègre…
James Blake
Nils Frahm
…
Emblématique :
Radiohead
…
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[âge]
Le propre d'un artiste, c'est de continuer toujours à chercher. Une interprétation, par définition, n'est jamais totalement aboutie. Après, il y a un moment où l'on pense qu'elle est digne d'être présentée, disons qu'elle est présentable, mais une interprétation elle suit aussi les méandres de l'évolution de votre propre personnalité, de votre propre vie, et elle est liée au vivant, c'est ça la beauté d'une interprétation. Donc elle n'est pas figée, et surtout elle doit refléter aussi l'état des lieux des recherches, finalement, que l'artiste a pu effectuer au moment où il interprète l'oeuvre.
(David Frey, France Musique - 2019 01 - La leçon de musique (et de philo) de David Fray, 1'50)
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[taisage]
Je pense que le rôle d'un artiste, c'est de s'interroger et d'interroger le monde aussi. [ ] La grandeur de la musique c'est de ne pas avoir besoin, justement, des mots pour interroger. C'est ça, aussi. Un tableau peut vous interroger juste avec un assemblage de couleurs, ou des figures, leur disposition. La pensée non-verbale est une chose importante aussi, je trouve. Et une oeuvre peut penser. Sans mots, mais elle peut penser. Et elle doit penser, sûrement.
(David Fray, France Musique - 2019 01 - La leçon de musique (et de philo) de David Fray, 4')
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OTTO - Pour pensée la musique.
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[TP]
Ce que j'attends de la musique, personnellement, c'est qu'elle rende ma vie plus belle. Parce que ça a été le cas depuis le début. J'estime que la musique a rendu ma vie plus belle, effectivement.
(David Fray, France Musique - 2019 01 - La leçon de musique (et de philo) de David Fray, 4'20)
+
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Sans la musique, ma vie serait une horreur.
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[éco-logique][TP][pionnier]
La fantaisie chez Schubert marque ce que sera la fantaisie après lui. C'est-à-dire [ ] l'idée pas seulement d'une improvisation, mais l'idée d'une part que l'oeuvre n'aura pas une structure qui correspond à des structures-types, et cette structure sera au service de l'inspiration, au service d'une poét[h]ique, au service d'un imaginaire. Voilà.
(David Fray nouvel album Schubert Fantaisie - Présentation, 6')
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[ARG]
[ ] because you have to accept to get lost, sometimes. With Beethoven it's impossible : each note is part of a progression and of destructer. Schubert, sometimes, there is a coincidence. As if you are walking, suddenly you see something, something from nature… You enjoy the moment.
(David Fray - Schubert Moments Musicaux Impromptus, 2')
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[surdouage][neutralisage]
Jacques Rouvier (professeur de piano de David Fray) – Je connais David depuis 17, 18 ans environ. C'était un talent… brut, je dirais. Que je qualifierais un peu de chien fou. Ça veut dire que ça partait dans tous les sens. Ce qui est à peu près tout le contraire de ce qu'il est devenu, grâce à son intelligence et à sa culture.
(David Fray nouvel album Schubert Fantaisie - Présentation, 8')
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Otto - dans la tête d'un surdoué 3/3 (titre provisoire, indicatif)
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[Wittgenstein] Une personnalité que Bertrand Russell résumait en quatre adjectifs : passionné, profond, intense, et dominateur.
(Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 1'20)
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[philosophie]
Mais à force d'étudier les mathématiques, il s'était pris d'intérêt pour leurs fondements-mêmes.
(Bertrand Russell, Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 23'15)
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[karl][TP][moustique]
C'est peut-être le plus parfait exemple que j'ai jamais connu du génie. Tel qu'on le conçoit traditionnellement. Passionné, profond, intense, et dominateur. Il avait une espèce de pureté que je n'ai jamais vue égalée, sauf par G.E. Moore [George Edward Moore (1873-1958)].
(Bertrand Russell (Autobiographie, citée par) Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 23'30)
+
Comme tous les grands hommes, il avait ses faiblesses. [ ] je m'aperçus qu'il était terrorisé par les guêpes, et incapables à cause des punaises de rester une nuit de plus dans le logement que nous avions trouver à Innsbruck. Après mes voyages en Russie et en Chine, j'étais aguerri contre les petits inconvénients de cette sorte, tandis que toute sa conviction que les choses de ce monde ne comptent pas ne pouvait le rendre capable de supporter les insectes avec patience. Mais, en dépit de ces travers, c'était un de ces hommes qui forçaient l'admiration.
(Bertrand Russell (Autobiographie, citée par) Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 30'30)
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[formule]!
[recueil dans son éventuelle nouvelle forme, toutes les formules tournées au mode interrogatif]
Je l'ai entendu dire également qu'un ouvrage de philosophie pourrait se composer uniquement de questions, auxquelles on ne chercherait pas à apporter de réponses.
(Les chemins de la connaissance - Ludwig Wittgenstein 1/5 (1ère diffusion : 21/09/1987), 29'30)
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[sexage][âge]
Sexuellement un homme mûr est meilleur qu'un jeunot/jeune vert, comme une banane jaune est meilleure qu'une banane verte.
Un homme mûr est sexuellement meilleur qu'un jeunot/jeune vert, comme une banane jaune est meilleure qu'une banane verte.
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Je désespère (de) la médecine.
Je désespère de la médecine et c'est réciproque.
La médecine et moi désespérons l'un de l'autre.
Je désespère la médecine et d'elle.
Je désespère la médecine et de la médecine.
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[TP][âge]
[ ] Wittgenstein qui dit lui-même, dans ses Remarques mêlées, que celui qui gagne la course en philosophie est celui qui arrive le dernier ; et que les philosophes devraient se saluer entre eux en se disant : prends ton temps.
(Le langage (2/4) - 15.03.2016 - Wittgenstein, "Ne rien dire que ce qui se laisse dire", 5')
2019 03 23
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Bah oui, je suis surtout content qu'il y ait des personnes qui comprennent à la limite tout ce que je dis pas.
(Alain Bashung, Alain Bashung "Interview Vérité" de Thierry Ardisson | Archive INA, 1')
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C'est ce que tu appelais « la cacophonie rigoureuse » ou « les erreurs délibérées »…
(Thierry Ardisson, Alain Bashung "Interview Vérité" de Thierry Ardisson | Archive INA, 1'15)
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[surdouage]
Dispersion à concentrer.
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[surdouage]
Surdoué ? Une intelligence à (la) clé.
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Jp Albatros [commentateur youtube]
il y a 5 ans
Magnifique complicité, à jamais.... Et merde à ce que nous réservera la vie !
(Alain Bashung - Chloé Mons - To Bill, https://youtu.be/EXzVXAAyMqA)
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[otteur]
Quand la plupart se mettent en avant, je me mets en arrière.
Quant tant de gens se mettent en avant pour dire leur pensée, je me mets en arrière la leur reprendre en vertu de la mienne.
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[intelligence]
Sommes-nous conscient que ce que nous appelons la réalité n'est pas le réel, mais le réel à l'intérieur des limites de notre perception, de notre vision du monde ? Et est-il possible de rafraîchir et d'élargir notre vision du monde ?
(Aline Frankfort, Souriez, c’est déjà demain ! | Aline Frankfort | TEDxAlsace, 2'15)
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[défausophie]
Combien de gens ont essayé de nous prévenir de quelque chose que nous n'avions pas vu, pas anticipé, même pas imaginé ? Mais peut-être que le message ne nous plaisait pas ? Et que nous avons préféré éliminer le messager ou le traiter de menteur.
(Aline Frankfort, Souriez, c’est déjà demain ! | Aline Frankfort | TEDxAlsace, 7')
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(AF)!!
[éco-logique][HNYT][pionnier]
…
(Aline Frankfort, Souriez, c’est déjà demain ! | Aline Frankfort | TEDxAlsace, 13'30'')
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[pionnier][po/éthique]
Un proverbe d'un collectif de femmes en Bolivie dit : Prends garde au présent que tu crées, car il doit ressembler au futur dont tu rêves.
(Aline Frankfort, Souriez, c’est déjà demain ! | Aline Frankfort | TEDxAlsace, 19'30)
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[éco-logique]
Le caractère chinois 道 (dào) décrit un chemin, une route, une voie ou une méthode.
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[éco-logique]
– Une Chine qui ne se passionne pas pour la vérité, mais pour la voie. Qu'est-ce que ça veut dire ?
– Alors oui, c'est très très important dans la mesure où c'est tout à fait caractéristique de la pensée chinoise en général, et de la pensée taoïste en particulier, c'est-à-dire que l'important n'est pas d'atteindre une quelconque vérité, comme nous avons tendance à le penser en occident, mais plutôt de voir quels sont les moyens qui permettent d'obtenir ce chemin, qui est propre à chacun de nous, et qui serait en accord d'une part avec le temps dans lequel nous évoluons et d'autre part avec la nature des êtres avec qui nous sommes en communication. Et donc ce point est tout à fait central dans la pensée chinoise, et c'est la raison pour laquelle j'ai cru devoir y insister. [ ] Et je souhaiterais que l'occident fasse les pas vers la Chine, que la Chine a fait depuis longtemps vers l'occident.
(OTT(O) - 1903 - l'éco-logique chinoise)
2019 03 24
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Le hussard sur le toit, Jean-Paul Rappenau
https://www.dadyflix.net/films/le-hussard-sur-le-toit-7161/
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Jean-Paul Rappeneau est un réalisateur et scénariste français né le 8 avril 1932 à Auxerre (France) [Bélier]. En 49 ans de carrière, il a réalisé seulement huit longs métrages, mais consacre beaucoup de temps à l'écriture de chacun de ses scénarios.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Rappeneau)
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– C'est encore loin, Manosque ?
– Oh, vous n'y serez pas ce soir. Par la Bastille, il faut la journée.
(Le Hussard sur le toit [film], 9')
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Je vais à une ville qui s'appelle Manosque. Là-bas, vivent beaucoup de nos amis en exil. Ce sont eux les plus menacés.
(Le Hussard sur le toit [film], 10'15)
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J'ai marché comme un brave soldat à travers l'épidémie pour venir jusqu'ici, à Manosque, rejoindre mes amis exilés.
(Le Hussard sur le toit [film], 49'20)
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Vous m'avez enseigné comment vivre. Et chaque jour je vous en remercie.
(Le Hussard sur le toit [film], [lettre à sa mère], 12')
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[Giono]
– Ça, c'est dans les livres.
– Moi, je passe ma vie à lire. Ça me console de tout. [ ] J'en ai plein dans ce sac, ils ne me quittent jamais.
(Le Hussard sur le toit [film], 22'30)
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Dans le choléra « sec », la mort subite peut survenir par déshydratation aiguë, alors que la diarrhée ne s'est pas encore manifestée (l'intestin est rempli d'eau) ou qu'elle débute à peine.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Chol%C3%A9ra)
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[politique][moyenhomme]
Je me demande si tu as raison d'aimer les hommes, tu sais ? Quand ils prennent peur, méfie-toi.
(Le Hussard sur le toit [film], 35'15 + 36'40)
+
Regardez-moi ça. Ils se dénoncent les uns les autres. Et là, tenez, dans la même famille. Quelle misère. [ ] Ah, le choléra est une saloperie, mais le reste est une saloperie encore pire. [ ] Ça les occupe.
(Le Hussard sur le toit [film], 28'20 + 30')
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Peut-être que dieu a décidé d'en finir une fois pour toutes. Avec les hommes en tout cas.
(Le Hussard sur le toit [film], 37'30)
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[TP]
[Il mange sa soupe.]
Je fais des bruits horribles. Excusez-mois [ ]
(Le Hussard sur le toit [film], 43')
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[taisage]
– Pourquoi n'êtes-vous pas partie ?
– …
– Pourquoi ?
– Je ne réponds pas à toutes les questions.
– Ah. Excusez-moi.
(Le Hussard sur le toit [film], 37'30)
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– Vous êtes toujours comme ça ? Aussi cérémonieux ?
– Vous trouvez ça ridicule ?
(Le Hussard sur le toit [film], 43'45)
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[Giono regain]
— Biographie
— Rapport à Manosque (sud, soleil, Mistral, Provence…) : « J'ai [ ] ce besoin d'enracinement. [ ] J'aime m'enraciner. Malgré tout, ça n'est pas incompatible avec le voyage. On peut s'enraciner dans le voyage ».
— Rapport (passionné) à la lecture : (Hussard sur le toit : "Moi, je passe ma vie à lire. Ça me console de tout".) « Je lis beaucoup, je lis énormément ». (Série Noire, Stendhal, Cervantes, Machiavel…)
— Rapport (passionné) à l'écriture, sa pratique, son processus : « C'est le plus grand plaisir de ma vie ». « J'écris tous les jours et tout le jour. »
— Évolution de son style
— Rapport (embarrassé) au cinéma : « Le cinéma n'est pas un art, c'est une industrie. »
« Le cinéma jusqu'à présent représentait pour moi une sorte d'art nouveau, qui pouvait se permettre de faire des images plus rapidement que l'écriture. Mais, depuis un certain temps, j'imagine une autre chose, j'imagine que le cinéma est surtout une industrie. »
— Rapport à la modernité, le progrès : « on n'arrête pas le progrès, paraît-il » « il n'existe pas, el progrès » « le progrès est rond, il tourne. On revient aux choses anciennes, après. » « Rien ne se perfectionne » : cinéma, urbanisme (manosque), lune, musique (mozart et pas debussy et ravel)…
— Personnalité : goûts (Mozart…), famille…
« Je suis toujours gêné par la vérité, je préfère inventer. » Ne pas donner le document. Et c'est ce qui me permet de prendre mon plaisir.
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Aussi parce que j'aime (sur toutes ses vidéos) sa position pépère, adossée, sa face concernée et appliquée, comme son toucher, à ce David Fray [ ]
Dans un autre style, son deuxième amour, avec Schubert, Bach, dont sa pente sensible se sent moins proche, naturellement, mais vers lequel il revient toujours. Et là, à quatre pianos ! (Et ce, sans le recours à la nouvelle appli préférée de Judicaël ; ) https://youtu.be/Di2k06uNU1U
Je précise que le plus âgé de la troupe, Jacques Rouvier, n'est autre que son (bon vieux) professeur, qu'il embringue résolument depuis quelques années dans ses projets, le David. C'est beau, non ? Classe.
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– Et vous dites : Une chanson, on n'y vient pour la musique, on y reste pour les paroles.
Boris Bergman – C'est Bashung qui disait ça. Il a raison.
(TV5 - L'invité - Boris BERGMAN : "Ma vie avec Bashung et les autres", 1'15)
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[scan][ARG][considération]
"Les instructions nautiques", description de tout… // ARG
(Jean Giono - 1965 12 25 - La nuit écoute - Jean Giono, 15')
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[TP][minimalisme][âge]
Il me semble cependant que je change. J'apprends à ne plus me contenter de peu.
(Le Hussard sur le toit [film], 50'20)
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[TP]
Je sais pas, je l'ai volé à Manosque.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:01'30'')
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[TP][âge]
J'ai déjà perdu tellement de temps. Merci de votre aide. C'est une chance de vous avoir rencontré. Sans vous je serais encore… Qui sait où !
(Le Hussard sur le toit [film], 1:01'50'')
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Pauline – Je n'aimerais pas être de vos soldats.
Angelo [colonel] – Moi non plus.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:04'30'')
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Pauline – Vous êtes un garçon tellement organisé. Vous êtes d'une famille de militaire ?
Angelo – Je crois.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:05'40'')
2019 03 25
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[formule][giono]
Et ses paroles [à Ermenegilda dite « tête de pipe »] les plus simples se formaient, dans sa bouche, en forme de proverbes. Sans qu'on sache pourquoi. Elle vous disait par exemple : "Tous les gens qui passent ont le regard triste, se dit la porte du riche". [ ] Ou d'autres choses qui n'avaient pas l'air d'être des proverbes et qui finissaient, si on y faisait attention, par être des proverbes. Par exemple, comme : "la pendule ne donne que l'heure". [ ] Allez imaginez ce que ça voulait prétendre pour elle. [ ] Alors évidemment, on se disait : [ ] la pendule ne donne que l'heure parce qu'on a besoin de beaucoup d'autres choses dans la vie, beaucoup plus importantes que de savoir l'heure, etc., etc. Et des quantités de choses de ce genre. Par exemple, un jour, elle dit cette chose épatante [ ] : "à quoi sert le tronc des arbres, dit l'oiseau ?" [ ] Oui, c'est charmant… C'est charmant. Mais, Ermenegilda ne donnait pas un ton charmant à toutes ces choses-là, elle donnait un ton sentencieux.
– Oh, tous les proverbes, Giono !
– Oh, il n'était pas question de proverbes, là, [ ] c'était son orgueil qui parlait. C'était son orgueil qui voulait donner à toutes ses phases la valeur sentencieuse d'une phrase écrite en lettres ronciales?, une phrase noble, une phrase de proverbe. Et elle figurait une sorte de sagesse paysanne, de sagesse de race, elle voulait figurer. Vous vous imaginez le personnage ? [ ] Et alors ce personnage assez anguleux… [ ]
(Jean Giono, #25 Un certain orgueil piémontais, 3'50)
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(Rappel]
[giono regain][plan]
— Biographie
— Rapport à Manosque (sud, soleil, Mistral, Provence…) : « J'ai [ ] ce besoin d'enracinement. [ ] J'aime m'enraciner. Malgré tout, ça n'est pas incompatible avec le voyage. On peut s'enraciner dans le voyage ».
— Rapport (passionné) à la lecture : (Hussard sur le toit : "Moi, je passe ma vie à lire. Ça me console de tout".) « Je lis beaucoup, je lis énormément ». (Série Noire, Stendhal, Cervantes, Machiavel…)
— Rapport (passionné) à l'écriture, sa pratique, son processus : « C'est le plus grand plaisir de ma vie ». « J'écris tous les jours et tout le jour. »
— Évolution de son style
— Rapport (embarrassé) au cinéma : « Le cinéma n'est pas un art, c'est une industrie. »
« Le cinéma jusqu'à présent représentait pour moi une sorte d'art nouveau, qui pouvait se permettre de faire des images plus rapidement que l'écriture. Mais, depuis un certain temps, j'imagine une autre chose, j'imagine que le cinéma est surtout une industrie. »
— Rapport à la modernité, le progrès : « on n'arrête pas le progrès, paraît-il » « il n'existe pas, le progrès » « le progrès est rond, il tourne. On revient aux choses anciennes, après. » « Rien ne se perfectionne » : cinéma, urbanisme (manosque), lune, musique (mozart et pas debussy et ravel)…
— Personnalité : goûts (Mozart…), famille…
« Je suis toujours gêné par la vérité, je préfère inventer. » Ne pas donner le document. Et c'est ce qui me permet de prendre mon plaisir.
2019 03 26
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[pionnier][HNYT]
– Oui, parce que c'est une sorte de géographie de l'esprit. Ça a à voir avec nos fonctionnements… les grands espaces, c'est peut-être ce qui nous manque ici ! [ ] Enfin, ça a à voir avec ce qu'on a dans la tête, aussi…
– De plus ouvert et de plus éclaté ?
– Oui, voir plus loin peut-être aussi. Pour l'instant, on a l'impression qu'on bute sur d'anciens problèmes encore. Alors on a peur de se projeter dans le futur un peu, il y a un peu de ça.
(Alain Bashung, Alain Bashung Je suis un autiste compositeur - Archive INA, 3')
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[TP]
Comment je le vis ? Je le vis très intensément. Parce que j'ai un peu de temps à rattraper, etc…
(Alain Bashung, Alain Bashung Je suis un autiste compositeur - Archive INA, 0'30)
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Rien ne l'a rendu malade, sinon la vieillesse.
(Calamity Jane, in La Ballade de Calamity Jane, par Chloé Mons, Bashung, Burger, Lecture 9)
#
[karl][TP]
Si seulement je peux conserver ma bonne santé, et mon sens de l'humour, ça ira bien pour moi.
(Calamity Jane, in La Ballade de Calamity Jane, par Chloé Mons, Bashung, Burger, Lecture 11)
2019 03 27
#
[défausophie]
Dans la vie, on se refait pas et on se refait mal.
On se refait pas et on se refait mal.
Quand on se refait pas, on se refait mal.
À ne pas se refaire, on se refait mal.
On se refait pas ? Et on se refait mal.
Maria Pourchet (source : Wikipédia) :
Sa thèse, « Faces et envers des écrans de la littérature : archéologie d'un monde du discours (1953-2007) », soutenue en 2007 à l'université de Lorraine, est consacrée à la médiatisation télévisuelle des écrivains.
+
Des écrivains sur un plateau : une histoire du livre à la télévision (52 min), écrit par Maria Pourchet, co-réalisé avec Bernard Faroux, produit par l'INA, diffusion France 2, octobre 2009
2019 03 28
#
[brachy-logique]
[ ] Mieux élucidé, voire démystifié, le Tractatus nous fait, encore et toujours, en revenir au texte, à sa lettre, et à son esprit car, en un sens, le texte, dans sa brièveté, en dit toujours plus, même si parfois on peut avoir l'impression que tout a été dit.
(Christiane Chauviré, Lire le "Tractacus logico-philosophicus", https://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=27933)
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BNFA
50 / trimestre
ou
100 / trimestre
2019 03 29
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[brachy-logique][rappel]
[ ] en revenir au texte, à sa lettre, et à son esprit car, en un sens, le texte, dans sa brièveté, en dit toujours plus, [ ]»
(Christiane Chauviré, Lire le Tractacus logico-philosophicus)
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[brachy-logique]
[ ] La beauté abstraite de son écriture, simple et ramassée [ ]
(Christiane Chauviré, Ludwig Wittgenstein, 4e de couv)
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[formule][brachy-logique]
Ses écrits théoriques, de par leur valeur littéraire et leur ‘ élévation ’ morale, exigent une autre approche que celles des philosophes académiques ; la beauté abstraite de son écriture, simple et ramassée, l’énergie morale, le courage, l’exigence, la tension intellectuelle que l’on sent à chaque ligne demandent qu’on les aborde comme on aborderait ceux d’un poète, d’un mystique ou d’un moraliste. »
(Christiane Chauviré, Ludwig Wittgenstein, 4e de couv.)
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[brachy-logique]
En exergue du Tractatus, Wittgenstein a mis une citation d'un écrivain viennois, Ferdinand Kürnberger, prisé par Karl Kraus : « Tout ce que l'homme sait, tout ce qu'il a entendu d'autres que grognements ou mugissements, tient en trois mots ».
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.66)
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[brachy-logique][minimalisme]
Parce que l'un des rares conseils moraux qu'il donnait à ses élèves durant ses dernières années était : « Dans la vie, on ne doit pas s'encombrer. »
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, chapitre "50 raisons d'aimer Wittgenstein", §6)
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[brachy-logique][formule]
Parce que son idéal était de concentrer un nuage de philosophie dans une goutte de grammaire.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, chapitre "50 raisons d'aimer Wittgenstein", §11)
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[brachy-logique]
Parce qu'il trouvait vulgaire toute forme d'argumentation philosophique. Il ne voulait pas, confia-t-il à Russell, salir une fleur avec des mains couvertes de boue.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, chapitre "50 raisons d'aimer Wittgenstein", §19)
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4. Quels traitements pour quels patients :
Les patients méritent une écoute attentive de la part de leur médecin. Le rejet ou l'ignorance du médecin face à la douleur du patient est insupportable pour eux et inacceptable pour tous. Les traitements proposés par l'ensemble des sociétés savantes mondiales reposent sur les études thérapeutiques réalisées et publiées dans la littérature médicale scientifique (référencée sur le site « PubMed »). Au cours des phases dites primaire ou secondaire de la maladie, des traitements « courts » de 2 à 3 semaines ont clairement montré leur capacité à guérir la grande majorité des patients. Pour les patients ayant des troubles chroniques, attribués à la borréliose de Lyme, les études thérapeutiques sont unanimes : aucune d'elles n'a montré un intérêt à prolonger les traitements antibiotiques [7]. C'est-à-dire qu'un traitement non efficace après 2 à 3 semaines ne sera jamais plus efficace après plusieurs mois. Dans ces conditions, il ne faut pas prolonger ces traitements, avec des risques d'effets secondaires qui augmentent avec l'exposition. Il est de notre devoir d'aider ces patients. Cependant, leur faire croire que la médecine s'est trompée n'est pas la solution. Ces patients ne retireront qu'un bénéfice limité et transitoire (au mieux) des multiples solutions thérapeutiques proposées, si le diagnostic initial est faux. C'est ce point qui devrait être l'objet de l'ensemble de nos efforts et qui devrait être travaillé avec les associations de patients.
(http://www.infectiologie.com/fr/actualites/maladie-de-lyme-position-de-la-spilf_-n.html)
2019 04 01
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[àmouréinventer]
[ ]
Juste une solitude aggravée par la joie
Impudique des femmes ;
Juste une certitude: "Cela n'est pas pour moi",
Un obscur petit drame.
Je m'adresse à tous ceux qu'on n'a jamais aimés,
Qui n'ont jamais su plaire ;
Je m'adresse aux absents du sexe libéré,
Du plaisir ordinaire.
Ne craignez rien, amis, votre perte est minime :
Nulle part l'amour n'existe.
C'est juste un jeu cruel dont vous êtes les victimes ;
Un jeu de spécialistes.
(Michel Houellebecq, "L'amour, l'amour", http://stephane.vergeot.free.fr/Web/lecture/houel_poesies.htm, lu par Blanche Gardin, pour Arte, https://www.youtube.com/watch?v=hX2ZW5mllR8&fbclid=IwAR2sR_2_X-w0PcShuWo1_dD68Pl_1vC8-CMU0zJh4N0wDuscu1bLPZreECU)
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[karl]!
– Inès n'était pas Inès lorsqu'elle n'était pas en roue libre. [ ]
– C'est la première qui a défilé en rigolant, en courant, en sautillant… Elle était marrante, elle déconnait avec le public, c'était comme un ovni, quoi.
– [ ] Elle voulait absolument que la vie soit sur le podium, et que les présentations de mode ne soient pas trop compassées, trop institutionnalisées, trop raides. Elle jouait un peu au mannequin en disant [par sa manière/son comportement] : bon, c'est vrai que je défile, mais je suis autre chose dans la vie, regardez, je suis autre chose !
(Inès de la Fressange : En avant, calme et droit !, 16'15)
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[HN][détournement]
Elle [Coco] a dit ça, en fait, à une période où les créateurs de mode s'étaient ligués pour lutter contre les copies. Et elle, au contraire, elle était ravie d'être copiée. Elle disait qu'une femme qui avaient pas es moyens de s'acheter du Chanel, elle avait qu'à faire une copie. Je trouve ça vachement intéressant, mais même par rapport… par exemple les droits musicaux. Souvent quand on fait un film on a envie de s'offrir une musique incroyable et puis on n'a pas les moyens de se la payer, il faudrait pouvoir la copier.
(Herby.tv, Anna Mouglalis, la nouvelle Coco Chanel, 3'05)
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[nokidding][Programme]
Les filles, elles, avaient hérité de leur père cette confiance inébranlable dans l'existence – et le désir de la perpétuer qui nous rend si souvent les femmes insupportables.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.19)
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[ ] comme Adolf [Hitler] d'ailleurs qui disait d'Otto qu'il était le seul [ ] qui aurait mérité de vivre.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.29)
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Wittgenstein n'oubliera jamais cette réflexion de Karl Kraus : « Pourquoi un homme écrit-il ? Parce qu'il n'a pas assez de caractère pour s'en abstenir. » Rien n'empêche ici, bien au contraire, de remplacer le mot écrire par celui de vivre.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.33)
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[physio-logique][politique]
[ ] Karl Kraus [ ] : « La politique, c'est ce que l'homme fait pour cacher ce qu'il est et qu'il ne sait pas lui-même. »
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.33)
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[éthique][politique]
Quand ses amis l'amenaient sur le terrain politique, il leur disait : « Contentez-vous de vous améliorer, c'est tout ce que vous pouvez faire pour améliorer le monde. » Comment ? En vous détachant des choses de ce monde. « Dans la vie, on ne doit pas s'encombrer », était une de ses formules favorites.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.33)
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[noirage][détourné, en omettant la fin de la phrase]
[ ] Karl Kraus ne mâcha pas ses mots : « [ ] On devrait écraser à coups de talon tous les rationalistes bienfaiteurs de l'humanité normale qui rassurent les gens [ ]
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.34)
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[noirage][moyenhomme]
Wittgenstein appréciait tout particulièrement ce que Kraus avait écrit du diable : « Le diable est bien optimiste s'il pense pouvoir rendre les humains pire qu'ils ne sont. »
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.34)
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« Celui à qui le génie fait défaut n'a qu'à s'abstenir. »
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.37, [de Wittgenstein ? ou bien citation sur la carte postale et qui correspond seulement à sa pensée ?])
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[TP][journal filmé]
Vidéaste, il [roland jaccard] tient depuis l'été 2013 son journal intime par le biais de courtes séquences mêlant photographies suggestives, tubes des années cinquante et propos nihilistes, alternant confessions et scènes de la vie quotidienne, instants pris sur le vif et vraies/fausses interviews de ses amis.[réf. souhaitée]
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Jaccard)
2019 04 01
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Puisqu'elle est un dilemme, la vie en est pleine.
Elle-même dilemme, la vie en est pleine.
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La manière de parler, de mettre sa bouche, voire le timbre de voix :
Inès de la Fressange // Muriel Robin
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Parce que je crois qu'il y a un moment dans la vie où on décide de ce qui est grave ou pas. Il y a une façon de voir les choses, et on peut décider de ce qui est atroce ou pas. Et je crois que c'est une espèce d'exercice au quotidien, d'avoir un tout petit peu de recul, et puis de prendre le temps de respirer. Et souvent les choses sont pas si graves que ça. Souvent les choses ont des solutions. Ou alors elle n'ont pas de solution. Et puis, bon. On se prend la tête pour des bêtises, hein ? Et ça, ça use.
(ONPC - Inès de la Fressange - On n'est pas couché 26 novembre 2016, 13')
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[brachy-logique][minimalisme]
[ ] un apparat critique que je dirai minimaliste. Sa seule ambition est en effet de permettre au lecteur de circuler plus aisément dans le texte.
(Élisabeth Rigal, "Avant-propos", Recherches philosophiques, Wittgenstein, p13)
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[TP]!![karl]!!
Ludwig voit les choses comme un artiste qui veut créer un oeuvre parfaite ou rien : l'éthique et l'esthétique pour lui ne font qu'un.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.51)
+
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Il vit dans le sentiment permanent d'être un « maudit » : jamais il ne sera à la hauteur de ses idées ; il voulait être un génie, mais il n'a qu'un petit talent [ ].
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.52)
2019 04 02
[panne internet à la roseraie]
2019 04 03
[panne internet à la roseraie]
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[autophilosophe]
Wittgenstein ne procède pas comme font d'habitude les philosophes contemporains.
(Vincent Descombes - Wittgenstein, le devoir de génie 34 les Recherches philosophiques, 3' ?)
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Il ferme ça gueule, un chien.
On aimerait qu'il l'a ferme, ça gueule, un chien.
On voudrait qu'il l'a ferme, ça gueule, un chien.
On voudrait qu'il l'a ferme, ça gueule.
La fermer, ça gueule.
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(AF)
[amphibo-logique][mes quantiques]
… chanson finale, des Charlots…
« – Ma chatte s'endort sur le sofa, je t'allume
Une cigarette
– Je te mets un doigt
De vodka
Et de suc…
surre des mots…
– Un désir de tendr…
dresse t'habite
dans la gorge
j'ai comme un noeud
… »
(Wittgenstein, le devoir de génie 3/4, les Recherches philosophiques, chanson de fin avant Journal de la philosophie, 47'40)
// [mes quantiques] !
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(AF)
[TP]!!
… perte des archives de toute une vie…
(Wittgenstein, le devoir de génie 3/4, les Recherches philosophiques, fin : Le Journal de la philosophie avec Belinda Canone)
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[ARG][QLPARG]!!
Grave, sûr de lui, l'inconnu accumule des preuves. Qui a raison ? Qui ment ? L'homme est-il un banal séducteur ? Un fou ? Ou bien confond-t-il deux visages ? Que s'est-il vraiment passé l'année dernière [à Marienbad] ? Voilà des questions que vous, spectateurs, aurez à répondre. Soyez attentif. Un objet, un geste, un décor, une attitude, le moindre détail a son importance. Pour la première fois au cinéma, vous serez le coauteur d'un film. À partir des images que vous verrez, vous créerez vous-même l'histoire, d'après votre sensibilité, votre caractère, votre humeur, votre vie passée… C'est à vous qu'il appartiendra de décider si cette image ou celle-là représente la vérité ou le mensonge, si cette image est réel ou imaginaire, si cette image figure le présent ou le passé. Tous les éléments vous seront donnés, à vous de conclure.
Bande-annonce de L'année dernière à Marienbad
(Wittgenstein, le devoir de génie 44 De la certitude, 3')
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[formule][philosophie]
Après, il y a cette notion de proposition pivot. La proposition pivot, ce qui est intéressant, c'est que c'est pas forcément une proposition super abstraite. Il y a une certaine rhétorique philosophique traditionnelle qui est celle du fondement : on va chercher ce qui est tellement essentiel que… ça peut pas être faux et on peut se reposer là-dessus.
(Jocelyn Benoist, Wittgenstein, le devoir de génie 44 De la certitude, 9')
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Une Marie honnête ? ( + marionnette)
Mari honnête.
Des maris honnêtes.
Maris honnêtes et marionnettes ?
Aux marionnettes les maris honnêtes ?
2019 04 04
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Coco Chanel – Ne perdez pas de temps, surtout.
– Son crédo : élégance et sobriété.
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 5'50)
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– J'avais cherché plus compliqué.
– Ah non. Non. La simplicité, c'était la ligne directrice de la vie de Coco Chanel.
– [ ] Les lignes pures et austères de ses collections [ ]
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 21')
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[défausophie]
– [ ] entre nous, vous foutez une peu le bordel.
– Pourquoi je fous le bordel ? Je dis simplement la vérité. Et puis, à mon âge, je m'en fous, hein.
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 24'50)
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[pionnier]
Coco Chanel disait : Je veux être de ce qui va arriver.
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 25')
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C'était un être très vulnérable, très fragile malgré sa grande force. [ ] Son secret, c'était la fragilité.
(Les derniers mystères de Coco Chanel - Stupéfiant !, 19'15)
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[neutralisage]
Aucune émotion visible – ou presque. Tout en retenue, précis, élégant.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 1')
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[karl]
Karl, c'était pas vraiment le genre à être tendre. [ ] Il aimait pas ce qu'il pouvait considérer comme de la mièvrerie.
(Inès de la Fressange, Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 5'20)
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[pionnier]
Karl était toujours tellement en avance, avec tout. Il voulait casser des choses.
(Suzy Menkes, Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 6'40)
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Toujours les jeux de mots, il aimait bien les jeux de mots.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 9'30)
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brachy-logique]
– Comment ça se passait quand vous présentiez un projet à Karl ?
– C'était très rapide. Parce qu'en réalité il fallait être capable d'expliquer le projet en vingt secondes, à Karl. Si c'est long et laborieux à expliquer, il y des chances que ce soit long et laborieux à développer. Donc… Je pense qu'il voyais les choses comme ça.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 9'30)
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[éco-logique]
Karl L. – J'adore les trucs qui étaient pas programmés. [ ] La démarche est moins pensée que vous pensez. [ ] Vous savez, moi je suis totalement improvisé, j'improvise.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 11'15)
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Il était lui-même un photographe de grand talent, donc il était assez acéré et précis.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 16'50)
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Il [Karl] m'a apporté tellement de choses ! Ma petite tête a bougé, là. Il fallait réfléchir.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 18'50)
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"otto" "karl"
Vous l'avez peut-être croisé dans la rue. Karl était toujours le même. Impeccable, droit… Il est partie avec le crayon à la main.
(Les derniers jours de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 20'15)
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Plumeetpinceau a posté le 04 avril 2019 à 06h36
Les médecins français sont emplis de leur arrogance, convaincus de détenir la vérité ultime. Beaucoup sont incompétents dès que l'on sort du sentier battu des otites et autres angines mais rien n'y fait. Leur prétention est sans limite alors les patients atypiques souffrent des années durant, jusqu'à ce qu'ils croisent enfin la route d'un praticien qui les prend au sérieux (s'ils sont chanceux)... Combien de fois ai-je entendu des commentaires méprisants sur la douleur chronique de ma compagne, ramenée à un problème psy (et c'est loin d'être la seule femme victime de ce mépris récurrent du "c'est dans la tête", de nombreuses collègues ont connu le même parcours).
(https://www.nouvelobs.com/nos-vies-intimes/20190403.OBS11063/aucun-medecin-francais-n-a-cru-a-sa-fibromyalgie-alors-veronique-est-allee-au-luxembourg.html)
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Le stress a le dos plus large que celui du patient.
Dans l'état actuel des connaissances et de l'arrogance médicales, le stress a le dos bien plus large que celui des patients.
Dans l'état actuel d'insuffisance et de suffisance médicales, le stress a le dos bien plus large que celui des patients.
Dans l'état actuel de la suffisante insuffisance des médecins, le stress a le dos bien plus large que celui des patients.
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[TP]
C'est plus fort que moi. J'ai l'impression que tous ceux que j'aime, tous ceux que j'ai connus vont disparaître. Un jour cette horreur sera fini mais pour moi le monde sera vide.
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[nosophobie]
– Oh la la, non non, n'approchez pas, restez où vous êtes.
– Ne craignez rien, écoutez-moi.
– Oui bah, je vous entends, là, c'est bon, c'est bon, pas la peine de souffler dans la figure.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:12')
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(Le Hussard sur le toit [film], 1:19')
+
(Le Hussard sur le toit [film], 1:24')
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Il faut payer pour que ça agisse [, mon remède]. C'est comme pour tout.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:12'40'')
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[noirage][suicide][physio-logique]
Pauline – Sortir ? Mais pour aller où ? Je n'ai plus le courage. [ ] J'étais là tout à l'heure [ ], je regardais en bas et je pensais : c'est si simple de mourir, si bref. Une seconde ou deux, on se laisse glisser. [ ] On ne peut rien faire, vous le savez bien. La maladie est là, partout. Elle est peut-être déjà en nous.
Angelo – C'est faux. Allez vous reposer. Allez dormir.
[ ]
– J'ai dormi longtemps ?
– Assez longtemps, oui. Depuis ce matin.
– Je n'en pouvais plus, je ne m'en rendais même pas compte.
– Moi si mais vous ne vouliez pas l'admettre.
– Vous avez toujours raison. C'est très agaçant.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:33' + 1:36')
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[philosophie][karl]
Pauline – [ ] je ne m'en rendais même pas compte.
Angelo – Moi si, mais vous ne vouliez pas l'admettre.
– Vous avez toujours raison. C'est très agaçant.
[ ]
– Vous êtes prête à me suivre ?
– Oui.
– Vous n'allez pas encore me dire que…
– Je ne vous dirai plus rien, je vous le promets. Je ne poserai plus de question, je vous obéirai comme un soldat.
(Le Hussard sur le toit [film], 1:36' + 1:36'45)
#« Ces premiers résultats sont remarquables, explique Luis Rodriguez-Saona, principal auteur de l’étude. Si nous pouvons aider à accélérer le diagnostic de ces patients, leur traitement n’en sera que meilleur, tout comme leurs perspectives. Il n’y a rien de pire, dit-il, que d’être dans une zone grise où vous ne savez pas quelle maladie vous avez ».
(https://sciencepost.fr/2019/04/la-fibromyalgie-pourrait-bientot-etre-diagnostiquee-grace-a-un-test-sanguin/?fbclid=IwAR0WKT_-8-91JBVAYJLYdZqMdsllmPUCSNwujNmJ59i1lofLHZjKpyUwchU)
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[ ] alors que lui mourra très bientôt, il en a la certitude, sans avoir rien accompli. Le génie ou le néant – il n'y a pas de moyen terme… Peut-être qu'en s'exilant [ ] il parviendra enfin à mettre de l'ordre dans ses pensées.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p52-53)
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La guerre vient d'éclater. Et il n'a toujours pas trouvé das erlösende Wort, le mot salvateur, ni écrit le livre qui justifierait l'injustifiable : son existence.
(Roland Jaccard, L'enquête de Wittgenstein, p.58)
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[TP][défausophie]
… si raisonnable, à votre âge…
(Le Hussard sur le toit [film], 1:47')
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[psychosomatique]
Trouble somatoforme :
En médecine un trouble somatoforme est évoqué dans certaines situation d'incertitude quand le diagnostic différentiel n'a pas permis d'identifier les causes des symptômes d'un patient (face à des « symptômes médicalement inexpliqués ou SMI »1). En psychologie, un trouble somatoforme est un trouble mental caractérisé par des symptômes physiques évoquant une blessure ou une maladie physique – les symptômes ne peuvent être pleinement expliqués par une condition médicale générale, des effets directement causés par une substance ou attribués à un autre trouble mental (ex. trouble panique)2. Les symptômes causés par un trouble somatoforme sont d'origine mentale. Chez les individus souffrant de trouble somatoforme, les résultats à des tests médicaux n'indiquent rien d'anormal et n'expliquent aucunement les symptômes dont souffrent les patients. Les patients souffrant de ce trouble s'inquiètent pour leur santé car aucun docteur n'est capable de déceler physiologiquement les causes de leurs problèmes de santé. Pour cette raison, ils peuvent souffrir de stress intense, préoccupé par la sévérité que peuvent causer leurs symptômes. Les symptômes sont souvent similaires à ceux des autres maladies et peuvent durer pendant plusieurs années. Habituellement, les symptômes apparaissent pour la première fois durant l'adolescence, et les patients sont diagnostiqués avant l'âge de 25 ans. [ ]
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_somatoforme?fbclid=IwAR1K-FnGlMlNAOprGBTkrBdxBcbUrqSQx3IphsmTkT-cnt1KwxukSohj5bk
2019 04 05
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Lorsqu'une tumeur bénigne ou maligne se forme au niveau du cervelet, elle altère peu à peu son fonctionnement au fur et à mesure qu'elle grossit. Les symptômes peuvent d'abord passer inaperçus, car ils apparaissent progressivement. Les mouvements deviennent de moins en moins bien coordonnés et le patient a de plus en plus de mal à garder son équilibre. Les autres signes cliniques incluent les nausées, les vomissements, les maux de tête provoqués par une hypertension intracrânienne, les troubles visuels, la fatigue et le manque de concentration.
(https://www.medisite.fr/cancer-les-traitements-et-levolution-tumeur-du-cervelet-lesperance-de-vie.1879237.38946.html)
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Des Maux de tête inhabituels, fréquents et intenses Des Nausées et vomissements Des Troubles de la vision : vision embrouillée, vision double ou perte de la vision périphérique Des Engourdissements ou une perte de sensibilité d’un côté du corps Une Paralysie ou une faiblesse d’un bras ou d’une jambe, d’un seul côté du corps Des vertiges, des problèmes d’équilibre et de coordination Des Problèmes d’élocution Des Troubles de la mémoire et confusion Une modification des comportements ou de la personnalité, des changements d’humeur Des Troubles d’audition (surtout en cas de neurinome acoustique, une tumeur du nerf auditif) Des crises d’épilepsie Une perte de conscience Une perte d'appétit
(https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=tumeur-cerebrale-cancer-cerveau-pm-symptomes-d-une-tumeur-cerebrale)
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De : lll lkll llll
À : Yoland
Envoyé le : Vendredi 5 avril 2019 13h59
Objet : Re:
Chère maman,
Merci pour tous ces messages, de soutien... mais aussi de répétition des mêmes conseils-récriminations... hélas les choses ne sont pas si simples. Et déjà si je pouvais me reposer, comme tu dis et me le recommandes volontiers, oui, je suis bien d'accord, mais si seulement le sommeil m'était reposant... J'y arrive (ou plutôt il! y arrive) de temps en temps, mais exceptionnellement et c'est très loin d'être suffisant. Le sommeil fait partie intégrante du problème, j'en doute pas, puisqu'il est très mauvais. Il fait même partie des symptômes, on peut le dire. On pourrait dire paradoxalement que c'est généralement l'extrême fatigue qui me réveille, ha, ou qui m'accueille au réveil – nocturne ou matinal –, et en particulier à Nemours – comme ce matin.
...
Allez, j'allais repartir dans des descriptions, mais... J'en dis pas plus, allez. Ménageons toi, c'est déjà suffisamment angoissant d'être une « maman », comme tu dis, et celle-ci (anxieuse) en particulier ; ) Mais en espérant que tu te portes bien, toi ! Toujours un peu mieux. Et merci pour tes petits messages auxquels hélas j'ai rarement la force de répondre dans l'immédiat, mais... Tu vois ? Quand je peux et qu'ils s'accumulent, j'y viens.
Papa aussi m'envoie des messages, de soutien et même pragmatique, mais... il semble qu'on soit pour l'instant ici et là dépassé par mon cas, qui a, il faut le noter, comme rechuté (plus bas encore) autour du 28 mars, selon Marie et moi. Juste avant ça, ça allait un peu mieux. C'est très bizarre. Est-ce l'alimentation ? Ou surtout peut-être les médicaments que j'ai commencer à prendre alors, contre l'allergie au pollen, mais comme à chaque printemps. Mais là, ça aurait précipité encore mon cas déjà précaire ? Bref, bref... On est dépassé. Et les médecins si peu regardants... Crois-moi que si c'est eux qui souffraient...
Enfin bref.
Je te dis à plus tard ! Peut-être ; )
Et porte-toi bien toi-même, au moins ! (Et Monique ? Qui ne m'a pas écrit pour mon anniversaire, c'est mauvais signe. En tout cas, le signe qu'elle est préoccupée par son propre cas, et ça je comprends très bien. Tu lui passeras le bonjour et le soutien de ma part ?)
kARL
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[rappel]
https://www.psychoparis.com/les-troubles/la-depression/symptomes-de-la-depression/
Pascal Couderc
Psychanalyste, Psychologue Clinicien, Montpellier et Skype
Symptômes de la dépression
La maladie dépressive atteint l’homme et non l’organe. Le comportement habituel du patient cède la place à un autre type de fonctionnement : le comportement dépressif.
Les symptômes fondamentaux sur lesquels s’appuie aujourd’hui le diagnostic de dépression sont les suivants :
Symptômes psychologiques
Tendance à l’inertie
La capacité du déprimé à engager une action est largement entravée. La ” mise en route ” matinale, par exemple, est difficile. Le temps nécessaire à l’accomplissement de gestes habituels s’allonge. Tout travail devient pesant et demande une attention nouvelle, épuisante venant au détriment des ressources en énergie du sujet, dont l’élocution ralentit jusqu’à ne plus être que l’équivalent vocal d’une démarche traînante. L’activité quotidienne se désorganise progressivement venant ainsi renforcer le sentiment d’incapacité.
Le rapport au plaisir
Etonnamment, on constate :
• Soit que le déprimé est dans l’impossibilité de ressentir réellement les événements qui affectent sa vie. Il n’éprouve plus ni plaisir, ni déplaisir et semble indifférent aux gens et aux choses comme s’il était séparé du monde et abrasait toutes ses émotions. Certains disent ” qu’ils ne savent plus aimer “, que ” leurs proches leur sont indifférents ” ou ” qu’ils perdent leurs sentiments “.
• Soit au contraire une hypersensibilité, les événements quels qu’ils soient le touchant de façon excessive et négative, comme s’il avait la propriété de teinter chaque chose de désespoir, rendant tout insupportablement triste. Ainsi, même les joies de l’existence le font pleurer de chagrin et il n’est plus capable d’en tirer le plaisir escompté.
La perturbation du processus de pensée
L’efficience cérébrale est affectée. On note un ralentissement de l’enchaînement des idées , un affaiblissement de la mémoire, des difficultés de concentration. Le déprimé éprouve fréquemment un sentiment de ” vide dans la tête “.
Lorsque la pensée s’emballe, elle ” tourne en rond ” autour d’un thème forcément douloureux. Il ” rumine ” des pensées tristes et a fortiori négatives quant à sa propre personne, au monde et à l’avenir.
Passé, présent et futur sont frappés du même sceau négatif et douloureux. Si le déprimé parvient à anticiper l’avenir, ce n’est que pour en donner une représentation sombre ; incapable d’imaginer une amélioration de son état, il projette dans le futur l’image actuelle qu’il se fait de lui-même teintée de désespoir. Cette incapacité à penser le bonheur conduit naturellement le déprimé à vouloir mettre fin à ses jours.
Les troubles de la personnalité
Le déprimé ressent une double incapacité, la sienne en premier lieu, car il s’estime inutile, indigne, ” pas à la hauteur “, s’adressant de fait les pires reproches. L’entourage peut, en second lieu, lui aussi être perçu comme incapable : dans ce cas de figure, le déprimé camoufle (toujours de façon inconsciente) le fait d’avoir perdu l’estime de soi par des revendications formulées à l’égard de ses proches qu’il juge responsables de son malheur. Il est d’ailleurs à préciser que la demande affective adressée à l’entourage est souvent considérable. Le déprimé devient hostile, irritable et parfois violent. Se sentant coupable de son agressivité, cela peut, là encore, induire des conduites suicidaires, des troubles du comportement alimentaire (il mange trop ou trop peu) ou d’autres comportements addictifs (achats compulsifs, jeux pathologique, auto-mutilations, sexualité compulsive, toxicomanies, alcoolisme).
Symptômes physiques (ou somatiques)
Ils sont toujours au premier plan de la dépression dite ” masquée “.
Les signes généraux
• La fatigue (asthénie) est présente dans plus de 90 % des cas, et cette fatigue très caractéristique, est une fatigue matinale. Les déprimés se lèvent fatigués, leur nuit de repos, bonne ou mauvaise, n’a servi à rien. Cette fatigue va aller en s’estompant au cours de la journée mais elle est accompagnée de ” coups de pompe ” brutaux, avec une sensation d’anéantissement total.
• Parmi les autres signes généraux, on note des troubles de la régulation thermique : frilosité et/ou bouffées de chaleur ainsi que très fréquemment des troubles des conduites alimentaires : anorexie ou boulimie.
• Les rythmes physiologiques, et notamment le sommeil, sont perturbés par la maladie. Le déprimé se réveille vers deux ou trois heures du matin et éprouve des difficultés à se rendormir. Lorsqu’il finit par se rendormir, il fait des cauchemars épouvantables avec souvent des rêves de chute. Surtout, il se réveille trop tôt par rapport à son horaire habituel. Même lorsque le sommeil est quantitativement peu altéré, sa qualité est médiocre : il perd ses vertus réparatrices et le sujet a le sentiment de se réveiller aussi fatigué qu’il s’était couché.
Lorsque la dépression s’accompagne d’une anxiété élevée, une insomnie d’endormissement vient s’ajouter aux troubles déjà décrits.
Grâce à des enregistrements électroencéphalographiques réalisés au cours de la nuit, on a mis en évidence de profondes altérations dans les stades successifs du sommeil.
Chez un individu normal, le sommeil comporte quatre stades et une phase dite paradoxale, qui se succèdent régulièrement. Chez le déprimé, ce rythme est perturbé : on a notamment constaté un temps de latence dans l’apparition de la première phase de sommeil paradoxal, qui se trouve aussi très raccourcie. Il est possible que ce délai soit en rapport avec l’impression d’avoir mal dormi et d’avoir eu des rêves nombreux et pénibles.
Les signes de localisation
Douleurs chroniques Ce sont des douleurs sans cause véritable ou dont la cause paraît trop minime pour rendre compte de la persistance des troubles :
• douleurs de la colonne vertébrale au niveau du cou, du dos et surtout de la région lombaire, sans lésions rhumatologiques en évolution. Elles peuvent être déclenchées par un traumatisme minime qui crée une contracture des muscles paravertébraux qui sera entretenue par le cercle douleur/anxiété ;
• douleurs musculaires diffuses ;
• douleurs faciales et dentaires.
Signes vasomoteurs
Ils sont liés à des spasmes des vaisseaux sanguins. Au premier rang, les maux de tête (céphalées) qui peuvent prendre tous les types : en casque ou localisés, rétro-orbitaires, frontaux, migraines vraies localisées sur un côté de la tête. Ils sont permanents ou surviennent par crises.
Les lipothymies ou pertes de connaissance brèves précédées d’un malaise intense avec parfois oppression thoracique, fourmillement des doigts et de la bouche. Ces sujets tombent ” dans les pommes ” facilement, mais leurs malaises peuvent ne pas aller jusque-là.
Il existe aussi des sensations vertigineuses et des vertiges, des sensations de brouillard et de flou visuel, d’instabilité à la marche, des signes d’hypotension orthostatique (malaises aux changements brusques de position), des troubles vasomoteurs des extrémités allant du refroidissement banal au syndrome de Raynaud (doigts qui deviennent blancs et insensibles au froid).
Signes d’hyperexcitabiltié neuromusculaire
Eux aussi sont liés à l’anxiété :
• crampes musculaires ;
• fourmillements (paresthésies) des mains et des pieds ;
• fourmillements autour de la bouche ;
• fourmillements de la gorge (paresthésies pharyngées) ;
• myoclonies (tressautements musculaires involontaires) ;
• clonies palpébrales (paupières qui sautent ou frétillent).
Signes viscéraux
Ils atteignent les organes profonds et peuvent toucher :
• l’appareil cardio-vasculaire : palpitations, tachycardie, douleurs et oppression thoracique ;
• l’appareil digestif : troubles digestifs divers, pseudo-gastritiques, pseudo-biliaires, pseudo-colitiques, constipations ;
• l’appareil respiratoire : oppression respiratoire pseudo-asthmatique, ou encore sensations de striction laryngée et difficultés de déglutition dont parlent souvent ces malades.
Signes dermatologiques
La peau constitue un des lieux privilégiés où se manifestent les relations entre le physique et l’humeur. Une dépression masquée peut être présente dans bon nombre de troubles divers du revêtement cutané. En effet, la peau participe à l’expression des émotions : on rougit de honte, on devient blanc de colère, on transpire de peur…
De plus, elle exerce un rôle symbolique protecteur représenté par la ” frontière ” avec l’extérieur et est aussi, sans doute, liée au souvenir de la sécurité apportée par la mère.
Un des symptômes les plus fréquents est le prurit, c’est à dire des démangeaisons persistantes accompagnées du besoin continuel de se gratter. Ce type de prurit est très souvent pur, sans manifestations cutanées objectives et peut toucher l’ensemble du corps.
Autres atteintes comportant la présence de lésions dermatologiques objectives :
• le rougissement chronique
• les troubles du fonctionnement des glandes sudoripares (transpiration profuse des extrémités)
• les récidives de poussées d’herpès (dermatose virale) en rapport avec de grandes émotions ;
• les furonculoses (dermatoses microbiennes) souvent associées à des états dépressifs francs ou larvés ;
• eczéma et urticaire (dermatoses allergiques) ;
• psoriasis (lésions aux coudes, genoux, cuir chevelu, parfois tout le corps) en rapport avec des désordres immunitaires et dont les poussées sont contemporaines d’états pathologiques de l’humeur anxieuse et/ou dépressive ;
• Maladies du cuir chevelu (en dehors de leurs composantes endocriniennes).
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• Pascal Couderc Psychanalyste, psychologue clinicien à Paris et Montpellier Et en visio-consultation pour les francophones partout en France et dans le monde.
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[ARG][QLPARG]
[ ] mais comme on n'est pas censé comprendre grand-chose, finalement, ça allait très bien. Et d'ailleurs, ce que j'adore chez Raoul [Ruiz], [ ] c'est qu'il aime perdre son spectateur pour que le spectateur perdu se retrouve dans cette espèce de labyrinthe comme un enfant démuni, désarmé, enfant obligé de suivre cette voix, donc celle de Raoul, qui va le guider, on ne sait pas trop vers où, mais qui en chemin va lui faire vivre mille aventures, quoi.
(Melvil Poupaud, La Nuit rêvée de Melvil Poupaud - Entretien 2/3 (1ère diffusion : 22/10/2017) - Serge Daney, Raoul Ruiz, David Fray, Rimbaud, Bob Dylan, Ludwig Wittgenstein… 4')
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[Rohmer]
Je me suis rendu compte il y a pas si longtemps en voyant d'autres films de Rohmer que la façon dont le texte est écrit induit une diction particulière. Ce qui fait que même Marlon Brandon ou Robert de Niro, tu lui mets du Rohmer, il va se mettre à parler comme une rohmérienne, tu vois ce que je veux dire ? Il y a une sorte de magie dans le texte, qui fait que tu peux pas être naturel, mais la façon dont c'est écrit, c'est un sortilège, ça peut pas sortir de ta bouche naturellement.
(Arte, Rencontre avec Melvil Poupaud Acteur de "Conte d'été", 3'30'', https://www.arte.tv/fr/videos/087345-002-A/rencontre-avec-melvil-poupaud/)
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[brachy-logique]
Rohmer, c'est quand même/au moins la contraction de Romy Schneider.
La contraction c'est par exemple d'aller de Romy Schneider à Rohmer.
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L'été est la saison du passé, l'automne la saison des pommes, l'hiver un temps divers, le printemps la saison du temps.
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Mais, il n'y a rien dans votre pensée qui soit de nature à subvertir l'ordre existant.
(François Bégaudeau - Chez Moix - 27 mars 2019 [Bégaudeau/Porcher/Comte-Sponville], 1:00'15'')
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[psycho-logique]
Mais, là encore, vous psychologisez à outrance.
(François Bégaudeau - Chez Moix - 27 mars 2019 [Bégaudeau/Porcher/Comte-Sponville], 39'54'')
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Vous connaissez bien l'intérêt du chômage pour le capitalisme, quand même. Vous le connaissez. Marx en parlait déjà en 1867, donc c'est quand même une vieille lune qui se vérifie tous les jours : bien sûr que le capital a intérêt à ce qu'il y ait du chômage, parce que ça lui permet de rendre corvéable n'importe quel travailleur et du lui imposer n'importe quelle cadence, et donc par exemple de lui imposer de l'intérim. [ ] Donc non, non, nous n'avons pas affaire à des gouvernements qui sont des espèces de philosophes-rois qui ne gouverneraient qu'au nom de la raison, et vraiment sincèrement requis par le fait d'améliorer la condition des classes populaires. Ils servent des intérêts, ils ont été élus pour ça, et à ce titre-là ils ont tout intérêt à pérenniser le chômage.
(François Bégaudeau - Chez Moix - 27 mars 2019 [Bégaudeau/Porcher/Comte-Sponville], 40')
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[physio-logique]
Arnaud Viviant – [ ] Le mérite n'existe pas. Et c'est ça, le mensonge structurel sur lequel nous vivons. Le jour où nous comprendrons que le mérite n'existe pas, alors nous serons sauvés.
André Comte-Sponville – [ ] On ne croit ni l'un ni l'autre au libre-arbitre, et [ ] donc l'un et l'autre… la notion de mérite nous laisse tout à fait perplexe.
(Arnaud Viviant - Chez Moix - 27 mars 2019 [Bégaudeau/Porcher/Comte-Sponville], 45')
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[pour vincent almendros][postinterview][émission]
On serait tenté de croire que pour un écrivain il est naturel et facile de se livrer à cet exercice [de la parole]. Mais un écrivain, ou tout au moins un romancier, a souvent des rapports difficiles avec la parole. Il a une parole hésitante, à cause de son habitude de raturer ses écrits. Bien sûr, après de multiples ratures, son style peut paraître limpide, mais quand il prend la parole, il n'a plus la ressource de corriger ses hésitations.
(Patrick Modiano, L’Art de se taire - Stupéfiant !, 1'45'')
(https://youtu.be/Ez1MKrTGGIo)
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[otteur][taisage][s'injustifier][trompette de la renommée]
Aujourd'hui, de plus en plus d'artistes décident de créer dans le silence, en toute discrétion. Comme la star internationale du street art, Banksy. Une façon d'échapper à la célébrité, et aux souffrances qu'engendre parfois la parole publique. [ ] Pour se protéger, certains artistes sont devenus maîtres dans l'art de créer leur double célèbre. Sorte de masque, qui parle à la place de leur créateur.
[ ]
En 20 ans, la discrétion du duo français [Daft Punk] est devenu un modèle. Au point d'inspirer toute une nouvelle génération. [ ] Comme J.D. Salinger et Flaubert, les trentenaires considèrent que ce sont leurs oeuvres, sonores et visuelles, qui portent leur voix.
(L’Art de se taire - Stupéfiant !, 7' + 8'20 + 18'15'')
(https://youtu.be/Ez1MKrTGGIo)
+
Otto Karl : Évidemment un sujet qui me passionne, Otto étant précisément mon double taiseux (depuis 12 ans).
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[taisage][s'injustifier][surdouage]
– Depuis quand, vous voulez pas répondre à la presse ?
Michel Houellebecq – Euh, depuis 1 an et demi.
– Depuis 1 an et demi, et pourquoi ?
– Parce que je dis plus rien d'intéressant, je crois. Ça vaut pas le coup.
[ ]
– Pourquoi cette aversion pour les médias ? Pourquoi vous répondez plus aux questions ?
– Bah, parce que je me trouve pas intéressant. Transparent.
[ ]
– C'est votre image qui vous angoisse à ce point ? Ce que vous dites ?
– Non, mais j'ai l'esprit d'escalier, quoi. Donc quand on a l'esprit d'escalier, il faut pas faire d'interview.
(La politique et Houellebecq - Stupéfiant !, 1'15'')
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[taisage]
[ ] Installé sur son île de beauté découverte il y a plus de cinquante ans aux côtés de sa femme Françoise Hardy, avec pour seul horizon d'un côté la mer, de l'autre la montagne, [ ] Les journées de Jacques Dutronc sous le soleil Corse ? « Ça ressemble à rien. Ou plutôt à celle de la veille », lâche notre irrésistible à-quoi-boniste. La mer pour l'évasion, le bruit du vent dans les arbres… À ceux qui lui disent que toute cette quiétude environnante et enivrante devrait l'inciter à composer, voilà sa réponse : « C'est trop beau autour de soi, on n'a pas envie d'essayer de faire aussi bien, on ne pourrait pas de toute façon. » Et voilà. Un Jacques Dutronc heureux fait un Jacques Dutronc muet ! Tant pis pour ses fans. Et tant mieux pour lui. [ ]
(https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/jacques-dutronc-il-revele-pourquoi-il-ne-compose-plus-de-chansons_425755)
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[nokidding][programme]
Par contre, la progression de l'Islam en est à ses débuts parce que la démographie est de son côté, et que l'Europe, en cessant de faire des enfants, s'est engagée dans un suicide. Et on aurait tort de s'imaginer que c'est un suicide lent. Quand on a un taux de reproduction de 1,2 ou 1,3, ça va assez vite.
(Michel Houellebecq – La politique et Houellebecq - Stupéfiant !, 9'30)
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[minimalisme]
KL – On peut pas tout garder.
Léa Salamé – Vous n'êtes pas attaché à l'objet.
– Non, je suis pas né avec, je peux mourir sans.
(Karl Lagerfeld - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 5')
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[programme]
« Elle était jeune, elle a vu le monde, le monde l’a vue, elle sentait qu’elle plaisait, il faut lui pardonner. »
(Soi-disant Bossuet cité par Karl Lagerfeld - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 6')
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[programme][esth/éthique][esth:éthique]* [*première fois, trouvaille, par erreur de frappe – et solution enfin ?]
Karl Lagerfeld aime tellement lire qu’il se fait éditeur. [ ] Il faut être un lecteur rare pour dire : « Le sujet ne m’intéresse pas, mais la façon dont c’est écrit. » [ ] Il aime citer. À force de le faire, on améliore. Il m’a dit du Bossuet : « Elle était jeune, elle a vu le monde, le monde l’a vue, elle sentait qu’elle plaisait, il faut lui pardonner. » Je vérifie dans le texte original : c’est moins indulgent. Lagerfeld a ajouté du Fénelon à Bossuet, de la tendresse à l’aigle.
(Karl Lagerfeld par Charles Dantzig, par Stéphanie O'BrienStéphanie O'Brien, le 24 septembre 2010, http://madame.lefigaro.fr/celebrites/karl-lagerfeld-par-charles-dantzig-240910-21789)
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[programme][goût]
[ ]
Un film ?
Le cinéma muet. On n'en tourne plus aujourd'hui, c'est dommage, car les dialogues des films sont souvent très lourds. Parmi les parlants que je pourrais revoir encore trois cents fois, il y a les Dames du bois de Boulogne de Bresson. Ou Women de George Cukor. J'ai joué dans des films, mais toujours mon propre rôle, heureusement. Je n'aimerais pas jouer autre chose que moi, j'ai mis suffisamment de temps à m'habituer à moi-même. Même dans un très mauvais film d'Andy Warhol, par bonheur invisible, je joue mon propre rôle.
Un livre ?
Tout Bossuet. Il écrit de la première madame de Palatine princesse Palatine, la tante de la fameuse Palatine, mère du Régent : « Elle était jeune, elle a vu le monde, le monde l'a vue. Elle sentait qu'elle plaisait. Il faut lui pardonner. » C'est une épitaphe parfaite pour excuser un passé galant.
[ ]
([Karl Lagerfeld] – «Je suis une sorte de pantin public». Par Anne Diatkine — 1 août 2005 – Du lundi au vendredi, une personnalité répond à nos questions. Son identité sera révélée demain. https://www.liberation.fr/cahier-special/2005/08/01/je-suis-une-sorte-de-pantin-public_528193)
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Il [Houellebecq] a une façon de glorifier la médiocrité, qui est assez géniale.
(Karl Lagerfeld - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 6'40)
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[TP]
Est-ce que vous êtes une oeuvre d'art Karl [ ], vous-même ?
(Léa Salamé - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 6'20)
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[ ] mais l'art… le mot est à redéfinir parce qu'aujourd'hui il y a tellement de gens qui se disent artistes, souvent autoproclamés, qui vont dans des catégories si différentes qu'on ne peut plus généraliser.
(Karl Lagerfeld - L’interview de Karl Lagerfeld - Stupéfiant !, 13')
#
[otto][à Catherine G., hier]
[ ] Disons que c'est une des astuces pour télécharger des vidéos (ou leur audio) de Youtube. J'ai tout plein de techniques comme ça, comme c'est un peu mon "métier" depuis 15 ans... Philosophe multimédia... piratement écologique ; )
2019 04 06
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[physio-logique][physio:logique]
J'ai fait un voyage de trois mois au cours duquel j'ai beaucoup dormi et travaillé, ce qui m'a sorti d'une dépression d'un an au cours de laquelle je dormais mal et je travaillais peu.
(Édouard Levé, Autoportrait, p.114)
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De : karl
À : Vincent A.
Envoyé le : Samedi 6 avril 2019 9h41
Objet : Re: Écrivain, point ?
À qui le dis-tu !
Et pour en dire deux mots de trop, comme si ça [te] faisait pas une belle jambe...
(Mon) Otto n'est précisément que ça, silence. À sa manière. Qui repêche du bavardage, certes, mais contre son péché*. Dont le mien.
Et mes formules (à la karl) : idem. Encore qu'Otto aille évidemment plus loin dans le silence, puisqu'il réalise entre autres avancées ce voeu d'Édouard Levé : « J'aimerais écrire dans une langue qui ne me soit pas propre ». Et textuelle et audiovisuelle, bref multimédia.
Du coup, ça (me) fait écho à la fin du reportage (que tu as peut-être regardé jusqu'au bout ?) :
(...) Pour se protéger, certains artistes sont devenus maîtres dans l'art de créer leur double (...), sorte de masque qui parle à la place de leur créateur. (...) Comme J.D. Salinger et Flaubert, [ils] considèrent que ce sont leurs oeuvres, sonores et visuelles, qui portent leur voix.**
Options (mais ne clique pas, ces quelques secondes d'otto te feraient perdre du temps sur le tien, d'écriture à toi par cette puissante « mise au silence du langage ») :
*
réécrivain taiseux (du bavardage du monde)
**
indirect écrivain
#
[otto][otteur]
Repêcher du bavardage, contre son péché.
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[goût]
Je ne crois pas au cinéma de fiction, seuls quatre films m'ont marqué, La Vie à l'envers d'Alain Jessua, Le Diable probablement de Robert Bresson, La Maman et la putain et Une sale histoire de Jean Eustache.
(Édouard Levé, Autoportrait, p.82)
//
Les Dames du bois de Boulogne de Bresson [ ]
(Karl Lagerfeld, infra)
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[taisage]
Je regrette d'avoir parlé, mais pas de m'être tu.
(Édouard Levé, Autoportrait, p.47)
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[TP]
[ ] Chiisakobé est le récit de cette cohabitation et de la façon dont un jeune homme trouve sa place dans la société, en empruntant la Voie du charpentier comme d’autres suivent la Voie du sabre. Une traversée en solitaire car, comme l’expliquait le chercheur Jean-Marie Bouissou (1), «le héros à voie est hors de la société. Il n’a pas vocation à la servir. La seule chose qu’il donne à voir est la vertu de la voie en elle-même : rien, sinon l’idée que, pour maîtriser sa destinée, l’homme doit assumer pleinement ce qu’il veut être, en acceptant d’aller à des extrémités qui le mettront à l’écart de la communauté ».
( Marius Chapuis, «Chiisakobe», deuil pour œil - 9 octobre 2015, https://next.liberation.fr/images/2015/10/09/shigeji-artisan-de-son-dessin_1400737)
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Nom de ma maison d'édition, ha :
maximinimaliste
maximinimal
maximinima
minimaxima
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[vrac][méta][formule ][// Édouard Levé, Autoportrait]
Quand enfin on se retrouvait dans sa chambre pour se dire au revoir, mon père hissait sa valise pleine de vieux documents le concernant et disait, regarde, j'étais surtout attiré par l'emplacement de celui qui partageait la chambre et qui avait transformé le mur au-dessus de son lit en un immense pêle-mêle fait de photos découpées dans les journaux. Ce qui intriguait c'est qu'aucun ordre ni axe clair ne prévalait au choix des images. Des portraits de personnalités se trouvaient confrontés à des photos d'animaux domestiques, à des photos de famille, des photos publicitaires, des photos de recettes de cuisine, d'événements sportifs, de plantes vertes, de voitures de course. ll y avait également des documents historiques, des cartes postales, des reproductions d'œuvres d'art et des images délavées issues d'anciens catalogues Manufrance. Les confrontations étaient parfois violentes comme dans l'Histoire de l'œil de Bataille. Ce nivellement par le hasard livrait une vision exhaustive et parfaite du monde contemporain. Cette œuvre involontaire, qu'on aurait pu élever au rang d'installation brute, était d'une puissance frappante. La nature morbide de l'image n'existant que pour elle-même crevait les yeux. Plus tard j'offris à Ed* Voyeur de l'artiste Hans-Peter Feldmann qui était bâti sur le même principe et ce livre devint une référence absolue à laquelle nous revenions sans cesse. Des voyeurs, l'étions tous les deux. Rien ne excitait plus que faire marcher notre regard. Selon l'expression de Bram Van Velde, nous autres, les artistes, étions les forçats de l'oeil.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 1, #part0007_00_000)
* [Ed = Édouard Levé]
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Le seul crime parfait n'est pas celui qui n'est jamais élucidé, mais celui qui est résolu avec un faux coupable.
(Crimes à Oxford [film], bande-annonce, 1')
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Meilie : Henri Bonnière (soi-disant Nouvelle Vague)
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[TP]
Nous était également venue l'idée de reproduire. à l'échelle 1, les tableaux postiches qui peuplent les catalogues ikea et de les présenter avec leurs référents, en l'occurrence les pages du catalogue, avant de nous rendre compte que Bertrand Lavier avait fait la même chose en reproduisant à grands frais tableaux et sculptures modernes qui apparaissaient en arrière-plan d'une histoire de Mickey.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 1, #part0009_00_000)
#
Dans ce théâtre miniature, tout devenait jeu de regard et lignes de fuite. Par le rapprochement de l'art et de la vie, c'est-à-dire dans un délire d'interprétation de la vie, nous nous étonnions de la finition quasi artificielle de certaines carrosseries automobiles. Nous transformions les agencements typographiques des boutiques en manifestes esthétiques. Pour nous, certaines vitrines aux couleurs savantes – dont celle, très minimaliste, d'un syndic de copropriété – étaient autant de tentatives involontaires d'esthétiser le monde. Nous remarquions le dessin d'une femme collé sur une gouttière, un smiley court sur pattes sur le cadre d'un vélo, un coucher de soleil à la gouache sur la porte d'un foyer de sans-papiers, une jambe de plâtre à l'adresse d'un orthopédiste. Nous, les forçats de l'œil, aurions pu dresser un inventaire des signes.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0012_00_000)
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[rappel][neutralisage][neutr]
Cela donnait un autoportrait laconique et détaché, si près d’un absolu impersonnel que mon ami rechercha toute sa vie : le contour extérieur d’un visage sans yeux ni bouche gravé à la pointe sèche sur une surface sans aspérité.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0015_00_000)
#
Je peux créer l'ambiance à une soirée ou à une fête.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0020_00_000)
#
Je suis logique et scientifique dans ma manière de penser.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0022_00_000)
#
J'ai parfois la sensation que je parle trop.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0022_00_000)
#
Le nombre de travaux inachevés que j'ai sur les bras me préoccupe.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0025_00_000)
#
[Surdouage]
Il m'arrive souvent de partir dans toutes les directions à la fois.
(Edouard Levé cité Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0026_00_000)
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[méta][pionnier][TP]
Tu m'a volé l'idée que j'ai en tête depuis des années, lui dit ce dernier. [ ] Ed avait soutenu à Tom que les idées appartenaient à tout le monde et surtout à ceux qui savaient les exploiter. Que tout le monde avait des idées et qu'il en avait d'ailleurs un plein cahier qu'il serait près à mettre à la disposition de tous.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0027_00_000+#part0028_00_000)
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[formule][brachy-logique]
John donnait I'impression de recommencer toujours le même tableau, comme ces grands artistes qui toujours reviennent à la même idée, à la même forme, comme si le monde était si vaste, si infini qu'iI fallait le réduire à un seul motif. Et, si la toile était bonne, ce motif contiendrait alors l'infini du monde.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 2, #part0030_00_000)
#
[pionnier]
Quand je lui avais confié que je voulais me lancer dans « l'aventure de la peinture » (c'étaient mes mots), nous n'étions plus dans l'atelier mais dans la longue prairie qui coulait de la maison. Nous étions assis dans l'herbe et tout, autour de nous, était merveilleux : il y avait à côté de moi cet homme que j'admirais tant, cet homme assoiffé de beauté et de justesse. [ ] Il m'avait regardé un peu surpris puis m'avait répété ce que lui avait dit un jour le vieux Gromaire, maître de gravure aux Beaux-Arts :
– Il faut cinquante ans pour faire un peintre. Puis il reprit : – C'est beau la vie d'un artiste, c'est émouvant, mais après, dans les livres. Pour arriver à un certain quelque chose, il faut d'abord n'être rien. La plupart du temps, il faut affronter le vide. Il faut un courage fou.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 3, part0031_00_000)
#
Plus tard, John me raconta une histoire : celle du jeune Wei qui voulu apprendre l'art de la calligraphie auprès du Grand Maître Shan que tout le monde considérait comme un dieu vivant. [ ] Te voilà à présent mon égal, souffla Shan à son élève qui, cependant, n'avait jamais touché un pinceau de sa vie. Que devais-je comprendre ? Qu'il est inutile de pratiquer pour devenir un maître ?
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 3, part0033_00_000)
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Je m'étais dit qu'en isolant dix centimètres carré d'une toile de Claude Monet, agrandis à la taille d'un mètre carré, on arriverait à un résultat visuellement intéressant.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 3, part0034_00_000)
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[ARG][XXI]
Jadis, j'aimais une étudiante à la Sorbonne qui connaissait par cœur tous les films de Godard. Quand je lui dis que je préférais Truffaut au gourou suisse, Flaubert à Robbe-GrilIet et Schubert à John Cage, elle me dit : tu changeras d'avis. Et quand je lui dis que je me sentais plus proche de la cause palestinienne que de celle, très sécuritaire, des Israëliens, Pat me dit pareil, ce qui s'avéra parfaitement exact.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 4, part0039_00_000)
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Longtemps j'ai vérifié la théorie de Bazaine selon laquelle d'abord un peintre « naît vieux », c'est-à-dire d'abord encombré de sa culture, écrasé par ses admirations et par tout ce qui a existé avant lui et qui perdure.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 5, #part0043_00_000)
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[TP]
Tout cet argent et ce temps dilapidé pour ce néant. Que de coups de hache portés à l'ambition ! « C'est un peu plus facile, pour moi, de faire un film tel qu'iI devrait se faire que vivre la vie que je devrais pouvoir vivre », disait Godard. Pour moi, il n'était pas plus facile de peindre un tableau que de vivre la vie d'artiste que j'avais voulu vivre. La théorie de Robert Filliou selon laquelle l'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art se trouvait illustrée dans mon cas par la négative : l'art pictural m'ennuyait et m'empêchait de vivre une vie meilleure.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 5, #part0046_00_000)
#
[pionnier][TP][karl]
Personne dans son coin, me répétait Pat. Je n'avais pas d'opinion à ce sujet. ce que je pouvais dire, c'est que lors de « journées portes ouvertes » j'étais allé visiter les squats d'artistes qui, eux, avaient choisi de pratiquer l'art de manière communautaire mais i'y avais vu tellement de mauvaises choses que j'en étais ressorti cafardeux.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 5, #part0047_00_000)
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[nosophobie]
Ed, très hypocondriaque, m'avoua que la maladie était selon lui bien plus scandaleuse que la mort et qu'à tout prendre il préférerait la radicalité de la dernière aux caprices de la première. Je me rappelle avoir aimé cet adjectif. Scandaleuse.
Par la suite, je mesurai sa peur panique de la maladie. Par exemple, dans un espace public, il crachotait sans arrêt de peur d'avoir avalé un microbe ou bien choisissait l'apnée poμr traverser une foule qui ne lui disait rien. Aussi, il refusait de voir un ami si celui-ci avait un rhume ou, pire, une grippe. Si j'avais le malheur d'éternuer au téléphone ou de renifler, il lâchait un effrayé « houlà ! » et reportait sine die notre entrevue.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 6, #part0049_00_000)
#
Maria Helena Vieira da Silva, née à Lisbonne le 13 juin 1908 et morte à Paris le 6 mars 1992, est une artiste peintre portugaise, puis naturalisée française, appartenant à l'École de Paris.
Son style pictural propose un espace qui combine réseaux et mosaïques dans des compositions aux perspectives fuyantes. Elle est considérée comme l'un des chefs de file du mouvement esthétique dit du paysagisme abstrait.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Maria_Helena_Vieira_da_Silva)
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[postérité][Programme]
Je vous assure que si on me donnait le choix entre 200 000 lecteurs aujourd'hui ou 2000 ou peut-être 200 30 ans après ma mort, eh bien je choisis les 300 (sic) après ma mort.
(Jean d’Ormesson – L' Interview « made in Italy » : Jean d’Ormesson - Stupéfiant !, 9'40)
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[trompette de la renommée]
Il y a une phrase que j'aime beaucoup de Madame de Staël, « La gloire est le deuil éclatant du bonheur ».
(Léa Salamé – L' Interview « made in Italy » : Jean d’Ormesson - Stupéfiant !, 10'40)
#
[àmouréinventer]
Vous savez, c'était Colette qui disait : l'amour n'est pas un sentiment très honorable.
(Jean d’Ormesson – L' Interview « made in Italy » : Jean d’Ormesson - Stupéfiant !, 13')
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[TP][goût]
On peut très bien vivre sans art. Il y a des choses sans lesquelles vous ne pouvez pas vivre. Mais vous pouvez très bien vivre sans art. Mais vous vivez beaucoup moins bien.
(Jean d’Ormesson – L' Interview « made in Italy » : Jean d’Ormesson - Stupéfiant !, 14'30)
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[ARG][QLPARG][amphibo-logique]
Il est admis que ce qui fait une bonne œuvre d'art est cette zone de flottement qui saisit et égare le spectateur et ce que je peignais n'était encore que de la couleur joliment posée sur du papier. C'était mince et univoque.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0052_00_000)
#
[neutralisage]
La découverte des cires anatomiques me fit comprendre qu'il me fallait en finir avec cette trop riche « peinture de la chair » ou bien ce qu'un éphémère mouvement nomma le « Bio Art ». De plus, le nombre d'artistes qui déclaraient alors faire « un travail sur le corps » était considérable. C'étaient des artistes femmes pour la plupart et leurs œuvres se confondaient dans une même étrangeté sexuelle liée au dégoût de l'organique. D'une galerie l'autre, on en voyait des matrices en cire, en plâtre, en photo, en feutre, en bois ciré, robotisées. Cela tournait au lieu commun. Et on pouvait lire, dans des textes introductifs, des phrases absurdes comme dans « corps social », il y a « corps ». Toutes ces représentations d'écorchés n'avaient été pour moi que prétexte à une peinture molle. [ ] Un jour, je parlais à Ed de mon écoeurement face à ce travail. Je lui dis que, quitte à peindre de la chair, autant que cela reste neutre. Je lui soumis l'idée de faire une série sur les beefsteaks, ce à quoi il répondit : – Quitte à faire du neutre, autant ne peindre que l'assiette sous la viande.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0053_00_000)
#
[otteur][détournement][plagiat]
Mais j'aime pas les plagiaires, j'ai le droit.
(Netflix, Emmanuel Macron, Christian Quesada... Les Moix d'Or - LTS 30/03/19, 2'20)
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[émoticône][nuage][pensée]
💭
#
Un marbre qui serait
de l'air
Un ciel bleu et noir
à la fois
Un instant profond
Où l'on n'est plus rien
Que la soif d'un son
Et la terreur qu'il ne s'éloigne
(Olivier Barbarant, Un grand instant, "Regina Caeli")
#
[S.I.][Sauf incident][noirage]
Je serai avec vous mercredi, sauf incident… [paf ! le boomerang dans sa gueule]
(Le dîner de cons [film], 1'50)
#
[bêtise][intelligence]
– Excusez-moi, j'avoue que je suis un peu perdu, j'essaie de comprendre, mais…
– La classe internationale. Peut-être même le champion du monde.
(Le dîner de cons [film], 35')
#
– Oh, c'est juste un travail de perroquet. [ ] Je pourrais peut-être improviser un peu…
– Non ! [ ] Répétez ce que je vous ai dit, au rasoir, d'accord ?
(Le dîner de cons [film], 1:02'30)
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Il [Dominique Noguez] tenait un journal depuis l’âge de dix-neuf ans. Il a parfois déclaré que c’était la seule chose qui comptait dans ce qu’il écrivait. On ne peut en décider, cet écrit étant resté introuvable.
Le meilleur de son œuvre est postérieur à 2003. En guise d’épitaphe, il a fait graver sur sa tombe ce simple conseil : «N’écrivez jamais !»
Dominique Noguez
Notice rédigée en 2003
(Dominique Noguez, notice citée par: https://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20190315.OBS1831/dominique-noguez-est-mort-voici-comment-il-resumait-sa-vie.html)
#
[à Romain]
Merci pour le tuyau sur le dernier Noguez. Il est possible que malgré tout, ça me plaise pas, remarque, Noguez en fait souvent des caisses, agite son érudition dans un humour un peu potache, mais surtout je n'aime pas trop le commentaire et a fortiori ou en tout cas d'aphorismes ! Enfin voyons... Je comprends la tentation, que j'ai eu mille fois, mais quelle idée d'aller au bout ! Wittgenstein dirait que c'est comme « salir une fleur avec des mains couvertes de boue ». [ ]
#
[noirage]
Mort ? Pff... On dirait que tout le monde y passe un jour ou l'autre, c'est une maladie, ou quoi ?
On dirait bien que tout le monde meurt un jour, c'est une maladie, ou quoi ?
2019 04 07
#
[neuralisage]
Pourquoi devrions-nous dire si fort et avec tant d'ardeur ce que nous sommes, ce que nous voulons ou ne voulons pas ? Considérons-le avec plus de froideur, de distance, d'intelligence, de hauteur, disons-le comme cela peut être dit entre nous, si discrètement que le monde entier ne l'entende pas, que le monde entier ne nous entende pas ! Surtout, disons-le lentement... Cette préface vient tard mais non trop tard. Qu'importe, au fond, cinq ou six ans ! Un tel livre, un tel problème ne sont pas pressés ; en outre, nous sommes tous deux des amis du lento, moi et mon livre. On n'a pas été philologue en vain, on l'est peut-être encore, ce qui veut dire professeur de lente lecture : – finalement on écrit aussi lentement. Maintenant cela ne fait plus seulement partie de mes habitudes, mais aussi de mon goût [ ]. Ne plus jamais rien écrire qui n'accule au désespoir toutes les sortes d'hommes « pressés ». La philologie, effectivement, est cet art vénérable qui exige avant tout de son admirateur une chose : se tenir à l'écart, prendre son temps, devenir silencieux, devenir lent, – comme un art, une connaissance d'orfèvre appliquée au mot, un art qui n'a à exécuter que du travail subtil et précautionneux et n'arrive à rien s'il n'y arrive lento.
(Nietzsche, Aurore, préface §5, cité par : Le langage (2/4) - 15.03.2016 - Wittgenstein, "Ne rien dire que ce qui se laisse dire" 3')
[Non pas traduction de Henri Albert mais bien meilleure traduction de… je crois… Julien Hervier : chez Folio et aussi Édition de référence. établie L par G. Colli et M. Montinari : Friedrich Nietzsche, Oeuvres philosophiques complètes, Paris, Gallimard, 1968-1997.]
+
Traduction de Henri Albert :
– En fin de compte cependant : pourquoi nous faut-il dire si haut et avec une telle ardeur, ce que nous sommes, ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas ? Regardons cela plus froidement et plus sagement, de plus loin et de plus haut, disons-le comme cela peut être dit entre nous, à voix si basse que le monde entier ne l'entend pas, que le monde entier ne nous entend pas ! Avant tout, disons-le lentement… Cette préface arrive tardivement, mais non trop tard ; qu'importent, en somme, cinq ou six ans ! Un tel livre et un tel problème n'ont nulle hâte ; et nous sommes, de plus, amis du Iento, moi tout aussi bien que mon livre. Ce n'est pas en vain que l'on a été philologue, on l'est peut-être encore. Philologue, cela veut dire maitre de la lente lecture : on finit même par écrire lentement. Maintenant ce n'est pas seulement confomre à mon habitude, c'est aussi mon goût qui est ainsi fait, - un goût malicieux peut-être ? - Ne rien écrire d'autre que ce qui pourrait désespérer l'espèce d`hommes qui « se hâte ››. Car la philologie est cet art vénérable qui, de ses admirateurs, exige avant tout une chose, se tenir à l'écart, prendre du temps, devenir silencieux, devenir lent, - un art cl'orfevrerie, et une maîtrise d'orfèvre dans la connaissance du mot, un art qui demande un travail subtil et délicat, et qui ne réalise rien s'il ne s'applique avec lenteur: Mais c'est justement à cause de cela qu'il est aujourcl'hui plus nécessaire que jamais, justement par là qu'il charme et séduit le plus, au milieu d'un âge du « travail » : je veux dire de la précipitation, de la hâte indécente qui s'échaufl'e et qui veut vite « en finir ›› de toute chose, meme d'un livre, fût-il ancien ou nouveau. - Cet art lui-même n'en finit pas facilement avec quoi que ce soit, il enseigne à bien lire, c'est-à-dire lentement, avec profondeur, égards et précautions, avec des arrière-pensées, des portes ouvertes, avec des doigts et des yeux délicats Amis patients, ce livre ne souhaite pour lui que des lecteurs et des philologues parfaits : apprenez à me bien lire ! -
#
Pour moi, la littérature, ce n'est pas un métier, c'est un vice ou un sport mortel.
(Drieu La Rochelle, cité par Julien Hervier, Entretien avec Julien Hervier auteur de Drieu La Rochelle une histoire de désamour, 1'30)
#
[taisage][philosavis]
Il est difficile de vivre avec des humains, parce qu'il est difficile de se taire.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
#
[XXI]
Je vous enseigne le surhumain. L'homme n'existe que pour être dépassé. Qu'avez-vous fait pour le dépasser ?
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
#
[Àmouréinventer]
L'amour est l'état dans lequel les hommes ont les plus grandes chances de voir les choses telles qu'elles ne sont pas.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
#
[noirage]
Nous ne croyons pas que la vérité reste encore vérité quand on lui enlève ses voiles.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
#
[TP]
Tout ce qui a son prix est de peu de valeur.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
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Toute communauté – un jour, quelque part, d'une manière ou d'une autre – rend « commun ».
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
//
Bruno Gibert, Les Forçats : les artistes réunis dans un squatt
#
À lutter avec les mêmes armes que ton ennemi, tu deviendras comme lui.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
#
[TP][pionnier]
Deviens ce que tu es. Fais ce que toi seul peut faire.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
#
[noirage]
L'homme souffre si profondément qu'il a dû inventer le rire.
(Nietzsche, Aurore, http://thierryjournet.blogspot.com/p/nietzsche.html)
#
[formule][brachy-logique][amphibo-logique][détail]
Pour bien voir un tableau et y prendre plaisir, il faut parfois se rendre attentif à un détail. Il en va de même pour les textes philosophiques. Une phrase, un mot manquant, une fracture du sens, et l’intelligence s’arrête, intriguée. Alors commence un travail de dépliage, d’où naît un texte nouveau. Pour ceux qui aiment lire, un plaisir leur est alors promis : le plaisir de comprendre. [ ] Pour mon plaisir, j’ai donné à mes dépliages la forme de l’enquête. [ ]
J.-C. M.
(Jean-Claude Milner, La puissance du détail: Phrases célèbres et fragments en philosophie, 2014)
#
Guy Bennett
Œuvres presque accomplies
Lecture par l’auteur
Avec la complicité de Frédéric Forte
« Peut-on faire des œuvres qui ne soient pas accomplies ? » Duchamp n’a jamais répondu à cette question, ce qui ne surprend guère car on ne la lui avait jamais posée. Cela dit, Guy Bennett et Frédéric Forte risquent d’y apporter une réponse en discutant de leurs collaborations sur Poèmes évidents (2015), Ce livre (2017), et Œuvres presque accomplies (2018), traductions à quatre mains (littéralement) des textes de Bennett, publiées toutes par les éditions de l’Attente. Leur échange sera parsemé de lectures, d’anecdotes, de souvenirs, et d’oublis, ce qui n’empêche pas qu’il soit éclairant. Nul besoin, donc, d’apporter une bougie.
(https://www.maisondelapoesieparis.com/events/guy-bennett-oeuvres-presque-accomplies/)
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Idée titre :
Oeuvres presque
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[TP]
"À quoi bon exécuter des projets, demande Baudelaire dans les Petits poèmes en prose, puisque le projet est en lui-même une jouissance suffisante ? " Dans Oeuvres presque accomplies, Guy Bennett ne cherche pas tant à répondre à cette question (rhétorique, de toute façon) qu'à en démontrer Ia justesse en passant en revue une série de projets qu'il a conçus mais jamais menés à bien. Le livre qui en résulte interroge la notion de l'oeuvre littéraire de l'intérieur, à la manière des Poèmes évidents et de Ce livre, qui l'ont précédé dans la même collection.
(Guy Bennett, Oeuvres presque accomplies [Frédéric Forte (contribution à la traduction)])
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[HN][multimédia][ARG][QLPARG]
Ce livre, Guy Bennett
Ce livre détaille les clés théoriques et techniques de la matière textuelle qui le constitue. Il engage un processus littéraire presque entièrement axé sur lui-même. Sorte d’autoguide poétique, il n’est pas sans rapport avec Poèmes évidents (du même auteur, paru en 2015).
Extrait :
"Dans une époque de littérature post-littéraire et d’édition post-matérielle, un écrit premier n’est plus la condition préalable à sa lecture seconde. Nous pouvons nous dispenser du poème et nous rendre directement à son commentaire ou, mieux encore, concevoir un commentaire qui soit son propre poème, une explication son propre texte, un appareil critique son propre objet littéraire. [ ]"
(https://www.editionsdelattente.com/book/ce-livre/)
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[HN][multimédia]
Le son est une magie et une évidence. Fluidité insaisissable, il est matière disponible pour la littérature. Par le son, on entre dans le fantastique : saisi par l'oreille, le lecteur accepte la proximité d'une autre dimension et d'autres possibles. Les romans et les récits n'ont pas attendu les technologies de reproduction, de diffusion, de captation du son pour en faire le véhicule d'utopies et de légendes. Avec le progrès technique, le son se manipule, se stocke. C'est là que la radio entre en scène : avec elle, la parole se voit douée d'ubiquité, à la fois dans le studio et potentiellement dans le monde entier. Mais sait-on jamais qui écoute ? Voyage dans cet étrange pays de la radio et des sons en compagnie d'Homère, Rabelais, Francis Bacon, Samuel Beckett, Roland Dubillard, Jacques Roubaud, Denis Podalydès, Vincent Ravalec, Jean Tardieu, Roger Grenier, Roland Barthes, Éric Chevillard, François Bon, Dominique A, Jean Cocteau et bien d'autres...
(Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons)
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[vrac]
Hors-cage, Michelle Noteboom [traduction : Frédéric Forte – 2010]
Punk poésie
« Dès les premières pages, tout est déjà là, dans cette langue nerveuse et visuelle qui ne s’embarrasse d’aucun corset et qui semble constamment célébrer, sur le mode de l’ivresse baudelairienne, la poésie comme espace sauvage de pure liberté […]. Puis au fil des pages apparaissent quelques motifs récurrents : la nécessité d’arrêter la machine et de se délivrer de tout subterfuge, de toute emprise ou cocon. À cet égard, le feu sur la famille est nourri à coups d’aphorismes cinglants […]. Bref, avec ce premier livre publié en France, Michelle Noteboom nous sert un cocktail bien tassé, tonique et irrévérencieux en diable. » (Frédéric Lacoste, Spirit n°60)
Extrait : Souvent les choses avancent parce que tu es là. Reste un jardin vide d’actions, de poissons, sorte de lointaine explosion nucléaire. Ces taches rouges de ratures, témoins de nous en nos ébats, pourraient aussi bien être fleur ou cerveau. Combien as-tu mangé de petits animaux cette année ? Rugueux file à rebours entre mitaines noires, soulagement de ne pas être la cible pour une fois. Il est 2 h du matin et je t’aime (juste parce que tu es une fille et que tu ne flanches pas). Oui, il l’a bien impressionnée en étalant ses connaissances sur les abeilles / les oiseaux, mais faire des bourrelets les yeux fermés durant ce qui est peut-être l’année des dernières chances, ça ne te mènera nulle part. Apprendre le violon par osmose, soirées entières consacrées à inventer de nouveaux trucs pour se curer le nez en public. Il y avait ce dessin d'une femme dont les dents étaient des oies ou des chevaux plutôt en fait à cause de quelque chose à propos de descendre une montagne. Manivelle vite le rythme en découlant de l’enroulé du bras en regardant les fils se tisser de bois en objets par exemple une corde. Mouvement défini comme attaques ou orgasmes à répétition selon le jour et l’humeur générale. Parfois les chaussures fournissent d’importants indices sur l’identité.
(https://www.editionsdelattente.com/book/hors-cage/)
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[vrac]
Françoise Héritier, Le sel de la vie, 2012
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Elle [Françoise Héritier] meurt le jour de son anniversaire, le 15 novembre 2017 à l’âge de 84 ans à Paris à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
// Ozu, etc.
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[TP]
Il avait quitté la vie normale et productive depuis si longtemps qu'au regard du capitalisme, on pouvait le compter comme une âme morte, un déclinant social qui vivait d'épluchures arrachées au présent, une sorte de crépuscule permanent.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0055_00_000)
+
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[TP]
Ne plus rien vouloir. Attendre, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à attendre. Traîner, dormir. [ ] Perdre ton temps. Être sans désir, sans dépit, sans révolte.
(Georges Perec, Un homme qui dort, [film] 24')
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Marie-Georges Perec
(= Marie-jo Pérec + Georges Perec, + Marie-Georges Buffet)
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[taisage][autophilosophe]
Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s'apprend pas : la solitude, l'indifférence, la patience, le silence. Tu te laisses aller, et cela t'est presque facile.
(Georges Perec, Un homme qui dort, [film] 25'50)
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Tu apprends à regarder les tableaux comme s'ils étaient des bouts de murs, et les murs comme s'ils étaient des toiles dont tu suis sans fatigue les milliers de chemins, labyrinthes inexorables, texte que nul ne saurait déchiffrer, visages en décompositions.
(Georges Perec, Un homme qui dort, [film] 27')
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Tu apprends à regarder les tableaux exposés dans les galeries de peinture comme s'ils étaient des bouts de murs, de plafonds, et les murs, les plafonds, comme s'ils étaient des toiles dont tu suis sans fatigue les dizaines, les milliers de chemins toujours recommencés, labyrinthes inexorables, texte que nul ne saurait déchiffrer, visages en décomposition.
(Georges Perec, Un homme qui dort [texte])
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[otteur][défausophie][autophilosophe][taisage][neutralisage]
Il y a une dimension presque négative de la philosophie, en tout cas dans le Tractatus, chez Wittgenstein, puisqu'il écrit quand même que le but de la philosophie est la clarification logique des pensées, et il va dire : finalement nous n'avons pas grand-chose à dire, nous avons à démontrer aux autres qu'ils se trompent lorsque leurs raisonnements sont erronés, on aura l'impression qu'en faisant cela nous n'avons rien appris mais nous avons mis en oeuvre une méthode essentielle qui est celle de la dissolution ou en tout cas de la désignation des problèmes.
(Adèle Van Reeth, Le langage (2/4) - 15.03.2016 - Wittgenstein, "Ne rien dire que ce qui se laisse dire",10')
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Otto Karl : Rien à dire, mais à redire.
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Erro-né
Héros-nés.
Nous sommes héros-nés.
Erroné de se vivre en héros-né.
Héros-né ? Erroné.
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Le "v" se trouve dans le troue. (sic)
Quand tu ne ve(ux) plus qu'à moitié, tu te trouves dans le trou.
On ne ve plus qu'à moitié, se trouve dans le trou.
Ce qu'on ne ve plus tout à fait se trouve dans le trou.
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Quand on ne ve plus tout à fait.
On ne ve plus tout à fait.
Quand on ne veut plus tout à fait, on ve.
Quand on ne veut plus tout à fait, disons qu'on ve.
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Des fois tu veux, des fois tu voeux.
Des fois tu veux et des fois seulement tu voeux.
Tu veux, ou tu voeux seulement ?
Tu veux vraiment ou voeux seulement ?
Veux vraiment ou voeux seulement ?
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Contre la gueule de bois de l'eau.
Contre la gueule de bois bois de l'eau.
Contre la gueule de bois – de l'eau.
Contre la gueule de bois, de l'eau.
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Exprimer sa Choléra cette peste.
Prendre en grippe la gastro, opposer sa colère à cette peste.
Prendre en grippe la gastro, opposer sa colère à cette peste.
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[fragmentisme][fragmentage][s'injustifier][vrac][frormule]
– [ ] puisque si on dépasse la difficulté proprement formelle du livre… il est composé de propositions avec des numéros, qui se suivent, donc il est très éclaté : on peut ouvrir le livre à n'importe quel endroit et lire une proposition qui fait sens en elle-même, mais son sens réel ne découle que de la façon dont elle renvoie aux autres propositions. Donc à cette difficulté formelle vient s'ajouter cet entrelacement des problématiques au sein du Tractatus [ ].
– Oui. C'est-à-dire que, dans cet objet qu'est le Tractatus, il y a plusieurs dimensions, et on ne sait pas toujours très bien comment elles sont enchevêtrées. C'est la difficulté du livre. C'est aussi ce qui a donné lieu à de multiples interprétations.
(Adèle Van Reeth, Wittgenstein, le devoir de génie 24 le Tractatus logico-philosophique, 9'30)
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[fragmentisme]
Pour une forme qui s'éclate.
Je suis pour une forme qui s'éclate.
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Philippe Katerine
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Philip Catherine est un guitariste de jazz belge né à Londres le 27 octobre 1942 d'un père belge et d'une mère anglaise.
[Il a composé la musique du film Le dîner de cons, où Jacques Villeret a régulièrement des airs de Philippe Katerine 2019]
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Là il me semble authentiquement chrétien, et je dirais même, et c'est peut-être ce que nous révélera la suite de son oeuvre, c'est qu'avant même de croire en dieu, Michel Houellebecq est chrétien.
(Sébastien Lapaque [essayiste] – La politique et Houellebecq - Stupéfiant !, 13'30)
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[défausophie]
D'abord, je pense que c'est l'adepte de la phrase de Bernanos : « Je ne cesserai jamais d'offenser les imbéciles ».
(Marin de Viry [ami de M.H, témoin à son mariage], La politique et Houellebecq - Stupéfiant !, 21'30)
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[Edouard Levé radin]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0056_00_000)
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[TP][pour David]
Voilà donc à quoi nous ressemblions : à deux fainéants, deux vagabonds. Nous étions hors de tout, nous vivions dans un temps suspendu comme les acteurs d'un film sans narration.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 7, #part0058_00_000)
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[STO][DTO]
Je n'aime pas le travail, même quand c'est un autre qui l'accomplit.
(Mark Twain, pensées)
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[haha]
Dieu a créé la guerre afin que les Américains apprennent la géographie.
(Mark Twain, pensées)
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[moyenhomme]
Peu m'importe qu'il soit blanc, noir, jaune ou indien. Il suffit qu'il soit un homme, il ne peut rien être de pire.
(Mark Twain, pensées)
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[ ] besoin de repos et d’un sommeil réparateur.
C’est d’autant plus vrai pour celles et ceux d’entre nous pour qui le sommeil est un problème : difficultés à s’endormir. Périodes d’insomnies au coeur de la nuit. Pensées qui tournent en boucle, ruminations, avec l’angoisse de ne pas se rendormir en sachant à quel point on sera fatigué le lendemain… ce qui n’arrange rien quand il s’agit de se détendre et de se retrouver le sommeil! Petits matins déprimés. Journées obscurcies par la fatigue. Crainte diffuse de retourner au lit et de retrouver son insomnie.
Personnellement j’ai expérimenté ces difficultés depuis que j’ai la quarantaine, et tout spécialement lors de certaines périodes troublées de ma vie. La méditation et le Yoga m’ont aidé, puis encore plus le Yoga Nidra, qui m’a offert des techniques d’une grande efficacité pour faire face à ces difficultés, au point de transformer radicalement ma relation avec mes nuits.
[ ]
Enfin, le Yoga Nidra va vous inviter, comme moi, à changer votre relation avec vos nuits. Sources d’une vague angoisse pour quiconque vit l’insomnie, elles peuvent devenir au contraire le moment de vous abandonner avec reconnaissance entre les bras du repos. Avec le bénéfice d’un peu de pratique, j’en suis venu à me coucher paisible et reconnaissant, sachant que ma nuit va débuter avec un court moment de méditation, et que là, je vais expérimenter l’accueil profond de qui je suis. Je vais me relaxer. Je vais entrer en contact avec moi-même. Et cela d’une manière si naturelle, si simple, si dénuée d’efforts. C’est cela le dernier cadeau du Yoga Nidra pour vos nuits: vous inviter dans les bras du repos, vous inviter à faire de vos nuits des espaces d’abandon et de développement personnel. Sans que ce soit toute une affaire. Facilement.
(Marc-Henri Sandoz, Mieux dormir avec le Yoga Nidra, https://www.yogajournalfrance.fr/mieux-dormir-avec-le-yoga-nidra/)
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Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez
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Alors. On va regarder ce film, vous allez essayer de comprendre ce qui se passe, et de vous en souvenir.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 0')
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[formule][amphibo-logique]
Elle [[la formule]] est donc animée de deux mouvements, et suit une trajectoire qui les combine.
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[Source : On peut sans doute comprendre mieux tout ceci si on suppose que le bateau passe sous un pont (navigation fluviale). Et lorsque le bateau passe, quelqu’un lâche une pierre du pont au même moment que la vigie au sommet du mât. Les deux pierres sont soumises à la même force de gravitation, et donc leur mouvement vertical est le même. Mais celle qui est lâchée du pont n’a pas de vitesse horizontale, et tombe donc d’un mouvement vertical pur. Par contre, celle qui est lâchée du mât possède, au moment où commence sa chute, une vitesse horizontale identique à celle du bateau. Aussi conserve-t-elle cette vitesse par inertie. Elle est donc animée de deux mouvements, et suit une trajectoire qui les combine.]
(https://astronomia.fr/6eme_partie/RelativiteGalileenne.php)
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[intelligence]
Il y a deux choses à retenir de cela :
• vue du bateau, la pierre tombe toujours au pied du mât, que le bateau soit à l’arrêt ou en mouvement uniforme (la physique est la même dans les deux situations) ;
• deux personnes qui observent la chute, l’une sur le bateau et en mouvement avec lui, l’autre sur le quai et qui voit le bateau se déplacer, ne décriront pas la scène de la même manière. Elles seront d’accord sur le point de départ et sur le point d’arrivée de la pierre (sommet et pied du mât), mais pas sur la trajectoire observée pour y parvenir.
Il faut donc admettre que l’on puisse décrire différemment UN MÊME PHENOMENE, selon le point de vue d’où on l’observe. En termes plus techniques, on dira que les mesures de position que l’on fait de la pierre dépendent de la situation de l’observateur !
Ce sont les conséquences de ces points de vue différents qui constituent la Relativité Galiléenne.
Précisons encore un peu cela : vu du quai, la trajectoire de la pierre est une parabole, vue du bateau elle est rectiligne. Mais si on projette la parabole sur un axe vertical, autrement dit si on annule le mouvement horizontal de la pierre, on retrouve exactement le mouvement de la pierre vu du bateau. Cette annulation du mouvement du bateau peut se faire si l’observateur qui est sur le quai marche dans la même direction et à la même vitesse que le bateau. Il voit alors le bateau immobile, et la pierre tomber verticalement au pied du mât.
Cette remarque nous indique que, même si les histoires racontées par deux personnes sur un même phénomène peuvent différer, on peut envisager un moyen de transformer l’une en l’autre, et donc de réduire ces différentes histoires à une seule qui représente le phénomène lorsqu’on ne se déplace pas par rapport à lui. Dans la suite, nous allons préciser tout cela. Puisque la différence est une question de point de vue, le promeneur sur le quai peut changer de point de vue en marchant à la même vitesse que le bateau.
(https://astronomia.fr/6eme_partie/RelativiteGalileenne.php)
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[formule]
Le principe d’inertie avait été envisagé avant Galilée, mais c’est lui qui l’a formalisé. Il résulte de ses travaux sur les plans inclinés. Il s’énonce :
Un corps qui n’est soumis à aucune force est soit au repos, soit en mouvement rectiligne uniforme.
Tant que le corps ne subit pas de force, il persévère donc dans ce mouvement.
+
[philosophie]
Il est impossible de se placer dans les conditions exactes de ce principe : l’expérience de Galilée ne pouvait annuler les frottements de ses mobiles sur le plan incliné.
Le principe est donc une extrapolation d’expériences réelles approchées.
(https://astronomia.fr/6eme_partie/RelativiteGalileenne.php)
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[De la comparaison (« comme ») à la métaphore (« tel »)]
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 7'40)
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Tout l'effort de la pensée philosophique est de trouver le passage, la relation entre le dehors et le dedans. Et c'est aussi l'effort des poètes.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 9')
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– Des problèmes ?
– (De) réglages ! Le réglage, tout est là.
[ ]
– Comment ça va, ces réglages ?
– Oh vous savez, on en a jamais fini, hein ? Surtout quand on est perfectionniste.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 5'10'' + 19'45)
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« Perspectives atmosphériques ». Très beau nom, d'ailleurs. Ça ferait un beau titre. Comment représenter la profondeur du monde ? Le proche et le lointain dans une même oeuvre.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 20')
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[pour philippe][rappel]
[Léger tremblement du paysage]
Quelle fraîcheur ! Tu en as pas 10 autres comme ça ?
Sans autre intrigue que l'intriguant.
Ça ne tient que par sa poésie, son sens graphique et son sens cosmique (propre aux grandes oeuvres ou que je trouve les plus grandes, les plus justes. Ça doit être ton truc comme le mien, puisque déjà aussi ou ensuite dans Cosmodrama…)
Dès les premières images (extérieures), cette lumière bleu ciel acidulée, et ce ciel, où tu l'as trouvé ? Et aussi constant. Et ces toiles qui s'y fondent, et s'en fondent, et.. ce tout. Cet écran, ces décors… ces personnages, leur vie réglée dans la poésie, la relaxation/le zen et leur consommation ou consultation de savoir mais en gourmets…
« 'Culé », comme c'est beau, et frais ou je ne sais quoi. Mais vraiment.
Et ce goût pour la radio, pour les livres de toute sorte (dont les manuels), où sans excès et selon son vice on prélève de quoi s'édifier, par touches, tiens, comme de peinture…
D'ailleurs, j'y pense, peinture atmosphérique pour ou dans film atmosphérique…
On s'édifie, on édifie dans l'expérience et le jeu, et on en enregistre, on rapporte, on note, bref on étudie.
Et ce léger tremblement du cadre, plongé dans un tel sens de la précision, de l'exactitude mais légère, relative, sans peser, toute poétique. Tu connais Guillevic, Robbe-Grillet ? Et j'aurais envie d'ajouter Edouard Levé, mais je sais pas pourquoi sinon parce que je l'aime bien, et Wittgenstein qu'en ce moment je lis plus passionnément que jamais.
Et esth/éthique philosophique. Plus encore que dans les dialogues, évidemment. Cette sagesse poétique incarnée par la forme, ou plutôt modélisée par elle.
C'est d'une beauté et d'une poésie magnétiques, sidérantes. Mais je te jure. Je te flatte pas, je te jure.
On en fait un autre comme ça ensemble ? Moi en retrait puisque toi tu le fais déjà très bien. Mais ça m'intéresserait tellement de participer à un truc comme ça. D'une façon ou d'une autre. Même en petite souris. Moi-même passionné par la physique relativiste, quantique, blabla, mais aussi l'épure, le minimalisme, etc. Et le cosmique avant tout.
Le juste dosage, raffiné, entre la technologie et la nature/cosmos.
C'est une merveille.
Ce film touche et recoupe tellement de choses en moi qu'il me motive à entreprendre plein de projets que j'avais en envies, en souffrance. Ça se fera probablement pas trop dans la mesure où j'en ai trop, mais… Il y a au moins l'effet que ça me fait. Et ça me console, si tu savais, que ce film existe. Je l'ai même téléchargé, si tu permets, pour le voir et le revoir.
La référence à Retour le futur, mon film fétiche dans ma jeunesse, que j'ai vu 17 fois à l'époque et encore quelques fois depuis. « Si on tombe en panne là-bas, on pourra plus revenir ! »
J'ai vécu et roulé sur ces chemins de terre/sablonneux bordés de pins, j'ai vécu – pour m'y être installé moi-même – 6 ans (isolé) dans les Cévennes.
La dictaphone a été le compagnon indispensable de mes études. À l'époque j'étais un peu le seul à oser, à m'en servir. Comme de filmer mon quotidien, par la suite, bien qu'ayant des prédécesseurs je crois être encore en avance sur la foule.
Tout est dit, où l'essentiel se dit là : « Perspectives atmosphériques ». Très beau nom, d'ailleurs. Ça ferait un beau titre. Comment représenter la profondeur du monde ? Le proche et le lointain dans une même oeuvre.
+ [rappel]
– C'est très intéressant, tout ça. Très original.
– Hm, c'est assez nouveau en effet. On s'intéresse pas beaucoup à la forme encore actuellement.
– Non, c'est vrai, pas assez. On pense que les choses sont « naturelles ». Qu'est-ce que ça veut dire, au fond ? [Puis regard caméra]
Au moins deux comédiens en commun avec Cosmodrama, ton comédien fétiche comme ton double, et le freudoïde.
Architecture fonctionnelle des années quoi ? 70 ?
Chacun dans sa passion, de/sa recherche, son étude.
Clin d'oeil à la relativité (l'expérience du mât), au paradoxe des jumeaux (l'expérience de pensée)…
Clin d'oeil à 2 ou 3 choses que je sais d'elle ? À Kusturika ?
The sky is blue. The clouds are grey.
M'évoque par certains côtés "Free radicals"/Böse Zellen". La collectionneuse, de Rohmer. Melancolia, deuxième partie.
Tous des chercheurs dans leur domaine, leur passion, le même but : résoudre l'équation. Rerchercheur en peinture, en trajectoire automobile, etc.
Le peintre dans son bain de nuages.
Le dernier plan sur le ciel (de cette planète "errante"), avec ce dernier mot lancé par dessus : "(en)culé".
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[méta][détournement][otteur]
Start copying what you love. Copying, copying, copying. And at the end of the copy, you will find yourself.
(Kenneth Goldsmith @kg_ubu 1 avr., Twitter)
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Le pilotage, c'est comme la peinture : une touche ici, un touche là, une touche de trop et c'est raté, hein ? En fait, une trajectoire, c'est comme un dessin dans l'espace, non ?
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 35')
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[cosmo-logique]
Allégeons-nous jusqu'à être le nuage qui passe haut dans le ciel qui s'étend à l'infini. Nous avons préparé ce silence intérieur, source de toutes les vraies richesses.
(Léger tremblement du paysage [film], Philippe Fernandez, 35'30)
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[TP]!![karl]!!
Huck voulait toujours s'investir dans n'importe quelle entreprise du moment qu'elle offrait de l'amusement et ne réclamait aucun capital. Car il avait une surabondance de temps à perdre et pas un sou.
(Mark Twain, Les Pensées, "H", "Huckleberry Finn")
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Ce qui définit un auteur, souvent, c'est la vocation... En matière de poésie, il n'y a pas de cours ! On n'apprend pas...
(Cyrille martinez, interview, in Les Rencontres de Zone : Cyrille Martinez, tout un poème, http://www.zone-litteraire.com/litterature/portraits/cyrille-martinez-tout-un-poeme.html)
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En littérature comme en musique, Cyrille aime reprendre des discours existants (politiques, entre autres) pour se les réapproprier. Il les remanie, les transforme, les fait siens... Avec son groupe, Jaune sous marin, la technique consistait, jusqu'à présent du moins, à reprendre des chansons pop et à les retravailler, sous forme de traductions littérales... Mais toujours dans une perspective et un souci de réécriture : « Ce qui est marrant, dans le détournement, c'est qu'il y a très vite un regard bizarre qui se crée... Le lecteur, l'auditeur se pose des questions. C'est une nouvelle lecture critique, finalement ! Mais je reste définitivement ancré dans la pratique du texte. Je suis bien moins dans la théorie : je peux l'utiliser comme un outil, comme une clé de douze : je m'en sers, et je la repose. Je ne suis pas un universitaire. »
(Cyrille martinez, interview, in Les Rencontres de Zone : Cyrille Martinez, tout un poème, http://www.zone-litteraire.com/litterature/portraits/cyrille-martinez-tout-un-poeme.html)
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Ainsi, le récit obéit à un canevas savamment maîtrisé... C'est d'ailleurs de cette façon que Cyrille travaille ses textes : pratiquement entre 9h et 20h, dans une vraie discipline et une rigueur toute professionnelle. « J'ai envie de rester dans le récit, c'est une forme qui me plait. Je vais persister. Ce texte m'a pris deux ans. Quand j'écris, je travaille et retravaille le texte, je réécris beaucoup. J'écris sur une idée pendant quelques mois, et quand je suis arrivé au bout, que je vois que je n'arrive plus à rien, j'arrête ; j'écris autre chose. Et j'y reviens par la suite...
(Cyrille martinez, interview, in Les Rencontres de Zone : Cyrille Martinez, tout un poème, http://www.zone-litteraire.com/litterature/portraits/cyrille-martinez-tout-un-poeme.html)
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[brachy-logique]
Le bouquin des aphorismes, Philippe Moret
Tout aphorisme se doit de résumer en quelques mots une vérité fondamentale ou d'énoncer de manière succincte une vérité banale de la vie courante pour, souvent, aller à l'encontre des stéréotypes et des idées convenues. La tradition des formes brèves et sentencieuses remonte à la culture grecque et traverse toutes les époques. Illustrée à l'origine par Plutarque, Héraclite, Aristote ou Marc Aurèle, elle est poursuivie par Villon et Montaigne, dont les Essais fourmillent d'aphorismes, puis par La Bruyère, Chamfort, Vauvenargues ou La Rochefoucauld, et jusqu'à Cioran. Tous firent de cet " art de la pointe " un art à part entière. Cet ouvrage de Philippe Moret témoigne de la richesse d'un genre littéraire proprement universel. Il ne se limite d'ailleurs pas au domaine français, puisant aussi bien dans les littératures anglaise, allemande et espagnole que dans celles d'Afrique ou d'Orient. Conçu sous forme d'abécédaire, il embrasse, de A comme " Ages de la vie " à Z comme " Zoologie ", en passant par E comme " Eros ", R comme " Rire " ou S comme " Sociabilité ", tous les thèmes ayant trait aux grandes questions de l'existence et de la culture, de la relation à soi et à autrui. Le lecteur trouvera dans ce vaste répertoire quantité d'aphorismes souvent savoureux, drôles, incisifs, comme ceux-ci : " Il y a toujours une philosophie pour le manque de courage " (Albert Camus) ; " On est orgueilleux par nature, modeste par nécessité " (Pierre Reverdy) ; " La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde " (Paul Valéry) ; " La vie familiale est une intrusion dans la vie privée " (Karl Kraus) ; " Toute confidence engendre deux servitudes " (comtesse Diane). Il y a ici matière à s'instruire autant qu'à se distraire.
2019 04 08
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[TP]
[Titre]
Ma meilleur amie
Marie rieur amie
Ma rieur amie
MA meilleuRe amIE
MA (meilleu)R(e am)IE
M.A.R.I.E. : Meilleure Amie Rieuse I… E…
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[àmouréinventer][TP]
L'amitié féminine tient toujours de l'amour, et l'amour féminin est d'une jalousie féroce.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 2 décembre 1877.)
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Il n'y a pas de meilleur ami qu'une amie, cela pense à tout et pourvoit aussi à tout.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 19 février 1864.)
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Moi je dirais qu'en philosophie, si l'activité du philosophe, c'est de relancer la pensée ou de poser la bonne question, on sait d'où le coup va partir. C'est-à-dire que il y a à chaque époque eu des académiques, dans l'Antiquité, des scolastiques au Moyen-âge, aujourd'hui il y a des universitaires, mais peut-être que le prochain coup peut partir sur Youtube ou ailleurs, et de quelqu'un qui n'est pas diplômé. Le prochain Rousseau, le prochain Nietzsche est peut-être un marginal complet aujourd'hui.
(Alexandre Lacroix - Les Chemins de la philosophie - 15/03/2019 - La philo se vend-elle bien ?, 55')
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Ceux qui marquent l'avenir ne l'ont pas attendu.
Celui qui marque l'avenir ne l'a pas attendu.
Qui marque l'avenir ne l'a pas attendu.
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Qui marque l'avenir ne l'a pas attendu, qui au présent n'est pas entendu.
Qui marque l'avenir ne l'a pas attendu, au présent n'est pas entendu.
Celui que l'avenir retiendra ne retient pas l'attention du présent.
Le présent s'occupe de ce qui se présente, l'avenir de ce qui le fomente.
Le présent retient ce qui se présente, l'avenir de ce qui le fomente.
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[taisage][neutralisage]
Comme dans un film d'Ozu, l'empathie qu'elle suscite, les émotions fortes qu'elle soulève, sont sans cesse tenues à distance, contestées même, par des coups de canif qui dégonflent la compassion. Akerman n'est pas aimable et c'est tant mieux, quand tant d'autres courent après nos mamours. Elle ne se répand pas. Se répandre, maladie dégoûtante, dérèglement inavouable. Se répandre, c'est se vider. Akerman au contraire fait le plein de super. [ ]
(Gérard Lefort - Libération du 24 octobre 2013, sur : Chantal Akerman, Ma mère rit)
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[intelligence]
Avant que je comprenne que j'avais peut-être tout compris de travers. Avant que je comprenne que je n'avais qu'une vision tronquée et imaginaire. Et que je n'érais capable que de ça. Ni de vérité ni à peine de ma vérité.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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Je suis revenue de New York pour passer quelques jours avec elle.
Et je ne sais pas pourquoi ni comment mais elle me laisse exister comme je suis. Mon désordre ne semble plus la déranger. Elle a l'air de ne plus l'apercevoir. Elle accepte. Elle m'accepte comme je suis. C'était pas comme ça avant mais depuis qu'elle a senti la mort et qu'elle s'en est sortie elle a changé. Elle sait ce qui est important et ce qui ne l'est pas et elle m'accepte.
Parfois elle parle encore de ma naissance et du fait que son lait ne me convenait pas et qu'elle voyait son enfant dépérir et que c'était terrible. Un jour on a fini par trouver un lait qui me convenait.
Qu'est-ce qui serait arrivé sinon.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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[TP]
Moi je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à attendre le printemps. Je suis dans l'hiver avec des nuages sombres et lourds qui ont l'air d'être là pour toujours.
J'ai l'impression que c'est la fin mais ce n'est pas la fin.
Je ne sais pas ce que je vais faire ni où je vais vivre et si je vais encore partir quelque part. Mais je vais partir à Paris dans mon appartement. J'ai un appartement. C'est chez moi. C'est ce qu'on dit, chez moi.
Mais je ne sens pas que j'ai un chez moi ni un ailleurs. Quelque part où se sentir chez soi ou ailleurs.
Parfois je me dis je vais aller à l'hôtel, là ce sera un chez moi ailleurs, là je pourrai écrire.
J'ai relu tout ce que j'ai écrit et cela m'a profondément déplu. Mais que faire, je l'ai écrit. C'est là.
Je me dis que si je retravaille, peut-être que cela me déplaira moins. Pourtant pendant les mois où je ne faisais rien, je me disais bientôt je recommencerai à écrire, ou je continuerai et ce sera bien.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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Nia mère dort dans son fauteuil électrique comme dans les avions. C'est un fauteuil extraordinaire comme les avions en business class. Elle adore ce fauteuil et dort très souvent dedans, comme ça elle n'a pas l'impression de rester dans son lit.
Le lit c'est terrible. Il vaut mieux n'y aller que la nuit.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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Moi je suis un mélange de mon père et de ma mère alors [ ]
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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[karl]
Elle s'applique à faire les exercices et le kiné la félicite.
Quand je suis là il dit, mais regarde-moi ça, regarde-moi ces jambes et son dos.
Il dit elle est tellement souple on dirait une jeune femme. Il y a même des exercices qu'il n'arrive plus a faire lui-même parce qu'il est raide, il n'a pourtant que cinquante ans.
Il dit la souplesse on naît avec elle et si on ne nait pas comme ça il faut faire tant d'exercices pour atteindre cette souplesse et dès qu'on les arrête elle repart.
Il montre à ma mère comme il est raide et dit que ma mère a de la chance, elle a toujours été souple, c'est ce qui la maintient et moi aussi.
Et ma mère rit et après la visite du kiné elle n'arrête pas de répéter ce que le kiné lui a dit et elle est très contente. Elle dit j'ai toujours été souple et toi aussi. Je t'ai transmis ma souplesse.
Au moins ça.
(Chantal Akerman, Ma mère rit)
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[HN][multimédia]
La radio est la promesse de rassembler le lyrique et la philosophie, la réalité et la manipulation de la forme. C'est ainsi que Rudolf Arnheim la présente. Comme un chantier qui s'offre à l'artiste.
(Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, #07, 5'30)
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[HN][multimédia][TP]["'coute !"]
Le son est une magie et une évidence. Il est le premier mystère, capté instinctivement avant même la naissance. « Écoute » fait partie des injonctions de départ. Un murmure, tout près. Fluidité insaisissable, il est matière disponible pour la littérature, à portée de main. Et avec quelle force. [ ] Avec le progrès technique, le son se manipule, se stocke. [ ] La littérature a su parfois se saisir de cette énigme quotidienne et de ses contours plastiques. [ ] À l'âge mécanique il a fallu découper le son en unités bruts. C'était une nécessité pour mieux écouter. Le trop-plein aiguisait la curiosité de créateurs qui voulaient être au diapason du monde en marche. Que faire de ses morceaux ? Les observer, les classer et composer avec eux. On a écrit beaucoup pour formaliser la grammaire de cette rupture. Les mots font du bruit, leur son est la langue.
((Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, "introduction", #02))
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[formule]
La formule qu'on retient dématérialise son écriture.
La formule écrite qu'on retient se dématérialise.
Dans la dématérialisation de l'écriture, quoi de mieux que la formule qu'on retient ?
Vers la dématérialisation de l'écriture, quoi de mieux que la formule qu'on retient ?
En termes de dématérialisation de l'écriture, quoi de mieux que la formule qu'on retient ?
La formule conçue pour se retenir, et ainsi dématérialiser son écriture, son support d'écriture.
Quoi de plus dématérialisé que la formule qu'on retient ?
Quelle écriture plus dématérialisée que la formule qu'on retient ?
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[brachy-logique]
Je reste souvent subjugué par la profondeur élégante et cependant si rafraîchissante de ses haïkus.
(Pascale Senk, L'effet haïku, p.105)
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Marqueur officiel d’une poésie des débordements (illustrée par ses diverses revues, hier « Recueil », « Nioques » maintenant où sont compilés des poètes condescendants), Gleize offre une parole de magister. Elle prétend à un engagement douteux. Celui qui s’affirme zélateur et praticien d’une écriture où « le langage est une manière de se taire » ne cesse de parler. Il est de ces poètes qui comme Parra sont des poètes de cours spécifiques et de prés gardés sous couvert de chemin de traverses.
(jean-paul gavard-perret, 16 juin 2018, Jean-Marie Gleize, Trouver ici — reliques et lisières, http://www.lelitteraire.com/?p=41289)
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Les derniers jours d'Henri-Frédéric Amiel, Roland Jaccard
Chaque jour est le dernier pour Henri-Frédéric Amiel et c’est pourquoi il conjure son angoisse de la mort en tenant son journal. Roland Jaccard se substitue à lui alors qu’il agonise et se remémore ce que fut sa vie. Et, paradoxalement, il y trouve plus de raisons de se réjouir que de se lamenter. Cet inlassable séducteur tergiverse sans fin sur les avantages et les inconvénients du célibat. Travaux pratiques à l’appui. Ce mélancolique fait tourner les têtes sans pour autant y sacrifier la sienne. Rien ne saurait pourtant lui faire oublier sa tendre Cécile qui s’est suicidée à la fleur de l’âge. S’il fallait le rapprocher d’un personnage contemporain, ce serait de Charles Denner dans L’homme qui aimait les femmes, le film le plus personnel de François Truffaut.
(http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=53827#notice-resume)
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[TP][noirage]
Vivons avec ceux qu'on aime comme si c'était la dernière année, peut-être le dernier mois.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 31 mai 1849.)
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[haha ]
J'étais honteux comme la vache à qui on retire sa clochette !
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 28 avril 1872.)
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[noirage]
Les vivants ne sont que des fantômes voltigeant un instant sur la terre, faite de la cendre des morts, et rentrant bien vite dans la nuit éternelle comme des feux follets dans le sol.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 18 mars 1869.)
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(ok)!
[àmouréinventer]
Qui aime le plus est la victime de celui qui aime le moins.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 15 juin 1878.)
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[àmouréinventer][karl]
Celui qui ne se fait pas un peu craindre ne se fera jamais beaucoup aimer.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 25 février 1876.)
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Le pédant a du savoir sans savoir-vivre.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 29 août 1879.)
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[philosavis]
Face à un sot, seul le silence est grand, seul le silence est digne.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 8 mars 1876.)
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[noirage]
Vivre est un énorme travail dont la mort nous délivre.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 7 avril 1873.)
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[postsexuel][prosexuel]
La pudeur est un phénix qui se consume dans l'amour, mais pour renaître du bûcher.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 27 juin 1848.)
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[philosophie][neutralisage]
La mesure est le signe de la maturité intérieure, l'équilibre est la marque de la sagesse.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 25 octobre 1870.)
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[défausophie]
"À vendeur de sagesse, il n'est pas de chalands.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 30 mai 1876.)
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[vrac][méta][TP][pionnier][reconnaifiance]
Je déteste le décousu, le dépareillé, l'arriéré, et ici j'y suis contraint dans ma vie intellectuelle, manque d'aliments, de ressources et d'un entourage d'émulés.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 18 mars 1869.)
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Quand le monde se refuse à ta compagnie, passe-toi du monde.
(Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 3 avril 1869.)
(https://www.proverbes-francais.fr/citations-henri-frederic-amiel/)
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[physio-logique]
Mets-y un peu du tien ? Mais nos ressorts ne sont pas du nôtre. Donc le mien n'est pas du mien.
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Roland Jaccard se souvient ainsi de la meilleure définition du tourisme : « l’industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux dans des lieux qui serai[en]t mieux sans eux ». La sentence est de Jean Mistler.
(http://www.gillespudlowski.com/166455/livres/jaccard-prend-conge)
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[éphébophilie]
Vous connaissez Roland Jaccard ? Ce dandy séducteur, dragueur septuagénaire, qui pratique l’auto-fiction avec un sens aigu de l’autodérision, s’est inventé une fin amusante. Station Terminale ? Le journal-confession que retrouve son frère après sa disparition. Psy, essayiste, diariste, provocateur talentueux, collectionneur de minettes – cousinant en cela avec son ami Gabriel Matzneff -, suisse né à Lausanne au « milieu du monde » (on se souvient du beau film d’Alain Tanner), il vit en exil à Paris, voyage un peu partout, mais surtout de palace en palace, s’attire les bonnes grâces de jeunes filles prêtes à s’entretuer pour lui. Mais finalement c’est lui qui… (on ne dévoile pas la fin, même si elle est inscrite en liminaire) – sous l’œil de son frère qui, lui, vit une existence lausannoise pépère et bien rangée.
On prend un malin plaisir à suivre notre Casanova des palaces de Séoul à Tokyo, en passant par le boulevard Saint-Germain et les rives du Léman.
(http://www.gillespudlowski.com/166455/livres/jaccard-prend-conge)
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Il suffisait de presque rien pour que le nihiliste frivole et la Lolita morbide se croisent, eux dont les trajectoires parallèles, malgré cinquante années d'écart, étaient amenées à ne jamais se frôler. Le hasard d'Internet les a réunies, leur défiance réciproque faillit les éloigner. La rencontre de ces deux caractères, explosive à tous points de vue, enfanta une liaison dangereuse. Ni victime ni bourreau déclarés : tous deux le sont et à armes égales, la cruauté des premières amours égalant la fureur des dernières." Une histoire d'amour remarquable entre une femme de 23 ans et un homme de 73 ans.
(Une liaison dangereuse, Roland Jaccard et Marie Céhère, 2016, 4e de couverture)
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[àmouréinventer][TP]
[ ] Il ne passe pas pour un pauvre type, mais pour un drôle de type. Pas encore une épave, ni un vieux beau. Mais ça viendra. À moins que...
À moins que l'histoire que vous ne voulez pas lire ne finisse mal. Vous vous doutez qu'il s'agit de sexe, de jalousie, de l'éternelle question : Comment se débarrasser d'une fille qu'on n'aime plus pour la remplacer par une autre qu'on croit aimer ? Vous n'avez pas tort. J'ajoute que ces situations m'ennuient autant que vous. J'en ai trop connu – et je sais de quelle façon elles s'achèvent. On veut bien faire et on fait mal. Celle qui vous procure le plus de volupté l'emporte immanquablement. Ou pour être plus précis : c'est alors que cette terrible divinité, la lassitude, s'invite dans votre couple. Elle s'y incruste, insidieusement. Et aussi ravissante et experte que soit votre nouvel-amour-pour-la-vie, elle aura le dessus.
Vous m'assurez que l'erreur est de choisir, qu'il faut mener des vies doubles, triples, voire plus. Je n'ai jamais fait autre chose. Mais le pauvre type que je suis aspire à une autre vie. Il craque : toujours les mêmes mélodies, toujours le même genre de femmes, toujours les mêmes commentaires ineptes sur la politique, toujours les mêmes serments qu'on ne tiendra pas, toujours cette feuille d'impôts qu'on déchirerait volontiers, mais on n'ose pas. Il y aurait un livre à écrire sur tout ce qu'on ne se permet pas. La conscience a fait de nous des lâches et, avec l'âge, ça ne s'arrange pas.
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[Programme][psycho-logique]
Le caractère absurde du Vouloir demeure, ainsi qu’il apparaîtra ailleurs, l’intuition majeure de Schopenhauer. Cette recherche de l’absurde est la seconde origine du désintéressement de Schopenhauer à l’égard des thèmes généalogiques. Le dessein philosophique n’est pas d’expliquer le comportement singulier, mais de faire apparaître l’absurde de tout comportement. Pour servir ce dessein, l’étude du Vouloir uniforme et aveugle est plus intéressante que l’étude de ses manifestations particulières, qui peuvent expliquer généalogiquement un caractère dans sa singularité. Précisément, le propos de Schopenhauer n’est pas d’expliquer, mais de dénoncer les explications. Aussi la généalogie n’est-elle invoquée qu’à titre de moyen, et jamais de fin. L’intuition généalogique, qui tourne court, n’est qu’une étape vers l’absurde. »
(Clément Rosset, Schopenhauer, philosophe de l'absurde, 4e de couv)
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[neutralisage][minimalisme][TP]
Ed avait une prédilection pour les habits de travail de qualité lourde et les vêtements militaires inusables. Plus tard, il se définit un style unique qui lui évita de se poser la question du comment s'habiller : jean en toile brute, chemise noire ou blanche, pull en cachemire à col V noir ou gris foncé, chaussures américaines ou baskets en toile, veste militaire vert olive, blouson de motard.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 8, #part0059_00_000)
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[vrac][listage][méta]
Pour Ed et moi, le classement et la série étaient la plus belle et la plus pure des mises en forme. En ce début des années 90, nous ne manquions pas une exposition de Claude Closky.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 8, #part0060_00_000)
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[multimédia][otteur][neutalisage]
Claude Closky fraye avec l’immatérialité, à l’aise avec les supports électroniques, les images, textes, chiffres, et sons qu'il prélève dans notre environnement. [ ]
Closky s'empare sans complexes des codes de la publicité, de supports tels que l'affiche, le calicot, le magazine, des moyens de production et de diffusion du quotidien, sans se dissocier de ce qu’il détourne. Ses autoportraits [ ], ses interventions dans la presse telle L’Œil de Claude ou en shopping boy dans un magazine féminin, le montrent aliéné au monde qu’il décrit. Il use une forme d’humour qui repose à la fois sur la proximité avec ce qu’il vise et la retenue du jugement personnel. Quant à la réserve de Closky, au prix d’un déficit assumé, elle représente une méthode d’imprégnation formidable, et lui permet d’opérer un gros plan sur les choses : une vision qui sème le doute.
Il s'intéresse également aux accumulations et aux classements qu'il rationalise jusqu'à l'absurde : « les 1 000 premiers nombres classés par ordre alphabétique », par exemple, ou encore « Tableaux comparatifs », publié par Point d'Ironie, qui reprend les tableaux comparatifs de la Fnac pour leur seule valeur plastique. Closky simplifie la grammaire des choses qui nous environnent et les fait apparaître comme les mots d’une langue invisible et muette.
Son scepticisme envers la production d'objet, l'occupation de l'espace, les effets spectaculaires, le conduisent à travailler sur et avec internet à partir de 1997. Après un premier projet en ligne sur le site de la Dia Art Foundation (New York), tous les suivants seront réalisés en collaboration avec Jean-Noël Lafargue.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Closky)
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[vrac][QLPARG]
[Romain : Dans Encore une citation Monsieur le bourreau, Noguez commente la citation de Cioran que voici :]
Depuis longtemps, je ne lis plus que des textes écrits par nécessité immédiate ou à la suite de quelque incident. Toute œuvre qui se tient m'ennuie. Faire un livre me paraît une insanité. J'abhorre la préméditation et l'esprit de système, et il faut reconnaître que l'essai même en participe, parce qu'il est, jusqu'à un certain point, inféodé, par un reste de philosophie, à la plus funeste des superstitions, à la cohérence. L'avantage, en revanche, d'une pensée tronquée est de traduire toutes les contradictions et toutes les perplexités qui nous stimulent ou nous rongent.
(Cioran)
+
Mais [ ] la cohérence [ ] c'est un effort qui en vaut la peine, et plus encore en philosophie. Là où le prime-saut et l'hétéroclite peuvent se défendre, c'est en art – et encore ! Même chez les tachistes ou Pollock il y a de la cohérence. Et, en littérature, même chez Montaigne, Ramuz, Cioran, il y en a abondamment. Concluons par cette synthèse : Ia présentation en fragments est louable, même admirable – pourvu qu'elle recouvre une profonde aspiration à l'unité.
(Dominique Noguez, Encore une citation Monsieur le bourreau)
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[noirage]
[Par Marie : Ça aurait pu être une de tes formules :]
[ ] parce que, comme le souligne le slogan de son Fonds de donation : « Les malades n'ont pas le temps d'être patients ».
(Science magazine n°61 ?)
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[amphibo-logique][formule][mes quantiques]
Conserver la cohérence
Lorsqu'il est placé dans une superposition d'états, un système oscille indéfiniment* entre les différents états qui le constituent : on le dit « cohérent ». Mais toute interaction avec le monde extérieur, par de très fines interactions fluctuantes avec l'environnement ou la mesure des propriétés du système, tend à modifier l'état quantique bien préparé. Ceci déphase de façon aléatoire les fonctions d'onde des états de la superposition initiale, qui est brouillée et perd ainsi sa cohérence : c'est la décohérence. Les chercheurs tendent à identifier des matériaux et des conditions physiques qui permettent à des qubits de conserver leur cohérence le plus longtemps possible.
(Science magazine n°61)
[* C'est moi qui souligne]
+
[ ] merci ! Ce petit résumé (vulgarisateur voire simplificateur ?) des notions de cohérence et décohérence quantiques risque de me servir aussi, grave, pour rapprocher encore tout ça de mes propres trucs, de mon style pour mes formules, etc., et pour mes chansons – que j'appelle justement « mes quantiques », tu te souviens peut-être. Mais enfin voilà, en gros : préserver leur multiplicité de sens, leur polysémie, c'est (paradoxalement pour nous) préserver leur cohérence ; si en revanche on les fait basculer dans un seul sens, unique, on bascule dans la ou leur décohérence. Si tu vois un peu ce que je veux dire ; ) En tout cas, belles trouvailles et très bon choix de mes les faire suivre, merci Marieso ! : )
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[formule]
Proust profite de l'ouverture de Daudet pour carrer les choses : « La vérité, même littéraire, n'est pas le fruit du hasard, et on pourrait s'asseoir devant un piano pendant cinquante ans et essayer toutes les combinaisons de notes, sans trouver telle divine phrase de tel grand musicien. Je crois que la vérité (littéraire) se découvre à chaque fois comme une loi physique. On la trouve ou on ne la trouve pas. »
(Philippe Sollers, Carnet de nuit, p.29)
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[brachy-logique]
Antisthène, bref et profond. Ce que l'homme peut faire de mieux ? Mourir heureux. [ ] « L'envie ronge les envieux comme la rouille le fer ». [ ] Et ceci : Il faut n'avoir commerce qu'avec les femmes qui vous en sauront gré. »
(Philippe Sollers, Carnet de nuit, p.23-24)
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[intelligence][autophilosophe]
Antisthène enseignait que la seule philosophie est éthique, et que la vertu s’enseigne et suffit au bonheur du sage. Elle se manifeste dans les actions, elle se passe des discours et des théories. En conséquence, il faut mener une vie aussi simple et morale que possible, et se détacher des conventions sociales. Ce n’est pas un hasard si Antisthène se référait à Héraclès, le héros admis parmi les dieux après avoir surmonté les travaux qui avaient mis sa vertu à l’épreuve. Car l’effort est un bien et conduit à la vertu. Selon son dialogue Héraclès, Chiron fut le seul Centaure épargné par Héraclès ; c’est accidentellement qu’une flèche du carquois atteignit Chiron, qui en mourut. Polémiquant contre les Idées de Platon, il déclarait « qu’il apercevait bien le cheval mais non la caballéité », rejetant ainsi l’ontologie platonicienne. Il niait la possibilité de définir ce qu’est une chose, « to ti estin », parce que la définition n’est autre qu’un logos étendu ; mais il admettait la possibilité d’enseigner comment est une chose, « poion ti estin ». Il niait aussi la possibilité de contredire, « ouk estin antilegein », au motif que rien ne peut être désigné autrement que par son logos propre, et il n’y a qu’un seul logos par chose. Antisthène a énoncé le fondement logico-moral du stoïcisme, à savoir que le bonheur se trouve dans le bon usage des représentations, autrement dit dans ce qui dépend de nous. Il professait que seul le plaisir lié à l’effort et résultant d'une ascèse personnelle peut contribuer au bonheur : « le plaisir est un bien, et il ne faut pas s'en culpabiliser » ; « il faut rechercher le plaisir résultant à l'effort et non celui qui le précède ».
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Antisth%C3%A8ne)
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[amphibo-logique]![formule]
Sur la nature
On suppose en suivant les anciens qu'Héraclite écrivit un seul et unique livre dont il ne nous reste que quelques fragments (plus d'une centaine). Selon la Souda, « il écrivit beaucoup d'ouvrages, en un style poétique », mais cette dernière indication est évidemment très incertaine. Les meilleurs analystes français, à ce jour, d'Héraclite demeurent Marcel Conche, Jean Bollack et Heinz Wismann. Ce livre, dont l’existence demeure hypothétique11, aurait été écrit en ionien, langue d’Héraclite, et est désigné sous le titre Sur la nature (Περὶ φύσεως / Perì phýseôs). On le connaît également sous le titre de Mousai, les Muses (titre qui semble venir de Platon12). Il existe également des lettres apocryphes d'Héraclite.
Hypothèses sur cette œuvre
Héraclite aurait déposé son œuvre sur l'autel d'Artémis13. On peut y voir la volonté de protéger son œuvre écrite dans un lieu sûr de sa région natale, pour éviter qu'elle soit perdue14. Héraclite fut en effet, avec Anaximandre, l'un des plus anciens auteurs à mettre par écrit des textes en prose. Peut-on aussi y voir un geste d'une générosité désespérée ? Car située à la frontière entre le monde civilisé et le monde sauvage, Artémis aurait ainsi pu en faire bon usage, elle qui préside à l'initiation des petits d'hommes et d'animaux et les accompagne jusqu'au seuil de la vie adulte. Ce livre totalement incompris et oublié par l'histoire, lui valut en effet le surnom d'« Héraclite l'Obscur », car on jugeait la compréhension de sa pensée difficile en raison d'une écriture poétique, de l'abondance des formules paradoxales, à quoi s'ajoutait15 l'absence de toute ponctuation, un style haché et détaché. Étrange sort réservé à ce livre dont la densité l'élèverait au rang d'œuvres mondiales tel le Tao-Te-King ou les Yoga Sutras, et qui reste victime de l'oubli et de commentaires aussi peu élogieux que peu vérifiables. Aristote se plaint ainsi : « C'est tout un travail de ponctuer Héraclite, car il est difficile de voir si le mot se rattache à ce qui précède ou à ce qui suit. Par exemple au commencement de son ouvrage, il dit : le logos / ce qui est / toujours / les hommes sont incapables de le comprendre. Il est impossible de voir à quoi toujours se rattache, lorsque l'on ponctue16. » Une autre interprétation peut se décrypter ainsi : le logos : l'ordre divin, ce qui est toujours : ce qui a toujours existé et existera toujours, les hommes sont incapables de le comprendre : l'homme accaparé par ses préoccupations matérielles ne s'en soucie guère. Ce style semblait mieux convenir à la profondeur de sa pensée ; et, en effet, il compare ses discours aux propos graves et inspirés de la Sibylle et aux oracles du dieu de Delphes. Ce ton oraculaire a été bien souvent mal perçu, car lorsque le lecteur s'en donne la peine, il y trouve non pas l'obscurité, mais au contraire de multiples interprétations possibles amenant le lecteur au sens le plus profond de la philosophie.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9raclite#cite_note-25)
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[Pour Romain]
Les yeux et les oreilles sont de mauvais témoins pour les hommes, s'ils ont des âmes qui ne comprennent pas leur langage.
(Héraclite, §4, — R. P. 32 ; D 107.)
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[défausophie][détail]
La foule ne prend pas garde aux choses qu'elle rencontre, et elle ne les remarque pas quand on attire son attention sur elles, bien qu'elle s'imagine le faire.
(Héraclite, §, — D 17.)
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[amphibo-logique][formule][multimédia]
Le maître à qui appartient l'oracle des Delphes, ni n'exprime ni ne cache sa pensée, mais il la fait voir par un signe.
(Héraclite, §11 — R P. 30 a ; D 93.)
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[brachy-logique]
Profondément bref.
J'essaie d'être profondément bref.
//
[infra] "bref et profond"
[infra] "profondeur élégante"
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[brachy-logique][minimalisme]
C'est là aussi un mouvement beckettien, amoindrir, retirer la matière. En ce sens, le dramaturge débute avec cette pièce [Dernière bande] un travail qui l'amènera, pour la scène, la radio ou l'image, à réfléchir à l'unité sonore la plus ténue.
((Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, #10, 3'30))
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[brachy-logique][minimalisme][ARG]
Je me remis à écrire - en français - avec le désir de m'appauvrir encore davantage", nous dit Samuel Beckett en 1968. Derrière ce désir d'appauvrir son écriture se devine une volonté de prendre le contrepied du dramaturge anglais par excellence, Shakespeare. Les œuvres de ce dernier témoignent en effet d'une incroyable richesse de la langue vis-à-vis de laquelle Beckett doit [[sic !]] prendre ses distances pour ne pas rester dans l'ombre de son prédécesseur. Une difficulté plus générale s'ajoute à cette nécessité propre à Beckett, difficulté que doivent affronter les écrivains au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : celle-ci constitue le récit ultime, total, devant lequel la littérature est tentée de renoncer.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Derni%C3%A8re_Bande)
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[brachy-logique][minimalisme]
Le style de Beckett dans La Dernière bande : un art du dérèglement
Dans La Dernière bande, la langue est simple, caractérisée par une grande économie de moyens. On pourra la lire comme une tentative de tirer parti, autant que possible, du minimum de procédés littéraires. Parmi ceux-ci, les plus visibles sont la disjonction, la répétition et la collocation.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Derni%C3%A8re_Bande)
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Il arrangea par la suite les diverses bandes en les combinant, transformant ainsi le son naturel [ ] . Plutôt fier du résultat, Sven éprouva pour la première fois le désir de faire partager son travail en le produisant comme une oeuvre à part entière, sans avoir recours au support de l'image. Mais à qui pouvait-il faire entendre cet objet sonore insolite, fruit d'une réclusion de plusieurs de mois des Sannes ?
(Bertrand de la peine, bande-son, cité par Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, #11, 1')
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[noirage][brachy-logique][TP][méta]
Carnets en marge, Roland Dubillard :
« Ce journal pose un problème que je ne puis guère résoudre maintenant, écrit Roland Dubillard. J'arrive à proférer les idées les plus intelligentes (selon moi) et les plus sérieuses comme des plaisanteries irrésistiblement stupides. » Pendant cinquante ans, dans ces Carnets en marge, Dubillard a noté ses réflexions, des poèmes, des contes, des projets, des choses vues. C'est un mélange tout à fait personnel d'extrême intelligence, d'imagination burlesque, d'humour et de sens de l'absurde. Qui d'autre que Roland Dubillard sait faire tenir en trois lignes à la fois un roman, une philosophie et une morale ? « Je ne vous reproche pas d'être fidèle à votre mari. Ne me reprochez pas d'être un ivrogne. Nous tenons tous les deux à notre passion que nous avons choisie dans un lot de passions sans valeur. » À chaque coin de page, la pensée, le bien, le mal, l'amour, la mort, la vérité et son contraire s'entrechoquent, sont retournés comme des gants. Et comment dire mieux le mystère de l'existence que par cette boutade qui mérite d'être longuement méditée : « Je suis entré dans [l]e monde pour le rendre provisoire. »
(Roland Dubillard, Carnets en marge, 4e de couv)
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[vivant][ -',- ][TP]
Cendras fait flèche de tout bois. Le rythme est trépidant. Il y a urgence à écrire, à conduire, à se rendre au Bourget, à en revenir pour le dîner. Le son est centre de cette agitation.
((Thomas Baumgartner, Le goût de la radio et autres sons, #13, 3'50))
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[formule][brachy-logique]
– Oh, vous faites de la courses ?
– Oui, oh, en amateur, hein ? Ce qui me passionne, vous savez, c'est pas tant la victoire que la recherche… du réglage optimum, de la trajectoire parfaite. Le pilotage, c'est comme la recherche : il y a un ensemble de paramètres, et une trajectoire réussie, finalement, c'est comme une équation résolue.
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 1:05')
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[théorie des extra-terrestres comme les hommes du futur]
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 1:06'30)
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Vous savez ce que voulait dire "planetes" en grec, qui a donné le mot planète ? Ça voulait dire : errant.
(Léger tremblement du paysage, [film] de Philippe Fernandez, 1:17'15)
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[neutralisage]
Je compris un jour pourquoi mon ami portait un tel intérêt aux freaks. Celui qui ne cherchait jamais le conflit, n'adoptait pas de position qui pouvait heurter, présentait aux autres l'apparence la plus lisse possible, soudain jouissait d'être submergé par l'antineutre.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 8, #part0061+62_00_000)
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[la boule disco d'Édouard Levé et suicide]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 8, #part0069_00_000)
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Pour ce qui est du contemporain, je partais de loin mais compris vite que le seul héritage valable est celui qu'on se fabrique par affinités électives.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 11, #part0071_00_000)
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[formule]
Puis il [John] reprit : – Peindre, c'est toucher le vrai. C'est faire surgir la vision dont on a besoin. Quand on va très loin, on s'éloigne nécessairement des autres.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 11, #part0074_00_000)
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[neutralisage]
(AF)
…
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 11, part0075_00_000+0076-78)
+
La question n'était plus comment faire entrer le monde dans une oeuvre d'art, mais comment l'en faire sortir. [ ] D'un côté il y avait John, ce sanglier emmuré dans sa tour fortifiée, et de l'autre côté Ed., insecte expérimental et réjouissant. J'avais 30 ans et il était temps pour moi de renaître, en changeant de guide.
((Bruno Gibert, Les Forçats, chap 11, part0078))
#
Il [Ed] s'amusait à confier la carabine à notre ami Tom, agrégé de lettres, homme d'une maladresse rare.
((Bruno Gibert, Les Forçats, chap 12, part0080))
->
- Thomas Clerc, né en 1965 à Neuilly-sur-Seine, est un romancier, essayiste, poète et universitaire français.
Thomas Clerc est agrégé de lettres modernes, docteur ès lettres et maître de conférences en littérature contemporaine à l'université Paris-Nanterre.
- Édouard Levé, né le 1er janvier 1965 à Neuilly-sur-Seine et mort le 15 octobre 2007 à Paris, est un artiste conceptuel et un écrivain français.
- Bruno Gibert, date et lieu de naissance : 1961 (Âge: 58 ans), Paris
+
Thomas Clerc reste, à l’instar de son ami Édouard Levé, « fidèle à sa conception autobiographique de la littérature » et donne en pâture ses travers d’homme né au milieu des années soixante, piètre cuisinier, agacé par les « objets défaillants » et s’adonnant à la « prolifération décorative ».
(https://www.humanite.fr/culture/thomas-clerc-fait-le-tour-du-proprietaire-551325)
+
« Je n’ai pas de père spirituel. Je ne sais pas vis-à-vis de quels artistes j’ai des dettes. Je ne me sens sous l’influence d’aucun écrivain ». « Il n’avait pas d’écrivains préférés, mais il lisait Roussel, Perec, Barthes et Philip K Dick », dit de lui Thomas Clerc qui fut son ami (dans L’Homme qui tua Roland Barthes).
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Édouard Levé (1965-2007, suicidé le 17 octobre, jour d’ouverture de la FIAC), de 1992 à 2007 : une trajectoire d’artiste, photographe restreint puis généralisé, que bouclent les cinq livres publiés chez POL, que donc Œuvres ouvre – comme les étapes, les stations, d’une démonstration.
(http://jeanpierresalgas.fr/edouard-leve-ou-la-mort-de-lauteur-dans-lart-contemporain/)
2019 04 09
# [intelligence][karl]
Quoi que tu dises, – ce que tu dis peut en dire plus que tu ne crois – si celui qui t'écoute est plus que ce que tu crois qu'il est – ou moindre !
(Paul Valéry, Mauvaises pensées, p.96)
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[pour Romain]
L'accord.
« Il fait beau », dit Arnolphe. Tout le monde en convient. « Il fait chaud », ajoute-t-il. Mais Climène aussitôt : « Vous trouvez ? », lui dit-elle.
On s'accorde sur ce que l'oeil voit. Il nous fait unanimes. Mais la peau est plus personnelle, et je me demande pourquoi.
Que nous différons les uns des autres par cette sensation de la peau bien plus que par celle de la vue, c'est donc cette dernière qui aura le privilège de nous accorder. Elle fera qu'il n'y ait qu'un monde pour tous, de mêmes objets, des termes définissables et une « science objective ».
(Paul Valéry, Mauvaises pensées, p.96-97)
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"École du regard"
"Les Forçats de l'oeil"
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Nous pensions être ce que I'époque avait produit de plus parfait et celle-ci ne le savait pas encore.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 12, #part0087_00_000)
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[TP]
[collectionneur peintures croûtes ratées kitsch]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0087-0090)
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Un des codes de la peinture d'amateur est d'arborer une signature démesurée.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0088)
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[ ] était donc un praticien délicat s'effaçant derrière sa réalisation. Un Emmanuel Bove à la partition sourde. Retranscription sans effet du réel.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0089)
##
On est passé de Coco Chanel au logo Chanel.
De Coco Chanel au logo Chanel.
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[anaxio-logique]
Il n'existe rien de plus sinistre qu'une dénonciation ratée, tout comme il est indécent de recevoir une aussi impure leçon de morale.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0090)
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[ARG]
A contrario de l'écrasant chef d'oeuvre, la médiocrité est d'une grande générosité, puisqu'elle permet à tout le reste d'exister.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0091)
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Ça y est, j'y étais. [ ] Comme le disaient mes amis, j'y étais. Mais où donc ? Dans le présent. [ ] En vérité, je venais juste de comprendre les codes que l'époque attendait de moi.
((Bruno Gibert, Les Forçats, chap 13, part0094))
#
Avec Ed, nous bravions notre aversion pour taper dans une collection très intéressante de revues porno scandinaves des années 70, que je trouvais plus intéressantes que les productions contemporaines peuplées d'acteurs glabres et sains comme s'il s'agissait de faire l'apologie de l'aérobic. Le sexe relié à la notion de culture physique représentait, pour moi, un non-sens total. Dans les éditions des années 70, les photos étaient peut-être moins parfaites techniquement mais elles avaient quelque chose d'amateur, qui les rendait plus charnelles. Aussi, la place de la fiction ( « Un couple se rencontre dans une chambre, un salon, un train, dans un champs [sic : un champ] ») était prédominante, ce qui n'était pas le cas chez les culturistes californiens du porno.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0104)
+
Le mouvement continu des acteurs où n'intervenaient ni intellect ni psychisme ni affectivité les faisait ressembler à des machines. Quant à l'absence de toute fioriture filmique, elle était comparable aux vidéos ..?.. de démonstration présentes dans les magasins de bricolage. Cet allemand blond un peu épais qui ne cache pas sa fierté de manipuler une si puissante perceuse, ou cette démonstratrice aux longs cheveux bouclés nettoyant une vitre avec une mousse miraculeuse n'étaient pas si loin des professionnels du hard.
((Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0106-107))
#/<
Les cultureux et les culturistes, les artistes et les arrivistes, etc.
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[vrac][TP]
Ceci me rappelait une oeuvre de Gianfranco Baruchello et Alberto Grifi constituée d'extraits mis bout à bout de façon aléatoire, à part que là c'est moi qui contrôlait.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0106)
[Cf. "Verifica Incerta", 1964, Gianfranco Baruchello et Alberto Grifi]
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Il en sait « maintenant plus que moi sur la mort », et moins sur le deuil.
cf. infra, édouard levé
J'en saurai bientôt plus que vous sur la mort, et moins sur le deuil
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[neutralisage]
Au delà de cette alchimie propre à l'art (transformer le plomb en or), j'y voyais une ruse snob pour échapper au vulgaire. Le goût absolu pour le neutre, n'était-ce pas la parade qu'Ed avait élaborée pour échapper à ce dernier ? Si.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0109_00_000)
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[postsexuel]
Pour Ed, la boîte échangiste était le paradigme de la boîte de nuit poussé à son maximum : lieu de rencontre idéal dans lequel il est inutile de savoir danser, inutile de savoir draguer pour étreindre quelqu'un, enfin un lieu sans détour où le sexe est central comme il l'est dans la vie. Selon Ed, la boîte à partouze fonctionnait comme une utopie démocratique dans laquelle chacun était libre de se choisir un rôle (baiseur, baisé, regardeur, regardé), en dépit du genre, masculin ou féminin.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 15, partpart0111_00_000)
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[brachy-logique]
Bien qu'elle n`ait guère suscité d'intérêt théorique, la nouvelle connaît une fortune considérable, comme si le plaisir de raconter était inversement proportionnel à la rareté de la réflexion qu'elle appelle. Genre réputé mineur, elle repose sur le mythe d'une littérature de pur récit, où il s'agirait simplement de bien raconter une histoire brève. Ce contrat basique, gênant par sa naïveté même, a pu lui assurer son succès, notamment dans la sphère anglo-saxonne, où son intérêt ne s'y dément pas. En France, en revanche. la nouvelle n'a pas vraiment pris, victime d'une légèreté supposée (par rapport au roman) et dégagée d'un discours critique (par rapport à tous les autres genres). Dans notre pays de théoriciens, elle n'existe que sous forme sporadique, apparaissant çà et là, et se soutenant d'une exception notable (Maupassant). Alors même que sa simplicité et sa concision devraient contribuer à sa popularité, la nouvelle reste marginale à l'heure où il est question de rendre l'art littéraire plus attrayant.
L'une des raisons de ce discrédit tient à la forme du cadre où s'inscrivent les nouvelles, le recueil. Sa volatilité, son éclectisme gratuit font qu'une nouvelle lue est une nouvelle vite oubliée, figurant de façon hasardeuse dans un ensemble qui ne l'est pas moins. Mon idée est simple : je ne conçois de nouvelles qu'unifiées autour d'un axe créant la cohésion du Livre – en l'occurrence, le crime. Curieusement, ce n'est pas la littérature mais le rock qui m'a fait comprendre cette nécessité de l'agencement global, par l'intermédiaire de ce qu'on appelle l'album-concept, qui obéit à un principe surdéterminant son contenu [ ]
(Thomas Clerc, L'homme qui tua Roland Barthes, postface)
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De : karl
À : Guillaume Louet
Envoyé le : Mardi 9 avril 2019 18h07
Objet : Re: repense-bête ?
Cher Guillaume,
Merci !
Dès que mon état le permet (et c'est déjà bien optimiste de le dire), je vois ça et je [te] dis, ou on en reparlera. Sauf incident, donc.
J'ai d'ailleurs déjà commencé, pour ne rien te cacher. De loin, ici, à Nemours.
Note : Je n'ai pas traité Christophe Hanna d'imposteur, mais disons d'esbroufeur, de mousseur, de poseur... sonnant et trébuchant un peu creux.
Jean-Marie Gleize, oui, mais ça m'a l'air d'être un peu vaseux, voire de la foutaise, mais très a priori.
En revanche, Cyrille Martinez, oui. Ça, ça [me] paraît mieux – et comme tu le dis. Bon, j'ai feuilleté ça de loin, ici à Nemours, donc sur internet, et entre deux malaises, mais bientôt (si ça existe, ça), entre rendez-vous médicaux et autres, je compte traîner ma carcasse (désormais pour la casse) jusque chez Gibert pour consulter tout ça de plus près, pourvu qu'alors j'en aie la force. Comme j'ai celle de lire en ce moment (ou plutôt de me faire lire) cet autre Gibert, Bruno celui-là, Les Forçats. Tu me diras peut-être que c'est bourgeois (d'origine), mais... comme je suis (à l'heure actuelle) un "fan" d'Autoportrait d'Edouard Levé (bourgeois d'origine), et que ce livre en parle, et compagnie...
En tout cas merci ! À toi !
Et bien à toi. (Au moins.)
kARL
+
De : karl
À : Guillaume Louet
Envoyé le : Mardi 9 avril 2019 18h11
Objet : Re: repense-bête ?
Faute. Oubli. Je reprends :
En tout cas vraiment merci ! À toi !
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À quoi bon nager ?
De l'eau à quoi ?
#/<
Baigner/nager dans l'eau nous réinitiatlise.
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Cependant, la fête finie, redevenu ascète, il renvoyait ce monde composé
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 15, partpart0111_00_000)
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[TP][solo][ascèse]
Cependant, la fête finie, redevenu ascète, il renvoyait ce monde composé seulement de prénoms afin de retrouver sa chère solitude. ll goûtait alors chaque minute de sa propre compagnie et jouissait du plaisir d'être de nouveau en conversation avec lui-même, dans le silence de son appartement. Je pouvais imaginer le plaisir, pour ce solitaire, de recouvrer son état premier, son rêve d'unité hors duquel rien n'est possible. La peur du conflit et de la souffrance relationnelle confortait, de jour en jour, sa position. Je m'entends très bien avec moi, disait-il, comme une fin à tout, comme la solution de tout.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0111-112)
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Plus ça va, plus je ne peux être en relation qu'avec des gens qui sont comme moi et qui pensent comme moi, me confia plus tard Ed, sans pour autant le regretter.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 14, part0116)
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[TP][karl][solo]!
…
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 16, part0118_00_000)
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[-',-]
[Le quartier de La Défense]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 16, part0124_00_000)
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[STO]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 16, part0126_00_000)
#
[DTO]
[Désertion du travail obligatoire d'Ed, rendu dépressif/burn-out]
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 16, part0127_00_000)
#
[oligarchisme][centre]
[Le monde fermé des galeries]
…
C'est dans ce sens que les choses se faisaient et pas autrement. Ce qui me paraissait paradoxal, c'est que ces commerçants très libéraux attendent la validation des institutions publiques pour exercer leur commerce. Le réseau, tout était là.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 17, part0130_00_000-0131)
#
[TP][karl][mdlp]!!!…
Le réseau, tout était là.
Je me rappelle une phrase prononcée par Ed quand il avait décidé de faire artiste de métier : – Le matin, je travaille et I'après-midi, j'ai des rendez-vous. En observant les autres, Ed avait compris qu'être un artiste contemporain reconnu passait par beaucoup de relationnel. Il sortait beaucoup, il fréquentait les vernissages avec bien plus de constance que moi qui préférais, souvent, rester en famille. Ed était de tous les événements, de tous les lancements. [ ] Personne dans le milieu ne connaissait très bien son travail, mais il était toujours là, ce garçon cultivé, spirituel et volubile. Il ne ressemblait pas encore à un artiste pour la simple raison qu'il s'intéressait aux autres et quand il parlait avec eux, ce n'était jamais de son travail, a contrario des artistes qui, eux, ne peuvent parler que d'eux-mêmes et de leur création. Il aurait pu pourtant évoquer ses expérimentations photographiques et littéraires et pourquoi pas ses tableaux à la cire et mine de plomb. Elles valaient aussi bien que nombre d'oeuvres accrochées sur les cimaises des galeries de la rue Louise-Weiss ou du quartier de la Bastille qui fleurissaient alors à la faveur d'un boom du marché de l'art.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 17, part000-0132)
+’
#
[méta][TP][karl][bio-logique][surdouage]
Et il n'est pas très connu non plus. Quand il meurt, on pourra dire de lui qu'on enterre beaucoup d'espoirs. C'est-à-dire quand même ses propres amis ont l'impression qu'il est encore à la porte de quelque chose. [ ] Intellectuellement je crois qu'il était vorace. Vorace de tout ce qu'il pouvait apprendre, notamment sur la musique, bien sûr. Et d'une sensibilité absolument bouleversante – aux yeux de ses camarades.
(Franz Schubert ou le voyageur immobile, 4'30 + 6'40)
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[bio-logique][TP]?
Fin 1822-début 1823, Schubert contracte une infection vénérienne. Différents indices (symptômes, déroulement ultérieur de la maladie) laissent penser qu'il s'agit de syphilis. Il effectue vraisemblablement en octobre 1823 un séjour à l'Hôpital général de Vienne. Par la suite sa santé, malgré quelques rémissions, ne cesse de se dégrader, ce à quoi contribue le traitement au mercure habituel à l'époque.
Années de maturité
Dès la Fantaisie en ut majeur « Wanderer », op.15, D.760, composée fin 1822 et publiée en 1823, Schubert avait réussi à achever une grande œuvre au style totalement personnel. En 1823, le cycle de lieder Die schöne Müllerin (« La Belle Meunière »), D. 795 avait ouvert une nouvelle page de l'histoire du lied. À partir de 1824, il est en pleine maîtrise de son style et les inachèvements se raréfient. Les lieder témoignent d'un nouveau changement d'orientation littéraire : les poètes romantiques cèdent peu à peu la place aux poètes du pessimisme et de la résignation. Déjà Wilhelm Müller faisait partie de cette école ; les nouveaux poètes auxquels se consacrera Schubert seront les Autrichiens Leitner, Seidl, les Allemands Schulze et bientôt Rellstab et Heinrich Heine. Sa santé défaillante et les attaques répétées de la maladie ont certainement leur part dans cette vision du monde pessimiste ou résignée.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Schubert)
En mars 1827 meurt Ludwig van Beethoven. Schubert participe comme porte-flambeau à la grande cérémonie de ses funérailles. La disparition de celui qui était reconnu comme le plus grand musicien du temps semble agir comme un élément libérateur et durant les vingt mois qui lui restent, Schubert va accumuler les chefs-d'œuvre, à commencer par le cycle de lieder Winterreise (« Le Voyage d'hiver »), D. 911.
[ ]
Un an après la mort de Beethoven, le 28 mars 1828, a lieu le premier concert totalement consacré à ses œuvres. C'est un grand succès, un peu éclipsé toutefois par la présence à Vienne de Niccolò Paganini. À l'automne, Schubert emménage chez son frère Ferdinand. Bien qu'atteint de syphilis, après deux semaines de maladie, il meurt de la fièvre typhoïde (ou typhus abdominal) le 19 novembre 1828 à 31 ans.)
[ ]
À sa mort à l'âge de trente et un ans seulement, Schubert laisse un millier d'œuvres. Environ une centaine d'opus sont publiés de son vivant, ce qui est peu au regard de sa productivité, mais plus que ce que Robert Schumann ou Frédéric Chopin auront publié au même âge.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Schubert)
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Les amis de mes amis sont les amis de mes amis.
Les amis de mes amis restent d'abord les amis de mes amis.
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Disque : le Schubert de haute volée de David Fray
Virtuosité, subtilité, émotion, prise de son remarquable : ce « Schubert -Fantaisie » enregistré par le jeune pianiste est une grande réussite discographique.
Avant la musique il y a le son. Sensuel, boisé, capiteux, profond, étourdissant de beauté, propre à soumettre au syndrome de Stendhal celui qui s’y expose trop longtemps. David Fray, avec la complicité d’une prise de son qui fait du disque un concert à domicile, a compris que le début de la prodigieuse « Sonate D 894 » osait se construire presque plus sur le son et sa résonance que sur une idée mélodique. Alors il prend le temps de laisser les notes se déployer et nous enivrer.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : si Schubert fredonne ensuite un de ces airs à l’allure populaire dont il a le secret, presque anodin, innocemment porté par son rythme ternaire, il n’hésite pas au détour d’une brusque modulation à crier son désespoir. On l’imagine après une soirée amicale et musicale, une « Schubertiade » où il entraînait toute l’assistance depuis son piano, se retrouver désespérément seul.
Toucher de rêve
David Fray restitue, par un toucher de rêve et une palette infinie de couleurs et de nuances, l’atmosphère douce-amère, ambiguë de cette sonate de quarante minutes. Aucun effet de manche, aucune subjectivité envahissante ne viennent gêner le cours de cette pièce intitulée en allemand « Fantasie » c’est-à-dire imprévisible, fantasque, décidée à soumettre la forme à son imagination.
(Philippe Venturini, Les échos, 06/05/15, https://www.lesechos.fr/2015/05/disque-le-schubert-de-haute-volee-de-david-fray-261345)
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Infra (aujourd'hui) : Edouard Levé, après soirée (échangiste/partouze), renvoie tout le monde et solitude…
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[intelligence][défausophie]
D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas et un esprit boiteux nous irrite ? À cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons. Sans cela nous en aurions pitié, et non colère.
(Blaise Pascal, cité en partie par Clément Rosset, Loin de moi, p.81)
2019 03 10
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[merci à Romain]
La foule en raffole.
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Romain :
La fraternité n'existe qu'entre alliés-nés.
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À moins d'habiter Miami, janvier est le membre mort de l'année.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 17, part0137)
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Tout concordait à ce que je décroche, à l'inverse de mon ami Ed qui possédait les qualités requises pour réussir dans ce milieu fermé : un sens de l'entregent, une pensée positive et consensuelle sur le temps présent, une réelle ambition artistique, une perméabilité aux mondanités et une parfaite maîtrise du langage des intérimaires de l'art (par exemple dire « pièce » plutôt que « oeuvre » et « plasticien » plutôt que « artiste ». Le croiser au coeur de ce monde était une expérience pénible. En représentation, il faisait mine d'ignorer ses vieux amis de peur sans doute qu'ils lui rappellent d'anciens fiascos, qu'ils déterrent ses années de tâtonnement que, le succès venant, il s'était efforcer d'oublier. Dans ces conditions moi le sceptique et lui le volontaire n'étions plus dans le même mouvement et ces flux contraires participèrent à notre éloignement. Son déménagement au plus près des galeries du Marais finit par distendre la pelote que nous avions tisser ensemble pendant dix ans. Tout comme les années 80 furent celles d'une peinture libre et toute puissante, les années 90, elles, portèrent haut le média photo et la vidéo. C'est dans ces années-là qu'Ed, sentant le vent tourner et non sans pragmatisme, arrêta totalement de faire une peinture qui, même conceptuelle, risquait d'être obsolète pour se replier vers la photo plasticienne. C'est par ce biais qu'il accéda enfin à la reconnaissance qu'il avait tant convoitée.
(Bruno Gibert, Les Forçats, chap 17, part0137-0138)
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[TP]
Anne Charlotte Robertson est une cinéaste américaine née le 27 mars 1949 à Columbus (Ohio) et morte d'un cancer le 15 septembre 2012 à Framingham (Massachusetts). Elle est considérée comme une pionnière du cinéma expérimental à la première personne.
[ ]
À partir de 1976, Anne Charlotte Robertson commence à réaliser des films qui s'inscrivent dans la tradition du journal filmé. Ils nous font partager sa vie intime par un mélange d'essais, de performances et de séquences d'animation. Une œuvre viscérale et obsédante dans laquelle la cinéaste, en se filmant elle-même, a su exorciser les angoisses, obsessions et compulsions liées aux troubles psychiques dont elle souffrait, en abordant de façon inédite l'expérience thérapeuthique par le cinéma. Selon la cinéaste, le cinéma est un moyen de guérison, un remède.
Five Year Diary
Autoportrait monumental, gigantesque corpus d'une durée de 36 heures, divisé en 85 bobines d'une durée de 26 minutes, Five Year Diary est l'œuvre la plus importante de la cinéaste. Elle couvre deux décennies. Dans cette chronique de sa vie quotidienne dans le Massachusetts, Robertson documente sans détour son combat pour survivre face à la dépression. De sombres et intenses monologues intérieurs, teintés çà et là de l'humour et de l'autodérision propre à la conscience qu'avait l'artiste de sa maladie, donnent toute sa profondeur à cette expérience thérapeutique en cinéma.
[ ]
Depuis la mort de la cinéaste qui distribuait ses films elle-même (et qui étaient donc peu vus), son œuvre est numérisée et conservée par The Harvard Film Archive.
En 2013, le grand maître américain du Super 8 Saul Levine a réalisé un film en hommage à Anne Charlotte Robertson : Falling Notes Unleaving (16 mm, 13 minutes.)
Jonas Mekas, cinéaste et fondateur de l'Anthology Film Archives, écrit en 1994 dans une lettre à Anne Charlotte Robertson : « J'étais tellement impressionné par ce que je voyais. Je ne pense pas que c'est moi qui suis un film diarist : c'est toi ! C'est toi ! Je suis très très ému et je ne peux dormir sans y penser. »
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Charlotte_Robertson)
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Bernard Heidsieck
[ ]
À la suite de la parution du recueil Sitôt dit, en 1955, Bernard Heidsieck constate l'état moribond de la poésie, cantonnée selon lui à l'espace blanc de la page dans laquelle elle finit par se "noyer". C'est après avoir assisté aux concerts du Domaine Musical de Pierre Boulez, où il entend notamment le Chant des adolescents de Stockhausen, puis aux performances des artistes de Fluxus au Domaine Poétique (créé par Jean-Loup Philippe [archive] et Jean-Clarence Lambert en 1961), qu'il prend conscience du "retard" de la poésie sur les expérimentations musicales et artistiques du temps. Il entreprend alors de sortir le poème de la page imprimée, et crée, à partir de 1955 ses premiers "poèmes-partitions", avant d'utiliser le magnétophone comme principal outil de création à partir de 1959, fondant ainsi, avec François Dufrêne, Gil J. Wolman et Henri Chopin, la "poésie sonore", c'est-à-dire, selon sa définition restreinte, une poésie faite par et pour les magnétophone qui use des moyens de l'électro-acoustique.
Cependant, au-delà de la dimension sonore, la dimension visuelle du poème prend pour Heidsieck une importance majeure : le poème, tel qu'il est conçu, trouve son achèvement sur la scène, dans le moment de sa performance. C'est la raison pour laquelle il rebaptise sa pratique, à partir de 1963, "Poésie action" [ ]
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Heidsieck)
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[multimédia]
Et donc, je me suis dit, si on y croit encore, il faut changer ça. Personne ne lit de la poésie, il faut donc que ce soit le poème qui bouge et qui aille vers un lecteur auditeur. Un auditeur qui potentiellement peut devenir lecteur.
(Bernard Heidsieck - La poésie n'est pas une solution - 26/07/2012 - Bernard Heidsieck (France)[poésie sonore], 1')
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Charly GRUBSZTEJN
Ostéopathe
Centre kiné-sport
26 Rue du Canal, 94170 Le Perreux-sur-Marne
2019 04 11
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[brachy-logique]
Avec ces courts textes, Villet démontre une fois de plus qu’un petit livre plein de verve, d’enthousiasme et de conviction, assaisonné d’un doigt d’exubérance est bien plus convainquant qu’un gros pavé ennuyeux.
(http://mesimpressionsdelecture.unblog.fr/2019/04/09/my-heart-belongs-to-oscar-romain-villet/, cité par https://romainvillet.com/my-heart-belongs-to-oscar-2/)
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[brachy-logique]
Faire court en dit long.
Faire court en dit plus long.
2019 04 12
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Christine :
Yohji Yamamoto
Alexander Mac Queen
Christian Dior
Coco Chanel
2019 04 13
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[otteur]
Pourquoi faudrait-il que la parole appartienne à quelqu’un, même si ce quelqu’un la prend ?
(Fernand Deligny, https://www.maisondelapoesieparis.com/events/entretiens-de-posie-2/)
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La vulve révulse ?
2019 04 14
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Rauschenberg : Je considère être parvenu à mes fins que quand mes oeuvres se rapprochent du désordre que moi-même je ressens.
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(AF)
[TP][capitalisme][politique]
…
(André Gorz)
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 12')
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[minimalisme[[brachy-logique]
Épicure, le rien de trop…
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 19')
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abondance, détournement
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 21')
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[HN]
…
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 26')
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écologie
(Entendez-vous l'éco ? - 09.05.2018 - Des nouvelles de Marx (3/4) : Marx écolo ?!, 36')
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Le jeune karl Marx
http://dpfilmz.com/le-jeune-karl-marx/
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[brachy-logique][abrégé]
Abrégé du "Capital" de Karl Marx, par Carlo Cafiero traduit en français par James Guillaume
Cet abrégé de 1878 reprend l'essentiel de la critique du système capitaliste exposée par Karl Marx dans le lire 1 du Capital. Destiné à un public populaire, écrit dans un style débarrassé de l'appareil scientifique qui rend parfois ardue l'oeuvre originale, ce résumé fut approuvé par Marx lui-même.
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Abrégé du Traité de la nature humaine, David Hume (Allia)
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Romain Villet :
Sur le profil de François Bon, au-dessus de 8 photos, j'ai pu lire ceci qui devrait attiser la curiosité du plus levéolâtre d'entre nous: "hommage conjoint à Bernard Bretonnière, Edouard Levé, Olivier Hodasava et Google Saint View". Je comprendrai pas tant que personne ne m'aura expliqué...
=>
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[vrac]
Surnommé, selon la formule de François Bon, le « poète-énumérateur », il [Bernard Bretonnière] est particulièrement connu pour ses listes dont il donne de nombreuses lectures publiques depuis le début des années 1990. Ainsi, Alain Girard-Daudon le voit-il comme un « collectionneur passionné de toutes choses, qui se plaît à ranger le monde à sa fantaisie » Il pratique l'art postal, collectionne les anges, les citations littéraires, les dates d'événements littéraires, les histoires ligériennes, estuariennes et atlantiques. Au-delà de sa propre création, il aime se présenter comme entremetteur : « Celui qui intervient entre deux ou plusieurs personnes pour les rapprocher ». Son plus grand plaisir revendiqué est en effet de provoquer et de favoriser les relations entre les artistes et toutes les personnes ou organismes susceptibles de faire fructifier et avancer leurs projets.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Bretonni%C3%A8re)
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Il [Bernard Bretonnière] pratique et accumule les énumérations, dans la visée d’un projet autobiographique, depuis de nombreuses années. Les cinq énumérations que nous présentons ci-dessous sont inédites.
(François Bon, Tiers Livre (blog), cité par https://remue.net/Bernard-Bretonniere-j-ai-fait-la-liste-des-choses-a-oublier-nous-ne-manquerons)
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Démarré en 2010, il [Olivier Hodasava] crée un blog intitulé Dreamlands Virtual Tour, dans lequel il publie régulièrement de courtes histoires inspirées de captures d’écran prises avec l’application Google Street View. Son blog est un carnet de voyages imaginaires, rédigé en surfant sur des images capturées aux États-Unis, en Europe, en Asie, en Afrique. En utilisant la cartographie virtuelle de Google Street View, Olivier Hodasava compose des récits et des courtes histoires à partir des photographies et des impressions que lui laissent ses visites virtuelles.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Hodasava)
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Google Street View est un service de navigation virtuelle lancé le 25 mai 2007 afin de compléter Google Maps et Google Earth. Il permet de visualiser un panorama à 360° d'un lieu situé sur une voie urbaine ou rurale, sur laquelle aura préalablement circulé un véhicule chargé d'enregistrer les prises de vues.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Google_Street_View)
2019 04 15
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[HN]
l’émergence d’une réflexion dialectique et récurrente sur les rapports complexes de l’oral et de l’écrit, évidemment guidée par des travaux fondamentaux récents comme ceux de Jack Goody (1979).
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la nature pluridimensionnelle de l’expérience orale et la nature unidimensionnelle de l’écrit (Frigyesi 1999 : 71)
(https://journals.openedition.org/ethnomusicologie/812)
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Cette inaptitude de la notation écrite solfégique occidentale à transcrire un certain nombre de paramètres musicaux liés à la subtilité de l’ornementation, au timbre, c’est-à-dire à ce qui définit le « style » musical, à l’inégalité du tempérament, à l’hétérochronicité de la pulsation rythmique ou son insaisissabilité dans les « rythmes libres », sans parler des délicates questions du rubato ou de l’agogie, est connue depuis longtemps et a d’ailleurs été soulevée par les collecteurs eux-mêmes dans la plupart des préfaces de leurs anthologies (Charles-Dominique 2000).
Cela dit, il n’est pas inintéressant, bien au contraire, de constater sous la plume de Lothaire Mabru ou Françoise Morvan, par exemple, que des collecteurs comme Félix Arnaudin (Landes de Gascogne) ou François-Marie Luzel (Basse-Bretagne), considérés pourtant comme scrupuleux et méthodiques, ont volontairement manipulé leurs sources pour en faire des pièces publiables aux yeux de la société littéraire bourgeoise du XIXe siècle.
+
[ ] cette recherche et cette réflexion critique autour du mouvement romantique de collecte que connurent la quasi totalité des pays européens, notamment la France, au XIXe et dans la première partie du XXe siècle.
[ ]
D’une façon plus générale, il me semble que l’un des objets du colloque aurait pu être de s’interroger sur les fondements même de la démarche ethnographique, notamment celle des folkloristes occidentaux de l’ère romantique. En effet, il est très révélateur de constater que, dans le domaine français en particulier, ces collecteurs ont globalement ignoré volontairement le phonographe, dont l’invention assez ancienne (1877), aurait pu le placer dans les mains de ceux de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Ces folkloristes, soudainement confrontés à une culture de l’oralité dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence, et à laquelle ils ont immédiatement attribué une ancienneté ancestrale voire immémoriale et dont ils ont estimé qu’elle était globalement en perdition et menacée de disparition rapide, se sont sentis investis d’une mission de sauveurs. Or, pour tous ces collecteurs « historiques », par quel biais sauver l’oralité, c’est-à-dire lui offrir l’immortalité ? Par l’écriture. L’écrit semble donc être le corollaire obligé de l’historicité, le lien indéfectible entre histoire et mémoire. Grâce à leurs écrits bienfaiteurs, ces folkloristes iront même, dans leurs préfaces, jusqu’à réclamer la postérité, ce qui signifie que l’écrit non seulement offre l’immortalité à la mémoire orale mais aussi à son collecteur !
(https://journals.openedition.org/ethnomusicologie/812)
-> Aujourd'hui où l'oralité (de nature pluridimensionnelle) n'a plus nécessité d'être sauv(egard)ée par l'écriture scripturale, la réduction scripturale unidimensionnelle.
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Écriture :
Procédé qui permet de représenter un langage avec des symboles ou des lettres.
[ ]
Ensemble des procédés et des systèmes signifiants par lesquels les hommes ont transcrit matériellement, à travers les âges, leurs paroles et leurs pensées.
(https://fr.wiktionary.org/wiki/%C3%A9criture)
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L’écriture face à l’oralité : d’hier à aujourd’hui, quel impact sur la vie en société ?
Publié le 29 juin 2009 Roland Colin | Analyse
À l’occasion d’une conférence donnée le 23 février 2009 dans le cadre des 4 saisons du Lire à Figeac, Roland Colin interroge les rapports entre écriture et oralité et la manière dont ces deux versants de la parole s’articulent dans l’histoire.
De la parole à l’écriture La parole est fondatrice de l’humanité. Les hommes de Neandertal, eux-mêmes, possédaient un langage. Dès les origines, s’est posée la question des traces. Ce que nous appelons l’art pariétal des cavernes – ainsi des chevaux de Pechmerle et de l’abondance des signes qui les entourent – répondait au besoin d’évoquer, de représenter, de transmettre, de signifier. C’est donc le degré initial de l’écriture, s’ajoutant à l’oralité qui trouve ses droits, par ailleurs, dans nombre d’autres espèces animales. Les systèmes d’écriture les plus anciens sont partis du dessin figurant la réalité : idéographes et idéogrammes appelant, par un exercice de l’esprit, le passage, mixte d’abord entre image et son, puis basculant, dans la voie nouvelle, vers la représentation symbolique codée. On peut dire, d’une certaine façon, qu’il n’y a aucune société humaine sans écriture. Ainsi donc, le processus du signe mis en partage renvoie à la nuit des temps. Toutefois, les formes prises par l’élaboration de codes investissant la parole ont conduit, passé un certain seuil, à reconnaître, à des étapes différentes de l’histoire, la naissance de ce que l’on a appelé « l’écriture proprement dite ». Parmi les plus anciennes : le cunéiforme de Sumer, le hiéroglyphique des Egyptiens, l’écriture encore en partie mystérieuse des Maya – pour une grande part détruite par les conquistadores. Dans tous ces cas de figure, la maîtrise des pratiques d’écriture n’était pas sans relation avec les positions de pouvoir. On peut dire donc qu’à la fois elles induisaient une division des positionnements spécifiques à l’intérieur des structures sociales, tout en remplissant des missions d’intérêt collectif. Dans ces situations, à l’intérieur d’un même peuple, on en vient à distinguer les « lettrés » et les « non-lettrés ». L’une des illustrations les plus marquantes est offerte par le mandarinat chinois. On peut évoquer aussi la place des scribes dans la société de l’ancienne Egypte. Par contraste, l’oralité est omniprésente dans les cultures humaines, avant l’écriture proprement dite tout comme à travers elle. L’oralité habite l’écriture, dans la mesure où toute chose écrite peut être lue à voix haute : elle est produite par des locuteurs s’adressant à d’autres locuteurs. Elle représente le degré fondateur de la parole. Pendant des millénaires et bien plus, et jusque dans le monde contemporain, la culture humaine s’est développée à travers la parole. La parole inscrite charnellement dans le corps de l’homme l’habite et le met en mouvement. On peut dire ainsi que le chant et la danse sont indissociables de l’oralité. L’oralité, habitant le corps entier, par-là même engage la personne, les personnes dans un jeu collectif. Il y a une dimension chorale dans la conversation qui est aussi le degré premier du théâtre et de la danse. Comment donc ces deux versants de la parole, oralité et écriture, s’articulent-ils dans l’histoire en affectant le lien social ? Je prendrai l’Afrique comme terrain de référence, non seulement parce que là se situe le berceau de l’humanité, mais aussi parce que ce continent nous donne à voir la gamme la plus étendue et significative, largement étalée dans le temps jusqu’aux problèmes les plus actuels, des rapports oralité / écriture. À telle ou telle étape, on pourra y reconnaître des situations qui nous renvoient bien plus au Nord, dans la France historique et contemporaine. L’Afrique des origines : un monde de la parole Les préhistoriens démêlent laborieusement, avec, de temps à autre, des avancées fulgurantes, l’écheveau des langages de nos origines. Le pôle de l’Égypte antique, dont on retrouve les traces jusqu’au cinquième millénaire avant notre ère, occupe une place prééminente, particulièrement dans la création de l’écriture. La colonne vertébrale de cette civilisation était le Nil. Au sud et au sud-ouest vivaient des populations noires, dont l’histoire du peuplement s’avère complexe. On admet aujourd’hui que les interactions étaient nombreuses avec le monde égyptien. Les textes hiéroglyphiques nous apprennent que les maîtres de ballet et de musique des cours pharaoniques ont été, à maintes reprises, des Pygmées, eux-mêmes, certainement, occupants antérieurs, et se métissant avec des populations nilotiques et bantoues. Des symboles égyptiens ont pénétré certaines cultures noires. On ne peut guère en dire plus. À une période plus récente, les Carthaginois, ancêtres au moins pour partie des Berbères, avaient créé une écriture propre. Les Berbères Touareg d’aujourd’hui en ont gardé la connaissance et l’usage sous la forme du « tifinar ». Mais les peuples noirs au-delà du Sud-saharien, Soudanais, Nilotiques, Bantous sont restés, de façon générale, étrangers aux systèmes d’écriture, à quelques exceptions près, très localisées. Par contre, l’oralité y était fertile, puissante, se traduisant en productions langagières riches et différenciées en centaines de langues. Civilisation de la parole et du signe, s’appuyant sur une symbolique et une mythologie n’ayant rien à envier aux Égyptiens et aux Grecs. Les signes tangibles, là où l’écosystème en fournissait les matériaux, prenaient souvent forme à travers la statuaire et les masques, habités par la parole. J’ai connu un sculpteur samogo, dans la région du Kènèdougou, il y aura bientôt soixante ans, qui me rapportait son art de faire. Il sculptait en chantant, incorporant, me disait-il, sa parole dans le bois. Le masque est indissociable de la danse et de la parure du corps, où tout est signifiant, tout comme les scarifications et tatouages rituels, écriture de la peau. Cette intelligence du sens est dispensée par l’initiation qui permet la maîtrise des signes, en perpétuant, reproduisant, développant le lien social. Les premiers explorateurs n’y ont vu que du feu, s’abritant derrière les jugements péremptoires de « fétichisme » et de barbarie. Les maîtres d’initiation étaient nécessairement des maîtres de la parole, usant, lorsqu’il le fallait, d’une langue secrète pour préserver l’agencement des pouvoirs. On doit noter aussi l’existence, plus ou moins développée selon les peuples, d’une « écriture sonore » : les langages tambourinés. J’ai gardé un souvenir très vif de séjours en pays mandjak, au nord de l’actuelle Guinée-Bissau, où je découvrais ces tambours qu’on nomme bombolon. Lorsque le soleil décline et que les travailleurs reviennent des champs, alors que la vie sociale reprend ses droits, les tambours parlants, dans chaque village, entament un fascinant jeu de communication. Les rythmes traduisent d’étonnantes productions langagières, limpides pour les locuteurs de la langue. Ainsi, à des kilomètres à la ronde, se diffusent de place en place les nouvelles, les interpellations, les messages socialement utiles : écriture sonore indubitablement efficace et riche de sensations créatives, une écriture en mouvement, portée par le vent.
L’intrusion première de l’écriture littérale L’Islam, peut-être plus que toute autre, est une religion de l’écriture, en connivence avec ses cousines, les « religions du Livre » (Ahel el kitab), judaïque et chrétienne. Si le christianisme est apparu le premier, dans notre ère, sur le versant Est de l’Afrique, en Éthiopie, il ne déborda guère de ce noyau initial pendant très longue période. Par contre, la religion musulmane, plus tard venue, ne franchissant la barrière saharienne qu’aux abords de l’an Mil, entama une progression, à la fois lente et soutenue, vers les terres du Sud. Aussitôt conquis le désert, des foyers d’Islam flamboyants s’installèrent dans certains hauts lieux, véritables Universités coraniques médiévales, s’accompagnant d’une production écrite prestigieuse, dont les manuscrits ont été conservés jusqu’à nos jours. Ainsi des bibliothèques insérées dans le tissu social, spécialement à Chinguetti en Mauritanie et à Tombouctou dans la boucle du Niger, ont su garder leurs trésors fragiles à travers les siècles. Le personnage du « marabout », sage, guide spirituel, parfois magicien, enseignant et interprète du message sacré, capable donc de lire le Coran et d’enseigner à le lire, est le vecteur par excellence de l’expansion religieuse, au sahel d’abord, en savane ensuite, avant d’atteindre plus laborieusement les zones forestières méridionales. L’Islam, vecteur d’écriture, pénétrait de la sorte, à l’aide de multiples canaux, par une manière de capillarité, dans des terroirs où régnait depuis des millénaires l’oralité puissante des cultures et religions des terroirs. On a longtemps nommé ces dernières « animistes », alors qu’aujourd’hui on a pris le parti de récuser ce terme. Il suffit de s’entendre. Il est sommaire d’y voir des cultes prêtant une « âme » aux choses. En réalité, il s’agit toujours de cultes de la Vie, saisie sous toutes ses formes, du végétal à l’animal et à l’homme. Les « animistes » mesurent l’extraordinaire solidarité / dépendance entre tous les « porteurs de vie », ainsi que, logiquement, leur enracinement dans le terreau qui les potentialise et les nourrit : le minéral, l’eau, la force du soleil. Philosophie de la force, des forces, des jeux de forces dominant le système des idées. À l’heure des grandes prises de conscience écologiques contemporaines, il serait léger de s’en tenir à une condamnation d’archaïsme, ce que l’Occident a fait, oubliant ses propres « animismes » antécédents, qui ont pourtant laissé d’impressionnantes traces, ne serait-ce que dans ma Bretagne natale. Ces philosophies de la vie, apanages de chasseurs, pêcheurs, cueilleurs, agriculteurs, éleveurs, donnaient une place de choix à la parole, fondement du lien social, sous toutes ses formes vivantes : mythes, contes, récits, proverbes, soutenus par la musique et le chant et scandés par la danse et le mime, engagement total des corps. J’en appelle, là encore, à la mémoire de mon terroir breton, et à ses cousinages dans d’autres provinces profondes de notre pays. Or donc, en Afrique, l’écriture vint d’abord par le marabout prêcheur, s’attachant, hormis les temps guerriers de djihad, à se faire une place dans la société telle qu’elle était. Je me suis trouvé, dans mes années de jeunesse, vivant au Kènèdougou, en pays sénoufo du Sud de l’actuel Mali, exactement sur le front d’avancée de l’Islam lettré venant en interaction avec les oralités paysannes des religions du terroir. J’y rencontrais de petits marabouts qui s’intégraient, la plupart du temps sans trop de difficulté, à la société villageoise. Ils y étaient les colporteurs initiaux, même si leur savoir était sommaire, de l’écriture coranique. L’écrit prend alors un statut social assorti d’un certain prestige puisqu’il soutient des pouvoirs occultes et sacrés. Ces marabouts vont prendre de la sorte un statut de notables dans la société rurale. Peu à peu, la cohorte des convertis s’élargit. On observe alors deux cas de figure. Dans le premier, progressivement, l’Islam s’affirme en force, et le dignitaire religieux y acquiert un véritable pouvoir. Le nombre des lettrés en arabe s’accroît et l’arabe devient une langue associée à la vie du groupe. Il arrive, et c’est le cas dans la vallée du Fleuve Sénégal, que les plus avancés des lettrés utilisent la graphie arabe pour écrire leur propre langue maternelle, le peul (pulaar). On dispose ainsi de textes littéraires peul écrits en lettres arabes. Au fil du temps, certains marabouts parmi les plus importants, se nourrissant de l’influence de grands pôles de spiritualité extérieurs, fondent des confréries soufi qui leur sont reliées : notamment Tidjanya et Qadriya. Parfois, et c’est le cas des Mourides sénégalais, la symbiose avec les pratiques du terroir y laisse apparaître des composantes syncrétiques. Dans tous les cas, l’oralité première demeure vivace, spécialement dans la vie sociale et familiale. Le second cas de figure montre le foyer musulman environné d’une organisation socio-religieuse « animiste » faire bon ménage avec elle, selon une sorte de division du travail laissant apparaître des phénomènes marqués plus nettement de syncrétisme. L’Islam était, à l’origine, une religion de nomades, de guerriers, de commerçants, alors que les cultes du terroir sont reconnus dans bien des cas comme plus efficaces lorsqu’il s’agit d’entretenir la fécondité de la terre. Parfois, le syncrétisme donne lieu à la création de mouvements de type messianique, tel le prophétisme du « dieu de San », que j’ai connu au Sud-Mali dans les années cinquante. Dans les sociétés étatiques des zones du sahel et des savanes, on voit apparaître très tôt une division sociale en castes. L’une d’elles est celle des griots. Ces derniers sont, par excellence, les « gens de la parole », faisant fonction de gardiens de la mémoire des rapports lignagers, sociaux et politiques, et les authentifiant. Ils demeurent résolument étrangers au monde de l’écriture dans l’exercice de leur art, illustrant l’efficacité supérieure de l’oralité. Par leur récitatif ritualisé, ils confirment, affermissent ou détruisent les réputations, alliant souvent le chant et le rythme au beau langage. Ils sont indubitablement les détenteurs d’un contre-pouvoir nécessaire au maintien de l’ordre social dominant. Les griots ont traversé le temps d’avant les colonies, la colonisation, et tiennent encore la part belle dans les jours présents.
La colonisation territoriale vecteur d’une écriture nouvelle Avec la colonisation territoriale, inaugurée dans la seconde décennie du XIXe siècle, deux courants nouveaux se font jour : l’introduction de la culture écrite du colonisateur, induisant la fondation du système scolaire ; le prosélytisme chrétien développé par les Missions, qui, lui aussi, soutiendra un recours à l’écriture, notamment pour accéder aux textes sacrés, et transmettre le catéchisme. L’écriture à l’européenne a pris place de la sorte dans les sociétés et les cultures paysannes de l’Ouest africain au début de l’avant dernier siècle. La colonisation territoriale succède à la colonisation mercantile lorsque à la fin des guerres napoléoniennes la traite atlantique des esclaves est proscrite par le Congrès de Vienne en 1815. Ainsi prend fin le commerce triangulaire. La nouvelle colonisation aura notamment comme objectif d’exploiter la force de travail indigène sur place, renonçant donc à la transporter au-delà des mers dans l’économie des plantations. La compétition coloniale conduira les nations européennes à s’approprier chacune le plus vaste espace possible. Entre 1815 et 1885 – date de la Conférence de Berlin sanctionnant les règles du partage – l’Afrique est quasiment entièrement conquise et découpée par ses nouveaux maîtres en territoires coloniaux. S’agissant de la France, dans cette aventure expansionniste, le Sénégal fait figure de tête de pont. Louis XVIII nomme, en 1816, le colonel Schmaltz gouverneur du territoire, avec mission de conquérir et de mettre en valeur le plus de terres possible. À cette fin, il est nécessaire de disposer, parmi les sujets colonisés, d’auxiliaires de l’encadrement expatrié. Il faudra instruire ceux-ci, dans leurs fonctions de relais intermédiaires, pour traduire et faire appliquer les ordres des Blancs. Le gouverneur décide de créer en conséquence une première école à Saint-Louis du Sénégal. Il fait venir un jeune instituteur, Jean Dard, qui appartient au mouvement de l’Enseignement mutuel. Ce dernier découvre avec effarement que ses élèves ne parlent pas français, alors que lui-même ignore leur langue. Faisant acte de bon sens élémentaire, il estime nécessaire de les initier à la lecture et à l’écriture dans leur langue maternelle. Ne doutant de rien, il apprend le wolof, rédige la première grammaire et le premier dictionnaire en langue africaine. On introduira ensuite le français comme langue seconde. Le projet suscite d’immenses débats empreints de passion. La nation colonisatrice n’est pas préparée à reconnaître à des langues orales, jugées rudimentaires et barbares, la dignité de langues écrites, qui les mettrait à égalité avec celle des Maîtres. Cependant, dans un premier temps, Schmaltz prend le parti de l’efficacité et soutient Jean Dard. L’école mutuelle de Saint-Louis, malgré les tempêtes, fonctionne une vingtaine d’années, non sans succès. À partir de 1840, date d’expansion massive de la culture de l’arachide, les vents contraires l’emportent. On fait venir, en lieu et place, les Frères de Ploërmel pour créer un système d’enseignement reposant exclusivement sur le français, et se chargeant d’éradiquer l’usage des langues maternelles. Les auxiliaires des Blancs seront dès lors formés à l’image fidèle de leurs Maîtres. Le système perdurera tout au long de l’histoire coloniale à suivre, c’est-à-dire pendant un siècle et demi, et ses conséquences contemporaines sont loin d’être effacées. Il est intéressant de noter qu’une politique comparable avait pris forme sur le sol métropolitain. La Congrégation des Frères de Ploërmel avait été fondée en Bretagne dans le dessein d’éradiquer la langue bretonne, véhicule majeur, jusqu’au XIXe siècle, de l’oralité paysanne, au bénéfice du français, langue écrite d’adhésion pure et simple à la culture du pouvoir central, et donc aussi dispensatrice d’un lien social uniforme et conforme au modèle général. Ainsi, en exportant en Afrique les Frères enseignants, leur doctrine et leur pédagogie niveleuse des différences, on disposait d’une arme efficace pour faire prévaloir un modèle de rapports sociaux répondant au projet de la nation colonisatrice. Dans la société coloniale prenant forme au long du XIXe siècle, la classe lettrée indigène, ordonnée strictement à la langue du colonisateur, marquait, par délégation de l’autorité supérieure, sa position de domination sur le peuple majoritairement cantonné dans son oralité première. Toute promotion dans le cursus de pouvoir exigeait que l’on quitte la formation orale pour accéder à la formation lettrée en langue étrangère. On pouvait alors observer la constitution d’une division de classes dont la clé était la maîtrise de l’écriture. Tout lettré ayant réussi le passage se voyait vocation à s’intégrer dans la classe des fonctionnaires où prenait forme peu à peu une nouvelle configuration de l’inégalité. Le processus se déployait lentement, car le pouvoir colonial, malgré une idéologie théoriquement assimilationniste, contrepoint de sa mission « civilisatrice », rechignait à passer le relais aux nouveaux « assimilés ».
Oralité et écriture au temps des indépendances Lorsque enfin, à l’issue de la Seconde guerre mondiale, le système colonial se fissura avant de s’effondrer – du moins formellement – les nouveaux maîtres émancipés héritèrent structurellement des fractures sociales antérieures. Un fossé profond séparait ainsi la classe dirigeante lettrée et légitimée par un modèle exogène, et les classes dirigées, confinées dans une culture orale endogène. Ces dernières se trouvaient en effet dépouillées des instruments leur permettant d’assumer et de promouvoir de l’intérieur leur accession à une modernité qui leur soit propre. Au moment des indépendances, autour de l’année emblématique 1960, les problèmes de fond surgirent en force. Sur quelles bases construire les nouvelles nations, organiser les nouveaux États ? À partir de quelles options et de quelles références promouvoir leur développement ? Questions cruciales commandant l’avenir. La problématique de l’oralité et de l’écriture n’y était pas en position seconde. Le thème de l’alphabétisation avait été pris en compte par l’UNESCO lors de la Conférence de Téhéran en 1965. Il en était ressorti une option pour « l’alphabétisation fonctionnelle ». On reconnaissait par-là que la maîtrise de l’écriture était un ressort essentiel des pratiques de développement. La voie était ouverte, de la sorte, pour que l’on positionne l’écrit dans la vie, dans la société réelle, et donc que les langues maternelles puissent en être la pierre angulaire, sans fermer la porte pour autant au pluralisme langagier. En somme, on revenait à Jean Dard. Cependant, dans bien des cas, les experts et techniciens revendiquaient d’être en première ligne, et le « fonctionnel » fut souvent entendu au sens étroit et utilitariste du terme, les bénéfices sociaux et le respect des identités culturelles se perdant alors dans les sables. Parallèlement, et spécialement dans le monde francophone, les langues de l’oralité première se sont heurtées à de nombreuses réticences pour se voir reconnaître le droit de cité dans les systèmes d’enseignement. On retrouvait alors, curieusement, des argumentaires proches des grands débats du temps de Jean Dard. Seuls quelques pays, le Mali en particulier, se résolurent à des options claires. La « pédagogie de convergence » malienne articule de façon efficace l’apprentissage de la lecture et de l’écriture en langue maternelle, et l’accès au français, langue de communication élargie. Les résultats sont probants, mais les appareils institutionnels restent encore tributaires de frilosité pour donner à une telle réforme toute la portée que l’on peut en attendre. On peut aussi se référer à l’expérience passionnante menée par Mamadou Dia ; chef du gouvernement sénégalais de l’indépendance, entre 1958 et 1962. Ayant opté pour une démocratie participative, il eut l’audace de créer un système d’éducation populaire dénommé Animation rurale qui avait vocation à s’implanter dans toutes les communautés de base pour mettre à leur service un outil d’éducation et de formation permanente intégré dès le départ dans la socioculture traditionnelle. L’Animation pratiquait une pédagogie du développement qui fonctionnait en première instance dans l’oralité de la vie villageoise, en la faisant s’ouvrir progressivement au partenariat avec l’appareil d’État qui, lui, utilisait ordinairement le support de l’écriture. On voyait ainsi les démarches d’oralité et d’écriture collaborer en osmose croisée, s’enrichissant mutuellement sans se détruire. Le résultat en était une véritable participation populaire au développement et à la vie démocratique. Cependant, malgré le succès marquant de cette politique, qui contribuait de façon profonde à mettre à bas l’économie de traite héritée de la colonisation, les forces contraires se coalisèrent et réussirent à éliminer Mamadou Dia de façon cruelle, en décembre 1962. Amilcar Cabral, la figure de proue de la lutte de libération en Guinée-Bissau, lui aussi éliminé sauvagement par les pouvoirs colonialistes, a écrit que l’arme de la culture est le ressort décisif de l’émancipation des peuples. Quelles leçons pour le présent ? Des enseignements peuvent être mis en évidence à partir de cette revue des problèmes et des expériences, qui nous concernent dans notre vécu actuel. Les questions posées par le rapport de l’oralité à l’écriture, nous renvoient à la problématique fondamentale de l’appropriation par les acteurs de la vie en société de leurs outils de conception, de création, de communication. Dans les cas évoqués, l’oralité s’est identifiée à l’outil d’expression humaine faisant corps avec le sujet. L’écriture, qui permet aux productions de se détacher de leur auteur, a un rôle de premier plan à jouer pour maîtriser l’aventure collective des hommes. Mais elle ne garde son sens, ne demeure sous leur contrôle qu’à la condition qu’ils puissent se l’approprier pleinement, non pas pour reproduire, mais pour produire de l’intérieur des réponses à la mesure des objectifs et des besoins de tous et de chacun. Cela suppose que les acteurs humains puissent se voir reconnaître le droit d’acquérir, de maîtriser les moyens de créer, de gérer, de communiquer. Ces moyens, au stade où nous sommes, impliquent une alliance, on peut même dire un alliage entre les différents supports de la parole, y compris dans leur développement technologique les plus récents. Une telle entreprise semble vitale pour défendre et promouvoir la démocratie réelle, et pour pouvoir coaliser les énergies humaines, au Nord comme au Sud, face aux défis immenses que nous devons affronter. Par delà les vastes positions de principe, on doit y voir de graves interpellations concrètes touchant particulièrement les politiques et les pratiques d’information, de formation, d’éducation concernant tous les humains. Pour progresser dans cette voie, il serait bien utile de mettre en partage les expériences menées à différents niveaux, dans différents pays, à travers des réseaux de réflexion et d’échanges reliés aux terrains de l’action, en retenant la leçon de Mamadou Dia : le développement, qui nous concerne tous, commence à la base, et, pour ne pas perdre son âme, il doit toujours garder la sève de ses racines.
Les 4 saisons du Lire à Figeac sont organisées chaque année, en quatre temps, par l’association Lire à Figeac en partenariat avec le Musée Champolion et la Bibliothèque intercommunale autour du thème « Voyage au cur des langues ». Plus d’infos : À l’occasion de la 11ème édition du Festival culturel Africajarc (du 23 au 26 juillet 2009), aura lieu une rencontre autour des liens entre oralité et écriture contemporaine (littéraire et cinématographique) en Afrique à laquelle participeront, entre autre, Roland Colin et Boniface Mongo Mboussa. Pour en savoir plus : http://www.africajarc.com///Article N° : 8732
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[débit]
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ADSL 4 heures
Fibre 5 minutes
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[pionnier][HN]
Les milieux littéraires sont toujours en retard d’une guerre sur ce qui se fait dans le domaine de la pensée, tout comme les penseurs, bien entendu, sont une guerre en retard sur les dernières inventions littéraires.
(Laurent de Sutter, https://www.actualitte.com/article/interviews/laurent-de-sutter-j-imagine-l-essai-comme-une-machine-a-exciter-le-cerveau/70757)
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Car, de fait, le livre de Fanny Taillandier [États et empires du Lotissement Grand Siècle] représente une très jolie réussite dans mon programme, une rencontre réussie entre une invention de forme et une invention de pensée.
Bien davantage qu’un ovni, je dirais qu’il est une incarnation parmi d’autres de ce que je souhaite promouvoir, au même titre que les livres de Pacôme Thiellement, Mark Alizart, Pierre Pigot, Christophe Beney, et ainsi de suite, que j’ai publiés dans le passé. Ou alors, il faudrait tenir que c’est toute ma collection qui est un ovni, ce qui n’est pas impossible. Lorsque je regarde autour de moi, je suis bien obligé de me rendre compte que le paysage éditorial contemporain, malgré son hyper-productivité, demeure très timoré, surtout du côté des maisons d’édition traditionnelles.
Les tenants de l’essai, s’ils produisent de nombreux titres de qualité (comme on parlait de Qualité Française à l’époque de la Nouvelle Vague), le font souvent en restant persuadés de l’importance de ce qu’ils font. L’essai doit être noble, et toucher des grands sujets, ou bien il n’est qu’écume. Pour ma part, j’ai tendance à croire que l’écume est la chose la plus intéressante, non pas en soi, mais en tant qu’elle ouvre davantage de possibilités de pensée, et donc de compréhension du présent. J’imagine l’essai comme une machine à exciter le cerveau à travers une narration traitant les idées comme des événements de nature presque érotique. Car je ne crois pas à la pensée sans forme, donc sans corps, donc sans affects.
(https://www.actualitte.com/article/interviews/laurent-de-sutter-j-imagine-l-essai-comme-une-machine-a-exciter-le-cerveau/70757)
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[intelligence]
C'est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale qu'un auteur de science-fiction américain a eu la vision que les chiens allaient nous remplacer. Dans Demain, les chiens de Clifford Simak, les humains ont disparu au terme du conflit de trop. Seules les bêtes ont survécu, et parmi elles, les chiens, qui connaissent un destin particulier : ils deviennent peu a peu parlants et végétariens, tant et si bien qu'après des milliers d'années, ils règnent sur la terre, mais cette fois dans une harmonie et une paix que plus rien ne viendra troubler.
Cette hypothèse futuriste peut avoir de quoi surprendre les gens qui tiennent les chiens en basse estime. Quitte à choisir un animal pour remplacer l'humanité, on croirait la « planète des singes » plus crédible. Quiconque voue aux chiens un amour profond ne montrera aucun étonnement en revanche. Non seulement les propriétaires de chiens jouissent d'une légendaire complicité avec leur compagnon, mais ils savent que ceux-ci possèdent au moins deux qualités précieuses par temps d'apocalypse : une surprenante dureté au mal – les chiens savent vivre de restes, et même de restes de restes, ils dorment n'importe où et n'importe comment, s'adaptent à tous les environnements, fraternisent avec qui veut, souffrent en silence –, mais aussi une extraordinaire délicatesse, sans laquelle la force n'est que de la brutalité. Les chiens sont naturellement doux avec les enfants, patients avec les hommes, fraternels avec les autres animaux ; bref, ils possèdent une authentique sagesse qui semble n'attendre que la parole pour s'exprimer.
(Mark Alizart, Chiens, Puf)
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[karl]
De : karl
À : "galitzinecatherine
Envoyé le : Lundi 15 avril 2019 20h33
Objet : Re: Re : tpkarXXX vous a envoyé des fichiers avec WeTransfer
Heureusement que tu le dis par écrit ! À l'oral, ça laisserait entendre aussi bien son contraire : tu es impur ; )
Cela dit, oh, la pureté n'existe pas, mais... le spectre est large, et j'en suis un peu plus près que la moyenne, j'ai cru remarquer, oui, à force (et de comparaison). Et si tant est que ce soit une qualité (de nos jours) et s'il y avait pas de jeu de mots, de sonorités, dans ton assertion, je t'en remercie ; )
Oui, il arrive même qu'on me rapproche d'une sorte de chevalier (sorti de l'imaginaire des temps anciens), tu vois un peu le tableau ? Imaginaire...
De : "galitzinecatherine
À : karl
Envoyé le : Lundi 15 avril 2019 20h22
Objet : Re : tpkarlXXX vous a envoyé des fichiers avec WeTransfer
Tu es un pur.
Envoyé depuis mon mobile Huawei
-------- Message original --------
Objet : Re: tpkarlXXXvous a envoyé des fichiers avec WeTransfer
De : "(otto)karl"
À : galitzine catherine
Cc :
Alors super, vraiment ! Et, si, j'imagine un peu, et de mieux en mieux, vu ton enthousiasme endurant, réitéré. Dont je te remercie tout à fait.
Je pourrais te dire aussi comme me disait l'un des deux technicien "Orange" tout à l'heure : « Votre satisfaction fait la nôtre. »
Même si c'est pas tout à fait vrai dans mon cas, je peux être satisfait en toute indépendance. Et, tu me diras ou je me dirai, heureusement pour mon oeuvre personnelle, par ailleurs ! Qu'elle ne dépende pas de sa réception ! C'est la marque des vraies ? ; )
De : galitzine catherine
À : karl
Envoyé le : Lundi 15 avril 2019 18h09
Objet : Re: tpkarlXX vous a envoyé des fichiers avec WeTransfer
Merci infiniment, je suis si contente d'avoir ce film, tu peux pas savoir....
Catherine Galitzine
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[HN]
Et à propos de Fanny Taillandier, otto préparait justement l'exploitation de ça, ci-joint. (Et ça toucherait un point de notre truc, sur la littératube-and-co : ses vertus d'initiation à la littérature-au-sens-large, sur le plan de sa réception dont il est ici question mais aussi (et ça vaut pour le rap qu'elle évoque aussi) de sa pratique. La littérature "scripturale" traditionnelle se réservant à une élite, au spectre plus large du côté de sa réception mais bien plus étroit côté création. Si tu vois ce que j'essaie de dire. Quand la littérature (né)orale, visuelle, audiovisuelle d'aujourd'hui, elle, rouvre en grand les champs réceptif et contributif. Il me semble. Il nous semble ?)
Bref, fichier joint.
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De : karl
À : Ochaudenson
Envoyé le : Mardi 16 avril 2019 13h31
Objet : Re: Bashung dix it, « à plusieurs » ?
Et, au fait, Olivier, le projet Bashung dix it ?
Pardon, je reprends :
Cher Olivier,
Qu'en devient-il du projet Bashung ? Tu réfléchis à des noms de lecteurs, ou Chloé ? Ou à ne pas le faire ? Et dans ce cas, je te prends au (bon) mot et on le fait chez moi, oui, et on t'invite ? (Chez Marie, plutôt, ""sa"" maison est grande avec jardin, et à deux stations de Paris.)
En tout cas, à chaque fois que j'en cite des bouts, et pas d'hier, j'ai mon petit succès, que je rends illico à Bashung and co, mais ça semble faire mouche, comme dirait l'autre – sur qui ça le fait aussi, d'ailleurs.
Bonne journée à toi,
et à bientôt dans une maison ou dans une autre, pas de souci,
kARL
De : karl
À : Ochaudenson
Envoyé le : Mardi 16 avril 2019 13h45
Objet : P.-S.
P.-S. :
Je t'avais parlé aussi d'un ami écrivain-jazzman (aveugle) qui (après un roman chez Gallimard) sortirait un nouveau livre au Dilettante en avril, eh bien c'est fait, c'est sorti – Romain Villet, My Heart belongs to Oscar –, qui lui vaut déjà de bonnes critiques dans la presse, et je pense qu'il y aurait évidemment un truc à faire autour, mais peut-être pas exactement son spectacle qu'il donnera en trio au Théâtre de L'île Saint-Louis tout le mois mai ? J'ai bien quelques idées, moi qui en ai toujours plein, par exemple d'un entretien mené au piano, etc., mais je suppose que tu verras ça avec son éditeur ?
J'ai repéré aussi Laurent de Sutter et son tout récent Qu'est-ce que la pop'philosophie ? (Puf), moi qui ne fais que ça depuis 10 ans, une soirée sur ce thème (deleuzien !) m'intéresserait évidemment, et me frustrerait à la fois si on ne parle pas de ce qui se fait aussi en dehors du livre, et d'encore plus pop et d'avenir, selon moi, et c'est-à-dire aussi ce qui se fait chez toi, scène philosophico-littéraire ! Mais...
À toi,
et bien à toi,
kARL
2019 04 17
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Before sunrise
VF
https://www1.filmstreaming.to/films/before-sunrise-1995/
ou
https://ww16.zone-telechargement.lol/films-gratuit/28016--before-sunrise.html
VO
https://www.dailymotion.com/video/x1m79y4
+
https://www.dailymotion.com/video/xw98ig
Ou
(Sur écran de biais)
https://www.youtube.com/watch?v=-sCg0bs7CIE
Ou
https://ok.ru/video/249092901446
Before sunset
VF
https://ww1.streamay.com/10902-before-sunset/
->
https://uptobox.com/u4jarl1otwzv
VO
https://www.shahidwbas.com/watch.php?vid=db36cac65
VOSTFR
https://ww16.zone-telechargement.lol/films-gratuit/472396-before-sunset-DVDRIP%20MKV-MULTI.html
Before Midnight
https://ww1.streamay.com/6146-before-midnight/
Streaming VOSTFR
https://www1.filmstreaming.to/films/before-midnight-2013/
VOSTFR télécharger
https://ww16.zone-telechargement.lol/films-gratuit/25260-before-midnight-vostfr-1080p-light.html#
->
https://uptobox.com/aacyaa16t9yb
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Rayure sur métal
:
https://www.toutpratique.com/5-La-maison/5215-Effacer-les-rayures-sur-le-metal.php
https://www.maison-travaux.fr/maison-travaux/materiaux/metal-materiaux/4-astuces-effacer-rayures-metal-fp-161303.html#item=1
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[pop'philosophie]
J'ai toujours voulu écrire un livre qui se déroulerait en l'espace d'une chanson. Trois ou quatre minutes, en totalité.
(Before Sunset [film], 4'15)
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Dans [c]e cas précis, évidemment il faut d'abord être un bon médecin. Donc établir un diagnostic, ensuite imaginer des remèdes, et puis ensuite on passe à la 'action.
(Jack Lang - Notre-Dame de Paris : Jack Lang, ancien Ministre de la Culture - C à Vous - 16/04/2019, 3'15)
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Liste pour stephanie
Olivier Quintyn, Dispositifs/Dislocations
https://www.amazon.fr/Dispositifs-Dislocations-Olivier-Quintyn/dp/2847619674/ref=sr_1_fkmrnull_3?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=olivier+quintyn&qid=1555755043&s=books&sr=1-3-fkmrnull
Guy Bennett, poèmes évidents
https://www.amazon.fr/Po%C3%A8mes-%C3%A9vidents-Guy-Bennett/dp/2362420582/ref=la_B004MWFWD2_1_5?s=books&ie=UTF8&qid=1555575605&sr=1-5
Michelle Noteboom, Hors-cage
https://www.amazon.fr/Hors-cage-Michelle-Noteboom/dp/2914688938/ref=sr_1_fkmrnull_3?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=hors+fr%C3%A9d%C3%A9ric+forte&qid=1555575691&s=books&sr=1-3-fkmrnull
Bernard Comment, Roland Barthes : vers le neutre
https://www.amazon.fr/Roland-Barthes-neutre-Bernard-Comment/dp/2267016648/ref=sr_1_fkmrnull_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=roland+Barthes+vers+le+neutre+comment&qid=1555576112&s=books&sr=1-1-fkmrnull
Walter Benjamin, Sens unique
https://www.amazon.fr/Sens-unique-Walter-Benjamin/dp/222890838X
OU
https://www.amazon.fr/Rue-sens-unique-Walter-Benjamin/dp/B07KZ4MV79/ref=sr_1_fkmrnull_2?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=walter+benjamin+sens+unique&qid=1555772754&s=books&sr=1-2-fkmrnull
Marylin Monroe, fragments
https://www.amazon.fr/Fragments-Po%C3%A8mes-%C3%A9crits-intimes-lettres/dp/2757828959/ref=sr_1_fkmr0_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=marylin+monroe+seuil&qid=1555576181&s=books&sr=1-1-fkmr0
Pierre Reverdy, oeuvres complètes T1
https://www.amazon.fr/Oeuvres-Completes-T-Reverdy-Pierre/dp/2081222000/ref=sr_1_fkmr0_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes+de+mon+bord&qid=1555576792&s=books&sr=1-1-fkmr0
Pierre Reverdy, oeuvres complètes T2
https://www.amazon.fr/Oeuvres-compl%C3%A8tes-2-Pierre-Reverdy/dp/2081222019/ref=sr_1_fkmr0_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes+de+mon+bord&qid=1555576839&s=books&sr=1-1-fkmr0
Charles Reznikoff, Témoignage: Les États-Unis (1885-1915)
https://www.amazon.fr/T%C3%A9moignage-%C3%89tats-Unis-1885-1915-Charles-Reznikoff/dp/2846820961/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=reznikoff&qid=1555576888&s=books&sr=1-1
Pierre Reverdy, En vrac
https://www.amazon.fr/Oeuvres-Compl%C3%A8tes-11-vrac-morceau/dp/2080663984/ref=sr_1_7?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes&qid=1555576339&s=books&sr=1-7
Pierre Reverdy, Le livre de mon bord
https://www.amazon.fr/Livre-bord-Notes-1930-1936-Bleue-ebook/dp/B010E70QIY/ref=sr_1_fkmrnull_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+de+mon+bord&qid=1555576591&s=books&sr=1-1-fkmrnull
Cyrille Martinez, Deux jeunes artistes au chômage
https://www.amazon.fr/gp/offer-listing/2283025230/ref=tmm_pap_used_olp_0?ie=UTF8&condition=used&qid=1555575890&sr=1-2-catcorr
Cyrille Martinez, Premiers ministres de la Ve république
https://www.amazon.fr/Premiers-ministres-R%C3%A9publique-Cyrille-Martinez/dp/2847619828/ref=sr_1_12?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Cyrille+Martinez&qid=1555575968&s=books&sr=1-12
Manuscrits de 1844 Manuscrits de 1844 de Karl Marx (Poche)
https://www.amazon.fr/dp/2080707892/?coliid=I3ACE239BEAWC&colid=1OVGRELBAM9LG&psc=0&ref_=lv_ov_lig_dp_it
https://www.amazon.fr/dp/B01IITGL16/?coliid=I5DDYC8H91QDZ&colid=1OVGRELBAM9LG&psc=0&ref_=lv_ov_lig_dp_it
2019 04 18
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[ARG]
ARG ne comprend pas le monde, et travaille à en donner cette expérience.
ARG ne comprend pas le monde dont il est une part, et oeuvre à en offrir cette expérience, pour rappel.
ARG ne comprend pas le monde dont il est une part, et oeuvre à en suggérer l'expérience, pour indice.
ARG ne comprend pas le monde dont il est une part, et oeuvre à en suggérer l'expérience, du monde et de son incompréhension.
ARG se garde de prétendre comprendre le monde dont il est une part, et oeuvre à suggérer cette expérience, du monde et de son incompréhension. De sa complexité et sa perplexité.
ARG a la lucidité et l'honnêteté intellectuelle de ne pas comprendre le monde, le monde dont il est une part, et de là, oeuvre à suggérer cette expérience que la même honnêteté intellectuelle/clairvoyance paradoxale nous fait partager : complexité et perplexité.
ARG prétend/se targue de ne pas comprendre le monde, le monde dont il est une part, et de là, oeuvre à en donner cette expérience (littéraire) que la même honnêteté intellectuelle/clairvoyance paradoxale nous fait partager (dans la vie). Complexité (du monde) et perplexité.
ARG oeuvre à donner/produire/offrir quelque/une expérience littéraire de notre incompréhension du monde, c'est-à-dire de notre expérience du monde dans sa complexité et notre perplexité.
—>
Parler plutôt en mon nom ?
ARG offre une expérience littéraire de notre incompréhension du monde, c'est-à-dire de notre expérience du monde dans sa complexité et notre perplexité.
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[à marine](brouillon)
En fait, on aura peut-être besoin de discuter encore un peu, si tu veux bien.
Otto est lancé dans un montage. Non sans rapport (avec une éventuelle mise en relation) avec Laurent de Sutter, dont la collection me déçoit quand même, a priori. Encore un peu pédant ou aristocratique, pas si pop. Entre autres impressions. De toute façon, rien de plus pop, selon moi, qu’otto. Qui formule sa pensée à travers la culture pop elle-même, ses moyens textaudiovisuels, sa langue, ses objets, son langage. Et c’est ce que celui-ci est en train d’essayer de formuler, et avec les moyens du bord, comme toujours.
D’autre part, tu sembles plus près que moi de pouvoir formuler ta pensée. De mon côté, et a priori, c’est du sauvage, de l’intuitif, des récoltes, des articles accumulés. Et sans doute y est-il plus apte. Moi mon truc c'est plus l'exploration, la récolte, la réécriture, la synthèse, etc. Donc j'avais pensé qu'on pourrait éventuellement et avantagement repenser l'exploitation et donc l'organisation (pour ne pas dire la répartition) de notre complémentarité. En tout cas, il y a au moins des questions de timing. Me suis à acheter des livres, il va falloir que je le les lise, etc. Mais j'aurais déjà aussi des citations, venues de loin, et bientôt de plus près, de partout. Sans parler des intuitions.
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[vrac]
A partir de 1929-1930 et jusqu'à sa mort, Pierre Reverdy ne cesse de consigner des " notes ", comme il se plaît à qualifier ces réflexions sur l'art, la poésie, l'être de toujours ou l'homme du présent. Ecrites d'abord sans horizon de publication, elles seront, selon son expression, " poussées par leur masse " pour constituer, après des sélections exigeantes et combien de réécritures, deux recueils, Le Livre de mon bord (1948) et En vrac (1956). L'exercice de la faculté de penser se substitue ici à une activité poétique qui connaît, entre d'admirables résurgences, des périodes de rétraction. Mais la volonté tendue de généralisation et d'abstraction n'étouffe pas le battement d'un rythme, pas plus qu'elle ne prive la prose des alluvions des images.
(Pierre Reverdy, Oeuvres Complètes, Tome 11 : En vrac. suivi de Un morceau de pain noir : Notes, https://www.amazon.fr/Oeuvres-Compl%C3%A8tes-11-vrac-morceau/dp/2080663984/ref=sr_1_7?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes&qid=1555576339&s=books&sr=1-7)
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ses trois volumes de " notes " (Le Gant de crin, Le Livre de mon bord, En vrac)
(https://www.amazon.fr/Oeuvres-compl%C3%A8tes-2-Pierre-Reverdy/dp/2081222019/ref=sr_1_fkmr0_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Pierre+Reverdy+oeuvres+compl%C3%A8tes+de+mon+bord&qid=1555576693&s=books&sr=1-1-fkmr0)
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[HN]
Hier, idée d'un double livre entre marine et moi, et des passerelles, un dialogue, un jeu de complémentarité de l'un à l'autre, bref : du "crossover" ? Selon le mot que je découvre aujourd'hui.
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[pionnier]
Eric Judor : "Dans la saison 3 de Platane, il va y avoir un crossover avec Le Bureau des légendes"
[ ]
Une pluie de guests pour cette saison 3, la précédente ayant été diffusée en septembre 2013 sur Canal+. Eric Judor a expliqué pourquoi cela avait pris autant de temps. "J’ai fait des films, Problemos, La tour de contrôle infernale, Roulez jeunesse, ça prend un peu de temps. Et puis Canal+ ne s’était pas précipitée pour lancer une saison 3 car l’accueil de la saison 2 était plutôt tiède, voire froid, voire glacial, ça ne les a pas forcément motivés de lancer tout de suite une saison 3. Mais avec le temps, cette série a gagné du public et est devenue l’un des projets artistiques de ma carrière dont on me parle le plus. Donc Vincent Bolloré, le patron de Canal+ m’a demandé si j’avais envie de faire une saison 3, donc j’ai foncé direct parce que c’est mon bébé Platane." La saison 3 devrait être lancée d’ici la fin de l’année 2019 ou début 2020 selon le comédien.
(https://www.programme-tv.net/news/series-tv/229780-eric-judor-dans-la-saison-3-de-platane-il-va-y-avoir-un-crossover-avec-le-bureau-des-legendes/)
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[formule][brachy-logique]
Mes formules = mes gif(fles) philosophiques. Le tag parfait.
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[ARG]
Ses romans fonctionnent énigmatiquement comme un poème.
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[ARG]
Arg des années 70 : sorte de pop littérature.
2019 04 19
#
Convers(at)ion.
2019 04 20
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[épure]brachy-logique][minimalisme]
L'allure de Chanel / [propos recueillis par] Paul Morand :
Paul Morand faisait partie des proches de Chanel. Son dernier livre, écrit à partir des conversations qu'il eut avec la modiste, restitue, dans la langue étincelante de ce grand conteur, l'insaisissable Coco Chanel. Nous suivons, racontées à la première personne, son enfance chez des tantes qui lui donneront le goût de l'épure et le sens de l'argent, ses rencontres avec les providentiels M. B. et Boy Capel ; puis la création de sa maison, ses luttes contre les excentricités vestimentaires des dames du monde, ses succès, ses amitiés... [ ]
#
De la philosophie considérée comme un sport, Jacques Bouveresse :
[ ] En invoquant la poésie philosophique de l'anti-philosophe Paul Valéry, Jacques Bouveresse questionne… [ ]
#
[méta]
Félix Ravaisson, Testament philosophique
“La nature serait ainsi l’histoire de l’âme, histoire continuée, achevée par l’humanité et par son art.”
Le Testament philosophique constitue une synthèse de la pensée de Félix Ravaisson, dont le parcours témoigne d’une curiosité insatiable pour les échos qui résonnent d’un domaine de la pensée à un autre. Derrière la profusion des œuvres citées s’affirme une pensée qui s’écrit comme elle se construit, dévoilant une architecture organique. La structure végétale apparaît en effet comme l’un des modèles de cette approche philosophique originale, aux racines multiples. Véritable odyssée philosophique, le Testament embrasse tous les champs de la pensée et des religions. Dans ce texte ambitieux, Ravaisson nous entraîne, en une centaine de pages, dans un parcours étourdissant, de l’Antiquité à la philosophie contemporaine. Sous des pensées a priori dissemblables, il fait apparaître les signes qui les résument pour les délivrer des œillères de l’intelligence. Ravaisson s’appuie sur des motifs récurrents pour proposer des rapprochements inédits entre biologie et art, entre religion et morale, et révèle des parallèles surprenants d’une ère culturelle à une autre. Tout ce que De l’habitude concentre dans un texte dense et complexe, le Testament le déploie dans une liberté et une approche poétiques. Son but avoué est de rendre les “âmes pénétrables les unes avec les autres, sensibles aussi les unes aux autres, tout le contraire du séparatisme de l’heure présente”.
Présenté par Claire Marin.
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/112/testament-philosophique)
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De l'habitude, Félix Ravaisson
“Toutes les fois que la sensation n’est pas une douleur, à mesure qu’elle se prolonge ou se répète, par conséquent, qu’elle s’efface, elle devient de plus en plus un besoin.”
D’un thème évoquant d’ordinaire la répétition et la monotonie, Ravaisson révèle la puissance métamorphique et libératrice ; l’habitude accélère, exalte, intensifie. Contre toute attente, Ravaisson esquisse la possibilité d’une forme d’intelligence délestée de l’inertie inévitable de la conscience. Se défaire de l’emprise de ce carcan permet plus d’efficacité. Et son écriture témoigne de cette précipitation de l’intelligence. “L’action devient plus libre et plus prompte, elle devient davantage une tendance qui n’attend plus le commandement de la volonté.” Cet éloge d’une spontanéité, d’une intériorisation inconsciente qui seconde la conscience puis la précède, conduit Ravaisson à exalter l’intuition, “acte inexplicable d’intelligence et de désir”, plus énergique que l’intellect prisonnier de ses propres catégories.
Présenté par Claire Marin.
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[pionnier]
Walter Benjamin, 1892-1940, Hannah Arendt (Allia) :
La gloire posthume est le lot des inclassables. On n’a mesuré l’importance de Walter Benjamin qu’après sa mort. Au croisement de la biographie, de la philosophie politique et de la critique littéraire, Hannah Arendt retrace dans cet essai daté de 1971 le destin individuel et l’itinéraire spirituel d’un homme pris dans “les sombres temps”. La vie de Benjamin ne fut qu’un “entassement de débris”, placée sous le signe de la malchance. Ce mélange de faiblesse et de génie le rendait totalement incapable de faire face aux difficultés de l’existence. Arendt, fidèle aux grands thèmes qui structurent sa pensée, analyse ses rapports tourmentés avec la judéité et le marxisme, son amour de Paris et de la flânerie ainsi que ses relations complexes avec les intellectuels de son temps. Plongeant au plus intime de l’œuvre, elle décortique la façon unique en son genre qu’il avait de “penser poétiquement”. Philosophe elle-même inclassable, Hannah Arendt était la mieux à même de saisir la subtilité de la figure de Walter Benjamin. Le portrait sensible qu’elle dresse de cet homme constitue sans conteste la meilleure introduction à son œuvre.
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[pionnier]
La gloire posthume semble donc être le lot des inclassables, c’est-à-dire de ceux dont l’œuvre n’est pas ajustée à l’ordre existant ni n’introduit un genre nouveau qui se prête lui-même à une classification future.
(Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 4'40)
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[méta]!![TP][karl]
Il était un écrivain-né, mais sa plus grande ambition était de produire une oeuvre consistant entièrement en citations.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 5'50))
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[autophilosophe]
J'essaierai de montrer que sans être poète ni philosophe, il pensait poétiquement.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 6'30))
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[pionnier][méta] [HN][TP]
Quand les messieurs en question ont expliqué plus tard qu'ils ne comprenaient pas un traître mot à l'étude sur l'Origine du drame baroque allemand que Benjamin avait présentée, on peut certainement les en croire. Comment auraient-ils pu comprendre un auteur dont la plus grande fierté était que « le texte est fait presque entièrement de citations » – « la plus folle technique de mosaïque imaginable » – et qui accordait la plus grande importance « aux six phrases qu'il avait mises en exergue ». « Personne […] n'en pourrait réunir de plus rares et de plus précieuses ». Il faisait penser à un maître qui aurait façonné un objet unique pour le mettre en vente au plus proche marché.
(Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 15'30)
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[brachy-logique][méta][s'injustifier]
Ce qui le fascinait là était que l'esprit et sa manifestation matérielle fussent liées au point d’inviter à découvrir partout des correspondances (au sens de Baudelaire), leur capacité à s’illuminer réciproquement lorsqu’on les mettait dans le rapport convenable, et à vouer à une inutilité manifeste tout commentaire explicatif ou interprétatif. L'intérêt de Benjamin allait à l'affinité qu'il pouvait percevoir entre une scène dans la rue, une spéculation en bourse, un poème, une pensée, au fil caché qui les reliait et permettait à l'historien ou au philologue de reconnaître qu'il fallait les rattacher à la même période.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 26'))
#!!
[brachy-logique][minimalisme]
Benjamin avait une passion pour les petites choses, et même pour les choses minuscules. [ ] Pour lui, la grandeur d'un objet était inversement proportionnelle à sa signification. [ ] Plus l'objet était petit, plus il était susceptible de contenir, sous la forme la plus concentrée, tout le reste.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 27'))
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[TP]!![pour le site ottokarl.com]
Au flâneur, qui est celui qui erre sans but au milieu des foules des grandes villes, dans une attitude opposée à leur affairement utilitaire, les choses se révèlent dans leur signification secrète. [ ] et le flâneur, seul, reçoit le message dans son errance nonchalante.
(Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 28'15)
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[karl][TP]
Charles Baudelaire a utilisé le mot flâneur pour caractériser l'artiste dont l'esprit est indépendant, passionné, impartial, « que la langue ne peut que maladroitement définir ». « Pour le parfait flâneur, pour l'observateur passionné, c'est une immense jouissance que d'élire domicile dans le nombre, dans l'ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l'infini. Être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi ; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde ». Sous l'influence de Georg Simmel, le philosophe allemand Walter Benjamin (traducteur de Baudelaire) a développé cette notion et, après lui, beaucoup d'autres penseurs ont aussi travaillé le concept de « flâneur », en le liant à la modernité, aux métropoles, à l'urbanisme et au cosmopolitisme.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Fl%C3%A2neur)
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Les métaphores, en ce sens, mettent poétiquement en oeuvre l'unité du monde. Ce qui est difficile à comprendre au sujet de Benjamin est que, sans être poète, il pensait poétiquement et que, par conséquent, était tenu de considérer la métaphore comme le plus grand don du langage.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 32'50))
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(AF)
[TP][karl]
…
http://leblogabonnel.over-blog.com/2017/01/baudelaire-a-banyuls-sur-mer-cafe-philo-sur-le-theme-du-flaneur-le-baudelaire-de-walter-enjamin-par-l-association-w.benjamin-sans-fr
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[formule]!
Avec Brecht, il pouvait pratiquer ce que Brecht lui-même appelait « la pensée massive », [ ? ], la chose capitale est d'apprendre à penser massivement. [ ]. [«] Une pensée doit être massive pour entrer en possession de son bien dans l'action [»]. [ ] « Ce n'est pas avec la profondeur que l'on arrive à quelque chose, c'est Brecht qui parle [»], [ ] était probablement moins son rapport à la praxis qu'à la réalité, et pour lui cette réalité se manifestait le plus directement dans les proverbes et les locutions du langage courant. « Le proverbe est une école de pensée massive », écrit-il dans le même contexte, et l'art de prendre au mot les expressions proverbiales et idiomatiques a donné a Benjamin comme à Kafka (chez qui les locutions toute faites sont souvent clairement discernables comme sources d'inspiration et livrent la clé de bien d'énigmes) la capacité d'écrire une prose d'une proximité à la réalité si singulièrement enchanteresse et enchantée.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 37'))
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[TP][maudit][pionnier]
[Gershom] Scholem a certainement raison quand il dit qu'à côté de Proust, parmi les auteurs contemporains, c'est Kafka dont Benjamin se sentait le plus proche, et il n'y a pas de doute que c'est au champ de décombres et de catastrophes de sa propre oeuvre qu'il songeait lorsqu'il écrivait que la compréhension de la production de Kafka dépend, entre autres, de cette simple chose : que l'on reconnaisse qu'il a échoué.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 41'))
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[autophilosophe]
Il n'avait pas besoin de lire Kafka pour penser comme Kafka.
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 41'40))
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[TP][karl][méta]!
Comment allait-il, lui, vivre sans bibliothèque, et comment subsister sans son considérable recueil de citations et d'extraits ?
((Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940, #2, 43'))
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[HN]
Rue à sens unique, Walter Benjamin (Allia) :
[ ] Arrachée du livre imprimé, son asile de prédilection, l'écriture se retrouve désormais dans la rue, à travers la publicité, prise dans le chaos d’une économie devenue toute-puissante.
(https://www.editions-allia.com/fr/bibliotheque/table/10?p=61)
2019 04 23
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[méta][fragmentage][otto]
Extraire la philosophie.
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[HN]
Avec le numérique, un pas de plus dans la « reproductibilité » et la « reproduction technique de l'art », dans sa création et sa diffusion.
Avec le numérique, généralisation et démocratisation de la « reproductibilité » et l'effective « reproduction technique de l'art », dans sa création et sa diffusion : copier-coller, captures, réappropriations, etc.
Avec le numérique, démocratisation et (donc) généralisation de la « reproductibilité » et l'effective « reproduction technique de l'art » (et de la culture), dans sa création et sa diffusion : copier-coller, captures, réappropriations, etc. Reproduction et transformation.
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[HN]
Aux alentours de 1900, la reproduction technique avait atteint un niveau lui permettant de faire non seulement de l'ensemble des oeuvres d'art du passé son objet et de soumettre leur effet aux plus grandes transformations, mais lui permettant aussi de conquérir une place à part entière parmi les procédés artistiques. Pour la présente étude, rien n'est plus instructif que d'observer comment ses deux manifestations différentes, la reproduction de l'oeuvre d'art et l'art filmique, agissent sans retour sur l'art dans sa forme traditionnelle.
((Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, #09, 3'))
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Films pour La Roseraie :
Le mecano de la general
Une sale histoire VU
(15 ou) 17 filles
OJ.Simpson.Made.in.America.2016
Triple frontière (Triple Frontier) est un film d'action américain réalisé par J. C. Chandor, sorti en 2019 en exclusivité sur Netflix.
Regain, Pagnol
2019 04 24
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[Pourquoi inviter précisément ceux qu'on entend pas dans le débat. Qu'est-ce qu'il fait là, celui-là ? Bah…] En général, ceux qui changent le monde, c'est pas l'establishment, c'est les contestataires. Tous les contestataires ne changent pas le monde, mais à chaque fois que le monde a changé, c'était sous la pression des contestataires.
(Frédéric Taddeï - La Croix [yt] - Frédéric Taddeï : "Les médias se soucient de moins en moins de la vérité", 3'15)
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[pionnier][reconnaifiance][ARG]
C'est depuis toujours l'une des tâches les plus importantes de l'art que de susciter une demande dont la pleine satisfaction ne peut être exaucée pour la raison précise qu'il est, par définition, en avance sur son temps.
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.86)
Note : « L'œuvre d'art, dit André Breton. n'a de valeur que dans la mesure où elle frémit des réflexes de l'avenir. »
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[àmouréinventer]
De la dernière pluie
de la nuit
nous sommes tombés
tous deux
amoureux
(Serge Gainsbourg, parolier de France Gall, pour "Attends ou va-t'en")
2019 04 25
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[physio-logique]
Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent.
(Spinoza, Lettre à Schuller, n° LVIII (58), https://fr.wikipedia.org/wiki/Lettre_%C3%A0_Schuller)
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[physio-logique]
Tout s'entredétermine sans exception.
Tout ce qui est en rapport s'entredétermine sans exception.
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[physio-logique]
Nous sommes aussi libre que le reste (qui) ne l'est pas.
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Rien dans la nature n'est cause de soi-même.
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Cause toujours de toi-même qui ne l'est pas.
Cause toujours de toi-même qui de toi-même ne l'est pas.
Cause de toi-même, tu ne l'es pas.
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[minimalisme]
Monsieur Fraize
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[multimédia]
Il lisait son journal en écoutant la radio quand il regardait la télé. [ ] Il détestait les silences.
(M. Fraize - [6] Accro à l'info - ONDAR, 1'20)
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La maison ressemble à celle d'à côté. Et à celle d'à côté. Et à celle d'à côté.
(POLTERGEIST (1982) [film] Bande annonce Française, 0', https://www.youtube.com/watch?v=EZZwnv1VrVc)
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Quand le culturel perd son air cultuel.
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[HN][pop][multimédia]
La réception dans la distraction, qui se manifeste avec une insistance croissante dans tous les domaines artistiques, et qui est le symptôme des transformations profondes de l’aperception, a avec le cinéma son instrument d’exercice véritable.
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.95)
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[HN]
De nombreuses formes artistiques sont nées et ont disparu. La tragédie fit son apparition avec les Grecs, pour s’éteindre avec eux, et ne renaître des siècles plus tard qu’à travers ses « règles ». L’épopée, dont l’origine se situe dans l’enfance des peuples, disparut en Europe avec la fin de la Renaissance. La peinture de chevalet est une création du Moyen Âge, et rien ne lui garantit une durée éternelle.
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.95)
Note :
L’Œuvre d’art… n’est pas le seul texte, dans l’œuvre de Benjamin, à souligner le caractère historique des genres artistiques et des supports culturels. On pourra ainsi se reporter, au sujet de la disparition possible du livre, ou du moins de ses métamorphoses possibles, au fragment – certes moins théorique – intitulé « Inspecteur général du livre assermenté » dans Sens unique, op. cit., p. 93-96. (N.d.T.).
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[HN]
La « vie liquide » liquide les rapports de propriété.
Cette « vie liquide » oeuvre à la liquidation des rapports de propriété.
2019 04 26
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Vous voulez faire un don à un proche au RSA ? Mieux vaut éviter de sortir votre chéquier ou de faire un virement bancaire. [ ]
Depuis 2016, les comptes des bénéficiaires du RSA sont scrutés à la loupe par les départements, qui versent cette allocation mensuelle. Les allocataires ont l’obligation de déclarer tous leurs revenus. [ ] « On parle de libéralités lorsque les sommes versées démontrent un caractère régulier [ ]. Il va de soi que nous regardons surtout les proportions des libéralités à l’égard de l’allocation. » « La jurisprudence considère que, oui, c’est de la fraude dans ce cas ».
Il n’empêche, ce système produit des cas jugés « ubuesques » par les délégués du Défenseur des droits. [ ] par exemple [ ] cet homme proche de la retraite, auto-entrepreneur et allocataire au RSA qui se fait rembourser des frais kilométriques. Des sommes considérées comme un revenu régulier par la CAF, qui lui réclame un trop-perçu de plusieurs milliers d’euros. « Ces personnes se retrouvent dans une situation financière très délicate alors qu’elles sont déjà fragilisées », regrette le délégué Jacques Dentz. « C’est une incitation à verser ces sommes en liquide », ajoute-t-il.
« Si les sommes sont modiques, elles ne seront pas prises en compte » [ ] « Pour perdre complètement le bénéfice du RSA, il doit être constaté une aide mensuelle [ ] au montant du RSA, soit 559 euros au 1er avril 2019 », est-il précisé. Un allocataire averti en vaut deux.
(https://www.20minutes.fr/societe/2493583-20190412-alsace-allocation-beneficiaires-rsa-menacee-cause-aide-famille?fbclid=IwAR2Oeq5ktuspmd8vDCs2OGY_9otrwZKpqp41iXhZwbNB6mRRSGLUwj2qkv4)
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[moyenhomme]
L’alignement de la réalité sur les masses et des masses sur la réalité est un processus d’une portée illimitée [ ].
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.43)
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Platane à télécharger :
https://ww3.zone-telechargement2.org/?p=serie&id=970-platane-saison1
Mieux, en streaming (les 2 saisons) :
https://les.seriestreaming.site/platane/saison/2/episode/5/series-en-francais-streaming
En téléchargement :
https://ww3.zone-telechargement2.org/?p=serie&id=970-platane-saison1
2019 04 27
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[HN]
[ ] selon moi, écrire aujourd’hui, c’est écrire dans un grand Après, dans un présent inouï où la littérature est bel et bien morte et où elle a disparu. Ainsi, ce que j’ai voulu montrer, c’est qu’à rebours de ces préjugés, écrire aujourd’hui ne débute qu’au moment même où écrire consiste à prendre précisément en charge cette mort, consiste à comprendre que la littérature est derrière nous, et qu’il faut recommencer l’écriture depuis cette faillite même. Nous vivons un temps de post-littérature : tel est le grand cri de cet essai qui entend tordre le cou aux discours apocalyptiques sur la littérature et le contemporain.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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Sa pensée [à Antoine Compagnon] puissamment réactionnaire doit avant tout se lire comme une démission critique devant la littérature contemporaine. A le lire, on n’écrirait plus comme avant, les grands écrivains seraient tous immanquablement derrière nous. Il s’agit pour lui de faire de l’histoire de la littérature pour dénigrer le présent perçu comme trop vide et trop veule. [ ]
Je suis toujours très étonné que personne, aussi bien dans la presse que dans le monde universitaire, ne signale combien cette pensée historicisante de la littérature (sereinement conçue pour nier le présent) empêche la venue d’un renouvellement critique et un examen profond de notre temps.
[ ]
Il [le colloque « Aux côtés de la littérature : dix ans de nouvelles directions » organisé en 2017 par Antoine Compagnon au Collège de France] s’impose ainsi comme une date significative pour moi dans la faillite de la saisie critique contemporaine : comme un testament et le signal de la nécessité d’un re-départ dans la critique. C’est le sens du combat que voudrait ouvrir Après la littérature [ ]
– [ ] Tu montres magnifiquement que le présent est ce temps paradoxal et invisible, non le passé magnifié de la grande littérature consacrée, dans une grande et vide Restauration, non l’avenir incertain mais une « revie », dans un grand Après.
– Il faut se donner la chance de notre temps car il faut aider notre époque : tel est peut-être le grand cri critique que voudrait proférer Après la littérature. Le contemporain existe : il faut se donner les moyens de l’apercevoir, et même de le créer, de le donner à la pensée et à la critique comme un concept à concevoir. Deleuze le disait déjà formidablement à propos du baroque dans Le Pli en une formule que j’aime à paraphraser à propos du contemporain : le contemporain n’est ni une licorne ni un éléphant rose. Il doit venir au grand matin des concepts et s’éprouver dans la lecture de notre temps. C’est en cela qu’après l’examen critique de l’incontemporain, Après la littérature choisit de livrer la profonde formule de notre temps : écrire après.
Écrire après, c’est, comme je l’indique dans l’essai, comprendre tout d’abord que nous vivons dans un trou du temps et qu’en effet, ce temps reste à nommer.
[ ]
mon essai Après la littérature voudrait dire combien notre présent, encore sans nom, peut être un temps retrouvé et non un temps perdu. C’est à sa recherche que l’essai part en posant l’Après, le temps de ce qui vient après la mort de la littérature comme temps fondateur de notre époque : ce temps comme dérobé, sans projecteurs, luciole du monde. Notre temps est encore non-visible. Il est encore notre ombre sur laquelle on ne s’est pas retournés : mon but est de le faire parvenir, par autant de concepts et de figures de rhétorique, à sa pleine visibilité et à sa lisibilité la plus patente. Il faut décidément se donner la chance du contemporain pour ne pas vivre comme des hommes anachroniques à nous-mêmes.
[ ]
Notre contemporain pose une littérature dont le centre est une mort surmontée, « une revie » qui ne considère par la mort comme une fin définitive et irrémédiable mais comme un « re-départ » dans les choses.
[ ]
Dans l’essai, j’essaie donc de définir l’Après que nous vivons et qui s’écrit comme un temps de « re-littérature » en adéquation avec cette grande revie qui soulève l’écriture elle-même. Cette « re-littérature » est celle qui rédime et se hisse au-delà de toutes les fins à la manière de l’Aufhebung de Hegel que l’on peut toujours traduire en deux sens : la fin, l’achèvement mais aussi la revenue, la grande relève.
[ ]
les écrivains qui viennent alors se heurtent à une figure reine du contemporain : la « page noire ».
[ ]
Tous les livres à venir sont advenus. Blanchot s’est trompé : le dernier écrivain est déjà mort depuis bien longtemps. L’écriture est confisquée. A sa table, l’écrivain n’a plus devant lui la mythique page blanche mais la terrible et tragique page noire, saturée jusqu’à n’en plus pouvoir de tous les grands livres, les livres définitifs qui se sont succédé : ces Livres majuscules qui ont privé l’écrivain qui vient de l’espoir de l’œuvre. La littérature est morte parce qu’on ne peut plus écrire : tous les écrivains ont déjà tout écrit.
[ ]
Quant à Didi-Huberman, il s’impose par ce texte qui, avec Aperçues paru au printemps dernier, est sans doute son plus grand texte – comme la synthèse lumineuse de sa pensée sur notre rapport au temps. Survivance des lucioles distingue là encore les lucioles de Pasolini qui seraient notre présent dérobé à nous-mêmes et les grands projecteurs médiatiques qui nous dérobent précisément notre propre temps. Ce texte de Didi-Huberman est un traité d’anti-mélancolie, un point de dépassement du cassandrisme qui ne peut qu’inspirer chacun et dont je tâche de m’inspirer à mon tour.
[ ]
Comme je l’explique là encore en détail dans mon essai, j’appelle « mécontemporains », ces hommes et ces femmes qui n’ont pas compris que nous vivions après la littérature et qui expriment sans le savoir une démission critique totale devant la littérature. Les « mécontemporains » sont des écrivains qui sont en retard sur le présent et sont autant d’aveugles : ils n’ont pas vu la page noire et continuent à écrire dans la grande quiétude de ceux qui n’ont pas compris que la littérature était morte et qu’il fallait faire revenir l’écriture de cette mort même. Comme les incontemporains, les mécontemporains sont un obstacle évident à la venue du contemporain à lui-même.
[ ]
le contemporain ou « re-littérature » invente un contrelivre de tous les retours, qui entend revenir décidément de toutes les morts et qui décident de placer la parole au cœur d’une politique inédite de l’atome. Le contemporain déploie une véritable physique de la littérature, entend effleurer le monde de la phrase et caresse à voix haute le rêve insensé et pourtant tenu de trouver une issue au langage par le langage lui-même. Le contemporain rêve de quitter le livre pour retrouver le monde.
En ce sens, que ce soit Quintane ou Bouquet, le contemporain est avant tout politique. Il veut que les hommes s’éprennent du monde et de ses atomes depuis le rêve d’une démocratie fraternelle retrouvée. Il faut dès lors, contre tous les préjugés modernistes, concevoir l’écriture comme une grande et puissante communication que le quotidien refuse. Les personnages de Mauvignier ne rêvent ainsi que d’une adresse permanente que la vie leur refuse, comme si leur vie portait la mort. C’est depuis cette non-mort qu’une littérature transitive et directe voudrait s’inventer. Telles sont les quelques pistes que j’esquisse ici et que je développe dans l’essai.
Notre époque a oublié l’écriture parce qu’une large part d’elle n’a décidément toujours pas compris que la littérature était morte
(AF)
…
(https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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[rappel][TP][éco-logique]
Courbet a beaucoup médité la phrase de son aîné paysagiste Camille Corot : « Il ne faut pas chercher, il faut attendre. » Il a beaucoup attendu, laissé parler le silence, vivre les choses.
(Fabienne Pascaud, télérama, à propos de David Bosc, La claire fontaine, https://www.telerama.fr/livres/la-claire-fontaine,102216.php)
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[nokidding][[TP]
Un homme d'une quarantaine d'années, Milo, s'installe dans les Bouches-du-Rhône, dans une maison familiale abandonnée depuis longtemps. Il y vit en marginal, travaillant au noir à l’écart des habitants du village. On le découvre hanté par des cauchemars fratricides et le souvenir d'une ancienne compagne. Parce qu’il refuse d’avoir un enfant avec celle qu’il aime et qui le lui demande, Milo a fait délibérément un pas de côté par rapport au cours logique de l’existence. En opposant un refus radical au destin qui lui semblait assigné, il s’aventure tel un funambule sur le fil fragile de l’existence, en quête d’une vie nouvelle. Milo pourrait s’apparenter à un roman d’apprentissage. Or, de cheminements hasardeux en errances volubiles, c’est à un roman de la reconstruction que le lecteur s’avère convié.
(David Bosc, Milo, https://www.editions-allia.com/fr/livre/386/milo)
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Mais le village est un vieux cœur, il bat pour que rien ne change.
(David Bosc, Milo)
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[goût]
Les cités HLM ne sont pas laides – les photographes le savent –, elles sont mauvaises. Tandis qu’une villa de lotissement nous ennuie davantage, parce que c’est une caricature de nos mas, parce que, en un mot, c’est l’expression du mauvais goût. Et que le mauvais goût, s’il faut tout dire, existe très près du bon goût, avec presque les mêmes formes, presque les mêmes couleurs, presque les mêmes matériaux.
(David Bosc, Milo)
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[postsexuel]
Voici la R5 grise d’un homme qui vient pour un porno. Il est déjà venu hier pour la même chose. Il reviendra sans doute encore une fois, demain ou après-demain. Et puis il disparaîtra toute une quinzaine, dans l’abstinence retrouvée, à la grâce d’une résolution fragile. Il aura le pas léger, la tête haute à nouveau, un peu d’attention pour les gens, pour le monde. Aujourd’hui, son cœur bat la marche lourde. Ses yeux rougis poussent à la roue. Son corps est le fourgon d’une idée fixe.
(David Bosc, Milo)
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[neutralisage]
C’est un texte qui, cependant, porte en soi sa propre limite puisque, comme souvent chez Agamben, le propos demeure abstrait et ne s’attache pas à dessiner, en les nommant, ce qui fonderait précisément notre contemporain et les raisons pour lesquelles il nous échappe encore.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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[Centre][pionnier][HN]
Quant à Didi-Huberman, il s’impose par ce texte qui, avec Aperçues paru au printemps dernier, est sans doute son plus grand texte – comme la synthèse lumineuse de sa pensée sur notre rapport au temps. Survivance des lucioles distingue là encore les lucioles de Pasolini qui seraient notre présent dérobé à nous-mêmes et les grands projecteurs médiatiques qui nous dérobent précisément notre propre temps. Ce texte de Didi-Huberman est un traité d’anti-mélancolie, un point de dépassement du cassandrisme qui ne peut qu’inspirer chacun et dont je tâche de m’inspirer à mon tour.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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[ ] les écrivains endoxaux : ce sont en effet ceux que je nomme les éditorialistes du récit : ils disent ce que l’on sait déjà et chaque lecteur va vérifier dans leurs livres qu’il sait déjà ce qui est dit. Il ne faut jamais négliger la tautologie : elle est une puissance intellectuelle qui permet à une société de tenir debout. La littérature endoxale est ainsi une forme de non-inquiétude aux « puissances émollientes » dirait Quintane. Ces écrivains endoxaux, dont la profession de foi est de conforter la doxa en elle-même, sont légion dans les médias car c’est une littérature non pas sociale mais de socialisation active : c’est notre grande littérature mondaine, c’est-à-dire notre grande non-littérature.
[ ]
Le mécontemporain doit donc se comprendre comme un produit politique, toujours réactionnaire, avant d’être un texte et il n’est jamais un texte : c’est une pure parlure de clichés.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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[rappel]
L’alignement de la réalité sur les masses et des masses sur la réalité est un processus d’une portée illimitée [ ].
(Walter Benjamin, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, p.43)
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la littérature conçue comme réparation du monde et du vivant.
[ ]
Réparer appartient ainsi à une thèse de sophrologue qui renvoie également au discours tenu par les manuels de développement personnel : « le monde vous brise mais nous avons les moyens de vous aider à panser vos plaies ». On le comprend sans peine : le discours sur la réparation est un discours de management appliqué à la littérature car on sait que le développement personnel est le service après-vente des horreurs du management. Or la littérature n’est pas le service après-vente de l’aliénation de nos sociétés néolibérales. Car ce discours sur la réparation n’est peut-être pas à entendre autrement que comme un discours de puissants, un discours de dominants qui font de la compassion une monnaie d’échange sur le terrain critique. La compassion y verse des larmes de crocodile et cache mal combien il s’agit d’un discours réactionnaire : on vous répare mais on ne change pas le monde qui vous a blessé et presque tué. On vous répare, et ça repart.
[ ]
C’est une parenthèse consolatrice dans un monde de terreur et d’aliénation sociale. Réparer, ce n’est pas révolutionner : c’est pourtant la ligne d’horizon du contemporain tel que le donne à lire Quintane ou encore Bouquet, mais encore faudrait-il les lire.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
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Pour Marine
« Rien n’est la fin du monde » dit Antoine Wauters et de fait, cette phrase sonne comme une devise du contemporain.
(johan faerber, https://diacritik.com/2018/08/21/johan-faerber-le-contemporain-nest-ni-une-licorne-ni-un-elephant-rose-apres-la-litterature/)
2019 04 28
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[ ]
Une tombe d'une seule pierre, longue, plate, sans couleur, dans l'herbe, sans ornements, une modestie féroce.
L'herbe vient dessus, graminées, à même la terre.
On y lit :
LUDWIG WITTENGESTEIN
1889 - 1951
[ ]
(Jacques Roubaud, in Quelque chose noir, "Ludwig Wittgenstein")
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Soir après soir
Le vecteur de lumière traverse
La même vitre
S'éloigne
Et la nuit
L'emporte
Où tu te ranges
Invisible
Dans l'épaisseur
(Jacques Roubaud, in Quelque chose noir, "Méditation du 8/5/85")
#/<
Je préfère la prise que le prose.
À la prose je préfère la prise.
Au lieu de la prose la prise.
Substituer la prise à la prose.
Substituer à la prose la prise – électrique.
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[âge]
Et sa jeunesse, son increvable jeunesse ? Elle s'usait, tout de même. [ ] Il s'indignait moins. Il pardonnait plus.
(Dominique Noguez [1942-2019], L'interruption, 2018)
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[TP][non-introspectif]
Dans sa Vie de Swift en 1875, John Forster révéla l’existence d’un “journal inédit, de la main de Swift, singulier dans sa nature et d’un extraordinaire intérêt, écrit sur la route de Dublin, dans une terrible inquiétude pour Esther Johnson, alors dangereusement malade”. Ce journal fut tenu du 24 au 29 septembre 1727, au terme du dernier séjour de Swift en Angleterre. [ ] Lorsqu’il arriva enfin à Dublin, aux premiers jours d’octobre, Swift trouva Stella à l’article de la mort. Il écrivit à Sheridan : “En ce moment même, je me dis que la plus belle âme qui fût au monde a quitté son corps. Je suis depuis longtemps las du monde, et pour le restant de mes jours je serai las de la vie, car j’aurai perdu pour toujours cette amitié qui seule pouvait la rendre tolérable à mes yeux.” Esther Johnson s’éteignit le 28 janvier 1728. Swift n’avait pas coutume d’écrire pour lui-même ; ce journal, tout à la fois intime et cocasse, s’adresse à un ami, comme autrefois le Journal des années 1710-1714 l’avait été à Stella.
(Présentation de : Jonathan Swift, Journal de Holyhead, trad. David Bosc, Allia)
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/93/journal-de-holyhead)
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[noirage]
Il écrivit à Sheridan : “En ce moment même, je me dis que la plus belle âme qui fût au monde a quitté son corps. Je suis depuis longtemps las du monde, et pour le restant de mes jours je serai las de la vie, car j’aurai perdu pour toujours cette amitié qui seule pouvait la rendre tolérable à mes yeux.”
(Présentation de : Jonathan Swift, Journal de Holyhead, trad. David Bosc, Allia)
(https://www.editions-allia.com/fr/livre/93/journal-de-holyhead)
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[pionnier]
C'était peut-être un peu tôt pour l'époque, ainsi un critique musical déplora : « Je dois avouer que je ne peux dire avoir été charmé, parce que ce n’était pas aussi agréable à entendre que ce n’était fait avec art ».
(https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/52661-Vivaldi-le-premier-punk-de-la-musique)
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[karl][TP][DTO]
[ ] ce feu follet [Vivaldi], que ses amis décrivent d'ailleurs comme «quelqu'un d'agité et de très nerveux». [ ] Oui, on a oublié de vous dire mais en fait il était prêtre, enfin un prêtre un peu déviant pour l'époque. En vrai, il n'en avait à peu près rien à foutre de la religion — c'était surtout la planque ultime pour ne pas payer de loyer, avoir un petit revenu régulier et pouvoir exercer son art en toute liberté. Il n'en avait tellement rien à carrer que dès 1706, il refusa de dire la messe, plein le cul de ces salades, après quoi il fut aussitôt considéré par l’Église comme un «homme dont la tête n'était pas saine».
(https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/52661-Vivaldi-le-premier-punk-de-la-musique)
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[Programme][àmouréinventer][postsexuel][nokidding]
« Et quant à la vie, elle ne brisera les liens qui la figent que si nous parvenons à déprogrammer l'œuf, la graine, à les rouvrir à la surprise, à la conjonction, au hasard des forces et des faiblesses. Je médite un ventre-château, hanté, enchanté, un ventre laboratoire, un ventre lui aussi au pouvoir du Caprice, afin de n'être plus ni une ni deux, mais fragmentaire et multitude, enceinte non d'un enfant, mais d'un essaim, d'une colonie de chenilles processionnaires, d'un carnaval d'embryons dissemblables.
(David Bosc, Mourir et puis sauter sur son cheval, cité un commentateur Amazon, https://www.amazon.fr/dp/B019G0P1P8/ref=dp-kindle-redirect?_encoding=UTF8&btkr=1)
2019 04 29
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[TP]
Je mets le temps, mais le paquet.
Mettre le temps, mais le paquet.
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« En 2020, Black Mirror deviendra réalité en Chine. Et mieux vaut ne pas finir sur la liste noire des mal notés... »
OK : Décidément, Orwell a toujours de beaux jours devant lui en tant que visionnaire, et les philosophes de très mauvais jours, c'est juste incroyable.
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[philosavis][moyenhomme]
Il est dans la nature humaine [ ] de raconter beaucoup, et de réfléchir peu.
(Le Cardinal dans "La Controverse de Valladolid" [film], 15'20)
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Il y a des textes et des pré-textes.
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Tous les matins du monde
24'10
Monsieur, vous vivez dans la ruine et le silence. On vous envie cette sauvagerie. On vous envie ces forêts vertes qui vous surplombent.
[ ]
– Je suis si sauvage, monsieur, que je n'appartiens qu'à moi-même.
(Tous les matins du monde [film], 24'10)
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Ce que vous écrirez plaira, n'épouvantera jamais. Vous gagnerez votre vie, votre vie sera entourée de musique, mais vous ne serez pas musicien.
(Tous les matins du monde [film], 45'30)
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Sans doute avez-vous trouvé une place qui est d'un bon rapport. Vous publiez des compositions habiles, et vous y ajoutez des doigtés et des ornements que vous me volés. Peu importe. Ce ne sont que des notes noires ou blanches qui sont imprimées sur du papier. Il y a autre chose. Il y a quelque chose de plus. C'est la vie passionnée que je mène.
– Vous vivez une vie passionnée ?
(Tous les matins du monde [film], 1:00)
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[noirage][àmouréinventer][postsexuel][âge]
Je n'ai plus rien pour vous au bout de mon ventre. Je vous quitte. Si je vous abandonne, c'est que j'ai vu d'autres visages. La vie est belle à proportion qu'elle est féroce.
– Arrête de parler, va-t'en.
(Tous les matins du monde [film], 1:08'20)
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Tous les matins du monde sont sans retour.
(Tous les matins du monde [film], 1:25'45)
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Je ne supportais pas que mon maître voulût que ses oeuvres se perdent avec sa mort.
(Tous les matins du monde [film], 1:27'45)
2019 04 30
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Les réponses avec le Dr Jean-François Lepeintre, neurochirurgien : "Il existe beaucoup de raisons pour les craquements du cou. Comme toutes les articulations, le cou peut craquer. Il y a des personnes qui font craquer leurs mains. On peut parfois entendre un coude craquer. Dans le cou, il y a beaucoup d'articulations. Il y a des articulations entre chaque vertèbre, chaque niveau vertébral est articulé par rapport au niveau au dessus et en dessous. Il y a donc des articulations qui peuvent provoquer ce genre de petits bruits. Les personnes n'aiment pas trop ces bruits désagréables, elles ne savent pas si c'est grave ou si ce n'est pas grave. Le bruit en lui-même n'est pas grave. En revanche, si le bruit s'accompagne de douleurs, il faut consulter."
(https://www.allodocteurs.fr/j-ai-mal/au-dos/torticolis-cervicales/craquements-au-niveau-du-cou-faut-il-s-inquieter_19371.html)
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Les réponses avec le Pr Christian Mazel, chirurgien orthopédiste-traumatologue :
"Tout dépend de l'âge du patient. Les troubles de l'équilibre s'observent chez des patients qui ont un canal cervical étroit. Quand ils marchent, ils ne savent pas trop où mettre les pieds. Ils ne savent pas trop où sont leurs pieds car la partie postérieure de la moelle (cordons postérieurs) est comprimée. Du coup les patients perdent la sensation du positionnement des pieds. Il s'agit d'un trouble de l'équilibre car on a un trouble de la sensibilité profonde. On observe ce phénomène chez les gens âgés. "Les vertiges peuvent être liés au rachis cervical puisque en plus des deux artères carotides, à l'intérieur de la colonne cervicale, il y a deux artères : les artères vertébrales. Et quand on a un début d'arthrose chez des gens plus jeunes, on peut avoir dans certaines positions de rotation ou de flexion-extension, une compression partielle de cette artère qui peut créer des troubles de l'équilibre. Enfin les vertiges posturaux peuvent être liés à l'oreille interne et dans ce cas, ils n'ont rien à voir avec ces phénomènes."
(https://www.allodocteurs.fr/j-ai-mal/au-dos/torticolis-cervicales/y-a-t-il-un-lien-entre-douleurs-cervicales-et-vertiges_10395.html)
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Le haut du dos comprend les vertèbres cervicales au nombre de sept et une partie des vertèbres thoraciques. Entre chaque vertèbre se trouve un disque qui limite les frottements osseux et sert d'amortisseur. Pour assurer le maintien de la colonne vertébrale, sa flexion, son extension et sa rotation, les vertèbres ont besoin d'être maintenues les unes aux autres. D'abord grâce à des bandes fibreuses, les ligaments, et par les tendons de différents muscles. Les muscles sont très nombreux, ils se présentent en couches superposées, certains sont superficiels, d'autres profonds. Les trapèzes par exemple relient les vertèbres cervicales et dorsales à l'omoplate et à la clavicule. Ils maintiennent le cou, permettent l'inclinaison de la tête et l'élévation de l'épaule. Alors que les longs dorsaux assurent la verticalité de la colonne vertébrale et permettent de relever le buste et de se pencher en avant.
(https://www.allodocteurs.fr/j-ai-mal/au-dos/torticolis-cervicales/douleurs-cervicales-des-causes-multiples_1256.html)
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Jean Prévost aux avant-postes, dir. par Jean-Pierre Longre, William Marx :
Résistant, romancier, critique, essayiste, journaliste, athlète, séducteur, etc. : Jean Prévost fut le surdoué et l’homme à tout faire de la république des lettres françaises depuis les années 1920 jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il en fut aussi l’honneur, lui qui mourut dans les combats du Vercors le 1er août 1944, à 43 ans, en laissant devant lui probablement le meilleur de sa carrière. Cet ouvrage dresse le portrait d’une personnalité aussi complexe que fascinante. Ses combats, ses convictions politiques, son engagement journalistique, son amour du cinéma et de la littérature, sa fréquentation des grands écrivains et des grands livres, sa vision esthétique : telles sont quelques-unes des facettes multiples que l’on verra ici présentés par certains des meilleurs spécialistes de l’écrivain ainsi que par ses proches, qui proposent des témoignages émouvants. Aux avant-postes de l’Histoire, aux avant-postes de la littérature, Jean Prévost reste, à n’en pas douter, un héros pour notre temps.
(https://lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/jean-prevost-aux-avant-postes/)
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Pour Lorenz
https://soundcloud.com/lfdln/unsavoirgai#t=12:54
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[nokidding][childfree]
"Je dois dire que j'ai quand même passé ma vie à rigoler."
Cela ne signifie pas pour autant qu'elle [Anémone] n'a pas eu de regrets. L'un d'entre eux ? Avoir eu des enfants, dit-elle, avec son franc parler habituel. Son fils Jacob est né en 1979, d'une première relation et Lily, fille de son actuel mari, est née en 1983. Si elle ressent une véritable affection pour eux, elle avait toutefois affirmé ne pas avoir désiré ces maternités. "Le premier est arrivé comme ça. Après, tout le monde m'est tombé dessus pour que je lui trouve un père, alors j'ai culpabilisé, j'ai visé un mec qui avait à peu près le profil." Un homme qui voulait lui aussi un enfant, à lui. "J'ai donc dû en faire un deuxième, la mort dans l'âme."
Pourtant très jeune, Anémone était certaine de ne pas vouloir d'enfants : "A 22 ans, je voulais me faire ligaturer les trompes. Je me suis dégoflée. Mais j'ai regretté toute ma vie d'avoir des gosses.
(https://www.gala.fr/l_actu/culture/anemone-est-decedee-son-rapport-complique-a-la-maternite-jai-regrette-toute-ma-vie-davoir-des-gosses_429089)
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